Aubepine. Une vie parisienne
A Paris, il se passe des trucs, mine de rien... Des discussions dans les cafés, des amis, des amoureux, des balades, des engueulades. La vie, quoi... La mienne en l'occurence...
Ceci est une archive du journal et non pas le journal lui-même.

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mercredi 11 décembre 2002 à 16h04
coup d'essai
Voilà... C'est parti. Après moultes péripéties d'ordre technique, j'ai enfin "mon" journal...
Puisque je suis assez conventionnelle, le mieux serait de commencer en me présentant, afin que les lecteurs potentiels sachent un peu à qui ils ont à faire... Je suis Aubepine Sebastopol. J'ai une petite vingtaine d'années (quelque chose entre vingt et vingt-cinq ans, quoi...). J'ai quitté il y a peu les bancs de l'école pour atterrir dans le monde cruel de l'entreprise. Enfin... cruel, faut pas exagérer non plus... J'habite l'Est de Paris, dans une rue minuscule, à trois minutes d'un square, où, quand il ne fait pas trop froid, on peut se livrer à de frénétiques parties de ping-pong (autant vous dire qu'en ce moment, la table n'est pas trop squattée...). Cultivant violemment un mode de vie grégaire, j'ai, comme à peu près tout le monde, une solide bande d'amis, sans laquelle je ne ressemble pas à grand chose. Ils reviendront forcément dans ces pages, mais peut-être peut-on d'ores et déjà présenter les essentiels... Il y a Justine, l'amie de toujours (on se connait depuis le CE1... La maîtresse l'avait chargée de s'occuper de moi. Depuis, on n'a toujours pas réussi à descotcher). Il y a Antoine, l'ami très récent mais devenu tellement indispensable (je reviendrai forcément sur ce loustic... Rien qu'avec lui, j'ai matière à écrire Guerre et Paix...). Il y a aussi Jeanne, ma copine, ma voisine, ma consoeur de boulot et puis Michaël, Elodie, Grégoire, Ben, Aurélie, Amy... Voilà pour un premier listing. Voilà une première amorce. Demain, on commence les choses sérieuses...

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mercredi 11 décembre 2002 à 16h07
Les médias manipulés???
Bon, j'avais dit que je me mettais demain aux choses sérieuses, mais il s'avère que je suis tombée sur le journal d'une fille qui se lance dans une enième diatribe type "les médias tous pourris, les journalistes tous des cons..." Ah là là, voilà le genre de clichés qui me donnent des envies de meurtre! Soyons clairs: je travaille dans la presse et tous les journalistes ne sont pas de gros arnaqueurs, avides de scoops qui tuent, complaisants avec toute grosse pointure qui passent et qui s'enfilent des whiskys on the rock à longueur de journée (enfin, là...quoique...) Bref, quantité de détenteurs de la carte de presse font leur boulot correctement, à recouper leurs infos, vérifier leurs sources, retranscrire fidèlement ce qu'ils ont vu, ce qu'on leur a dit. Et les horaires, c'est loin d'être du 10h-12h, 15h-17h... Certes, il y a des cons, mais comme il y en a chez les profs, à la sécu ou je ne sais où. Avant de porter des jugements aussi péremptoires, faudrait peut être arrêter de mater TF1 et croire que l'info, ça s'arrête au brushing de PPDA ou à la cravate de Pujadas. A ce sujet, allez voir le film War Photographer (à Paris, il passe dans seulement 4 salles... Ailleurs, je sais pas trop...). Le journalisme, c'est tout sauf un métier de planqué (Reporters Sans Frontières a aussi quelques petites choses intéressantes à dire sur le sujet...)

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jeudi 12 décembre 2002 à 19h06
Antoine
Ce soir, Antoine vient chez moi pour dîner. Les rôles sont bien répartis. Il a à sa charge l'approvisionnement en vins et autres spiritueux, à moi les joies de la cuisine. Ca va se finir par des pâtes, je le sens bien (pas eu le temps de faire les courses...) et Monsieur ne va pas se gêner pour me mortifier par une petite phrase bien cinglante, du style "Ooooohhhh.... Encore des nooouuuuiiilles..." (non, Antoine, des pâtes, c'est pas du tout pareil....)
Juste deux trois mots sur Antoine: on s'est rencontrés il y a quelques mois et je suis tombée raide dingue de lui... Beau, gentil (mais pas niais), intelligent (mais pas frimeur). Bref, je me disais, "ça y est ma grande, tu tiens le bon, cette fois". Sauf que j'avais-encore une fois-parlé un peu trop vite... Pendant quatre semaines, on se voyait tous les jours, c'était balades, restaus, ciné à gogo... Bon, et puis au bout de quatre semaines, comme il ne s'était encore rien passé, j'ai commencé à m'inquiéter... Un garçon qui vous appelle tous les jours, vous sort tous les soirs, mais qui ne tente rien, y a un problème... Ben oui... Le garçon aimait les garçons (oui, je sais, il faut le faire, mais Monsieur n'a pas jugé bon de m'en informer et ce n'était pas écrit sur sa figure non plus...)
Je crois que je n'ai pas eu de plus grosse honte dans ma vie... Parce que, forcément, en plus d'un mois, vous avez eu le temps de tout raconter à vos amis, de vous faire des films, d'échafauder toutes les hypothèses possibles... Donc, après, l'atterrissage est plutôt violent-violent (franchement, je le souhaiterai même pas à mon pire ennemi...)
J'ai serré les dents (genre "c'est pas grave, allez un grand sourire, un Mars et ça repart...") et j'ai encaissé le coup. Après avoir bien morflé, la raison a repris ses droits. Antoine est devenu mon ami le plus cher. Mais un ami très très spécial....

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lundi 16 décembre 2002 à 18h08
Sale journée...
Et sale week end également. Hyper crevée, j'arrive chez moi vendredi soir sur les coups de 19h... Un mal de gorge terrible me ravage, je n'ai qu'une envie, c'est de dormir avant de sortir. Pas de pot, Jeanne arrive à l'improviste avec son bébé. Je commence par m'excuser "je suis désolée, c'est un peu le bordel..." "Ah ouais, me répond-elle, effectivement..." Le genre de phrases qui m'énerve... C'est sûr, moi, je suis pas en congé maternité, à avoir que ça à faire de passer l'aspiro (non, bon OK, ça c'est un peu méchant...) Mais c'est vrai quoi... Ca me fait plaisir que les gens déboulent chez moi à l'improviste sauf quand c'est pour donner une note sur 10 à la tenue de mon appart'!
Un coup de fil d'Antoine me sauve. Il me propose qu'on se retrouve à St Germain pour aller voir un film. On se retrouve devant l'église trois quart d'heure plus tard.. Le nez qui coule, des yeux de lapin russe, je suis mignonne comme tout... Enfin, en tout cas, le serveur du café où on va dîner me trouve apparemment mignonne (ou alors c'est pour avoir un méga pourboire...) Antoine choisit un croque-madame. Ce à quoi le garçon lui répond en me regardant "Ah vous avez raison, il faut croquer Madame, elle est très jolie..." Le pauvre, s'il savait qu'Antoine est plutôt branché "croque-monsieur..."
Samedi: courses de Noël, forcément. A 10 heures du matin, les magasins sont déserts et ça, c'est bien pratique. Les voitures se font beaucoup plus discrètes. Les jardins du Palais-Royal sont silencieux et c'est délicieux de se promener sous les arcades désertes. Après midi avec Antoine et ma copine de toujours. Balade dans le centre de la capitale, archi bondée. Antoine nous plante en plien milieu d'aprèm', sous un prétexte fallacieux. On rentre prendre le thé. Le soir, coup de fil d'Antoine qui ne se rend même pas compte de sa mufflerie, c'est bien plus pratique... Miss France est élue. Elle est pas trop conne. C'est toujours ça de gagné...
Dimanche: je passe au boulot. Des trucs à finir en uirgence. Je suis crevée, malade, j'en ai marre. Je tousse comme une tuberculeuse. Mes yeux se ferment tout seul. Je rentre chez moi. Ma douche déconne ainsi que mon chauffage. N'oublions pas l'apirateur qui décide de ne plus aspirer ainsi que la chasse d'eau qui n'en fait qu'à sa tête.Si même les appareils électro-ménagers se liguent contre moi, que vais-je devenir???

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vendredi 27 décembre 2002 à 10h02
Ma nuit chez moi (avec Antoine)
Coup de fil d'Antoine cet aprèm'. Grosse déprime. Retour chez ses parents pour Noël, résurgence d'un paquet de mauvais souvenirs... Je lui donne RV dans le Marais. Pour une fois, c'est moi qui arrive à la bourre à cause d'un problème dans le métro. Un quart d'heure de retard (d'habitude, c'est moi qui me caille à attendre que Monsieur daigne ramener ses charmantes petites fesses). Je vois Antoine qui me cherche de loin (d'habitude je suis ponctuelle comme une horloge suisse). Ca me plaît de le voir s'inquiéter, me chercher du regard. Du coup, en traversant, je manque de me faire renverser par un scooter qui m'insulte copieusement (enfin le prorio, pas le scooter, hein???) Direction Place des vosges. Antoine va mal, me tombe en pleur dans les bras. Se blottit contre moi. C'est horrible comme je souffre pour lui. En même temps, c'est délicieux de l'avoir là, sa tête sur mon épaule, sa main qui caresse mon bras, mon visage enfoui dans ses cheveux. Evidemment, c'est le moment que choisit le gardien pour nous dire que le square va fermer (salaud, si je te retrouve, je te lamine à coups de talon!!!)
Antoine demande si on peut aller chez moi (un quart d'heure à pied). Il est mal, est fatigué et nerveux. Arrivé, il s'écroule sur le canapé et je me transforme en infirmière. Disposition adéquate des coussins, lumière éteinte, chauffage à fond, Satie en fond sonore et couette sur le Antoine. Monsieur pionce une heure et demie, me laissant me morfondre dans une quasi pénombre. Enfin me morfondre. Je l'ai regardé dormir. J'ai pu regarder son visage comme jamais auparavant... Il est beau Antoine.
Il se réveille, en meilleure forme. Nous discutons. Je lui propose de dormir chez moi (plus de métro!) Il est OK. Nous discutons. Il meparle d'une dame en noir qui sévit dans mon arrondissement et bute des jeunes filles. Je profite de cette histoire parfaitement crétine pour jouer à la fille apeurée et me love entre ses bras. Nous ne couchons pas ensemble, mais nous caressons très tendrement toute la nuit.
Mais à quoi il joue celui là?

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lundi 30 décembre 2002 à 15h01
Une dernière avec Antoine... Ensuite, c'est promis, j'arrête!
Bon, apparemment, l'ami Antoine a trouvé des amateurs sur le site... Suite et fin de l'histoire.
Bref, une nuit passée avec Antoine, à sa faire peloter les seins (et le ventre et le dos, et les cheveux mais le reste, j'y avais pas droit, vous avez compris...)
Le matin, on s'est quittés au métro. "C'était sympa et léger" me dit l'animal... "Ben ouuuiii, biiiennn sûûûûr" répondé-je avec autant de conviction que quand on me propose de faire du saut à l'élastique du haut de la Tour Eiffel (bon, on me l'a jamais proposé mais qui sait...)
Bref, je vais au boulot et je commence à gamberger... Punaise, mais il s'est conduit comme un enfoiré! Qu'est ce que c'est que ce mec, gay, qui plonge dans mon plumard, se permet de me tripoter mais me défend de l'embrasser???
Le lendemain, je vais chez mes parents, le moral dans les baskets. Ma mère meprend à part: "je te reconnais plus en ce moment. Tu souris plus, tu parles plus (signe très très inquiétant chez moi!!!!), tu as l'air triste..." Et moi de fondre en larmes et de lui expliquer l'affaire entre deux spasmes sanglotants. Ma maman est pour les solutions radicales: "tu le vois plus, ça suffit les conneries!"
Le soir, Justine passe à la maison. Je suis sous ma couette, hébétée, à siroter du Martini en faisant des vieux Slllluuuurppp pour le boire (signe que je vais pas bien. Je vous assure, je suis une fille clean normalement...) J elui explique que je pleure même en regardant le journal télé, que je deviens complètement maboule, que si ça continue je vais me foutre en l'air (heureusement, j'ai eu l'intelligence d'emménager au rez de chaussée et en plus j'ai des plaques électriques, même pas de gaz...) Juju prend les choses en main et me dit d'envoyer bouler cet enfoiré. Rassérénée, je me dis que demain, je l'appelle pas et que dimanche il va avoir droit à une petite explication de derrière les fagôts. Juju aquiesce vigoureusement: "Putain, ça fait deux mois que ce mec te pollue la vie, que tu te dénigres tout le temps, y'en a marre! Il dégage ce con!" Vous ai-je déjà dit que je l'adorais ma Juju????
Le lendemain, je me blinde la journée histoire de pas penser à Antoine. Brunch avec une copine journaliste (c'est important, les journalistes savent écouter, c'est leur boulot) Même verdict: il faut bouter ce mec hors de ma vie... Elodie au téléphone: pareil: "je l'ai jamais senti ce mec..." Greg, homo lui aussi, un pote adorable: "Il est pas bien, Antoine!" Quand autant de gens que vous aimez vous disent la même chose, ils ne peuvent pas avoir tort! Passage à la FNAC où je fais une razzia bouquins, CD (au passage, je vous recommande chaudement le dernier William Boyd, "A livre ouvert". Génial! Achetez le vous m'en direz des nouvelles!) Pendant ce temps, Antoine m'appelle sur mon portable...6 fois dans l'aprèm'. Héroïque, je décroche pas. Et pfffiiiiiooouuu!!! D'un coup, je respire mieux... Je souris aux garçons dans la rue, je me sens jolie (ça faisait longtemps que ça m'était pas arrivé). Quand j'arrive chez moi, une jolie éclaircie pointe à l'horizon. Je décide que c'est un signe... et un bon... Antoine rappelle. Je réponds, hyper froide:
Moi:Oui?
A: C'est Antoine.
M:Oui
A: Je t'ai appelé plein de fois...
M: Je sais. On peut prendre un verre demain?
A:Euh ben ouais, si tu veux...
Le lendemain, RV est pris aux Abbesses. Arrivée dans un café, je me lance: "Faut plus qu'on se voit..." Lui: "Ouais, je pense aussi..." S'en suit une discussion dans laquelle je lui fais tous les reproches que j'ai à lui faire: il me prend pour sa mère, il me fait souffrir, il me blesse, il ne me donne rien. La nuit ensemble, le fait de ne pas pouvoir l'embrasser, ça m'a humiliée. Et lui de dire "C'est vrai qu'on a joué tous les deux..." Quoi???? Tous les deux??? Punaise! Je lui explique que moi, j'étais (je suis) amoureuse, a-m-o-u-r-e-u-s-e, que j'ai été on ne peut plus droite avec lui... Il répond, un vague "ouais, je sais..." et me reproche d'avoir joué à la maman avec lui alors qu'il n'avait rien demandé (ben voyons...) En attendant, moi, j'appelle pas quelqu'un six fois de suite quand il ne répond pas. Bref, en gros, il arrive limite à me faire croire que c'est de ma faute... Je m'attendais à ce qu'il s'excuse (enfin, un p'tit peu quoi...) Ben, excusez ma vulgarité, mais pour le coup, je pouvais aller me brosser...
Nous nous sommes quittés, amers. Au moment de nous séparer, Antoine me dit: "Bon, ben, j'espère qu'on ser retrouvera..." Punaise, ce mec aurait pu jouer la Dame aux Camélias... Je lui demande juste quelques mois de break pour me remettre et il me fait la scène des adieux dans Docteur Jivago! Je l'embrasse et je pars. Sans me retourner.
Mal au ventre toute la nuit. Je me repasse le film de notre nuit ensemble, ses mots, ses gestes. Je les décortique. Je ne pleure pas, partagée entre la colère et la peine.
Le matin, ça va beaucoup mieux. Et puis, comme le dit ma copine Lili: "Mettre un homo dans son pieu, c'est quand même un joli challenge!" Titre de gloire assez misérable mais titre de gloire quand même...

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lundi 30 décembre 2002 à 17h07
Veille de réveillon, journée à la con
Décidément, pas envie de bosser...
Le 30 décembre, journée qui se prête à un petit bilan de l'année passée...
On va faire comme les horoscopes, thématiquement:

AMOUR: Ouh là là, l'année foireuse!!!! Suis tombée amoureuse d'un gay (j'aurais mieux fait de me péter la jambe, ça m'aurait fait moins mal...) Il y a eu Jérémy, charmant jeune homme, cinéaste en herbe, brillant, intelligent mais maqué avec une nana pas rigolote-rigolote (d'après ce qu'il m'en a dit mais bon il reste quand même avec elle donc c'est qu'il doit y avoir un truc quand même) et qui a jugé bon de m'utiliser comme passe-temps. Nous sommes quand même restés amis. On va pas se plaindre... Il y a eu Louis, charmant jeune scénariste, ça a tenu une semaine et adieu (j'attire les cas pathologiques, si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi au vu de ces écrits, je prends tous les conseils psychos...) Je passe sur les flirtouillages sans grand intérêt majeur... Y'en a pas eu des masses remarquez vu que, en amour, je suis tout sauf une comique et que j'ai tendance à attendre les grandes histoires. Donc pour 2003, on s'amuse (ça coûte rien de le dire mais ça m'étonnerait que je le fasse...)

TRAVAIL: Ai obtenu mon diplôme d'une école réputée. Ai trouvé un boulot dans un journal réputé. Comment se fait-il que je ne sois pas encore célèbre??? Résolution pour 2003: postuler à la Star Ac', au Loft, à l'Ile de la Tentation (ah non, merde, ça je peux pas, faut être en couple...)

ARGENT: N'ouvre plus mes relevés de compte depuis plusieurs années. Mais paye toujours mon loyer en temps et en heure. Dépense sans compter à la FNAC, en fringues et en restos. Me fais remonter les bretelles par mes parents qui lèvent les yeux au ciel et implorent Dieu en se frappant la poitrine: "Mais on l'a pas élevée comme ça, cette petite!!!"Résolution: cette année, je mets de l'argent de côté (ben voyons ma grande, et tu te remets au sport tant qu'on y est???)

SANTE: Mens sana in corpore sano. Certainement. Seulement, n'ai pas touché une raquette de tennis depuis deux ans. Fume plus (plus d'un paquet par jour, j'ai honte). Bois plus (addiction au Martini Rosso et au Mojito) Marche beaucoup et évite au max de prendre le métro... Ca compense, Docteur??? Ouh Ouh... Docteur???

CHANCE: Ca fait longtemps que j'ai pas croisé son chemin à celle là!

CONCLUSION: Eh ben, 2003, va y avoir du boulot, on dirait...

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mardi 31 décembre 2002 à 15h09
Les costumes sont de Donald Cardwell...
Texte express:
Ce soir: dîner chez Juju avec des vieux copains, plateau de fromages monstrueux (yes!) et picole à gogo.
Ensuite, départ chez Ben, l'amoureux d'Amy et accessoirement coloc de Antoine. Bon, j'avais décidé de pas y aller histoire de pas voir Antoine et en même temps, j'ai pas forcément envie de me passer de voir mes amis... Un dej avec Amy ce midi a fini de me persuader qu'il n'y aurait pas mort d'homme si Antoine et moi nous retrouvons dans la meme pièce...
Que sera sera...
Vais quand même appeler Antoine (ouille, entorse à la règle!) pour lui demander si cela ne le gave pas que je passe à l'appart'. S'il me répond que si, je l'assomme!

Ai acheté des fringues pour ce soir... N'importe quoi: un haut japonisant, transparent à mort, manche kimono... Un haut noir que je qualifie de "haut style nourrice de Molière" (à savoir, si après m'avoir vue avec ça, vous connaissez pas les détails de ma poitrine, vous avez des soucis à vous faire concernant votre vue...) et un cache coeur bien échancré avec une fleure noir sur le côté. Ah oui, au passage, j'étais partie pour m'acheter un fut'... C'est ce qu'on appelle de l'achat compulsif anti constructif... J'ai défilé devant les (rares) journalistes encore présents aujourd'hui. Commentaire: "Ah... Ouais... C'est déguisé ton truc?" Je mettrai ça sur leur âge avancé (au moins 35 ans!!!!) La preuve: ils regardaient "Au théâtre ce soir" quand ils étaient petits...

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jeudi 2 janvier 2003 à 16h04
Vous êtes qui, vous????
C'est vrai ça...

Je sais à peu près combien de visiteurs me ramène chaque texte que j'écris...
Je sais aussi que certains les aiment bien.
Je sais qu'il y a surtout des filles.
Je sais qu'ils portent des pseudos.
Mais bon, avouez , c'est un peu maigre comme récolte...
Je peux vous poser quelques questions????

1-Quel âge avez-vous?
2-Où habitez vous?
3-De quelle couleur sont vos yeux?
4-Vous êtes amoureux en ce moment?
5-C'est quoi votre endroit préféré au monde?
6-Quel est le dernier livre qui vous ai foutu par terre, tellement c'était beau?
7-Est ce que vous aimez aller seul au cinoche?
8-Est ce que vous arrivez à vous toucher le bout du nez avec la langue?
9-Patrick Bruel est-il marié oui ou non???

Si vous avez peu de temps, vous pouvez vous contenter de répondre à la question 9, à mon sens la plus vitale (non, non, je déconne hein...)

Au fait... Bonne année!

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vendredi 3 janvier 2003 à 15h00
2,3 janvier: on finit les restes!!!
Eh oui, c'est à dire qu'on va chez les uns les autres pour s'empiffrer des trucs qu'on n'a pas osé ingurgiter le soir du 31. Greg de ramener foie gras, saumon et Montbazillac, Ben et Amy ramènent leurs plateaux de fromage, moi un gâteau au choco avec trois tonnes de crème chopé en quatrième vitesse chez un pâtissier de la rue de la Roquette miraculeusement ouvert le 1er janvier ("ça fera 27,75 euros mademoiselle!" Eh ben mon cochon!!! Qui peut me dire après ça que la vie est dure pour les petits artisans????)
Direction chez Elo dans le VIIème arrdt. Tout le monde arrive au fur et à mesure. C'est sympa mais je ne me sens pas de taper la discute ce soir. Je suis "éteinte" comme me le signale Greg. Ben oui, je ressasse encore le coup de ce salaud d'Antoine. Je vois Ben et Amy, très amoureux, Greg et son nouveau copain (très amoureux également)... Et je me dis "Mince, j'ai pas de chance quand même..." Ben me dit qu'Antoine est resté chez eux pour bosser. Bien fait, qu'il reste tout seul... De toutes façons, je crois que pas mal de gens de l'assemblée le considèrent sous un autre angle depuis les sympathiques petites amabilités qu'il m'a prodiguées. C'est simple, Greg ne peut carrément plus l'encadrer... "Il ne sait pas ce qu'il perd ce connard..." On peut voir les choses comme ça. Disons que la phrase agit sur moi comme du Synthol: ça fait du bien là où ça fait mal...Mais bon, l'effet est limité...

Je rentre chez moi sur les coups de 11 heures. Marre de devoir rentrer tôt à cause du boulot...

Le lendemain, je passe prendre le thé chez Elo pour finir de finir le gâteau. Nous allons faire les librairies. Je lui offre le Boyd pour Noël. J'adore traîner dans les librairies. Je me restreins d'ailleurs parce que, rentrer dedans et ressortir sans avoir acheté aucun bouquin, je peux pas... Ce qui fait que là, j'ai à peu près 15 bouquins qui attendent d'être lus. J'ai RV tout à l'heure avec ma cop's Gaëlle , à côté d'une librairie et mes 15 livres ne m'empêcheront pas d'en acheter d'autres. Bon, c'est nul ce que je vais dire, mais les biblis, je peux pas... Si j'aime un livre, je veux pas le rendre et à quoi ça sert de l'acheter après l'avoir lu??? Un livre, c'est une surprise. Il peut vous décevoir comme il peut vous emballer, tout se décide sur une couverture ou un résumé de 10 lignes dans son dos... Je sais pas vous, mais moi, quand je vais chez les gens, je regarde toujours leurs livres (surtout chez les mecs qui me plaisent)... Bon, si ledit jeune homme n'a que Auto-Moto Magazine, Playboy et Les Fourmis de Bernard Werber, je me dis que c'est pas la peine... En même temps, c'est ça qui m'a plantée avec Antoine... Il avait une super bibli d'érudit... Chez moi, c'est un bordel immonde (je vous invite à venir le constater vous même...) mais mes livres sont ultra bien rangés, par collection (pas par ordre alphabétique, je trouve ça chiant...) Je peux en retrouver un les yeux fermés...

Ouh là, j'ai fait une méga digression! Bref, Elo, après notre escapade livresque me propose de finir le foie gras et le saumon qui sont encore en train de végéter dans son frigo. En bonne goinfre, je réponds présente... S'en suit une bonne discussion de fille où Antoine en prend pour son grade (c'est si boooonnnn, la la la la la laaaaaaaaa....) Elo et moi, on se connait depuis peut être trois mois mais on s'entend génialement bien. On a les mêmes envies dans la vie, les mêmes engagements (on adore la politique...) même si ce n'est pas dans le même parti... Elle a une profondeur, une force spirituelle que personne d'autre qu'elle ne possède. J'aime bien parler religion avec elle. C'est joyeux (bon, je vais pas faire du prosélytisme, j'arrêt, j'arrête....) Et là, elle me balance une phrase géniale: "Tu sais, Antoine est plus grand que le mal qu'il t'a fait. Si tu as été le chercher comme ça, si tu es venue le trouver, l'aider, c'est parce qu'au fond de toi, tu sais que c'est quelqu'un de bien, qui a du coeur. " Comment expliquer? J'ai senti une immense vague de tendresse pour Elo me submerger. J'étais émue. Parce qu'elle a raison. Je doute qu'on puisse s'attacher à quelqu'un qui est la dernière des enflures (ou alors c'est du masochisme et ça, je ne le suis pas). Elo m'a rappelée tous nos bons moments du début avec Antoine. Elle m'a parlée de nos rires, de nos regards, de cette impression qu'il n'y avait que nous, l'un pour l'autre, quand nous étions avec tous nos amis. Elle m'a rappelé nos balades, nos sorties, nos discussions, notre affection. Elo, en quelques mots, m'a fait plus de bien que n'importe qui d'autre. Elle m'a simplement prouvé que je ne m'étais pas trompée. Qu'Antoine ne m'avait pas flouée. Que nous nous aimions tous les deux, même si ce n'était pas de la même façon, même si ce n'est pas toujours évident de ne pas blesser l'autre.

Minuit et demi: SMS d'Elo alors que je rentre chez moi dans le XIè: "Merci pour ta présence". Je crois que c'est plutôt à moi de lui dire merci. Alors, merci mon Elo....

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samedi 4 janvier 2003 à 16h09
Mais si tu crois un jour que tu m'aimeuuuu...
Je sais pas pourquoi j'ai cette chanson dans la tête aujourd'hui... Peut être parce que c'est une chanson blanche, hivernale, à chanter au coin du feu, quand on est toute seule. Seule, ça je le suis, sans problème... Au coin du feu, bof... A moins de considérer le radiateur qui ronronne dans mon bureau comme tel... Quant à la neige, oui, là je suis servie. J'ai failli me casser la binette vingt fois avant d'aller au journal ce matin. Punaise, si j'avais pas autant de boulot, je serais aux Buttes Chaumont avec des amis et un sac poubelle en guise de luge... Je suis dé-goû-tée avec une abominable gueule de bois que je tiens d'hier soir où Elo, Julien et moi avons atterri dans un bar avec en tête l'idée de bien picoler pour oublier nos célibats respectifs. Julien est un ami de Ben et d'ZAntoine, charmant, gentil, drôle. En multipliant les verres de sangria, on a parlé de nos amours (Julien ne sait pas qu'Antoine est gay ce qui limite considérablement mon discours en la matière...)

Arrivés à 22h30, nous repartons sur les deuxheures et demi du mat'. Ils me fichent dans un taxi (évidemment, ces deux là habitent le 6è, donc on sort dans le 6è... Moi qui habite dans les quartiers popus, je peux me brosser pour qu'ils se bougent jusque chez moi...) Je suis beurrée comme un petit LU. Tellement que je récite toutes les enseignes des magasins au chauffeur: "RAOUL PLOMBERIE", "LIBRAIRIE L ECUME DES PAGES", "LA ROSE D'ISTANBUL, SPECIALITES TURQUES" Bon bougre, celui-ci me répond "vous savez lire, c'est bien." Moi "Ouais, je sais drôlement bien lire". Le pauvre! Il a du voir que je n'étais pas dans un état de fraîcheur avancé car il attend que je sois rentrée dans mon immeuble au bout de la rue pour repartir...
Donc en ce samedi neigeux, gueule de bois de la mort qui me fait mal aux cheveux. J'aurais bien aimé me balader avec Antoine aujourd'hui. Je lui envoie un message télépathique: "Si tu crois un jour que tu m'aimes/ N'attends pas un jour, pas une semaine/ Viens me retrouver..." Les messages télépathiques, à défaut d'être efficaces, ça mange pas de pain...

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lundi 6 janvier 2003 à 17h02
Chercher le garçon...
Discussion dans un café rue de la Roquette avec une copine journaleuse. "Le plus dur, c'est pas de trouver un mec, c'est de trouver "le" mec..." Oui, bon, faut savoir que cette copine a douze mecs en attente...

Moi, c'est pas vraiment le cas. Enfin, disons que les types qui s'intéressent à moi, je les rate systématiquement. Les mecs biens, j'entends, avec qui je pourrais envisager une histoire de plus de trois mois. Il y a ceux quine m'ont intéressée qu'à partir du moment où ils se furent trouvés une copine. Ils vous draguent pendant des mois, vous n'en avez rien à faire, et le jour où ils se trouvent quelqu'un, vous leur trouvez toutes les qualités du monde...

Il y a ceux aussi dont vous rêvez secrètement mais vous vous raisonnez: "Mais, non, il te considère comme une bonne copine, il te trouve sympa, voilà tout..." Et puis, une fois que ce mec est maqué avec une autre, il vous explique en long en large et en travers que s'il y avait eu moyen avec vous... Mais bon, vous aviez pas l'air très réceptive... Forcément, c'est le genre de type qui, quand il vous paye votre Mc Bacon, considère que c'est un énoooooorme appel du pied. Sauf que j'ai pas fait psycho, moi...

Sans ça, il y a les mecs maqués qui veulent s'éclater en dehors des jupons de Bobonne, les mecs à problème (mère à l'asile, enfance pas joyeuse, père absent, inactivité chronique ou toutes ces options à la fois) ou encore les gays qui veulent voir une ultime fois comment c'est fait une fille. Et croyez moi, de ces zigotos là, j'en ai une sacrée collec'!

Mais bon, je pense qu'il faut renverser les données du problème... C'est peut être moi qui en ai un et qui attire tous les branquignols de la terre... Chic alors, 2003 s'annonce décidément sous les meilleures auspices....

Parce que bon, c'est vrai quoi, je suis pas un canon, mais c'est pas l'horreur non plus... Disons que je perdrais 7, 8 kg, je serais honorable. Mes amis me trouvent plutôt sympas (vaut mieux, remarquez!!!), je pense pas être trop bête... Alors quoi??? Moi, je veux juste un mec sympa, vachement intelligent, beau ou pas, ça sincèrement je m'en fous, et STABLE... Si vous avez ça dans votre entourage merci de faire un don à la fondation d'Aubépine "Un homme pour 2003" ou composez le 36 37...

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jeudi 9 janvier 2003 à 19h09
Sous le soleil exactement...
Faudrait que j'arrête de donner des titres de chanson à mes textes moi, ça fait vraiment adepte de la Star Académy...
Mais c'est vrai que, là, j'aimerais bien y être, au soleil... Dieu sait que d'habitude, je m'en fous total, mais là... Ca fait trois ans que j'ai pas pris de vacances ("QUOI???? TROIS ANS??? t'exclames tu, ô lecteur compatissant...) Et là, j'ai pas envie de partir à Baïa, Bali, l'île Maurice où je ne sais quelle plage de sable fin avec cocotiers en option. Non. Moi, j'ai envie de partir en Italie...

Sauf qu'en ce moment aussi en Italie, on se gèle grave... Bon, alors disons, en Italie, en été. En Toscane. Dans une maison sur une colline, entourée d'oliviers, à me goinfrer de pâtes, de pain humecté avec de l'huile d'olive, de gressins, de spaghetti all arrabiata ou alle vongole, de gâteaux Molino Bianchi. Avec juste le bruit des cigales, un bon livre et une vieille daube italienne (type Eros Ramazotti ou Toto Cutugno) en fond sonore. Voilà. Pour moi, c'est ça la quintessence du bonheur. Ca fait cliché, certes, mais pour l'avoir vécu, je peux vous dire que je ne connais rien de plus fantastique...

Bon, enfin, on s'en fout de mes digressions géographiques... Aujourd'hui, j'ai fait un truc nul: j'ai appelé Antoine sous le prétexte le plus fallacieux qui soit. J'ai raconté que j'avais perdu un bracelet aux alentours du Nouvel An, je sais pas où et je me demandais si par hasard, il était pas chez eux (Ben et lui) Non, mais la honte, quoi!!! J'aurais pu aussi bien lui dire que j'avais oublié ma grand-mère dans son congélo, cela aurait été tout autant crédible! Bref, on a un peu tchatché, je lui ai demandé de ses nouvelles. Il en a profité (le saligaud) pour me balancer perfidement qu'il était au courant pour notre soirée passablement arrosée avec Elo et Julien. "Alors, il paraît que ça a bien parlé cul... Ca m'a bien fait rigoler quand on m'a raconté votre petite soirée...." Oh là là là là là là!!!!!!! J'ai eu l'impression d'avoir été à une soirée des Frustrés Anonymes (quoique lui en même temps, je sais pas si c'est la maxi fiesta de ce côté là en ce moment...) Bref, je me suis mordue les doigts de lui avoir parlé. Je vais bientôt finir par le détester... Ce qui ne serait pas si mal en fait...

Sans ça, rien de bien passionnant, ni de nouveau. Ce qui explique mon silence de ces derniers jours. Je n'aime pas ces phases stagnantes où on ne rencontre personne de nouveau... Je trouve ça détestable... Mais bon, comment faire pour rencontrer des gens? (oui, la question peut sembler très conne je sais, mais je me la pose quand même...) Les amis de mes amis, j'en ai fait le tour... Je suis pas du genre à m'accouder au comptoir en attendant qu'on vienne me tchatcher, la drague en boite, je supporte pas, quant à l'inconnu qui vous offre des fleurs, ben à part dans la pub Impulse (mais si, souvenez vous, cette vieille pub au milieu des années 80!!!), je n'en ai jamais croisé...

Je vais arrêter là parce que sans ça, il ne me reste plus qu'à sauter dans la Seine, un parcmètre autour du cou pour être sûre de pas me rater (une délicieuse soirée en perspective...)

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lundi 13 janvier 2003 à 11h04
week end anticipé
Il n'est rien que j'aime tant que les RTT... C'est vrai, c'est génial. On s'aperçoit que, le reste de la semaine, on ne vit pas... Bref, je me suis levée sur les coups de neuf heures, vendredi, histoire de rentabiliser au max ma journée. J'avais décidé de faire le ménage parce que chez moi, c'était crado de chez crado et puis, j'ai eu une grosse flemme...La vaisselle sale qui poireaute depuis cinq jours dans l'évier pourra bien attendre encore en un peu (on est dégueu ou on l'est pas, hein...) Bref, je suis sortie pour aller au Franprix (le Franprixe, moi je dis parce que je suis vachement drôle même quand je vais acheter des nouilles et du Paic Citron...) Il faisait bien froid, le square à côté de chez moi était fermé, mais bon, j'avais une bonne petite pêche, quand vous savez que vous faites ce que VOUS avez envie de faire sans vous soucier de vos potes, de ménager les susceptibilités des uns et des autres (ben oui, ils travaillent les autres...)Bref, au Franprixe, je fais de grands sourires aux caissières. Je tape même la discute avec une mémée à la caisse: "Il fait froid hein..." La mémée, trop contente "Oh oui, ça y fait froid. Mais vous êtes pas bien couverte ma petite, Bbbbrrrrooouuuu... Vous me faites froid là avec votre petit manteau. Parce que c'est pas d'la laine, ça... C'est du synthétique, et ça le synthétique, c'est pas pareil, forcément..." Croyez le ou non, j'ai discuté 10 minutes des vertus de la laine par raport au synthétique et le pire, c'est que c'était sympa...

Ensuite, direction le Monop'. Le Monoprix, moi j'adore. Je sais pas pourquoi, je trouve toujours plein de trucs. Je peux y passer sans mentir une heure et demie sans m'embêter. On a tous nos manies. Moi, c'est le Monoprix... Surtout le rayon parapharmacie parce qu'ils ont plein de produits que je peux essayer tranquille pendant douze ans. Je dois dire que cette propension à fréquenter le Monop' inquiète mes amis. Surtout quand on passe devant un de ces magasins et que je bloque devant, que je ressors avec 300 balles de merdouille dans les bras. Bon, ben là, par exemple. J'ai acheté plein de trucs pas forcément essentiels: une jupe (bon, elle était en solde aussi...), l'eau de beauté de chez Caudalie (très efficace, à appliquer avant la crème de jour...), l'huile prodigieuse de Nuxe (très bien en ces temps frigorifiants et où la peau tiraille), 6 paire de collants (faut toujours en avoir d'avance...) et... Oh là là, là c'est la honte, je sais pas ce qui m'a pris... Le CD des plus beaux duos... sponsorisé par Chérie FM!!! Oui, je sais, c'est lamentable... Et je peux vous dire qu'il y a toutes les guimauves du moment... Mais bon, la guimauve, c'est bon, suffit juste de pas en abuser... N'empêche, je l'ai quand même planqué sous mes autres CD, beaucoup plus honorables...

L'aprèm', je me suis balladée jusqu'au canal Saint Martin, toute seule, tranquilloute. Il y avait assez peu de monde. En retournant sur République, je me suis achetée une paire de bottes (la seule paire de la boutique qu'était pas en soldes, évidemment!) puis, sur le boulevard Richard Lenoir, je me suis souvenue que Constance m'avait parlé d'un gloss épatant et indispensable. Que croyez vous qu'il arriva? Aubépine dessus se rua...

Bref, une journée pas vachement éco, surtout qu'Elo m'invite à prendre l'apéro chez elle le soir avant d'aller à une soirée où, me dit-elle "y aura du matos! " J'arrive vers chez elle, faut que j'achète un truc pour l'apéro. Le seul truc ouvert dans son quartier de bourges: Le Bon Marché et sa Grande Epicerie où le Nutella coûte deux fois plus cher qu'ailleurs (qu'à Mon Franprixe par exemple...) Bilan: j'achète une bouteille de Lambrusco, du tarama, des chips au Cheddar et des sardines de la Conserverie de Venise (ceci explique peutêtre qu'elle coûte la modique somme de 7 euros...) Elo me fait remarquer qu'avec les merdouilles achetées, on va avoir une haleine de chacal. Je lui dis qu'on s'en fout que les sardines et le cheddar c'est trop bon et qu'en ce moment, tout le monde est enrhumé, alors... Elle se range bien vite à mes arguments massues...

Puis départ avec Greg à une soirée bourrée de jeunes juristes. Je me fais harponner par un très bel avocat, tout jeune, hyper classe et... hyper con! Deuxième phrase qu'il me sort: "Moi, j'aime pas les musées..." Ah... Bon... "Ouais, tu vois, l'art, je trouve ça chiant..." Ah... Bon... Pendant tout ce temps, j'ai droit à du gros frôlage de gambette, sa main qui heurte fortuitement ma poitrine. Vient une autre phrase qui tue: Nous parlons d'Anna Mouglalis, la jeune actrice qui monte qui fait frémir les garçons et énerve les filles. Son commentaire: "Non, tu vois, moi je la trouve pas belle... La beauté, c'est autre chose, c'est le coup de foudre, quoi..." Si quelqu'un a réussi à décoder cette phrase digne de la Pythie de Delphes, je prends. Heureusement que j'avais bu d'ailleurs sans ça, j'en aurais pleuré. Bref, alors que je me dandinais frénétiquement sur Dalida, Elo me dit qu'on va à une autre soirée où il y aura également "du matos" (décidément, c'est une obsession!) En fait de matos, il y a quatre minets, tout droit sortis d'une page mode de "Jeune Homme bécébège 1954". On parle avec un accent seizième, Rolex ou Oméga au poignet. Ils sont tous dans la comm'. Je m'ennuie à mourir. Je pars, hèle un taxi et rentre chez moi: blvd St Germain, Pont Sully, Blvd Henri IV, Place de la Bastille, rue de la Roquette, Place Léon Blum... Je suis crevée et m'endors, France Inter en fond sonore...

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lundi 13 janvier 2003 à 15h09
D'un samedi où il faisait froid mais beau qui fut endeuillé... par un deuil...
Le samedi avait plutôt bien commencé. J'étais allée me faire une expo, j'avais été voir des amis que je n'avais pas croisé depuis longtemps... Je regagnais mon petit chez moi pour déjeuner (vers 17h, ça me semblait tout à fait décent...) Je passe devant mon marchand de journaux, et là, en gros, sur la manchette du Monde: "Maurice Pialat est mort." Ca m'a foutu un sale coup. Non pas que je sois une spécialiste de son oeuvre (j'ai du voir en tout et pour tout trois de ses films) mais parce que j'aimais bien le personnage, brillant, gueulard, en retrait, touchant et bougon.
Bref, je suis rentrée chez moi, un peu ébranlée. Je ne sais pas pourquoi, d'un coup, j'ai pensé au cinéma et au fait que c'était certainement l'une des choses les plus importantes dans ma vie. Je me suis mise frénétiquement à noter mes souvenirs de cinéma, parce que je ne veux pas les perdre, parce qu'ils correspondent à des moments importants de ma vie.

Par exemple, je me souviens très bien du premier film que j'ai vu au cinéma avec ma maman: c'était Pinocchio. J'étais moins enchantée à l'idée d'aller au ciné que par ce que maman m'avait promis: aller avant manger un steack et des frites au resto (déjà l'appel du ventre... à trois ans!!! c'est flippant...)

Je me souviens de tous ces films qui ont compté énormément: Les Demoiselles de Rochefort, Les Parapluies de Cherbourg, Singin' in the rain, Chambre avec Vue, Autant en Emporte le Vent, La Nuit du Chasseur, Vertigo, Psychose, La Maison du Dr Edwards, tous les Truffaut, tous les Rohmer, A bout de souffle, Soleil Rouge, Les Yeux Noirs, La guerre des boutons (on y a joué sans fin avec mes frangins... On faisait à tour de rôle P'tit Gibus), Arizona Dream, Nous nous sommes tant aimés, les comédies italiennes avec Sophia Loren, tous les films d'Ettore Scola, Citizen Kane, Rouge, Sunset Boulevard, Peau d'Ane, La Dolce Vita, La Route de Madison, Intervention Divine, Madame De..., Nuits et Brouillards, Le Chagrin et la Pitié, la Règle du Jeu...

J'en oublie plein. Mais chaque titre de film me renvoie au moment où je l'ai vu, à des circonstances particulières, à des gens que j'aime qui ont cultivé ma cinéphilie. Chaque film me renvoie à un état d'esprit selon avec qui je l'ai vu (seul, avec un ami, un amoureux, un amoureux potentiel...) selon si j'allais au ciné par goût ou parce que, quand je suis mal, c'est la seule activité qui me console. C'est pour ça que je ne veux pas oublier les films que j'aime. Pour ne pas oublier les moments auxquels ils se rattachent. Que signifierait "le stade de Wimbledon" s'il n'avait été marqué par un baiser de Jérémy au beau milieu? Que signifierait "Rouge", si, la caissière étant malade, le projectionniste n'avait décidé de nous "offrir" la séance (aller au ciné à l'oeil de nos jours, vu le prix des places, c'est quasi orgastique comme sensation...) Ces films, bien sûr, valent par leur valeur artistique. Mais ils me sont plus chers encore parce que je peux tisser des liens entre eux et ma vie. Des liens très serrés.

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mardi 14 janvier 2003 à 14h02
Sans titre pour cause de cerveau en panne
Journée morne au boulot. Besoin de vacances, c'est indéniable... Dîner ultra sympa avec Fanny, copine du collège ( plus de 10 ans, ouh mon Dieu, c'est déprimant...) Discussion autour de ce que nous sommes devenues par rapport à nos attentes en classe de sixième (c'est horrible, je suis atrocement nostalgique et j'adore ça... A 22 ans, c'est limite craignos quand même...) Est ce qu'on a beaucoup changé? Je crois pas en fait. En 6è, je voulais déjà être journaliste, avoir un garçon qui m'aime et des amis chouettes. Boulot, amis, j'ai. Tiens???? Mais qu'est ce qu'il manque-t-il donc???? Fanny, elle aussi, est conforme à ce qu'elle était déjà. Une oreille attentive, chef de bande, rebelle juste ce qu'il faut. Peut être un peu plus angoissée, mais comme nous tous, finalement. Nous sommes en plein dans l'âge où nous avons tout à construire, où tout se joue.

Mais j'en reviens à mon sujet de prédilection. C'est vrai quoi, on dit toujours qu'on trouve l'amour (ou, plus prosaïquement un copain...) quand on ne le cherche pas... Mais bon, comme en ce moment, le sujet m'obsède un tantinet, j'ai du mal à jouer la détachée. Bilan: je suis encore plus désespérée. Au moins, avec Antoine, j'avais l'illusion d'avoir quelqu'un. Ca console. Oui, je sais, c'est nul, c'est la solution de facilité... Mais bon, en même temps, vu que je rencontre personne en ce moment et que j'en ai marre de jouer à la célibattante (trop cool, je fais ce que je veux quand je veux, youhou!!!), je me demande si je ne vais pas le rappeler. Oui, je sais, c'est nul (bis) Mais bon, j'ai trop envie d'avoir quelqu'un que je peux appeler quand je veux, qui est toujours content de me voir (quoique vu l'engueulade de la mort sur laquelle on s'est quittés, je vais peut être me faire recevoir moi...)
Bon, si je le revoyais à dose homéopathique: une fois par semaine par exemple. Ce serait pas trop grave, je pense... A moins que je ne vive plus que dans l'attente du jour où je suis censée le voir. Bon, là, je demande à être internée directe. Comme dirait ce vieux réac de Sardou "elle court, elle court, la maladie d'amooouuurrr..." (non mais ça va plus du tout, v'là t y pas que je cite Sardou maintenant...)
Bon... Faut que je me ressaisisse là... Allez hop! J'ai du boulot, c'est cool, on y va, dans la joie ET l'allégresse!

On dit toujours

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mercredi 15 janvier 2003 à 18h00
Obsessionnel
Hier, à 17h36, j'ai envoyé un mail à Antoine. Juste pour savoir comment il allait. A 18h04, le lendemain, je n'ai toujours pas de réponse. C'est agaçant. Enervant. N' at il pas consulté sa boîte? (possible) Met-il du temps à répondre? (possible) Ne veut-il pas répondre (possible aussi) Je suis faible moi... C'est vrai, je devrais le virer de ma vie. Il m'a fait suffisamment de coups dégueulasses pour que je ne le revoie pas. Mais bon, si c'était aussi simple...

J'avais écrit une nouvelle sur nous deux, il y a quelques mois. Je la lui ai fait lire en me disant que cela permettrait d'amorcer un dialoguenentre nous. Bilan des courses: "Ouais, j'ai bien aimé, mais tu vois, page 26, comme adjectif, j'aurais plutôt choisi ça que ça..." Je l'aurais faite lire à Bernard Pivot que cela aurait été la même (non, Pivot, en plus, s'il avait trouvé ça bon, il m'aurait peut être arrangé le coup avec un éditeur...)

Je m'arrête là; Je suis fatiguée. Pas envie d'écrire. Envie de rien d'ailleurs. De vacances peut être. De nouvelles têtes surement...

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jeudi 16 janvier 2003 à 17h08
Avis à la population
Chers tous, chères toutes.

Ceci est un appel à témoin (oui, oui, comme Avis de Recherche ou les émissions de Jean-Luc Delarue...) Voilà: peut-être certains l'ont-ils déjà compris, je suis journaliste en presse écrite (oui, oui, désolée pour ceux qui pensaient que derrière ce pseudo se planquait Claire Chazal...)
Bref, je bosse en presse écrite et je viens de proposer à ma rédac' chef un papier sur.... ben oui! les journaux intimes sur le Net! (vous devez vous dire "ben journaliste, c'est vraiment un boulot de feignant... Tu parles de ta vie et puis voilà...") Non, sincèrement, je le fais parce que je pense que c'est un beau sujet, qui intéressera le lecteur...
Donc voilà, si certains d'entre vous acceptaient de répondre à mes questions, ce serait super sympa. Une interview de 10 minutes. Et évidemment, votre anonymat est préservé... C'est juste pour avoir des témoignages sur ce que cela vous apporte et tout et tout...
Donc si certains veulent bien se dévouer (enfin, "se dévouer", je torture pas les gens que je leur pose des questions, je vous rassure...), ce serait super sympa. Merci de vous manifester sur mon forum!
J'espère que ça marchera mieux que le 3637 de la dernière fois, parce que sans ça, il me reste plus qu'à changer de boulot!

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mercredi 22 janvier 2003 à 11h08
Où les mannequins confirment leur réputation...
Lundi, rue de la roquette. Je sors d'un déjeuner fort sympathique avec un ami. Je remonte la rue vers la place Léon Blum où je compte me rendre au ATAC histoire d'acheter de quoi nettoyer mon intérieur un peu cracra (le soir, je garde le bébé de Jeanne. Ila trois mois donc, bon, j'ai pas franchement envie de l'intoxiquer).

Soudain,je me fais héler par un mec en mobylette. "Eh! Mademoiselle!" "Oui???"
"Ca vous dirait de venir à un vernissage???"
"?????"
"Bon, vous avez de quoi noter? Je vous donne mon numéro. Si ça vous branche, vous m'appelez..."
Je note studieusement le numéro et en s'éloignant, le type continue à psalmodier: "vous m'appelez hein??? vous m'appelez hein???"

Que croyez vous qu'il arriva? Ben oui, dans une telle traversée du désert affectif, je rappelai... Le type me dit d'aller voir sur un site internet de la nana qui expose "je pose pour elle" m'explique t il "mais ses ventes, ça marche pas très fort..."
Tu m'étonnes! Vu comme c'est moche, rien de bien surprenant! Vous voyez les peintres qui sévissent place du Tertre, qui dessinent des petits Poulbot ou des vues de la Tour Eiffel? Bon, ben, là, c'est à peu près la même, sauf qu'en plus, c'était fait au pastel (si vous voulez rigoler, je vous donnerai l'adresse du site...)

Bref, mon type me demande: "ça vous dit de venir au vernissage? " Moi: "Bah oui, pourquoi pas?" (NB: il faut savoir que même si l'expo est pourrie, à un vernissage, il y a du champagne. D'ailleurs connaissez vous des gens qui vont à un vernissage pour voir les oeuvres exposées??? Moi, non...) Puis il ajoute: "Vous faites quoi ce soir?" Moi: "Ben euh, je comptais travailler..." Lui: "Ca vous dit de prendre un verre... Bon, j'ai pas mal de castings dans la journée, mais on peut se voir le soir..." Moi: "Vous êtes comédien?" Lui: "Non, mannequin..." Eh ben... C'est pas tous les jours que je me fais draguer par un mannequin, moi... Donc, je me dis banco... Vous imaginez, vous présentez votre copain à vos amis: "Donc voilà, je vous présente Machin, il est mannequin. Il part demain à Milan, alors on va pas rester trop tard hein???" D'autant plus que je suis un peu intriguée. Je suis pas vraiment le genre de filles à se faire draguer par un mannequin, mais bon... Sait-on jamais...

Bref, il m'appelle le soir. Il habite vers Ménilmontant, à 10 minutes à pied de chez moi... "Ca te dit de passer?" Et là, alarme rouge: "euh non, je préfère qu'on sorte prendre un verre..." Bah oui, je suis prudente moi, je vais pas comme ça chez un inconnu. "Bon OK... Tu me retrouves en bas de chez moi???" Dix minutes plus tard, je suis devant chez lui et lui passe un coup de fil. Réponse de M Schiffer : "Tu vas rire, j'ai perdu mes clefs, je peux pas sortir... Tu veux vraiment pas monter???" Bon, je me dis que je peux toujours lui mettre un gros coup de sac surtout que c'est un gringalet. Je monte mais reste dans l'embrasure de la porte. Et là, le début du calvaire:
"Tu veux boire un jus de carotte??? Je marche qu'à ça..." Eh ben, on va bien rigoler...

Deux minutes après: "tu veux voir mon book?" Re Eh ben! En voilà un qui ne se prend pas au sérieux. Il est effectivement booké dans une grosse agence de mannequin, a fait quelques campagnes, est passé dans le ELLE d'il y a deux semaines. Et je peux vous confirmer une chose: effectivement, les photos, ça arrange vachement! Qui aurait pu dire que ce gringalet au teint blafard était le même mec que celui qui s'étirait lascivement sur telle page de magazine? Franchement, si ce type ne m'avait pas abordé dans la rue, je l'aurais même pas regardé...

Bref, il me commente chaque page, je commence à m'ennuyer ferme. Il ne m'a pas posé une seule question sur ce que je faisais moi. Chacune de ses phrases commence par "Tu vois, moi..." Tout y passe: les défilés à Milan, les mannequins qui couchent avec les photographes, la rude vie de top model, les stylistes qui sont des enfoirés, les mannequins qui sont des enfoirés, les attachées de presse qui sont des salopes (ah! ça change...) Je n'écoute même plus: je pense à ma facture EDF ("comment ça se fait que j'ai encore rien reçu, moi???), à la télé que je dois m'acheter ("je prends un crédit ou pas???") aux films que j'ai envie d'aller voir ("Qui c'est qui voudrait bien aller voir Punch Drunk Love avec moi???"). Et l'autre continue. Ah si!!! J'ai quand même noté deux trois phrases à crever de rire. Allez, rien que pour vous des petites exclus:
-"Tu vois, un homme c'est un homme et une femme, c'est une femme."
-"Moi, mon rêve c'est d'être top model."
"Tu vois, au Japon, dans le monde de l'entreprise, l'homme est considéré comme une merde et la femme comme une sous merde..." (Monsieur serait-il ethnologue à ses heures perdues???)
Mais la meilleure de doute:
-"Moi j'adore trop la littérature... Celle que je préfère, c'est Amélie Nothomb..."

Alors là, je me suis dit qu'il était temps de se casser parce qu'un type qui pense qu'Amélie Nothomb est l'écrivain du siècle soit il est sous amphèt', soit c'est le dernier des abrutis...
En plus, Monsieur, sous prétexte d'enlever son pull, tire langoureusement sur son T Shirt afin que je puisse admirer sa musculature d'enfer. Sauf qu'au même moment une sympathique odeur de transpiration ravage la pièce. Un Tchernobyl odorant!!! Alors que Monsieur me demande s'il a pas trop une vieille tête parce que "tu comprends je suis nase quoi et demain j'ai un shoot pour Hermès", je décide de prendre la poudre d'escampette.

Je lui dis aurevoir et lui me dit "à samedi hein, pour le vernissage", "ouais ouais" je réponds alors que je dévale les marches jusqu'à la porte... Je respire (au sens propre comme au figuré!)

Conclusion: c'est pas un mythe: les mannequins sont cons...

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vendredi 24 janvier 2003 à 12h08
Du soleil...
Il fait beau sur Paris aujourd'hui... En voilà une nouvelle qu'elle est bonne...
Je suis de très très mais alors très bonne humeur. Je viens de recevoir un mail d'un de mes écrivains préférés que je veux inviter à un débat que j'organise. Gentil, adorable, modeste... Bref, la journée avait bien commencé. Je pars pour le boulot à Toulouse mardi. Et même si c'est pour le boulot, je suis ravie de partir loin de la capitale pour découvrir une ville que je ne connais pas.

Autre raison d'être contente: une librairie sublime vient d'ouvrir rue Oberkampf à deux pas de chez moi. En plus les libraires sont aimables, denrée rare de nos jours (comme si pour avoir l'air d'un intello, il fallait avoir l'air revêche...) A ce sujet, je décommande fortement la librairie de la rue Rambuteau où une espèce de vieille snob sévit en permanence et considère que, aimer les livres, c'est surtout aimer leurs couvertures, ou, au mieux, le contenu du dernier Goncourt. Heurtant, la dernière fois que je m'y suis rendue, une pile de livre, je me vis halpaguer par la harpie vociférante "Aaah! Aaah! Mes livres!!!!" Je m'excuse et ramasse la pile. Elle me regarde d'un air dédaigneux genre "ah voilà une pauvresse qui n'a jamais touché un bouquin de sa vie..." Je tiens à signaler que cette dame organise des "rencontres " avec des auteurs. Ce qu'on entend par "rencontres", c'est, tu prends dans la pile un bouquin de l'auteur en question, tu te tapes une queue de dix mètres, tu fais dédicacer ton bouquin ( ce qui se résume le plus souvent à "A une lectrice fidèle", "avec toute mon amitié", "en espérant que vous prendrez autant de plaisir à le lire que j'en ai eu à l'écrire" pour les plus audacieux...) tu payes à Mme Picsou qui attend fébrilement derrière sa caisse, et tu ressors... Wouh! Ca c'est d'la rencontre!!!
Bon, enfin, comme je suis de bonne humeur, je serai aujourd'hui magnanime avec cette charmante et délicieuse libraire...

Autre sujet de satisfaction. J'ai rappelé Antoine. Nous nous sommes vus. Nous repartons de zéro (ce qui doit bien l'arranger). Je n'ai pas ressenti grand chose en le voyant. Enfin si. De l'affection. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Enfin, le meilleur des mondes...

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lundi 27 janvier 2003 à 12h00
Phobie
Bien que ravie de partir à Toulouse, une chose toutefois m'inquiète au plus haut point. Je vais devoir prendre l'avion... Ce que je n'ai pas fait depuis deux ans, depuis un retour épique de Dublin, où suite à une panne technique, nous avons du revenir en catastrophe à l'aéroport, en piqué (oui, d'habitude pour atterrir, l'avion fait des mouvements circulaires...) Bref une peur bleue (à l'arrivée, j'ai du fumer vingt clopes en 10 minutes...) Je me voyais déjà mourir entourée d'Irlandais inconnus...

Depuis, je me suis arrangée pour ne pas prendre de vacances ou alors, partir en des lieux desservis par la SNCF...

Je vais donc faire un petit tour par la pharma histoire de me trouver un truc qui m'anésthésie un peu... Mon pharmacien va définitivement par me prendre pour une tarée: je le dévalise en Upfen, j'arrive chez lui la jambe ensanglantée en lui demandant "tout ce que vous avez en pansements"et maintenant, il va connaitre Aubépine, la phobique des transports...

Car, grande nouveauté, je fais maintenant des crises d'angoisse dans le métro. Avant, que celui ci stagne entre deux stations, je n'en avais strictement rien à faire... Maintenant, c'est une autre paire de manche. Le métro stoppe, je commence à suffoquer, à manquer d'air. J'ai l'impression que les autres voyageurs vont me prendre l'air dont j'ai besoin et que je vais mourir. Même si je sais, au fond de moi, que ceci est parfaitement irrationnel, n'empêche: je sais maintenant ce qu'est la panique. Alors, je fais de la respiration ventrale, je me chante des chansons (plus elles sont connes, mieux ça marche...Jenifer, ça me calme à tous les coups...) et j'essaie de me concentrer sur mes lectures... Etrangement, je suis devenue sujette à ce type de sympathiques symptômes quand notre relation à Antoine et moi est partie en sucette...
Pour Elo, ceci s'explique fort simplement: "Antoine t'a pompée l'air, au sens propre comme au figuré... Du coup, maintenant, tu ne supportes plus de manquer d'air..." C'est certainement pas faux. Décidément, ce type ne m'aura apporté que des embrouilles...

Pourtant, j'ai hâte d'être à Toulouse. Le soir, je suis invitée à aller voir la pièce qui se joue au TNT (est ce la même que celle qu'a vue Lou???) et je ne vais pas chômer vu la quantité de boulot que je vais devoir y abattre...Il paraît que c'est une belle ville. Moi, je sais pas. Je la connais que via la chanson de Nougaro ("Un torrent de cailloux roule dans ton accent...") ou AZF (ce qui, à mon sens, n'est pas la meilleure pub pour l'Office du Tourisme local...) Quant à Douste-Blazy, j'ai fort peu d'accointances avec le personnage que je trouve passablement mielleux et obséquieux... Mais bon, deux jours loin de Paris, à découvrir une ville nouvelle, rencontrer des gens passionnants, je ne dis pas non...

S'il n'y avait pas ce foutu voyage en avion...

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dimanche 2 février 2003 à 14h01
Question existentielle (enfin, bon, faut pas exagérer non plus...)
Ca fait plusieurs jours que je me pose la question. Ce journal, est ce vraiment une bonne idée, en fin de compte? Contrairement à d'autres, quand j'ai vu que Lou inventait ses récits, j'ai été un peu déçue. Je ne me suis pas sentie "trahie", pas du tout (et puis après tout, je pense qu'elle s'en foutrait et elle aurait bien raison...). Peut être même, est ce elle qui a raison de juste glisser quelques touches de sa vie dans un récit de fiction.
Si j'ai changé des noms, tout ce que je raconte est vrai. Et c'est peut être là le danger.

Bon, enfin, je reprendrai mes élucubrations plus tard. En attendant, le retour de Toulouse m'a mise sur les genoux, je suis crevée. Je sais pas si c'est parce qu'ila plu constamment, mais j'ai été un peu déçue par la ville. Les gens sont adorables, cela ne fait aucun doute (par rapport à Paris, y'a pas photo...) mais j'ai trouvé qu'ilmanquait quelquechose. Bon, mais je reconnais que le boulot que j'avais ne m'a pas permis de faire la touriste. J'ai même pas eu le temps de visiter l'église Saint Sernin ni aucun autre lieu d'ailleurs... En revanche, j'ai pu voir au TNT une pièce sublime, "Les cercueils de zinc" Ca faisait longtemps qu'au théâtre, je n'avais pas ressenti une telle émotion. La pièce est montée à partir de témoignages de soldats russes ou de le urs proches, partis en Afghanistan dans les années 80. En ces temps troublés, il fait bon de s'entendre dire que la guerre détruit, même les pseudos vainqueurs...

La guerre, parlons en. Elle n'est pas pour arranger mes affaires puisque qui dit guerre, dit récession économique, dit moins de boulot dans la presse. Autant dire que les prochains mois vont être plutôt durs... Tous les journalistes pigistes(comme moi) que je connais l'ont plutôt mauvaise d'ailleurs. On bosse tous avec une grosse boule dans le ventre.Je me demande même si je vais pas aller chercher du boulot dans d'autres domaines, quitte à revenir à ma profession initiale quand l'orage sera passé...

Mais l'incertitude, c'est vraiment pénible. Alors que je discutais avec mon père l'autre jour, je me suis vue en train de lui avouer au bord des larmes "Je suis morte de trouille". Et Dieu sait que ce n'est pas mon genre habituellement, que je fais toujours front... Mais là, oui, vraiment, je suis morte de trouille...

Désolée de ne pas être plus gaie... J'essaierai de faire mieux la prochaine fois...

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dimanche 2 février 2003 à 15h03
Du Antoine
Eh oui, un sujet dont on ne saurait se lasser... Bref, pour ceux qui n'auraient pas suivi les épisodes précédents. J'ai appelé Antoine la semaine dernière pour qu'on se revoit vu que moi, ça y est, ça allait mieux... On prend un verre et depuis... Bref, une semaine sans nouvelles du tout... Je décide donc de le rappeler. Il n'est pas là mais Ben, son coloc' lui laisse le message.

Le soir, pas de nouvelles. Je décide donc de rappeler la bête...

"Allô?
-Salut, c'est Aubépine!
-Ah... Salut...
-Bon, ben quoid' neuf?
-Ben je révise, le concours approche.
-Ah...
-Et toi...
-Ben ça va... Ca te dit pas qu'on se prenne un verre ce week end?
-Ben en fait, je voulais bosser. Je vois déjà deux amis ce week end, je fais déjà des entorses à mon boulot, alors... Et puis je t'ai pas appelée parce que je sais que t'as beaucoup de boulot en ce moment (note, cher lecteur, qu'avant, le Antoine s'en foutait royal de savoir si j'avais du boulot ou pas et qu'il m'appelait régulièrement sur mon lieu de travail...)
-Bon, ben. Appelle moi quand t'as moins de travail (ceci fut sit sur le ton appelée "Mr Freeze", à savoir glacial de chez glacial...)
-Ouais, d'accord, salut Aubépine..."

Bon, pas besoin de vous faire un dessin. Il est clair que cet enfoiré ne veut pas me revoir. J'étais écoeurée... Non, mais franchement, qu'est ce que j'ai fait pour mériter d'être traitée comme la dernière des dernières??? Faut il que je me ballade devant chez lui avec un écriteau "C'est bon, on peut se voir j'essaierai pas de te sauter dessus dans une ruelle sombre"????
Je ne comprends pas mais alors pas du tout son goût pour la destruction. Détruire notre amitié d'abord, me détruire ensuite en me mettant plus bas que terre... Mais là, il est mal tombé le coco. Car je suis bien plus solide que lui qui est un vrai fêtu de paille. Je n'ai pas comme lui, un goût prononcé pour le malheur ni même les pleurnicheries. Tel le roseau, je plie mais ne romps pas... Certes, j'ai perdu une bataille mais la guerre, c'est moi qui vais la gagner (oui, oui, je sais, y a beaucoup de citations...)

Car guerre, à partir de maintenant, il va y avoir. Alors, à l'attaque! D'abord, lui faire savoir par nos amis communs que jeme porte comme un charme (éviter donc de raconter partout mes soucis professionnels.) Ne plus jamais jamais le rappeler (admettons que lui le fasse, l'envoyer bouler...) A nos fêtes communes, toujours venir accompagnée, si possible d'un type bien (au pire, débaucher un ami fidèle...) et l'ignorer royalement. Faire des fêtes et l'inviter sans l'inviter (à savoir faire passer le message par Ben...) Préparer ses troupes (tous vos amis qui, de toutes façons, le détestent depuis un certain temps et l'affublent de surnoms ridicules, ce qui, désormais, vous fait un bien fou...)

Aller, en route, mauvaise troupe! Aubépine part guerroyer et ça va saigner!

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lundi 3 février 2003 à 17h08
En passant, comme ça...
Yes! Bonne nouvelle! J'ai réussi à vendre des papiers à un féminin... La chef de service a l'air hypra cool en plus... Le contact est bien passé, rendez-vous est pris pour la semaine prochaine...

Sans ça, vous ai je dit que j'avais investi dans une télé??? Ben oui, on m'offre un lecteur DVD... Avant j'étais résolument anti la p'tite lucarne, mais là, difficile de faire autrement. D'autant que les soirées télés, c'est toujours autant de soirées restaus en moins où on raque à mort (bientôt au chômage, il faut que je commence à être économe...) De toutes façons, en ce moment, je sors peu... Le froid hivernal sans doute, plus le boulot par dessus la tête, les copines déprimées à réconforter autour d'un thé, la banquière qui fait la gueule, etc, etc...

C'est vrai... C'est bizarre... Même plus envie d'aller au cinéma... Et ça va faire deux semaines que j'ai pas été traîner mes guêtres au Monoprix... Non... Y'a pas à dire... Je ne suis plus que l'ombre de moi même...

Si encore je me tuais au boulot... Mais même pas... Je fais mon job, OK, mais si je reste tard le soir c'est moins pour gratter que pour tchatcher avec mes consoeurs (et frères) qui appartiennent à cette joyeuse clique des célibattants (traduction: je peux rester jusqu'à 23h au boulot vu que personne m'attend chez moi...) Tiens, par exemple: on me demande d'intervenir samedi lors d'un séminaire sur les techniques journalistiques... Une sorte de mini stage quoi... Eh ben j'ai rien foutu pour préparer mon intervention. Je sais même pas combien de temps je dois parler. Mais je repense à la phrase qu'Edgar a eu pour me présenter à des amis à lui: "Aubépine? Elle sait tout faire..."
Ouais, surtout blablater et brasser de l'air...

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jeudi 6 février 2003 à 13h06
Evidemment, c'est jamais à moi que ça arrive....
Hier, j'ai vu ma copine Jeanne. Quand je suis arrivée au journal, j'ai commencé sous son aile à faire des chroniques de bouquins. Depuis, on est vraiment devenues super amies. On habite à deux pas l'une de l'autre. On passe se voir, prendre l'apéro, papoter, tout ça sous la bénédiction de son petit garçon né en fin d'année dernière...

Bref, l'autre soir, je dîne avec Jeanne et voilà qu'elle me dit... "Tiens, j'ai croisé V. l'autre jour dans la rue..." V., c'est un jeune chanteur qui monte, beau comme un ange, aux textes supers, drôles et intelligents. Car Jeanne connaît V., est invité à ses concerts (quand moi je paye la place...) Bref, elle me raconte qu'ils ont papoté un peu, elle me raconte comme il est sympa, intelligent, chaleureux... Et moi, je suis dégoûtée, parce que, bizarrement, quand je suis avec Jeanne, on croise jamais V ("Les choses de la vie", comme dirait Claude Sautet- oui, bon, j'avoue c'est une référence ciné très très gratuite...)

Puis elle me dit "Je lui ai dit qu'il faudrait qu'on se fasse un truc un de ces quatre" Vous avez déjà vu le loup dans Tex Avery? Ben je faisais à peu près la même tête. Mes yeux balançaient des éclairs en Technicolor, de grosses lettres de néon qui disaient "INVITE MOI, INVITE MOI...." Mais bon, comme je suis une fille du monde, je me suis juste contentée de dire, d'un air dégagé "Ah bon, tu l'invites à dîner chez toi???" Elle : "Oh non, pas chez moi... Je sais pas trop..." Avec un petit sourire en coin qui signifiait clairement "toi ma poule, j'ai bien compris où tu voulais en venir..."

Ooooohhhh... Donnez moi une corde, vite!!! Ca me tue, elle l'appelle par son prénom, ils sont à tu et à toi... Et moi, moi, je me contente de fredonner comme une groupie de base les refrains de ses chansons...

En rentrant chez moi, pour la peine, je me suis fait une liste: celle des VIP que je connais (critère retenu: celles qui m'appellent par mon prénom...) Le bilan est aussi maigre que Kate Moss après ingurgitation d'un Sveltesse 0%...

Chienne de vie, va...

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jeudi 6 février 2003 à 14h00
Un ami pour la vie... (c'est cucul comme titre, hein???)
L'autre jour, un de mes amis m'a dit, qu'en entendant le refrain de cette chanson de Bénabar, il ne pouvait s'empêcher de penser à moi:

"Avec tes rêves de midinettes et ton coeur d'artichaut
T'es une porcelaine dans un magasin d'éléphants
Y'a pas forcément de prince charmant
Derrière tous les crapauds!"

Dorothée, cette grande star de la chanson française disait: "Tant qu'on a des amis/ ça peut changer la vie/ ça peut repeindre en bleu/ tous vos jours malheureux/ Tant qu'on a des copains/ pour vous tenir la main/ on n'a jamais peur de riiiieeeeennnn..."

Donc, selon les critères dorothéesques, mon ami est un gros enfoiré. En même temps, cette même Dorothée était copine avec Corbier, Jacky et Ariane...

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jeudi 6 février 2003 à 16h04
De Michaël Youn
Oui, je sais, le sujet n'est pas hautement philosophique, loin s'en faut.

Mais voilà...

Avant, je ne regardais pas la télé le matin. Je n'étais pas non plus fan de l'humour scato ni des blaques de collégiens prépubères. Pourtant, un jour, je tombe sur le Morning Live, émission pour jeunes avec des clips de Missy Elliott ou Christina Aguilera. Avec un drôle de type aussi. Qui passe son temps quasi tout nu, pas spécialement beau mais qu'on sent cultivé sous ses airs potaches, intelligent, fin. Il n'est pas beau mais je crois que c'est exactement le genre de type dont je pourrais tomber amoureuse...

Et puis, le type pète les plombs. Il dit qu'il est hors système, que la télé il lui crache à la gueule... Tu parles ouais... Sortir un disque tout pourri en misant sur le matraquage télé et le côté bovin des gens, si c'est pas avoir intégré le système, c'est quoi? Et puis, impossible de faire un pas sans tomber sur sa tronche dans la rue: les affiches pour son one man show, sa tête en couv' des Inrocks, de Rolling Stone, un portrait dans Le Monde, invité permanent des émissions de varièt' où il doit assurer la déconne... Et puis son film aussi... Son film à l'intrigue aussi mince qu'un livre d'Enid Blyton...
Le type se met à donner des leçons, se pose en père la Morale de la télé en oubliant qu'il en profite bien. Explique que montrer ses fesses à la télé, c'est sa "façon de dire merde au système"...

Non. En fait non. Je n'aurais pas pu être amoureuse de Michaël Youn. Ce qui tombe plutôt bien en somme. Je crois pas être son genre de fille.

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vendredi 7 février 2003 à 14h06
FNAC perso
Certaines personnes sont interdites de casino... Pour ma part, je supplie pour qu'on m'interdise de FNAC... Y suis encore allée ce midi. Bilan: 75 euros pour

-Le dernier CD de Tom Mac Rae "Juste like Blood"
-La dernière compile de Paris Dernière
-Le CD mythique de Lou Reed "Transformer"
-Le dernier de Nick Cave and the Bad Seeds "Nocturama"
-Un livre d'entretiens avec Edgar Morin

Je ne me suis pas déchaînée du côté des livres vu que la dernière fois, ça a été un carnage. J'avais investi dans "La Conversation Amoureuse" d'Alice Ferney, "l'enfant volé "d'Ian Mac Ewan, "Bien entendu, c'est off" de Daniel Carton (un véritable torchon sur le journalisme et dire que j'ai foutu quinze euros là-dedans, vraiment ça me fait mal...), un recueil de nouvelles de Raymond Carver et "Tout contre Léo" de Christophe Honoré.

Au sujet de ce dernier bouquin: c'est un roman pour ados, paru à l'Ecole des Loisirs mais si vous tombez dessus dans une librairie, allez-y, foncez! C'est subtil, émouvant, intelligent. Un auteur pour enfants qui ne prend pas lesdits mômes pour des cons, c'est suffisamment rare pour être relevé...

Pour une fois, je n'ai pas fait une razzia sur les bouquins japonais... Alors, je me permets (après tout, c'est ma page, j'fais c' que j'veux...) de vous filer deux trois titres, comme ça, au cas où ça vous dirait:
-Le fusil de chasse de Yasushi Inoue (ne vous fiez pas au titre, c'est une superbe histoire d'amour...)
-L'amour, la mer et les vagues de Inoue
-Bleu presque transparent de Mukkarami Ryu (je garantis pas l'orthographe...)
Et puis évidemment, tout Mishima: La Musique, l'école de la chair, etc...
Sans oublier Tanizaki...

Boh et puis après tout, j'en profite, ou plutôt, je me fais plaisir: à lire vraiment de toute urgence le dernier roman de William Boyd qui vient de paraître au Seuil.
Découvrir Schnitzler, bien plus brillant que Stefan Zweig (ouh là, je vais me faire des ennemis),
lire tout Philip Roth, le romancier américain le plus génial, qui fait passer Paul Auster pour du Pascal Sevran,
lire les romans pour adultes de Christophe Honoré, son magnifique "Scarborough",
découvrir la romancière française la plus talentueuse du moment, Catherine Cusset, avec "Jouir", "La haine de la famille" ou "le problème avec Jane".
Si on ne l'a pas encore fait lire Daphné du Maurier et son fameux "Rébecca", au suspense délicatement rétro
Dévorer tous les Jane Austen qui vous prouvent que dans l'Angleterre du XVIIIè, les filles avaient quasiment les mêmes tactiques de drague que nous.
Lire les scénarios d'Eric Rohmer, dans la petite collection des Cahiers du Cinéma, le seul homme, horloger minutieux, qui démonte les mécanismes des sentiments.
Sur ces bonnes paroles...

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dimanche 9 février 2003 à 10h06
Les enfants s'ennuient le dimanche...
Décidément, sale week end. Samedi matin: animation d'un séminaire sur "les techniques journalistiques". Je n'avais pas fini de préparer mon intervention, j'ai du me lever à 6 h du mat' pour la finir. Fatigue, lassitude dans ce petit coin glacé de la banlieue parisienne. Les gens avaient l'air content. C'est déjà ça...
Je rentre déjeuner chez mes parents. Je suis crevée et dors tout l'après-midi. Je ne suis pas bien mais je ne sais pas trop à qui en parler. Mes amis? J'en ai marre de les saoûler avec mes états d'âme. Alors je me rendors. Je sens les larmes qui montent. Je ne sais pas trop pourquoi. Fatiguée du boulot où je sais que je dois me rendre dimanche. Antoine me manque.
Me revient en mémoire ce jour où nous avons écouté la chanson d'Higelin "Je ne sais plus dire Je t'Aime": "Si la solitude te guette quand tu viens à passer par là/ et qu'un ami t'a oublié/ Tu peux toujours compter sur moi" Je lui avais dit qu'il pourrait toujours compter sur moi. Il avait dit que moi aussi, il serait toujours là... Menteur. Son silence est assourdissant.
Où était-il alors, la semaine dernière quand j'ai eu un décès dans ma famille? Où était-il alors quand j'ai appris que j'allais rencontrer le grand patron de mon journal et que je m'angoissais comme une cinglée? Où était-il alors, quand, hier soir, déprimant seule devant ma télé, j'avais besoin de lui??? Il n'était pas là.

"Tu peux toujours compter sur moi."... Menteur...

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jeudi 13 février 2003 à 12h14
Perdue.
C'est l'impression que fait naître en moi cette nouvelle maquette du site. Je retrouve rien. En ce moment, les gens que j'aime bien lire (Lou, Etoile, Matt, Daphné...) ne foutent plus rien et n'écrivent plus. En revanche, plein de nouveaux déboulent. Tant mieux, ça montre que le site vit. En même temps, je me sens un peu dépossédée. C'est petit, c'est mesquin, mais c'est comme ça...

Bref, je suis un peu perdue, je comprends plus rine aux différentes fonctions, visuellement larguée... Mais bon, question d'habitude, hein??? En ce moment, il ne se passe tellement rien et j'ai tellement de boulot que j'ai un peu déserté ce journal. J'ai pas été au ciné depuis des siècles, je vois moins mes amis, je bouquine moins, je sors moins... Bref, je suis en passe de légumisation aigüe... Très très inquiétant. Ah si! Quand même! L'autre soir, je suis sortie avec Jérémy, mon ancien amoureux, et son frère, Manu. On est amis tous les trois. Les deux frangins ne se parlaient plus beaucoup mais, par la force des choses, vu que je les invitais à mes soirées ensemble, la communication s'est un peu rétablie. J'aurais au moins servi à ça... Bref, on a enchaîné les verres dans le bar de Clara, qui y est barman. Clara, c'est une vieille copine, qui, présence derrière le comptoir oblige, nous offre parfois des verres ou me laisse finir le fond du shaker quand elle a un peu forcé la main pour un cocktail. Mojito alterné avec sangria et Caïpirinha, je vous laisse imaginer à quoi je ressemblais à la fin... Je gloussais bêtement, ai failli atterrir sur les fesses en descendant du tabouret, un sourire niais aux lèvres (le lendemain, j'avais des crampes labiales...), le geste mal assuré. Au moins, je pensais à rien.

Sincèrement, si je dois finir dans la déchéance, je pense que je choisirai l'alcoolisme...

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lundi 17 février 2003 à 10h50
Voilà, c'est fini...
Non, décidément, non. Ce nouveau site, j'arrive pas à m'y faire. J'arrive plus à écrire ni rien... Enfin, c'est pas que j'arrive plus mais que j'ai plus envie. Plein de journaux de "jeunes" entre 14 et 18 ans. Je me sens vieille d'un coup et me demande si ce journal, c'était pas un réflexe purement régressif...

A part certains, je ne me reconnais pas dans les préoccupations des autres diaristes.

Alors, hop! Mieux vaut fermer tout ça maintenant...

Merci en tout cas à Lou, Etoile, Laicecargot, Matt, Sylvain (bien sûr!) et à tous les autres, qui m'ont lue, ont eu des mots d'encouragement, ce sont intéressés à ma petite vie, dont j'ai lu les écrits avec grand grand grand plaisir. Je reviendrai vous dire coucou de temps en temps!
Bises à tous,
Aubépine

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jeudi 20 février 2003 à 16h20
Explications
Bon... Je suis nulle... Ou droguée... Mais je m'aperçois qu'en fait j'ai du mal à me passer de ma dose quasi quotidienne de Journalintime.com. M'éloigner l'espace de quelques jours m'a montré à quel point j'avais besoin d'écrire, même quand ça va pas fort.

Raison de mon malaise, extrêmement simple et extrêmement banale: mon contrat arrive à terme, il va falloir que je retrouve du boulot. Or, dans la presse, en ce moment, c'est aussi facile que de vouloir être championne du Super G en Ouganda... La guerre qui arrive va considérablement réduire le volume de piges disponibles. Les journaux qui m'avaient fait des propositions se rétractent les uns après les autres pour cause de busherie irakienne imminente... Bref, moral dans les baskets... Du coup, je cherche dans d'autres secteurs. La comm' en l'occurence alors que, vraiment, je m'étais jurée de jamais faire ce boulot.

Hier, dîner avec Micha à qui je racontais mes infortunes: "Quand il n'y a pas de boulot, on en crée" m'assènet-il. Certes. J'ai déjà proposé à Lili qui vient de se faire virer de sa boîte de styliste de monter notre propre marque: elle à la création, moi au marketing et aux relations publiques. Mais elle flippe, elle dit qu'on n'y arrivera pas, que je me rends pas compte. Ce dont je me rends compte c'est que ma force de persuasion est très limitée et que, je préfère me planter en montant ma boîte plutôt que d'aller pointer à l'ANPE. D'ailleurs, mes parents me demandent régulièrement si je me suis occupée des papiers pour les ASSEDIC. Merci la confiance...

Et non, en plus, je me suis pas occupée des ASSEDIC. Parce que ce serait renoncer... Ca peut sembler idiot, mais c'est comme cela que je le perçois...

J'ai également postulé à la loterie fédérale américaine qui offre 55 000 Green Cards par an... Après tout, au point où j'en suis, on peut toujours aller voir si l'herbe est pas plus verte ailleurs... Comme dit mon père: "Tu choisis vraiment ton moment toi..." C'est vrai qu'en tant que Française, si je partais, je ne m'attends pas à être reçue sous les applaudissements du peuple yankee, une gerbe de fleurs à la main à ma descente de l'avion... Mais bon, j'ai une irrésistible envie de fuir en ce moment, loin de Paris, loin de la presse (pas trop quand même), loin des têtes connues...

Voilà, c'est ça: je stagne. Tiens, rien que le mot, "stagnant", je trouve ça assez crado. Justine dit que c'est parce que je suis hyperactive et que je m'angoisse à l'idée de n'avoir rien à faire. C'est sûr. Je suis constamment angoissée. C'est un état épuisant.

Désolée. J'essaierai d'être plus gaie la prochaine fois...

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lundi 24 février 2003 à 13h57
Fan Club
Bon voilà, vu que je déprime mes lecteurs avec mes écrits depuis un certain temps, j'ai décidé de po-si-ti-ver (comme Carrefour)
Alors d'abord, je recommande chaudement à tous ceux qui ne se seraient pas encore rués dessus d'aller zyeuter le journal de Capucine. Ca s'appelle Tohu-Bohu, c'est super bien écrit, drôle, enlevé... Bref, c'est bien quoi... Je lance le fan-club (juste Capucine, si tu lis ces lignes, faudra qu'on discute du bouquin de Péan...)

Deuxio, il fait beau, ça c'est plutôt une bonne nouvelle.

Tertio: Ai postulé à un boulot, pour lequel j'ai le profil requis... Pas du tout dans la presse. Donc qui vivra verra...
Pas très loquace aujourd'hui... Ferai mieux la prochaine fois!

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mardi 25 février 2003 à 11h46
Mardi
Eh oui... Mardi... A Paris, aujourd'hui, il fait assez beau... Passées ces considérations météorologiques, quoi de neuf?
Bon, Lou est partie du site sans crier gare et ne donne plus de nouvelles (c'est mal, c'est très mal...) Delwyn pense m'avoir vue dans le bus 80 et je n'ai plus d'eau chaude chez moi. Pour se laver, je vous jure, faut avoir le cran d'un samouraï juste avant le hara-kiri... Mais bon, en attendant l'électricen, je prends sur moi et me dis que ce régime eau glacée tonifie les chairs.

J'écoute sur ma petite platine le dernier Tom Mac Rae, "Just like blood", tout simplement sublime mais pas vraiment fait pour remonter le moral. Du coup, j'alterne ça avec la version rock de "What a wonderful world " par les Ramones ou une reprise de "Space Oddity" de Bowie par des espèces de Petits Chanteurs à la Croix de Bois made in Sweden. C'est ignooooble: ça me fait penser à la maternelle, quand on jouait du tambourin et du triangle dans le préau de l'école en préparation de la fête de fin d'année...

Sans ça, je suis censée aller au théâtre ce soir, mais vu que les intermittents nous font une petite grève, je sais toujours pas si c'est annulé ou pas (impossible de joindre ledit théâtre).

A noter également, première année où je n'ai pas maté les Césars avec Justine vu que j'avais une soirée. Je l'ai regardé en différé. Un appel à Georges Cravenne: rendez nous Edouard Baer! Au moins on rigolait, parce que, alors là, c'était mortel! En plus, "Le Pianiste" a tout raflé alors que, franchement, je n'ai pas aimé ce film... Un des plus mauvais films que j'ai vus sur la Shoah: aucune émotion, des acteurs mauvais comme tout (à moins que rouler des yeux exorbités et frémir compulsivement des narines soient une nouvelle méthode enseignée à l'Actor's Studio). Contente qu'Isabelle Carré ait gagné le César de la meilleure actrice. Elle est géniale, simple, douée, surtout dans "La femme Défendue" de Philippe Harel. "8 Femmes " est reparti bredouille. Tant mieux... Franchement, je l'ai revu, ce film donne une image déplorable de la femme: au choix, pute, sainte-nitouche, frustrée ou manipulatrice... Alors que "Sous le sable" était magnifique, "8 Femmes" se cantonne au simple exercice de style.

J'ai vu "La fleur du Mal" de Chabrol. Bon, vous allez dire que c'est la journée du cassage, mais, ça aussi, c'était pas top. Certes, Chabrol est un grand metteur en scène, rien à dire. Mais le scénario, plutôt tarabiscoté, est assez faiblard. Heureusement, il y a cette scène sublime entre Benoît Magimel et Mélanie Doutey qui parlent tout en s'embrassant, de laquelle émane une sensualité assez troublante. Ca sauve le reste. Et Suzanne Flon est fantastique, mille fois mieux que Dannielle Darrieux que, pour ma part, je trouve précieuse et épuisante. Pas de pot, elle nous fait son grand retour en force...
Sans ça, histoire de pas trop me la jouer style "Le Masque et la Plume", (on détruit tout le monde, c'est si amusant...), finissons sur une note positive: Passe à Aubervilliers une pièce ébouriffante, "Les cercueils de zinc". Je conseille chaudement à tous les parisiens de s'y rendre. C'est certainement l'une des plus belles pièces que j'ai vue ces dernières années...
A bon entendeur...

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jeudi 27 février 2003 à 10h44
Un petit air d'Elvis Costello
Hier, ça sentait le printemps à Paris. Je suis allée avec Anna, à son cours à la Sorbonne, suivre le cours d'un de ses profs qui invite des auteurs contemporains. Hier, c'était Jean-Philippe Toussaint, mon auteur préféré (publié aux Editions de Minuit).
Bon, on est arrivées un peu à la bourre donc, on s'est retrouvée au fond, assise par terre, ce qui fait que je n'ai pas vu une seule fois la tête de JP Toussaint. De surcroît, la position n'était pas des plus confortables.Au bout de vingt minutes, fourmis dans les jambes et fesses en compote. Mais bon, c'était pas mal. Il a parlé de ses bouquins, mais aussi de ses films, de ses photos... Le parfait honnête homme, érudit, qui s'intéresse à tout. Des livres très visuels, colorés, qui recèlent de mots merveilleux. Tiens, vous connaissiez le mot "incarnadine", vous? Selon lui, sa littérature mêle "petits faits quotidiens et métaphysique". C'est ce mélange entre l'infiniment petit le l'infiniment grand entre le particulier et l'universel qui me plaît le plus... A lire d'urgence, "Faire l'amour" paru cet automne.

Ensuite, nous sommes sortis prendre un pot avec Anna et Marie, Marianne et Jules. J'adore Marie et Marianne, deux copines d'Anna. Elles venaient de passer Sc Po. En histoire, elles ont choisi: "La guerre Froide: Arme de paix?" Ouh la vache! Moi, il y a quelques années, j'étais tombée sur "Le clivage droite/gauche en France depuis 1945". J'avais perdu 20 minutes à me demander pourquoi dans l'intitulé parlait du "clivage droite/gauche" et pas "clivage gauche/droite". Y'avait il un piège??? Oui, bon, comme ça, ça peut paraître idiot, mais je peux vous dire que j'ai pas été la seule à me poser la question...

Je suis rentrée à pied de St Michel à chez moi. Bld St Michel, Pont Sully, Bd Henri IV, rue de la Roquette. C'était délicieux. Il faisait bon, le soir tombait, la Seine Tranquille, les voies sur berge bondées... Un ty pe passe en vélo, brâmant à plein poumons l'air de Chérubin dans "Les Noces de Figaro" "Voi che sappere che cosa e l'amor..." En parlant d'opéra mozartien, passait sur Arte le soir même le Don Giovanni de Joseph Losey, le film à l'origine de mon amour de l'opéra. Pas de pot, je dînais chez Jeanne. J'ai juste eu le temps de voir l'ouverture. En fait, ce film est pas très bon. Mais c'est une excellente intro à l'opéra. Et puis, l'histoire de Don Giovanni, c'est plus marrant que Turandot ou la Tosca en plus... A voir pour José Van Damm dans le rôle de Leporello et les décors... Voilà, c'est dit...

De bonne humeur ce matin. Je bosse en écoutant Elvis Costello, l'un des plus grands crooners de tous les temps. Aux textes sublimes. Quelques titres au hasard? "Tears at the birthday party", "Such unlikely lovers", "What's her name today?" Oui, bon, c'est pas gai, je vous l'accorde. mais bon, il y a des crooners, quand ils chantent, c'est de la grosse meringue dégoulinante, triple dose de crème chantilly, mâtinée de caramel. Costello, lui, c'est délicat comme une Sacher Torte, avec toute la nostalgie qui s'y rattache. OK, la comparaison est un peu hasardeuse (je risque même de me faire lyncher par les membres de son fan club), mais sincèrement, si vous ne connaissez pas Elvis Costello, je vous conseille d'aller me télécharger ça vite fait. Titre number one: "God give me strength."

Vous m'en direz des nouvelles...

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lundi 3 mars 2003 à 10h25
week-end à la mer et carré Hermès
A Cabourg pour être plus précise. Avec Aube et Barnabé, deux amis. Les parents d'Aube ont deux petits appart' là bas, juste à côté de la mer. Il ne faisait pas trop moche, et se promener sur la côte, je ne connais rien de plus agréable.
Evidemment, on s'est balladés à Deauville. Hermès, Burberry, Furla, Gucci... Etant une fille on ne peut plus futile, je me suis délectée des vitrines de ces magasins. Bon, j'avoue, je me suis même laissée tentée par un bob Burberry, jusqu'à ce que le vendeur m'en indique le prix ("modique" selon lui): 170 euros! Euh, ben merci Monsieur, mais à ce prix là, j'ai un beau carré Hermès...
Ah oui, parce que, les carrés Hermès, j'adore. Mon r^ve, ce serait d'en avoir une collection. Bon, pour l'instant, j'en ai qu'un mais il faut bien un début à tout... Je connaissais une femme qui en avait plein, et qui, pour les 18 ans de ses filles, leur en offrait un qu'elles choisissaient dans sa collection. "Ca fait partie de mon patrimoine" expliquait-elle. C'est vrai qu'un carré Hermès, c'est une pièce mythique. On choisit le motif avec soin (pas les p'tits chevaux, ceux là, c'est pour les mamies...), on les porte comme on veut (moi, c'est sur la tête en été, autour du cou en hiver...). J'en vois déjà qui haussent les yeux au ciel genre "Ca y est, Aubépine nous pète les plombs... Elle a déménagé à Passy ou quoi???" Ben sérieusement, un carré Hermès, c'est 120 euros, soit le prix d'une (belle, je vous l'accorde) paire de baskets, d'un lecteur DVD ou je ne sais quoi encore. Et le carré, contrairement aux baskets ou au DVD, il est garanti à vie, Messieurs Dames...
Bon, enfin, arrêtons là cette digression. Tout ça pour dire que la mer, c'estvraiment excellent. Cabourg est placé sous le signe de Proust qui a passé un bon moment au grand Hôtel. Comme vous vous en doutez, on peut donc rapporter des cendriers Proust, des bouquins de Proust, ou, évidemment, les innénarrables madeleines de Proust...
Bref, week end idyllique, entre les embruns et les balldes dans la campagne (aaahhh, la Route du Cidre...)
Quand est ce qu'on repart???

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lundi 3 mars 2003 à 14h40
Jour joyeux.
Eh oui, autant dire que ça change méchamment de l'humeur de ces derniers temps, non???

Je crois que ce week end m'a bien requinquée. J'apprends que Capucine a un carré Hermès aussi, ce qui prouve que je suis pas la seule fille d'une vingtaine d'années à être complètement accro à ce p'tit bout de tissu. C'est dingue d'ailleurs de voir à quel point ce carré a une haute valeur symbolique pour moi (ouh là, c'est une phrase assez moche ce que je viens de faire, là...) On me l'a offert à Noël 2000, je crois bien. Sur un coup de tête. J'ai laissé à ma mère le soin de le choisir. Le 25 au matin, j'ai sorti de la fameuse boite orange, un carré d'un bleu sublime, avec des plumes or. Au début, sincèrement, je n'ai pas trop accroché. Mais je n'ai pas voulu le changer. Ma mère l'avait choisi et puis, il allait drôlement bien avec mes yeux (comme Capucine, je le porte à la pirate, ou à la "kolkhozienne"...) Bon, j'avoue, je ne le range pas scrupuleusement comme il le faudrait dans sa petite boîte. il est même parfois légèrement froissé... Mais maintenant, je ne l'échangerais pour rien au monde...

Enfin, c'est pas d'évoquer mon carré qui me met d'aussi bonne humeur. D'abord, question boulot, ça s'arrange! J'ai rendez-vous vendredi avec un éditeur qui a besoin de jeunes journalistes pour éditer un guide. J'ai un autre plan pour m'occuper du site Internet d'une boîte et faire son journal interne (pas le côté technique je vous rassure...)

Autre raison d'être de bonne humeur: Lou a refait surface: chic alors! Comme quoi, on a tous fait notre petite crise pour mieux revenir ensuite. Très bien...

Il fait un temps bof aujourd'hui sur Paris. Je pense me faire un ciné. "Chicago" de préférence, le truc sympa et joyeux.. De préférence, au MK2 Bibliothèque, tout neuf, tout beau, pas blindé, avec un personnel sympa, ce qui relève du miracle. Je sais pas vous, mais moi, quand je vais au MK2, je tombe toujours sur des gros malaimables qui se la racontent grave parce que MK2, ça sonne mieux que UGC Ciné Cité...

Punaise et dire que ce soir, je devrais ranger mon appart'! Une vraie poubelle j'vous jure! Mes parents m'ont tuée quand ils sont passés l'autre jour... D'autant que je n'ai toujours pas d'eau chaude. Mais maintenant, je me suis habituée à me doucher à l'eau glacée. Croyez le ou non, j'y ai même pris goût! De toutes façons, j'envisage sérieusement de déménager cet été... Antoine et Benoît laissent leur appart' montmartrois, 6 000 balles pour 70m2, avec baignoire (yes!) et deux chambres... Faut juste que je me trouve un coloc', ce qui risque de ne pas être une mince affaire...

Bon, vous pouvez donc constater que l'iode a un effet euphorisant sur l'Aubépine des villes! Ultime preuve: comme je l'ai écrit sur le forum commun (je sais pas si c'est le nom adéquat, mais j'en connais pas d'autres...), en attendant que tout Journalintime.com monte à Paris (ou descende, c'est selon ...), je propose aux Parisiens de se retrouver autour d'un verre!

Qui aime boire me suive!

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lundi 3 mars 2003 à 16h06
Ces petites choses
Bon, décidément, aujourd'hui, c'est un véritable déchaînement littéraire!
Mais bon, comme je suis de super bonne humeur, j'avais envie de parler des choses que j'aime:

*Lire Libé, le samedi matin en sirotant un thé Mariages, France Inter en fond sonore.

*Lire Libé, tous les jours de la semaine. Commencer par le portrait en dernière page. Continuer avec l'excellente chronique télé de Sorj Chalandon. Remonter jusqu'aux petites annonces pour vérifier que personne n'est tombé amoureux de moi dans le TGV Paris-Nantes, ou sur le quai du métro Père-Lachaise

*Ecrire un papier et que ma rédac' chef me dise qu'il est bien. Recevoir des lettres de lecteurs qui me disent qu'il leur a plu (trop rare).

*Croiser, par hasard, quelqu'un que j'aime bien dans le métro. Lui sauter au coup, la joie émoustillée par la surprise. Lui dire "Ben, qu'est ce que tu fais là????"

*Recevoir des coups de fil. Des gens qui me disent qu'ils voudraient bien me voir.

*Entrer dans une librairie pour m'apercevoir que tous mes auteurs préférés ont- ô bonheur suprême!- décidé de sortir tous en même temps leur dernier livre...

*Rire avec mes collègues du journal des mêmes vieilles blagues éculées. Refaire pour la millième fois une imitation de Kiki L'hareng-saur, la môme de Ménilmontant.

*Me balader au Père-Lachaise le samedi matin, alors que tout est silencieux. Devant la tombe d'Héloïse et Abélard, plaindre la pauvre Héloïse parce que son Jules était un bel enfoiré (et que ça, l'Histoire l'a un peu oublié...)Me souvenir de la fin de Jules et Jim: "Catherine voulait que ses cendres soient jetées du haut d'une colline. Jules ne put le faire. C'était interdit."

*Me faire offrir des fleurs par mon fleuriste. "La deuxième botte de renoncules, c'est moi qui vous l'offre!"

*Etre invitée à dîner au dernier moment par quelqu'un que j'adore mais que je vois trop peu souvent en tête à tête: "Tu fais quoi ce soir?"

*Lire les journaux sur Journalintime.com, surtout ceux de Lou, Daphné, Etoile, Delwyn, Capucine. Lire celui de Ava sur la CEV.

*Revoir mes anciens amoureux, pour cet indéfinissable truc un peu spécial...

*Faire du shopping quand j'ai de l'argent. Me sentir toute jolie (c'est rare!) après.

*Dévaliser MAC, la meilleure boutique de cosmétiques. Papoter avec Latifah, la vendeuse, la seule qui n'hésite pas à vous dire que "Non, décidément, ça vous va pas du tout, ça..."

*Recevoir des mails. Des tas de mails... Prendre le temps d'y répondre. Papoter avec No, ma copine partie s'exiler au Japon. Un mail par jour en moyenne, pour se raconter nos vies, chacune à un bout de la planète. "Ami, ami, ami, toi qui vis loin d'ici, dis moi si la nuit, tu vois la même lune que moi..."

*Un bon resto: Le Zinc, le Café Divan, Boffinger ou le Dauphin... Une bouteille de rouge bien tannique ou de blanc liquoreux.

*Les dimanches après midi moroses qui se transforment en fous rires ininterrompus parce que des copines déboulent pour un thé.

*... et tant d'autres choses encore...

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mardi 4 mars 2003 à 11h53
Décidément...
... Le carré Hermès n'en finit pas de faire parler de lui! Je viens de lire le texte de Cassandra, réagissant à notre faible à Capucine et à moi pour ces foulards.

Bon, apparemment, elle est un peu choquée par ce penchant. Même si je ne considère pas que mon journal est l'endroit où je dois justifier ce que je fais (je ne l'ai pas mis sur ce site pour qu'on juge ma façon de vivre...), je me permets d'apporter quelques précisions, histoire qu'on ne croit pas que je suis une horrible matérialiste, avide de marques (c'est vrai quoi, déjà que j'ai rétrogradé dans le classement-Matt m'est passé devant, le salaud!- c'est pas pour qu'en plus le peu de lecteurs qui me reste me prenne pour une femme vénale!)

Alors voilà: je suis l'aînée d'une famille de cinq enfants. Mes parents gagnent correctement leurs vies mais ils m'ont appris le sens de l'argent et surtout du travail. J'ai toujours bossé pendant mes études, pendant les vacances. Je n'avais pas d'argent de poche, je faisais du baby-sitting, je donnais des cours. Je suis partie de chez eux quand j'ai gagné ma vie, histoire d'être vraiment indépendante.

A côté de ça, il s'avère effectivement que j'aime bien les vêtements, que je m'intéresse à la mode, mais aussi aux bouquins, à la musique, au ciné et à plein d'autres trucs pas forcément gratuits... Et je me suis aperçue que la vie était une question de priorité. Donc, oui, je préfère me payer des fringues, sortir, voir des expos et, revers de la médaille, avoir un frigo qui ressemble au désert de Gobie. Oui, je préfère ne pas partir en vacances et ne pas me restreindre pendant l'année. Après tout, mon argent, je le gagne, non?

Donc voilà, on peut trouver choquante ma prédilection pour Hermès. Je pense que cela le serait si j'avais 20 foulards et autant de boîtes orange au pied de mon lit. Il s'avère que j'en ai un, auquel je tiens beaucoup. Quelle différence avec une bague? C'est juste une question de goût.

Demain, si vous le voulez bien, je vous expliquerai comment nettoyer sa valise Vuitton avec une peau de chamois, afin d'éviter que le monogramme ne s'abîme...

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mercredi 5 mars 2003 à 12h34
Aubépine te fait économiser 8 euros...
Enfin, à ceux qui ne se sont pas déjà rués pour aller voir "Chicago"...

Oh là là, la cata, ce film... Bon, moi j'y allais en me disant "cool, une bonne petite comédie musicale, ça va être sympa..." Ben non... Pas sympa du tout. Et ça m'apprendra à écouter les critiques cinés. Ils disaient "Ouh là là, bon Renée Zellweger, elle est bof bof mais alors Catherine Zeta-Jones..." Euh... Les gars... Faut pas pousser non plus.... OK, elle danse bien (faut dire qu'à côté de la Renée qui a l'air aussi à l'aise que si elle faisait du point de croix, y'a pas de mal...) Bon, elle est très jolie, mais ça s'arrête là...

Revenons sur Renée qui a l'air de souffrir d'un grave problème de peau grasse. C'est dingue quand même, pour ce genre de film, ils doivent avoir les meilleurs maquilleurs possibles... Eh ben Renée, elle ressemble à la fille dans la pub pour le fond de teint... Mais celle qui fait le avant du avant/après, celle qui a une copine qui a un teint super clean (parce qu'elle utilise "le" bon fond de teint...) alors qu'elle est aussi luisante qu'une frite...

On passera en vitesse sur Richard Gere qui a autant de charisme qu'une moule sur son rocher. Franchement les filles, il vous fait rêver vous, ce vieux beau qui frise l'andropause ?(moment d'anthologie: Richard en caleçon bien lâche qui vous fait bénir Calvin Klein d'avoir repensé le sous-vêtement masculin...)

Autre souci: le montage. Bon, le type qui a réalisé le film n'a pas l'air d'être un dingue du plan séquence mais plutôt de la méthode "hachis parmentier", à savoir, des plans de deux secondes. Ce qui fait que, à la fin des scènes de danse, vous lui demandez grâce: la succession d'images vitesse Speedy Gonzales vous fout limite mal au coeur. Vous n'avez le temps de rien voir, si ce n'est des paillettes, beaucoup de paillettes (à moins que ce soit le teint de Renée qui réfléchisse la lumière...)

Bref, je suis sortie vachement déçue. Que l'histoire soit faiblarde, ce n'est pas bien grave, après tout, il y a plein de comédies musicales supers dont l'argument ne vaut guère mieux qu'un roman de Barbara Cartland... Mais là, on sent, les acteurs mal à l'aise avec la danse, la synchro pas terrible, et on vous noie tout ça sous une surenchère de strass, de guibolles en l'air, de rythmes jazzies, histoire que le spectateur ait le sentiment de pas avoir raqué pour des prunes...

Franchement, dans le genre comédie musicale récente, j'ai de loin préféré "Jeanne et le garçon formidable". D'ailleurs, les deux metteurs en scène sortent leur dernier film la semaine prochaine: "Ma vraie vie à Rouen."

Voilà. J'ai fait ma Elizabeth Quin du pauvre...

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mercredi 5 mars 2003 à 18h19
Chic!
Oui, chic, car j'ai l'impression de reprendre une vie sociale un peu normale alors que je m'étais égarée dans les méandres de l'autarcie depuis un p'tit bout de temps (wouh, c'est câteaubrianesque, ça Madame!)
Donc, je résume: Ce soir, Nolwenn, collègue du journal, me propose d'aller prendre un verre avec Karim, un de ses amis, sémillant psychiatre, plus que séduisant... si ce n'est qu'il a l'âge de mon père. Apparemment, il m'aime bien. Mais bon, le complexe d'Oedipe est suffisamment dur à résoudre pour que je n'en rajoute pas une couche...

Demain, apéro chez Elo où je suis censée revoir Amy qui fait la morte depuis plus de deux mois. Je soupçonne le Antoine d'y être pour quelquechose. Résumé pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents: Antoine est le coloc' de Ben qui sort avec Amy. Or, je voyais Amy quand je passais ma vie chez Ben avec Antoine. Bon, on se connaissait de l'école, vu qu'on avait des cours en commun mais on a vraiemnt sympathisé qu'à partir du moment où Antoine et moi avons commencé à nous la jouer le couple de la mort qui tue, à savoir, le gay et son sac à main (le sac à main, c'est moi pour ceux qu'auraient pas suivi...) Bref, je me demande si, en quelque sorte, Amy n'a pas choisi son camp, à savoir, celui d'Antoine... Ou alors, c'est de la pure désinvolture, ce qui serait également tout à fait possible (mais pas très jojo, vous me l'accorderez...)

A propos, je me demande ce que devient Antoine. Toujours pas de nouvelles. Bon. Comme quoi, nul n'est indispensable. Et pas question que je rappelle à m'humilier une enième fois... Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à cette chanson de Jean-Louis Murat, "Le fier amant de la terre": "J'avance dangereux/ Fort comme l'ours blanc/ Humide au fond des yeux/ Hurlant comme un enfant/ Si ton piège est ce coeur/ Doublé de camélias/ Qui traîne dans la rue/ L'ours te le crèvera..." C'est vrai. En ce moment, j'ai l'impression de ne plus avoirde coeur. D'être vide, désséchée. Et de m'en foutre...

Sans ça, samedi, journée de la femme, également anniversaire de Micha. Micha, mon ami du lycée. On est tombés amoureux l'un de l'autre, mais pas au même moment... La vie est mal faite. C'est le type le plus gentil que je connaisse. Trop gentil peut être, d'ailleurs. Jamais avare de compliments, il me regarde comme si j'étais la huitième merveille du monde (je vous rassure, c'est bien le seul, puisque les pervers croisés dans le métro ne comptent pas, je vous le rappelle...) Soirée où on croisera Ewan, copain du lycée également, perdu de vue, car pas trop adepte du téléphone, Gauthier, dont j'ai repris l'appart' et plein de gens que je ne connais pas, ce qui me fera un bien fou... Micha est comédien... Donc, ça va grouiller d'intermittents du spectacle à cette soirée. Je me tiendrais bien sage car maintenant, moi, il me faut un mec avec une situation (c'est que je me fais vieille quand même) et pas un amoureux qui t'invite en payant avec des tickets restaus et te demande, si, par hasard, t'aurais pas 15 euros pour compléter (malheureusement véridique).

Mais avant ça, faudrait que je range l'espèce de souk qui me sert d'appart' ( combien de fois que je me promets de le faire depuis le début de la semaine, moi???)

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vendredi 7 mars 2003 à 16h27
Instants
En passant sur le site de Zikou, je suis tombée sur ce site, www.uninstant.com, qui, chaque semaine, invite les Internautes à répondre à des questions.
Voici celles de la semaine du 24 février:

Si on tournait le film de votre vie, quel acteur devrait interpréter votre rôle ?
Sophie Guillemin (si elle se décidait à être un peu moins lymphatique...)

A quoi sert réellement un présentateur météo ?
A donner du travail à des journalistes en mal de salaire...

Combien de temps s'écoule-t-il en général entre le moment où vous vous mettez en colère et celui où vous vous rendez compte qu'il s'agissait de futilités ?
Trois secondes mais comme j'ai commencé à faire la gueule, il faut que je tienne la distance sans ça, je me décrédibilise complètement...

En cherchant dans votre entourage, pouvez-vous donner un exemple de l'indécence ?
Moi et mes décolletés (dixit ma mère...)

A quels jeux d'argent jouez-vous, ou pourriez-vous jouer ?
Le bonto (non, je déconne!)

Quel aspect de votre vie ne dévoilerez-vous jamais dans votre blog ?
Sexuelle (eh oui...)

Si un virus détruisait toutes les données de votre disque dur, quel fichier regretteriez-vous le plus ?
Une nouvelle que j'ai écrite intitulée "Les diamantaires d'Anvers"

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samedi 8 mars 2003 à 17h18
Amis de la police...
Je ne suis pas ce qu'on appelle une anti-flic, loin de là. La preuve: quand je me suis fait agressée dans le RER, j'ai été bien contente de voir la police ferroviaire arriver pour prendre en flag' les trois lascars (15, 12 et 8 ans et demi...) qui tentaient de subtiliser mon portable. Ils m'ont même offert la rentrée en gyrophare chez moi (la grande classe)

Sauf que... Sauf que hier, en rentrant chez moi, j'aperçois, dans l'immeuble quasi en face du mien, une femme, qui, visiblement, envisageait sérieusement de se défenestrer. Dos à moi, aggripée à la rambarde, je l'entendais hurler tandis qu'à l'intérieur, une voix la suppliait de rentrer. Je vous jure, c'était super impressionnant. Mais le plus impressionnant, le plus sidérant, c'est que je n'étais pas seule dans la rue: une dizaine de personnes étaient agglutinées en bas à regarder. Je sais pas si ils prenaient des paris (elle saute ou elle saute pas? Allez Dédé, dix contre un qu'elle se dégonfle!) toujours est-il que personne ne jugeait utile d'appeler la police... Une nana, qui commençait à partir, apostrophe son mec, rester à regarder la suicidaire potentielle : "Bon, on y va maintenant, chéri?" Lui, le cou tendu vers la fenêtre à s'en faire un torticolis: "Attends, attends, deux secondes...."
C'était assez ignoble... Avec un autre type, nous avons sorti nos portables pour appeler les flics. C'est moi qui les ai eu en premier... La conversation vaut son pesant de cacahuètes:
"Bonjour, venez vite, je vous en supplie, une femme risque de sauter par la fenêtre rue S..."
Le flic (énervé): "Ouais bah avant de me supplier, faudrait p't êt' me dire à quel niveau d'la rue ça s' passe..."
"Euh, en face du 8..."
Entre temps, ma suicidaire regagne gentiment l'intérieur de son appart'
Moi : "Ah, attendez, elle rentre chez elle..."
Le flic (me prenant certainement pour une attardée au dernier degré): Bon bah, si elle rentre chez elle, on va pas intervenir...
Moi (furax): BEN VOUS AURIEZ PREFERE QUOI???? QUE JE VOUS APPELLE PAS ET QUE JE LA REGARDE SAUTER????
Le flic (très sarkozyen): Oh là là, c'est bon, je ne vous critique pas hein...
Moi: Ouais ben bonne soirée!

Tenez rien que de le réécrire, ça me fout les nerfs en pelote... Qu'après Sarko me fasse pas suer avec nos devoirs de citoyen, parce que, quand on les remplit, la police vous jette en l'air... J'étais écoeurée. Entre les gens qui matent un macchabée potentiel et des flics aussi humains que Derrick, on n'est pas rendus...

Dans la série "Vraiment-le-sordide-j'adore", j'ai eu droit, il y a quelques années au suicide dans le métro. Moi, j'étais dans la rame de tête. Un homme se jette en dessous. Nous descendons. Eh bien, les gens n'appellent pas les secours mais papotent, type "Pastis au Café du Commerce". Morceaux choisis (et ô combien savoureux s'ils n'avaient pas été dits dans des circonstances aussi tristes): Un mec regardant le pauvre type, sous les roues du métro: "Eh ben, y s'est pas raté..." Un autre: "Ah mais je crois bien qu'il bouge encore!" Je me demande même comment les gens peuvent regarder ça... Comment certains peuvent mater les accidents de voiture, les civières, l'extraction des corps le long des routes...

Aujourd'hui, c'est la journée de la femme. Je ne suis pas allée manifester. Je m'en fous totalement. Ca m'inquiète un peu...

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mardi 11 mars 2003 à 17h23
Blues
Il y aurait une étude très intéressante à faire sur la topograpghie amoureuse. Bon, il y a eu la Carte du Tendre mais ça commence à dater sérieusement quand même...

En allant chez Micha, je me suis rendue compte que les quatre garçons qui avaient le plus comptés pour moi se concentraient dans un périmètre de trois rues. De chez Micha à Antoine, il y a une rue à traverser. Entre les deux, il y a Jérémy et B. Donc, si sur troies rues perpendiculaires, je trouve quatre garçons que j'ai aimés, imaginez ce que ça donne sur l'ensemble de la capitale! Ou alors, j'ai un vrai coeur d'artichaut (cette éventualité n'est pas à exclure...)

Donc, en me rendant à l'anniv' de Micha samedi soir, je suis passée devant chez Antoine. J'ai constaté avec une amertume certaine que celui ci n'était pas là. J'aurais bien aimé qu'il s'emmerde chez lui un samedi soir (oui, c'est nul, c'est mesquin, mais c'est comme ça.) Les volets n'étaient pas fermés, l'appartement était plongé dans le noir. Je voyais la chambre d'Antoine. Je me suis dit que peut être, il était avec quelqu'un. J'ai bien bloqué cinq minutes devant cette fenêtre, espérant de toutes mes forces l'apercevoir, voir une ombre, une silhouette.... Mais rien. J'ai espéré le croiser sur les quelques mètres qui le séparent de chez Micha. Mais non. Evidemment. Je suis passée devant le rebeu chez qui on allait acheter notre Haägen Dasz, le dimanche soir. Je suis passée devant le café où on allait prendre des coups après s'être balladés, ce café où je l'ai vu pour la première fois. Je me suis souvenue de notre ballade, il y a quelques mois, de nos chahuts dans les rues. Y'a t il un seul bout de trottoir de ce quartier que nous n'ayons arpenté ensemble? Il me manque atrocement. Son silence me laisse à penser qu'il m'a définitivement gommé de sa vie. Et ça me fait de la peine.
Donc, arrivée à l'anniv', je n'étais pas dans une forme olympique, loin s'en faut. Arrivée à 21h, je suis repartie sur les coups de 00h30. Envie de rien.

De République, je suis rentrée à pied chez moi. Je suis passée devant le Bataclan Café où nous allions dîner souvent (je n'ai jamais osé lui dire que je trouvais la bouffe dégueu...), après nos cinésEt là, pareil. J'espérais le voir dans un de ces cafés de la rue Oberkampf. Plusieurs fois, j'ai cru l'apercevoir. En haut de la rue, le Sher Kahn où on s'est vus pour la dernière fois.Je suis passée devant l'immeuble où habite son ex. Sa Smart était là. Si j'avais une vraie âme de rebelle, je lui aurais bien crever les pneus. Je suis passée devant mon rebeu où, le soir, il allait m'acheter du Coca Light Lemon.

Je suis arrivée chez moi. Quand il rappliquait, il frappait à la fenêtre puis se vautrait dans mon canapé. Il commençait en feuilletant Le Monde, ce qui avait le don de m'exaspérer (T'as rien à me dire ou quoi????" "Mais c'est bon, je regarde juste les titres, oh là là!!!!"). Je me suis souvenue aussi de cette journée géniale où nous avions déjeuné au Fumoir, puis nous avions cherché un cadeau de Noël pour sa soeur. On avait marché longtemps dans les rues (lui, avec ses grandes jambes, je devais presque courir pour rester à sa hauteur...) . Au Louvre, devant un tableau de Botticelli que je ne connaissais pas, je suis tombée amoureuse de lui. Sur le Pont des Arts, je le lui ai dit. Sur la Butte, nous nous sommes enlacés et c'était délicieux, tout comme dans le square de la Place des Vosges. Nous avons été heureux, beaucoup dans le 6è, beaucoup dans le 11è, un peu dans le 18è. Il m'a dit au revoir sans ménagement aux Abbesses, pour se revoir sans grandes effusions une dernière fois rue Francoeur.

Non. En fait, cette idée de topographie amoureuse est parfaitement pourrie. Ou, chez moi, parfaitement monotone. Toute la ville me rappelle Antoine.

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mercredi 12 mars 2003 à 11h51
"Les gens qui souffrent parce qu'ils n'écrivent pas"
La phrase est tirée du "Mausolée des Amants", d'Hervé Guibert. Son journal, tenu de 1976 à 1991. C'est incroyable ce mélange de cruauté, de sadisme et en même temps d'ultra sensibilité qui émane des bouquins de Guibert. Il est un des rares auteurs dont je souligne les phrases au fil de ma lecture, parce qu'elles invitent à penser ou plus simplement, résonnent en moi avec une vérité aigüe. Hervé Guibert, sujet d'un quiproquo malheureux avec Antoine d'ailleurs. Car H.G. est homo. Et, au gré de nos conversations, il m'arrivait souvent de parler de lui, parce que c'est un de mes auteurs favoris. D'où Antoine en a déduit que ces allusions signifiaient que j'avais compris qu'il était gay... Ce qui l'arrangeait bien en un sens mais était d'un illogique assez criant. Donc, selon ce même raisonnement, si je lui avais dit que j'aimais Céline, cela voulait dire que j'avais compris qu'il était antisémite...

Enfin, là n'est pas le sujet du jour..."Les gens qui souffrent parce qu'ils n'écrivent pas"... Souffririons-nous plus si nous ne tenions pas de journal? Personnellement, je pense que si j'écris c'est que je souffre. Si tout allait bien, je n'écrirais pas. Ou pas ça.

N'empêche, dans H.G., plein de choses aussi me renvoient à Antoine. Ce court dialogue netre l'auteur et son amant qui ne le supporte plus:
"Ne m'approche pas. Ne m'embrasse pas.
-Mais qu'as-tu?
-Je pense à un bonbon que j'aurais laissé tomber dans le sable. Je ne le ramasserais pas...
-Tu sais que je n'aime pas tes images...."

Autre phrase, autre résonnance: "Tu es mon seul correspondant. Je cherche à savoir tout ce qu'il peut y avoir derrière ce mot, correspondant: tu es mon seul correspondant, c'est-à-dire: tu me corresponds..."

Il y a une autre phrase qui me plaît beaucoup aussi: "Ne pas se suicider pour ne pas donner victoire aux médiocres."
Non que des envies suicidaires m'aient traversé l'esprit ces derniers temps. Mais disons qu'elle syncrétise bien mon état d'esprit de ces derniers temps. Ne pas se laisser aller, ne pas se laisser abattre pour que d'autres ne triomphent pas à ma place (en particulier, ceux que je n'aime pas.) Oui, c'est un peu revanchard, un peu hargneux. Après tout, il faut bien avoir une raison de se lever le matin, non?

Sans ça, K., ma copine allemande vient d'emménager à la maison. Ce qui m'oblige à être beaucoup plus ordonnée. Je prendrais presque goût à faire ma vaisselle en temps et en heure désormais... Bien que l'appart' soit minuscule, on se débrouille plutôt pas mal. Elle aussi déprime un peu: elle vient en France pour quatre mois, et, avant de partir, venait de sortir avec un garçon. Depuis son arrivée, malgré ses coups de fil et ses mails, il ne donne pas de nouvelles... Nous sommes donc allées nous boire un thé à la menthe pour nous remonter le moral. C'était sympa, une terrasse à 11 heures du soir... K. a une lubie en ce moment: l'astrologie. Grâce à elle, j'ai donc appris qu'il me fallait un mec Lion ou Verseau, à la rigueur Sagittaire... Prière de se manifester...

Hier soir, on a fait les loques devant la télé. J'avoue, je lui ai infligé l'émission sur Claude François. Ben oui, mais faut bien qu'elle se familiarise avec la culture française aussi quoi! Bref, je suis ravie de vous annoncer que les Allemands ne connaissent pas Claude François. Quand je lui ai raconté qu'il était mort en changeant une ampoule dans la salle de bain, elle était morte de rire. Bon les Allemands sont très pragmatiques, alors j'ai eu beau lui expliquer que cela faisait partie de la légende, elle m'a juste rétorqué qu'il fallait être sacrément neuneu pour jouer à l'électricien avec les pieds mouillés (aucun sens du tragique...)

Sans ça, K. passe son temps à faire du sport et du coup me culpabilise vachement. Cela fait à peine trois jours qu'elle est arrivée et elle est déjà inscrite à un cours de Hip Hop, un cours de Basket, un cours de Modern Jazz. "Et toi, m'a t elle demandé, tu fais quoi comme sport?" "Euh... Je marche vachement..." lui ai-je répondu... L'espace d'un instant, j'ai eu l'impression d'être une Martienne...

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jeudi 13 mars 2003 à 15h56
Envie de Loire
Bon, tout d'abord, un scoop: enfin peut être que pour vous, ce n'en est pas un. J'ai écrit des conneries hier. La mort de Claude François via une ampoule, ce serait la version officielle. Enfin, c'est ce que disent les autres du journal quand je suis arrivée ce matin en fredonnant "Di-teeuu lui queu jeu pense à el-leu, dans un grand champ de magno-lias...." Ben ça m'a foutu un coup, mine de rien. Comme dit G.: "Ben toi qui connais tous les trucs people, on peut dire que t'as raté des métros sur ce coup là..."Ca m'embête de les quitter tous à la fin du mois... Même si je garde des piges, ce ne sera plus pareil...
Bon, enfin, c'est pas un jour à se miner parce qu'il fait vachement beau et que j'ai pu sortir mes lunettes de soleil. En plus, ce matin, j'étais en reportage, ce qui est une véritable récré, dans une école maternelle. J'aime bien ce type de papiers parce qu'on rencontre toujours des enseignants géniaux (normal si on fait des articles sur eux...) et puis on côtoie des petits loustics plutôt sympas. Mon simple prénom les a rendus hilares pendant cinq bonnes minutes. Quand je rentre de ce type de reportage, j'espère toujours que mon papier rendra compte de façon fidèle et communicative de l'enthousiasme qui animent ces gens...

K. a eu un cours à la fac sur la "Femme Fatale". Je lui demande "sa" définition de la FF. Elle me répond "C'est celle qui incarne toutes les peurs de l'homme. Grâce à elle, les hommes peuvent nommer leurs peurs." Pas mal. Et de se lancer dans une diatribe féministe à mort que même Isabelle Alonso, elle aurait pas osé... Bon, enfin, si je parle de ça, c'est pour vous montrer que, chez nous, ça vole vachement haut question culture (Claude François excepté...)
Coup de fil de l'électricien: il passe demain. Enfin,je vais arrêter d'infliger à cette pauvre K. des douches froides à répétition. La pauvre: quand je lui ai annoncé le décès de mon chauffe eau, elle a trouvé le moyen de me dire: "C'est pas grave, j'aime bien me doucher à l'eau froide!" Pour nous laver les cheveux, on fait bouillir de l'eau sur les plaques et dans la bouilloire. On dirait Laura et Mary Ingalls à la toilette (surtout qu'une fois sur deux je m'ébouillante le cuir chevelu car on a fait chauffer l'eau trop longtemps...)

Dans le même genre que le trip Ingalls (genre "back to the roots, etc..."), j'ai soudainement des envies de Loire. Le fleuve. Quand j'étais petite, je lisais Astrapi et, dedans, il y avait une héroïne de BD, Marion Duval. Son père était un journaliste toujours super booké, ce qui fait que Marion avait le temps d'enquêter sur plein de trucs. Parfois même, elle avait les scoops avant son père...Le premier tome de ses aventures s'intitulait "Un croco dans la Loire." Bon, enfin, je sais pas pourquoi je me souviens de ça tout d'un coup... Bref, la Loire. C'est mon fleuve préféré. Elégant, dangereux, moins gouleyant que le Rhône (oui, je sais, gouleyant ne s'applique pas à un fleuve, mais c'est comme ça, j'aime bien ce mot...) mais plus noble. Je sais pas pourquoi, dans ma tête, c'est un fleuve balzacien (non, non, je n'ai rien pris d'illicite...) Enfin, je vais arrêter là mes délires fluviaux. J'ai des envies de Loire, voilà c'est tout... De Loire à Angers par exemple...

Ce soir, dîner avec Jérémy qui vient de me faire lire un de ses scénars. Pour ma part, le meilleur qu'il ait jamais écrit. Si je le lui dis, il me paiera peut être l'addition...

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lundi 17 mars 2003 à 15h40
Week end
Voici un titre d'une originalité débordante (j'ai toujours été nulle pour trouver les titres...)

Samedi, j'ai couru toute la journée dans Paris pour aider un copain à finir un papier qu'il devait rendre ce matin... On s'est partagés les interviews. Pendant que cet enfoiré se la coule douce dans le Marais, je me retrouve à essayer de retrouver un infâme bouiboui à Château Rouge dans lequel officie un gentil original (il m'a même pas offert un coup à boire mais a passé l'heure à me signaler que Nova, Télérama, les Inrocks étaient déjà venus et que donc, moi, il s'en foutait royal...) Je retrouve finalement M. dans un café, juste à côté de chez Antoine. Je vérifie à sa fenêtre: je vois personne... Mais, sur la route, avec M., je croise Amy et Ben... qui m'adressent à peine la parole mais s'enthousiasment pour les histoires de M., qu'ils connaissent à peine (et pour cause, c'est moi qui les leur ai présentés il y a un mois ou deux...) Je sais pas ce qu'Antoine a pu raconter mais je ne peux m'emp^cher de penser qu'il a du sacrément me débiner...

L'histoire me déprime totalement, surtout que M. enfonce le clou: "Aussi Aubépine, t'es un peu trop orgueilleuse..." Je dois avouer que je vois absolument pas le rapport, mais ça commence à faire un peu beaucoup pour mes petites épaules. Je renifle un peu histoire de me faire plaindre mais ça ne marche pas du tout...
Le soir: dîner avec K., Lily, son ex et ma soeur. On voulait aller manger le couscous gratos de la rue de Clignancourt mais nous arrivons à 10 heures et la queue devant le resto ressemble à celle qu'on faisait devant les magasins russes. Nous nous rabattons sur le libanais à côté de chez Micha et donc, quasi en face de chez Antoine. Je remarque avec une certaine satisfaction qu'il est chez lui, et, d'après ce que j'en vois, regarde la télé. Bien fait. Nous continuons par un Paris by night pour K. qui commence à pioncer gentiment à l'arrière alors que nous quatre gueulons comme des putois toutes les daubes qui passent sur Chérie FM. Pour nous faire du mal, nous passons avenue Montaigne, reluquant avec envie les vitrines des grands couturiers, puis devant la Maison Blanche (à peu près à l'heure où Capucine devait se déhancher frénétiquement...)
Puis, nous repassons par chez moi. Un arrêt chez Mourad, l'épicier, qui nous offre un verre car c'est son anniversaire. J'aime bien ma rue. Tous les commerçants sont ultra sympas. Ma boulangère me propose d'aller avec elles et d'autre de ses clientes faire des UV, mon marchand de journaux me file ses affiches de Paris-Match (j'ai ainsi celle où on voit Heather, l'ex femme de Noah, pousser un véritable cri du coeur: "Yannick, laisse moi voir mes filles!"), mon fleuriste me file des bottes de renoncules gratuites (je crois que je lui inspire une certaine pitié depuis que je lui ai dit que personne ne m'ofrait de fleurs... Donc, avec moi, c'est un peu comme s'il donnait à SOS Amitiés...)

Dimanche matin. K pionce comme une bienheureuse. Moi non. Car son père (à K.) a eu la bonne idée d'appeler à 9h00 du mat'... Je m'éclipse de l'appart' parce que j'ai très très envie d'être toute seule. Je me pose au café en face du square, qui sert un thé autrement meilleur que le Lipton Yellow. Le patron a mis Brassens "Si tu te glisses dans mes bras/ Alors la vie te semblera/ plus faci-i-i-i-leuuu..." Si seulement... La vue sur le parc donne au pâté de maison des airs délicieux de ville de province ... A côté, un petit vieux d'un mètre douze philosophe: "Moi qui ai toujours rêvé de m'élever dans la vie, ben on peut dire que c'est raté...." Je suis bien. Si bien que je n'ai pas envie de bouger, avec mon thé, mon bouquin, Brassens, et quelques feuilles de papier au cas où j'aurais envie de gratter un peu... Mais bon... Je passe chez le fleuriste histoire de choper une fleur pour mon soliflore, une rose blanche à laquelle j'ajoute deux braches de saule tortoda qui s'enchevêtrent... A ce moment là, un type passe avec une orgue de barbarie. L'amant de St Jean, la Java Bleue, Ménilmontant... Ca me met de bonne humeur.
Arrivée à l'appart', K. pionce toujours (putain, la rigueur allemande, c'est plus ce que c'était...) donc je regarde Paris Modes à la télé où un minet au nez tout tordu se fait relooker et se la joue sex symbol. Je me demande comment il va se faire accueillir dans son bahut, lundi celui là... Surtout que cette andouille a agrémenté la séance de phrases dignes de Madeleine Chapsal croisée avec Paco Rabanne: "La mode, c'est d'assumer ce que tu es en toi... Tu vois????" Ouais, ouais, je vois... En revanche un reportage sur un plumassier (Lemarié) me passionne... Enfin, surtout le directeur artistique, un black beau comme tout... Je passe un coup de fil à Lily, styliste, pour savoir si elle a déjà entendu parler de ce mec. Lily est styliste mais elle ne connaît pas le black. Du coup on papote mode, mais avec Lily, ça tourne très vite court: elle dit "Lagerfeld" ou "Marcel Marongiu" alors que perso je préfère Gaultier ou Pascal Humbert. En revanche, on est d'accord pour dire qu'au niveau de la coupe, les Italiens sont les plus balaises (voir Valentino...) Mais Lily est indulgente avec Dolce et Gabbana, alors que je considère qu'on devrait les envoyer créer en Alaska ces deux là... Voilà, une discussion de dimanche matin, subtile et profonde...

Balade au Père Lachaise avec K. qui veut aller voir la tombe de Jim Morrison. Juste avant d'y arriver, elle me lance: "Au fait, c'était qui, Jim Morrison?" Bravo Jim, quand on sait que tu es une légende sans savoir pourquoi tu l'es, c'est que ça a cartonné... J'essaie de lui retrouver la tombe de Balzac mais je me perds. Pour compenser, je lui montre celle de Toscan du Plantier (oui, ça n'a aucun rapport, mais bon...) Je lui explique le coup de rastignac, à la fin du Père Goriot avec le fameux "A nous deux Paris!" mais je sens que je m'enflamme un peu toute seule sur ce coup là...

Direction le théâtre avec C. Antigone avec Barbara Schultz et Robert Hossein. Première fois que je vais voir du Hossein. Bon, alors, Barbara, elle est mignonne hyper bien foutue (merci la p'tite robe moulante...J'suis sûre qu'Antigone avait la même...) mais elle joue pas terrible. Elle a un léger problème avec ce qu'on appelle "les nuances du jeu dramatique" Exemple, une tirade de Barbara: "Oooohhhh CREON!!!!!! Je ne sais PLUS POURQUOI JE MEURE alors que le jour SE LEVE A LHORIZON...." Bref, soit elle chuchote, soit elle brâme... Et quand elle se met à hurler, elle postillone comme c'est pas permis... Les premiers rangs, pensez aux KWays et dites pas qu'on vous aura pas prévenus... En revanche, Robert Hossein campe un Créon plus que crédible, veule et roi malgré lui, tour à tour inflexible et aimant. Le personnage attachantde la pièce. Bon, moi j'avais jamais vu Hossein et j'avoue que j'avais des a prioris plutôt défavorables... Comme dit la pub Flanby, y'a que les imbéciles qui changent pas d'avis... Il est vraiment excellent. Robert, hein... Pas le Flanby...

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mardi 18 mars 2003 à 09h08
Surprise...
Journée habituelle au boulot. Sauf que j'en ai trop, ce qui fait que je rate la conférence de Péan et Cohen à Sc Po. Du coup, nous allons prendre un verre avec deux trois copains du journal, à l'Armagnac, rue de Charonne. Manque de chance, nous tombons à côté d'un groupe de suédoises histériques qui parlent comme dans la pub Krisprolls avec des voix de crécelle qui nous vrillent les tympans.
Coup de fil d'Ewan. Il est devant chez moi. Ni une ni deux, je fonce. Il poireaute, dans sa voiture. Ca me fait atrocement plaisir de le voir. On s'était perdus de vue ces dernières années pour de nombreuses raisons: beaucoup de boulot tous les deux, son côté artiste qui me gonflait un peu parfois tout comme mon côté étudiante docile qui devait lui taper sur le système. Il passe à l'appart'. Etonamment, j'avais retrouvé il y a quelques jours un tract politique que nous avions écrit alors que nous étions au lycée. Ca s'intitulait "Votons pour éliminer l'Front" (National, cela va sans dire...) Bilan de ces années de militantisme: un écoeurement certain pour la chose publique, enfin surtout, ceux qui la font... On s'est peut être mis là-dedans trop jeunes... Surtout, les partis sont toujours prêts à exploiter des jeunes pleins de bonne volonté. Bref, ça nous a rappelés nos dimanches dans des réus indigestes où on parlait éducation populaire, "copains" (plus jeunes que "camarade"), nos manifs à la sortie du lycée le samedi après midi. Les aprèm' à faire des banderoles. Les débats qu'on organisait au bahut. Moi, j'en avais fait un avec une historienne sur l'histoire du MLF. Salle comble le premier quart d'heure (le proviseur avait banalisé les heures de cours) puis, 20 personnes à la fin, nos irréductibles copains...

On dîne au restau afghan à côté de chez moi. C'est sympa de se retrouver. De voir que, malgré la distance, on a toujours autant de choses en commun, plus qu'avant même...On se goinfre de nans au fromage (c'est de la Vache qui rit dedans, ils sont gonflés quand même...) Je m'arrache la tronche avec des piments... pimentés!

Vendredi, Ewan fait une répet' chez lui, un super atelier de la banlieue parisienne. "Tu viens, hein?" me demande-t-il. C'est reparti. Comme avant. Et c'est super...

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mardi 18 mars 2003 à 15h18
Des Demoiselles de Rochefort au Père-Lachaise en passant par Rothschild
Je dis à Ewan: \\\"Nous, on est pareils. On a trop peur que les gens ne nous aiment pas...\\\"C\\\'est un peu pathétique, non???
Jeanne m\\\'a appelée pour me demander de garder son bébé le 25 au soir. Elle va avec son amoureux au concert de Paul Mc Cartney. J\\\'espère juste que cette fois, le petit aura daigné prendre sa tétée avant que sa mère ne parte... Parce que, la dernière fois, ça a été la corne de brume pendant trois heures dans mon appart\\\'. J\\\'ai même appelé ma mère, désespérée: \\\"Maman, j\\\'te jure, je vais le jeter par la fenêtre...\\\" Ma mère: \\\"Oh ben non, fais pas ça quand même...\\\" comme si je lui avais dit que j\\\'envisageais de mettre mon T Shirt blanc pour repeindre ma cuisine en rouge grenat...

Je ne lis pas beaucoup en ce moment. A part des magazines. J\\\'ai du mal à me concentrer sur Hervé Guibert. Je perds le fil, ce qui fait que je saute allègrement les pages à la recherche de phrases choc. De ce point de vue, je ne suis pas déçue.

Il n\\\'y a pas d\\\'expos que j\\\'ai particulièrement envie d\\\'aller voir en ce moment. Chagall me donne de l\\\'urticaire, quant à Magritte, je suis mitigée. Si, il y a bien l\\\'expo Titien mais c\\\'est à la National Gallery... Remarque... Je pourrais me prendre le billet Eurostar pour la journée... Avec les p\\\'tites indemn\\\' que je vais me toucher à la fin de mon CDD, ce ne serait pas mal en somme... Sauf que je dois investir dans un ordos... Pppffffff. Mais quand serai-je riche??? Justine m\\\'a parlé d\\\'un de ses anciens potes du Conservatoire, qui bosse chez Arthur. Il est producteur délégué ou quelquechose comme ça. Il est déjà proprio de deux appart\\\' et n\\\'est pas allé au delà du bac. C\\\'est dans ces moments là que je me demande vraiment pourquoi je me suis galérée à faire de foutus exposés sur \\\"La perception de l\\\'autre à l\\\'heure de la globalisation\\\", \\\"Le numérique terrestre: une question politique?\\\" ou encore\\\"Serge July est-il le genre de type à porter des slips kangourous?\\\"

A part ça, il fait super beau dehors et j\\\'ai vraiment les boules d\\\'être enfermée. En plus, j\\\'ai envie de dormir... L\\\'après-midi risque d\\\'être méchamment productive...

J\'ai vu qu\'il y avait une reprise des Demoiselles de rochefort à la rentrée... Je me disais que chic! j\'irais voir ça histoire de me replonger dans l\'univers de Demy: \"Est-elle loin d\'ici/ est-elle près de moi?/ je n\'en sais rien encore/ Mais je sais qu\'elle existe/ Bien plus que la raison/ le coeur est le plus fort/ à son ordre, à sa loi/ personne ne résiste/ et je n\'y ré-sis-te-rai paaaaas...\" Sauf que, j\'en ai vu un bout à la télé, c\'est plus du tout ça! La chanson est super niaise, celui qui joue le rôle de jacques Perrin est un immonde rescapé d\'un boys band ou d\'une troupe de Chippendales en déroute. La fille est aussi distinguée que Nadine de Rothschild, et, à la fin de la séquence, ils se roulent une grosse gamelle bien glaviotteuse face caméra... Comment Michel Legrand peut-il infliger ça à la mémoire de Jacques Demy??? Comment Agnès Varda peut-elle laisser passer le truc???

En parlant de Rothschild: au Père-Lachaise, l\'autre jour, un jeune type me demande de lui indiquer la tombe du célèbre baron... Y\'a t il des gens qui viennent se recueillir sur la tombe de banquiers, sérieusement??? Après tout, j\'ai bien rencontré un type qui m\'a dit \"avoir été vachement bouleversé\" par la mort de Lagardère...

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mercredi 19 mars 2003 à 17h11
Petites contrariétés
Je me suis -un peu- engueulée avec M. Faut dire qu'il m'énerve quand même un max... Nous nous balladions dans la rue quand nous croisons R., avec qui nous avions travaillé pour le même journal (le journal a depuis périclité, mais je jure que ce n'est pas de notre faute...) Bref, le R. en question, je ne peux pas l'encadrer: hautain, sûr de lui et de sa plume alors que, franchement, il n'y a pas de quoi... Des papiers consternant de fatuité... Bref, nous le croisons. M. commence à tchatcher pendant que je me concentre sur le devanture d'une librairie. Au bout de 10 minutes, je suis capable, les yeux fermés d'indiquer l'emplacement de chaque livre de la vitrine. M, lui, vient de clore la conversation. Nous avons à peine fait trois mètres que M. commence à déblatérer méchamment sur R. Et me signale que, franchement, j'aurais pu faire un effort pour être aimable... Là, il faut que je précise que les gens que je n'aime pas, eh bien, c'est horrible, mais je n'arrive pas à dissimuler l'agacement qu'ils suscitent chez moi. Pire, je deviens atrocement agressive quand ils m'adressent la parole. Donc je préfère me taire plutôt que de m'échiner dans de vaines tentatives d'amabilité...
Bref, je me fais enguirlander par M qui traite quand même ledit R de "bouffon" alors qu'ila à peine tourné les talons. Je lui réplique qu'il me semble que mon comportement est plus honnête que le sien (car R sait que je ne peux pas le voir... Ou alors il est aussi niais que Blanche Neige après 100 ans de cure de sommeil...) Ce à quoi M me répond que R sait très bien qu'il ne peut pas le voir non plus, mais, qu'entre eux, c'est un jeu... "Et puis, conclut-il, on sait jamais. Si R fait carrière dans la presse et me propose un poste dans quelques années, je cracherai pas dessus..." Le genre de réflexions qui m'insupporte... Il y a suffisamment d'arrivistes et de pistonnés dans ce métier pour avoir envie, soi, de réussir par soi-même! Bah non. Pas M...

"Tu penses que je suis névrosée?" C'est la question que je pose à Karim après lui avoir raconté la reprise de mes crises de claustro. Il me rassure. Puis ajoute: "C'est ton obsession, ça, d'avoir peur d'être névrosée..." J'avoue que c'est ce que je redoute. Avoir des problèmes tellement énormes qu'ils me condamnent à passer ma vie en psychanalyse. Or, je ne supporte pas la dépendance quelle qu'elle soit. Et surtout, je crains d'avoir à plonger dans des choses que je n'avais pas spécialement envie de remuer.

Mes paupières se ferment toutes seules, c'est horrible. Surtout quand je pense à la montagne de boulot qui m'attend...

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jeudi 20 mars 2003 à 13h39
"C'est la guerre"
"C'est la guerre", je dis à K., qui émerge péniblement à huit heures du mat', se dirigeant, complètement à côté de ses pompes, vers les toilettes. "La guerre, c'est pas une solution." me répond-t-elle en se prenant la tronche dans l'aspirateur qu'on avait laissé traîner hier soir. Sur cette pensée digne de Nietzsche, je pars au boulot.

Je m'arrête pour acheter Libé et repense aux images que j'ai vues ce matin. Les bombes ont commencé à pleuvoir sur Bagdad à 5h32, heure française. C'est du moins ce que m'explique Bilalian avec sa tête de fouine insupportable et ses commentaires d'une pauvreté accablante (c'était ça ou Pernault en même temps...) Dans la rame, les gens lisent Métro ou 20 minutes. Ca m'énerve. C'est vrai quoi, vu les circonstances, ça leur coûterait tant que ça d'acheter de la vraie presse et pas de prendre machinalement de la dépêche d'agence même pas réécrite?

Je suis submergée par le travail. J'en ai tellement, que j'ai l'impression de ne rien faire correctement et de bâcler les choses. Je suis de mauvaise humeur. Je suis fatiguée. Rien ne m'intéresse, exceptées peut être les recettes que j'ai relevées dans le dernier numéro de ELLE à table et que je testerais volontiers. J'ai envie de faire des choses qui me plaisent vraiment. Pourquoi, de nos jours, n'est ce plus possible de monter un journal? Pourquoi faut-il des capitaux de la mort, un dossier béton, une armada de businee angels pour le moindre projet? Remarquez, c'était peut être comme ça déjà avant...

Pas très enthousiasmant tout ça...

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jeudi 20 mars 2003 à 17h20
Chansons jolies pour journée pourrie
En ces temps guerriers... Peut-être vaut-il mieux chanter... Tout du moins, écouter de ces chansons qui vous mettent du baume au coeur, même si elles ne sont pas d'une gaieté folle...

Dommage que tu sois mort (Brigitte Fontaine)

Je t'aurais bien invité
A prendre un canon dehors
Je t'aurais bien invité
Dommage que tu sois mort

Je t'aurais montré le soir
Quand le ciel est vert encore
Quand le sol est déjà noir
Dommage que tu sois mort

J'aurais bien su te parler
De la beauté du décor
De la chaleur des rochers
Comment peut-on être mort ?

Je t'aurais bien invité
A venir perdre le nord
mais pas pour l'éternité
Dommage que tu sois mort

Je t'aurais bien invité
Comment peut-on être mort
A venir boire un canon
Dommage que tu sois mort

Je confesse mon penchant
Un grand faible pour les forts
Et le monde des vivants
Comment peut-on être mort

J'adore cette chanson de Brigitte Fontaine. Surtout quand elle est chantée par Etienne Daho. Je ne sais pas si, le texte sans la musique donne grand chose mais je trouve qu'elle regorge d'une belle envie de vivre...

GOD GIVE ME STRENGTH (Elvis Costello)

Now I have nothing
So God give me strength
'Cos I'm weak in her wake
And if I'm strong I might still break
And I don't have anything to share
That I won't throw away into the air

That song is sung out
This bell is rung out
She was the light that I'd bless
She took my last chance of happiness
So God give me strength
God give me strength

I can't hold on to her
God give me strength
When the phone doesn't ring
And I'm lost in imagining
Everything that kind of love is worth
As I tumble back down to the earth

That song is sung out
This bell is rung out
She was the light that I'd bless
She took my last chance of happiness
So God give me strength

God if she'd grant me her indulgence and decline
I might as well
Wipe her from my memory
Fracture the spell
As she becomes my enemy

Maybe I was washed out
Like a lip-print on his shirt
See, I'm only human
I want him to hurt
I want him
I want him to hurt

Since I lost the power to pretend
That there could ever be a happy ending
That song is sung out
This bell is rung out
She was the light that I'd bless
She took my last chance of happiness
So God give me strength
God give me strength

Wipe her from my memory

So God give me strength
God give me strength.

Ca aussi, j'adore. Elvis Costello. Un de mes plus gros chocs musicaux. C'est celui qui chante le mieux le désespoir amoureux (à croire qu'il en connaît un rayon...)

VIENNE (Barbara)
Si je t'écris ce soir de Vienne,
J'aimerais bien que tu comprennes
Que j'ai choisi l'absence
Comme dernière chance.
Notre ciel devenait si lourd
Si je t'écris ce soir de Vienne
Que c'est beau l'automne à Vienne
C'est que, sans réfléchir,
J'ai préféré partir
Et je suis à Vienne sans toi.
Je marche, je rêve dans Vienne
Sur trois temps de valse lointaine.
Il semble que les ombres
Tournent et se confondent.
Qu'ils étaient beaux les soirs de Vienne.
Ta lettre a du croiser la mienne.
Non, je ne veux pas que tu viennes.
Je suis seul
Et j'aime être libre.
Que j'aime cet exil à Vienne sans toi.

Une vieille dame autrichienne
Comme il n'en existe qu'à Vienne
Me logeait dans ma chambre
Tombent de pourpre et d'ambre
De lourdes tentures de soies
C'est beau à travers les persiennes
Je vois l'église Saint-Etienne
Et quand le soir se pose
Ses bleus, ses gris, ses mauves
Et la nuit par dessus les toits
C'est beau Vienne, c'est beau Vienne

Cela va faire une semaine,
Déjà, que je suis seul à Vienne.
C'est curieux le hasard :
J'ai croisé l'autre soir
Nos amis de Lontaccini.
Cela va faire une semaine.
Ils étaient de passage à Vienne.
Ils n'ont rien demandé
Mais se sont étonnés
De me voir à Vienne sans toi.
Moi, moi, je me promène.
Je suis bien, je suis bien.

Et puis, de semaine en semaine,
Voila que je suis seul à Vienne.
Tes lettres se font rares.
Peut être qu'autre part,
Tu as trouvé l'oubli de moi.
Je lis et j'écris mais, quand même,
Ce qu'il est long l'automne à Vienne.
Dans ce lit à deux places
Où, la nuit, je me glace,
Tout à coup, j'ai le mal de toi.
Que c'est long Vienne, que c'est loin Vienne.

Si je t'écris ce soir de Vienne,
Tu sais, c'est qu'il faut que tu viennes.
J'étais parti. Pardonne moi.
Notre ciel devenait si lourd
Et toi, de Paris jusqu'à Vienne,
Au bout d'une invisible chaîne,
Tu me guettes et je pense,
Jouant l'indifférence,
Tu m'as gardé malgré moi.
Il est minuit ce soir à Vienne.
Mon Amour, il faut que tu viennes.
Tu vois, je m'abandonne.
Il est si beau l'automne
Et j'aimerais le vivre avec toi.
C'est beau Vienne, avec toi Vienne.

Pour qui aime Vienne, il n'est pas de plus jolie chanson. La version de W Sheller est pas mal non plus... Allez, une petite dernière pour la route?

PERFECT LOVESONG (Divine Comedy)
Give me your love
And I'll give you the perfect lovesong
With a divine Beatles bassline
And a big old Beach Boys sound
I'll match you pound for pound
Like heavy-weights in the final round
We'll hold on to each other
So we don't fall down

Give me a wink
And I'll give you what I think you're after
With just one kiss I will whisk you away
To where angels often tread
We'll paint this planet red
We'll stumble back to our hotel bed
And make love to each other
'Til we're half dead

Maybe now you can see
Just what you mean to me

Give me your love
And I'll give you the perfect lovesong
Give me your word
That you'll be true to me always come what may
Forever and a day
No matter what other people may say
We'll hold on to each other
'Til we're old and grey

Voilà, c'est frais, léger, acidulé, très anglais... Vous noterez, que, respectueuse de la loi Toubon, j'ai respecté le quota de chansons françaises... Quelle légaliste cette Aubépine!

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lundi 24 mars 2003 à 09h56
Le week end
Ca y est. C'est mon anniversaire. Cette perspective me déprimait passablement hier soir. Alors, je suis sortie prendre un verre au café à côté de chez moi. Je sirotais mon Martini Rosso, toute seule, à la terrasse en feuilletant vaguement le Libé de ce week end.

Je crois que le Salon du Livre m'a mise sur les genoux. Tout s'est bien passé, enfin, je crois. Les intervenants et le public étaient contents. J'ai croisé un peu rapidement une certaine journaliste, et, dans le stress, je n'ai même pas eu le temps de lui parler trop...
La veille, j'avais été à la soirée d'inauguration où il ne s'agit pas de regarder les livres mais bien d'aligner le plus de coupes de champ' aux différents stands. Sauf que, là, j'étais avec mes parents et que, mes parents, ils viennent regarder les bouquins (a-t-on idée d'être uassi bizarre???) Mais comme Maman ne supporte pas la foule, on a fait ça au pas de charge, ma mère fendant la foule, mon père et moi, tâchant péniblement de suivre... Et le lendemain, comme j'étais en plein dans l'organisation, je n'ai pas eu le temps de voir quoi que ce soit...
Bon, je continuerai plus tard, le boulot m'attend...

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lundi 24 mars 2003 à 14h32
La suite...
Donc oui, j'étais au Salon du Livre et je n'ai rien acheté.... C'est bien la première fois depuis des lustres d'ailleurs. Alors que chez Rivages, Christian Bourgois, 10/18 ou L'Olivier, j'ai vraiment vu des trucs qui me branchaient... Mais bon, j'aime bien prendre le temps pour les bouquins, et là, j'étais vraiment trop speed...

Samedi, je me suis levée tôt et ai pris mon p'tit dej' au café à l'angle du square. J'ai papoté avec un journaliste qui fait, entre autres, des grilles de mots fléchés pour des mags... Il m'aurait limite donné envie de me lancer (non là, je déconne quand même...). J'ai bouquiné le Libé puis j'ai continué mon bouquin, "Morvern Callar", un roman écossais paru chez 10/18 (non, non, je n'ai pas d'actions chez eux....) vraiment excellent. L'histoire d'une fille un peu paumée qui bosse au rayon fruits et légumes d'un supermarché dans un bled paumé au milieu des lochs. Son mec se suicide en se tranchant la gorge, ce qui marque un changement de cap radical dans sa vie. Le fait que j'ai apprécié le bouquin ne signifie pas que j'incite les garçons à se trancher la gorge afin que leur moitié trouve un sens à leur vie, hein!

Ensuite, je déjeune avec K., tranquillou. Un peu de rangement en écoutant Tom Mc Rae bien vite remplacé sur ma platine par Anna Karina (c'est plus joyeux quand même!) Le soir, on fête les anniversaires de tous ceux qui sont nés au mois de mars dans la famille. Et croyez moi, ça en fait une pelletée... Je vais donc à la nouvelle librairie rue Oberkampf acheter des cadeaux pour mes filleuls. C'est pas leur anniv', mais bon, comme je les vois pas souvent. Pour la petite de trois ans, un bouquin appelé "La mariée était trop belle" et pour Bouib, la BD "Angelot du Lac" que j'adorais en tant que gamine.
J'en profite pour noter que trouver un cadeau à Bouib, c'est pas une sinécure... Avant, il adorait les casquettes, alors je lui en achetais des tonnes: des GAP, puis, des Ralph Lauren, quand il a grandi pour qu'il se la raconte dans la cour de récré. Et puis, il m'a fait savoir par sa mère que les casquettes, il en avait ras le bol (c'est le cas de le dire...). Il voulait des jeux vidéos. Bon. Le premier qu'il m'ait demandé, c'était "Alerte Rouge": le truc, c'était de buter des communistes et, épreuve ultime, réussir à zigouiller Staline. Bon, je suis pas stalinienne, mais de gauche quand même... Inutile de préciser que le joueur est américain (ça se passe pendant la Guerre Froide...) J'ai cédé mais ce fut la dernière fois (et puis faut voir le budget jeu vidéo!) Après, je me suis dit que je pourrais lui acheter des fringouilles. Sauf que mon Bouib est épais comme un Somalien qui aurait fait Weight Watchers. Autant dire que les pantalons, on pouvait en mettre trois comme lui dedans... Ne voulant pas donner du travail supplémentaire à sa mère en couture, j'ai également abandonné. Mais, ma plus grosse boulette, ça a été le vaisseau spatial à construire soi-même... Je lui donne: "Alors, ça te plaît????" "Nan". Bon, ça a le mérite de la clarté mais j'ai pas trouvé ça méga poli de sa part ( à 10 ans, on sait ce qu'il faut dire ou non... On devient un tantinet diplomate...) Heureusement, je l'ai dealé contre un chèque à mon grand-père ("On l'offrira à Charles pour Noël prochain....") mais le Bouib a pu se brosser pour que je lui offre autre chose... Faut pas pousser Mémé dans les orties avec l'eau du bain, quand même!

Une longue digression pour dire que ça lui a plu, la BD.
Pour ma part, j'ai eu un foulard Kenzo de la part de mes grands parents, des DVD (Jules et Jim+Les Demoiselles de Rochefort) de la part de mes frangins, du parfum par ma marraine, un chèque de ma grand mère et un plat à four par ma tante (une idée que lui a soufflé ma mère, histoire que je n'ai plus d'excuse pour ne pas les inviter...) Quant à mes parents, ils participent à l'achat de l'ordos écran plat que je me prends avec l'imprimante qui fait scanner et photocop' (manque plus que le coucou suisse...) Bref, ça va, j'ai été bien gâtée...

Dimanche matin, j'ai regardé à la télé "La Planète des Singes" de Tim Burton. J'ai trouvé ça pas mal, en fait... Le soir, après mon apéro solitaire, j'ai maté "Jugé Coupable" de Clint Eastwood. J'ai trouvé ça moyen... Clint devrait éviter, passé la cinquantaine, de se balader le torse à l'air, ça tue un mythe... Et dans le genre, je préfère "La dernière marche".

Je vais m'énerver une dernière fois mais j'ai appris qu'aux Oscars, "Le Pianiste" s'était encore distingué. Adrian Brody a eu l'Oscar du Meilleur Acteur... Non mais franchement, moi, je l'ai trouvé mauvais... Nicole Kidman, ouais, pourquoi pas... Michael Moore, logique... Un palmarès bien convenu et bien pâlichon en somme...

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mardi 25 mars 2003 à 11h24
J'entends mes cheveux pousser
Ce qui veut dire plus prosaïquement, que je me tiens une solide petite gueule de bois...

Hier, dans l'après-midi, je me dis que ce serait sympa de faire une bouffe avec quelques copains pour fêter mon anniv' le soir même. Bilan, on se retrouve à quinze dans mon studio, genre métro aux heures de pointes. Ma soeur avait eu la gentillesse de faire un gâteau avec des macarons au choco home-made (elle est super bonne cuisinière...) Moi, j'avais été dare-dare au Franprixe en sortant du boulot: une bouteille de Chiraz Cabernet californien, une de montbazillac, une autre de rouge+ des Hoegaarden, ma bière préféré. J'achète trois tonnes de pita avec des bricoles à mettre dessus+ des chips à la moutarde (c'est trop bon...)

A 21 h, tout le monde est là. Et, le plus dingue, c'est qu'en ayant prévenu mes amis à 15h, ils ont quand même eu le temps de me prendre des cadeaux, des trucs supers en plus: le DVD de "New York-Miami" de Franck Capra de la part d'Anna. Les DVD de Mulholland Drive et de Mélo d'Alain Resnais de la part de Justine, une étole brodée de la part de Jeanne, le dernier roman de Siri Hustvedt (la femme de Paul Auster, en plus elle écrit vachement mieux....) par Marianne, une bouteille de champagne (celui que boit la reine d'Angleterre) par Marie. Micha et Ewan nous ont rejoints, complètement déchaînés. Je n'ai réussi à les foutre à la porte qu'à 3 heures du matin ("Euh, je bosse demain...") après qu'ils aient renversé du rouge sur mon tapis crème... Ewan a saupoudré le tout de sel... de céleri ("Y a que ça...") avant de passer l'aspiro à 3 heures du mat'en braillant comme un putois...
On s'est rappelés des concerts qu'ils faisaient quand on était au lycée avec leur groupe de rock: bizarrement, ils ne jouaient que dans des hostos, devant des types perfusés, en fauteuil, l'air hagard car dopés à la morphine. Il y a aussi eu celui en maison de retraite (à cause de la pluie, l'organisateur avait demandé à la directrice si le groupe pouvait jouer à l'intérieur...): des mémés, les bas à varices tombant sur leurs chevilles, tchatchant à mort avec leurs voisines (sourdes évidemment, donc il faut hurler) pendant que le musicos s'échine sur son solo... Et cette mémé, légèrement aigrie (Tatie Danielle dans le 9-3) qui, hurle (couvrant la voix de la chanteuse): "MAIS ELLE CHANTE PAS CELLE LA!!!! ELLE GUEULE!!!!"

Je ne sais pas si c'est aussi drôle lu que raconté, mais j'en avais des crampes au ventre à force de rire...

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mardi 25 mars 2003 à 17h34
Angoisses pécuniaires.
Je stresse à mort. Non pas à cause de la guerre... mais de mon futur chômage qui se profile gaiement à l'horizon. Ben oui, j'avoue, en ce moment, y'a que ça qui me préoccupe. COMMENT JE VAIS FAIRE????

Bon,,je suis pas à la rue, j'ai des petites indemn' mais je vais devoir faire l'une des choses que je déteste le plus au monde: démarcher des rédactions pour proposer des sujets... Vous savez comment ça se passe? Je vous explique...

Vous appelez le rédac' chef ou le rédac' chef adjoint d'une rédaction après cinq heures (parce qu'avant la secrétaire, Cerbère des temps modernes vous bloque au standard en vous diant d'une voix exaspérée que "M N. n'est pas disponible ....") Au préalable, vous avez préparé un petit papelard sur lequel vous avez noté les arguments chocs expliquant pourquoi votre papier est "le" papier que toutes les rédactions de France et de Navarre risquent de s'arracher dans les heures qui viennent si, lui, le grand rédac' chef, ne prend pas ce futur Pulitzer avant ses concurrents... Enfin ç, c'est sur le papier... Parce que, dans les faits, c'est moins brillant...

"Ouais?"
"Monsieur N? Oui, bonjour, ici Gudule Tartempion, je suis journaliste free-lance (ne jamais dire "pigiste", ça fait cheap) et j'aurais quelques idées de sujets à vous soumettre (ne pas venir avec une seule idée mais de quoi remplir le mag à vous tout seul...)
"Grpmph..." (le rédac'chef est généreux de coeur mais avare en parole...)
"Donc ben voilà euh... Je me disais, avec le retour de l'été et tout et tout... Un beau papier sur une veuve en Ardèche qui accueille des enfants du 9-3 depuis 25 ans. Et les mômes, ben ils font plein de trucs supers! De la pâte à sel, de la peinture sur soie et même du Mako moulage... Ca les extraie de leur quotidien dans la grisaille des tours où ils écrivent leur avenir sur des murs de béton..."
"C'est pas pélerin Magazine ici..."
"Euh... Le festival d'Avignon, une troupe kirghize vient jouer en VO..."
"(soupir exaspéré....)
"Euh.... Rona, une bikeuse naturiste qui traversera toute la France sur sa moto à poil cet été...."
"AH BAH VOILA!!!! Ca c'est d'l'actu, ça c'est du sujet! Un bon sujet de societ'! vendu pour 5 feuillets...."
"Ah bah oui... Merci... Super...."

Bon. J'avoue. C'est (un peu) exagéré...

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mercredi 26 mars 2003 à 15h23
Baffes et Fée Bleue
Bertrand, un collèque du journal m'accueille en me disant "J'ai rêvé de toi cette nuit. J'ai r^vé que je te décollais une gifle, mais alors..." Devant mon air un tantinet interloqué, il enchaîne "et le plus marrant, c'est que j'étais assez content de moi..." Bon... Je sais pas trop ce qu'il faut chercher derrière tout ça, mais je ne préfère pas approfondir le sujet... D'autant plus que Bertrand et moi, on s'entend super bien, on est même partis en week end...

Dans le genre, "prends toi ça dans les dents", j'ai eu confirmation de ce que je supputais depuis un petit moment: Antoine ne s'est pas gêné pour déblatérer sur moi. D'après ce que j'ai compris, Machiavel serait, à côté de moi, aussi charmant que la comtesse de Ségur. Donc, pour votre info, je suis une infâme manipulatrice doublée d'une hypocrite de première et j'ai essayé de monter tout le monde contre lui. Charmant. Ce qui est embêtant, c'est que certaines de nos connaissances communes l'ont cru sans juger bon d'écouter ma version des faits... Ca fait de la peine mais bon, je crois que je suis en passe de devenir aussi fataliste que Jacques (notez la référence digne d'un Annabac...) et que, après deux heures pendant lesquels j'ai ruminé mon chagrin, j'ai décidé de laisser tomber... Après tout, des amis, j'en ai et eux ne m'assimilent pas à Raspoutine...

Aujourd'hui, la rédaction est super calme. C'est à dire: y'a quasi personne. Chic! Je pense que je vais me tirer tranquillou plus tôt et aller bouquiner en terrasse. Celle qui donne sur le square à côté de chez moi fera parfaitement l'affaire... Et ce soir, ciné avec K. J'essaie la convaincre de venir voir Pinocchio mais bon, je crois que je vais pouvoir aller me brosser.

Je n'aime pas particulièrement Benigni (pour être claire, disons que le genre Italien exubérant, Pierrot Lunaire de 50 ans m'exaspère...) mais Pinocchio, c'était mon histoire préférée quand j'étais petite. Et j'ai adoré le film de Commencini que j'ai du mater des dizaines de fois, avec sa musique entraînante ("Lalala, Lalala, lalalalalalala..." oui, bon, ça doit pas donner grand chose ...) Vingt fois j'ai demandé à Noël ou pour mon anniversaire un déguisement de Fée Bleue... Je l'attends encore (enfin, maintenant, c'est plus trop la peine, parce que je ressemblerais plus à une Baleine Bleue...)
Sur ces considérations océanographiques, je vous souhaite un très bon mercredi...

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jeudi 27 mars 2003 à 14h52
Loveboat
Un pari débile aujourd'hui avec Bertrand au boulot. Je chantonne vaguement les paroles de Loveboat, la super série culte de mes 10 ans (qu'est ce que j'aimais ça, les belles robes en mousseline bleue électrique de Julie, les bermudas du commandant Stewbing et l'appareil dentaire de Vicky...) Bref, je chante "Looooove... excites me and youuuuu...." (oui, je sais pas ça doit être le boulot qui me fait cet effet là...) et là Bertrand m'arrête: "Ah oui, là, je t'arrête tout de suite parce que les paroles, c'est pas ça... C'est "Love, exciting and new..." "Bah non, n'importe quoi, je lui réponds, c'est love excites me and you..." "Ah ouais? Tu paries combien?" "Une brève à faire????" "Tenu..."
J'ai donc une brève en rab à me coltiner. Chic.

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mardi 1er avril 2003 à 14h15
Bande de sadiques!
C'est vrai quoi! J'ai un mot de Matt me disant que le fait que je sois au chômage le fait mourir de rire, quant à Lou, elle se gondole de mes histoires avec Antoine... Dites donc, les copains, je m'arrangerai pour que vous soyez prévenus de la date de mon enterrement, parce que là, ça risque d'être une sacrée poilade!

Bon, quoi de neuf sous le soleil parisien? Dimanche, j'ai été faire une pétanque... Ben oui... J'avoue... Avec Jeanne et des copains à elle, ils se retrouvent tous les dimanches pour lancer le cochonnet. Et ma foi, la pétanque se révèle une activité fort sympathique. J'ai même fait plusieurs strikes (mais nan, je déconne, je sais bien que le strike, c'est au hockey sur glace...)! Sans ça, j'ai investi dans les raquettes de ping pong vu que le beau temps est revenu, on va aller se déchaîner avec K... D'ailleurs, la honte, samedi matin. Nous nous levons toutes deux à 8h30 (je suis définitivement du matin...) K. va courir aux Buttes Chaumonts avec sa cop's Inge. Elle me propose de les accompagner. Je décline poliment et m'installe à la terrasse du café en face du square pour lire Libé. Une heure plus tard, je la vois débouler, sautillante, alerte... Devant mon thé et mon journal, je me suis dit que ce serait quand même pas mal que je reprenne une quelconque activité physique...
Justine est venue mater un DVD et m'a bien réconfortée quant aux histoires avec Antoine. C'est vrai, je finissais par croire que j'étais ladernière des ordures... Quant à Jérémy, il m'a tout bonnement conseillé de lui mettre "un bon coup de pied dans les roustons"... Je lui ai dit que ça faisait un peu trop mégère mais pas apprivoisée du tout pour le coup...

Tiens, parlons trois minutes du lecteur DVD. Ben depuis que je l'ai, je passe mes journées telle une moule, à me mater des films à la suite... J'ai commencé avec les Demoiselles de Rochefort. J'adore ce film. Du coup, je ne sais pas sous le coup de quel excitant (thé? coca light? le déhanchement de Gene Kelly???) je me mis frénétiquement à écrire sur ce sujet. Eh ben, le résultat était pas à la hauteur de mon enthousiasme de Serge Daney en jupons... On aurait dit Barbara Cartland sous ecsta (vous noterez que depuis quelques lignes, je fais beaucoup de name-dropping... Je vais donc me calmer fissa...)

Bref, je ne sais pas, cher Lecteur, si tu as vu ce film, mais franchement, il vaut le détour (ça c'est d'la critique minimaliste...)

Hier soir: pot avec Jérémy. J'adore ce type même si nous passons notre temps à nous chercher des noises. Il me trouve fleur bleue, je le trouve cynique. Ce qui nous dissocie fondamentalement, c'est notre vision du couple. Pour lui, l'érosion de l'amour est une fatalité et on se retrouev vite fait bien fait dans les bras de quelqu'un d'autre, l'adultère étant une fin inéluctable tandis que je le saôule avec mes idées de fidélité, d'amour sincère et durable, etc...

Il ricane en m'écoutant, mais je n'ose croire qu'il n'aspire pas aux mêmes choses que moi...

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vendredi 4 avril 2003 à 15h18
I'm not the only one... staring at the sun...
Journée chouette hier malgré les grèves qui ont paralysé la capitale. Rendez vous est pris pour déjeuner avec Alda à Réaumur Sébastopol. Je décide d'y aller à pied (en même temps, ai-je vraiment le choix??? Réponse: non). Sur la route, je croise les profs de SUD, du SGEN et tutti quanti qui vont manifester leur mécontentement, place de la République... Ils avancent sur le boulevard Voltaire au rythme de Yuri Buenaventura: "Né mé quitté pas, né mé quitté pas, né mé quitté paaaaas...." Ca change de "Raffarin démission" ou "Ferry, t'es foutu..."
D'un coup, une bouffée de nostalgie me submerge... Les manifs, ça fait une paye que j'en ai pas faites... Je fais partie des militants qui ont déserté les partis après le 21 avril. Pour dire, j'en ai vraiment honte, je ne m'intéresse plus beaucoup à la vie du pays... Si, il y a quelques mois, je m'étais vue en train d'écrire ces quelques lignes, je me serais mis un coup de pied au cul direct... En fait, entre la politique et moi, comme pour pas mal de militants, c'est une histoire d'amour déçue. On y reviendra peut-être mais il faut laisser passer une certaine amertume. Et j'avoue que j'ai du mal à contenir mon aigreur devant tous ces mecs qui sont venus manifester le 22 en gueulant que le FN c'est mal, alors qu'ils n'avaient pas bougé leur cul jusqu'à l'isoloir au premier tour...

Donc, RV avec Alda devant le Monop'. J'arrive un bon quart d'heure en avance, lui passe un coup de fil pour savoir où elle en est... Au brossage de dents, ce qui me laisse le temps d'aller explorer le stock kookaï en contrebas. En un quart d'heure, j'ai acquis un charmant top, une jupe et une robe... Je sens que le top et la robe laissent Alda songeuse mais elle est trop bien élevée pour émettre des commentaires plus poussés... Elle m'offre pour mon anniv, une bougie ultra jolie. Cadeau qui ravira K. le soir même puisque celle ci sature de vivre dans les odeurs de clope... Et c'est vrai qu'elle sent divinement bon (La bougie, pas K. Enfin si, K sent bon aussi, mlais là n'est pas le sujet du jour...)

Le soleil nous incite à négliger pour le moment les CV et autres lettres de motiv'. Direction Le Marais où l'on flâne. Devant un gâteau soit disant au fromage blanc 0%, Alda arrive à se mettre à dos les deux boulangères.L "Je suis sûre qu'il y a du beurre là dedans..." affirme-t-elle. Les deux se rebiffent. "Ah bah non, hein, ça m'étonnerait bien hein... Parce que moi, j'ai fait un régime, eh ben je mangeais que ce gâteau là..." s'énerve l'une des deux (l'adresse de son diététicien, vite!) Alda persiste et signe. Et à la fin, on assiste à une scène assez comique où deux nanas de 80 ans à elles deux s'excitent sur un gâteau 0% tandis qu'Alda, vaille que vaille, continue de dénoncer cette pub mensongère... Je conseille donc à Alda de ne plus JAMAIS re foutre les pieds dans cette boulange, sous peine de se prendre douze Paris-Brest dans la tronche à peine la porte franchie...

Détour par la librairie Les Mots à la Bouche, spécialisée dans la littérature gay. Je ressors avec deux bouquins sur le sujet, engloutis dans l'après-midi même et plutôt pas mal. A la caisse, le vendeur (que nous avons questionné pendant un quart d'heure sur les bouquins intéressants sur le sujet) nous demandent: "Vous travaillez sur ce thème?" "Euh non, ça nous intéresse..." "Ah bon", répond-t-il un brin surpris. Il doit se dire qu'Alda et moi sommes deux lesbiennes qui se cherchent ou un truc dans ce goût là. Moi, c'est surtout Antoine que je cherche en fait...

D'ailleurs, parlons en d'Antoine ("Ca y est, elle nous en remet une couche, ça faisait longtemps" soupires-tu ô lecteur intraitable...) La veille, K m'informe qu'elles se donnent rendez-vous avec ses copines devant le Sacré Coeur vers 19h30. Si je veux venir, je suis la bienvenue. Je lui dis oui tout en précisant que cela dépendra de l'avancée de mon taf. J'arrive à 19h40... Plus personne. La ponctualité allemande n'est donc pas un mythe. Je me retrouve donc comme une nouille devant cette espèce de meringue gé"ante d'église alors que ça commence à gibouler. Je contourne le Sacré-Coeur, de façon à rejoindre la rue Lamarck. Juste près de chez Antoine. Je sursaute à plusieurs reprises, pensant l'apercevoir. Je serais pas en galère si je le croise... Ca ferait vraiment genre la tarée qui ne s'est pas remise et traîne, désespérée, dans le quartier, le regard hagard, la bave aux lèvres... Les petits enfants auraient peur de moi, je parlerais toute seule en postillonant, et quand la lune serait pleine, je hurlerais "ANTOOOIIINNE!" Les voisins appelleraient les flics. Ils raconteraient mon histoire: "elle est tombée amoureuse d'un gars du coin. Quand elle a su que ce serait pas possible entre eux, elle s'est mise à errer dans le quartier, à l'attendre. Mais enfin, lui, ça fait 30 ans qu'il a déménagé..." Alors, les forces de l'ordre m'emmèneraient à Ste Anne où je coulerai de"s jours heureux, shootée au Valium.

Bon, OK, j'ai un peu extrapôlé. De toutes façons, Antoine, je l'ai pas vu. Heureusement. Juste, ça m'a foutu le blues de traîner là, où, avant, je me rendais avec plaisir, dans la perspective d'une soirée sympa. Je descends la rue Caulaincourt jusqu'à la place Clichy. Je passe devant le cimetière MOntmartre (pensée émue pour François Truffaut...)

Je décide de rentrer à pied chez moi pour me débarrasser de ce cafard. Mais l'enfilade de sex shops et autres cinémas pornos me dépriment encoçre plus. A Barbès, je fonce dans le métro...

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lundi 7 avril 2003 à 12h48
Voisins, voisines
Joli week end, quoiqu'un peu frisquet.

Vendredi soir: dîner entre filles avec Justine, Anouschka, K. et Nora. Le restau colombien près de chez moi. On s'est baffrés comme c'est pas permis en parlant, éternel sujet, des différences entre Français et Allemands... Très très cosmopolite, tout ça... Après trois mojitos (plus le Montbazillac sifflé en apéro),on ne ressemble plus à grand chose... Anouschka arrive (comment???) à se traîner jusqu'aux toilettes sans se vautrer tandis que le reste de la tablée continue à glousser. Elles rentrent avec le dernier métro, tandis que je retrouve Lily à l'Asile (non, non, c'est juste un bar). C'est vraiment un endroit sympa, avec une mezzanine, des fauteuils où on peut s'enfoncer... Sage, je me finis au thé à la menthe, tandis que Lily carbure à la Bud (la sauvage!) Une espèce de Latin Lover se met au piano pour épater ses potes et nous avons droit à une valse de Chopin (du moins, ce que j'ai pu en reconnaître...) jouée avec deux doigts... Sur ce fond sonore digne d'une audition du conservatoire municipal de Jouy en Jossas, nous papotons... Et de quoi peuvent parler deux célibataires, un vendredi soir sur les coups de deux heures du matin??? Je vous le donne en mille!
Lily me parle de Jules, ce mec qui la fait tourner en bourrique depuis plusieurs semaines sans trop lui dire ce qu'il veut vraiment, l'allumant gentiment... Moi, je pense à Antoine mais aussi à Jérémy. La seule nuance: Jérémy me fait pas la gueule, lui. Même, il m'aime bien...

Samedi matin: Je fonce chez Go Sport investir dans les raquettes de ping pong et de badminton vu que le beau temps est revenu... Chic, chic, chic! Pendant que notre linge file à la laverie, nous faisons quelques parties de tennis de table dans le parc (elle n'aime pas trop le badminton apparemment...) Comme quoi, le sport permet de faire des rencontres, nous entamons un double avec deux garçons de ... 12 ans à tout casser qui nous mettent gentiment la pâtée (enfin, relative la pâtée... On a perdu 21 à 15, ça reste honorable...) Epuisées, nous retournons, à la laverie récupérer nos fringues. Mauvaise surprise: une des machines s'est arrêtée. On doit encore poireauter 20 minutes. J'en profite pour finir "La femme de Gilles", excellent roman acheté la veille. Elisa aime son époux, Gilles, de tout son coeur. Sauf que Gilles décide de se taper Victorine, la soeur d'Elisa... Au gré de cette idylle, Elisa devient la confidente de son homme. De "femme de Gilles", elle devient femme, toput simplement. Mais en paiera le prix fort...
Je passe prendre un pot au café du coin. Et là, je papote avec ma voisine du dessus, une jeune, hyper sympa, qui bosse dans les arts plastiques. Nous fraternisons autour d'un café et décidons de nous faire une bouffe dans les plus brefs délais... S'en suit une partie de Badminton acharnée avec Ali, le fils des voisins. On rigole bien, même si le volant a tendance à tomber dans des flaques d'eau saumâtre dont je ne préfère pas connaître l'origine (lavage frénétique des mains pendant 10 minutes ensuite...)

Le soir, Jérémy et Nicolas viennent dîner. On parle ciné, galère de boulot. Ayant fait les courses en 4 è vitesse, la bouffe se révèle assez dégueu. Allez faire une salade italienne, vous, quand on ne trouve ni roquette, ni parmesan frais (remplacés respectivement par de la frisée et de la granna...) Le tout suivi de poulet aux hormones et d'auibergines grillées (cramées devrais-je dire...) Les aubergines, c'est la faute de K. Elle m'a piqué une mini-crise parce qu'elle voulait des légumes. A la base, j'avais prévu des tagliatelle verde au basilic... Heureusement, j'ai sauvé le dessert avec des glaces au Spéculoos, au pain d'épice et au chocolat extra dry made in Picard, tout comme les aubergines d'ailleurs. D'ailleurs, cet enfoiré de Nicolas n'a pas manqué de le faire remarquer habilement... A chaque fois que j'apportais un truc sur la table, il demandait avec une petite voix flûtée de faux-cul: "C'est fait par qui???" Et moi de répondre, honteuse: "Par Picard!" K. accroche bien avec eux même si j'ai un peu peur quand elle commence à leur demander leur signe astrologique (c'est pas trop le genre de la maison...) Mais non, ils répondent et s'intéressent aussi aux conclusions qu'elle en tire (politesse ou amorce de dragouille?)

Dimanche: N'ai rien fait. Café avec JUstine puis goûter à la maison en matant les DEmoiselles de Rochefort. J'en profite pour regarder à nouveau le livre de Camille Taboulay sur Jacques Demy. Ensuite, je regarde Elle et Lui de Léo Mc Carey avec Cary Grant. J'adore Cary Grant. C'est pas comme James Stewart qui a une tronche de paysan du Middle West un peu neuneu... Sur cette comparaison incomparable, je vous laisse...

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mercredi 9 avril 2003 à 17h44
Nouveau jour
Il y a des jours où on se sent gai, des jours où on se sent triste. En ce moment, je ne sens rien du tout, et, quelque part, c'est assez agréable de ne pas penser...

Je relativise... Certes, je n'ai pas d'amoureux, mais j'ai des amis. Je suis censée ne plus avoir de boulot et pourtant, j'ai je ne sais combien d'articles à rendre. Je suis censée ne plus avoir de fric mais je ne me prive pas... Ca va.

Hier: pot avec Claire, jeune journaliste aussi, pour qui ce n'est pas évident tous les jours non plus... Toujours agréable de parler avec quelqu'un qui ressent les mêmes choses que vous, qui veut les mêmes choses que vous au sujet du boulot, qui en a la même conception. Ballade aux Buttes Chaumont, mon parc préféré, tout en cuvette... Quand on s'allonge dans l'herbe, on est quasi à la verticale. Descente à pied sur Belleville qui grouille de monde, comme à son habitude.

J'arrive chez moi. Bosse mollement 30 minutes sur un papier quand Frida, ma voisine déboule pour aller prendre un verre au café qui donne sur le square. J'aime bien Frida. Le truc, c'est qu'il faut suivre quand elle parle. Peut être parce qu'elle bosse dans l'art... Toujours est-il que je lui parle d'un truc, et, qu'au détour d'une phrase, elle me balance "En fer forgé?" Comme je ne vois pas du tout ce que cela vient faire dans la conversation, je réponds "Ben... euh... oui..." Comme ma réponse lui convient, je n'insiste pas trop pour comprendre le pourquoi du comment... Elle me parle de Guston, un peintre américain que je ne connais absolument pas, et, comme c'est apparemment de l'abstrait, difficile de me dire à quoi ça ressemble. On parle en vrac de broyeuse de chocolat, d'Erick Satie, de Klee et de ping pong... Quand je vous dis que les discussions avec Frida faut suivre...

Je rentre chez moi. Gwen me propose de dîner avec elle (elle vient de rentrer de vacances). Juste le temps de mater les infos et de voir que les Américains ont trouvé le moyen à Bagdad de pilonner l'hôtel où résidaient les journalistes occidentaux. On aurait tiré de l'hôtel selon nos amis yankees. Bah voyons... C'est vrai que les journalistes aiment à partir en reportage avec leur kalachnikov... D'autant que personne dans l'hôtel n'a entendu un quelconque bruit de détonation... Je me demande si je pourrais être grand reporter... C'est sûr que c'est le genre de situation qui vous provoque des montées d'adrénaline assez phénoménales. C'est exaltant la peur, le danger, le devoir d'information. Mais à quel prix... Je sais pas ce qui m'a pris, du coup, je me suis entraînée devant ma glace, brosse à cheveux en guise de micro, à faire un commentaire. Air sombre, cheveux ébouriffés (le style grand reporter, ça se travaille...) : "Oui, David, ici, à Bagdad règne le chaos le plus total. L'administration centrale semble avoir été décapitée mais il est très difficile en ce moment d'obtenir des confirmations à ce sujet. Dans les rues de la capitale, une rumeur court selon laquelle les Britanniques auraient enfin pris le contrôle total de Bassorah..." Bon, pour la véracité des infos, on repassera, en revanche, le ton y est.

Dîner avec Gwen, comme d'hab au Bistrot Zinc qu'on adore, à se baffrer de Tomme de Brebis et de St Marcellin.

Aujourd'hui: grosse journée de boulot mais dans la joie et l'allégresse. Avec Bertrand, papier à quatre mains... Mails de Jérémy qui me bombardent en ce moment. Il m'invite à une fête en province fin juin.

Bref, pas grand chose de palpitant en ce moment. si ce n'est une certaine quiétude et la diffusion des épisodes trois et quatre de la série 24 heures chrono ce soir, chose qui me ravit au plus haut point. Je suis devenue addict à Jack Bauer et aux autres membres de la cellule anti terroriste de Californie. Sachant que cette série méchamment bien ficelée ne dure que 24 épisodes, je vais pas me priver. Et ouvrez bien grand les yeux, car c'est certainement la première et dernière fois que je le dis:

MERCI TF1!

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vendredi 11 avril 2003 à 15h59
Il ne faudrait jamais lire Madame Figaro...
Et pourtant, ça, je le sais depuis longtemps... N'empêche, quand j'ai vu à la rédaction, le numéro spécial Mariage, j'ai pas pu résister... Je me suis littéralement jetée dessus. Le summum du comble a été atteint avec le reportage "Une journée dans une boutique Pronuptia"... Délire de tissu ivoire, mères en larmes, copines émues, thon se transformant en canon sous un nuage de tulles... N'en jetez plus! Ca a suffit à réveiller mon côté fleur bleue...
Malheureusement, mon état d'exaltation n'a pas l'air de transcender les autres journalistes... Bertrand a l'air un peu dépassé par mon enthousiasme et le tempère fissa:
"Tu connais le slogan de Pronuptia?
-Ben ouais... C'est "J'ai trouvé l'homme qui va avec la robe de ma vie..."
-Ben voilà, toi, t'as la robe...."

Je décide donc de retourner sagement à mon papier sans plus penser à mes divagations nuptiales... N'empêche, je ne peux m'empêcher d'y rêvasser doucement sous couvert de consultation du JO (le Journal Officiel, hein, pas les Jeux Olympiques...) Pour aboutir à la conclusion, que, c'est pas demain la veille, en fait. Je pense même que mes frangins, au rythme où vont les choses, trouveront leur bonheur bien avant moi... Et, après les visions de mariage, ce sont plutôt celles d'une tatie Aubépine, un chouïa aigri qui viennent s'y superposer. Vous savez, une tatie vieille fille, quoi, avec un petit duvet sympa au niveau de la lèvre supérieure et un gros poireau sur la joue qui vous file des décharges électriques quand vous l'embrassez... Beurk. J'arrête là, c'est vraiment trop dégueu...

Bon, après cette page Société, digne de Femme Actuelle dans ses grands moments, parlons un peu bouquin... Je ne saurais que trop vous recommandez le bouquin de Renate Dorrenstein, "Coeur de pierre", paru chez 10/18. L'histoire d'une famille qui semble unie mais explose par l'arrivée d'un autre enfant... Si mon résumé ne vaut pas mieux que ceux de France Loisirs, je vous assure que le roman détonne par sa finesse à traiter un sujet maintes fois rebattu...

Pas acheté de CD depuis une paye depûis que mon lecteur DVD remplit ma vie (Wouh! C'est beau!Faut que j'envoie un CV à Sony pour leur proposer de faire leurs pubs...) J'ai revu To be or not to be, de Lubitsch, c'est vraiment génial (en plus, y'a pas James Stewart dedans, ce qui ne gâche rien...) Une troupe de théâtre polonaise essaie, pendant la 2nde Guerre Mondiale de déjouer un complot qui vise à démanteler le réseau de résistance de Varsovie. La mise en scène est drôle, intelligente, racée avefc une vraie réflexion sur le totalitarisme et son absurdité (le côté moutons bêlants...)

Anecdote futile, au passage, mais méchamment révélatrice de ma mauvaise foi assumée. Je vais chez le coiffeur (eh ouais, ça arrive!), un type sympa et qui, en plus, coupe pas trop mal les cheveux... La cliente qui passe après moi s'installe à côté de nous: trentenaire, brune très mignonne, bourge un peu pétasse. Alors que je suis en train de papoter avec l'homme qui s'occupe de ma tête (fonction ô combien capitale...), elle s'interpose te commence à l'entreprendre sur ce qu'il va lui faire comme coupe... Déjà, ça, ça m'énerve. Chacun son tour, quoi!!!!! Là, il s'occupe de moi!!!! Bref, elle commence à se la raconter: ses dernières vacances à Honolulu, son taf qui l'épuise ("attachée de presse, tu peux pas imaginer comme c'est crevant...."), une rhynopharingite (orthographe non garantie...) qui la met par terre ("et lundi, je dois parler devant une centaine de journalistes, oh là là, trop duuuuur....")... En plus, elle a un espèce de chien à côté d'elle, sorte de chihuahua ignoble qu'elle bichonne comme si c'était son môme... Bref, elle commence sérieusement à me chauffer... Elle embraye la conversation sur l'Eurobest, finale européenne des vainqueurs des Star Academy du Vieux Continent: "En plus, t'as vu comment elle était sapée Nolwenn??? Ri-di-cu-le!"Mon coiffeur aquiesce et me demande mon avis... Je prends un petit air gêné mais néammoins supérieur (nuance de choix...) et répond en regardant la péronelle: "Oh... Moi, ce genre d'émissions, c'est vrai-ment pas mon truc..." Puis, tranquille, je sors de mon sac le dernier exemplaire du Monde Diplo (je sais pas ce qu'il foutait là mais je le remercie à genoux...) et le feuillette d'un air un peu blasé (genre" la mondialisation, j'ai déjà tout compris, mais bon, je vais pas m'abaisser à lire Gala non plus..."). Silence glacial.

Inutile de préciser que je n'étais pas la dernière à me vautrer devant "Eurobest" et à encourager Nolwenn, aussi fort que me le permettaient mes petits poumons...

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lundi 14 avril 2003 à 17h45
Graisse
Joli titre, vous ne trouvez pas?
Aujourd'hui, je suis allée voir un nutritionniste. Parce que je me dis que c'est trop con, ces quelques kilos en trop qui me bouffent la vie, et, logique, m'invitent à bouffer encore plus...
Bref, j'arrive à son cabinet. Montée sur la balance, mesure (1m64, oh là là, le schtroumpf!). Et, après de savants calculs, j'apprends que... je frôle l'obésité... La boule que je suis avais méchamment les boules... Bon, je pense quand même qu'il a un peu dit ça pour me faire flipper et m'inciter à réagir (cher Docteur, c'est réussi, merci!) Bilan: sortie de son cabinet, j'ai l'impression de n'être rien d'autre qu'un énorme tas de graisse, adipeux, se mouvant péniblement.
Quitte à être parler de ça, allons y carrément (j'espère que les lignes qui précèdent n'ont pas fait rendre leur quatre heures à mes lecteurs potentiels...)
Quand j'étais petite, jusque vers 12 ans, j'étais toute fine. Et puis, un sale prof de maths qui m'avait prise en grippe (remarquez, ça se comprend, j'avais deux à chaque contrôle...) à commencer à me faire stresser. J'arrivais en cours avec un mal de ventre, attendant, toute nouée de trouille, la saloperie qu'il allait pouvoir me lâcher dans l'heure qui suivait. Bref, je devenais méchamment angoissée, un travers qui ne m'a jamais quitté dès lors... Et, bon an mal an, les kilos s'accumulèrent. Je dis pas que ça me faisait super plaisir mais bon, quelque part, je pense que cela me boostait. Je devenais excessive en tout. Je lisais beaucoup, je rigolais beaucoup, je sortais beaucoup... Et je mangeais beaucoup, cela va de soi...
Il a pu arriver de me prendre des réflexions pas agréables dans la figure. 5 ou 6 fois en 10 ans. C'est relativement peu. Peut être parce que, malgré ces kilos, je me sapais avec suffisamment de soin pour que cela ne transparaisse pas trop. Ces kilos en trop sont devenus une partie de moi, même si je le vivais plus ou moins bien. Mes amoureux, cela me confortait dans l'idée que c'était vraiment des gens biens, pour ne pas s'arrêter à ça... Tiens, je viens de me trahir moi même là... Comme si mon physique était un vrai bon handicap et qu'il fallait faire preuve d'une bonté d'âme sans précédent pour s'afficher avec moi... Jamais mes copains ne m'ont fait une quelconque réflexion à ce sujet. Je pense que quand on est conscient de ce genre de "particularité", on s'efforce de comprnser par ailleurs, pour que le garçon soit fier de vous.
Putain, si j'étais née au XVIIIè, la vie aurait été beaucoup plus cool...
Bref, le médecin me fait bien flipper, pour me dire, que, pour être bien, il faudrait que je perde 8 à 10 kilos... Ouais.. Bon, l'obésité, il me semble quand même que ça se joue à plus de 10kilos, non???
Je viens de relire ce que j'ai écrit. Punaise, je me décris comme si j'étais un monstre. Mon Dieu, je vais perdre tous les lecteurs qui m'imaginaient telle une gracieuse sylphide...
C'est ce qu'on appelle tuer un mythe...

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mardi 15 avril 2003 à 18h51
Ma mère, le PS et moi
Rien de bien nouveau sous le soleil depuis hier.
Hier soir, je suis allée dîner avec Gwen dans un restau afghan. Cette fille me fascine par sa propension à ne jamais rester seule plus d\'une semaine. Son nouveau copain, c\'est le type qui lui a vendu sa bibliothèque... Bonb, je sais pas combien de temps ça va durer, mais une chose est sûre: l\'état de célibataire ne la concerne pas plus que ça.
Samedi soir, j\'ai fait une petite fête avec mes amis d\'enfan,ce, profitant de l\'occase que mes parents ne soient pas là pour truster la maison. Comme chaque année, j\'ai été pourrie gâtée même si je constate que le choix d\'un cadeau pour moi angoisse toujours vachement mes amis. Pourtant, je ne pense pas être difficile. Mais bon, apparemment, si... Même Justine, ma meilleure amie, m\'a avouée à plusieurs reprises que chercher un cadeau pour moi était un objet de stress supplémentaire. Elle m\'a confiée avoir arrêté les autres qui, pour le cadeau groupé, projetait une razzia chez Agatha... Fanny l\'a appelée avant de franchir la porte du magasin et a stoppé net en entendant les cris d\'orfraie de JUstine: \"T\'es malade!!! Agatha, elle aime pas du tout!!! Achète lui des crèmouses ou un truc comme ça. Elle adore se mettre des trucs sur la tronche...\" C\'est vrai que les masques, les crèmes, tout ça, c\'est une de mes marottes. Donc, je me suis retrouvée avec un lot de produits Dior et Lancôme... Chic, chic, chic!!! Anna et Lisa m\'ont offert du thé Mariages Frères, mon préféré dans les belles boîtes en métal ainsi que des cahiers "pour tes interviews". Mais ils sont trop beau pour le boulot. Je compte bien les utiliser autrement... Lily s\'est fendu d\'un sac Lollipops top pour l\'été qui a bien plus au journal (pour une fois que je me fais pas chambrer...)

Ce midi: shopping avec Gwen pour se changer les idées. J\'ia investi dans une paire de chaussure pour cet été, et (là, j\'ai un peu déconné) une jupe Comptoir des Cotonniers avec des noeuds pour la nouer (logique!) sur le côté. Noir, comme il se doit, ma couleur préférée. Et puis, comme disait Françoise Giroud, \"le noir, c\'est la couleur de l\'élégance...\" Bien d\'accord avec toi, Françoise...

Mini engueulade avec ma mère hier soir (oui, je sais c\'est pas très chronologique tout ça...). Je l\'appelle vers 21h30 du journal pour lui demander un truc: \"T\'es où là?\" me demande-t-elle. \"Ben au journal...\" \"QUOI?????? Non, mais franchement Aubépine, faut que t\'arrêtes là! A 21h30 et encore au boulot! Tu vas arrêter ta vie de bonne soeur un jour ou non??? Je sais que t\'as besoin d\'argent, mais quand même!\" Ma mère ne comprend pas que, quand on a un papier à finir, eh ben, on prend le temps qu\'il faut et que j\'aime bien être au journal quand il ne reste plus que une ou deux personnes. On bosse mieux. Et puis, j\'aime mon travail... En plus, une vie de bonne soeur, faut pas déconner quand même!

Ce que sous-entendait ma mère par ces réflexions, c\'est \"en plus tu vas pas te trouver un mec comme ça...\" Elle ne l\'a pas dit, mais c\'est comme si la phrase clignotait en néon rouge au dessus de sa tête... Plutôt que de m\'énerver (de toutes façons, j\'ai horreur de m\'engueuler avec ma mère ce qui fait que je m\'écrase systématiquement...), je lui dis calmement au revoir. Mais dans ma petite tête, ça bout comme une cocotte-minute.

Marianne m\'a proposée de partir avec elle à l\'université du PS, cet été à La Rochelle. Je pense que je vais accepter. Ce sera un bon moyen de renouer avec la politique dont je me contrefous dangereusement depuis près d\'un an...

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mercredi 16 avril 2003 à 14h26
Fière
Soucis avec le trésor public qui me réclame une somme que j'ai déjà payée il y a des années. Tentatives d'explications avec une dame des impôts. Explications que je n'aurai pas, et pour cause, mon problème "ne relève pas de mon service" me répond-t-elle, fort peu amène. Cela ne m'agace même plus. Ca m'épuise et je n'ai aucune envie de batailler en ce moment.

No, ma copine japonaise, me bombarde de conseils via des mails fleuves depuis Tokyo. Selon elle, il serait bon que j'ai une explication avec Antoine afin de dissoudre tous les malentendus et que nous repartions sur les bases saines. Elle a raison et j'aimerais le faire si plusieurs choses ne me retenaient pas. D'abord, la peur de me faire envoyer bouler et de m'apercevoir qu'en 5 mois, Antoine m'a complètement zappée de sa vie. M'apercevoir donc, que je n'ai été qu'une amie de circonstance, quand ça n'allait pas trop pour lui et qu'il avait besoin de quelqu'un de disponible. Deuxième chose qui me retient, plus ou moins en rapport avec la première: Et s'il me détestait, résultat de mois de malentendus, de non-dits, d'incompréhension? Pas envie, en ce moment, de savoir que quelqu'un me méprise. Dernière chose: je ne suis pas sûre d'avoir envie, encore une fois, de provoquer la discussion, comme si j'étais la seule de nous deux pour qui cette amitié ait de la valeur. J'aurais l'impression de mendier.

Quand j'expose à Math ce dernier point, la réponse ne se fait pas attendre: "Tu es trop fière, Aubépine. De toutes façons, c'est de famille ça: chez toi, vous êtes des gens fiers." Pas faux, et j'ai la faiblesse de prendre la remarque comme un compliment. Evidemment, cela veut dire que nous sommes vite piqués dans notre orgueil, mais cela veut dire aussi qu'on essaie de se comporter avec droiture, en ayant au minimum recours aux autres, en s'appuyant sur nous, sur ce que nous sommes capables de faire. Si Math parlait de cette fierté là, alors oui, chez moi, nous sommes fiers.

Et je suis fière de la fierté des miens. De mon grand-père, fils de mineurs, devenu polytechnicien. Il lit le latin, l'Énéide dans le texte. Se passionne pour les sciences (il est chimiste de formation), les langues, la musique, la littérature. Il est très engagé politiquement dans sa ville. Nous ne sommes pas du même bord, mais même ses opposants, dans la municipalité louent son honnêteté politique et sa force de travail.

Fière, je le suis ausside mon autre grand-père, médecin, dont les patients me parlent encore avec beaucoup d'émotion. Quand on l'appelait, à quatre heures du mat' parce que le petit dernier avait une angine, il y allait fissa. Il passait faire les vaccins aux enfants, tard dans la nuit, afin qu'ils dorment au moment de la piqûre et que cela ne leur fasse pas mal. Sa clientèle le bouffait, le poursuivait, week end et jours fériés. Mais il aimait son métier, alors, malgré les hurlements de ma grand-mère, quand un enième coup de fil venait déranger le déjeuner dominical, il repartait auprès de ses malades. Il est mort trois jours après ma naissance. De fatigue, de maladie. On dit toujours que les cordonniers sont les plus mal chaussés. Il faut croire que les médecins sont les plus mal soignés.

Je suis fière de mon père, d'une modestie à toute épreuve et à l'immense culture dont il n'aime pas faire état en public. Je suis fière de ma mère pour qui c'est si simple d'être heureux si on ne se prend pas la tête avec ces 46 000 vétilles qui vous polluent l'esprit et l'éloignent de l'essentiel. Je suis fière de mes frères et soeurs, parce que ce sont des gens biens, généreux, enjoués, qui savent transformer les repas familiaux en joyeux bordel où on se brocarde les uns les autres pour faire rire le voisin.

Il y a le péché d'orgueil. Mais pas le péché de fierté...

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