Les mémoires d'une jeune femme frondeuse
Image


WARNING

Ceci est un journal intimo public ce qui peut être explique bien des choses mais sûrement en rend d'autres nettement plus obscures.

Certains faits ont été volontairement passés sous silence, d'autres modifiés pour des raisons d'anonymat ou de cohérence et quelques uns, sont le fruit d'un délire purement Topakovlien.

Lecteur, tu n'es pas au bout de tes peines....Mais dis toi que pour moi, c'est pire

nb1: j'oublie la moitié de ce que j'écris, je ne vous en voudrais pas d'en faire autant.

nb2: Lecteur j'en appelle à présent à ton indulgence, fais fi de ma syntaxe désastreuse

Bref je vous conseille de partir.
Tout ceci est affreusement compliqué.

AnnuArt: le portail culturel et webzine d'actualité sauce piquante qui cultive sa différence...
http://perso.club-internet.fr/fabienma/annu-art


http://www.biographesdunet.net

http://www.annublog.com/


< <http://www.ringsurf.com/netring?ring=ParisBlog;id=303;action=prev>
? <http://www.ringsurf.com/netring?ring=ParisBlog;action=rand>
ParisBlog <http://www.parisblog.fr.st>
* <http://www.ringsurf.com/netring?ring=ParisBlog;action=list>
> <http://www.ringsurf.com/netring?ring=ParisBlog;id=303;action=next>

carlafrondeuse@yahoo.fr

Ceci est une archive du journal et non pas le journal lui-même.

Haut de la page

mardi 11 mars 2003 à 12h11
Ecrire, toujours écrire, même quand on a rien à en dire
Tentative d' « adjectivisation » de ma délicieuse personne

inconstante
infidèle
surprenante
drôle
attachante
parfois époustouflante
rieuse
moqueuse
charmeuse
divine
contrariante
excessive
vive
intelligente
souvent stupide
traîtresse
jalouse
exaltée
amoureuse
douce
violente
sensible
féminine
intransigeante
excessive
indépendante
folle et heureuse
lunatique
individualiste
égocentrique
généreuse
narcissique
ambivalente
voire ambiguë.

Haut de la page

mercredi 12 mars 2003 à 13h09
Alice : Retrouvée une amie d'enfance et découvrir que les mythes ne resistent pas à la réalité
Je me souviens d'une enfant blonde, fière parfois prétentieuse, brillante et dure, d'une musicienne douée et d'une danseuse légère, d'un corps long et fin, d'une petite fille que j'aurais souhaité être tant tout autour d'elle paraissait évident.

Elle se souvient d'une enfant brune aux cheveux longs et épais, harmonieuse, intelligente et insaisissable, une danseuse aux mouvements sensuels et fluides, d'une musicienne sensible, d'une petite fille qu'elle aurait souhaité être tant tout autour d'elle paraissait évident.

Aujourd'hui, hier, nos retrouvailles.
Et découvrir soudain quelle chance j'ai d'être ce que je suis, non pas en opposition de ce qu'elle est, mais simplement parce que c'est moi et que je ne pourrais pas être autrement, que je ne voudrais pas.

_______________________

Le plus curieux à l'entendre parler de notre enfance et de moi: j'étais déjà ce que je suis, n'appartenant qu'à moi même, mes désirs, mes rêves.

J'étais heureuse. Je le suis toujours.
Et libre.


Alors j'ai eu envie de partager. Partager cette vie que je ne reconnais pas toujours, que je comprends si peu, de l'écrire au jour au jour le jour.

Des raisons que l'on évoque parfois pour expliquer le pourquoi du comment...

Haut de la page

jeudi 13 mars 2003 à 13h15
Mon amoureux : Comment je me suis disputée avec Armaury, ou l'on acquiert la certitude qu'il existe une certaine fatalité
Résumé des épisodes précédents: discussion dominicale et claquage de porte

Un dimanche.
Un dimanche qui avait mal débuté : nous nous étions couchés tard, des amis étaient passés chez moi, nous avions beaucoup bu et à vrai dire j'aurais préféré me réveiller seule.

Mais ce matin, il y avait indubitablement deux individus dans mon grand lit .

Moi comprise naturellement.

Conséquence inévitable de cette délicate situation......

Exemple de dialogue de sourds qui n'ont pas perdu leur langue

"bonjour toi"

Je vous présente Amaury, mon amoureux du moment, qui ne se doute pas un seul instant de mes sombres pensées (1). Il a 29 ans, il est libraire, c'est un intello qui porte des lunettes, écoute de la musique expérimentale et estime que le supplément du monde des livres est d'une nullité rarissime

"salut"
La petite brune là avec les cheveux en bataille, des cernes violettes et un air d'héroïne aux prises avec de terribles dilemmes existentiels, c'est moi.

et voici l'improbable dialogue que nous allons avoir....


"Amaury, tu as prévu quoi pour aujourd'hui?
l'air de rien, je me renseigne, parce qu'il a tous les signes distinctifs du félin qui élit domicile sous la couette,

"je suis libre comme l'air mon amour, comme je repars samedi en mission je me suis débrouillé pour avoir du temps libre pour toi chérie"

Il est touchant quand il dit ça. Presque un peu trop.
Et moi je me sens déjà affreusement coupable.

La conversation s'engagent mal. La situation me paraît périlleuse.
C'est qu'Amaury est un chic type.


"Mais hum oui, hum, Amaury? je dois déjeuner chez mes parents"
Je sais, l'excuse est bidon. Je n'ai pas toujours des explications délirantes sous la main, je suis humaine !

"un dimanche?"
Là je le sens franchement sceptique, pas vous ?

"oui parfaitement, tout le monde fait ça tu sais"
Après tout, je ne suis pas si différente des autres...

"toi jamais"
Les libraires intellos sont toujours implacables et Amaury est un paradigme du genre.

Que faire ?
Se taire.
Un silence.

Changement de service.


" et bien aujourd'hui si, mon père m'a invité à un brunch"
Na.
C'est un peu plus crédible non ? Genre ex 68ards embourgeoisés.

"présente moi"
Ça pour le coup, c'est bourgeois ! Et il est très sérieux quand il me demande ça. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il insiste pour se faire supplicier par mon père

"mes parents? Armaury! présente moi les tiens d'abord"
Na na nère.

Je me sens déprimée tout d'un coup. Combien de fois avons nous déjà eu cette discussion ?

"je te l'ai souvent proposé"
Le voilà impitoyable maintenant. Mais il n'a pas le physique de Clint Eastwood <http://www.clinteastwood.net/welcome.html>. Non c'est plutôt le style torturé limite gothique. Marilyn Manson <http://www.marilynmanson.com/> ? Non plus.
Entre Marilyn Manson et Clint Eastwood, vous voyez le juste milieu ? C'est lui.

"écoute, ça n'a rien à voir avec toi mais tu sais que j'ai besoin de mon espace...."
Voilà, maintenant mes explications embarrassées...Il sait très bien que je déteste dire non (parce que je déteste qu'on me dise non. « Ne fais pas à autrui... », à quand la joue gauche ?).

"oui Carla....encore le fantôme de X, j'en ai assez"
Il soupire, il compatit, il geint un peu, je crois.

A ce moment tout s'accélère,

"Amaury, pardon, c'est la fatigue, j'ai les idées noires, je suis irritable. Il vaut mieux que tu partes"

"mais je t'aime aussi comme ça Carla; je veux tout avec toi, mon amour ne varie pas selon tes humeurs"

(attention ce qui va suivre est un exemple type de ce genre de dialogue)

"j'ai besoin d'être un peu seule"
"si nous vivions ensemble Carla?"

(un classique du genre)

« Amaury; c'est trop tôt je ne me sens pas capable de.....
"pas capable d'aimer?
" ce n'est pas ça, tu es injuste
"tu ne m'aimes pas vraiment
"j'ai un autre rythme, Amaury
"tu ne veux pas t'engager"
"tu as raison pas comme ça, pas encore, je retrouve à peine mes marques...
"ok je me casse


Je ne l'ai pas retenu. J'étais mal. Et triste. Il a laissé la porte ouverte quand il est parti.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Je me suis remise au lit, j'ai allumé l'ordinateur, consulté mes mails.
Et mon horoscope.

"Dimanche: évitez tout contact avec l'espèce humaine, si ce n'est pas possible, n'engagez absolument pas de discussion sérieuse qui risquerait de mal finir"

Merci pour l'info. Comme quoi il y a des fatalités auxquelles on ne peut pas échapper.

Haut de la page

jeudi 13 mars 2003 à 14h16
Petit mot sur la table de la cuisine, où l'on évoque le pardon
Amaury,

Mes désirs naissent en dehors et au delà de toi, est ce que cela veut dire que je ne t'aime pas ou pas assez?

Peut être.

je ne laisserais plus jamais un homme me manger toute crue.

Tu dis que je suis une femme fatale parce qu on ne peut que m'aimer passionnement.

Peut être.

suis je vraiment responsable de l'amour qu'un homme peut me porter?

Armaury, je te demande pardon, mais tu le sais déjà: je ne resterai pas si tu l'exiges.

ta bien mal aimée

Haut de la page

lundi 17 mars 2003 à 19h32
Ce soir
mes débuts dans l insoutenable légéreté de l'être; tristan à nous deux

Haut de la page

mardi 18 mars 2003 à 11h53
Où l'on s'aperçoit qu'il ne suffit pas de s'appeler Tristan pour pratiquer le "fin amor"
ou De l'infidélité comme technique de rupture, illustration du syndrome don juan au feminin)

Le leitmotiv du beau Tristan:
"sexe et coolitude"

Nous nous sommes rencontrés la première fois il y a moins de trois semaines. Il me plaisait, oui il me plaisait, je lui plaisais forcément puisque seul le sexe l'interesse et qu'il l'assume sans complexe.

Mais c'eut été trop simple. Et j'ai trop de plaisir à l'espeglierie.

Et puis ou irions nous si nous cedions systematiquement à la premiere tentation venue?

(d'autant que je vivais une très jolie histoire avec Armaury à ce moment précis)

Alors je lui ai dit que je ne couchais pas. Que je detestais le sexe. Que les seuls hommes qui trouvaient grâce à mes yeux étaient les homos, les hommes séniles et les moins de 18 ans justement parce que le sexe était inenvisageable avec eux. ça l'a fait rire. Avec mon petit corps de latino comme il dit, ca lui semblait un discours improbable. Forcément. Mais il n'a pas insisté.

Parce que comme il dit "keep easy, pas de pathos dans ma vie".

Et puis Armaury a recommencé à me parler d'amour. Pire nous nous sommes disputés mechamment.

Jusqu'à sa phrase fatale:
"tu n'es pas capable d'aimer alors?"

Mais bon sang! ce qui est important c'est le bonheur qu on a ensemble non? dire je t'aime, c'est si simple et j'aime tant de choses, j'aime les fleurs, le bleu du ciel, ma boulangère...

Est ce que cela ne suffit pas? Faut il toujours envisager l'avenir plutôt que de vivre le présent? doit on se déchirer pour de simples mots dits dans un moment de fatigue?

(séquence émotion)

Dire qu'on m'a fait croire pendant des années que les hommes étaient des brutes, obsédés et anti romance.

Je ne connais que des hommes amoureux.

Je m'embrouille dans mon propos.

Hier Victoria me disait que c'est ce dont elle rêve: des hommes amoureux. Et là messieurs je me dis que vous êtes stupides ou hypocrites. Après tout c'est facile de vouloir tout d'une femme qui n'est pas prête à abandonner sa liberté au nom de valeurs totalement dépassées. Il y a un tas de filles qui ne demandent que cela, pourquoi toujours vouloir épingler les papillons? Ils sont tellement plus beau en liberté...

je ne veux que des moments heureux, ou pas d'ailleurs, mais de respect, de partage, et surtout que ce soit toujours un choix et pas une habitude, pas un carcan. Je ne veux pas briser de coeur, juste donner du bonheur, le bonheur de l'instant.

Alors j'ai rappelé Tristan.

et....

Haut de la page

mardi 18 mars 2003 à 15h37
Où l'on note quelques constances dans les pratiques de l'amour en occident
" Au Moyen-Âge, au XIIe siècle, naquit l'amour courtois ("fin amor" en occitan), un genre littéraire dont la naissance est attribuée au troubadour Guillaume IX d'Aquitaine.(4) On y aborde des thèmes comme la sublimation de la femme, les passions chevaleresques et vaillantes et bien sûr la courtoisie. Des poèmes et chanson provenant de cet amour courtois, mettant en scène la dame que les troubadours vénèrent, vint le roman courtois. Ces derniers mettent en scènes des exploits de chevaliers et des aventures amoureuses. Tristan et Iseult est un de ceux-là, il suit certaines règles de l'esprit courtois de l'époque. Donc, dans ce récit, le mariage est arrangé, la dame est toujours unique et parfaite, le chevalier présente les qualités que requiert le droit d'être dans cet amour, etc. Mais plus souvent qu'à son tour, ce texte ne respecte pas les règles et préceptes de l'amour courtois. Plusieurs passages du roman s'apparentent davantage à d'autres écrits de la même époque (dits, fabliaux). À l'époque, la dame n'est pas supposée avoir de parole et de voix propre. Elle doit être passive et son pouvoir n'est que symbolique. Tristan et Iseult ne respecte pas toujours ces règles de l'amour courtois.
. " Isabel Millaire


Comment Tristan et Carla réinventèrent l'amour courtois "

Lundi soir, au coeur du quartier latin, dans un appartement sous les toits.

" je peux t'embrasser ? "(1)

Voilà une question qui me perturbe toujours, surtout quand elle vient d'un homme qui me plait "visiblement". Mes signaux ne sont ils pas clairs ? cela fait 2h que je suis là à faire l'idiote . Nous sommes assis sur son canapé, il m'a montré quelques un de ses documentaires (2), nous avons discuté, j'adore déjà le titiller.

" Tristan, pourquoi tu me poses la question ? "
" Parce que je veux être sûr que tu en as envie, bébé (3) "
" ca ne se voit pas ce dont j'ai envie ? "
" oui et non, tu es ambiguë, cela dit, cela donne encore plus envie de t'embrasser "

S'en suit une discussion absurde dont j'ai le secret qui aboutit à cette phrase summum de mon art du dialogue

" d'accord pour un baiser mais sans la langue "

Il a posé ses lèvres sur les miennes. J'ai glissé ma langue entre ses babines (4)

Je me suis éclipsée au petit matin , un dernier baiser sur son front endormi ; je me sentais légère, vivante, mais pas fébrile.
Rentrer dans ce petit bar de la montagne ste G
Prendre un café au comptoir
Ecouter les gens parler
Apprendre que ce n'est pas encore la guerre
Regarder dehors les autres, plus pressés
Sourire a toutes ces inconnues que contient une journée.

__________________________
Notes

(1)C'est difficile un premier baiser. Ça ressemble toujours à une toute première fois, un instant suspendu, d'incertitudes prometteuses
Accepter un étranger dans sa bulle.
Se laisser capturer et saisir.

(2)Je l'avais prévenu, je veux bien voir tes doc. mais ne me demande pas mon avis ensuite, je te dirais que c'était super de toute façon
Lui rieur : pourquoi ?
Moi : traumatisé par mon papa et ma belle mère qui des qu il font un nouveau film m'en impose le visionnage. En soi ce n est pas si désagréable mais quand ils s'assoient, mon père a droite ma belle mère a gauche et observent chacun de mes mouvements durant la séance, c'est une pression effroyable !

(3) j'ai honte oui j'ai honte mais j'adore qu'il m'appelle bébé avec sa voix grave et chaude, douce….hum et aussi quand il ronronne de désir

(4) un délice. Quant au reste il appartient déjà à une autre histoire qu'il m'est impossible de relater ici

Haut de la page

mardi 18 mars 2003 à 16h12
Conversation avec Theobald, où l'on s'aperçoit qu'il ne suffit pas d'être prof de philo pour comprendre les méandres de la nature humaine ( et spécialement féminine)
Theobald, 35 ans prof de philo ne comprend pas ce que je lui raconte autour d'un cocktail dont lui seul à le secret

-écoute n'importe quel mec normalement constitué se proposerait de coucher avec toi si tu lui demandais
-mais non c'est différent. Tristan me plait, il me respecte, il respecte mes désirs, mes envies, et quand je suis avec lui je suis certaine que c'est uniquement parce qu'il aime bien que je sois là. Je n'ai pas besoin d'être exceptionnelle, juste moi
-mais tu es spéciale, c'est un fait
-non justement, et puis j en ai assez d'être spéciale ; on discute, on fait l'amour, il ne me pose pas de question, je me sens totalement libre, de partir, de rester, de me taire, ou de dire des bêtises
-et le sexe ?
-c'est bien mais je suis une cérébrale, ça ne peut pas être aussi bien qu'avec un homme pour qui j ai le frisson amoureux. C'est étrange, je ne ressens vraiment rien pour tristan. Je me sens bien avec lui, je me sens femme et petite fille. Il peut être très tendre ; je n ai jamais connu cette absence de sentiment tu sais comment je suis…
-oui tu tombes vite amoureuse et tu te lasses aussi vite
-ce n'est pas de ma faute si les hommes sont décevants !
-Carla !
-Tristan n'a pas besoin de me posséder
-Tu es naïve, c'est épatant ! et Armaury ?
-Armaury m'aime trop
-Trop !
-Oui trop pour m'aimer vraiment
-Tu dis n'importe quoi !
-Mais non : il aime une image, une Carla inventée de toutes pièces pour lui
-Non je crois que tu te trompes
-Je dois sans cesse être à la hauteur de ce qu'il imagine de moi, je dois toujours être hors norme (1)
-Tu l'es
-Non, enfin peut être que oui mais pas comme ça
-Tristan t'as dit que tu étais normale ?
-Non mais...
-Tu vois
-Argh !!!!!!!

Est ce que quelqu'un me comprend ?

(1) comme avec mon Papa

Haut de la page

vendredi 21 mars 2003 à 18h03
Balthazar, ou les circonstances tragi-comiques de mon second baptême
Lorsque nous avions 17 ans, Balthazar (1) s'inspira de mes (més)aventures pour créer un personnage (2) de bd et autres romans feuilletons : Mirabella, femme fatale et fatalement dangereuse, diabolique et assassine ; la belle et cruelle étant assisté dans ses méfaits par le Vicomte de C (Balthazar lui même).

(sur la couverture de l'album on voit Mirabella avec un look à la Marlène Dietrich rayant le nom d'un amant sur une liste, un couteau ensanglanté et un corps inerte d'homme à ses pieds, un téléphone des années 50 sur une petite table et son fidèle chat aux airs de félinité légèrement perverse qui semble attendre quelque ordre de sa maîtresse)

Même rétrospectivement, l'histoire a bien vieilli et épingle avec une acuité étonnante la petite bande que nous formions à l'époque.

Genèse d'une œuvre, où l'on découvre que les adolescents lisent parfois trop de romans

Présentation des acteurs du drame et autres personnages fantaisistes (3)

En seconde, nous formions une petite bande digne d'une série d'Aaron spelling pour public averti ; il y avait en un mot comme en huit:

Godefroi, grand blond qui se donnait des airs de rebelle ténébreux mystérieux.
Constant, le musicien farceur
Mariam qui a trop lire Balzac et Laclos avait pris un goût excessif pour les intrigues mesquines mais je ne le savais pas encore (pourtant Balthazar m'avait prévenue)
Babeth militante gauchiste, insoumise et pourtant chouineuse (
Oscar, grand manipulateur devant l'éternel
Vania, vrai romantique rêveur
Balthazar, intellogogo, déjà acteur dans l'âme, membre actif de l'oulipo, futur pataphysicien si il n'était devenu acteur
Maxence, beauté brune et légèrement efféminée

Au début de l'année Maxence et moi tombions amoureux ; Mais très vite nous préférâmes les liens d'amitié pour des raisons qui paraîtront évidentes aux lecteurs de la note (4).
Quasiment instantanément, Mariam tomba amoureuse de Constant. Mais Constant préférait la musique aux femmes phalliques. Ce fut alors de Godefroi qu'elle s'épris, hélas sans retour car Godefroi la préférait comme amie (5) . Elle ignora Maxence trop délicat pour sa poigne de fer et se méfia toujours de Balthazar.
Parallèlement, Vania brisait le cœur de ma meilleure amie Olga, le temps d'une coucherie et se brouillait avec moi sans que je comprenne pourquoi, tandis qu'Oscar m'avouait qu'il ne comprenait pas pourquoi je lui avais toujours préféré son meilleur ami, en l'occurrence ce même Vania (6).
Conjointement, Babeth, jamais à cours d'idée pour se prouver qu'elle était différente des autres et définitivement particulière, se pris de passion amoureuse et littéralement sexuelle pour ma personne sans que je sache jamais comment elle avait pu concevoir une idée aussi saugrenue dans le contexte de l'époque.
Quant à moi je servais de muse à Balthazar et Constant qui passait tout leur temps libre chez moi dans une joyeuse insouciance.

L'année passa. L'été pointa son nez au dessus du jardin du Luxembourg. Et Constant et moi tombions amoureux sans même nous en apercevoir tant nous avions pris l'habitude de la présence l'un de l'autre ;

Un soir tout le monde s'aperçut que notre belle amitié avait pris la tangente et c'est là pour ainsi dire que tout se détraqua.

Le lendemain, Mariam prétendit avoir besoin de me parler. Nous avions rendez vous dans un bar à Montparnasse. Elle m'attendait là avec Oscar, très dignes tous les deux. J'étais surprise mais nous étions amis non ?
Et bien non.

" Carla est ce que tu te rends compte ? es tu inconsciente ? "

Mais de quoi s'agit il ?

" Tu es vraiment une garce "
ah ? flûte j'ai encore raté un épisode

" Godefroi est amoureux de toi ; te rends tu compte que c'est le meilleur ami de constant ? "

Mais qu'est ce qu'ils me racontent ? Godefroi ne m'a jamais parlé d'amour, ni à Constant d'ailleurs, Constant et moi n'avons aucun secret.

" tu as brisé le cœur de Vania "

Quoi ? mais non c'est lui qui a brisé le petit cœur d'Olga ! nous n'avons jamais été autre chose que des amis !

" même moi, j'avais un faible pour toi "
Oscar dragueur silencieux et parfait exemple de fatuité

" Babeth se consume pour toi "
ah ça je n'y peux rien quand même !

" et j'aime Antoine ! "
Mariam, et bien moi non !

" tu es trop légère ! "

A ce stade je suis partie

(cette histoire nous a tout de même occupé jusqu aux grandes vacances avec reglement de comptes et tout le tralalalala)

et c'est ainsi que Balthazar imagina ce fameux personnage de femme fatale et ceux qui l'entourent.

Pour me consoler et me faire rire.

Mais pourquoi je raconte tout cela ?

Pour la suite pardi !

(1)mon meilleur ami encore aujourd'hui, amitié à part, exceptionnelle et savoureuse
(2)à mon image physique et allégorique
(3)J'avais aussi une autre bande d'amis, gardée du collège et curieusement uniquement constitué de garçons, Anthelme, Joris, Aaron, Michael et Jérémie, auquel s'ajoutait mes deux meilleures amies (encore aujourd'hui), Olga et Amandine
(4)j'eus la chance comme avec Balthazar d'être la première au courant de son homosexualité
(5)ce qui selon moi était une erreur , ils étaient parfaitement fait pour s'entendre à tout point de vue
(6)la boucle est bouclé

Haut de la page

vendredi 21 mars 2003 à 19h07
Femme fatale ou fatalité féminine
J'avais presque oublié cette histoire, celle de Mirabella, femme fatale et c'est tout à fait par hasard (ou destinée ?) qu'elle est revenue au goût du jour dans mes conversations avec Balthazar.

Nathalie, ou la démonstration que les psys sont souvent plus tordus que la moyenne

Nathalie est une amie d'Armaury : la quarantaine florissante, mariée à un ingénieur du son de théâtre, une fille de 16 ans, huitième merveille du monde, évidemment. La parfaite petite bourgeoise, bien sous tout rapport : intelligente, drôle, cultivée, vote à gauche, bonne épouse, bonne mère .
Mais derrière ce portrait lisse, s'agite une autre femme, adultère et qui plus est multirécidiviste, un brin manipulatrice, une séductrice de talent vu son physique qui ne prête pas a priori a ce genre d'exercice.
Or donc un soir il y a déjà quelque mois (1), Armaury m'invite à un dîner mondain chez lui, une dizaine d'invités, tous plus ou moins des intimes. On me présente, oui c'est moi Carla tralalala, le repas se passe plutôt sous de bons hospices (de ceux qu on oublie une fois passé même si ils sont agréables), le vin est bon et abondant.
Je trouve Nathalie sympathique, c'est notre première rencontre. Elle est venue sans son mari, mais Armaury m'a déjà parlé d'elle (2). Elle me fait rire, elle a le sens de la repartie et surtout sait rester très naturelle. Un peu plus tard, elle me prend en aparté sur un coin de canapé

-Carla, dis moi, tu ne connaîtrais pas Lothard L par hasard ?
-Si, mais je ne l'ai pas revu depuis longtemps
-Je sais
-Ah oui ? mais pourquoi tu me demandes ça ? c'est un ami à toi ?
-Un ex, un ex que nous avons en commun
-Ah (3)
-Le monde est petit
-Oui
-En fait je l'ai connu juste après votre séparation
-Oui ?
-Et il m'a beaucoup parlé de toi, en fait il ne parlait que de toi, Carla dit ça, Carla pense ça, Carla habite là, Carla fait l'amour comme ça
-Désolée, je ne savais pas qu'il avait autant fixé sur moi
-Il était persuadé d'avoir tout gâché
-Non, nous n'aurions jamais du nous rencontrer simplement
-Je crois que tu représentais pour lui la princesse inaccessible du conte de fée
- tu délires là Nathalie, tu es restais longtemps avec lui ?
-Je suis mariée
-Je sais
-Non pas très, un jour il n'a pas rappelé
-Ce n'est pas plus mal, ce type n'en vaut pas la peine
-Mais quel corps !

A suivi toute l'histoire de leurs relations auxquelles jétais semble t il et bien malgré moi, intimement liée ; j'étais surprise, un peu choquée qu'une femme de cet âge accepte ce type de relation avec un homme plus jeune mais après tout, ca m'était assez égal. Le seul moment ou j'ai tiqué c'est quand elle m'a dit
-tu sais Armaury est juste un ami, je n'ai jamais été attiré amoureusement par lui
Nathalie, d'une grande bonté

-je ne m'en suis jamais inquiétée
Carla, mielleuse

Le sujet était clos.

Cela dit quelques jours après dans un resto chinois, Armaury me rapportait une toute autre conversation…

-Nathalie t'aime beaucoup mais elle m'a prevenue contre toi
-Oui ?
-Elle pense que tu ne peux pas t'intéresser à un type comme moi (5)
-Elle pense ce qu'elle veut
-Et que tu es dangereuse, une sorte de femme fatale
-(rire) qu'on me trouve un peu folle, je veux bien, mais fatale !
-et dangereuse
-Armaury, qu'est ce que tu en penses ?
-Qu'elle a peut être raison
-Qu'est ce que nous faisons là ?
-C'est une part de la fatalité (sourire)
-Elle est culottée tout de même, elle ne sait de moi que ce que Lothard lui a dit, elle fantasme souvent sur les gens comme ça ?
-Parfois ça lui arrive, c'est souvent amusant
-Peut être, mais je ne suis pas dangereuse, je ne demande pas même que tu m'aimes Armaury
-Je sais
-Tu sais aussi que je suis amoureuse de toi ?
-Oui
-Qu'est ce qu'on fait alors ?
-Ca n'a plus d'importance, tout est déjà joué, ma chère veuve noire

Nous avons ri. Mais des souvenirs d'adolescence ont commencé à faire surface.
En rentrant j'ai appelé Balthazar

-Balthazar ?
-Non c'est Gio, Carla, tu es impossible
-Pardon Gio, c'est une urgence !
-(rire) tu as de la chance il est juste là
-Balthazar ?
-Oui carla ? quelle catastrophe menace ton monde intérieur ce soir ?
-Tu te souviens de Mirabella ? (4)
-Oui bien sûr, tu as peur que je devienne Alzeimer ?
-Balthazar ! est ce que tu crois que je suis une femme fatale ?
-Oui absolument, parfaitement, catégoriquement, mais je suis à l'abri de tes charmes, quoique, regarde l'heure, et je réponds encore à tes questions
-Balthazar non tu as tords !
-J'ai raison et je t'aime, tu veux venir dormir à la maison ?
-Oui ! Gio ne va pas râler ?
-Gio rêve d'avoir un enfant, tu nous serviras de cobaye
-J'arrive

Vous me direz quel rapport avec le reste ?

(1)Armaury me faisait encore la cours
(2)Nathalie a choisit Armaury comme confident de toutes ces frasques
(3)Lothard, nous avons été quelques temps ensemble jusqu'au jour ou je me suis aperçue qu'il vivait avec une autre, j'en ai profité pour le quitter mais alors il s'est mis en tête de tout laisser tomber pour me rejoindre. J'ai dit non, à cette époque j'étais vraiment perdue, j'essuyais les plâtre de ma séparation , nous nous connaissions à peine et sincèrement ce type était une erreur malgré son physique avantageux. J'étais tombé amoureuse parce que j'avais besoin de m'en convaincre et d'oublier le reste ; mais nous ne faisions pas partis du même monde, c'est aussi une réalité , qu'on la trouve cruelle ou pas.
(4)Voir écrit nommé " Balthazar, et mon second Baptême "
(5)Un intello rêveur, voilà ce qu'est Armaury

Haut de la page

samedi 22 mars 2003 à 16h01
3 nuits sur 7
Tristan a appelé ce matin (1)

Extrait :

" - allo Carla ?
-oui ?
-c'est tristan, alors libre ce soir ?
-tu as envie ?
-oui tu m'as trop manqué, ton corps m'a trop manqué, mais j'ai toujours la crève et un trou derrière la tête (2)
-alors d'accord
-c'est trop facile ! ça ne te ressemble pas !
-je suis une fille facile, mais si tu y tiens alors c'est non, je ne suis pas libre ce soir
-je te retrouve (3), 19h ?
-tu veux aller au lit à 22h30 ?
-oui, avec toi
-on ressemble déjà à un vieux couple, je ressortirais peut être après alors
-Carla ! petite brute§ (il rit) je suis un grand malade, tu oublies mon âge !, (4)
-oui mon chou
-italien, ca te va ?
-tu cuisines pour moi ?
-moi non mais mon traiteur si et j'ai invité mes parents,
-ahahah
-et sois à l'heure ensuite nous allons au théâtre
-tu as besoin d'une escort girl ?
-non je veux te présenter

Ce salaud joue bien la comédie, quand il a enfin senti que je paniquais il a admis qu'il n'avait aucunement l'intention de me partager.

C'est notre troisième rendez vous ; notre troisième nuit ensemble ; une semaine seulement.

(1)Je l'avais prévenu que je n'étais pas dispo avant : mercredi, sos cœur brisé, Frédéric me racontait les dernières frasques de Sarah, Jeudi, Mathieu m' a accompagné chez ma mère, mon frère aussi était là et tout ceci c'est fini très tard, vendredi, je dînais avec Hervé que je n'avais pas revu depuis 1 an mais c'est encore une longue histoire.
(2)3 points de sutures derrière la tête depuis qu'il me connaît
(3)les hommes sont simples ?
(4)Tristan a 33 ans, moi 26

Haut de la page

samedi 22 mars 2003 à 16h12
Chaos
Le but de ce journal était justement de me tenir à jour; or j'écris mes posts un peu partout, y compris sur des petits bouts de papiers, à peine une semaine et déjà je n'arrive plus à m'y retrouver

Il me fallait parler de Balthazar et Nathalie pour expliquer ma crise du mardi que je n'ai toujours pas inscrite ici et qui pour moi à son importance

De la nuit du mardi avec Tristan

De cette journée horrible au travail mercredi

d'Olga qui joue les filles de l'air

Les copines me manquent en ce moment; et Charlotte qui ne revient pas de Barcelone, Charlotte! pourquoi ne peux tu pas accepter d'apprendre a te servir d'un ordi?

Haut de la page

dimanche 23 mars 2003 à 17h04
Les rencontres du dimanche matin
En sortant en catimini de chez Tristan ce matin, je me suis retrouvée nez à nez avec ses parents qui avaient eu visiblement la même idée que moi : prendre le petit déjeuner dehors. Je refermais à peine la porte de mon amoureux, des affaires pleins les bras qu'une porte s'ouvre et que je me retrouve nez à nez avec le couple de géniteur (1)
" bonjour "
" bonjour "
dieu que je me sentais conne !
et au bord de l'évanouissement.

Je me sens bien avec lui, simplement. Nous parlons, nous faisons l'amour, nous fumons un joint, nous parlons, nous faisons l'amour…

Il est doux, il est tendre, il est….

Je suis troublée, fébrile, délicieusement….

Peut être bien que je suis en train de tomber amoureuse (2). Mais sans inquiétude(s), sans jalousie, sans nécéssité. Sans toutes ces conneries qui gâchent une histoire et font les romans d'amour occidentaux.

Nous nous connaissons pourtant à peine. Notre première discussion digne de ce nom a eu lieu Lundi. Nous ne sommes que dimanche. 3 nuits ensemble. Comme quoi le sexe rapproche !

Je me sens….wow !!!! juste….être bien….légère….si légère…j'ai envie d'écrire quelque chose de stupide comme " nous sommes en phase ".

C'est merveilleux d'être avec un homme aussi transparent : pas de question inutile, si il me demande de venir c'est qu'il en a envie, il me demande de rester, c'est qu'il est bien avec moi. Il fallait le voir hier soir quand j'ai voulu m'éclipser dans le salon pour lire un peu. Il m'a littéralement mise au lit et bordée, un ange.

L'homme idéal.

(1)Le pire est que je n'ai pas arrêté toute la soirée de me moquer de lui à ce sujet . Ses parents sont là pour quelques jours, chez sa sœur, qui habite juste en dessous de chez lui et qui n'est pas là en ce moment. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai su que c'était ses parents que je croisais sur le pallier.
(2)Le problème des femmes est que pour des raisons qui n'ont rien à voir avec elles (société, morale etc), elles confondent souvent amour et désir. Erratum : mon problème est que je confonds tout.

Comment après le énième joint et le troisième orgasme, un homme de 33 ans se transforment en petit garçon romantique

extrait :
-voilà, tu es une petite gitane
-vraiment ?
-oui vraiment, ça te ressemble, tu ne peux pas rester en place et hum (ronronnement de plaisir)
-et toi ?
-un prince, c'est évident !

(rires)

-tu nous fais un remake de disney ?
-oui pourquoi pas, l'insaisissable gitane et le prince charmant
-ben voyons Tristan chéri, un prince charmant….
-Héhé ! et la petite gitane se doit d'être maligne parce que les princes qui craquent sur elle sans parler de la concurrence, tout le monde veut épouser un prince…
-Tristan ?
-Oui Carla ?
-Si tu continues je me tire chou, je ne suis pas envahissante
-Non reste attends la fin, mais non, le prince tombe amoureux fou de la belle et….
-De son cul ?
-Carla ! j'essaie d'être romantique !
-Fais moi l'amour, et tais toi

Nous avons ri.

Carla selon Tristan

jolie
fofolle
amusante
sexy
speed
excitante
docile
mutine
compliquée
timide
petit format et un cul ….

Tristan selon Carla

beau
intelligent
branleur
cool
sexy
plus compliqué qu'il ne le prétend
tendre
drôle
sans complexe
sensuel

J'aime quand il ronronne de plaisir, de désir pour moi, quand il tire sur mes cheveux, quand il m'appelle bébé (1), quand il caresse mes fesses, quand il m'embrasse, quand je lui pique le tictac qu'il a dans sa bouche, quand dans le sommeil il attrappe ma taille et baragouine un " viens par là ".
Dire qu'il me trouve compliquée ! Il ne se rend pas compte, c'est normal il ne m'a jamais connu autrement, mais en temps normal avant qu'un homme puisse m'embrasser il y a des jours et des nuits qui passent. Je ne me laisse pas facilement approcher (2) mais je progresse visiblement.

(1)pourquoi tu m'appelles bébé ? tu appelles toutes les filles comme ça ? Non , mais tu donnes envie d'être affectueux, tu donnes envie de te faire des calins, de te bichonner de….
(2)Il m'a demandé pourquoi j'étais restée la première nuit, ou qu'est ce qui aurait pu tout gâcher. Je ne sais pas, mais le fait est qu'il ne m'a pas draguer comme un crétin. Et puis il me plaisait ; simplement ; en phase vous dis je !

Heureusement, ce soir je dois passer chez Balthazar, salon du dimanche, j'ai promis d'y être. Parce que sincèrement, ce matin je n'avais pas envie de quitter Tristan. D'abord, j'avais encore envie de faire l'amour. Ensuite je me serais simplement delecter de le regarder dormir.

Carla! du calme!

Bah ça me passera

Haut de la page

lundi 24 mars 2003 à 14h49
Des avantages de l'amour, ou l'on tente désespérément de démêler le pour et le contre
Avantage :
-perte de tout kilo superflu sans aucune privation (1)
-sentiment de légèreté qui curieusement augmente votre capitale sympathie auprès de la population urbaine tout du moins
-inspiration, crise imaginative, donc plus créative (très utile dans mon travail)

Inconvénient :
-rêverie intensive et subite dans des endroits incongrus et/ou déplacés (2)
-crise de manque
-oubli du déjeuner avec Olga
-insatisfaction sexuelle quasi permanente
-se retrouver comme une idiote à passer des heures à contempler un homme profondement endormi à sa gauche (3)

(1)cela dit Tristan adore le chocolat et à toujours un tas de cochonnerie à grignoter entre l'amour
(2)comme une salle de réunion ; " mademoiselle Topakov ? vous y êtes ? "
(3)en l'occurrence je ne l'ai pas fait, mais il a fallut que je me fasse violence. Je crois bien que c'est la première fois que cela m'arrive (d'avoir cette envie). Je me moquais souvent de Béatrice quand elle racontait qu'elle pouvait passer des heures à regarder André dormir. Je crois que c'est l'interdit qui m'attire. Tristan est l'homme dont je ne dois pas tomber amoureuse.

___________________________

Je suis transparente entre ses mains.

" Carla, je te soupçonne de dire ça ailleurs "
" quoi donc ? "
" tes petites phrases comme " tu m'en veux ? " avec ce petit air mutin….tu ne l'as pas inventé pour moi "

Je suis restée ce matin, et j'ai détesté ça : je ne voulais plus partir, il m'a fallut me faire violence et penser aussi à mon salaire pour que je décolle enfin.
Sa nonchalance.

J'ai la tête toute embrouillée. Je dois partir dans 3 jours, entre détente et travail, pour une dizaine de jours, peut être un peu plus. C'est sans doute mieux, parce que je n'ai pas envie de le quitter. Ce qui est amusant c'est que pourtant, on me le demanderait, j'affirmerais avec force que je suis célibataire et je le penserai. Je n'arrive pas à nous concevoir en terme couple, et pourtant ;

Je suis en train de tomber amoureuse c'est certain. Mais cet état me plait (1), il est réduit à son essence : le plaisir de l'autre, le désir de l'autre. Je crois que j'aimerai que notre relation reste comme elle est, intacte, simple, sexuelle et belle.

" tu parles de moi à tes amis ? "

En réalité, pas vraiment. Après Theobald et Victoria, je n'ai pas eu trop l'occasion ; Hier chez Balthazar et Gio le temps m'a manqué (2) et surtout tellement d'autres choses à se raconter. Il y avait Louise, ma jolie Louise, que je n'avais pas revu depuis 10 ans

" Carla, comme tu es belle " m'a t elle dit
Les femmes me font facilement rougir , surtout quand elles sont jolies. (3)

" j'aimerai que tu parles de moi à tes amis "
Tristan, ce n'est pas la première fois que je te soupçonne de narcissisme.

Je l'ai maintenu réveillé jusqu'au petit matin.

" c'est ça qui est bien avec toi Carla "
Tristan, prêt à s'effondrer

" quoi donc ? "
Carla, fébrile

" c'est qu'en plus de tout le reste (4), tu es amusante, tu me fais rire "
" c'est tout mon problème, personne ne me prend au sérieux ! "
" non Carla, moi je te prends très au sérieux (5), c'est toi qui n'arrive pas à te prendre au sérieux "

Peut être….mais je n'en ai pas vraiment envie.

Notre complicité.

(1)est ce que je serais masochiste ? je me le demande sincèrement parfois
(2)je suis partie vers 11h pour rejoindre ma brute amoureuse
(3)cet imbécile de Tristan me disait tout à fait tranquillement " Carla, si tu as des copines à me présenter " Non Tristan, je chasse en solitaire ! C'est curieux, l'idée qu'il couche avec d'autres femmes ne me gênent pas, simplement parce que je ne les connais pas. " pas une amie à toi Carla, non une de tes petites amoureuses ! " mes petites amoureuses ? mais qu'est ce qu'il croit , que je suis bi ? lesbienne ? une bête de sexe ? il m'imagine entraîneuse ? dire qu'il me trouve timide…
(4)cad mon cul
(5)pas de mauvais jeu de mot

Haut de la page

lundi 24 mars 2003 à 22h05
Le salon de Balthazar
Le dimanche, Balthazar et Gio font " salon " (1). Les gens sont invités à passer librement entre 18h30 et Minuit. On y parle de tout, de rien, Gio cuisine de fabuleux gueuletons (2), parfois on y fait des lectures de pièces de théâtre inédites (3), on y rencontre surtout des gens différents qui en général se mélangent bien. Depuis 1 ans que le salon existe, seulement deux dimanches ont été annulés (4).

Mais une fois n'est pas coutume, il me faut revenir aux circonstances de la création de cette tradition, car je n'ai pas encore abordé le principal attrait de ce salon : Robert.

(1)façon de parler
(2)Quand par hasard c'est Balthazar qui doit s'en charger, une seule adresse : le traiteur grec de la rue Daguerre. Délicieux par ailleurs. Et selon Balthazar, il y a une charmante vendeuse le samedi, qui lorsque vous hesitez sur le choix des olives vous convainc à gout de degustation et petit air coquin
(3)Balthazar est acteur, de théâtre principalement ; il a commencé avec le Baroque quand nous avions 14ans. On en pense ce qu'on voudra, mais il vit de son art.
(4)Balthazar et Gio s'étaient offerts deux semaines ensemble en Egypte)

Un salon pour Robert (1)

Il y a un an à la gay pride, après avoir "manifesté Gio et Balthazar se retrouvaient dans le métro. Quand soudain surgit Robert, 78 ans, une classe incroyable entre dandysme et aristocratie. Le personnage en soi aurait sûrement suffit à attirer leur attention. Mais Robert ne se contentait pas de porter son âge en bandoulière : un confetti dans ses cheveux trahissait sa participation au défilé. Gio (2) lui fit instantanément remarqué le petit papier sur le crane, ce à quoi Robert répondit
" Oh mon dieu quelle horreur, voulez vous bien le retirer de suite ? "

Et c'est comme ça qu'on en est arrivé là : grâce à un innocent confetti.

Suite de l'histoire du confetti, Robert, sa vie, son œuvre en deux temps et quelques mouvements.

Robert est né en 1925, dans une famille de la haute bourgeoisie strasbourgeoise. Jusqu'en 1968 il était couturier et a habillé essentiellement l'aristocratie de l'époque. Il a connu des gens aussi diverses que fascinants, connus et inconnus, il sait raconter les histoires fabuleusement bien, il a travaillé à Paris, Londres et Rome, il a été milliardaire, il s'est ruiné, il est tombé amoureux un nombre incalculable de fois, il est assez drôle pour que son snobisme soit une adorable affectation, il est extremement jeune mais ne fait pas de jeunisme, il connaît bien l'astrologie et est toujours de bon conseil, il est….incroyable !

Alors pour lui, parce qu'il avait la nostalgie d'un autre temps, Balthazar et Gioont inventé ce salon, qui ma foi, est un véritable succès et une très bonne manière de finir ses dimanches .
Et naturellement Robert n'en manque aucun.

(1)Contre un Banquet pour Socrate. Votez en fin de page
(2)Qui ne trahit jamais ses origines italiennes

Voilà ce que je fais de mes dimanches quand je suis à Paris.

Haut de la page

mardi 25 mars 2003 à 11h18
"You are a man who is more than a man" , ou les nouveaux mystères de l'amour (extrait d'un lundi soir)
Le bain à la fleur d'oranger est un moment intense de réflexion amoureuse.
Il s'agit d'abord de ne pas se tromper sur la température, le dosage de l'extrait de fleur,
puis de débrancher tous les téléphones, et ne pas hésiter à mettre sur la platine une musique hautement sirupeuse.

Ensuite se déshabiller délicatement et s'immerger avec douceur.

Une fois installée, se remémorer les instants merveilleux et romantiques que l'on a vécu auprès de son bien aimé durant les dernières 48h.

Tout Tristan : échantillons

Exemple de compliments : Le top ten de Tristan

Au top five (1):

-ton cul est magnifique
-ton sexe est sublime
-ton petit corps de latino
-tu donnes envie de te bouffer
variante : j'ai envie de te violenter
-j'adore les petits formats comme toi

Au top ten on retrouve quand même quelques adjectifs plus louables :

-tu es adorable
-viens par la , j'ai envie de te câliner
-tu es amusante
-tu es une petite gitane
-tu m'as manqué (2)

(1)c'est sûr écrit comme ça vous allez pensez cette fille est folle et ce type arrive tout droit de la préhistoire. Je ne dis pas que c'est faux mais si, ça l'est quand même, c'est le plus incroyable pour moi (je crois que je m'enfonce quand j'écris ça)
(2)j'aurais du écrire " tu m'as manqué … " parce qu'il y a peut être des suspensions, manqué ? sexuellement ? ou…..j'ai envie de croire que quand il dit ça je lui ai manqué tout court

_________________________

Autres exemples Tristanesques : Discussions en forme de cercle

Exemple petit a (1)

Premier Round
" Carla ?
" oui Tristan ?
" qu'est ce qui te plait ou disons t'a plu chez moi ? (2)
" à ton avis ?
" ça me plairait que tu me dises " parce que je te kiffais grave physiquement (3)
" et bien oui c'est exactement ça Tristan, tu me plais physiquement

Second round
" Carla ?
"oui Tristan?
"c'est quoi pour toi un intello?
" c'est un type qui pratique l'introspection, qui passe son temps dans les bouquins, cultivé à l'extrême voir érudit, qui privilégie l'aspect cérébral, que sais je !
" c'est toi qui aime bien les intellos Carla, tu devrais savoir puisque tu en tombes amoureuse
" je m'en fiche, il reste du nutella ?

Troisième Round

" Carla , j'aimerai que tu sois avec moi pour mon intellect
" Tristan, décide toi, faudrait savoir !
" Oui bon tu pourrais me trouver irresistible à tout point de vue ?
" oui, mais je risquerai de tomber amoureuse de toi. Et puis tu m'énerves je t'ai déjà dis, tu es l'homme idéal
" hum redis le encore (4)

silence.

(1) OBJET a
Les psychanalystes, à la suite de Lacan, appellent objet a ( petit a ), l'objet du désir, ou plutôt l'objet, cause du désir.
On peut s'étonner de ce terme, qui fait penser à une élaboration formelle, scientifique. Il y a de fait une certaine analogie avec ce qui se passe dans des sciences comme la physique par exemple. On sait que l'objet dont traitent ces sciences n'est pas l'objet empirique, qu'il n'est pas l'objet qu'on peut percevoir dans l'expérience triviale. Il en est de même en psychanalyse. Si nous devons accentuer cela, c'est pour rompre avec l'illusion commune. Le sujet croit souvent savoir quel est l'objet de son désir. Or, il y a là un leurre. Ce que la psychanalyse met en relief, c'est que, ce qui a pu causer son désir est perdu et que tous les objets, que désormais il se propose, fonctionnent seulement comme des objets de substitution.
En fait on peut même remonter un peu plus haut. Dès lors que l'homme parle, c'est dans le langage qu'il cherche à s'assurer de ce qu'il est. Mais, à ce niveau, il manquera toujours un terme qui viendrait le dire une fois pour toutes. C'est alors dans son désir qu'il tente de combler le manque qui le définit. Il est clair que, là aussi, aucun objet ne peut être posé comme totalement satisfaisant. On pourrait dire que la théorie lacanienne des objets a reprend, en la systématisant, la théorie freudienne des objets partiels, ces objets dont le sujet a du se séparer, le sein dans le sevrage, les selles dans l'apprentissage de la propreté.
Il faut souligner que l'objet, en tant qu'objet cause du désir, est d'emblée différent de l'objet du besoin. S'il s'agissait seulement du sein comme objet nourricier, on ne pourrait concevoir tous les avatars ultérieurs de la pulsion orale, à commencer par l'anorexie mentale.
Par ailleurs, Lacan ajoute aux objets de Freud la voix et le regard.
Ainsi le sujet ne sait-il jamais ce qui le séduit ou le fascine chez l'être aimé. Il pense s'éprendre d'une personne dans sa totalité. Mais est-ce bien sûr? Il s'éprend assurément de l'image de cette personne. Mais cette image - i(a) chez Lacan - dissimule sans doute ce qui cause son désir. " R. Chemama
(2)je pensais qu'il n'y avait que nous, les filles, pour poser ce genre de questions inextricables
(3)je rappelle que j'ai 26 ans et Tristan 33 est que c'est un journaliste très sérieux à l'occasion et qu'un sénateur l'emploi. Je trouve donc qu'il aurait été plus légitime que moi j'utilise ce genre de vocabulaire (il a peut être même dit " kiffer vegra "
(4)quand je disais que je le soupçonne de narcissisme. J'ai decompté une dizaine de miroir chez lui. Y compris à des endroits stratégiques.

Exemple petit b : il n'y a pas que le sexe dans la vie

" Carla ?
" oui Tristan ?
" tu lis quoi en ce moment ?
" Thomas l'obscur de Blanchot ; pourquoi ?
" J'aimerai bien que tu me dises un peu, que tu me racontes, les livres à lire, connaître….
" achète le monde littéraire, tout le monde lit les mêmes livres, tu sais Blanchot est mort il y a 15 jours alors on ne peut pas dire que ce soit le dernier auteur à la mode…
" j'aimerai plus lire, tu comprends un écrivain , même journaliste qui ne lit pas, ça choque souvent
" tu t'en fous non ? cela dit si tu veux des bons bouquins, des livres que tu aimeras, je peux te dégotter des auteurs, tu connais Paco Ignacio Taïbo 2 ?
" non
" ça va te plaire, il écrit des romans politiques et policiers mais avec un humour décapant, il ne se prend pas au serieux , épingle les petits travers des mexicains et particulièrement la corruption et l'absurdité du système et surtout il connaît sur le bout des doigts l'histoire de la gauche sud américaine, ses héros sont décalés, anti star, attachants, un peu à la Marlo mais dans une version plus épicés…
" tu me donnes envie , mais je n'aime pas lire
" Tristan, alors pourquoi tu me demandes ?
" parce que j'aimerai lire
" Tristan !

Comment voulez vous que je m'en sorte ?

________________________

Voilà à quoi une fille qui se prétend indépendante et moderne, pense dans son bain le lundi soir. On comprendra mieux pourquoi j'ai du mal à me prendre au sérieux

Haut de la page

mardi 25 mars 2003 à 18h21
Les crises amoureuses d'Olga (1)
La vie est difficile en ce moment pour Olga : un chagrin d'amour qui n'en finit pas ; s'étire et lui mange toute son énergie (2)

Résumé des épisodes précédents, ou comment on crée un drame cinématographique

Il y a un an (3), Olga rencontrait dans une soirée Felix, 30 ans, poète et rentier. Ce dernier tomba immédiatement amoureux d'elle, mais la belle fit la difficile et l'ignora. Peu de temps après, sous les assauts répétés et fort romantiques de Felix, Olga finit par céder, mais alors du bout des lèvres. Il fallait voir le poète satisfaire le moindre de ces petits caprices ! un rêve ou un cauchemar selon les goûts (4).

Leur relation qui étonnait tout le monde s'étira de jours en mois. Olga repetait à qui voulait l'entendre qu'elle l'aimait bien, que c'était agréable mais enfin que tout ceci n'était pas très sérieux. Lui était fou amoureux, s'en était presque pathétique (5).

A cette époque Olga terminait le scénario de son second court métrage. Une sombre histoire de serial killer, avec un thème imposait, une citation de Mallarmé " jamais un coup de dés n'abolira le hasard ". Il ne lui restait plus qu'à organiser le tournage.

Avec l'aide de Felix et quelques fidèles compagnons, elle trouva de l'argent, du materiel, un chef opérateur compétent, un ingenieur du son et tout ce dont un metteur en scène a besoin pour faire un film même court. Le seul " hic " est qu'il lui manquait l'actrice principale, la fatale tueuse. Alors qu'elle était prête à tout laisser tomber, aucune femme ne trouvant grâce à ces yeux, elle rencontra l'incarnation de son personnage.

C'était à un vernissage d'un peintre russe, dans le quartier de Beaubourg. Je l'accompagnais, toujours curieuse de ce genre de mondanités. Et là, soudain, Olga m'attrape la main à m'en faire mal et me dit au bord de la crise d'hystérie

" c'est elle, regarde là bas, c'est elle !
" qui donc ?
" mon actrice !
" de quoi tu parles Olga ?
" La grande brune au type slave la bas, Carla, stp, tu veux bien aller lui parler !
" Olga !
" stp Carla ! tu sais mieux parler aux filles que moi (6) je t'en supplie, il me l'a faut !

Elle me faisait rire ma petite Olga (7) avec ces grands mots de metteur en scène illuminé. La fille fumait des cigarillos et avait l'air passablement folle. Mais l'amitié que voulez vous

" bonjour, vous m'accordez 5 minutes ?
" oui bien sûr, vous êtes une amie de Sacha ?
" non pas encore, ou peut être mais je l'ai oublié
(elle sourit)
" je suis avec une amie, elle fait du cinéma, elle est génial mais fauché et inconnue encore
" je suis chanteuse
" oui ? et incarné une femme fatale pour le cinéma, ça vous plairait ?
(elle rit de nouveau)
" c'est une proposition ?
" j'aimerais, mais ce n'est pas à moi de la faire, je me présente, Carla
" moi c'est Mylène
" enchantée, je vous présente à mon amie ? elle vous parlera de tout ça mieux que moi
Et c'est ainsi que je fis entrer le loup dans la Bergerie

_________________________________

(1) c'est une de mes meilleures amies, alors j'y reviendrais. En bref, Olga rêve de faire du cinéma, elle est photographe à la base.
(2) c'est le problème de ce genre de drame, on a beau savoir que ce n'est pas raisonnable de souffrir comme ainsi pour un homme, ça fait mal
(3) il faut croire que l'année dernière a été une année amoureuse pour mes amis.
(4) pour les amateurs de Sacher Masoch, Olga aurait fait une divine " Vénus à la fourrure "
(5) personnellement j'aime bien Felix
(6) c'est faux
(7) Façon de parler, Olga mesure 1m80

Phase 2 du drame: le trio infernal

Olga et Mylène devinrent soudain les meilleures amies du monde. Et Felix fut presque oublié. D'ailleurs Olga ne prit pas même la peine de lui présenter son actrice.

Novembre arriva.

Et l'anniversaire d'Olga. Pour l'occasion son frère Boris organisa une surprise party. Il invita bien naturellement l'amoureux puisque celui ci n'avait pas été totalement éconduit.

Nous étions une trentaine. Nous avons beaucoup bu. C'est peut être pour cette raison que la plupart d'entre nous ne remarquèrent pas les regards extatiques que Felix jetait sur Mylène.

D'ailleurs, pourquoi quelqu'un aurait du le voir ? Après tout, Olga avait toujours signifiait son indifférence pour le poète maudit

Le lendemain pourtant elle me telephonait et m'anoncait avec émotion
" Carla ?
" oui ?
" je l'aime, ça y est je l'aime !
" qui est ce ?
" mais Felix ?
" ah merveilleux, félicitation Olga, je peux me recoucher ?
" non je l'aime ! tu comprends je l'aime ! ah l'amour c'est merveilleux…..

Ca peut durer des heures comme ça.

La semaine suivante...

" Carla ?
" oui Olga ?
" Je ne comprends pas, Felix est devenu distant
" il se méfie peut être, c'est humain vu vos rapports, ton amour soudain a du l'alarmer
" tu crois ?
" Olga, je ne comprends rien aux hommes, tout ce que je sais, c'est qu'il vaut mieux apprendre à vivre sans (1)
" Carla ! nous sommes trop jeunes
" vivement l'âge adulte alors

A partir de ce moment là les appels d'Olga devinrent plus rares, mais de plus en plus desesperés. Quant à la voir seule….

" je ne peux pas, j'attends Felix
" non Carla, pas aujourd'hui Felix doit…
" oui je viens diner, ca ne t'ennuie pas si Felix est là ?

etc etc etc. On est toute passé par là. Moi aussi.
D'autant que dans le même temps, Olga tournait son film.

Et puis un soir, très tard, j'étais avec une amie à la maison, quelqu'un frappe frénétiquement à la porte

" Carla, ouvre moi je t'en supplie, Carla !
" putain ! Olga ! il y a une sonnette tu n'es pas obligé de reveiller l'immeuble

J'ouvre. Olga est en larmes.
" Olga !
" Carla !
" Olga, je te présente Gigi
" salut
" Olga qu'est ce qui se passe bon sang
" c'est Felix !
" il est parti ?
" non il dit qu'il m'aime
" Olga assieds toi je te serre une vodka et tu nous racontes calmement ok ?
" oui d'accord
Nouvelles crises de larmes

Quand les hoquets furent un peu passé grâce à la Zubrowska, Olga nous raconta comment elle avait surpris Felix, chez lui, dans son lit, avec Mylène, sa fatale actrice.

Elle venait lui annoncer qu'elle avait terminer le montage de son film. Elle pensait le réveiller vu l'heure et avait préféré se servir de ses clefs.
Choquer, elle s'était mise à hurler comme une dératée. Lui avait tenté de la calmer, pendant que Mylène ramassait ses affaires et tentait de s'éclipser discrétement.

Finalement Olga s'était enfuit. Jusque chez moi.

L'histoire aurait du s'arrêter là. Mais ce serait mal connaître mon amie.

Depuis ce soir de janvier, Felix et elle continue de se voir, de s'aimer avec méfiance, Mylène refait des apparitions, et tous les trois se déchirent. Aucun n'a le courage de mettre un terme à cette histoire. Et Olga dépérit. Elle a parfois des sursauts de conscience mais dans l'ensemble, elle ne vit plus que pour ce drame. Et me répète une fois par semaine, que jamais plus elle ne rencontrera un type comme lui.

A vrai dire j'espère que non.

_____________________

Donc voilà. Ma petite Olga. Nous avons dejeuné ensemble aujourd'hui puisqu'hier j'ai oublié notre rendez vous.

Et elle m'a parlé de Felix (3). Comme de juste. Avec une petite amélioration : elle a suivi mon dernier conseil, elle part à Cuba dans un mois. Chez un ami de ses parents.
Seule.

(1)vous avez le droit de rire

(2)Quant à savoir ce que je pense de cette histoire, il vous suffit d'ouvrir n'importe quel manuel de psychanalyse à la section " Hystérie, jalousie et homosexualité feminine " pour avoir une idée. J'ai tenté d'expliquer à Olga que peut être cette histoire n'est pas arrivé par hasard, que peut être chacun a sa part de responsabilité y compris elle, mais une fille amoureuse est une fille sourde aveugle et muette. Je ne suis pas épargnée par ce phenomène.

(3)Je remercie le créateur de ce site, parce qu'il existe au moins un endroit ou je peux étaler ma vie amoureuse sans vergogne

Haut de la page

mardi 25 mars 2003 à 19h26
Le cheval de Troie de Théobald
" allo ?
" Carla, ici Théobald
" salut, ça va ?
" écoute Carla, je voudrais savoir, tu es heureuse ?
" oui je crois, pourquoi ?
" pour rien

Clic.

Voilà. Dire que c'est typique de Théobald des coups pareils, des coups en traîtres serait la plus stricte vérité.

La conséquence de ce bref échange fut immédiate : je me demandais quelle raison j'avais de ne pas l'être (heureuse)

duel avec ma conscience: suis je heureuse?

-C'est la guerre en Irak, le monde est plein de gens qui vivent de vrais drames quotidiens et moi pendant ce temps…..

-je suis amoureuse (1) d'un type qui honnit l'amour et qui est un goujat première classe

-je viens d'abandonner un type très bien simplement parce que lui parlait très sérieusement d'amour

-je n'ai d'ailleurs pas rappelé Armaury qui s'est éclipsé avec une discrétion presque inquiétante mais très digne (2)

-je pars demain pour un endroit que je n'aime pas et ou je vais sûrement devoir revoir X qui prend toujours un malin plaisir à me rappeler le pouvoir qu'il peut ou a pu avoir sur moi

-mon horoscope me promet des difficultés financières mais beaucoup de bonheur par ailleurs
-j'y pense parce que ma mère vient de m'appeler pour me demander mon ascendant (elle passe l'après midi avec une voyante, je suis curieuse des retombées)

-d'un autre côté même si ce voyage me déplait c'est une occasion de m'éloigner de Tristan

-demain je dois voir Louise juste avant de partir pour peut être faire quelque chose ensemble (dans le travail et ça ce serait chouette, il ne faut pas s'endormir sur ces lauriers)

-je suis peut être une garce mais je n'arrive pas à m'imaginer ainsi

-c'est le printemps et j'ai enfin étrenner ma petite robe vichy à bretelles spaghettis, rouge et blanche

-je me demande si Tristan se souviendra de moi dans 10 jours

-j'ai acheté plein de fruits et légumes mais je pars demain, c'est donc Gigi qui en profitera (pas encore parler de Gigi parce que c'est spécial) - elle squatte mon appartement quand je ne suis pas là et même parfois quand j'y suis.

-Je n'ai pas encore fait mes valises

-Je suis intriguée par la débauche de mots sur mon forum

-J'ai vraiment honte d'être si futile.

-Je vais finir par croire que je suis vraiment un petit animal (dotée uniquement d'une conscience immédiate, quel bonheur!)

suis je heureuse Théobald selon toi?

(1)amoureuse, à prendre avec des pincettes, amoureuse….hum….désirante serait sûrement plus juste. D'ailleurs si je n'ai pas proposé à Tristan de me lire, c'est justement parce que je crains qu'il ne prenne ce mot là au sérieux
(2)il me connaît visiblement bien, moi et ma lâcheté, moi et mes peurs

_________________
Je me permets de gaver ce journal de mots du jour parce qu'ensuite je serais absente. Même si mon portable me quitte rarement, les connections internet peuvent s'avérer rares et ou compliquées

Haut de la page

mercredi 26 mars 2003 à 15h13
Je sais, tout ceci est affreusement sordide, mais aujourd'hui c'est bien FINI
Dans son dernier message(1), Armaury me disait qu'il était triste. Et de l'appeler si j'avais envie de le voir. Je suis restée silencieuse.
Peut être que l'amour des autres me fait peur. Ou bien l'amour tout court.
Je ne suis pourtant pas insensible.
Je crois simplement que j'ai des petits soucis avec moi même. Et que malgré toutes mes affirmations je ne me suis toujours pas complètement remise de cette histoire avec X

X, ou l'horreur amoureuse

X a été mon premier coup de foudre ; quand je parle de coup de foudre, je ne parle pas de mes amourettes comme avec Tristan ou d'autres (2). Non, je parle du vrai coup de foudre, devastateur, immédiat et irrémédiable. Au début ce fut merveilleux et réciproque. Je m'installais même chez lui, dans la foulée.

Et puis, très vite (rétrospectivement) un poison très particulier est venu ternir notre relation : la jalousie, sa jalousie.

A cette époque j'étais pourtant littéralement folle de lui. J'avais oublié amis, parents, passion et petit plaisir pour me consacrer à cet amour. Mes études aussi en pâtissait. Mais ça n'avait pas d'importance : j'aimais.
Pourtant X, pour des raisons que j'ignore encore aujourd'hui (3), se mit en tête que j'étais infidèle. Obstinément.

Il commença par fouiller dans mes affaires. Tout était prétexte à une scène, un numéro de téléphone sans indication, un texte ambigu, des lettres d'amis, une nouvelle robe.
Il m'a même suivi parfois.

Imaginez une femme amoureuse qui tous les jours doit expliquer, démontrer, prouver qu'elle n'est pas infidèle.
Des disputes à n'en plus finir.
Ses mots à lui si blessant.

Plus le temps avançait et plus la situation s'envenimait ; je ne sortais plus seule de peur de ses crises, même les amis étaient soupçonnés soit de coucher avec moi, soit de me protéger.

J'aurais du partir. Mais j'en étais incapable. Et je savais qu'il souffrait, sûrement plus que moi. Nos disputes devenaient de plus en plus violentes, j'en sortais tremblantes et totalement détruite moralement. Je n'avais plus aucune confiance en moi. Je me trouvais minable. J'étais persuadée que tout était de ma faute

Alors il a commencé de me tromper. Et de se débrouiller pour que je le sache.
Avec une voisine.
Avec une copine de cours (ex copine évidemment)
Il a mis une autre femme enceinte. Elle a avorté.
Personne n'était au courant. Je ne disais rien. Je donnais le change comme je pouvais. Tout le monde se doutait. J'avais honte.

Pourquoi suis je restée si longtemps ?

Maintenant ça n'a plus grande importance, mais je me suis promise de ne plus me laisser dévorer sous prétexte d'amour.

Si je parle de tout ceci, c'est qu'il a appelé tout à l'heure. Je n'ai pas décroché. J'ai effacé le message sans l'écouter. Mais jeudi, à W, je ne pourrais pas l'éviter. Tout ce que je souhaite c'est d'être assez forte pour ne pas me faire embobiner par ses mots, ses mots de souffrance, ses mots qui respirent le désespoir. J'ai si longtemps eu ce désir de le sauver de lui même…Mais je sais, c'est strictement impossible. Je ne suis pas une héroïne.
Non

Je suis juste Carla. Et le bonheur me va bien.



(1)laisser sur mon imperturbable répondeur
(2)je le repète je confonds souvent désir et amour mais uniquement dans le vocabulaire et les envolées lyriques.
(3)Les raisons de sa jalousie n'ont sûrement rien à voir avec moi d'ailleurs

Haut de la page

mercredi 26 mars 2003 à 15h21
Quand ma mère fait d' étrange rencontre
J'ai une drôle de Maman. Comme toute les mamans elle a ses qualités et ses défauts. Mais dans l'ensemble je dois dire que je suis heureuse que ce soit elle, ma maman.

Hier elle allait voir une voyante. Une adresse secrète obtenue par l'amie d'une amie. Un endroit étrange, au fin fond du 14ème arrondissement.

Je ne suis pas une accro d'ésotérisme mais je dois dire que cela m'amuse. Je suis toujours curieuse. Même si je manque de motivation dans ce domaine (1).

Alors, tout naturellement, hier soir, j'ai débarquée chez elle pour avoir le compte rendu de cette étrange séance. On ne sait jamais, peut être qu'on avait parler de moi….

Simone, la voyante qui savait tout ou presque

" incroyable Carla, si tu savais ! non tu ne peux pas savoir, cette femme est absolument extraordinaire ! je n'ai pas même eu besoin de parler que déjà elle disait tout "

tout ? hum….

" elle n'a pas arrêté de parler de toi c'était limite désagréable, ma puce ! après tout j'y allais pour moi "

Pardon maman ! mais dis moi….

" X va tenter de te recupérer par tous les moyens "
argh ! très mauvais ça

" mais tu vas réussir à t'en sortir, si tu savais ce qu'elle m'a dit à son propos, c'était tout lui "
moui bon et sinon ?

" ton avenir professionnel est assuré, dans la création évidemment "
évidemment, vaut mieux

"pour l'amour, tu as le temps, mais le prochain sera le bon "
le prochain ? le temps ? oui j'espère, je ne suis pas prête

" pas tout de suite "
bien très bien et sinon ?

" hum, je ne sais pas si je dois te le dire, tout est parfait, pourquoi t'influencer ? "
Maman !

" ah ça ma petite, si tu tiens à savoir, tu n'as qu'à aller la voir "

est ce que je veux vraiment savoir ?
Je crois bien que non. J'aime croire parfois que même si nos vies ne dépendent pas uniquement de nos décisions, le libre arbitre existe.

Alea jacta est comme disait si bien l'autre en son heure de gloire.

(1) par exemple, je n'irais pas jusqu'à prendre rendez vous moi même avec un(e) voyant(e). Mais j'écoute toujours attentivement Robert quand il parle d'astrologie.

Haut de la page

mercredi 26 mars 2003 à 18h38
Où il apparait comme evident que la vie peut être simple
Journée intensive professionnellement. Cela m'a fait du bien, au fond je suis juste une petite puce speedée, j'ai besoin d'action.

Je n'ai pas réussi à voir Louise mais nous nous verrons à son retour de M ou elle joue une pièce de théâtre avec Balthazar sur l'art de la conversation à l'époque Baroque (1).

Tristan ? Puni, il n'aura pas de mes nouvelles avant mon retour. Ca lui apprendra à dire des phrases comme " on veut toujours les femmes qui nous échappe ".

Je sais aussi être une chipie.

Mon départ est remis à demain. J'ai toujours un peu peur de revoir X mais je me dis que c'est un peu comme l'épreuve du feu : si je la passe, l'avenir sera radieux.

Dans l'enthousiasme du moment (2), j'ai même appelé un centre de psy, en me disant voilà Carla, tu vas devenir super woman et réglé tous les petits soucis que tu as dans la vie, autant dire devenir adulte.

Mes tentatives pour devenir une fille normale, sérieuse, adulte et responsable

-Bonjour Centre blablablabla psycho blablablabla
-Bonjour, je vous appelle parce que je voudrais prendre rendez vous avec un psychologue, mais ca peut être un psychanalyste ou un psychothérapeute, et je n'ai rien contre les psychiatre…
-Une seconde mademoiselle, pourquoi souhaitez vous prendre rendez vous exactement ?
-Et bien, pour tout dire, je crois que je ne suis pas tout à fait normale et je me complique beaucoup la vie, je crois même que je pense trop
-Vous savez c'est le cas de la majorité d'entre nous, la normalité est une notion subjective, personne n'est " normal "
-Oui ? vraiment ? ah bien merci du renseignement, au revoir "

Oui j'ai raccroché. Ou va le monde je vous le demande si quand vous dites que vous êtes folle on vous répond de ne vous en faire ?

J'irais voir la voyante de maman. Cela me semble nettement plus raisonnable.

(1)" Carla ? mais on se voit Carla ! ça m'a fait hyper plaisir de te recroiser chez Balthazar et j'ai envie qu'on se retrouve, tu as vraiment l'air super ! " Louise, surexcitée au téléphone. J'étais flattée!
(2)Le théâtre baroque peut paraître une anormalité pour les néophytes, mais il suffit d'assister à une représentation pour être conquis
(3)Matinée intensive et ultra gratifiante

Haut de la page

jeudi 27 mars 2003 à 19h45
Les dérives de l'insomnie, où l'on ne peut que s'avouer vaincu au point du jour
Hier soir impossible de dormir. La bonne vieille insomnie. Après avoir vainement tenté de répondre au courrier de Sélian, rompue, l'esprit vague et affreusement angoissée, je me lançais dans une de mes élucubrations dont j'ai le secret.

J'ai hésité à mettre ce texte en ligne.
Donner son intimité en patûre à des anonymes, n'est ce pas une manière de la maltraiter ?
Peut être.
Ou de la dédramatiser.

Ma vie sexuelle en long en large et en travers

Armaury me fait signe d'étrange manière. Il déclare sa présence par son absence comme si sa disparition pouvait me rendre à lui. Peut être que c'est vrai.
Je désirerais alors les hommes d'autant plus qu'ils sont loin.

Chez Tristan, il y a un miroir qui longe le côté gauche du lit. J'aime observer son visage quand nous faisons l'amour (1)A travers son reflet je note chaque variation, tension, relâchement, le moindre tic.
Je le toise. Faussement passive, je l'amène à la jouissance. Et je saisis dans mon regard ce petit éclair espiègle qui refuse de se rendre. Il le sait, il le sent. Je ne me donne pas entièrement à lui. Il ne comprend pas mes dernières réticences. Moi non plus.

" tu donnes envie de te violenter
" difficile Tristan, je suis consentante
" j'ai pourtant toujours ce sentiment, de te violenter un peu…

Je ne peux pas l'expliquer. Tout est dans les nuances. Aucune violence physique.
Je couche avec cette homme et pourtant je ne le laisse pas m'approcher, me toucher. Je m'échappe.

Les préliminaires sont réduits à leur strict minimum.

Ce serait une bataille silencieuse, je voudrais écrire muette.

" ne dis rien
" tourne toi
" ne bouge pas

Lundi matin, pendant que nous faisions l'amour, j'étais distraite, angoissée. D'être restée. D'être encore là. Je l'ai laissé découvrir mon corps parce que ma tête naviguait ailleurs

" Tristan, pardon, je n'étais pas à ce que nous faisions
" ne t'excuse pas Carla, tu es terriblement plus simple comme ça, j'adore

désarmant.

Mathieu est passé à la maison ce soir. Il m'a parlé de son amour perdu en chine. Il ne l'a toujours pas oublié.

Amandine me manque. Elle skie en Suisse avec son légitime. A elle je pourrais parler de Tristan, simplement.

(1) je devrais peut être écrire " quand il me fait l'amour " ; c'est la première fois que j'éprouve si fortement ce sentiment d'être une dolly consentante et maniable ; parfois je résiste. Mais pas encore vraiment. . Je suis presque docile. Je n'ose pas. Je me sentirai presque innocente avec lui.

Haut de la page

jeudi 27 mars 2003 à 19h46
Les nouvelles demoiselles de Rochefort
Amandine est aussi blonde que moi Brune.
Aussi sage que je suis excentrique.
Aussi romantique que je suis séductrice
Aussi douce que je puisse être passionnée
Plus fidèle que je ne pourrais jamais l'être.

Amandine est une perle.

Notre amitié a ceci de merveilleux que nous ne nous comprenons pas vraiment mais que nous nous acceptons totalement dans nos différences. Nous les aimons même.
Je vis les folies qu'elle se refuse, elle est mon port d'attache.
Je n'ai pas le sens de la métaphore, mes excuses, mais las, ceci se résume à cela.

Amandine vient de passer son CAPES de français. Elle habite un adorable appartement dans le 6ème arrondissement avec son petit ami, Julien, un ancien de notre lycée (1). Juste à côté de ses parents. Dans le quartier ou elle a grandit.

Elle est intelligente même si elle ne le croit pas. Attentive aux autres. Gentille et drôle quand elle se sent en confiance. Sociable et disponible toujours pour ses amis.

Parfois Amandine en a assez d'être cette enfant blonde et sage que tout le monde aime. Elle se sent prisonnière. Alors elle fait des crises d'angoisse et d'hypochondriaque. Elle se cache au fond de son lit, elle chipe des anxiolytiques à sa mère, elle s'empiffre de chocolat, de chips en s'abrutissant à coup de séries tv.

Nous n'avons jamais fréquenté les mêmes cercles (2). Non pas que nous n'aimions pas les amis de l'une et l'autre. Mais c'était une manière de préserver l'absolu de notre amitié.

Amandine sait tout de moi. Elle a été la première à qui j'ai pu parler de ce que je vivais avec X. J'ai été la première à savoir qu'elle ne voulait plus s'endormir par peur de mourir.

Amandine est mon îlot. Et j'espère l'être pour elle aussi.
12 ans déjà.

(1)3 ans de bonheur
(2)elle connaît tout de même presque tous mes amis et vice versa. Je ne la cache pas, mais j'aime nos tête à tête.

Haut de la page

jeudi 27 mars 2003 à 20h40
W , les souvenirs, ou comment le hasard fait parfois preuve de cynisme
J'ai fait une partie de mes études à W.
J'y ai connu un homme formidable (que j'ai quitté brutalement)
Un ami avec qui j'ai tout partagé sauf le sexe
Une amie que j'ai aimé plus que tout

J'en suis partie. Paris me manquait simplement
2 ans là bas.
J'avais 18 ans.

Le hasard veut qu'aujourd'hui X y travaille.

J'ai préféré loger chez mon amie Solvej.
Cela fait 4 mois que nous ne nous étions pas vu.
Je suis toujours fébrile mais heureuse.

Revoir des gens perdus.
J'oubli tout quand je pars. Les lieux ne me poursuivent pas.
Une conscience immédiate.

Ce serait si parfait....

le journal de G. Stein. entre les doigts

Haut de la page

vendredi 28 mars 2003 à 20h47
Quand les jeunes filles tombent des financiers de haut vol, où il est clairement démontré qu'on peut être beau, intelligent et riche (mais)
Une fille désespérée au bar, moi en l'occurrence
-vodka s'il vous plaît monsieur

Un barman placide
-pure ?

La fille désespérée
-parfaitement oui

Un golden boy sorti de la foule des golden boys
-c'est rare

La fille totalement désespérée (mais laissez moi tranquille ! je craque !)
-Pardon ?

Le golden boy qui a y regarder de plus près à l'air moins pénible que la moyenne environnante, plutôt mignon et grand indubitablement (1)
-c'est rare les jeunes femmes qui boivent de la vodka pure

La fille nettement moins désespérée ¨(il a dit "femme¨!)
-tout dépend de vos fréquentations
(je suis difficile, j'en ai conscience)

Le golden boy amusé
-vous vous êtes perdue ?

La fille plus du tout désespérée, mais faussement offusquée
-j'ai l'air de ne pas avoir été invitée (non mais)?

Le golden boy hésitant entre le sourire et la gêne
-non pas du tout, mais vous êtes atypique

La fille remise d'aplomb (merci! merci!)
-vous non, (na) mais la vodka n'est pas mauvaise : C'est une suggestion .

Et voilà comment on tombe de jeunes et beaux banquiers, dans des soirées mondaines et ennuyeuses : il suffit de s'accouder au bar et de commander des alcools forts (2).

La victime de mon ennui : Cristian, sans h, maximum 30 ans (3), tout droit sorti d'un catalogue Hugo Boss, financier de haut vol boursier.

Soudain, apparaît sur mon côté droit, Florence, la collègue qui m'a traînée dans cette affreuse soirée

Elle: -Vous m'excusez ?

L'ex désespérée devenue malicieuse
Moi: -Vous m'attendez ?

Le futur gestionnaire de ma future fortune :
Lui:-oui je vous attends

Une page de boudoir

Florence en aparté
" et bien Carla, tu ne perds pas ton temps
" oh pardon, je sors d'une déconfiture amoureuse (4), je dois oublier !
" oui d'accord mais fais attention, tu sais les hommes....
" je ne tiens pas à le savoir
" tu me raconteras....

fin du boudoir

(quelle horreur ce genre de dialogue !)

Cristian donc.
" une amie ?
" une collègue inquiète de mes humeurs carnassières, vous êtes de W ?
" oui et vous ?
" non je suis de la pire espèce
" (sourire) oui laquelle ?
" Parisienne

Bon je le fais rire. Mais j'ai bu. Je deviens prétentieuse.
C'est atroce. Je fais toujours rire les hommes. Femme fatale ? quelqu'un a osé parlé de femme fatale ?

" Vous m'emmenez dans un endroit amusant ou on peut trouver de la drogue, des gens fous et de la musique horrible ? Je suis trop jeune pour mourir ici !

" (rire encore) d'accord

Aussi simple que ça.

Tristan ça t'apprendra à me donner des conseils, je cite " valable universellement ". (6)

(1)La taille a son importance chez un homme. Comme je suis petite, je compense avec des hommes grands.
(2) comme quoi les hommes sont aussi impressionnables que les femmes
(3) en réalité 31, mais ça ne change pas grand chose
(4) cf Tristan même si ce n'est pas encore vrai, ce n'est pas totalement faux : après tout Tristan n'en veut qu'à mon corps
(4) pour preuve le dialogue précédent
(5) sauf à mon journal évidemment
(6) en réalité les conseils de Tristan n'ont pas été mis en pratique. Quoique puisse en penser les lecteurs de ce journal, je ne couche pas facile (j'adore cette expression, elle est complètement stupide). Sauf avec cette brute au nom si courtois. Mais il me reste une dizaine de jours à patienter ici. C'est étrange à écrire, avec sincérité et même un leger désarroi: Tristan me manque.

Il faudrait raconter le Kitkat un club hallucinant, mais je pense que j'en ai oublié la moitié ou que je préfère ne pas m'en souvenir. Quoique je sois certaine de ne rien avoir fait de mal.

Haut de la page

samedi 29 mars 2003 à 20h51
Le bref passage d'un personnage pourtant réel, Ou l'on se dit qu'il vaut mieux écrire un journal intime et anonyme plutôt que d'étaler ses états d'âme sur son lieu de travail
Florence a 42 ans et se caractérise par une hystérie légendaire quoique sympathique à dose homéopathique.

Tic tic

Je travaille parfois avec elle (1), comme maintenant. Je l'aime bien, elle est sympa mais c'est exactement le genre de femme dont je ne m'approche pas trop : Tout son être dégage des intentions d'invasion (2).

C'est sans doute pour cette raison que malgré tous les efforts qu'elle déploie, toutes les compromissions qu'elle fait, elle n'arrive pas à retenir un homme. Je ne vois pas d'autres raisons puisqu'elle est plutôt jolie et pleine de joie de vivre (3).

Dernière rupture en date : il y a deux jours. Juste avant notre départ. Elle a plantée son futur mari quasi devant l'autel (4).

Histoire de Florence et ZZ, ou l'abc de la catastrophe amoureuse.

C'était en Janvier (5). Florence venait de se séparer de PP, un danseur de Tango, plus macho tu meurs. L'histoire avait duré quelques 6 mois chaotiques.

A peine revenue de vacances de noël qui selon ses propres dire furent " affreusement déprimantes ", elle sortait pourtant de son chapeau pointu, un nouvel amoureux : ZZ, un beau sénégalais de 35 ans, musicien, sans papier, musulman. Bref tout pour plaire à sa famille catholique et normande, depuis des temps immémoriaux (6).

L'histoire aurait pu être sans suite, si 15 jours après sa rencontre avec ZZ elle n'avait appelé ses parents pour leur annoncer son prochain mariage. Oui Florence est comme ça. Impulsive.
Autant dire que tous les ingrédients étaient là pour créer un drame champêtre.
Car du fin fond de sa normandie, le papa, ulcéré, s'exclamer
" j'espère au moins qu'il a des papiers et qu'il n'est pas musulman " (7)
En bonne chrétienne, Florence n'hésita pas un seul instant à dire toute la vérité. Fusse t elle aussi contraire à la paix clanique.

Le scandale.

Mais la preuse, sans peur et sans reproche ne se laissa pas démonter. Et en moins de temps qu'il ne faut pour le décider les bans furent publiés.

Après tout une Juliette sur le retour, ça s'est déjà vu.

Or tout se compliqua soudainement quand ZZ exigea une cérémonie religieuse.
Au début, Florence ne se dégonfla pas.
Digne, elle accepta, contre tous ses principes religieux à elle. Une telle abnégation aurait pu être louable mais....

" Carla, toi qu'est ce que tu en penses ?
" de ?
" ZZ et moi nous marions à la mosquée
" ah ? rien, je crois
" à ton avis, à quoi cela m'engage t il ?
" demande à ZZ
" il dit que c'est symbolique
" alors...
" mes amis me disent de me méfier
" parce qu'il est sans papier ?
" aussi
" personnellement, je suis pour les mariages blancs
" Carla, c'est un mariage d'amour !
" oui, oki, désolée, alors ?
" et si il devenait soudain affreusement macho lui aussi (sous entendu comme PP )
" pourquoi tu as dit oui ?
" je ne sais plus

Et c'est ce qui semble le plus plausible : Florence paraissait avoir totalement oublié pourquoi elle voulait épouser ZZ.

Tant et si bien que la veille du mariage religieux, mercredi donc, elle se désista.

Depuis, cad 3 jours, elle est prise de crise de sanglots incontrôlables durant lesquelles on l'entend repetée, desesperée, " il ne m'a pas rappelé ". (cool.gif

(1) nous ne faisons pas le même job elle est moi (Carla, 26 ans, tueuse)
(2) limite érotomane mais j'ai le goût de l'exagération
(3) quoique cyclothymique
(4) façon de parler, c'était certes un mariage religieux mais à la mosquée
(5) autant l'année 2002 fut un bon cru amoureux autant 2003 promet quelques déconfitures
(6) les mythes familiaux ont la vie dure parfois
(7)Oedipus or not Oedipus?
(cool.gif je ne veux pas enfoncer le couteau dans la plaie, d'autant qu'il n'y a pas de quoi faire la fierotte mais 3 jours sans donner de nouvelles à Tristan ont eu des résultats fort probants (bien que douteux sous un certain angle) : ce soir un charmant message écrit sur mon téléphone " sweet kiss sexy "

Haut de la page

dimanche 30 mars 2003 à 20h56
Dimanche, ou la certitude d'en avoir enfin fini avec l'adolescence (dans une certaine mesure)
" Allo Tristan, c'est Carla !
-Carla, tu es revenue ?
-non
-qu'est ce qui t'arrive Bébé ?
-je t'appelais j'avais juste envie de parler, tu me manques
-toi aussi, alors raconte moi…. "

Et ainsi nous passerons 2h au téléphone, moi assise dans ce charmant jardin à W, lui sous ses toits à Paris. "

Voilà le genre de pensées qui m'ont obsédées toute l'après midi, en sirotant du coca cola light.
(1).
J'étais pourtant assise dans un jardin, le soleil signifiait sa présence, je portais mes lunettes de star. (Il y avait quelques amis, des connaissances que je n'avais pas vu depuis une éternité . Nous étions une dizaine. J'avais mène emmené Cristian avec moi. Ne demandez pas pourquoi c'est une histoire longue de 48h

Tout ceci fort agréable mais allez savoir pourquoi mon esprit tarabiscoté se mit à m'envoyer des messages signifiant La crise de manque

" et si j'appelais Tristan
" non je ne dois pas, j'attends de revenir à Paris
" mais juste pour lui laisser un minuscule message
" et si il décroche ?
" lui dire que c'est une envie subite
" et si il te trouve envahissante ?
" oui tu as raison
" mais tout de même, je ne peux pas avoir envie de lui parler simplement ? après tout il est du signe du poisson et les poissons....
" NON surtout pas

Héroïquement, stoïquement, j'ai résisté. Jusqu'au moment ou Cristian, amusé, m'a dit

" Carla, je me demande qui peut bien ainsi occuper tes pensées,

Silence de l'interessée

" à moins que tu es encore attaquée une bouteille de Vodka nature ? " (2)

Mes lubies ont ceci de merveilleux qu'elle cesse très vite.
Merci Cristian.
J'ai resisté
en pensant tristement
"Oscar W., je t'ai trahi" (3)

(1) Irais je jusqu'à dire que je bronzais ?
(2) aurais je mauvaise réputation ? et si oui, pourquoi ?
(3) mais c'est pour mieux succomber

Haut de la page

lundi 31 mars 2003 à 21h17
De la tentation encore, ou La nouvelle passion de Saint Mathieu
De la difficulté à noyer le poisson, de l'art subtile de la rupture et d'un plaidoyer bancal en faveur des jeunes filles inconséquentes (1)

Un dimanche matin comme un autre dans la paisible ville de W

Expediteur : Matthieu M. (2)
Titre du message : L'indulgence
Destinataire : Carla

" Quelques jours et quelques nuits plus tard (3).. Pas facile de t'écrire, comme il n'était pas facile de te parler vraiment ce vendredi soir. Tu avais raison, on ne s'est pas dit grand chose ce soir-là, certainement pas l'essentiel (4). Et en même temps, quand j'ai fait celui qui ne comprenais pas et qui t'a répondu " mais si on se parle ", je voulais dire que ça n'était déjà pas si mal que l'on puisse se parler, après tout ce temps, ces incertitudes, ces questions et ces petites et grandes douleurs, et que rien que pour cela j'étais heureux de ces heures d'insouciance et de petits rien passés avec toi. Je suis heureux également de te trouver dans cet état d'esprit, plus sereine, plus lucide, pas encore apaisée mais sans doute sur la voie de l'être un jour. Encore que, cela est-il bien souhaitable ? Tout cela pour dire laborieusement que j'ai besoin en quelque sorte de te découvrir a nouveau. C'est une nouvelle toi que j'ai eu en face de moi et que je veux connaître. Reste que je n'ai rien oublié de... de tout, reste que je te désire toujours autant, que le simple fait de me trouver en face de toi d'admirer tes épaules nues me fait monter l'envie de toi, le souvenir de nos baisers et puis encore et toujours... bref. Mais je ne sais rien, j'ai simplement l'envie de ne pas te perdre. "

Autant dire que j'ai eu un moment de panique.
Et d'ajouter à ma liste de briseuse de c&#339;ur, un nouveau nom

Armaury
Matthieu M
Lothard

(oui j'ai décidé de ne pas remonter dans le temps avant ma 25ème année. J'ai aussi décidée sciemment de ne pas compter X même si il prétend que je lui ai aussi brisé le c&#339;ur. Il l'avait bien cherché)

3 noms, c'était encore raisonnable.

Cependant si je suis totalement honnête avec moi même (horreur !), briser des c&#339;urs par inadvertance une fois, c'est une chose, briser le même c&#339;ur deux fois par inadvertance confine l'inconscience.

Parce que d'où m'est venue l'idée de recontacter Matthieu M. un an après avoir disparue (5) ?

(1) ou du culte des titres longuissimi
(2) à ne pas confondre avec Matthieu (tout court), un ami
(3) après notre dernière entrevue
(4) explication un peu plus loin
(5) disparue une fois n'est pas coutume après une dispute.

Histoire de Mathieu M. et tentative d'auto justification.

J'ai rencontré Mathieu dans un cadre quasi professionnel. Un copain, Ricardo (1), m'avait demandé de jouer les escort girl pour un dîner d'affaire et je trouvais ça amusant. (2) J'avais accepté et m'étais même habillée en jeune et jolie femme....sérieuse (3).
Mathieu M était une des relations d'affaire. Cependant, mon rôle était si ambiguë qu'il ne pris pas le risque de me faire des avances de n'importe quelle nature. Ce n'est que quelques jours plus tard qu'il appris (visiblement et) subrepticement par Ricardo que nous n'étions pas ensemble (4).
Et en profita dans la foulée pour obtenir mon numéro de portable.
Dire que je fus surprise par son appel serait faux. Entre temps Ricardo avait quand même pris la peine de me prévenir, je cite, qu'il "n'avait pas pu refuser ce service à Mathieu M. ". Je suis parfois indulgente quand ça m'arrange et j'étais curieuse de cet homme qui contrastait si douloureusement avec X (5).
Il me proposa une rencontre à une heure raisonnable, dans un endroit raisonnable.
Je glissais adroitement dans la conversation que je ne vivais pas seule.
Il se trouva que lui non plus.
La situation étant on ne peut plus claire, le rendez-vous fût pris

(1) ne riez pas je vous en supplie !
(2) A l'époque je vivais encore avec X mais il avait du se rendre à l'étranger
(3) dans la mesure du possible je suis capable de bien me tenir moi aussi
(4) j'ai toujours eu cet affreux doute que Ricardo avait sciemment omis de préciser que si je n'étais pas effectivement avec lui, je n'étais pourtant pas célibataire
(5) cultivée, délicat, attentionnée, respectueux....Il faut dire que ma relation avec X était arrivé au stade ultime de l'enfer.

Deuxième épisode du feuilleton de Mathieu M., les prémices amoureux

Je n'étais pourtant pas du tout prête à tromper X avec un quasi étranger. Ce premier rendez vous fut donc très sage. Urbain.
Nous parlâmes de tout de rien de nos goûts de nos couleurs.
Une séduction diffuse et douce.
Je me sentais libre, plus légère que je ne l'avais été depuis bien longtemps.

Dès ce jour, une fois par semaine, nous nous débrouillâmes pour nous voir : ciné, expo, goûter, dîner concert...

Et plus je passais de temps avec Mathieu M, plus il me paraissait évident que je devais abandonner la vie de couple. Pour vivre la mienne.

Deuxième épisode de l'histoire de Mathieu M :
Du couple au célibat, il y a l'adultère

J'étais amoureuse. Mais mes difficultés avec X n'étaient pas amoindris. Certes je me rebellais, mais je n'arrivais pas à quitter X definitivement.
La patience de Mathieu M, son attention, me faisaient du bien et me donner quelques espoirs de réussir un jour à partir.

De son côté Mathieu M, n'exigeait rien de moi. Il déclarait être amoureux de moi, puis de plus en plus amoureux, mais acceptait d'attendre que je sois prête.
Prête à ?
A vivre avec lui.
Pendant ce temps il continuait à vivre avec son amie, qui ne se doutait de rien. D'ailleurs je ne lui demandais pas de la quitter. Cette situation m'arrangeait. Je n'avais aucune pression.
Vint le temps du premier baiser.
Des premières chamailleries.
Et enfin de notre première nuit ensemble et du premier matin qui me décida à tout plaquer : X, lui et Paris.

Dernière épisode de l'histoire de Mathieu M :
Première Nuit, premier matin et apocalypse.


Notre première nuit ensemble fut vraiment belle, romantique à souhait, merveilleuse et tout adjectif que l'on voudra bien imaginer. Nous avions su l'attendre.
Mais le lendemain matin au petit déjeuner, je lui parlais de cette amie d'enfance que j'évoque au début de mon journal

" Tu sais, je crois que c'est vraiment important pour moi que je la retrouve. Que je la vois. Et que je lui dise combien je l'aimais et l'admirais quand nous étions enfant
" Carla, mais bon sang quelle importance ?
" Pour toi aucune, c'est vrai mais pour moi, c'est comme un sentiment inévitable
" tu devrais laisser tomber, la dernière amie d'enfance que tu as vu, c'était une catastrophe souviens toi
" oui mais elle je m'en doutais déjà et je l'ai rencontré par hasard, je ne désirais pas spécialement la revoir. Mais qu'est ce qui te gêne dans cette histoire ? je veux dire pour toi, ce n'est pas vraiment important
" je preferais que tu penses à l'avenir, et à l'avenir avec moi, plutôt que tu te replonges dans ton passé

Il a dit ça d'un ton sec. Le genre de ton qui peut craqueler une image d'épinal.
L'après midi je suis rentrée chez X. J'ai fait mes valises. Le strict nécessaire.
J'allais dormir chez Amandine et Julien.
Le lendemain matin je demandais au papa d'Amandine si la proposition du job d'accompagnatrice pour un de ses groupes au Vietnam était toujours valable.
Il avait besoin de quelqu'un sur place le mois d'après pour faire le lien. Mais gentiment il m'a proposé de partir sur le champ. La semaine suivante je m'envolais pour l'asie.
J'avais laissé une lettre à X avec toutes les bonnes raisons que j'avais de le quitter. Je le prévenais aussi que mon frère passerait prendre le reste de mes affaires (2) et lui rendre ses clés par la même occasion. (3)
Et à Mathieu, un mot, disant que je ne serais sûrement jamais prête.

(1) ce titre est affreux
(2) pour l'essentiel : des habits, des livres et des disques
(3) las, ca ne se termina pas si simplement mais c'est sans importance

Mathieu M, nouveaux épisodes, ou de mon goût indélicat pour le come back.

Un peu avant ma rupture avec Armaury, je tombais en rangeant des papiers sur des lettres qu'il m'avait écrites. Je ne fus pas spécialement émue, mais j'eus envie de le remercier pour le soutien indéfectible qu'il avait été à une époque. Et aussi lui expliquer ma disparition et donc ma peur de l'engagement (1).

Or il se trouve que Mathieu est l'archétype de ce que j'imagine d'un enfant unique. Et en écrivant cela, je pense, comme pour Armaury, à une fierté qui parfois est carrément imbécile (pas là en l'occurrence).
J'écrivais donc un mail, court et simple, dont le titre était " l'imprudence ".
Je lui disais mon désir de défaire le n&#339;ud de ma disparition.
Il en répondit un, dont l'objet était " la prudence ".
Il m'écrivait qu'il serait heureux que nous en parlions de vive voix.
Après comparaison de nos agendas respectifs, nous convînmes d'un vendredi
Le 21 mars.
Le 16 mars, j'immolais Armaury
Le 17 je découvrais les subtilités de Tristan.

Mathieu M, les nouveaux épisodes

Ce fut tout à fait logiquement un calvaire pour m'habiller. Comment être séduisante, sans être provocante, charmante, sans avoir l'air de proposer la botte comme dit Balthazar.
Irrésoluble.

Finalement j'optais pour une robe noire simple, sérieuse, étroite mais sobre et boutonnait jusqu'au collier (ce n'est pas une image). Mes baskets un peu spécial dont je suis aussi secrètement amoureuse (1).

Il m'avait donné rendez vous dans un bar que je ne connaissais pas. Mais que je n'eus aucun mal à trouver (2). Et qui s'avéra être un bar homosexuel. Nous étions à tout casser une dizaine de filles dans la foule.

Mathieu M, malin. Et en retard pour la première fois. (3)

Mais pas trop vu ma légendaire impatience.
Et voilà, comment nous nous retrouvâmes autour d'un verre de campari orange.

Son mail dit à peu près le reste de ce qu'il faut savoir de cette soirée.
Mais je ne m'attendais pas à un retour de flamme aussi évident.
De mon inconséquence.
Autant dire carrément mon égoïsme.

(1) je suis amoureuse secretement de presque toutes mes paires de chaussures. Les autres sont abandonnées au fin du placard à Balai.
(2) j'ai pris la peine de bien étudier depuis 26 ans le centre de paris
(3) Sans importance. Si il y a un endroit ou je me sens bien seule, c'est là. Dans un bar homosexuel on peut se mêler de toutes les conversations, faire l'idiote, s'installer au bar sans que cela soit interpréter comme un signe de disponibilité sexuelle.

(1) j'imagine que tout le monde l'a remarqué avant moi

Haut de la page

lundi 31 mars 2003 à 21h32
Est ce que tout ceci est bien raisonné ?
J'ai commencé une correspondance. Une correspondance étonnante. (1)
Avec un homme sur lequel je n'ai qu'une certitude : il aime les prénoms portant le L et il se fiche que je couche avec X, Y Z
mais il a une nette préférence pour Tristan.

Je ne sais pas trop comment en parler.

Evidemment Balthazar est à M. et ne répond pas au téléphone.
Il m'avait prevenu
" Carla, jusqu'au 5 avril je serais volage "
Autant dire absent.

Je sais, je ne peux rien faire toute seule,
mais j'ai de sérieux handicaps :
-je manque affreusement de confiance en moi
-je suis une grande velléitaire
-c'est ma culture de douter de tout et d'imaginer le reste

D'ou mon amour de ce que Tristan appelle poliment
" la verbalisation "

D'autant que les mots me paraissent toujours si traître qu'il faut sans cesse les préciser.

Du coup je viens de passer trois nuits à penser à tout ce que j'aurais du dire mais que je n'avais pas su formuler

Par exemple j'aurais voulu demander à O.
de me raconter une anecdote de son enfance, peut être même son premier souvenir d'enfance. Un peu comme Perec dans " W ou le souvenir de l'enfance ", avant tout sans souci de ce qui a bien se passer réellement
S'il avait un début d'explication à ses réactions et contre réactions amoureuses, ou leurs absences (et aussi de me parler des jésuites)
Pourquoi Proust avait été une révélation et comment cette révélation s'était matérialisée
à quand remonte ces dernières certitudes sur sa vocation d'écrivain
Ce que aujourd'hui sa famille pense de ses écrits
Pourquoi puisqu'il admet que chacun ne retient de ce qu'il lit ou entends que ce qu'il l'arrange, adhère à sa réalité, donc quand il admet ouvertement ce postulat, il refuse encore l'accès de ses manuscrits à A. sous prétexte de subjectivité

Et aussi déjà je lui demande pardon (3)
si je suis maladroite
je suis maladroite
si je suis égocentrique
je suis égocentrique
et pour toutes mes fautes de goût passées futures et présentes

(1) Je ne sais pas si je dois te renommer, je trouve que ce
(2) " Carla, j'adore
-quoi donc Tristan ?
-Je dis une phrase et tu pars dans un roman fleuve
-je te saoule ?
-non ca me fascine "
Je ne sais évidemment pas comment le prendre.
(3) je me demande d'ou me vient cette manie/ce goût de dire à tout bout de champ
" je suis désolée
" pardon
" pardonne moi
" je te prie de bien vouloir m'excuser
Et pourtant je n'ai strictement reçu aucune éducation religieuse, à mon regret d'ailleurs. Je ne soulève pas de débat ici mais j'aimerais assez

Haut de la page

lundi 31 mars 2003 à 21h53
Comment je vécus comment je suis...manuel à l'usage des jeunes filles
Lundi donc, oui parfaitement, lundi. Sur l'heure du déjeuner.
Mon téléphone sonne.
Je décroche machinalement

" Carla, tu ne m'aimes plus ?
" Tristan ?
" Tu ne m'aimes plus (ton boudeur)
" Bien sûr que si Tristan seulement je ne suis pas à Paris, impossible de m'offrir
" (rire) je te taquine
" j'avais compris
" tu me manques ! Carla !
" toi aussi !

TRISTAN A APPELÉ EN RESUME.
Pour me dire à quel point il avait envie de moi.

The perfect boy

Haut de la page

mardi 1er avril 2003 à 23h18
Nouveau dialogue avec Tristan, ou l'on se dit que Papa n'avait peut être pas tout à fait tort quand il nous répétait, enfant " Ma fille , l'effort n'est pas un mot vain "
Lundi soir

" Carla,
" Tristan ?
" ton corps me manque
" et tes airs offusquées aussi, Bébé
" mes airs offusquées ? oh ! quoi?! mes airs offusquées !
"ouais
" Tristan ? pourquoi tu m'appelles ?
"Bah Carla, je tente d'alimenter tes écrits (1)

Ce type est strictement un ange.

Quant au ¼ d'heure américain sur mon forum, j'ai honte mais je ne saisis pas le rapport, enfin je crois, enfin je ne suis pas sûre, encore moins certaine

L'anonymat oblige t il à l'opacité ? (2)

1-est ce parce que je propose de la vodka à un type trop bien habillé pour être honnête ?
2-est ce parce que je n'ose pas appeler Tristan de peur d'être collante ?
3-est ce pour une toute autre raison ?
4- enfin question pour le mien essentiel, est ce que cela se soigne?

Pitié répondez moi, anonyme ! soyez chic !

(1) j'avoue tout.
(2)(Pardon ! Je suis le genre de fille qui s'obstine à ne pas comprendre le sens de l'heure d'été)

Haut de la page

mercredi 2 avril 2003 à 00h03
Où réside l'infidélité.
C'est curieux comme ce mot me traverse

" Infidèle ! "

Autant dire mécréante.

Et pourtant je ne peux pas m'empêcher de lui trouver des airs de légèreté heureuse, de félicité aérienne

Et puis d'abord, infidèle
à qui à quoi

De la minceur de certaines frontières

Petite aparté :
Si je dois penser sérieusement plus de quelques secondes,
j'ai la manie des chiffres im-paires (1)

" les femmes se servent des hommes comme de lianes "
Un prof ahurissant de géographie (pour ne pas dire complètement stupide)

Mais j'ai un faible pour Jules et Jim (2)


Je reviens au sujet imposé par le titre du paragraphe : Où commence l'infidélité ?

Mais là tout de suite, je n'ai déjà plus envie de me répondre.

ça m'est parfaitement égal. Là tout de suite.

Le principal après tout, c'est de l'écrire.


(1) je sais, c'est facile
(2) et à d'autres aussi de Truffaut, mais aussitôt je me souviens de ce film de Godard qui m'a tant fait rire " Masculin/Féminin, mode d'emploi " et au mépris qui m'a tellement émue. Et maintenant à ....oui surtout.

Haut de la page

mercredi 2 avril 2003 à 16h31
D'un peu d'aigreur dans ce monde rose bonbon
Certaines mauvaises langues affirment qu'il existe un club secret, dont les membres ultra privilégiés sont uniquement composés de mes ex.
L'avantage d'avoir sa carte est avant tout psychologique. On se sent nettement moins seul. Cela intensifie le merveilleux sentiment d'être victime. Parfois même on se téléphone pour avoir des nouvelles, « tu es au courant des dernières frasques de Carla ? » ou mieux encore « ah c'est pour toi qu'elle m'a plaquée ?oui ? et elle est déjà partie ? oh ! je suis navré »

Je sais je suis cruelle. Mais je préfère le Spartakisme.

Haut de la page

mercredi 2 avril 2003 à 16h43
Du capitalisme et autres histoires baveuses, où l'on arrive à d'étranges conclusions
De toute façon tout le monde sait que je suis une menteuse.
A un innocent correspondant qui ne posait même pas la question, j’affirmais ce matin encore
« Je ne suis pas amoureuse de Tristan. Je l’aime bien, c’est tout »
Et ceci avec beaucoup d’aplomb.

Seulement entre temps j’ai repensais à cette histoire de financier de haut vol.

Du goût des Baisers

Le baiser, c’est important. Le premier baiser encore plus. De toute façon, tout ce qui a trait aux lèvres à ce goût si spécial qui a à voir(1) avec la langue.

Petite envolée lyrique :

« Dans un baiser, tout ce dit , tout se sait
Les exigences de la peau, l’avidité des caresses,
la similitude et les futures batailles »
(sur l’air d’amstramgram)

compréhension des corps et donc de l’esprit (2)

Mais reprenons calmement
Pourquoi ces réflexions sur le baiser ? (3)

Parce qu’ hier le financier de haut vol a essayer de m’embrasser.

Il faut dire que ça avait mal commencé

(1) avoir avec la langue, au choix
(2) je me suis faite à l’idée de ne jamais réussir à dissocier les deux
(3) d’autant que pour ceux qui suivent ces réflexions suivent celles que j’ai failli avoir sur la (in)fidélité

Du capitalisme et autres histoires baveuses, ou l’on arrive a d’etranges conclusions.

Première Partie, première interrogation : des préjugés que l’on peut avoir sur la drogue

Nous étions chez Solvej. C’était agréable.
J’avais ma Vodka et lui du Whisky (1). Nous parlions de son travail (2). C’est normal, ça a l’air toujours tellement sérieux la bourse.
Surtout en ce moment. Mais c’est toujours comme ça.

Et puis, en plein milieu de la conversation, il se met à rouler un joint.

Bon que Tristan fume des joints à son âge, passe encore,
Tristan est cool
Les gens cool fument des joints

Mais Cristian, Cristian est un type qui gagne tout un tas d’argent, en prenant des airs affairés ou fiévreux et surtout en ne débranchant jamais son portable.

« Cristian, tu fumes des joints ?
« oui pourquoi ? ça te gêne Carla ?
« Non mais ça me fait toujours bizarre un type en chemise qui fume des joints.

C’est fou les préjugés qu’on peut avoir.

N’empêche cette histoire me turlupinait déjà un peu.

Et puis ça c’est carrément déglingué

Des mauvaises associations d’idées que l’on peut faire.

Il était tôt. Mais il était prévu qu’il doive repartir.
Je l’accompagnais à la porte et là, il voulut m’arracher un baiser.

M’arracher n’est pas le verbe juste, parce que j’avais très envie qu’il m’embrasse : je le trouve beau et même séduisant, il me plait, j’aime bien sortir avec lui, il n’est pas pressant, et il sait que je dois repartir et lui doit déjà s’en aller. Un baiser, rien qu’un baiser

Il a donc eu son baiser. Mais alors que je tentais subtilement de saisir sa lèvre infèrieure avec les miennes et que je n’y arrivais décidément pas, je ne pus m’empêcher de penser avec nostalgie aux baisers de Tristan.

Cela aurait pu être sans aucune conséquence.

Mais de fil en aiguillon…

Petit flash back assassin et moral en biais,
(à quoi je pense quand j’embrasse un autre que toi)


« Carla mais qu’est ce qui t’arrive ? tu me baves dessus !
« oh flûte ! pardon ! mon dieu, je bave quand je t’embrasse ?
« d’habitude pas du tout, mais là tu salives, ca doit être ce qu’on a manger
« les artichauts à l’huile ?
« tiens oui peut être….non ca ne colle pas
« mais t’es vraiment degueu tristan, de me dire ça ! je ne vais plus jamais oser t’embrasser ! jamais !
« Carla, ne soit pas si chochotte !
« ouais, c’est facile pour toi, la bave du crapaud….

A ce stade de mes souvenirs, j’ai éclaté de rire. Et je me suis aperçue que Cristian était encore en train de m’embrasser.

Il l’a pris avec le sourire et un
« tu es vraiment impossible Carla »
Sous entendant que j’étais malicieuse.
Mais sincèrement, je me suis sentie soudaine très mal à l’aise.

« Penser que je ne vais plus penser à toi est encore penser à toi . Laisse moi par conséquent essayer de ne pas penser que je ne vais plus penser à toi. »
Zen

(1) première fausse note
(2) Cristian, comment on fait de l’argent en ne produisant rien ?
-en travaillait 36 h par jour. Sauf exception.

(ouf , merci)

Cela dit, je persiste dans mes allégations.
Et je le repete pour moi même

"Je ne suis pas amoureuse de Tristan. "

Haut de la page

jeudi 3 avril 2003 à 17h26
Où l'amour des chats conduit au ronronnement masculin
J'aime les chats. J'aime leur nature profondément égoiste qui fait que vous pouvez être certain que si ils sont encore avec vous c'est qu'ils y trouvent un certain plaisir.

noble, un peu dédaigneux et serein

J'aime la manière dont ils me toisent pour évaluer ma docilité,
et aussi quand ils creusent mon ventre avec leur dos pour trouver la parfaite position

Leur indépendance et leurs infidélités loyales.
Leur vraie douceur.

Leur singularité.

J'aime les chats et les poissons rouges.
Mais les cyprins c'est encore autre chose.


Lorsque Tristan commence à me toucher il ronronne.
Ca donne quelque chose comme
" hum….rrrrrrrrrrrrr…..hum……rrrrrrrr "

Et il réclame la petite cuillère pour dormir.

Comme moi.

Haut de la page

jeudi 3 avril 2003 à 18h41
Ou l'on se demande ce qu'il y a d'intime dans un journal en ligne, sans jamais oser l'avouer
J’ai raconté à Tristan dans une discussion téléphonique (1) ma correspondance avec O. Sur un mode mineur.
Peut être par provocation.
Mais aussi pour lui rappeler que j’écris sur lui (2). Parce que pour tout dire, ça me met un peu mal à l’aise d’écrire ainsi sur des gens qui me sont proches.

Après tout c’est mon journal, libre à moi de m’y dévoiler. Mais dévoiler les autres…

Tristan aime l’idée que j’écrive sur lui. Mais je ne sais pas si à la lecture, il apprécierait autant.
Ce n’est pas que je sois méchante et d’ailleurs tous nos dialogues sont fidèles. Comme le reste.
Mais ce n’est qu’un aspect de lui.
Celui que je préfère mais peut être pas le plus brillant au regard des valeurs ambiantes.

C’est une des raisons pour lesquelles je ne me suis pas proposée de lui faire lire ce journal. La peur de le vexer, quoiqu’il ne soit pas susceptible. J’espère qu’il en rirait. Après tout quand il est avec moi, il en rit.

La seconde raison c’est que naturellement je me sentirais moins libre. Je n’évoquerais pas mon état amoureux aussi légèrement si je savais qu’il me lit. Ni ne dévoilerais certains détails de notre/mon/son intimité.

Comme l’écrivait si bien O.

« l’intimité n’est violée que par une personne de connaissance, un inconnu n’existe pas, « la mer, quand nul ne la regarde, n’est pas la mer »

Jusqu’ici rien que de très normal.
Des préoccupations de diaristes, des interrogations de jeune femme

Seulement voilà, j’ai parlé de O. à Tristan, et ce faisant…

Du jeu au je, ou le contraire.

A un autre que Tristan je n’aurais pas parlé de O. D’ailleurs je n’ai aucune envie de parler de O. Pas encore.

Seulement Tristan est différent des autres. Non pas qu’il soit l’homme de ma vie, le seul l’unique. Bien au contraire.

C’est parce qu’il n’est aucun de cela que je peux tout partager avec lui, que j’ai envie de tout partager de mes petits bonheurs.

Tristan ne pense qu’au sexe, mais Tristan sait m’écouter.

Alors je lui ai dit

« J’ai commencé à correspondre avec O. Et plus étrange c’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui ne me dit pas qu’il est écrivain et dont j’ai l’intime conviction qu’il l’est. » (3)

Tristan a ri parce que comme dit l’autre « c’était lui, parce que c’était moi »

Et m’a promis de me faire passer le goût de la poèsie.

Mais depuis Tristan a changé. Il m’appelle pour me dire des mots doux et rieurs, il me reproche avec un sourire de ne m’interesser qu’à son corps et tout dernièrement

« Carla, tu es une coquine
« oui possible
« tu dis que tu es cérébrale, mais je ne te crois pas, tu n’arrêtes pas de me regarder dans la grande glace quand nous faisons l’amour, tu es un petit animal
« ça tient à la position Tristan, si je veux te voir, je n’ai pas vraiment le choix
« menteuse, allez, avoue ! tu es une coquine !

Qu’est ce que je peux répondre à ça ?

Et puis il s’est mis à déclamer, à faire des rimes, à me reprocher de le laisser « dans un désert sexuel atroce » pour le week end (4). Et de me rappeler, la douce violence…

Et là, allez savoir pourquoi, j’ai commencé à me demander,
« est ce que Tristan ne serait pas tombé sur mon journal ? »

D’un côté je l’imagine très mal farfouiller. D’abord il est paresseux, ensuite, j’en suis certaine ce n’est pas son genre. Mais il est si narcissique (bien que manquant de confiance en lui) et je ne lui ai jamais interdit de me lire.

Au fond, je n’y crois pas. Et puis surtout quelle importance ?
Mais c’est si agréable de se torturer pour des riens.

Un luxe.

(1) je ne rapporte pas nos discussions en entier, hélas !
(2) tu as mis mon nom aussi ? mais non, juste ton prénom, je ne suis pas si garce !
(3) Pour O. Ceci n’est pas de la vile flatterie, c’est mon sentiment profond. La mélancolie dont tu parles, les interrogations qui te traversent, ta manière d’écrire…Tout respire en toi l’écrivain comme je me l’imagine. Rêveur, un peu détaché du monde, mais étrangement présent au réel
(4) les week ends de Tristan commence le mercredi et finissent le lundi matin

Je sais que le changement est un mouvement vital.
Je n'ai pas peur que Tristan tombe amoureux.
Je ne suis pas amoureuse.
Je ne voudrais rien changer.

J'aimerais toujours que tout se passe comme la première fois

Je frappe à la porte. Un escalier intérieur monte à son appartement sous les toits. Je suis en retard. J'ai couru. J'halète un peu.
" Carla, c'est ouvert !
Je monte les dernières marches. Je commence déjà à m'excuser de mon retard tout en le cherchant des yeux.
Il y a des poutres apparentes un peu partout. A droite de l'escalier, le salon et en face la cuisine américaine. Au fond la salle de bain et les toilettes. A droite, son bureau et au fond la chambre. L'espace est totalement ouvert sauf la salle de bain. Tristan est à son bureau, il se lève, il veut m'embrasser, je suis insaisissable. Je voudrais pouvoir le laisser me toucher mais je suis trop électrique.
" Carla, tu n'aimes pas les câlins !
" si j'adore pardon si si si ! j'adore !
(limite désespérée)
" viens par là
" non attends
" tout doucement voilà, tu me laisses mettre mes bras autour de ta taille, voilà comme ça, tu n'es pas bien ?
" (si !!!!!!!!!!!!!!!) si, si
" et maintenant tu te laisses embrasser. (il m'embrasse et c'est parfait parce qu'un baiser….)
" Bon. Je crois que je dois te droguer Carla
" oui bonne idée, et tu me sers de la vodka aussi (je suis prête à tout !)
Il passe derrière le comptoir.
Il me sert un verre. Il prépare un thé. Il roule un joint.
" raconte
" non toi d'abord
Nous nous racontons. Nous rions. Je me détends. J'ai envie de lui. Il a envie de moi. Je bois. Il fume. Je fume. Il ne boit que du thé. Je pique un tic tac. Il se moque de moi
" tu es toute speed
" mais non !
Alors je vais derrière le comptoir avec lui.
Je garde mes distances. Il les annule.
Il ronronne.
" j'adore quand tu ronronnes
" il faut que je me retienne…..hum…..rrrrr…..je dois me calmer
" pourquoi ?
" pour mieux te manger mon enfant. Viens
Nous traversons le salon direction le lit. Les miroirs. La télévision.
J'allume LCI.
Il coupe le son.
Deuxième joint.
Nous parlons encore. Nous rions. Nous fumons. Nous ne mangeons pas encore de chocolat. Le chocolat c'est après l'amour.
Maintenant il s'agit de sexe.
Ensuite nous reparlerons. Plus proche encore. Plus léger.
Un autre joint sans doute.
Un peu de télévision. C'est de ma faute. Je n'ai pas la télé mais j'adore la télé. Il m'explique les programmes tout en affirmant que je ne comprends rien à l'art de mater la téloche.
Je zappe.
Il zappe.
Nous faisons encore l'amour.
Il déclare sa fatigue. Je déclare ma jeunesse. Il me vante les mérites de son lit et me met sous les draps. Il me borde. Il me reproche de ne pas aimer les câlins. Il réclame la petite cuillère. Il prétend qu'il a la crève. Il dit que je le fais jouir en ronronnant. Il me reproche de ne pas me laisser assez faire. Il me promet une punition avant de s'endormir. Je lui tourne le dos. Je suis face à la grande glace latérale. Je me trouve jolie. J'espère encore l'être au reveil.
Et curieusement, je le suis encore, le matin.

Haut de la page

vendredi 4 avril 2003 à 18h59
Carla-tais-toi (ça ne finira donc jamais ce genre d'imbecilités ?)
Je dois être à Paris Lundi.
Mardi mercredi jeudi vendredi à W
J'ai aussi deux rendez vous important Mercredi et Vendredi soir. A Paris
De l'art de bien s'organiser.

Or donc me suis je dit, pourquoi ne pas rentrer ce week end à Paris. Et en profiter pour voir Tristan.
Au hasard, vraiment.
Or donc prenant mon courage à deux mains et balançant ma fierté par-dessus bord, je l'ai appelé

Répondeur

" Tristan, c'est Carla (ta Carla !), je rentre ce week end, dis moi si tu es libre, samedi ou dimanche. "

Il était midi.

Autant dire que j'ai passé mon après midi à regarder mon téléphone tout en me disant
" quel salaud ! il m'a oublié " mais en réservant mon billet d'avion

(24h c'est parfois une éternité)

Or donc à 18h30 Tristan préviens
" Samedi soir parfait "(1)

Je sais, je suis désespérante.

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 12h56
Carla-brute, où l'on découvre pèle-mêle que je ronfle quand j'ai le nez bouché, que je ne suis plus bonne à rien après l'orgasme, et comment un étrange malaise s'empara de moi au petit matin
Tellement d'instants en une seule nuit, d'anecdotes stupidement heureuses , forcément futiles.

Tristan a décidé d'avoir le premier rôle dans mon journal semble t il.

J'ai pourtant un mauvais sentiment, inexplicable.

Mais reprenons calmement.

Car cette nuit à elle seule mérite plusieurs épisodes (petite vie, petits soucis, petit bonheur)

J'aimerais que O. soit là .

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 13h15
Un début raté, une sourde angoisse, où l'on découvre une jeune femme butée qui abuse du " déjà "
Il faisait un temps magnifique samedi. Aucune envie de traîner dans les aéroports aujourd'hui.
Le corps de Solvej, tout chaud, à mes côtés, elle susurre, endormie

" Carla, ne pars pas aujourd'hui…demain

J'aimerais mais je ne peux pas. Ce n'est pas tant que je veuille voir Tristan. Mais c'est moi qui lui ai proposé ce rendez vous. Et je me suis faite à l'idée de partir aujourd'hui. J'ai toujours tant de mal à quitter les choses et les gens.
une violence que je dois m'imposer.

Pourquoi ?

Parce que je réagis trop vite aux désirs des autres. Je les confonds avec les miens.
Je dois me discipliner.
Solvej le sait quand elle me le demande. Elle sait que déjà j'hésite, que déjà je voudrais rester encore.
Mais j'ai cette idée fixe : une nuit avec Tristan . Avant une nouvelle séparation géographique.

Et dimanche je serais chez Gio et Balthazar.
Et lundi je devrais déjà repartir.

" tu retournes à Paris dans 10 jours maximum Carla


Oui je sais Solvej, et toi tu sais que tes mots m'enferment.
Je m'en veux à présent.

Je prendrais un avion en fin d'après midi.
45mn de vol.
Je me sentirais mal.

Pourquoi ?

Parce que c'est pour lui, lui dont je ne suis pas amoureuse, lui qui ne le demande pas que je suis partie ainsi. Et par ce geste même je sais que je le quitte déjà un peu

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 13h36
Préambule morose et petites catastrophes féminines
Je n'ai prévenu personne de mon retour éclair sauf Gigi mais elle est partie en week end chez ses grands parents.

C'est agréable de se retrouver chez soi, mais toujours cette sourde angoisse.

Un message de Solvej pour me dire qu'elle ne m'en veut pas, qu'elle s'excuse, qu'elle viendra me chercher lundi soir.

Je me sens sale et moche, l'idéal pour une nuit d'amour.

Bien.

Plan de bataille :

1- une douche et autres ablutions de circonstances
2- trouver quelque chose à me mettre compte tenu de mon humeur ce n'est pas gagné
3- tenter d'assujettir mes cheveux à ma volonté toute puissante

Le premier point ne pose pas de problème majeur. Le maquillage, même et surtout discret remplit à peu près sa fonction de camouflage. Je reprends un peu vie, malgré des marques surprenantes de bronzage résultat d'une après midi dans un jardin.
Mes cheveux me donne un peu plus de fil à retordre. Mais ils sont encore humides et à ce stade, on ne peut jamais savoir avec eux.

Le souci majeur, comme toujours reste la tenue. Je voudrais mettre mon kilt et une chemise blanche , ca irait parfaitement avec ma timidité et les réticences que je sens poindre déjà. La jupe avec des bas permettrait de limité ma résistance, la chemise compliquerait la tache du conquérant, mais peut être le dissuaderait il de me déshabiller.
Ça cogite dur.

Le problème de ce scénario c'est que non seulement aujourd'hui c'est samedi mais en plus je dois prendre le métro du 19ème jusqu'au 5ème arrondissement. Et je ne me sens pas d'humeur à repousser les avances de tous ces mâles parisiens et frustrés que cette journée de printemps à du émoustiller (1).

Tant pis pour Tristan : ce sera levi's et top noir pour mettre mes épaules en valeur ; Une petite veste et mon sac à main chinois dans lequel j'arrive à fourrer un nombre de trucs incroyables.

Bon je ne suis pas au top mais ma peau est douce c'est déjà ça ;

(1) les parisiennes savent qu'il n'y a aucune vantardise dans cette phrase : il suffit d'être habillée en fille pour que tous les zinzins de la galaxie vous tombent dessus

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 15h09
Où il est clairement établi qu'il n'y a qu'un philosophe affreusement laid pour affirmer que l'enfer c'est les autres
20h30

Acte 1 : Où l'on se demande pourquoi les femmes se compliquent la vie sous des prétextes aussi douteux et sexistes que " on ne peut pas faire confiance à un homme

Avant de partir rejoindre Tristan, je l'appelle.
On ne sait jamais même si on y croit pas vraiment.
Et si….

son répondeur !!!!!
c'est son répondeur qui répond !
Vous me direz que c'est précisément la fonction du répondeur
Mais IL EST CENSE M'ATTENDRE IMPATIEMMENT
Et pour dire la vérité je n'avais pas envisagé une seule seconde qu'il me laisse tomber pour la soirée

Dans un effort anti-tragédie cornélienne , je lui laisse tout de même un message,
il ne faut pas trop provoquer le destin.

20h31
Acte 2 : L'art de l'extrapolation


Mais qu'est ce que je vais faire ? JE NE PEUX PAS RESTER SEULE DANS CET ETAT (1)
J'appelle SOS amitié Carla en Saturday night détresse ?
Mais si Tristan rappelle ?
Je devrais ensuite sacrifié un ami dévoué ou un amant qui manque de promptitude….
Choisir !
Le summum de l'horreur !

(1) c'est un de mes défauts et c'est pour ça que je déteste prévoir : les changements de dernière minute me plongent dans une angoisse indicible.

20h33
Acte 3 : Des problèmes de communication qui n'en sont pas


" allo Carla ?
" oui ?
" c'est Tristan
" ah Tristan (genre la fille !)
" allez arrive chérie, je n'attends que toi
" oui (oui !!!!!!!!!!!!!!!!!)

Et me voilà partie. Après avoir absorbé trois verres de fitou.

Détends toi Carla, qu'est ce qui t'arrive ?

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 15h44
Last but not least : les achats de dernière seconde
Rue des écoles , j'arrive au/à bout de mon périple.

J'ai oublié le cadeau que j'ai ramené à Tristan de W.

Mais pourquoi, pourquoi je me mets dans tous mes états comme ça ?

Je pense à Solvej et je voudrais être avec elle. Je me sens coupable.

Bon , solution ?

Le pot de nutella !

Oui car Tristan adore le nutella (1)

Direction l'épicier du coin qui me connaît déjà et même me reconnaît

" bonsoir
" encore votre amoureux ?
" et oui, dites, vous avez du nutella ?
" le maxi ou le mini ?
" le maxi
" ça c'est de l'amour

Mouais. Du sexe surtout.
A l'abordage !

(1) merci de ne pas analyser ce goût plus que douteux pour le chocolat. En réalité c'est une constante que l'on retrouve chez les fumeurs de joint dorlotté par leur maman : ils aiment le coca cola et le nutella .

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 16h14
Où l'on voit enfin le bout du tunnel
Flûte le code ! aïe le rouge à lèvres ! marre de ces étages ! je suis encore en retard!

toc !toc !toc

" entre Carla et ferme la porte à clé

Il est là à son bureau. Il se lève . Dieu qu'il me plait ! comme il est grand !

" j'ai le droit de t'embrasser ou pas encore ?

Il s'assoit sur un tabouret du bar, je fais mine de regarder les documents qu'il a posé devant lui ; je l'embrasse du bout des lèvres, nos bras se frôlent et c'est une sensation extrêmement troublante

" Carla….
" oui je sais….
" il ne me reste plus qu'à rouler un joint
" tiens je t'ai ramené du Nutella
" tu es un ange

C'est si simple parfois

En vérité, je n'ai pas le coeur à écrire....j'arrête le massacre....

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 17h37
Prélude et babillages
Nous parlons, nous n'en finissons pas de parler….de ce fax qu'il vient de recevoir, de ce fax qu'il veut envoyer, de son bouquin qui va sortir ces jours ci (1), de politique forcément (2), d'amour (3), du nouveau grille pain qu'il s'est offert (4) de mon journal (5)…il s'anime, se passionne, rit
Nous parlons et cela semble durer des heures. Il est assis derrière le comptoir de la cuisine comme toujours. Je fais des arabesques sur le plancher, je caresse les poutres qui croisent mon chemin, je papillonne
" Carla, tu ne peux pas rester en place ? "
Si seulement Tristan….

(1)" Carla, tu ne veux pas t'occuper de ma promo ? " c'est ça et on se marrie et on fait plein d'enfants pendant que tu y es ?
(2)on réussit même à s'accrocher gentiment " Carla tu es infernale, laisse moi en placer une ! " mais tu m'expliques des choses que je sais parfaitement bien et le temps manque…
(3)" Carla tu n'as jamais envisagé que je tombes amoureux de toi ? si ça trouve c'est du baratin pour te séduire mon côté très libre… en réalité je t'aime déjà et je ne vais pas te laisser partir….je viendrais chanter sous tes fenêtres, je…. " Etrange parallèle avec ce que disait O. dans une de ses lettres ; ai-je l'air si naïve qu'on puisse m'abuser ainsi ?
(4)" regarde Carla, il est beau non ? " et de passer tous les deux un bon quart d'heure pencher sur le dit grille pain, à essayer de comprendre à quoi servent les fils de fer qui le surmontent
(5)Tristan croyait que j'écrivais un journal uniquement sur notre relation (" rho coquine "). En fin de compte elle y prend beaucoup plus de place qu'elle ne devrait mais j'ai du tout de même lui signifiait qu'il n'était pas l'unique sujet même si il était celui du moment. Il aimerait lire, je lance un avis au lecteur qui se perdra jusqu'ici, qu'est ce que je pourrais lui donner comme extrait ?

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 17h40
Le coup du minuteur, Où l'on retrouve enfin le propos stricto senso, car après tout il s'agit ici d'une relation sexuel
....suite...

" je suis désolée
" Carla ! si tu redis encore une fois je suis désolée ou excuse moi ou une autre connerie dans le genre je te deshabille illico presto
" oki (1)
" je mets le minuteur en route on va voir si tu tiens 5 mn

C'est pas de ma faute, j'avais envie d'aller au lit.

(1) pour ceux qui connaissent l'histoire de la grenouille à la grande bouche c'est un peu pareil que quand elle dit au lion " ET TU MANGES QUOUA TOUA ? " " des grenouilles à grande bouche " " ah bon "

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 18h52
Amstramgram pic et pic et....
" Carla, tu peux faire de moi ce que tu veux, mais attention c'est limité dans le temps, ensuite c'est mon tour
" non t'es degueu ! non je suis trop timide ! tu triches !
" embrasse moi
" j'ai trop de cheveux
" Carla…
….
" Carla avec la langue !
" mais je ….
" Carla….trop tard

Premier round. (par orgasme infligé)
Vainqueur : Carla
Vaincu : Tristan


Un petit joint .
Une petite discussion.
Mi temps.
Tristan : 11 tartines grillées de nutella
Carla : 3 tartines grillées de nutella

" Carla, tu es si petite….hummmm…rrrrr….lève toi

Second round (par forfait)
Vainqueur : Tristan
Vaincu : Carla


Match nul

Haut de la page

dimanche 6 avril 2003 à 19h18
Un mot pour conclure en attendant un prochain bain pour rêver d'amour courtois
« bébé qu’est ce qui t’arrive ?
« hum…oui…hum…quoi
« Bébé ! tu ronfles ! change de position
« oh ! quelle brute ! tu n’as qu’à ne pas me garder pour la nuit !
« viens par là

Sur ce je me motive et je vais chez Balthazar
Tristan a appelé
« Carla, quand est ce que tu reviens ? »

J’ai peur.

Haut de la page

mardi 8 avril 2003 à 22h34
Laconisme
Mes pensées se liquifient d'elles mêmes et ma censure fait rage.

Prendre un bain. Penser à lui.
Plus tard, relire les Gagnants de Cortazàr.

Haut de la page

mercredi 9 avril 2003 à 00h09
Silence 1
" Si l'on entend par éternité, non pas une durée temporelle infinie, mais l'intemporalité, alors celui-là vit éternellement qui vit dans le présent. "
Wittgenstein, Tractatus-logico-philosophicus

"L'aveugle berce un bel enfant
La biche passe avec ses faons
Le nain regarde d'un air triste
Grandir l'arlequin trismégiste"

Apollinaire, Alcools

Une nuit sans autre référence qu'elle même.
Et ses suivantes

Simple.
Douce.
Emouvante.
Sexuelle.
Tendre.

Un sentiment acidulée.

Je me sentais légère, loin d'Armaury, que chacune de mes réticences semblaient égratigner
indécise après Tristan,
flottante, la vie, toute simple.

un homme que je sais rendre heureux.

une funambule du bonheur.

Je laissais un message à Tristan pour lui dire « merci et encore » puisque nous devions nous revoir le soir même.

Il me rappela un peu plus tard.

Autre dialogue (censuré)

« Carla ?
« Tristan ? ça va ?
« pas vraiment, je devais faire des examens aujourd'hui, ils ont du m'ouvrir un peu le crane pour ça, trois points de suture
« et...
« et j'ai les résultats dans 15 jours, c'est soit bénin, soit plus grave
« plus grave comment Tristan ?
« chimio

Il ne paniquait pas. Il disait ça sans pathos, sans fausse légèreté.
Comme un fait. Qui pourrait devenir inquiétant.

Je sais bien naturellement qu'une tumeur ne pousse pas en une nuit.
Je sais bien que je ne suis responsable de rien.

Aujourd'hui tout à l'heure

Tristan a appelé. Il devra faire une chimio. Les médecins lui ont dit qu'il y avait de forte chance que tout se passe bien, sans anicroche.
Il est calme. Je ne sais pas pourquoi il m'a parlé de ça.

Nous n'avions plus jamais abordé la question, lui pour une raison que j'ignore, moi parce que je respecte les silences.

« Carla ?
« Tristan ?
« mauvaises nouvelles médicales
« mauvaises comment ?
« un petit cancer

Je crois qu'il voulait être honnête avec moi, me laisser le choix de partir, de ne pas m'attacher.
Que c'est pour ça qu'il m'a appelé. Qu'il me l'a dit. Simplement.

« moi ça va, c'est plutôt les gens qui m'entourent qui paniquent
« j'ai l'air de paniquer ?
et je panique un peu parce que Tristan est une réalité pour moi, une réalité tangible
Il rit
« Tristan, c'est avant tout toi qui le vit, je ne veux pas en rajouter
« c'est vrai Carla, merci
« je rentre le 19 avril, ça ira ?
« impeccable, j'espère que je n'aurais pas encore commencé...
« je t'amenerai 2 fois plus de nutella sinon
« tu es gentille Carla

Lui seul m'a dit ça, cet adjectif si simple dont plus personne ne se souvient l'essence, ni les sens.
Avec une tendresse dont seuls les frères savent faire l'usage

j'avais raconté l'histoire à Théobald. Je n'avais pas osé parler à Amandine par superstition.
En réalité j'étais avec Théo quand il a telephoné le jour de ses examens medicaux.
J'étais tellement surprise de la confidence après une nuit, émue aussi qu'il la fasse,
troublée par ces histoires de femme fatale,
j'avais un peu craqué et Théo était là

Sa première réaction quand j'eu finis l'histoire, après la discussion rapporté dans ce journal fut
« Laisse le tomber, Carla, mauvais plan »
qui m'avait choqué au point que j'étais partie violemment.

D'abord Tristan ne faisait que m'informer. Ensuite nous devions nous voir le soir même. Et sous pretexte que ce type avait peut être une tumeur maligne (et même si il l'avait eu sûrement) je devais le rayer de ma carte du monde ?

« Laisse moi te rendre tout ce que tu as mis de toi dans mon cœur » disait Lafargue dans un poème ou les tics se terminaient en larmes

Tristan en une nuit m'a rendue heureuse comme aucun autre homme.
Un bonheur évident, sans chaîne, à inventer et à vivre.
Loin de cette précipitation décevante qui nous fait déferler dans un plaisir aliénant.
Du désir éteint que l'on se tue à ranimer
Juste un instant aussi précieux qu'une bulle.

Je pense à toutes ces femmes qui ont dit avec moi à des hommes qui croyaient les protéger d'elles mêmes
« c'est ma vie, simplement parce que je suis cette vie la, tu ne pourras jamais me protéger de ce que je suis, j'en mourrais d'une manière ou d'une autre »

Je tiens à lui. Depuis le premier instant.
Je sais bien que d'aucuns pensent que ce n'est pas cela l'amour, moi la première je l'aurais cru,
mais en vérité je me fiche de l'avenir de notre histoire.
Elle est belle au présent.
Et c'est je crois le meilleur remède à la mort.

Haut de la page

mercredi 9 avril 2003 à 22h29
L'horoscope persecuteur, où grâce à la presse féminine on observe la révolte d'un individu ordinaire contre c/ses forces obscures qui nous gouvernent
En vérité le voyage retour à W fût marqué par un article plus que frappant de la rubrique " horoscope " d'un magazine étranger et féminin du mois dernier, bien nommé
" les hommes poissons " (*)

Edifiant. J'en ai retenu dans le désordre de mes pensées que les hommes palmés étaient :

-paresseux (voire languissant)
-atteints du syndrome don juan (rêve de séduire toutes les femmes même celles qui ne lui plaisent pas ! cependant comme il est paresseux...)
-phobiques du conflit (disent oui…oui….oui….puis ne disent plus rien et se tirent)
-jamais sorti des jupons de leur mère (adore se faire dorloter et gratter le dos) (1)

Jusque là je ne voyais rien de disqualifiant, au contraire:

- la paresse n'existe pas (opinion)
- le syndrome don juan était inclus dans le packaging Tristan
- l'horreur des altercations est partagée (même si parfois j'en use)
- quant à la maman, je soupconnais déjà le noeud oedipien (c'est elle qui choisit ses draps) mais je n'y vois aucun inconvenient puisqu'elle habite à 600km.

Respire Carla, tu n'es pas medium mais tu te débrouilles jusqu'ici

Suivait l'essentiel de l'article

Mesdames, mesdemoiselles,
Quelles sont vos chances zodiacales avec le cyprin?

Petite Narration en queue de Poisson, ou comment les sciences occultes ont failli gâcher ma vie amoureuse

Je n'ai d'abord pas trouver mon signe dans les possibilités amoureuses de l'homme palmé (2).

Mais bon je n'en faisais pas encore un drame(3) .

Après toutle leitmotiv tristanesque, c'est le sexe, est le sexe n'est pas l'idéal des magazines feminins (4)

Ce n'est d'ailleurs qu' après avoir émis cette pensée complétement absurde, et reporté mes yeux sur la page que j'ai vu cette encadré qui disait (5)….le traître...

" PARTENAIRE IDEAL DE L'HOMME POISSON , LA FEMME TAUREAU "

J'ai d'abord du rire : un homme palmé et une bête à cornes (4), idéal !

Ensuite j'ai vite déchanté

Synthétiquement cela donnait à peu près ça :

-la femme taureau a de l'ambition pour deux et lui ne rêve que d'une femme qui le prenne en main (premier coup de couteau)
-elle lui empêche de faire exploser son découvert bancaire (ah ouais et moi qui m'empêche hein ?)
-elle a besoin d'harmonie (oui ! cruellement besoin !)
(...)

J'imaginais déjà son annonce sur coeur croisés (émission de paris première que nous avons regardé ensemble l'autre fois)

"Cyprin de 33 ans beau sexy et pas pénible cherche nounou à temps partiel"

Autant le dire,
Il y a des destins que j'aimerais autant éviter.


(*)comme....comme....ah! j'ai honte vraiment! comme Tristan,

(1)info complémentaire: ils aiment se prêter aux jeux érotiques de leur partenaire dixit
(et franchement je trouve ça pathétique de parler de sexe comme ça parce que 1)toutes les femmes ne sont pas des chasseuses assoiffées de pénis libertin, 2) les chasseuses ne se fient pas aux horoscopes de toute façon, 3) ce n'est pas la rubrique gynécologie)

(2)" avec ma chance c'était évident que je serais LE signe à éviter, ma marraine à du me maudire à ma naissance "

(3) juste une fatalité

(4) quoique beaucoup d'efforts soient fait dans ce sens "là": l'orgasme après 40 ans, la frigidité avant 25, les secrets du Kamasutra dans sa version expurgée, la communication dans le couple, les psycho types pervers etc

(5) (naturellement j'amplifie l'intonation dramatique ici, à ce moment je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait à la page 20)


C'est amusant parce que j'ai plutôt le sentiment que c'est lui ma nany, quand j'arrive il me demande toujours si j'ai mangé,
il me dit de m'asseoir, il me tend un joint, il m'apprivoise doucement,

il ronronne déjà alors que je me laisse saisir du bout des lèvres, me donne des petites frappes sur les fesses l'air de dire " petite coquine " ou bien me félicite comme une enfant, m'envoie au lit quand je l'ai épuisée, s'occupe du plateau télé

je sais déjà mieux me servir de la télécommande que lui

D'un autre côté c'est vrai, c'est toujours moi qui doit le rassurer
oui tu es beau
oui j'adore t'écouter parler
oui je te trouve parfait
voire idéale

L'entendre me dire qu'il doit prendre du muscle un peu plus ici pour équilibrer un peu là, que je suis une chipie parce que je l'ai décoiffé...

D'ailleurs, c'est lui qui à instaurer le nutella au beurre salé et il me bat à plate couture au jeu de la tartine



" Carla ?

Nous sommes chacun d'un coté du comptoir mais cette fois nus. Nous avons fait l'amour un peu avant. C'est un repli stratégique sur la cuisine pour piller des provisions. Tristan attrappe le chocolat qu'il me passe par dessus le comptoir pour que je le mette sur le plateau à roulette. Il met des tranches de pain dans le nouveau grille pain, je mange un tic tac
C'est ce que d'autre appelle du Taylorisme.
Les tartines sautent, il les met sur une assiette bleu légèrement écaillée. En place de nouvelles dans la mécanique. Il a l'air de vouloir rester là, derrière les fourneaux.

" oui Tristan ?
" et si j'étais une femme, mon corps te plairait ?
" non.
" non ? comment ça non ?
" j'aime les femmes qui ont une vraie taille et aussi des fesses en cœur
" Carla !
" en plus tu es trop grande et tu serais sûrement moche en fille, enfin Tristan quoi, tu me demandes !

" Tu peux parler tu serais vraiment ridicule en mec Carla
" Certes mais enfin je ne te demande pas ton avis la dessus…
" tu serais minuscule et macho en plus je suis sûr
" possible, faut bien compenser la petite taille
" remarque Carla, si tu étais un mec, tu serais bien content d'avoir une fille comme moi, parce que c'est tout ce que tu pourrais avoir

" Tristan, les filles sont bizarres, tu ne peux pas savoir
" ouais zarb, ok, mais Carla, toi en mec ça serait une vraie cata….


(et le temps qu'on perd à se poser sérieusement des problèmes qu'on aura jamais à résoudre)

Haut de la page

jeudi 10 avril 2003 à 18h18
La mécanique amoureuse et De la manie des listes ( ou l'absurdité égotique à laquelle peut amener l'écriture d'un journal intimopublic)
Travers de pensées (conciliabule pour l'obscurantisme)

- Jarry écrit dans le Surmâle, " L'amour est un acte sans importance puisqu'on peut le faire indéfiniment"

et

- les types qui disent des phrases aussi pathétiques que " maintenant tu montres ton vrai visage "
(non non celui que tu m'inspires cher ange)

- la neige en avril,

- les revenants,

- les revenus,

- ce qu'on appelle trahison et qui n'est que notre aveuglement, - ma fragilité soudaine et la petite faucheuse,

- " ni dis pas de grossièreté ça te va mal" disait grosso Modo Piccoli et Bardot qui répond avec une moue dédaigneuse par tout un tas d'insultes, énoncées clairement et calmement,

- l'indifférence qui s'apprêtait aux désirs

- Phrases et philosophies à usage de la jeunesse de Wilde,

- la fragilité qui provoque la sauvagerie, - les minorités,

- le cœur émaillé,

- les poutres transversales,

- se retrouver un instant hors ego, et disqualifiés,

- je préfère te survivre,

- peut être qu\'il a raison mais quelle importance cela peut il avoir,

- l'anniversaire de Béa que je raterai,

- l'éventuel, le potentiel, l'aléatoire...

Haut de la page

jeudi 10 avril 2003 à 23h25
Autre discours
« J’aime l’entendre le matin quand elle se réveille. Reconnaître le craquement du plancher quand elle met un pied au sol pour se lever.

Juste avant, j’entends presque ses paupières se fendre.
Là bas, de l’autre côté du lit.

(Elle se blottit toujours à mon strict opposé pour me dire sa distance. Même dans le sommeil elle continue à me fuir. C’est pour ça qu’à l’aurore, je me retrouve au milieu du lit et elle a l’extrême gauche, le nez contre la glace qui longe le mur.)

Maintenant ses yeux sont ouverts et regardent un peu stupides, le décor.
Comme une anomalie.

J’écoute son hésitation.

Le regard inquiet qu’elle jette au miroir du mur latéral, la main qu’elle passe dans ses cheveux

(selon les reveils elle les attache immédiatement ou les laisse libres).

Là elle se retourne enfin vers moi. Indécise et gênée par mes yeux qu’elle ne voit pas.

(Ils sont recouverts d’un tee shirt. La lumière du velux au-dessus du lit me gêne à l’aurore. J’aime l’obscurité complète quand je dors et même au réveil.)

Je sens que ma cécité la met mal à l’aise.
Elle chancèle un peu.
Sa main me frôle.

J’attends une caresse qui ne vient pas,
je souris secrètement de la voir si incertaine. Elle est adorable comme ça, désarmée.

Elle esquisse un geste hésitant.

C’est à ce moment qu’elle se lève.

(Avant de commettre un mouvement qu'elle n'est pas sûre de vouloir assumer.)

Elle bruisse en ramassant ses affaires étalées tout autour du lit.
Son sac est resté dans le salon.
Elle va doucement vers la salle de bain, ferme la porte maladroitement.

Je n’entends rien. Elle est de l’autre côté de l’appartement.

J’ai le temps de rêvassé un peu, de prendre plaisir à ne pas devoir me lever.
Je me demande si elle viendra me dire au revoir ou si elle partira
sans un mot.

J’aime sa manière de partir.

Elle me quitte chaque fois. Je ne sais pas combien de temps,
je ne sais pas si elle reviendra.

D’un côté cela me soulage. Sa vie est ailleurs. Elle n’a pas besoin de moi. C’est excitant aussi l’incertitude qu’elle sème. Et sa douceur que des gestes incertains trahissent. Elle reviendra sans doute, mais quand. Elle part.

La première fois après l’amour, elle était prête à se lever et à déguerpir sur le champ. J’ai du la convaincre que c’était stupide de prendre un taxi à cette heure pour traverser Paris.

Les nuits s’ajoutant, n’ont rien changé, je dois toujours la mettre au lit sous peine de la voir détaler.

Ne pas céder un pouce d’intimité de plus que le strict nécessaire. Et pourtant je sais qu’elle aime être avec moi.

C’est ce qui me fascine d’ailleurs chez elle, les forces en présence qui semblent toujours la tirailler. Rester partir, ne surtout pas rompre l’harmonie du moment.
Elle a toujours peur que l’instant se détériore.

Je l’aime furtive. Sa fragilité reste émouvante, son rire sincère, quand elle pleure elle est vraiment touchante, je l’aime aussi timide, mais le mieux c’est quand elle ne pense plus, quand elle s’oublie.

Si parfois elle m’inquiète ? Oui je la soupçonne du pire, et même d’être innocente, mais ça n’a pas d’importance, c’est ce qui fait son charme non ? L’incertitude. L’absence d’impossibilité.

une jeune femme qui ne désire qu’un moment suspendu et lisse.


Extrait

Haut de la page

vendredi 11 avril 2003 à 09h49
Tout ce que je n'ai pas dit pour cause de tremblement de terre intérieur mais que je me promets de ne pas oublier: Proposition de titres à venir
-Femmes au bord de la crise de nerf, ou le temps des concours de l'éducation nationale

-la conjuration des imbéciles et ses effets secondaires

-Comment je rencontrais Symphorien mon exocet préféré et comment il me quitta pour une carpe

-La fin peu glorieuse d'Armaury, ou le pathos prend des allures de grossièretés

-Le grand ménage de printemps et le retour à la monogamie bisexuelle

-Réflexions métaphysiques sur la télévision italienne

Haut de la page

vendredi 11 avril 2003 à 19h21
De la névrose
Une journée de perdu.
C'est comme je m'enferme toujours dans les mêmes cercles.
Infernal.

Haut de la page

dimanche 13 avril 2003 à 01h42
Des préjugés absurdes que l’on cultive soigneusement et des conséquences ahurissantes qu’ils auraient pu avoir (et ont sans doute eu ; mais c est une proposition rétrospective)
Un homme, un vrai, un amoureux, et tout et tout, mais quoi c’est donc à la fin ?

des qualités recquises chez un homo sapiens (hormis condition sine qua non voir la note 1) : commandements préjudiciables et Carlaesques)

Des produits de beauté , tu n’useras, ni n’abuseras

La première fois que je suis rentrée dans la salle de bain de Tristan, j’ai eu un choc : les produits de beauté qui s’alignaient sur la baignoire étaient plus nombreux que les mieux reunis : peeling, douche fraicheur, douche douceur, shampoing force trente, huydra truc, huydra bidule, gommage pour le visage et autres crèmes aux noms barbares reservé exclusivement à la gente masculine.

Je suis ressortie de là abasourdie

« tristan !
« oui bébé ?
" tu as plus de crème et de produits de beauté que moi !
« Carla je suis une cible idéale, celibataire de plus de 30 ans, les publicitaires m’adorent, je suis un marché à conquerir

Rien que cela mon amour…

Le chocolat noir, tu dégusteras

Une question que je pose, perfide et éliminatoire, à tout amant potentiel

« et sinon, chocolat noir ou chocolat au lait ? »

Oui parce que pour une raison que j’ignore encore jusqu’à ce jour, j’ai dans l’idée, qu un homme un vrai doit preferer l’amertume subtile du chocolqt cent pour cent cacao. (3)
Autant dire que si Tristan m’avait annoncé tout de go
« moi j adore le nutella
j’aurais aussitôt pris mes cliques et mes claques

Erreur grossière erreur !

L’honneur de ta dame, tu défendras

extrait de dialogue

« cet abruti d’Armaury prend un malin plaisir à me signifier publiquement son mépris
« ah oui ?
« oui.
….
« Carla, tu l’aimes ?
« non
« Carla, tu es obligée de le revoir ?
« non
« Carla, tu t’en fous, alors arrête, on s’en fout, on est pas bien tous les deux là ?

Bien mieux qu'ailleurs …

(1) beau et séduisant, drôle et intelligent etc etc etc
’est donc à la fin ?
(2)(et qu’heureusement je n’ai pas eu le temps de poser à Tristan)
(3)Le chocolat au lait étant reservée aux femmes et aux enfants ;

Haut de la page

dimanche 13 avril 2003 à 15h35
Revue de presse du week end 1 : Libération mon amour !
J’achète rarement les journaux. Ce n’est pas que je ne veuille pas, je préfère les lire le matin au café du coin (ce qui condamne quasiment la lecture du monde). Seulement voilà, il m’arrive de faire des exceptions, spécialement quand je voyage, car après tout je suis une fille normale.

Libération ou le transport amoureux

le monde le matin, c’est bien connu, on ne le trouve pas. Il me restait donc au choix libération ou le figaro.
Comme je ne suis pas complètement maso et que j’ai un faible certain pour la légèreté il paraissait naturel que je m’empare du quotidien parisien par excellence.
Je ne fus pas déçu part mon choix…

En couverture (1)

Comme souvent, une belle photo, évoquant les pillages qui ont lieu en Irak (2). Sujet sérieux donc, on ne déconne pas avec la guerre ;
Cela dit en haut à droite, un article prometteur : Catch les dessous du ring factice

Ca c’est libé ! un peu de légèreté dans ce monde de brute !

Les perles

Outre que l’on se demande toujours ce qu’imaginaient les amerloques en débarquant à Bagdad tant il semble dépassé par des évènements prévisibles….

Shock and Awe

« Le portable, objet de convoitise : le standard américain en bonne place pour s’imposer.
Quel standard de téléphonie pour l’Irak ? La question semble un peu dérisoire (non ! à peine !)
(…)
Le débat a été lancé par un senateur républicain partisan de la norma américaine (étonnant !) et pourfendeur du GSM européen »

Quelqu’un se demande encore comment devenir riche ? Le cynisme mes amis le cynisme !

Nos amis les bêtes elles ne manquent pas d’humanité

Entre
« la serbie à l’heure du grand nettoyage », suite de l’assassinat du premier ministre
et
« Corée du nord : la menace nucléaire inquiète la Russie » (moi aussi perso)

On trouve tout de même un peu de confiance grâce à un article très « frais » intitulé
« Eléphants pour la défense des antilopes »
Ou comment un troupeau d’éléphants a libéré dans une réserve, un troupeau d’antilopes emprisonné dans un enclos dans le but avoué de les réimplantés ailleurs. La cheftaine des éléphants a ouvert les loquets un a un avant de repartir avec ses complices se perdre dans la brousse, sans même piquer la bouffe des antilopes.

L’espoir est permis

(1) note sur mes titres
(2) qui m’effraie beaucoup plus que la guerre elle même

Haut de la page

dimanche 13 avril 2003 à 15h58
Revue de presse du week end 2 : 20 ans, ou l’âge adulte
Je sais bien que j’ai passé l’âge prescrit seulement voilà, les types de « 20 ans » me font rire. Oh bien sûr, les articles sont décevants puisqu’ils sont censés s’adresser aux minettes de 16 ans (pas de mépris seulement j’ai quand même appris des choses depuis 10 ans si si je vous jure) .

Mais bon sang ! Leurs titres sont absolument savoureux (doit être le seul magasine féminin qui ait un peu d’humour)

Exemples:

« Œdipe : Larguées par papa »
avec une photo savoureuse d’une intello emmerdeuse lisant l’art de rompre devant la bibliothèque de son père)

« Les leçons de la vie : Je me suis battue »
(avec un dessin style comics d’une blonde fragile armée de gants de boxe et qui paraît totalement dépassé par la violence qu’elle a provoquée)

« Rentrez les griffes
ça ne peut plus durer ! la main griffue de star porno, avec spatules en résine limées en carré peinturlurées, ne doit pas passer les printemps, compris ? »

« rubrique mon appart me hait »

et la cerise sur le gâteau

« Psychanalyser ses joujoux (au sujet des hommes et des machines

- l’appareil photo : un complexé radin
- le skate/ le surf : un maso narcissique
- la chaîne hi fi : un tyran mégalomane
- l’ordinateur : un pervers polymorphe
- la caméra dv : un exhibitionniste mythomane
- la guitare électrique : un rebelle anal
- le téléphone portable : un pervers infantile

Mesdemoiselles, faites vos choix !

Haut de la page

dimanche 13 avril 2003 à 17h18
Decryptage des perversions masculines, made in "20 ans", en hommage à Sylvain qui réussit presque le grand schlem
source: 20 ans

auteurs: pierre louis collin avec francois permutter (des hommes hein!)

L'ordinateur, un pervers polymorphe

ce qu'il prétend: travailler plus et mieux, trouver des informations sur internet, se cultiver avec des cd rom, utiliser à fond les capacités de ses autres jouets

ce qu'il fait en réalité: il se livre aux occupations les plus régressives tout en ayant l'air de travailler

ce que son jeu cache: c'est une sorte de jouet universel (l'ordi) aui permet de s'isoler et de se livrer à tous les plaisirs solitaires

La chaine hi fi: un tyran megolomane

ce qu'il prétend: retrouver la pureté du son, acceder à la beauté absolue, s'éclater, frissoner, danser, faire partager son bonheur à ses amis

ce qu'il fait en réalité: il décide pour tout le monde et impose ses goûts, ses humeurs, ses horaires

ce que cache son jeu: la chaine hi fi est un fantastique moyen de pouvoir sur les autres

Le téléphone portable: un pervers infantile

ce qu'il prétend: être toujours joignable

ce qu'il fait en réalité: son meilleur moyen pour vous rappeley qu'il peut très bien se passer de vous

ce que son joujou cache: la recherche d'aventures extra conjuguales

l'appareil photo: un complexé radin

ce qu'il prétend: être un esthete, un rêveur

ce qu'il fait en réalité: il se prive de tout plaisir de l'instant et vous oblige à vous plier à sa réalité

ce que cache son joujou: le désir de s'approprier les êtres

la guitare électrique:

ce qu'il prétend: donner libre cours à sa créativité

ce qu'il fait en réalité: il passe ses journées à faire hurler sa machine

ce que cache son jeu: il compense son désir de gloire et faute de talent, se venge en imposant son bruit

_________________________

AUTANT VOUS LE DIRE MESDEMOISELLES: LES HOMMES SONT DES MONSTRES

et moi je devrais être en train de telephoner à Tristan mais j'ai une trouille bleue sortie de je ne sais où....

___________________________
J'ai eu raison de ne pas appeler! il a appelé ce cher ange, et en plus.....

bah je le vois ce soir






Haut de la page

dimanche 13 avril 2003 à 21h48
Au sujet deTristan. (non? encore! mais faîtes la taire! pitié!)
Je pars chez Tristan. Il m\'a manqué. J\'ai toujours un peu peur et c\'est excitant.

J\'ai la crève et ça, ça l\'est déjà nettement moins

(mais qui cela interesse ce que je dis là?)

Je suis un peu ivre.

j\'ai encore tout un tas de truc à dire (pouh)

l\'histoire avec Amandine

l\'histoire du chat littéraire

Le retour de la femme fatale: une nouvelle version, heureuse!

le faux retour de X et le vrai départ d\'Armaury

Lettre à Matthieu M.

Et surtout je devrais écrire à O. et O si tu me lis pardon ne m\'oublie pas encore

Haut de la page

lundi 14 avril 2003 à 10h45
Le sexe c'est bien, l'amour c'est mieux (titre non représentatif de la suite du discours)
Je me sens bien ce matin alors même que je viens de passer une nuit affreuse, résumée dans ce petit mot laisser à Tristan sur le grille pain

« Hola Hidalgo macho macho,

désolée de partir comme une voleuse mais j’ai la crève et je ne veux pas finir agonisante sur ton plancher

Nuit affreuse j’imagine aussi pour toi, navrée mon cœur, même Humex ne peut plus rien pour moi

Tu es un ange chéri love, appelle moi quand tu as envie (euh de sexe ?)

Carla allias Bébé (la fille du dimanche soir) »

C’est vrai la maladie est une piètre excuse quand on sait que je pars toujours de chez Tristan en catimini.

D’ailleurs pourquoi m’excuser de quelque chose dont il ne s’est jamais plaint et qu’il a même encouragé d’une certaine manière.

Oui hein, pourquoi Carla ? (1)

Parce que Tristan hier me l’a fait remarqué,
« Carla, le sexe, c’est bien aussi le matin, tu sais…

Ca venait juste après ça remarque à propos de Gio et Balthazar

« moi on ne m’invite jamais dans des trucs comme ça…
« Tristan je voudrais bien t’emmener mais après on ne pourrait plus dire que c’est une relation strictement sexuelle

Il est drôle mon Tristan.

Enfin je suppose que c’est normal entre son nom et le fait qu’il ait été élevé dans la campagne Bordelaise au milieu des moutons et des poules naines…(2)

Hier il m’expliquait très sérieusement que tout ce qui était officiel de lui était parfaitement « politiquement correcte », qu’il y a avait deux personnes en lui, le personnage public et le privée (3)

L’image officiel ? Un garçon de bonne famille, militant engagé, sérieux, stable, sportif et non fumeur.(4)

La version officieuse n’est pas particulièrement trash : paresseux flegmatique, homme à femmes, fumeur de drogue illicite. C’est ma partie.

Bon sang mais que font les renseignements généraux ?

.

(1) je sens bien que le sujet passionne tout le monde

(2) Le père de Tristan était passionné semble t il par les rapports sociaux chez les animaux. C’est ainsi qu’il acquit trois moutons et 2 poules naines accompagnées d’un coq. Le tout laissé en total liberté dans le jardin. Ce que sont devenues les poules, Tristan n’en a pas idée quant aux moutons, le premier est mort d’une crise cardiaque, le second a été kidnappé sous les yeux de la famille par des types en camionette (on suppose qu’il a fini dans un mechoui). Pour le troisième Tristan ne sait même plus si il est vivant ou mort.

(3) C’est amusant parce que moi c’est plutôt le contraire, mon image public porte à caution alors que j’ai une vie très sage en fin de compte.

(4) Bref si un jour je vous annonce que Tristan se marie pour raison sociale, il ne faudra pas s’étonner

(5) Ça c’est ma partie

Haut de la page

lundi 14 avril 2003 à 16h30
De la rive droite à la rive gauche, trajet romantique pour Iseult des temps modernes
Le trajet Carla-Tristan du dimanche soir m’a paru interminable. Pour dire, à châtelet un type a même eu le temps de me demander un mouchoir !

Autant dire laborieux.

Et pour cause, j’avais fait l’erreur de fumer un joint avant de partir (1) .

En soi, fumer de la drogue, il faut bien l’admettre, ce n’est pas si grave. Dans la majorité des pays européen, la consommation est d’ailleurs légale.

Seulement voilà, moi, ça me rend parano la drogue, cette drogue du moins.
Oh tant que je suis à la maison, aucun souci. Je flotte dans un monde limite teletubbiaque.

Mais quand je dois sortir et spécialement prendre le métro, ça vire vite au film d’horreur.(2)

D’abord, une fois dans la rue, j’ai le sentiment que tout le monde remarque que je suis défoncée et donc amoindrie à tout point de vue.
Les regards me semblent accusateurs. Ou lubriques.
Ma fragilité me rend méfiante. Je perds en contrôle, en volonté, en force et je me sens jetée dans la cage aux lions.

Le métro n’arrange rien à ce genre de situation puisqu on y trouve un concentré de tarés impressionnant au mètre carré à tout heure ouvrable.

Bref je ne me sentais pas très à l’aise sur la ligne mairie des lilas. Déjà un peu mieux sur celle de mairie d’ivry.

Station Jussieu, me voilà. Je commence à me détendre : ici les oiseaux chantent, les étudiants étudient le jour et fréquente les bars de quartiers le soir, les passants flanent même parfois, l’épicier du coin est mon nouveau pote, et jusqu’à preuve du contraire les cinéphiles qui fréquentent l’action Christine ne sont pas de dangereux criminels...

Je suis en retard pour changer, mais plus rien ne devrait m’arrêter.

Non plus rien sauf….

« Carla !
(oh c’est pas vrai ! dîtes moi que je rêve….en plus dans mon état)
« Carmen !
(la mère d’Amandine)
« comment vas tu ma belle ? tu passais dans le quartier ?
(le problème de Carmen c’est qu’elle est adorable et que c’est une pipelette incorrigible. Elle est toujours au courant de tout ce qui se passe dans le 6ème/5ème. Une vraie pro des services du renseignement, d’autant qu’on ne peut rien lui refuser parce que c’est un ange)
« comment vas tu ma puce ?
« bien bien Carmen
« tu as rendez vous avec Amandine ?
(et elle ! qu’est ce qu’elle fait dehors à 23h ! hein !)
« euh non Carmen, je passais voir un copain
« ah ? je le connais ? comment il s’appelle ?
« non Carmen, je ne crois pas, il s’appelle Tristan xx
« oh ! un rapport avec xx ?
« oui c’est son petit fils
« et c’est ton nouvel amoureux ! Amandine ne raconte jamais rien
(pince moi ! Carmen !)
« euh oui si on veut, mon nouvel amoureux
« ah ah oui je vois ma petite Carla, tu as raison, profite, et puis sait on jamais, ça finira peut être devant le maire ! allez je te laisse convoler, et ne t’inquiète pas je me renseignerai sur lui ma belle
« Carmen, ce n’est pas nécessaire
« mais si allons voyons, il ne faut rien laisser au hasard, en amour, tous les coups sont permis !

Voilà, ça c’est Carmen. Maintenant imaginez ce que fut l’adolescence d’Amandine.

____________________
Note d'une parisienne trahie par sa métropole:
on a beau dire que la grande ville est la reine en matière d'anonymat, moi je dis tout dépend des quartiers. Et du nombre de mère de famille que voud connaissez .

(1) sans compter la bouteille de vin que j’avais à moitié vidée dans mon allégresse
(2) potentiellement, car jusqu’ici aucun pervers sexuel ne m’a poursuivi dans le dédale des couloirs du métropolitain, un couteau de cuisine entre les dents. Remarquez je ne me plains pas.

Haut de la page

mardi 15 avril 2003 à 18h41
Jeune femme belle sensible et intelligente, recherche…
Appartement de charme, 3 pièces, proche des Buttes Chaumont, lumineux (double exposition bienvenue), doté d’une belle baignoire, un balcon serait considéré comme un plus. Sans ascenseurBienheureuse si tiercé gagnant présent à moins de 50 mètres (bar tabac, boulangerie, épicier).Moins (voire nettement moins) de 1000 euros serait l’idéal...

Haut de la page

mardi 15 avril 2003 à 22h42
Les lundis d'Amandine, où les jeunes filles sages achèvent d'étonner les jeunes femmes libérées
J’avais déjà les « dimanches de Balthazar », voilà-ti-pas, que je vais rebaptiser le début de semaine « les lundis d’Amandine »

Tout ça pour nous dire qu’elle a vu une copine le lundi !

Mais non ! tout ça pour dire que j’ai vu effectivement non pas une copine, mais Amandine, hier.

Et qu’en plus je l’ai vu lundi dernier ! et que je n’ai pas encore raconté, alors que je le souhaitais vraiment, vraiment, vraiment très fort

Passionnant…Mais pourquoi ne peut elle jamais dire simplement les choses !

Donc….

(un journal après tout c’est aussi fait pour étaler sa vie avec complaisance, non ?)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

-bruit de tambour, lumière tamisée, Carla 26 ans ¾, petite brune aux yeux noisettes , assise, studieuse, sur une chaise art déco toute simple, à un bureau anglais
–je ne sais pas si quelqu’un comprendra ce qu’évoque pour moi l’expression « bureau anglais »cela dit-


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Cher Journal Hello Kitty,

La semaine dernière, j’ai eu une envie irrépressible de parler de tout ça à quelqu’un. Tout ça c’est Tristan, et ce journal. En somme de raconter ma vie amoureuse à une copine.(1)

Je sais bien que j’ai l’air plutôt expansive, mais en réalité j’ai du mal à me confier à mes proches.
Je me dis toujours :
que mes problèmes sont minimes (même si je n’arrive pas systématiquement à les gérer seule)
que mes amours sont incertains, donc a- serieux, autant dire du marivaudage de bas étage

Et puis, c’est vrai, j’aime les secrets.
Pas par goût non, juste que les émotions sont si difficiles à retranscrire en mot (et même en gestes)

Les mots sont parfois assassins, ne perdons pas de vue ce point.

Des petits couteaux bien acérés

(Quand j’étais adolescente, Constant me reprochait souvent mes silences.)

Bref...

La seule à qui je puisse tout dire, c’est naturellement Amandine. (2)Parce que sous ses airs d’innocence, elle est d’une tolérance à toute épreuve. Et d’une patience légendaire pour mes pudeurs de petite fille.

Donc
je suis passée chez Amandine. Lundi dernier

(ouf j'ai réussi à le dire)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Chez Amandine : thés, cigarettes pour moi - petits sablés pour elle.

Après un résumé des épreuves écrites du CAPES, Amandine s’enquiert des derniers changements dans ma vie

« tu en étais où Amandine ?
« La dernière fois qu’on s’est vu, tu étais avec ce type, Armaury…
« oui donc je ne suis plus avec Armaury, il a commencé à parler d’amour toujours
« Carla ?
« oui ?
« tu es sûre que c’est pour ça que ça s’est fini ?
« je ne sais pas Amandine, mais je n’avais plus envie de rester
« encore un que je n’ai pas connu
« tu ne l’aurais pas aimé
« je sais, enfin Carla, je ne suis pas comme toi, je sais me tenir même quand je n’aime pas tes mecs (3)
« oui oui je sais ça va donc….


(pour tout savoir de la conversation qui a suivi cette ébauche de dialogue : lire mon journal ou voir le pitch en note 4)

« ah un amant comme ça ce serait l’idéal ! mais je pense que je prendrais la version plus « sexe »…

Là c’est Amandine qui parle, oui Amandine !

« mais Amandine je te jure c’est sexuel !
« oui enfin Carla, vous avez l’air de beaucoup parler quand même , plus tout le tintouin !
« tout le tintouin ?

Cette nana a le don de me surprendre.

Est ce qu’elle s’ennuie en couple pour dire des trucs pareils? Un amant sexe ???

Elle prétend que non. Et curieusement je la crois. (5)

L’après midi se passa ainsi à conférer sur l’art d’aimer, Bérénice passa se changer les idées (6) mais est vite repartie au lit,

moi j’avais un avion un prendre.

Avant de partir je lui ai remis mon journal (7)que j’avais préalablement imprimé dans ce but (celui de lui remettre et donc de lui faire lire)

°°°°°
(1)Oui parce que depuis 15 jours, je n’ai vu comme « ami vraiment très proche » que :

-Baltahzar, mais alors là excusez mais en salon, inutile d’espérer avoir une conversation personnel sans que Robert s’en mêle. Or quand Robert s’en mêle, il s’emmele tellement bien, que votre intimité devient le thème d’un débat public

-Solvej qui faisait la tête peut être parce qu’elle vient de se faire refaire la poitrine et là c’est une longue histoire que je ne manquerai pas de traiter dans un prochain épisode

Le reste des personnes que j’ai eu l’occasion de croiser, sont des copains qui hélas non pas la chance d’être les confidents de mes piètres ébats sexuels et amoureux.
Amandine était au ski, Olga tourne son troisième court métrage, et Constant est introuvable.

(2)Si vous ne connaissez pas Amandine http://mon.journalintime.com/carla/2950

(3)Amandine faisait référence à une histoire qui s’est passé quand nous avions 17 ans : à un type que je n’aimais pas et qui était avec elle, j’ai dit « je te préviens je suis peut être une fille mais si tu lui fais du mal, je me ferais un plaisir de te le faire payer ». C’était ma période cow girl. N’empêche j’avais raison, c’était un sale type qui lui en a fait baver (mes menaces ne sont pas très efficaces comme vous pouvez le constater)

(4)Carla la pomme est tombée entre les mains de don Tristan de la Vega-la-la. Alors qu’elle se débat pour ne pas tomber amoureuse, étant censé pleurer encore le preux chevalier qu’elle a elle même pourfendu précédemment (reste d’un syndrome Italo-Calviniesque),
une rage fait guerre au moyen orient, (entre autre)
sa meilleure amie ski en suisse,
son autre meilleure amie règle son oedipe au pays des poètes
et son meilleur ami se livre à d’étranges parties le dimanche soir.
Elle est donc seule face à se monstrueux dilemme à résoudre « to or not to love ? »

(5)En réalité, si mon opinion intéresse quelqu’un, on trouve le même équivalent chez moi quand j’affirme

« je rêve d’être mère d’une famille nombreuse, et de vivre à la campagne, d’avoir des chiens des chats et des canards, sans telephone ni connexion internet »

C’est vrai j’en rêve parfois, et même pour quelques semaines, ça s’est déjà vu. N’empêche quand je dis cela, tout le monde éclate de rire

(sauf si un type amoureux de moi est dans l’assistance : lui il prend un air grave et imagine toute la scène, moi sa femme, mère de ses enfants et maîtresse (de maison) remarquable, en plus, créative, et convertie à un romantisme qui varie de souvent sirupeux à trash occasionnellement….)

Amandine serait sûrement capable d’une folie de ce type. Pour un temps, un temps seulement.
Enfin
Mais j’ai beau savoir tout ça, ce genre de propos dans sa bouche à l’art de me choquer

(6) Lundi dernier, était la veille de l’examen écrit d’agrégation d’histoire. Bérénice le passe pour la troisième fois ( ce qui est triplement stressant de son point de vue) :
-la première fois, elle n’était pas prête et son amoureux avait eu la judicieuse idée de la plaquer méchamment l’avant veille
-la seconde fois elle était bien préparée mais le même amoureux avec qui elle s’était remise entre temps, l’a plaquée encore une fois l’avant avant veille. Ainsi elle a passé ses écrits dans un état second et persuadée de s’être magnifiquement rétamée, du coup elle n’a pas préparé l’oral (préférant gémir au fond de son lit en mâchant des solutricine C). Or il se trouve qu’elle s’est retrouvé admissible pour la seconde partie des épreuves mais hélas il était déjà trop tard ce qui la plongea dans un désarroi encore plus profond. Si il en est.
Or donc pour cette troisième fois consécutive il semblerait que les conditions optimum aient été enfin réunies :
-hyper prête
-obtention de sa bourse de thèse
-copain (toujours le même) au bercail.

Alors forcément, dans cette esprit logique que certains prétendent typiquement féminin, Bérénice paniquait : c’était trop simple !!!

(les écrits se sont bien passés)

(7) (c’est stupide n’est ce pas de faire lire son journal intime à sa meilleure amie. Je sais, je sais, mais après tout elle aussi sait. Et j’avais envie de confier ce secret à quelqu’un, de la voir réagir sur ce que je dis d’elle, de savoir si elle avait souri, si elle me reconnaissait…ou peut être un irrépressible envie d’être rassurée)

Haut de la page

mardi 15 avril 2003 à 23h12
Les lundis d'Amandine, suite et fin
Une semaine plus tard, dans la capitale de F

J’appelle Amandine. Elle n’a pas donné de nouvelle depuis que je lui ai laissé le journal. Je panique un peu (1)
-

« allo amandine c’est carla !
« carla , ça va, tu es déjà rentrée ?

(oui c’est vrai j’avais oublié je devais rentrer la semaine suivante)

« oui tu es libre cet après midi ?
« oui, on se retrouve rue du mont orgueil

ah mon dieu quelle horreur (2)

« euh ok, rv ou tu sais »’(3)

...

Nous nous retrouvons donc. Je sais que je suis en retard, je me confonds en excuse.
Amandine magnanime, me pardonne en ralant.
Je lève les yeux vers l’horloge de Saint Eustache(4) pour évaluer mon degré de culpabilité et...

« Amandine, t’es degueu il ne que 5H05
« oui je sais pourquoi Carla ?

Cette fille….cette fille….est ma meilleure amie.
...

Il faut beau, doux. Nous allons dans un des bars quelconques de cette rue. Elle ne parle pas de mon journal.

Bien.

...

Je l’interroge sur son avenir, nous parlons de nos familles, je parle un peu de Tristan, elle parle un peu de Julien (5)

Etc…
Etc…
Etc…

A un moment, n’en pouvant plus j’attaque !

« Amandine, je te paye un coca !
« euh j’ai pas trop envie là, je finis mon café Carla

Aïe ! Ne pas se décourager

« ok Amandine, je commande un coca et si tu veux après tu en prends un ok ?
« si tu veux, mais qu’est ce qui ne va pas Carla ?
« Rien, rien , j’ai juste envie de coca
« ok

...

On parle de nos frères….

...

« Mademoiselle svp je pourrais avoir un coca cola ?
« oui

« attendez moi aussi j’en veux un, mais light , sans glaçon, sans citron !
Amandine, femme d’action

«ah oui ! moi pas light mais avec tout le reste !
moi enthousiaste

...

Une fois les coca cola servi…

....

« Amandine , et mon journal, tu ne l’as pas aimé ?
« ah si tu rigoles j’ai beaucoup aimé
« même le passage sur toi ?
« oui même, le prénom m’a faite rire, julien aussi. Tu as le chic pour trouver les prénoms

(euh….super…)

« tu as reconnu tout le monde ?
« oui, oui, j’ai bien ri

Bon. Que dire ? que faire ?

« je trouve que tu as beaucoup simplifié ton écriture Carla

et paf !

Voilà. Amandine.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

(1)-est ce qu’elle me trouve vraiment lamentable de faire un truc comme ça ?
-est ce qu’elle n’a pas supporté ce que j’ai écris sur elle et le prénom dont je l’ai affublée ? (elle a un délicieux prénom dans la réalité aussi, mais un peu plus austère que Amandine)
-est ce qu’elle ne l’a carrément pas lu ?

(2) oui ah ! attendez ! je vous explique, j’ai grandi rue montorgueil. Vraiment. Les travaux des halles ont commencé quelques mois après notre arrivée. A l’époque il y avait vraiment une ambiance de quartier et un melting pot, y compris au niveau social. C’était une rue de marché encore. Si, si vraiment. Des camions de livraison bloquaient la rue tous les matins, les vendeurs de fruits et légumes alpaguant les passants vous réveillaient même et surtout le dimanche. Il y avait en bas de chez moi, au 67 de la rue, une petite vieille qui vendait des herbes et épices sur une petite charrette. J’habitais à l’angle de la rue Bachaumont qui elle était déjà étrangement calme.
Je n’aime pas ce qu’est devenu cette rue. je devais avoir 14 /15 ans ou un peu plus, quand ils ont commencé à la paver, cela ne m’a pas plut. Les pavés à Paris sont certes jolis, mais annoncent.
Les urbanistes français ont du mal à concevoir la ville comme une matière organique qui forcément réagit mal aux greffes arbitraires

(3)notre point de rv de l’adolescence quand elle venait dans mon quartier)

(4)cette église est magnifique, je préfère les débuts de l’art gotique à son apothéose, les balbutiements à la perfection

(5) rectificatif Amandine et Julien ne sont pas ensemble depuis 2 ans, mais 4 ans, à vos brouettes !

Haut de la page

mardi 15 avril 2003 à 23h35
Mon papa, les hommes et moi, où d’un petit morceau de papier exhumé d’un sac à main, l’on tire des conclusions pour le moins boiteuses
"Carla?
"oui Tristan?
"à partir de quand tu estimes qu'on peut dire qu'on est en couple?
"quand tu arreteras de coucher avec la première venue
"mais Carla, tu n'es pas la première venue, tu n'es pas n'importe qui!


Petit rappel Historique de la balade Tristan Carla:

-Première rencontre: temps de drague 5mn
-premier téléphone: temps de conversation 15mn
-premier rendez vous: temps de discussion 1h

Soit un total de 80 minutes avant les premiers préliminaires. C'est certain, je n'étais pas la première venue....

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Question ultra essentielle: pourquoi je ne peux pas me satisfaire de ce que j'ai?
(qui a dit le contraire?)


L’imperfection du « couple Carla-Tristan » se résume dans ces quelques lignes que j’ai écrites pour un autre que lui (1)

"C’est idiot, mais là, en t’écrivant, en y pensant, en pensant à toi, en fumant cette cigarette, c’est stupide j’ai violemment envie de toi"

Un petit morceau de papier, griffonné dans un endroit insolite sûrement.

Retrouvé au fond de mon sac printemps 2003 n° 4 de Carla.

Tristan ne m’a jamais inspiré des mots comme ça.

Oh bien sûr ils n’ont rien d’extraordinaire.

Mais je n’ai jamais ressenti l’urgence de les lui dire. Ni de les lui écrire.

A un autre que lui, oui

« violemment envie de toi »

Peut être que j'apprends la lenteur...

....(soupir songeur)

Vous me direz, mais quel rapport avec mon père ?

°°°°°°°°°°°°

(1) je serais bien en peine de vous dire à qui elles étaient destinées

Haut de la page

mercredi 16 avril 2003 à 00h17
Décomposition d’une vivante et éloge de mon corps, où narcisse se montre bien exigeant
Première partie : j’aime/j’aime pas/sans opinion)

Approche liminaire de mon être en tant que corps
(en toute subjectivité)

J’aime :

Mes épaules
Mes yeux
Mes oreilles
Ma taille
Mes cheveux

J’aime pas :

Mes jambes
Mon ventre (variable)
Mes mains

Sans opinion:

Mes seins (trop variable)
Mon dos et mes fesses parce que je ne les vois pas donc aucun probleme avec eux
Tout le reste a priori mais ce n’est que le début…

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Première partie de la dissection, Mes jambes :

détails de mes désamours, où certaines parties se trouvent épargnées par mon intransigeant ego


1-Mes cuisses de poulet fermier

Je voue une haine féroce à mes cuisses depuis ce jour d’été où...

A l’origine de l’affaire, une expérience traumatisante

Je devais avoir 13 ans. C’était l’été et je jouais au tennis au Luxembourg avec Guillaume, mon petit ami, très-bon-fils-de-famille et joueur émérite,

je nageais dans l’effet « au pays de Candy ».

Alors que je luttais de toute mes forces pour ne pas me faire éclater 6/0, 6/0, par mon amoureux,

un type alpague Guillaume à travers le grillage

« waouh, ta copine a des vrais cuisses de poulet fermier élevé en plein air ! ! »

Ma vie était foutue.

Oui parce que voyez vous j’ai des cuisses quasi naturellement musclées.

La cellulite ? connaît pas, la culotte de cheval ? non plus.

Certaines filles m’envient. Moi je rêve de jambes de sauterelle

depuis ce fameux jour.

2-Mon genoux gras

Je deteste mes genoux ! oui je les deteste.

Je voudrais des genoux d’hommes
bien saillants,
anguleux même, pointue !

3-Mes merveilleux mollets

Après le genoux et les cuisses, je dois dire que j’ai des mollets adorablement musclés ; mignonnement sculptés…

(laissez Narcisse s’embaumer si ça lui fait plaisir !)

Quant à mes chevilles et mes pieds, je les trouve tout à fait acceptable

°°°°°°°

Prochaine épisode : pourquoi j’aime mes yeux

Haut de la page

mercredi 16 avril 2003 à 00h34
Quand j'écris à Sophie Talma
Sophie, ah Sophie!

Tu es mon astrologue (1) préférée cherié love,

ce qui en dit long sur mon dégré de masochisme, vu que tu me promets toujours le pire

Bien à toi,

Carla T comme Traumatisée"


le tout accompagné de l'illustration suivante

http://www.happyhour.jp/gallery/index.html
, image n° 18

°°°°°°°°°°°°°

(1)

Exemple d'horoscope par Sophie Talma (source: devinez))

Du 1er au 15 du mois:

Vous éprouvez un attrait certain pour les garçons aux cheveux courts et dents longues qui vous le rendent assez mal.

Ce qui au lieu de vous attendrir; semble vous inciter à devenir de plus en plus méchante (si cela est encore possible)

Du 15 jusqu'à la fin du moi(S)

Attention, cette soudaine recherche frénétique du mâle en rut; dissimule peut être un début de dépression (atmosphérique?), rendant vos rapports sexuels inhumains par endroits

Signé Sophie Talma

Haut de la page

mercredi 16 avril 2003 à 13h45
Quand je m'aventure dans les grandes surfaces: un après midi dans la vie d'une consommatrice ordinaire
Hier ma maman avait décidé d'acquérir des étagères pour sa cave dans le but avouer de mettre un peu d’ordre dans le capharnaüm qui y règne.

« allo ma puce, tu ne voudrais pas m’accompagner chez Castorama ? (1)

Mais maman je HAIS viscéralement Castorama ! (2)

« Bien sûr maman, tu passes me chercher ?

Une fois dans la Twingo violette (3) , maman se dit tout haut

« tiens, on pourrait aller voir Auchan c’est porte de Bagnolet, tu connais le centre commercial ?

« Non maman, mais oui on peut essayer pourquoi pas ?

Après tout, je ne veux pas mourir idiote (4)

Je vous passe sur l’architecture monstrueuse du « truc » et ses parkings labyrinthiques. (5)

Enfin, nous arrivons quand même à trouver l’entrée du temple…

« oh mon dieu quelle horreur, mais c’est énorme !

3 niveaux, un nombre incalculables de magasins divers et variés comme autant de petits satellites de l’énorme Auchan.

« Ben oui ma puce, réveille toi, on est au 21ème siècle ! tu as un euro pour le caddy ?

Même les chariots sont gigantesques.

« On va directement au dernier étage Carla, ne panique pas !

Facile à dire. (Sans compter que cet endroit grouille de vigile. Or moi je me sens toujours coupable de quelque chose quand je croise l’autorité.)

Dernier étage : Loisirs (enfin je suppose, en réalité ils n’ont pas eu l’intelligence de renommer les étages)

« Maman et si on demandait à l’accueil là, où sont les étagères ?
« mais non Carla, allez, on se balade !

Rayon papeterie

Je m’achèterais bien quelques cahiers, mais en ai je vraiment besoin ? j’en ai déjà tellement et en plus ceux là sont laids

Rayon librairie

« Tiens attends Carla, je regarde si ils ont la bible de Marek Halter ! tu m’aides à le chercher ?

Je méprise Marek Halter, cet opportuniste à la noix.
Je rêvasse devant un étalage en faisant mine de fureter pendant une dizaine de minutes

Et puis je regarde les nouveautés en poche, il y a the Hours de Cunningham.
Je le prends.

« Carla ! il était là Halter, juste son ton nez
« Ah !

je jure je n’ai pas fait exprès

Bon.

Rayon disque,

je ne prends même pas la peine de m’arrêter.
Ma mère acquiert un disque de Johnny Hallyday, un autre Maxime Le Forestier et le disque de Carla Bruni.

« tu n’aimes pas ?
« Si, si…enfin….tu sais…bon on cherche les étagères ?

Evidemment ils n’ont pas.

On ressort quand même avec un caddy plein de :

-shampoings et après shampoings (pour moi) (6)
-crèmes d’épilatoire (pour nous)
-différentes paires de bas, couleurs rose claire, blanc, lilas mais vraiment super chouettes (pour moi)
-un mètre (pour maman)
-un rideau de douche (pour mon frère)

Retrouver la sortie s’avère difficile. Je me fais surprendre par un type de la sécurité entrain de ranger mon caddy dans le mauvais sens (à l’avant au lieu de l’arrière) (7)

Retour à la twingo violette

« Alors on va chez Casto ?
« ok maman mais je te préviens : JE SUPPORTE ENCORE MOINS CASTO
« oui oui chérie détends toi

Place de la Nation.
Castorama.
Le magasin le plus glauque que je connaisse.

Seul intérêt de la visite à part les étagères : un couple de fashion victim totalement has been qui se déplace dans le magasin comme si ils étaient dans un show room ultra select. Ridicules mais amusant. Si l’on omet le fait que eux ils avaient l’air de prendre ça très au sérieux

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
(1)Carla-la-bonne-poire, est toujours disponible pour ce genre de corvée et vous savez pourquoi ? parce que Carla la pomme, se dit qu’elle serait bien contente si on l’accompagnait pour ce genre de sortie.
Le hic est que Carla la Banane n’ose jamais demander aux gens de se taper cette corvée.
Moralité ?

(2)Castorama = sommet de la beaufitude mâle

(3) quelqu’un a quand même réussi à lui piquer son sigle Renault et à mon avis ça en dit long sur la dégradation des valeurs chez les délinquants

(4) je suis une enfant de la ville. A part les Halles -qui ressemble à une verrue- et encore c’est un peu spécial, je ne connais pas le syndrome « centre commercial » (je ne fréquente ni celui de la place d’It ni celui de la défense). En France, normalement, les centres commerciaux sont interdits à l’intérieur des villes. On les trouve donc généralement….aux portes !

(5) mais onéreux. Si vous restez mois de 30 minutes dans ce parking, c’est un euro
2 heures, c’est gratuit
Plus, je n’ai pas noté mais de nouveau payant

(6) long cheveux épais alors forcément consommation importante de shampoo

(7) Dialogue courant
"Mademoiselle, c’est de l’autre côté que vous devez le remettre
"Oh ! je suis vraiment désolée
"ce n’est pas grave je m’en occupe
"merci monsieur

Les supers héros du quotidien.
Ne pas négliger le plaisir que cela donne de passer pour une gentille fille naïve

Haut de la page

mercredi 16 avril 2003 à 23h02
Histoire d'O. (où les références litteraires ne sont plus d'aucun secours
Je viens de lire un texte que j'avais écrit et que O. a corrigé? nourri? retravaillé? En tout cas enrichi.
C'est un sentiment tout nouveau pour moi.

Armaury avait déjà repris un mes textes, mais son intervention c'était somme toute limitée à des corrections syntaxiques.

Au contraire O. n’a pas hésité à modifier des choses, rajouter des gestes, des pensées. Le plus troublant est que ce qu’il écrit pardessus moi, me ressemble aussi étrangement. Je n’aurais pas osé imaginer ces mots, mais de les lire m’a…

Je suis bouleversée, émue et excitée.

O fait violence à mon écriture et lui donne un petite touche de cruauté que je ne me permets pas (une sorte de distance qu’il me manque, je ne sais pas, c’est plus un sentiment qu’un mot juste). Ses références culturelles différentes des miennes donnent au texte une consistance qui lui manquait sûrement.

Il mérite d’être encore une fois réécrit, c’est vrai. Mais le squelette est vraiment chouette !

Je me sens ultra fière, excusez moi.
Qu’il l’ait lu et aimé, qu’il l’est réecrit et qu’il l’ait fait ainsi.
Je me prends à rêver…

Haut de la page

mercredi 16 avril 2003 à 23h13
Aux Buttes Chaumont
Je voulais raconter une sombre histoire de petite culotte rose seventies et de la parade amoureuse chez les canards.

Je voulais raconter cette histoire pour parler de mon rapport au sexe. Ou du moins l’aborder.

Car j’ai un problème avec le sexe.

Oh non pas un grave, pas du tout. Enfin peut être que si vue mon âge et ma condition sociale.

Juste que le sexe m’ennuie.
Depuis X.

Oh ca ne m’ennuie pas franchement. J’aime bien le sexe. Mais je n’y mets plus de passion. Je ne m’y retrouve plus. Sinon dans une certaine lascivité docile.

La souplesse d’une étoile de mer.

Adolescente tout ce qui concernait la sexualité était de l’ordre de l’émulation. Je tirais un plaisir inouïe de ma timidité, et de sa décapitation .

Si j’extrapole, j’irais jusqu’à écrire que les hommes me permettaient d’abolir certaines de mes limites.

Non pas physique ni sexuelle.

des limites imaginaires.

Détruites symboliquement par mes redditions

Reconstruites à la sortie de l’intimité.

Or c’est justement quand un homme réussissait enfin à réduire à néant mes pudeurs, que je me lassais.
Que je devenais infidèle.
Que je m’échappais

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Depuis quelques temps j’ai le sentiment que des ombres fantasmatiques s’agitent autour de moi.
Je commence à en assumer la maternité, mais si peu.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

J’aime la littérature érotique. Je connais mal le domaine, je ne souhaite pas devenir érudit, mais quand je tombe sur un bon livre, je suis curieuse.

Certaines héroïnes m’ont émue, outrée, écœurée, surprise, indifférée etc. mais celle à qui je me suis le mieux identifier, sans même savoir pourquoi à l’époque, c’est l’Emmanuelle de Larsans.

Je ne parle pas du film que je n’ai pas vu, ni de ses avatars. Non je parle du livre. Il y a 3 ans Pauvert l’a réédité en poche dans son intégralité (il y a deux petits livres). Il était sur un étalage dans une librairie que j’aimais bien, je l’ai acheté. Curieuse puisque le film même si je ne l’ai jamais vue avait frappé mon imaginaire.

La sexualité a beau être bestiale, c’est une question d’esthétisme

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Je pense à tout ça à cause de certaines phrases réecrites par O. qui ne me ressemblent peut être pas mais qui me laissent rêveuse

C’est parfois troublant d’être honnête avec soi même.

Je tourne en rond. Je me sens comme Mao mon défunt poisson rouge. J’écris trop.


Ma petite, faut que ça cesse !

Haut de la page

mercredi 16 avril 2003 à 23h21
Juste encore une minute...
Je dois couvrir une petite dépression. C'est normal. J'ai du temps libre.
Je n'ai que ça même. Ca ne devrait pas être du temps libre d'ailleurs

Je devrais appeler Louise.
Et surtout voir Marie pour en discuter.
Et prendre rendez vous chez un psy dans la foulée.

Mais je me suis dit cette semaine: Open air!
Je prends le temps de buller!

en réalité je ne décroche pas
hier j'ai accepté de retravailler la dernière semaine d'avril
et tout un tas de questions trottent et virevoltent dans ma petite tête pendant que je mâche du caramel.

Il y a des moments comme ça ou je prefererai n'être qu'un joli objet, dont on prend soin.

Plutôt que seule avec mon diabolique cerveau.

Alors Carla que comptes tu faire de ces 6 mois?

Etre seule.
Donner forme à mes rêves.
Profitez du soleil.
Travailler 15 h par jour et ne dormir que 3.
Grandir.
M'engager.

Je soupconne un peu de mysticisme chez moi.

________________________________

Il est temps que je me reprenne en main

juste encore une minute...
C'est Carla qui le dit

__________________________________

Demain je vois Olga, et j'envoie un mail à Solvej.
Tristan ne m'a pas appelé depuis deux jours.
Je me deteste de dire ça mais son absence crée un nouveau désir.
Je suis un peu inquiète, il a des rendez vous médicaux cette semaine.
Pourquoi suis je si fière?
Je pourrais simplement l'appeler.

Simplement.
Je vais essayer de travailler un peu, tiens....

Haut de la page

jeudi 17 avril 2003 à 14h57
Bruit et Fureur (mélodie du matin bonheur)
« Allo Tristan mais pourquoi tu décroches à cette heure ?
« je n’avais pas éteint le portable Carla, et toi pourquoi tu appelles à cette heure ?

Je crois bien que je l’ai reveillé

« j’étais inquiète, tu vas bien ?
« oui ma chatte, je te préviendrais si il y avait un pépin, peut être pas à l’aurore cela dit
« oki bon je te laisse Tristan je suis pressée
« j’te kiss Bébé qui a des urgences à 4h du matin

J’ai raccroché. Sous le coup du ridicule.
Il a du mal interpréter mon appel ou peut être pas

Mais à midi…

« sex !!!!!!!
« Tristan ?
« je suis chaud là Carla
« et donc ?
« donc j’ai envie de toi
« ok rappelle moi quand le désir se précise en heure/lieu, Bye Tristan

non mais !

Ce salaud n’a pas rappelé !
Les mecs sont des brutes. Parfois

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Enfin entre ces deux conversations j’ai eu le temps :
De regarder LCI (1)
De dormir comme un russe alcoolique (2)
De me réveiller avec un type à la fenêtre qui me demandait si il pouvait fermer les volets ( 3)
De voir mon frère débarquer (4)
De me tirer de cet enfer (5)
D’aller prendre calmement mon café crème sur la place des fêtes. Au soleil. La vie est plus belle

(1) Dantec va mal finir, est déjà en train de mal finir, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir de la tendresse pour les intellos fachos tant qu’on ne les écoute pas trop

(2) Etre au bord du coma éthylique

(3) ravalement de l’immeuble côté cour, il y a des échafaudages tout le long du bâtiment et naturellement juste sous la fenêtre de ma chambre.

(4) Carla je peux me servir de ton imprimante ? Carla t’as pas une clope ? Carla t’as pas 20 euros à me prêter ?

(5) mon frère et les coups de marteau sur la façade

Haut de la page

jeudi 17 avril 2003 à 17h54
Comment obtenir tout ce que l'on désire d'une fille sans même lever le petit doigt mais en décrochant son téléphone 3 fois dans la même journée
Troisième conversation avec Tristan à 17h03 minutes

"Carla tu veux du sexe?

"Tristan tu peux dire bonjour

Il rit, si si je vous jure il rit

"ce soir Bébé?

"oui d'accord, quelle heure?

"entre 19H et 20H?

"ok

"je devrais pouvoir te récupérer avant 22H

Je rêve ou il râle là?

Résumé des opérations:

04h13: Carla téléphone à Tristan pour une raison restée encore mysterieuse à ce jour.

Temps de conversation: 1mn

12H00 Tristan téléphone à Carla pour la prevenir que le pollen le rend sensible.

17h03 Tristan passe la commande

17h36 Conversation avec Armaury (je plaide coupable) selon lui j'élucubre, X est un gars super (je n'ose pas dire ce que je pense), et somme toute je lui ai sauvé la vie en disparaissant.

Car je suis une fille.....

choisissez l'adjectif qui vous conviendra

dernière précision à laquelle Armaury semble tenir: il ne m'aime pas et tout cela l'indiffère hautement.

Haut de la page

samedi 19 avril 2003 à 00h46
Une journée avec Olga
J’ai retrouvé Tristan hier soir. Je veux dire vraiment retrouvé.
Peut être parce qu’il m’a manqué,
Peut être parce que j’étais vraiment désirante,
Peut être à cause du pollen qui envahissait l’air parisien.

Allez savoir si ce genre de chose peut s’expliquer rationnellement…

Une jolie soirée, une soirée d’amoureux. Je suis arrivée presque à l’heure, nous avons fait l’amour, sommes sorties, fumé un joint sur les bords de seine, au bout de sa rue. Revenus, refait l’amour, cuisiné, mangé, discuté dans le salon de notre relation, refait l’amour….

Puis il m’a bordé, il a allumé la radio et j’ai sombré contre lui.

J’étais bien, j’étais nue, j’étais heureuse.

Le matin, encore envie de lui, du mal à résister, m’éclipser avant de commettre l’irréparable

« Carla, tu m’empêches de dormir la nuit, laisse moi un peu de répit le matin, 1h Carla, juste une heure

Partie heureuse encore, devant sa porte, appeler Olga.
Monge – Montparnasse, bus n° 89.
Le soleil brille et je suis belle

Café Landais, 10h, rue du cherche Midi. Nous nous retrouvons.
Notre ressemblance mise à part, la taille. Frappante : même masse de cheveux, même air d’orient indéfinissable, mêmes lèvres.
Se raconter, se projeter, éternuer, boire du café, parler d’amour.
Felix.
Tristan.
On nous prend souvent pour des sœurs.

Elle doit passer rendre du matériel à un ami à elle, artiste d’art contemporain de son état. Je propose de l’accompagner. Nous rentrerons à pied.

Saint Jaques. Un jardin privée, des ateliers, une pelouse. Le type est installé dans le jardin, avec un ami.

« on se connaît ?
« non je ne pense pas
« A je te présente Carla, Carla, A.
« on ne se connaît pas c’est sûr ?
Son regard me met mal à l’aise. Il s’accroche à mes vêtements, ma peau, mes yeux. Olga ne remarque rien. Elle fait un peu la conversation, j’esquisse un pas pour partir.

Plus tard Olga me demandera si je pense qu’il est homo. Je ne sais pas, j’ai beau fréquenter des homosexuels, je me pose rarement la question de l’orientation sexuelle des gens que je rencontre.
Peut être bi.

Nous traversons le cimetière Montparnasse au retour. C’est si calme.

« je dois monter mon film. Tu viens travailler à la maison ? tu prendras le portable

Après midi studieuse donc. Je suis dans la cuisine, une grande pièce qui fait aussi office de salle à manger. Olga est enfermé dans sa chambre. J’écoute Bach.
En face de moi il y a un mur aveugle dans une grande fenêtre. Un fil traverse la pièce d’un mur à l’autre. Des pinces à linge sont accrochés ainsi qu’une photo noir et blanc. Le regard d’une femme effrayé comme dans un vieux film d’épouvante, figé, en arrière plan l’œil d’un homme, inquiétant, prédateur. Je prépare un café. Dans une heure Olga viendra faire une pause cigarette avec moi. Felix appellera et nous le rejoindront derrière l’église saint sulpice.

Je suis une dilettante.

Olga et Felix parleront ensemble sans que je puisse comprendre l’étrange langage qu’ils utilisent, ni pénétrer les prénoms dont ils égrènent la conversation. Je penserais à Tristan que je n’ose pas appeler, parce que j’ai tant de souci à me mettre en situation de demande. Olga me reprochera gentiment mon silence tandis que Felix pensera que je suis décidément désagréable.
Parfois je me tais, parfois les mots ne sont pas propices, parfois je vis à l’intérieure là où ça palpite.

Felix partira, Olga et moi nous traverserons la seine, pont des arts, musée du Louvres, les halles, rue montorgueil, rue des petits carreaux, rue de clery, porte strasbourg saint denis.

Nous prendrons l’apéritif chez Jeannette.

Une petite fille me reconnaît comme complice et se glisse sur mes genoux. Elle m’interroge, nous écoute, exige que je demande au patron de sucer sa tetine. Elle s’appelle Paloma, elle a 4 ans. Elle partira.

Nous irons à la cinémathèque fréquenter le cinéma d’avant garde, le temps de nous dire que nous préférons les vieux films et de virer notre cuti pour une salade Liberty près de la rue de Rennes, dans un bistrot.

Haut de la page

samedi 19 avril 2003 à 01h06
Vendredi love question
Je m’interroge, encore et toujours, et peut être que c’est idiot, oui heureusement, non je ne sais pas, être si parfaitement dans le cliché féminin, celui qui sans cesse interroge l’amour.
Mais je ne peux pas m’en empêcher, qu’est ce que je cherche ? qu’est ce que je veux ?

Hier je disais à Tristan que je ne saurais pas me suffire de notre relation à long terme. Non que je ne le souhaite pas, mais je crains, d’avoir besoin de passion amoureuse. Me perdre, m’annuler dans mon amour de l’autre, disparaître. Une forme de fuite ? une question de nature amoureuse ? un avatar névrotique ?


L’amour me blesse, l’amour me laisse pantelante, l’amour rejette tout ce qui n’est pas de lui.

En ce sens ma relation avec Tristan me protège. Son désir me nourrit, sa tendresse me rassure, l’absence d’amour permet une sorte de complicité plus heureuse, légère, libre.

Il ne s’agit pas même de sexe quoique…Ma nature infidèle n’est qu’un symptôme de la nécessité de m’appartenir.
Pour preuve, je n’ai pas couché avec d’autres hommes depuis que je connais Tristan.


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

J’en suis pourtant certaine, je ne suis pas amoureuse de lui. Je serais triste si il ne voulait plus me voir, mais je n’ai pas d’autre désir que les moments que nous passons ensemble.

Je n’imagine pas de suite, et pourtant je ne conçois pas de séparation.

Ce qui me trouble c’est l’émotion sillon qui me prend le matin ou en pleine aurore, je me réveille et il est là, il me serre dans ses bras pour m’empêcher de bouger ou de m’échapper, je le regarde, il dort profondément ou refuse de se laisser distraire de son sommeil.

Je tremble un peu dans ces moments là, j’ai du mal à respirer.

Je voudrais le caresser sans fin, passer mes lèvres sur son corps, mais l’émotion est trop forte.

Pourquoi ?

Je voudrais un homme comme lui pour partager ma vie. Voilà la vérité. Je ne mens pas quand je lui dis qu’il est l’homme idéal.

Et pourtant.

(De toute façon je le soupçonne d'avoir du mal à me supporter deux soirs de suite.)

Haut de la page

samedi 19 avril 2003 à 01h53
Interlude et Vérité
« Elle est différente ce soir. Quelque ressort s’est brisé en elle. Elle frappe à la porte, mais n’attend pas ma réponse pour l’ouvrir. Elle est là déjà en haut de l’escalier de l’entrée.
Elle prétend être à l’heure, ses chaussures à talon dans les mains. Elle a encore courru. J’aime la voir légèrement essoufflé parce qu’elle veut me retrouver plus vite. Même si le temps la dépasse.

C’est elle qui m’embrasse et me demande de faire l’amour dans un proche plus qu’immédiat. Je lui propose un thé. Elle insiste. Quelque ressort s’est brisé en elle.
Sur le bord du lit elle hésite, demande une vodka, s’intimide sans raison. Il est trop tard. Il fait chaud. Dans ce moment je l’aime le plus.

Elle me fait jouir, réclame une sortie au bord du jour. Je me fais prier parce que j’aime la voir trépigner gentiment et me promettre des faveurs sexuelles. Je propose le bord de l’eau, elle veut voir la nuit tomber. Je n’ai pas envie mais il est tôt, et j’aime l’idée de la voir marcher dans la rue. Je ne l’ai jamais vu ailleurs.

Elle descend en premier puis me suit. Je frôle sa main, elle retire la sienne, hésite, je l’aime aussi hésitante, reprend la mienne.

Les quais et je la prends par la taille si fine. Elle s’assoit les pieds se balancent à fleur de fleuve. Je m’installe derrière elle, de profil. Elle doit se tourner pour me regarder. Nous parlons de nos études, elle me demande comment je suis arrivée au Luxembourg, m’explique que sa vie est une suite de hasard qui peut être prendront un sens. Je me sens bien, les bateaux mouches ressemblent à d’étranges machines futuristes .

Il fait nuit maintenant. Nous repartons. Elle paraît gênée par notre intimité, la desserre.
Au bord du lit elle hésite pourtant moins. »


Après nous mangerons des nouilles chinoises, il me racontera des histoires d’ami perdu, j’irais m’asseoir sur un fauteuil, il me rejoindra, nous parlerons encore.

« L’ami perdu lui ressemblera, comme elle il sera imprévisible, comme elle seducteur, comme elle possessif,
Comme elle jaloux,
Comme elle égocentrique,
Comme elle infidèle,
Comme elle exigeant
Comme elle inconstant »


Je voudrais pouvoir savoir ce qui le traverse, ce qui l’émeut, pourquoi il me demande de revenir, pourquoi il aime me faire l’amour, pourquoi il n’aime pas la lumière du jour au réveil, pourquoi il ne me laisse pas partir la nuit, pourquoi il se sent bien avec moi.

Je pourrais demander.

Il me répondrait que c’est parce que j’ai un cul magnifique, un sexe merveilleux et des seins de coquine.

Et c’est sans doute vrai. Avis aux amateurs de vérité cruelle ou crue selon le point de vue.

Haut de la page

samedi 19 avril 2003 à 15h07
Secret Girl, où l'on admet qu'on ne peut pas tout dire, surtout le meilleur
Je suis émue, oui toute remuée, toute retournée, chamboulée, secouée…

Il y a quelqu’un dans ma vie, quelqu’un que j’aime plus que tout, quelqu’un de vraiment spécial, quelqu’un d’extraordinaire, quelqu’un de merveilleux, quelqu’un qui compte plus que toujours plus que qui d’autre….Quelqu’un que j’aime et qui m’aime et que…

Et si je n’en dis jamais mot c’est que cette personne est trop délicate, trop parfaite, pour que je l’exprime ici.

Ceux qui me connaissent comprendront, les autres le découvriront…

Ce n’est pas un secret, c’est un trésor.

Pourquoi en parler maintenant…Parce qu’entendre sa voix au bout du fil a illuminé ma journée. Et il fallait que je le dise. Mardi je n’aurais plus de portable pour quelques temps mais j’aurais un amour qui sera là et que je ne laisserai plus jamais partir.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Mais je promets de déposer quelques notes d’ici là.
Merci Théo pour tes petits mots

Haut de la page

samedi 19 avril 2003 à 16h43
Où il est dit que les tâches ménagères ne sont pas propices à l'imagination ni aux notes
Voilà ce qui arrive quand on préfère faire la belle dans le quartier latin, traîner dans les bouges culturels et rêver au soleil : on se retrouve fatalement un samedi à faire le grand ménage chez soi (1).

Après midi passionnante donc à tenter de trouver une cohérence dans ce chaos.

Mon souci n’étant pas tellement le rangement en soi ou le nettoyage : ça c’est simple, ça va vite, et je ne suis pas si bordélique. Non j’ai trois points faibles (2) :

-les feuilles qui envahissent l’appartement, les bouts de papiers, les fenêtres étant un maximum ouvertes, le 19ème bénéficiant d’une brise fraîche et de courants contraires….On en trouve un peu partout.(3)
-les barrettes, élastiques et autres épingles à cheveux que je collectionne, égare et sème dans mon petit appartement et même dans ceux des autres (4)
-reste le plus grave : mes vêtements (5).

Les feuilles finissent en général au recyclage.
Les accessoires pour les cheveux trouvent refuge où ils peuvent

Mais les vêtements….Oui parce que le problème c’est que c’est bien beau de ranger ses affaires, trier les tee shirt selon la longueur des manches, les pantalons selon la degré de serieusité, les jupes selon la saison et les robes sur des cintres ; ce n’est tout de même pas si simple qu’il y paraît. (6)

Plaignez moi et envoyez moi un ingénieur !

En attendant je vais me promener au Luxembourg et voir un vieux film pour oublier tout ça.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°

(1)de toute façon les buttes sont sûrement prêtes à crouler sous le poids des promeneurs

(2)faiblesses concernant l’ordre naturellement, je ne parle pas de tout le reste

(3)n’imaginez pas quelque garconnière romantique d’écrivain mais bien un appartement de jeune femme moderne et pragmatique

(4)Tristan a commencé une collection avec interdiction de les prêter à l’une de ses conquêtes

(5)Et je démens toutes les femmes ne sont pas comme moi. Je ne voudrais pas porter préjudice à la gente féminine

( 6)D’autant qu’ il suffit d’un coup de fil intempestif du beau Tristan pour que ce bel agencement se retrouve mis à mal par une furie désespérée….
Les hommes sont décidément cause de bien des malheurs.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
note corrective: à la note trois on peut lire "jeune femme pragmatique" ce qui est absolument faux. Mais je tends à l'être. Disons que je suis une pragmatique en puissance selon la formule consacrée par Aristote. Tout n'est pas perdu!

Haut de la page

dimanche 20 avril 2003 à 02h44
telle une madone sur son rocher...
Olga Felix et moi à une terrasse de café. Il est 16h. Le flux des passant est plutôt inégale. On nous apporte des café et du coca cola. Felix saisit un sucre, se concentre, vise et le jette au dessus de ma tête.

« excuse Carla, j’ai un ami invisible qui se balade dans Paris et quand j’ai l’occasion je lui jette des sucres qu’il rattrape. Mais là je l’ai raté

Ah. Je n’ai même pas eu le temps d’ouvrir la bouche d’ailleurs curieusement son explication me laisse froide.

Quand j’annonce à Olga que je dois me fournir en nicotine elle me répond
« T’inquiète Carla, je connais un endroit ou ils ont plein de cigarettes
Traduisez un tabac.

C’était hier.

Aujourd'hui

Ethan me demande de le rejoindre rue Saint Maur et m'avise qu’il aurait du m’épouser, il dit toujours ça quand il tombe amoureux d’une autre.

Luxembourg, Odéon, rue Hautefeuille. Le chameau de Valeria me deçoit d’autant plus que j’aime l’actrice

un plateau de fromage et un homme attentif et attentionné me console de mes récents déboires.

Des envies de disparition ressurgissent.

Heureusement Balthazar m’invite à sa général mardi et m’administre un peu de baume :
Tristan est un imbécile qui ne connaît pas sa chance

Je n’ai pas le courage d’annoter. Je me sens toute vide.
Un début de mélancolie. A trop parler de soi…

Haut de la page

dimanche 20 avril 2003 à 20h07
...sans titre...
Le film de Chantal Lauby avec ma maman. Touchant, léger et émouvant.

Mk2 quai de Seine. La pluie (1).

Au bar du mk2. Un serveur me plait. Vous me direz et alors?

et alors c'est l’occasion de parler de mes problèmes avec la gente masculine, de déblatérer un peu sur l’esthétique et le désir pour finir par avouer que je suis effrayée par les hommes (cela dit j'ai déjà avouer publiquement tout cela dans mon forum à Clémentine)

°°°

De la rareté

C’est la jalousie de X qui m’a fait prendre conscience que rare étaient les hommes qui me plaisaient physiquement, uniquement physiquement, ou disons d’abord physiquement.

Dans son délire, il m’accusait régulièrement de coucher avec des hommes de passages, ramassés dans quelques bars et même parfois à même la rue. (2)

Or il est exceptionnel qu’un homme croisé au hasard me plaise assez pour que je le remarque.

J’ai longtemps cru que ma sainte personne n’aimait tout simplement pas les hommes pour leur physionomie mais bien autrement pour leur aura magnétique (3), leur brillant intellect ou leur manière de finir un geste.

Aujourd’hui je n’en suis plus si sûre…

Quand un homme vous plait, fuyez !

Or donc au bar du Mk2, je remarque un des serveurs. Il doit avoir mon age, peut être un peu plus vieux mais à peine. Il n’est pas très grand mais vraiment mignon, un peu branleur sûrement. Nos regards se croisent, il sent que je lui plais, je sens que je lui plais.
L’idée me fait rougir, mon désir m’intimide. (4)

Ma mère :
« en tout cas ce film t’a fait du bien, tu es resplendissante !

Je me sens pourtant transparente.

Nos regards se croisent à nouveau, je détourne les yeux comme une vierge effarouchée.

Pathétique.

Le temps de payer, ma mère se dirige vers lui, ils se parlent, échangent des sourires. Je reste à l’écart, loin, très loin.

Je pense à mon frère qui me répète souvent que les filles sont pénibles avec leurs fausses pudeurs.

Je suis tétanisée alors que le fait est sans importance.

En sortant ma mère:

« sympa non ? il m’a demandé si tu étais célibataire

Quelqu’un a parlé de femme moderne ?

L’éloquence inquiétante d’un membre.

En réalité, j’ai peur. De qui ? de quoi ? C’est ce qui me perturbe. Je me sens totalement nue devant un homme désirant, désarmée, minuscule, pleine de doutes. Et si…
Et si…
Et si…
Je ne sais pas. Je sais que je suis désirable au même titre que n’importe quelle femme. Mais il y a toujours cette question lancinante, pourquoi me choisirait il moi :
Accepter le désir de l’autre c’est aussi accepter…
Ma féminité ?
Celle que pourtant je mets en exergue, que je revendique sans cesse…

Si je continue je vais me mettre à pleurer de rage.

L’amour m’effraie, le désir m'effarouche, et je suis sans cesse écarteler entre ma nature sensuelle (5) et mes peurs enfantines.

Et pourtant...

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

(1) suis je trop sensible au temps ? Début de spleen à minuit, pluie du matin, chagrin de l’après midi, il me prend des envies de ne plus jamais revoir Tristan. Tristesse

(2) longtemps je me suis demandée si X ne captait pas mes désirs inconscients

(3) Théo, spécial dédicace, assez de suspens dans l’expression « aura magnétique » non ?

(4) Carla la la qui pourtant n’a jamais hésité à parler à des inconnus se sent toute flagada.

(5) Que diable ! je suis humaine !

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Pardon à mes lecteurs, je deviens déprimante.

Haut de la page

dimanche 20 avril 2003 à 23h52
Quand je fais de la redondance, élucubration d'un dimanche soir sans salon
Toutes ces questions…
Un jour de spleen…
Un jour fragile…

J’ai peur de tomber amoureuse de Tristan pour de mauvaises raisons,
j’ai peur de tout gâcher parce que je ne sais pas la patience,
j’ai peur d’être prise dans des mythes qui ne m’appartiennent pas

Je suis bien avec lui justement parce que nous nous interdisons d’aimer (1)
Je suis mal quand il ne donne pas de nouvelles justement parce que nous nous interdisons d’aimer.

Non je m’interdis de l’aimer
Il ne m’aime simplement pas.

Mais au fond quelle importance ?

Aucune. Si j’ai choisi de vivre cette relation avec Tristan c’est justement parce qu’il ne m’aime pas (je me répète inlassablement), qu’il ne menace pas de m’aimer. Je ne peux pas lui faire de mal avec mes complications, tergiversations et autres soubresauts. Il ne peut pas m’envahir par des exigences amoureuses, ni s’aveugler à mon sujet.

Je ne veux pourtant pas. C’est encore trop tôt. Pour l’amour pour le reste pour tout. J’ai trop souffert, parce que des hommes prétendaient m’aimer, parce que je les aimais (ou croyais) parce que…

Un temps pour tout.

Aujourd’hui je veux faire le petit bouchon. Me contenter d’être heureuse. Sans que ce bonheur passe par un homme.

Je me méfie de moi même. Je ne verrais plus Tristan le temps qu’il redevienne cet étranger que je n’aime pas encore.

Se disperser.

Je suppose que je suis maussade et tout ceci n’a pas grande importance.

(1)voir grande note

Grande note au sujet de « l’amour Tristan et moi »

Lorsque Tristan parle d’amour…

« l’amour pour moi Carla, ce n’est pas une question de sentiment. Ce qui compte c’est d’être bien avec l’autre. Celles que j’ai aimé le plus sont celles qui sont restés le plus longtemps dans ma vie, que j’ai gardé près de moi…le reste c’est du pathos, et je ne pratique pas cette religion

Lorsque nous parlons de notre relation

« j’aime notre relation parce qu’elle est simple, parce que tu ne me demandes rien…
« je ne suis pas d’accord Carla, notre relation est un effort constant
« Quoi ? (là petit sursaut) tu veux dire que c’est un effort d’être avec moi ?
« pas d’être avec toi, non , écoute Carla, être avec toi comme ça, ça veut dire te donner toujours envie de revenir parce que je te fais bien l’amour, parce que je te fais rire, parce que tu te sens bien avec moi : te rendre heureuse systématiquement (1)
« je ne le vis pas comme ça, j’ai plaisir à être avec toi, simplement
« moi aussi Carla, mais tu sais de quoi je parle au fond
« tout ce que je sais c’est que cette relation pour moi est simple parce qu’elle a été énoncée ainsi dès le départ : il ne s’agit pas d’amour
« oui je comprends
« je ne me sens pas jalouse par exemple de tes nuits ailleurs parce que tout a été dit sur le sujet la première fois : chacun sa vie. (2) Mais un jour forcément je tomberai amoureuse d’un autre, parce que cela ne peut pas suffire.
« tu ne sais pas Carla.

Si, je sais. Peut être même que je vais me mettre à t’aimer. Parce que je ne sais pas séparer mon corps et ma tête ni mon cœur ni le reste, parce que je confonds décidément tout.

I am lost

(1)mais est ce que c’est ce que je souhaite forcément ?
(2)mais pour combien de temps ?

Je devrais arrêter d'écrire pour un temps.

Haut de la page

mardi 22 avril 2003 à 23h45
Des petits mensonges féminins et de leur conséquence parfois nulle et non avenu
Olga ou les feux de l’amour slave

Lundi rv avec Olga au chien qui fume pour échange de chaussures (une paire de noire contre une paire de blanche). Café coca cola, le temps de faire le point sur notre vie.

« moi ça ne va pas très bien, j’ai un mauvais pressentiment, c’est dans l’air du temps…j’ai eu à peine Tristan au téléphone hier soir pour lui dire que je ne pouvais pas le voir et ce salaud n’était même pas déçu ! ça l’arrangeait m’a t il dit, il avait des « choses à faire » (1)

« oh tu sais moi ce n’est pas mieux, la folle actrice a rappelé Felix (2) et cette brute ne lui a même pas raccroché au nez, non mais quand même…je ne sais même pas pourquoi il s’est senti obligé de me parler de cet appel…tu crois qu’il va recommencer à me tromper avec elle ?

« aucune idée, tout ce que je sais c’est que cette fille est folle , beaucoup plus folle que nous et que si elle recommence de menacer de se suicider…

(…)

« oui mais…Carla…
« oui Olga ?
« je dois t’avouer un truc, un tout petit truc
« hum…

La folie, une appréciation subjective, où Machiavel est remis au goût du jour

« j’ai dit à Felix qu’un soir, désespérée par cette histoire , j’avais abusée d’anti dépresseur qui traînaient par là
« et …
« et qu’ensuite je m’étais rendue à une soirée
« oui et…
« et que j’avais un peu bu
« hum…
« et que le cocktail prozac et alcool faisant son petit effet, je m’étais retrouvé à moitié comateuse
« humhum
« et qu’un inconnu avait abusé de moi
« QUOI ?
« c’est naturellement absolument faux
« mais c’est degueu de faire ça Olga
« oh ben tu sais comme l’actrice avait toujours des histoires de ce genre je me suis dit pourquoi ne pas essayer
(oui hein pourquoi ?)
« et Felix comment a t il réagi ?
« niente, rien, il n’a pas réagi !

Le cuistre. (3)

Olga Felix l’actrice : match nul.

Ne me demandez pas comment tout ceci va finir, je crains le pire.

_________________________
(1) Vérité? premier jour de règle mais a t il besoin de tout savoir?

(2) Résumé des épisodes précédents voir http://mon.journalintime.com/carla/2877 et pour ceux qui n’ont pas le courage la note 1 cad ici : Felix aime Olga qui se fiche de lui comme de sa première Barbie. Jusqu’au jour ou Felix trompe Olga avec une actrice hystérique et frappa dingue qui menace de se suicider toutes les 14 sec. Or là Olga se dit qu’elle aime son Felix. Après moult péripéties, Olga et Felix se trouvent à nouveau réuni….

(3) Pour dire la vérité et bien que j’aime Olga, je trouve ce genre de stratagème totalement déloyal, et même carrément dégueulasse. Ce n’est pas le mensonge qui me pose problème ; c’est plutôt les conséquences qu’il peut avoir. On a assez entendu des phrases comme « elle l’avait bien cherché » ou des horreurs du genre. Le mensonge féminin dans ces cas là porte préjudice à des femmes qui vivent vraiment cette réalité.

Les femmes modernes ont elles moralement le droit d’utiliser ce genre stratagèmes ? OLGA JE DIS NON, l’amour ne justifie pas tout, mais je t’aime quand même, va.

Haut de la page

mardi 22 avril 2003 à 23h58
Des petits mensonges féminins et de leur conséquence, part 2: Le syndrome don juan
Le syndrome don juan. (1)

Petite synthèse : Tristan entretient une relation avec moi strictement sexuelle (2). Or donc cette semaine, la réalité de ma féminité m’a rattrapée (3). Cela dit d’un malheur….

Tristan souffre vraisemblablement du célèbre syndrome don juanesque (4). Moralité : un seul conseil, ne montrez aucune faiblesse amoureuse, se faire désirer, etc le blabla habituel. Et surtout ne pas parler d’amour. Autant dire que tous les coups sont permis. (5)

Le problème est que profondément je suis un cœur d’artichaut. J’adorerai être la garce qu’on prétend que je suis, si, si je vous assure, J’ADORERAIS, mais au fond, j’ai un faible pour les hommes et surtout leurs défauts.

Cela dit, mon innocence à ses limites et quand on m’encourage à jouer les dulcinée du Toboso, je ne rechigne pas à la tâche…

_________________
(1) Le don Juan.
Accumule les aventures sans s’investir émotionnellement, car l’intimité le terrifie. Le sexe est sa drogue et le mensonge, qui lui donne l’illusion du pouvoir, son sport favori. L’amour véritable? Inconnu au bataillon » Ce n’est pas moi qui l'écrit (je n'aurais pas osé)

(2) même si dans la réalité des faits nous passons plus de temps à faire les imbéciles en mangeant du chocolat qu’à faire l’amour , mais surtout ne lui rappelez pas

(3) c’est l’histoire d’un cycle de 28 jour mais si vous voulez vraiment tout savoir je vous invite à consulter le journal de Pamela http://mon.journalintime.com/metonymie/

(4) mais ce n’est pas de sa faute, je tiens à le dédouaner : las tristan est poisson ! oui et les poissons pauvres chéris naissent comme ça paraît il

(5) ai demandé à Balthazar et O conseil . ainsi qu’auprès des femmes mais je dois dire qu’elles ont des recettes beaucoup moins efficaces

Haut de la page

mercredi 23 avril 2003 à 00h14
Des petits mensonges féminins part 3: quand mon don juan prend des airs de don quichotte ou comment les hommes encouragent les procédés déloyaux bien malgré nous
Lundi soir, alors que je préparais gentiment un dîner pour des amis, le téléphone sonne ( quoi de plus naturel ?)

« allo ?
« Carla, j’ai envie de toi ! (1)
« Tristan les fils de bonne famille disent d’abord « bonjour »
« bonjour Carla chérie, j’ai envie de toi
« désolée Tristan ce soir je ne suis pas libre (2)
« Mais je n’ai encore rien demandé Carla!

(ouais c’est ça tu appelles pour prendre des nouvelles ?)

« cela dit puisque je t’ai au bout du fil, tu aimes le théâtre ? (3)
« non
« ok
« tu vas au théâtre ce soir ?
« non pas ce soir, demain. Ce soir je…(pas le temps de finir ma phras)
« ou tu fais quelque chose de plus…hum…chaud ?
« tu veux vraiment savoir ?(4)
« Carla ! tu vas pensé à moi au moins j’espère ?
« pourquoi toi tu penses à moi ?
« hum oui à tes…
« oui bon ça va
« Carla tu me trompes ! tu as rendez vous avec un autre!
« (silence = mensonge par omission?)
« je suis jaloux (ton boudeur)

il est jaloux !
il est jaloux !
il est jaloux !

« Tristan mon cœur réserve moi ton dimanche ok ? je t’adore
« Carla, je dois partir à Genève
« ok Tristan je te rappelle ce week end, je t’adore

Et clic. Et na. Et toc

Et le sourire !

….

(1) Signature vocale inimitable
(2) Pour dire la vérité, j’ai mes règles tout simplement. Sinon j’aurais été capable de tout planter je crois. Vive le cycle féminin ! ( et comme dit la chanson…résiste ! montre que tu existes !)
(3) Je ne voulais pas inviter Tristan à la generale de Balthazar. D’ailleurs je n’avais pas demandé de place pour lui. Mais…dieu que je suis faible !
(4) A ce moment là je voulais simplement lui dire la vérité. Finalement c’est lui qui a provoqué le mensonge, tout le monde est d’accord non ?

__________________________

Aujourd’hui…
Avant de me rendre au théâtre des Abesses, je passe chez ma maman goûter une tarte aux pommes. Dans la foulée (1), j’oublie mon téléphone portable (2). Quelle importance, je vais au théâtre !

Je cours je cours, je suis en retard, j’arrive en retard, je demande en retard mes places et là pan !
« mademoiselle, vos places ont déjà été redonnées à des spectateurs impatients et ponctuels »
oh ça va !
Heureusement je trouve Balthazar qui ne m’en veut pas, qui est même débordé, qui me propose des places pour la semaine suivante. Je me sens déculpabilisée. Parce que figurez vous, je l’aime mon Balthazar, et je ne voudrais pas….

Donc ni une ni deux, je prends un verre en compagnie de deux affreux aristocrates qui se pretendent dandy et « adore cette manière incomparable dont vous buvez la vodka Carla » (ben voyons) et je me décide à repasser chez ma maman pour faire un sort à la tarte aux pommes.

« coucou Maman, coucou Michel (son copain) désolée je…
« oui tiens Tristan a appelé Carla
« quoi ?
« oui sur ton portable, j’ai décroché
« quoi ?
« la sonnerie m’exaspérait alors j’ai décroché (3), c’était Tristan,
« oui ? mais il savait que je n’étais pas libre ce soir, tu lui as dit quoi ?
« la vérité, que la sonnerie m’énervait, que j’étais ta maman et que tu étais au théâtre avec des amis
« et ?
« et il s’est souvenu que tu lui avais deja dit tout cela, il m’a demandé de te dire qu’il avait appelé. Charmant garçon au demeurant (4). Ah oui Amandine et une certaine Suzanne ont aussi appelé et...

"Maman il suffisait d'éteindre mon portable

"oui tiens je n'y avais pas pensé!

Voilà. Conclusion : c’est triste à dire mais les hommes sont des animaux fort simples parfois. Il suffit d’avoir l’air ailleurs.
Conclusion bis : si vous manquez de volonté, comptez sur votre cycle ou sur la lune.

(A mon stade du moins, toute occasion de ne pas céder à la tentation est bonne à prendre)

Conclusion définitive: si votre maman se plaint un jour de faire le standard, ne la croyez pas, elle adore ça

(1) c’est une de mes spécialités : l’égarement. Je sème ici et là des petites traces de moi.
(2) Je dois dire que je ne suis pas une fan de l’engin : je me fais régulièrement engueuler parce que je ne reponds pas au téléphone : « carla à quoi sert un portable si tu ne réponds pas ? » euh à téléphoner quand j’ai oublié le code, l’adresse, le rv ?
(3) Logique de mère
(4) Ma mère ne connaît pas le mot de la fin, sinon je doute qu’elle encouragerait ce type de relation

Haut de la page

mercredi 23 avril 2003 à 01h31
Des petites mensonges féminins, suite et fin, où il s'agit bien naturellement d'orgasme
La dernière fois, autour d’un joint, chez Tristan

« Parler de toi à mes copains, ça le fait, ils sont jaloux…

(suit un éloge fort éloquent de tous mes avantages voir note 1)

« tu parles vraiment de sexe avec des copains ?
« oui enfin on ne décide pas de parler de ça, des fois ça arrive comme ça…quoique à bien y réfléchir, non parfois on ne parle carrément que de ça…(il rit)

(je reste un instant sans rien dire, rêveuse…je tente de visualiser les phenomènes)

« cela dit Carla, si je leur disais que je ne te fais pas jouir, ce ne serait plus vraiment cool »(2)

ALORS LA JE VOUS ARRETE

N’allez pas croire que mon chéri est un mauvais amant. Non il est attentif, il a de l’imagination, il sait exactement ce qu’il faut faire, et n’hésite pas non plus entre deux à demander ce que je voudrais comment je le voudrais etc.

Non le problème c’est que je suis une cérébrale-sentimentale à la noix (3). Et aussi que j’avoue je suis un peu chipie et que je ne lui facilite pas la tâche. Ce n’est pas que je n’aime pas jouir…

Mais

a- l’orgasme est un moment particulier ou l’on perd tout contrôle. Du coup (ahah) j’ai besoin de me sentir totalement en confiance
b- c’est une forme de reddition
c- il est souvent plus facile de donner que de recevoir, même le plaisir
d- il faut bien que Tristan galère un peu avec moi
e- je suis sans doute bizarre, mais ça n’a pas d’importance, le plaisir ne se calcule pas forcément en terme de jouissance
f- après un orgasme, on m’a souvent traité de « petit mec », parce que je suis du genre à m’endormir sans autre préavis ou à totalement oublier la présence de l’autre pour me concentrer sur moi même.

Cependant ….

ET MAINTENANT CARLA AVOUE

Que la dernière fois que nous avons fait l’amour, j’ai joui avec lui, sans un bruit (4).
Comme il n’a pas eu l’air de s’en apercevoir, je n’ai rien dit.

Mais et c’est là la preuve que l’instinct masculin existe mais que les hommes ne savent pas l’exploiter, au moment de nous endormir, j’éteins la lumière et

« Carla, tu as joui !
« Tristan, pourquoi tu me dis ça ? (prise en flagrant délit)
« tu me tournes le dos, même pas un baiser de bonne nuit, la légende est vraie ! tu es un vrai petit mec !
« mais non mais (bredouillement inaudible)
« je rigole Bébé, détends toi et viens par là

Je n’en menais pas large. Heureusement Les rougeurs de jeune femme ne se remarque pas dans le noir.

_______________________
(1) pour plus de détails voir le top 5 des compliments de Tristan, ça ne varie pas
http://mon.journalintime.com/carla/2862


(2) il semblerait que Tristan n’est pas l’habitude de ne pas faire jouir ses conquêtes , dixit lui même

(3) peut être que je devrais tenter la méthode de l’inconnu d’une nuit pour faire définitivement la peau à la fleur bleue qui s’obstine à vivre en moi aux côtés de pulsions carrément scandaleuses.

(4) Je suis timide même si tout le monde ne le devine pas au premier abord

Haut de la page

jeudi 24 avril 2003 à 12h32
Errare humanum est, Où l’on se demande si le proverbe ne concerne pas seulement une moitié de l’humanité
Croyez le ou non, je suis une gentille fille.
Si ! si !
Je déteste faire de la peine aux gens (1), on pourrait même me décerner le prix de nunuche du moi(s) de mai(s). (2) (3)

La preuve par trois…

_________________________________

(1) l’enfer est pavé de bonnes intentions
(2) on en revient toujours à la pomme , comme dit Onfray, heureusement qu’un jour on a fini par la croquer
(3) je sais nous sommes en avril ne te découvre pas d’un fil, alors je préfère mai fait ce qui (’il) te plait
________________________________

Loto sportif : le Match du mercredi

Tristan – Carla : première mi temps

hier matin…

« Carla, quand est ce que tu es libre ?
« hum attends que je consulte mon agenda super sonique qui fait la pluie et même le beau temps : ce soir je suis avec N. en amoureuse, demain concert d’amis près de la BNF, si tu veux venir mais je ne serais pas trop disponible, vendredi Balthazar et Gio à la maison et samedi ma boum d’anniversaire(1)…donc toujours dimanche après le salon
« dimanche, Carla c’est trop loin ! (2)
« désolée Tristan mais je suis pressée là et pas libre avant ciao hidalgo

J’assure !

Carla : 1/ Tristan : 0

(1) cela dit c’est la plus pure vérité
(2) Dimanche est loin pour prévoir, pas parce que je lui manque ndlr

Tristan Carla : deuxième mi temps

En début d’après midi
« Carla tu ne m’aimes plus, tu as trouvé un meilleur amant ! (1)
« mais non Tristan tu es idéal dans ta catégorie je te l’ai déjà dit
« menteuse !
« Tristan !
« je blague Bébé

(oui hélas, j’aimerais tant que tu sois vraiment jaloux ! mais au fond…j’adore qu’il ne le soit pas (2)

« et la catégorie du type de lundi soir c’est quoi exactement ?
« romantique passionné

(je dis n’importe quoi mais il fallait inventé un truc rapidement et qui ne soit vraiment pas dans ses cordes à lui)

« mais Carla ! j’allume toujours des tas de bougies quand tu arrives…
« Tristan je ne te reproche rien

(…)

« et c’est quoi « romantique passionné » ? simple curiosité d’anthropologue

(ah oui ? quel petit con non vous ne trouvez pas ? l’age d’un messie pourtant)

« hum c’est hum…on se dévore la bouche, on fait l’amour comme si c’était la dernière fois, il me répète combien je lui ai manqué, combien c’est bon de me sentir à nouveau…ensuite on sort se balader, main dans la main, peut être prendre un verre avant de…
« c’est mignon

(sa voix est sincèrement attendri, dites moi que je rêve)

« et sinon pas de joint, pas de télé ? pas de dvd ?

(je rêve !)

« non ça c’est toi Tristan, bon je dois vraiment te laisser, je te rappelle dimanche

J’assure !

Carla : 2 / Tristan : 0

(1) souvent femme varie
(2) Jamais contente mais souvent heureuse

15 minutes plus tard…où comment marquer un but contre sa propre équipe

« Allo Tristan c’est Carla
« ah tu vois je te manque trop
« non mais Tristan si tu m’écoutais quand je te parle tu aurais retenu que j’ai mes règles (1) depuis aujourd’hui (2) jusqu’à samedi et donc que je me suis organisée en conséquence sans toi, alors arrête de m’appeler pour te rassurer
« oh mais Bébé je n’étais pas le moins du monde inquiet, je te taquinais juste.

Tristan : 20 points/ Carla : double 0

_________________________________________________________
(1) Je suis gentille vous dis je la semaine dernière je l’avais prévenu. Pour la petite histoire Olga était tout à fait choquée que je n’envisage pas de voir Tristan parce que nous ne pouvions pas faire l’amour.
(2) Bon petit tout petit mensonge pour ne pas perdre complètement l’avantage, priez qu’il ne s’ennuie pas et ait l’idée de chercher mon journal sur le net.

A l’avenir rappeler moi d’écouter les conseils de O…

Haut de la page

vendredi 25 avril 2003 à 14h12
Le crâne en compote, et l'esprit en charpi
et voilà que soudain le temps manque cruellement

note pour moi même
  1. de petits mensonges amoureux en prière exaucé, le retour annuel de Nathan.
  1. Quand Alice la et Carla vont en bateau, où comment passer sa soirée sous des voutes
  1. Marie la psy, ou comment j'ai faillit faire une analyse
  1. Quand O. se fait prophète

Haut de la page

vendredi 25 avril 2003 à 14h51
Marie, ah! Marie!
Marie a 34 ans, une jolie brune aux formes voluptueuses, dont elle tente savamment d’amoindrir les effets avec des tenues strictes.

Marie a fait du droit, passé sciences po, puis tout laissé tomber à 27 ans pour faire une grande école de psychanalyse. Depuis elle travaille en institution et envisage de s’installer à son compte en septembre. Elle refuse catégoriquement d’entrer dans les guerres de courants de la société de psychanalyse, se fait régulièrement traiter de traître parce qu’elle préfère les gens aux idées et refusent de couper l’analyse de la réalité.

La première fois que je l’ai rencontré, c’était en tant que patiente. Pas vraiment patiente puisque c'était plutôt une sorte de pré entretien, conseil.

Croyez le ou non, après le premier entretien, elle m’a dit que vu les similitudes de nos histoires et nos accointances, elle préférait m’inviter à prendre un verre sur le champ et me donner une autre adresse pour une thérapie. Il faut dire que nous avions parlé à bâton rompu, une sorte de coup de foudre amical, ce qu’on appelle les affinités électives (1).

Je n’ai pas fait d’analyse mais Marie est devenu une amie. Nous rions encore de cette première rencontre anti-déontologie. Elle n’a plus jamais recommencé ce genre de chose mais il lui arrive encore de demander à ses patientes dans quelle boutique elles ont achetés cette délicieuse robe ou cette paire de chaussures fantastique.

Voilà Marie, que j’ai revu hier et qui me fait toujours du bien, parce qu’elle, elle me prend au sérieux, elle a confiance en moi…et parfois me force bien malgré moi à l’ambition. (2)

Et si je m’autorisais enfin à…

Mais la tout de suite je tente de me remettre de ma soirée avec Alice, l'amie d'enfance retrouvée au debut de ce journal, ma jumelle blonde que j'aime décidement autant sinon plus et mieux que lorsque nous étions enfants....

MON CRANE VA EXPLOSER, je me sens même d'humeur à affirmer que je ne boirais plus jamais un verre de vin de ma vie.

Mais vu que ce soir Balthazar et Gio viennent manger et que demain c'est mon anniversaire, que dimanche c'est salon et que....

je vais finir alcoolique

(1) mes amitiés sont souvent le fruit de ce genre de coup de foudre spécialement pour les filles
(2) il faudrait que je raconte ne serait ce que pour le plaisir de retracer cette séance mémorable ou l’on ne savait plus qui de l’une et de l’autre était l’analyste. Pour la décharge de Marie j’ai été une de ses premières patientes et le cadre institutionnel dans lequel nous nous sommes rencontrées à l’époque , la situation de nos vies et surtout les extraordinaires similitudes de nos histoires ont permis ce fait exceptionnel.
(3) étrangement je n’ai pas osé lui parler de Tristan.

Haut de la page

samedi 26 avril 2003 à 14h08
Il pleut toujours le 26 avril....
Jeudi soir….

Après mon rendez vous avec Marie (1), je retrouve Alice à la BNF. Longtemps que je ne suis pas venue en métro ici. Le quartier change à une allure incroyable, le MK2 faisant fièrement face à la BN de François.

Nous devons nous retrouver sous le pont. Je suis en avance, j’ai couru (2), je suis épuisée (3). Plus de force, plus d’énergie. Je m’assois sur l’estrade d’un kiosque RATP, j’écris, je relis des petits papiers, je tente de mettre de l’ordre dans mon sac. Mais en réalité après 5mn, je rêve eveillée en regardant sans les voir tous ces anonymes qui se pressent à l’entrée du métro. A quelques pas, sur le sol, une grille d’aération diffuse de l’air chaud. Une petite fille (elle doit avoir 7ans) vient se poster au dessus et s’amuse : ses cheveux sont hérissés sur la tête, sa salopette gonflée par l’air chaud la fait ressemblait à un bibendum fragile. Son père l’appelle gentiment « Camille reviens ! ». Elle me sourit, elle s’amuse. Spontanément ou peut être justement connaît elle déjà l’icône, elle adopte la position de Marilyn, les genoux se rejoignent en x, le corps légèrement en avant. Alice arrive avec Damien. Je me lève en pensant aux séductions enfantines, aux légèretés que les adultes ne se permettent plus, et à celles auxquelles ils accèdent visiblement avec l’âge.

Je suis heureuse de voir Alice, de la retrouver encore une fois. Nous ne nous sommes plus vues depuis cette soirée passée ensemble, soirée de retrouvailles qui durée une nuit entière à discuter devant un feu de cheminée. Comme toujours quand il y a des étrangers, en l’occurrence son ami Damien, j’ai peur de ne pas m’entendre avec. D’autant que je suis plutôt d’humeur maussade mollassone

Le concert est aux voûtes www.lesvoutes.org/lieu.htm , juste derrière les frigos http://www.les-frigos.com/ . Nous prenons un verre dans le jardin. C’est agréable, j’aime ce genre de lieu ou tout est simple.

C’est étrange comme ma relation avec Alice est forte, presque amoureuse ou peut être plus qu’amoureuse. Avec Damien tout se passe bien, sans doute parce que c’est un ami à elle. Il est animateur de théâtre pour enfant, fait des courts métrages en super 8, adore rivette et moi aussi.

Première tournée, seconde tournée….xème tournée. Un homme me plaît la bas au fond du jardin, je lui plais, il me regarde, je détourne les yeux. La même, toujours la même. Je sympathise avec le manager du groupe qui est …homosexuel.

Alice et Damien raconte leur désert amoureux, ils m’interrogent, je raconte Tristan.
Alice s’exclame « Tristan xxx ? » je réponds oui je sais ça fait un peu retour du refoulé. Mais non ce n’est pas ça , enfin si aussi « mais je le connais Carla ! il est intervenu à la fac et dans notre asso, putain il est beau ! et c’est passionnant ce qu’il a fait sur la tribu ZZZ ! »

Je propose de lui prêter, elle refuse disant que ce serait incestueux. Je sais, qu’est ce que j’ai voulu me prouver en disant ça ? Nous rions. (5)

Le concert est très chouette, une chanteuse à la présence envoûtante, j’ai assez bu pour laisser mon corps libre de ses mouvements, je danse, elle m’interpelle, je l’interpelle.

« Alice, tu n’as pas honte de moi ?

Alice me caresse mes cheveux. Je suis triste, elle part à Berlin le 7 mai, juste quand nous nous retrouvons (6). J’irai la voir oui j’irai.

Je parle à des inconnus, je fais l’idiote, je me sens bien, vivante jusqu’au moment ou nous nous apercevons que nous sommes tous complètement saouls. Il est deux heures du matin. Un taxi, nous finissons la nuit chez Damien devant ses courts métrages qui auraient mérités selon moi de figurer à la séance d’avant garde de la cinémathèque. Troublant.

Le réveil est douloureux et comme de juste je m’éclipse en catimini en laissant un mot derrière moi après distribution de baisers sur le front.

___________________________________
(1) la dite Marie m’ayant collé la pression niveau ambition professionnelle
(2) c’est ça de faire l’imbécile sur mon forum
(3) insomnie…
(4) si si il y a encore des gens qui utilisent la poste
(5) c’est curieux les réactions sur ma relation à Tristan : tout le monde prétend rêver d’une relation comme celle là, ou au contraire trouver cela détestable.
(6) Alice a la double nationalité, elle vient d’obtenir une bourse de thèse

______________________________________

Vendredi Soir

Balthazar et Gio viennent dîner à la maison. J’ai invité aussi Amandine et ma mère. Ma mère parce qu’elle veut partir au Mali et Gio y a vécu. Je veux lui présenter.

La soirée fut franchement pénible mais tout le monde sembla y prendre plaisir. Sauf moi. Je pensais à Tristan (longue conversation tous les deux comme ça pour rien au tel ce matin), à nos discussions à nous, bien plus drôles, bien plus sincères. Je pensais à Alice qui va bientôt partir. Ici le sentiment de participer à quelques mondanités très calibrées. Animatrice de conversation bon ton. J’habite pourtant la rive droite…

Haut de la page

samedi 26 avril 2003 à 18h51
Mes petites crucifixions, lorsque l’enfance me rattrape d’un coup de marteau dans le plexus
« Son travail est passionnant, et il est si discret et à la fois personne ne peut ignorer sa présence… »

C’est Alice qui parle. Un autre Tristan. Elle le trouve beau, sérieux, charismatique et secret. Nous ne parlons pas du même homme. Je connais un peu le Tristan qu’elle décrit parce qu’il est ainsi quand il parle de son travail, des droits de l’homme, de ses livres. Mais elle ne sait rien de celui avec qui je couche visiblement. (1)

« il est beau…hum…Carla, c’est trop injuste !

Nous rions. Oui il est beau. Je lui raconte comme il aime mon corps d’adorable idiote.(2)

Et déjà j’ai peur et déjà je doute. J’aime Alice, je l’aime plus et mieux que lorsque nous étions enfants, je l’ai déjà écrit quelque part. Mais Alice c’est aussi cette grande fille blonde aux yeux bleus, à l’air dégingandée, et brillante. C’est aussi cette enfant avec qui j’ai toujours rivalisée et inversement.

« je te le prête si tu veux !

Et quand je dis cette phrase, je mens absolument. Je ne le supporterais pas, parce qu’Alice est trop proche de moi, et que je l’aime bon sang, plus que Tristan. Parce que je l’aime tant et si bien que je ne m’imagine soudain plus qu’en pâle reflet de cette madone torturée.

« je t’aime Carla, tu es folle, ce serait comme un inceste

Oui c’est vrai. Merci Alice de me rassurer. Je devais te le proposer, une manière d’exorcisme. Me prouver que cela n’a pas d’importance, que l’enfance et ses rivalités sont passées, que je t’aime comme tu es, que tu m’aimes comme je suis, et que rien ne peut nous séparer encore.

Et je sens qu’elle aussi est saisie d’une fragilité soudaine qu’elle tente de rejeter. Elle se souvient que j’ai toujours eu cette facilité avec les autres, avec les hommes, mes petites séductions. Elle, elle paraît hautaine, souvent les gens ne l’aime pas au premier abord, elle les effraie un peu. Les inconnus félicitent souvent mon sourire.

Et toute notre enfance se met en travers de nous. Pas d’elle et moi. Mais tous nos doutes intimes, ceux qui ne nous ont pas quittés et dont l’autre n’est pas responsable mais qu’elle représente. Ce que nous aurions voulu être justement parce que ce n’est pas nous, parce que c’est impossible. Parce qu’au fond nous ne voudrions pas.

Parlerai je d’Alice à Tristan ?

Une soudaine réticence. Et si…. Et si Tristan…et si…et si Alice….
La honte de penser des trucs pareils parce que et même ? et aussi parce que je les aime très différemment et à moindre mesure mais tous les deux.

J’imagine déjà des scénarios sordides dans ma tête. Mon ego se craquèle en tout sens. J’envisage de ne plus jamais revoir Tristan.

Des micros drames qu’on s’invente.

Rien de vraiment poignant, je ne nage pas dans la tragédie. Non tous ses sentiments sont en sourdine et j’ai bien conscience de leur ridicule. Mais la peur s’est immiscé sous la peau, ca y est.

Nous sommes si différentes qu’on pourrait nous aimer toutes les deux.
Trop fragiles ou humaines pour le vivre simplement. Ou ne pas y penser une seule seconde.

En parlerai je à Tristan de cette amie d’enfance avec qui il est en contact professionnel régulièrement ?

C’est alors que j’ai changé de téléphone portable et d’opérateur. Vendredi matin

Des téléphones portables et de l’homme idéal...

Vendredi matin, j’ai changé de portable et du coup d’opérateur ou plutôt le contraire mais cela n’a pas la moindre importance. J’ai naturellement envoyé un message à mon chéri love pour le prévenir du changement. 10 secondes après il appelle

« Carla rien de particulier, je voulais vérifier que ton numéro marchait

Il travaille à une terrasse de café dans le 6ème. Il me demande de mes nouvelles, rit quand je me plains de ne pas lui manquer

« Carla c’est toi qui fait des folies de tes nuits en ce moment, c’est moi qui devrait râler.

Il tient à mon infidélité. Est ce qu’elle le rassure ? est ce qu’elle me rend plus désirable ?

Je ne peux pas m’empêcher de lui parler d’Alice.

« ah la K. ?
« oui nous étions des inséparables enfants
« je te préfère ma chérie

A t il senti ma fragilité ? mon manque de confiance en moi ?

Je lui raconte que j’ai proposé de le prêter mais attention pas de le donner. Il rit, je le fais rire, c’est mon charme à moi, une jolie fille qui ne se prend pas au sérieux.

« Bébé ! t’es impossible ! tu vas ruiner ma réputation d’homme sérieux ! mais enfin demande moi mon avis avant, je ne couche pas avec tout le monde je te l’ai déjà dit !

«de toute façon, elle n’a pas voulu parce qu’elle trouverait ca un peu comme un inceste… mais elle te trouve vraiment beau (3) tu sais et intelligent et sérieux avec ça !

Pourquoi le dire ? oui pourquoi…Non pas pour m’entendre dire « elle ne me plaît pas ». Ce serait trop simple. Non. C’est bien pire. Provoquer les choses soi même pour avoir l’illusion de maîtrise. M’obliger à une sincérité que personne n’exige. Me faire mal. Risquer de me blesser et pouvoir me dire ensuite que je suis la seule responsable.(4)

Mais c’était sans compter sur Tristan qui ne me veut pas autrement que comme je suis.

Parce qu’il n’est pas amoureux de moi, Tristan me donne confiance en moi.

J’espère que dimanche soir, nous mangerons du chocolat.

(1)et c’est quand j’écoute Alice parler de lui que je comprends que Tristan n’exagère pas quand il dit que dans sa vie professionnel il est totalement différent d’avec moi. http://mon.journalintime.com/carla/3657

(2)elle n’en croit pas ses oreilles parce qu’elle, elle m’aime. Elle ne peut pas imaginer qu’on ne puisse pas m’aimer pour ce que je suis à l’intérieur.

(3)Tristan est curieusement persuadé d’être un mec physiquement banal. Expliquez moi pourquoi je tente de le persuader du contraire ? Il ferait des ravages si il en avait conscience et moi j’aurais plus de mal à nous trouver des nuits à deux. Et peut être même qu’il tomberait amoureux et….

(4)Tristan dirait « attention bébé, pathos ! »

Haut de la page

dimanche 27 avril 2003 à 17h15
ellipse du jour
Envies...

Sexe, drogue et Aphex Twin


(l’agitation d’un moineau piépeur)



Désirs...

Triangulaires

( des glycines poussent dans mon ventre)



_____________________________________

Manifeste du dimanche

Je t’aime. Ça n’a pas de sens. Je t’aime. C’est vide de sens. Non je ne t’aime pas comme ça. Je t’aime autrement. Sans un mot d’amour.

L’amour serait cet instant ou tu me prends dans tes bras pour t’endormir, ce geste que tu fais pour me border, cette tendresse jamais acquise, ta patience pour ma fragilité, tes taquineries quand je fais la pomme ou la poire belle Hélène…

Mais si tu as le malheur de ne pas être libre ce soir, je serais non seulement scandalisée, mais malheureuse
et je te detesterais comme la première femme.

Haut de la page

dimanche 27 avril 2003 à 17h17
des relations humaines
Gio à propos d’Agnès, la petite amie de son meilleur ami

« Elle minaude, elle joue la jeune femme fragile devant Marc, mais elle a les dents qui rayent le parquet. Je l’ai déjà vu écraser des adversaires politiques ou des rivaux sans aucun scrupule. Surtout si elle se sent menacée sur son territoire. Elle n’admet aucune ombre…arriviste, opportuniste, impitoyable et pourtant, regarde là jouer la délicate »(1)

Ce genre de fille me glace. La seule fois ou je l’ai vue c’était chez Balthazar. Elle a évité soigneusement mon regard toute la soirée. Jusqu’au moment ou son mec me gonflant passablement sur un détail d’un film antique de woody allen, j’ai affirmé

« si tu le dis, je n’ai aucun problème à avoir tort »

que soudain elle m’a regardé surprise et incrédule et qu’elle a accepté un minimum d’échange.

Dire que je la croyais timide.

Parfois, continuellement en ce moment je me dis que je suis trop naïve. D’ailleurs on me le rappelle souvent. Je suis peut être sans doute trop spontanée.

Je ne veux pas écraser qui que ce soit pour y arriver, ni me servir des autres. Je ne veux pas devoir sans cesse me battre pour une reconnaissance qui n’a pas de sens.
Ni devenir une autre.

(1) on aura compris que Gio n’aime pas Agnès

Haut de la page

dimanche 27 avril 2003 à 17h18
Mon coeur fait boum
et mon papa est le seul à avoir appeler à l'heure exact de ma naissance...

Haut de la page

dimanche 27 avril 2003 à 18h53
orage au mesespoir
Cette petite brute de Tristan est trop fatiguée, mais demain promet il...j'aime droit à un peu de poésie pour ma peine...

J'ai appelé Suzanne. Nous irons ensemble chez Balthazar et comme nous sommes voisines, c'est écrit, nous rentrerons ensemble.

Na.

et en avant et en cadence...

Haut de la page

lundi 28 avril 2003 à 12h02
Des petites habitudes
En vérité j’étais épuisé. Devant mon miroir j’hésitais : irais, irais pas chez Balthazar. Finalement Suzanne me décide puis Suzanne annule (1). Irais, irais pas.

C’est étrange parce que chaque fois que je demande à Tristan de le voir, il se trouve quelque empêchement. Sauf quand je mets la pression (2). Je déteste mettre la pression. Je déteste les rapports hommes femmes.

Irais.
Je prends le métro, trajet infini. Je lis rachilde.

J’arrive avec un bouquet de marguerite.

Ce soir il y a naturellement Robert, Gio, Nathanaëlle (un signe), Nina et Fred. Balthazar n’est pas encore là, il travaille. J’aime bien Nina, c’est une avocate, râleuse professionnelle, mais délicieuse. Le croiriez vous , elle aussi connaît Tristan. Elle non plus n’a pas couché avec. Je me dis que décidément heureusement qu’il ne se rend pas compte de toutes les fans silencieuses qu’il a. Et Balthazar plus tard, lui m’annonce que ces parents sont des amis du grand père. Ciel !
La rive gauche…
Je devrais apprendre à me taire.

La soirée est formidable, légère et personnelle, comme j’aime. Nina et moi rentrons ensemble.
Un dimanche.

(1) Histoire sordide avec un de ses profs de facs, marié et bisexuel.
(2) Genre « allo tristan c’est maintenant ou jamais.

C’est amusant, Tristan a annulé pour ce soir, et j’ai cru lire qu’il me proposait un autre rv. En réalité pas le moins du monde. Il m’annonçait juste que demain sa série de conférence commence et qu’il devait travailler. Il me disait aussi qu’il avait envie de moi (3), une manière je suppose de me dire que je lui manquais. J’en ai assez, oui ce soir, en écrivant enfin ce matin il est 4 heure et je suis un peu saoule, je vous le dis, j’en ai assez. Je veux plus. Nathanaëlle m’a plu, j’ai plu à Nathanaëlle . Il a fait la même école de théâtre que Balthazar. Nina aussi m’a plu et je lui ai plu c’est démontré. Oh et puis flûte !

Je rêve d’un monde simple ou tout le monde assumerait ses désirs sans qu’il s’agisse d’amour.
Voilà.
Na Na Na Na

(3) Je suis trop fatigué, conférence à préparer pour demain mais j’ai envie de ta chair. Mister T.

Haut de la page

lundi 28 avril 2003 à 12h34
Du désir au plaisir il y a un gouffre
C’est curieux les mythes. Mon papa m’a souvent prévenu contre ces hommes qui ne pensent qu’à ça. C’est normal, c’est un papa, les papa disent ce genre de choses.
Seulement moi je l’ai cru.

Et aujourd’hui je peux dire : Papa, tu t’es trompé !

Parce que moi, ces hommes là je ne les attire pas. Je ne parle évidemment pas des types qui vous harcèlent à la sortie du métro. Quoique même eux en général me trouve plutôt sympathique et acceptent mes arguments quand je refuse de donner mon numéro de téléphone. Un sourire aide souvent.

De toute façon, c’est dit je ne parle pas d’eux. Non. Je parle de ces hommes que je croise ici et ailleurs. A qui je plais. Mais à qui il ne viendrait pas à l’idée de coucher avec moi pour une nuit. Non ! NON PERSONNE PARCE QU IL PARAIT QUE JE NE SUIS PAS CE GENRE DE FILLE HORS C EST ABSOLUMENT FAUX (note 1 très importante).

Je ne rêve que de ça. D’un peu de légèreté sexuelle. Oui je sais je sais, j’ai déjà Tristan pour ça. D’accord, d’accord D’ACCORD. Mais Tristan c’est Tristan et Tristan est un homme fatigué. Et puis notre relation devient limite « petit couple » et puis flûte, j’ai le droit d’avoir d’autre désir.

Hier si Nathanaëlle avait osé, j’aurais fini la nuit avec lui. Aussi. Mais Nathanaëlle a préféré me demander si il me verrait dimanche prochain.

Oui j’aurais pu lui « proposer la botte » (3). Mais la modernité feminine a ses limites (4).
Donnez moi d’autres Tristan !
Mince !

Je ne veux plus d’amoureux transis. Je veux des hommes qui m’aiment comme je suis, dans l’instant. Ici et maintenant. (5)




(1) ceci n’est pas une proposition potentielle pour les lecteurs masculins de ce texte. Moi je ne couche pas avec mes lecteurs, question de déontologie. Na.
(2) Non je ne couche pas avec Alice mais je ne largue pas les copines non plus surtout pour un homme
(3) Expression Balthazarienne
(4) Masculine aussi je sais je sais
(5)Petit boudoir dans un salon

« Robert mais qu’est ce qui cloche chez moi bon sang ? ai je l’air aussi nunuche ?
« mais non chérie, tu es une virtuose du flirt
« alors pourquoi ?
« les hétéros sont des cruches qui se targuent de sensibilité, que veux tu que je te dise ! Robert, la voix de la sagesse.

Haut de la page

lundi 28 avril 2003 à 13h04
Journal de 13h
Balthazar m’a offert un livret scolaire pour mon anniversaire.
Ce matin j’ai reçu un courrier d’appréciation sur mon journal. Sévère.

Une femme n’est pas un homme Aphex Twin
Egalité des hommes et des femmes, Marie de Gournay, écrit en 1622
« L’homme et la femme sont tellement uns, que si l’homme est plus que la femme, la femme est plus que l’homme. »

Quand est ce que je serais capable à nouveau de tomber vraiment amoureuse ?

Ou simplement de vivre sereinement tout ça.

Haut de la page

lundi 28 avril 2003 à 17h27
Au sujet de mon journal, l'avis d'un lecteur
Ce matin, un lecteur s'exprime...



"et toi, toute cette effervescence ça te procure des frissons de plaisir : carla, carla, tu......
nous........mènes.........par ............le....................... bout.......................du.........................nez,
et Monsieur sert d'appât (et on est heureux ou malheureux selon que tu dis:
"aujourd'hui, appât" ou bien "aujourd'hui, a pas")..

ceci dit, ton journal est sympa, varié, tu censures assez peu, et on zyeute à loisir..
moi ce que j'aime chez toi, c'est effectivement le côté frondeur, ton impertinence
et ta révolte constamment sur la brèche.. et puis on se croirait souvent en train de lire
gala.. on a droit aux potins, aux popotins des unes et des autres, c'est assez people, ton blog

l'ensemble, journal et forum, fait un tout agréable et assez neuilly-auteuil-passy relooké new age
et chebran façon vuitton-converse..
en revanche, toi, tu me sembles plus intéressante que ce que tu racontes sur Monsieur pour faire
vibrer les foules.
par exemple, j'aime à la folie quand tu dis que c'est super que ton père t'ait téléphoné à la même heure
que celle de ta naissance, là ton émotion est palpable, authentique, spontanée..
tu t'es pas trop cassée le choux pour essayer de nous épater, et moi je préfère ce style.. "

Bon, qui veut m'employer comme chroniqueuse dans un journal feminin pour adolescente?

Ou au courrier du coeur, ça me dirait aussi...

Histoire que je m'offre cette adorable paire de chaussure, que Gucci semble avoir crée spécialement pour ma petite personne

Haut de la page

vendredi 2 mai 2003 à 17h32
Quand Carla fait son cinéma, ou l'on apprend que le principal défaut d'une jeune femme présumée moderne est son goût pour le drame
Quand je dis que j'ai l'art de faire des micros drames...
Quand j'affirme que j'écris comme je vis...
Quand j'évoque ma perpétuelle précipitation...

________________________________



Hier encore


Je suis partie deux jours en normandie. Une amie de maman a une maison les pieds quasi dans l'eau. J'ai regardé les flots et écrit sur un grand cahier .

J'avais le vague à l'âme heureux sous la pluie et l'orage, les éclaircis à la lumière somptueuse, les plages si belles ici et les cheveux dans le vent. Ma silhouette prenait des allures romantiques dans mes rêves éveillées.

Seule face à la mer.

Ses marées.

Et puis je suis rentrée. Aucune nouvelle de Tristan, nulle part. Je me suis consolée en me disant qu'il s'était lassé de moi, n'avait pas trouvé le temps ou qu'il manquait singulièrement de délicatesse.
Je me suis répétée que c'était sans doute vexant pour ma petite personne, un coup de griffe sur mon ego mais qu'après tout il valait mieux une petite fille froissée qu'une tumeur maligne et une chimio.
Je me suis dit que peut être il suffisait que je fasse un pas et...

J'ai envoyé un message

« Hola hidalgo, un de ces quatre matins envoie moi un message pour me dire que tout va bien »

Il n'a pas répondu. Et je m'inquiète pour lui. Parce que Tristan est un chic type.

__________________________________

Aujourd'hui matin

Le téléphone sonne (1), je ne l'entends pas toute suite, puis je décroche avec une voix volontairement morne genre je vous préviens je ne suis pas d'humeur.

« Allo bébé, c'est Tristan »

Et voilà le sourire niais au milieu du marché de la place des fêtes.

« espèce de brute !
« ben Carla, qu'est ce qui t'arrive ?

L'inconséquence masculine.

Il m'arrive chéri love, que tu m'as annoncé une petite tumeur dans ta cervelle et une chimio éventuelle fin avril, il m'arrive que tu ne donnes pas de nouvelles fin avril justement, il m'arrive que j'étais inquiète encore plus pour toi que pour mon petit ego, il m'arrive que...

« Tristan, j'exprime une colère toute féminine ! pas de nouvelles depuis 4 jours !

Il rit, il rit, ça veut dire que je lui ai manqué non ?

« Carla, je t'avais prévenu que je partais à Genève fin avril sauf contre indication médicale, pour la promotion de mon livre ! tu vois tu ne m'écoutes pas non plus ! et puis je te signale que c'est toi la star, super prise, super demandée !

Il me taquine, ça veut dire que je lui ai manqué non ?

« moui, moui, ok, mais non je suis presque libre comme l'air
« presque Carla, presque...bon justement je voulais te parler de ça, tu es libre quand ?

Je sais je devrais lui dire, « jamais », ou faire ma difficile, mais il est trop chou (2)

« ce soir, peut être demain soir mais ce sera difficile et à partir de dimanche je ne suis pas libre pour une semaine
« Carla ! tu es impossible, tu vois!

Je sais, et toi tu es un ange. Quelle importance qu'on se voit ce soir ou dans une semaine. Je suis heureuse que tu ailles bien, et que tu aies envie de me garder encore un peu près de toi. Tu fais parti de mon univers à présent. Un jour sûrement l'un de nous tombera vraiment amoureux et nous ne ferons plus l'amour ensemble, mais j'espère que nous serons alors assez proches pour que le sexe n'ait plus d'importance.

Je vais étonner tout le monde, créer la surprise, JE ME SENS NETTEMENT MIEUX.

Et je promets pour ma pénitence de ralentir le rythme de mes émotions.

N'empêche.

(1) ah merveille de la modernité : mon téléphone portable est nettement plus évolué que moi. Quand je l'ai eu j'étais comme une gamine devant une garde robe complète de Barbie. J'ai du passer une heure à explorer toutes les possibilités de cette petite chose (oui avant j'avais un charmant brontosaure de téléphone. Il était gentil mais hélas il a rendu son tablier après moult maltraitances). Bref j'ai découvert qu'on pouvait mettre une sonnerie différente pour chaque personne. Alors je me suis amusée : pour Olga j'ai choisi « russia », pour Amandine, « pololnaise », pour Balthazar « love motion » etc. Et pour Tristan « song of matador » ! Le hic c'est que je n'en reconnais aucune et que je réponds trop « précipitamment » (ben oui aussi) au lieu de regarder calmement sur le cadran qui est l'auteur du coup de fil.
(2) Souvenir : un soir je lui disais qu'avec une certaine expression sur le visage, il avait l'air vraiment macho macho. « C'est vrai ? j'adore, ça c'est un compliment » (il était sérieux). Je me demande si le qualificatif de chou ne le vexerait pas.

Haut de la page

samedi 3 mai 2003 à 14h09
Aphorisme de Wilde, ou comment une jeune femme succombe bêtement à ses instincts romantiques
Je me sens toute chose. Mélancolique et aérienne. Une belle nuit avec Tristan.

J’ai d’abord retrouvé Olga vers 19h, chez elle. Elle m’a montré son dernier court métrage. Des scènes vraiment belle, en noir et blanc, elle use avec brio de la surexposition. Images somptueuses pour certaines

Nous allons prendre un verre dans le 18ème, le rêve est fermé, nous nous replions sur un des bars du coin. Au comptoir un peu saoules, nous nous retrouvons en riant. Tristan appelle.

« Carla, pour ce soir , je ne sais pas , je vais au ciné avec des potes et….
« Tristan non, décide toi maintenant, tard pour moi pas de problème mais si tu n’es pas libre, je vais danser au Pulp

Comme quoi les petites menaces marchent, il se décide, propose même de me payer le taxi. Je me moque un peu de lui, j’aime nos échanges.

Olga doit rejoindre Felix, je rentre en attendant le coup de fil de Tristan qui devrait s’annoncer vers minuit. Et effectivement vers minuit

« Carla dépêche toi, dépêche toi »

Il me met tant et si bien dans le stress que j’oublie portable agenda et donc code de chez lui. Je suis obligée de faire l’idiote dans un bar en bas de chez lui pour pouvoir passer un coup de fil, après recherche dans un annuaire (ça existe encore !) il ne répond que la troisième fois.

« mais je ne voulais pas te stresser chérie, juste que tu ne traînes pas trop »

N’empêche, j’ai couru comme toujours.

Nous nous retrouvons. Enfin.

Il se livre de plus en plus, et mon regard s’aiguise. Il sent forcément que je suis différente. C’est ce que je crois parfois et puis d’autres, je m’aperçois que je ne suis sûrement qu’une fille parmi…C’est ce que je souhaitais (1). Je ne suis plus sûre de le vouloir encore.

J’ai envie de le rendre heureux, de le rendre à lui même, l’entendre encore ronronner, le voir sourire et rire, l’émouvoir, l’écouter me dire que je suis petite et adorable.

Cette histoire finira par me blesser.

Il me raconte qu’il n’est pas satisfait, que l’amour lui manque, qu’il ne se souvient plus de ce que c’est que d’attendre fébrilement dans un bar, la venue d’une femme.

Un homme qui avoue ses fragilités, qui réclame le bonheur me rend toujours...

Il me parle d’elle, sa grande histoire, de combien il la désire encore, que leur histoire était avant tout sexuelle. Je ne suis pas jalouse, mais triste. J’essaye de ne pas le montrer, je tente de ne pas l’interrompre.

« et lui comment est il ?
« qui lui ?
« celui avec qui tu passes tes nuits sans moi

Je n’aime pas parler de moi (ne riez pas), il s’en rend compte tout d’un coup : il ne sait rien. Il veut savoir quel petit nom l’autre me donne, ce que c’est qu’une relation passionnée. J’esquive. Il demande si lui aussi peut m’appeler par mon petit nom secret. Si tu le trouves Tristan, oui.

« j’ai un instinct de propriété avec toi Carla.

Il insiste en riant sur mon mysterieux amant, sans savoir que le dit amant n’arrive que cette semaine. Alors je porte le coup fatal qui le fera taire

« Tristan, si je te dis que c'est un superbe afro américain ?

Il se tait cette fois. Le complexe du petit blanc quand on annonce qu’on couche avec un noir.

Pourtant ce soir nous faisons l’amour comme jamais. Peut être parce que j’ai vraiment eu peur pour lui, peut être parce qu’il m’a touchée en admettant qu’il n’est pas si heureux, peut être parce que j’accepte de lui appartenir un peu plus.

Il m’appelle « mon ange » à présent.

Je laisse mon corps aller contre le sien. Je suis en train de tomber amoureuse de cet homme. Et je ne veux pas. Parce qu’il me fera forcément souffrir. Je ne suis pas faite pour lui.

A l’aube, il s’endort contre moi, j’ai du mal à respirer. Je pleure doucement. Je voudrais le prendre dans mes bras, sa tête sur ma poitrine, je voudrais caresser ses cheveux en regardant le jour se lever par le velux au dessus du lit. Lui chuchoter je t’aime, je prendrais soin de toi, je te rendrai heureux.

Je me tais. Et je sais que je ne téléphonerai plus. Je n’irais plus chez lui. A présent il devra lutter pour m’avoir.

Il ne le fera pas.
C’était une belle nuit.
Demain j’aurais sûrement changé d’avis.

(1) « quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières »

Haut de la page

dimanche 4 mai 2003 à 16h02
En attendant
J’ai mis une robe blanche. Elle ressemble à une robe de mariée, d’un blanc presque diaphane, faite de voiles legesr qui recouvrent un tissu plus lourd. Tu ne la connais pas. Je ne l’ai jamais mise pour toi.

Pourquoi ?

J’ai aussi mis des sandales toutes blanches et plates mais ma robe les recouvre. Il y a un peu de vent sur les bords du fleuve et ma silhouette paraît virevolter. Je pense à Ophélie, je ne me noierais pas aujourd’hui pourtant.

Pourquoi ?

Tu es incapable d’amour et c’est sûrement pour cela que je t’aime. C’est si douloureux, je zigzague sur les quais. Les rares passants m’observent, certains sourient, ou murmurent. J’aime tant Paris le dimanche matin

J’aime tant de...

J’ai acheté du lilas au marché que je porte dans mes bras comme un nourrisson qui ne sait pas encore tenir sa tête. Je ne sais pas ou je vais. Menteuse. Je suis déjà à ta porte. J’ai monté les escaliers tout doucement pour ne pas que des voisins me surprennent. Avec les fleurs mauves il y a un petit mot. Je dépose mon présent et je repars en dévalant les escaliers. Je tiens mes jupons entre mes doigts, relevés. Le sourire sur mes lèvres.

Je porte une clef autour du cou, une robe sur ma peau, un tatouage dans le creux de mes omoplates, une jarretière. Une seule. C’est suffisant. Je m’invente un rêve vivant. Tant pis si je ressemble à un fantôme excentrique.

Maintenant il n’y a plus rien à faire, maintenant je peux pleurer comme une enfant blessée. Je traverse le Luxembourg, croise un vieux professeur qui se demande si il me reconnaît. Je lui fais une œillade, je ris, je pleure, et si j’allais à l’église ?

Non je n’aime pas les églises. Je prefère l’austérité des temples pour les malheurs. Je vais marcher jusque chez un autre homme qui m’aimera si il est là. Il y sera, je l’ai prévenu.

Paul somnole, je le réveille. Qu’est ce que je fais ici ? je reviens de chez un amant infidèle, il faut croire que j’aime les hommes qui sont au sud de la Seine plus que les autres. Paul sourit, je suis dans ses bras, je m’agrippe. Il caresse ma nuque, m’appelle son lionceau, me propose un thé. Je n’aurais jamais du quitter Paul. Mais il me pardonne tout. Et je ne veux pas.

Je lui raconte quelle idiote je suis, il connaît l’histoire par cœur. Je lui dis aussi que Nathan arrive aujourd’hui de Londres ou il était chez sa sœur. Entre deux sanglots étouffés je lui demande de m’expliquer comment on reconnaît une amoureuse. Parce qu’elle pleure pour des bêtises. Ah très bien. Alors j’ai mes chances.

Comment font les autres ? comment font les autres pour s’aimer ? et puis flûte je ne veux aimer personne ah ça non, je vous le dis, je vous le crie, nul. D’abord je couche avec qui je veux et si je préfère le sexe à la fausse tendresse, la liberté à l’amour, l’anonymat des corps au désir d’un seul être, pourquoi toujours devoir s’aimer…

Moral ridicule. Je suis joueuse, je veux jouer, grandir à quoi bon, pour se prendre au sérieux, avoir l’air raisonnable alors qu’à l’intérieur ça bouillonne, ça fait des bulles, ou de la lave ? Plus tard, quand je serais vieille, je me résignerai, c’est promis.

J’éclate, je me répands en larmes, je fais les cents pas et Paul inquiet m’observe assis dans son vieux canapé. Paul, tu te rappelles d’Antigone ?

Et puis moi.

Je me fous des hommes, je ne les aime pas, ils manquent de passion et de légèreté, ils manquent de tout et d’imagination. Où sont passés mes héros ? inventez moi un royaume ! mon âme contre un monde de sentiments.

Je veux rire et braver, transgresser et distribuer du bonheur, pleurer de joie parce que c’est bon d’être vivante, faire l’amour dans des endroits improbables, jusqu’à épuisement du désir.

Je veux un homme à la hauteur de mes rêves les plus fous et tant pis si il n’existe pas, j’écumerai à présent chaque corps qui me sera plaisant, chaque lieu qui paraîtra obscure, chaque être que le souhaitera assez fort. J’oublierai l’instant passé, je serais simultanée.

J’entre en guerre, en campagne, je deviens croisée, errante.

Essoufflée, je m’arrête. Paul m’invite à m’asseoir. Je m’installe à ses pieds, je pleure encore mais doucement sur ses genoux. Quand j’ai fini, nous sortons nous promener. Nous rentrons chez moi à pied. Il a la délicatesse de me laisser seule devant ma porte. C’est bon d’être à la maison. Je me sens apaisée.

Qu’est ce qui me prend ? Pour dire la vérité, trop de choses à la fois.

Haut de la page

lundi 5 mai 2003 à 11h05
Du pourquoi du comment au parce que si ce n'est puisque
Tout a commencé à cause d’un homme. Oui vous me direz c’est absolument logique. Ça c’est toujours passé comme ça : d’abord on a piqué la côte du pauvre Adam, ce n’est qu’ensuite qu’on a croqué la pomme.

L’homme en question était un chic type. Du moins l’imaginais je et peut être bien que j’avais raison. Il s’appelait Amaury, un jeune libraire passionné qui n’aurait sans doute pas pu survivre plus de 5 minutes sans le dernier catalogue des éditions du P.O.L ou celle de José Corti. Autant dire un intello.
Nous nous étions rencontrés par hasard et c’est aussi par hasard que j’étais tombé amoureuse. Ou peut être bien par inadvertance. Sa délicatesse d’enfant asthmatique, son goût des mots rares et des phrases que d’aucun qualifierait biscornues, son amour des livres et des musiques expérimentales m’avaient séduite bien plus que son physique légèrement souffreteux. Avec lui j’apprenais, je découvrais et sous son regard, j’en suis certaine, j’embellissais.

« Miroir mon beau miroir, dis moi qui est la plus belle »

Ce qu’on appelle communément amour n’est souvent que cela. J’étais sa muse, son œuvre vivante, sa Nadja, un peu moins folle, un peu moins dramatique.

Seulement voilà, au fond, et même en surface je savais que je ne l’aimerai jamais assez.
Assez pour rester.

Trop belle pour toi.

Alors j’ai commencé ce journal. Une infidélité puisqu’il ne le savait pas. Une manière déjà de le quitter un peu, de raconter ailleurs, de ne plus partager.

Et dès les premiers mots, j’ai entamé mon départ.
Quelques jours plus tard, après une dispute, j’ai disparu. Au profit d’un autre homme.

_____________________________________________________________

En réalité et j’en suis intimement convaincue, les histoires d’amour qui se passent mal cachent toujours d’autres angoisses plus profondes. Ma vie changeait, je faisais des choix que je n’étais pas certaine d’assumer. D’une vie réglée, d’un statut social assuré je passais au néant de l’incertitude. J’avais besoin de me retrouver, de me redécouvrir et Amaury était là comme un souvenir d’une vie passée. Il exigeait de l’engagement alors même que j’avais besoin d’être libre pour me construire autrement. La relation me pesait.

Et puis, il faut voir les choses en face : je suis une amoureuse née. J’aime les premiers instants, la force d’une première fois, je ne le soulignerai jamais assez. Les affres du doute, les séductions originelles. Au début, il s’agit de composer ensemble une mélodie. Plus tard, il n’est plus question que de répétition. Variation sur un même thème.

C’est là que naît mon infidélité : dans la répétition, les certitudes. Le quotidien est une forme de mort. On ne s’extasie plus des petits riens qui nous entourent, on ne reste plus rêveur devant une fleur qui s’ouvre. On s’habitue. L’amour de l’autre devient une évidence. Et l’évidence me paraît toujours suspecte.

Je faisais l’amour avec lui pour ne pas le blesser, je n’en avais plus vraiment envie. Sélian a très bien décrit le sentiment qui s’emparait de moi dans une de ses nouvelles, « la poursuite ». Amaury rêvait d’une femme à lui moi je rêvais d’aventure de flibustiers.

l’amour de l’autre ou la liberté ?

J’avais soudain envie de profiter de ma jeunesse, de ses promesses, d’abuser de tout, souffrir si il le faut. Risquer un peu ma peau. Si je ne le faisais pas maintenant ? quand ? quand donc le ferais je ?

Parce qu’en vérité, l’amour pour moi est la meilleure des fuites. Aimer un homme c’est s’oublier, ou du moins ne plus penser à ce que je suis à ce que j’aime. N’être que pour l’autre est tellement plus simple qu’être en soi. Rassurant.

Soudain je n’avais plus peur, ou disons que je n’avais plus envie d’avoir peur, de vivre dans la crainte de me tromper, de ne pas être à la hauteur. Soudain je voulais braver mes réticences et tant pis si je tombe et tant pis si ça fait mal. Soudain je voulais partir, comme un pirate, à l’abordage de ma vie. C’est idiot cette image mais c’était mon sentiment.

Tristan ? qu’est ce que vient faire Tristan dans cette histoire ?

Tristan est un hasard heureux. Il était là au bon moment. Tristan a été mon premier acte de rébellion contre le carcan des mes peurs. Coucher avec un inconnu. Céder à mon désir sans autre forme de procès.

Evidemment pour les bonnes âmes cela peut paraître vain. Et sans doute que ça l’est. Mais à 27 ans, je n’avais jamais fait l’amour que par amour, avec du sentiment. Non pas parce que j’ai besoin de sentiment. Ou plutôt si : besoin de sentiment de la part de l’autre parce que je n’ai pas confiance en moi.
Je suis d’accord pour dire que je suis jolie et encore une fois cela dépend des goûts. Mais il y a en moi, profondément inscrite, la conviction que je ne suis pas assez. Pas assez quoi, on ne saura jamais. Mais pas assez. Or l’amour de l’autre me rassure, me permet de vivre mes désirs sans peur. En m’acceptant l’autre m’autorise à vivre mes émotions.
Mais c’est une situation forcément fausse, puisqu’on vit dans la peur d’être découverte comme nous sommes, cad « pas assez ». Ou bien on finit par se dire que si il nous aime c’est qu’il est stupide, qu’il ne voit rien à nos manquements. Et on finit par le mépriser.

Coucher avec Tristan était une manière de briser ce cercle. N’étant pas amoureux, n’attendant rien de moi, il ne pouvait pas se tromper, projeter, s’illusionner. Je voulais découvrir ce que je serais pour un homme, en dehors de l’amour.

C’était aussi une manière de quitter définitivement Amaury, puisque je suis incapable de partir. Souvent mes relations durent simplement parce que je n’ai pas le courage d’y mettre fin. Introduire un autre homme permet de consumer une rupture. Dans ma tête.

_____________________________________

Je m’attache facilement aux êtres, aux choses, aux objets. Je m’en détache difficilement mais une fois que j’ai brisé le lien, je ne me retourne pas.

Tristan a tout de suite pris une place importante dans ma vie, moins importante que d’autres, c’est vrai. Mais avec lui…Comment l’expliquer ? Le désir s’est presque immédiatement exprimé et du coup est devenu secondaire. Non pas moins fort mais toutes les étapes logiques d’une relation ont été brûlées. Nous avons commencé par la fin.

Pourtant d’habitude , j’ai du mal à me laisser approcher, toucher. J’ai envie mais je suis tétanisée par le désir de l’autre et la peur de décevoir ce désir parce que mon corps est imparfait, parce que je le voudrais idéal pour celui à qui je l’offre.

Seulement voilà, cet homme là me plaisait et il ne m’aimait pas. Si je le décevais, cela n’avait pas grande importance. Et je voulais briser mes chaînes interieures.

Alors avec son aide et celle de mon envie j’ai fait violence à ce corps trop craintif pour assumer ses pulsions les plus terriennes.

J’ai d’abord été déçu. Physiquement. J’imaginais que le plaisir sans amour se décuplait. Ce n’était pas le cas. Le sexe avait été fort agréable mais il manquait l’essentiel, peut être le plaisir éprouver à céder, ou celui de l’attente ou…

_________________________________________________________________.

Mais j’apprenais autre chose : la progression.

Oui parce que Tristan me l’avait dit dès le début : le sexe seul l’interessait, le passionnait, mais il ne recherchait pas des relations d’une nuit. Parce qu’il le savait d’experience, plus les partenaires se connaissent, plus ils font l’amour, meilleur c’est. C’est comme le reste disait il, le corps de l’autre s’apprend.

Ce n’était pas nouveau pour moi. Mais dans le type de relation que nous entamions c’était une donnée essentielle. Le sexe devait être meilleur et meilleur chaque fois.

Or pour moi le sexe a toujours été secondaire et que mes amoureux soient de piètres amants n’avait pas la moindre importance puisque je les aimais, puisque je m’offrais à eux. L’important était le désir, l’instant partagé. (rétrospectivement combien de bons amants ai je eu ? très peu)

Dans cette nouvelle relation, j’apprenais à découvrir un homme par le sexe. Le sexe devenait donc le centre, l’objet et je me sentais tout d’un coup très inexpérimenté. Et Tristan tout doucement, gentiment, tendrement, m’expliquait, comment faire, comment faire l’amour, tout simplement. Je me souviens d’un cours qu’il me fit sur la fellation assez drôle, travaux pratiques qu’aucun de mes amoureux n’avaient jamais osé me faire, des positions excentriques qu’il me fit découvrir, et je bénis ma souplesse et de ces instants ou lui disant qu’ici j’avais mal il s’arrêtait immédiatement pour me prendre dans ses bras, et alors que je m’excusais, il répétait bébé, non, n’hésite jamais à le dire, le plaisir seul n’a pas d’intérêt.

Il me demandait aussi ce que moi je voulais, désirais et devant mes silences aux allures virginales ou mes réticences face à des préliminaires qui me paraissent toujours plus intime qu’une pénétration, il n’insistait pas. Mais il était attentif à mon plaisir et sans un mot, il cherchait mes préférences. Une conquête à l’envers où par sa patience et sa sollicitude, il me permettait de m’épanouir doucement, de vivre mon corps pleinement.

________________________________

En commençant par le sexe, pourtant, c’était comme si nous annulions le but.

Parce que au fond, dans toute relation , la séduction n’a pour but que l’union sexuelle. Si, si. Même quand on s’aime, c’est l’ultime objectif de la parade amoureuse. Une fois l’amour consommé, il ne s’agit encore une fois que de répéter l’acte, le plus difficile étant de maintenir la force du désir.

Avec Tristan nous avions débuté là. C’était comme de supprimer l’ issue, la rendre caduc. Le désir étant assouvi, renouvelé et nécessaire au genre de relation qui nous unissait, le temps n’avait plus d’importance. Ma précipitation naturelle était envoyée aux oubliettes. Il me désirait. Rester à apprendre à nous aimer.

Je ne sais pas si c’est clair. Sûrement non.

.

Haut de la page

mardi 6 mai 2003 à 16h21
"je" croisés
Je ris dans ma cap en pensant à cet éternel et ennuyeux débat : « peut on tout dire ? »
Oui parce que forcément quand vous passez la soirée avec 3 diaristes vous vous demandez jusqu’à quel point vous pourrez tout dire le lendemain sur votre journal.

Hum testons mes limites…J’ai déjà lu le texte de Capucine sur le sujet, celui de Théo pas encore Sophie. (1)

Bien. Si j’arrêtais de tourner autour du pot de miel ? Voilà ma version à moi d’une soirée très….

Bonnet d’âne pour Carla ou comment j’ai rencontré 3 diaristes.

18h il pleut et je traverse le Luxembourg pour me rendre chez Amandine et Julien. Nous goûtons tous les trois en écoutant le disque d’alpha que j’ai ramené. Je leur raconte l’étrange aventure de mon journal et du rendez vous de ce soir : une rencontre de diaristes avec pour prétexte un concert de Vincent Delerm (2). J’ai besoin de me donner du courage pour ne pas tout laisser tomber et débarquer comme une fleur d’oranger chez mon amoureux. Amandine me pose plein de questions, elle est aussi fascinée que moi par cette idée des journaux en ligne.

Finalement je me décide à partir sans aucune idée de l’endroit ou je vais. Pont de Neuilly ? Voilà un quartier que je ne fréquente guère, il faut bien l’admettre, que je ne connais carrément pas. Allons courage !

Ligne 4
Ligne 1

Je suis en retard, je suis la dernière, je courre sous la pluie et je me demande pourquoi je me débrouille toujours pour me retrouver dans ce genre de situation, à la limite horaire.

J’arrive enfin, je ne les reconnais pas mais 2 filles, un garçon devant le théâtre, bingo c’est eux.

Mais qu’est ce que je fais là ?

Je me sens tout de suite en décalage. Ils ont l’air profondément gentil et à l’opposé de ma planète. Je voudrais avoir la mine intelligente mais sincèrement je n’y arrive pas. D’autant que la discussion porte sur les différents journaux qui existent et que je n’en connais aucun ou presque. Honte sur moi !

Je les écoute et je me sens vraiment gourde. Mon journal est stricto senso mon journal. Un peu comme Sélian, j’écris ce dont j’aimerais me souvenir plus tard, j’écris ce qui est en trop, j’écris des instants de vie comme un album photo que je feuilleterai un jour en riant. Je pense à l’interpénétration entre mon écriture et ma vie, à l’intimité qui les unit, aux raisons qui me poussent à écrire (3)…Je me sens loin de la discussion qui se tient, je ne m’y reconnais pas.

Pourtant ils sont sympas, agréables tout ce qu’on veut pour passer une soirée plaisante. Mais ils restent des inconnus. Et je me fais l’effet d’un cheveux sur la soupe.

Le concert commence. Delerm est si parfaitement politiquement correct, fin d’adolescence mélancolique que je suis obligée de penser encore une fois à Tristan. Ils se ressemblent d’une certaine manière, sage et charmant, mais distant (4). Je me demande si Delerm est aussi différent que mon amoureux, dans l’intimité. L’idée m’amuse. Il a l’air réservé, un peu ennuyé. Vraiment comme Tristan quand il se retrouve dans une soirée de son éditeur. Le public est à l’image de ses chansons : tous les âges, tous très sages. Un moment agréable, des sourires, et le sentiment si fort que j’ai quitté ce monde là, le monde dont il parle. Je me sens lointaine mais pas nostalgique.

Fin du concert. Je rallume mon portable qui avait eu le mauvais goût de sonner pendant le récital. Des messages en veux tu en voilà, je vais finir par croire que je suis une super star. Tristan a appelé « bébé j’ai un copain à la maison qui vient de se faire virer par sa femme ». (5)Je le rappelle, je me moque un peu de lui « Tristan tu vas me le faire combien de fois ce coup là ? ». C’est mieux comme ça, je me voyais mal planter là les autres diaristes sous prétexte amoureux.

« allons manger « lance capucine.

Voilà. Nous mangeons. Nous parlons. La situation me paraît fausse ou faussée. Je n’ai strictement rien à dire sur le thème qui nous occupe. Un journal ? oui un journal ? Moi je pense justement à arrêter le mien parce que j’ai du mal à assumer les retours. Surtout les retours masculins. Comme dans la vie. Etre lu, faire lire son intime, c’est définitivement ambigu et cela soulève tout un tas de questions en moi. Mais personne n’y répondra ce soir.

Comme toujours aussi je me sens plus à l’aise avec l’homme de la soirée, Théo qu’avec les filles, Capucine et Sophie. Peut être que je me trompe mais j’ai le sentiment qu’il saisit ma fragilité. Je crois que Sophie lui plaît et je tente de les imaginer ensemble. Il a l’air sensible et délicat. Comme ses messages sur les forums. Il est en retrait, il nous laisse la place libre (6). C’est amusant parce que je l’imaginais bien plus dans la séduction mais c’est la compréhension qui l’intéresse. Je me sens à l’aise avec lui, dans une bonne distance.

Entre Capucine et Sophie, on sent les affinités. C’est joli à voir et décidément je me sens en trop. Pas par leur comportement, non pas du tout, elles sont gentilles, Sophie a même un air de fragilité douce relayé par ses traits fins, quant à Capucine on dirait qu’elle se sent un peu frustrée par moment.

Pourquoi je n’arrive pas à être simplement présente ?
Peut être parce que je ne suis pas d’ici, même si j’aimerais en être.

Le dîner s’achève, Théo propose de raccompagner l’une d’entre nous et ni une ni deux je m’impose comme une brute. La vraie peste détestable. Cependant j’ai une excuse : j’adore rouler à deux roues la nuit dans Paris. Théo me prévient : il pleut, je vais avoir froid. Moi au contraire j’adore, la pluie qui fouette le visage, le froid qui pénètre la peau et la promesse d’un feu de bois quand je serais à la maison.
Le trajet est un vrai plaisir (pour moi). J’hésite à proposer à Théo de prendre un dernier verre, je ne veux pas qu’il se sente acculer par la bête féroce qui est en moi, qu’il s’imagine quoique ce soit. Oh et puis flûte, ne faisons pas offense à son intelligence, je l’invite en tout bien tout honneur. Il est fatigué, il veut rentrer, je n’insiste pas trop mais je trouve ça dommage : moi j’ai encore envie de parler, je n’ai pas sommeil et j’ai un canapé dans le salon. Il me dépose devant chez moi et je sais que j’aimerais le revoir, non pas pour le draguer, on se calme dans les chaumières mais parce qu’il est sympa et intéressant. Et pas dragueur pour deux sou. Certains devraient en prendre de la graine.

Une soirée. Merci à Capucine.

(1)Je suis forcée en les lisant de me souvenir d’une lettre de O. « Le Forum, tu fais abstraction de ceux qui te lisent
en leur répondant certes, mais en n’organisant pas de
rendez-vous de diaristes. Il y a une frontière à ne
pas dépasser, sauf à être bien armé et pouvoir ensuite

(2) Quand j’écoute Delerm j’ai la sensation que nous étions au lycée ensemble, Amandine et Julien aussi.

(3)Je sens que je vais écrire un long texte sur le sujet…

(4)Naturellement Tristan est plus beau ! et plus grand….

(5)Nous avions eu une discussion à ce sujet la dernière fois. Je lui racontais mon horreur des sorties avec des couples, et il me disait lui itou mais que chez lui c’était plutôt la caverne d’ali baba pour les copains mariés « chez moi pas de femmes pour les engueuler, un peu de drogue, des jeux vidéos, des dvds, la vie de garçon…ils viennent se ressourcer ici ». J’avais bien ri mais trouvé ça sympa. J’aime l’imaginer ainsi, en ami fidèle.

(6)Même si il prétend le contraire dans le forum de Capucine

Haut de la page

mardi 6 mai 2003 à 19h28
Eclatement neuronal, des notes en veux tu en voilà
J’ai enfin acheté le dernier album de Blur. Balade dans le quartier latin.

Tout va bien, la vie est belle,
je sais ou je vais,
je sais ce que je veux.

Pourtant ça tourbillonne dans ma tête.

Ecrire, toujours écrire même quand on pense…

Je pense justement à ce que disait Théo hier au sujet du vampirisme que nous représentions pour nos proches . Ceux qui nous entourent, ceux sur qui nous écrivons (1). Les dangers pour eux, pour nous mais aussi pour la relation. (2)

Cette question comme le ressac : Ecrire en ligne sur les autres, sur ce qu’ils confient d’eux, n’est ce pas les trahir un peu ?

Du je au tu au il au nous au vous pour finir ils.

Je me la suis souvent posée cette question. Surtout quand j’écrivais sur des amis si proches qu’Olga, Amandine ou Balthazar. (3)

Pour me rassurer, me donner bonne conscience (4), J’ai d’abord commencé par demander des autorisations :

« dis je pourrais écrire quelque chose la dessus ? » question vague (5) si il en est (6)
« oui si tu veux aucun problème » réponse franche et massive d’amis confiants


Mais même avec l’accord formel des sujets, l’idée me mettait pourtant mal à l’aise : après tout, c’était me servir de leur vie comme d’un matériel. (7)

Et des amis ne sont pas des faits divers, des inconnus croisés un soir de dérive, des potins ramenaient de chez la boulangère.

Alors un jour, pour mettre fin au dilemme les concernant (cool.gif j’ai tout avouer (9). Pour amandine j’ai carrément imprimé mon journal (10) . A Olga j’ai indiqué ou je parlais d’elle (11). J’étais fébrile quant à leur réaction. Non pas leur jugement sur la qualité de mon journal. (12) Mais allaient elles bien prendre ce que je disais d’elle ? que je les aime comme elles sont même si je me moque d’elle et de moi même ? (13)

La réponse fut un Oui. (14)

.
Je me sentais la conscience plus légère après. (15) : si mes meilleurs amies n’avaient aucun problème à ce que je me serve de leurs histoires dans mon journal, pourquoi les autres râleraient ?

_________________

(1) Mais d’un autre côté c’est souvent un équilibre difficile qu’une relation. Avec ou sans écritur, il y a toujours ce risque de se faire dévorer lentement par l’autre ou vice versa. On ne m’ôtera pas de l’idée que l’amour est non seulement carnivore mais aussi cannibale.

(2) J’ai cette image de Prométhée enchaîné dans la tête. Parfois j’ai cette sensation d’être un vautour qui picore le foie des gens qui m’entourent

(3) Après tout je ne violais plus seulement mon intimité, mais la notre.

(4) Et puis c’est vrai, pour le petit frisson, le minuscule risque de se dévoiler sous un autre jour. L’instant d’incertitude « que va t elle dire ? va t elle m’aimer encore ? encore un peu plus ? ou me détester ? me trouver complètement folle ? ou stupidement sotte ? ». La petite peur dans le ventre qui rend légère, si légère que l’instant semble réellement se suspendre à des lèvres inconnues (ça y est je m’emporte !).


(5) d’autant plus vague que l’écriture n’est pas une science exact, malgré nos dictionnaires nous ne lisons jamais les mêmes mots. Ni les mêmes moments voir la soirée à 4 des diaristes

(6) A Tristan aussi j’ai demandé et même plus j’ai raconté ce que j’écrivais ( pas mes délires amoureux, non sur lui, sur ma vision de lui, sur ce que je racontais de lui pas sur mes sentiments). Il m’a donné toute latitude, peut être un peu trop légèrement je vous l’accorde. Mais il est grand après tout !

(7) je pense à ce film de woody allen, pas le meilleur mais qui est en plein dans le sujet. Un écrivain fait ses succès en racontant toutes les histoires de ses copains , de ses femmes, sans ce soucier de leur nuire. Ils dévoilent les infidélités, les siennes comprises, tous les petits travers sordides , règlent ses comptes à coup de phrases littéraires mais assassines. Et divorce dès qu’il publie un livre.

(cool.gif Ecrire ou ne pas écrire ?

(9) A Balthazar je n’ai pas encore osé donner le lien. Je ne lui ai même pas parlé du journal. C’est peut être un petite trahison mais…j’ai envie de garder ce secret. (et la aussi je pourrais m’interroger sur le pourquoi mais je n’en peux plus à se rythme je vais m’auto psychanalyser). Mais jusqu’ici je n’ai revelé que tres peu de choses sur Balthazar.

(10) Elle est trop nulle pour internet

(11) Elle est pourtant tout aussi nulle concernant internet.

(12) C’est un journal, un journal que j’écris comme une adolescente, au coup de cœur, sans souci de cohésion. Un confident imaginaire et idéal. Un lieu de liberté totale de la parole, du jeu du plaisir de la détresse. Voilà comment je suis, aime moi malgré tout.

(13) La dérision sur soi est plus facile puisque contrôlée

(14) Elles ont lu et elles ont compris, elles ont même aimés. Parce qu’au fond elles savent qu’elles sont aussi un peu ça mais pas seulement. Elles ont même été un peu grave quand je leur ai demandé si elles avaient aimés, comme si j’avais mis l’accent sur un secret qui leur pèse et que du coup il avait été un peu moins lourd à porter.

(15) même si je ne suis pas dupe de l’hypocrisie de mon procédé, puisque ça ne clôt absolument pas le débat

_____________________________________

Petit aparté sur mon don qui chotte

Pour Tristan la logique (ou son absence) a été globalement la même que pour Olga et Amandine. (1)

Je lui ai avoué l’existence de mon journal :

Par bonne conscience vu que je révélais une bonne partie de notre intimité, la moindre des choses étaient de le lui dire. (2)

Pour le petit frisson aussi. (3)

Mais de ce côté là je limitais mes risques : Paresse naturelle de Tristan (4), mémoire douteuse et surtout l’homme n’aime pas lire. (5)

l’épée de damoclès, éros et thanatos et puis….

Où l’on découvre une femme calcultrice…



Je l’ai déjà dit je rêve d’un don quichotte à moi, qui braverait tous les obstacles pour mes beaux yeux énamourés.

En lui donnant cette adresse, certes je prends le risque qu’il le prenne mal ou pire la poudre d’escampette. Mais n’est ce pas une merveilleuse épreuve du feu ?

Parce que ce journal c’est moi aussi (6). Et j’ai envie de croire qu’il sait comment "je" est (7).

_______________________________

(1) Même si l’enjeu est forcément différent

(2) De ce point de vue d’ailleurs il a eu une conduite exemplaire : l’idée qu’on écrive sur lui le flatte absolument et mes idioties le font rire

(3) Après tout je n’étais du le moins du monde certaine de la manière dont il pourrait bien réagir à tout ça.

(4) En ce qui concerne la vie privée

(5) « la littérature et moi c’est fini » c’était une nuit, une de mes préférés, celle ou nous avons été les plus proches, les plus heureux. Il s’était écrié ça, nu derrière son comptoir américain. Moi j’étais perché sur un des tabourets, nue aussi, je riais de sa grandiloquence. Ce soir là nous nous étions retrouvé tôt, pour dîner ensemble mais finalement nous avions préféré faire l’amour d’abord. Ensuite nous nous étions levés affamés et c’est là que côté cuisine qu’l eut cette phrase mémorable. (Une autre fois, une belle nuit aussi,il m’avait regardé avec tendresse et dit « ça j’adore, avec toi, il suffit de dire un mot et te voilà partie dans une histoire )

(6) Plusieurs fois j’ai faillit lui envoyer des textes le concernant pour voir si il réagirait bien. Mais je me suis toujours retenue, par une sorte de fierté stupide et sans doute de peurs multiples. Aussi parce que c’est un journal et qu’après tout je n’ai pas à en rendre compte. Si il le souhaite, il pourra le trouver. Cependant je suis persuadée que Tristan est différent des autres, et qu’il me lira sans chercher à interpreter, avec plaisir ou ennui, curiosité ou indifférence. Mais pas pour s’approprier un peu de moi, de ce que j’écris.

(7) C’est étrange par certains coté je suis une inconnue totale pour Tristan. Ma réalité lui échappe complétement. Mais comment je suis sous la peau, c’est comme si il le captait. Un autre soir ou je levais mon minois en chuchotant :
« Tu m’en veux ?
Il m’avait embrassé et puis il avait répondu
« hum Carla, je sens que ça c’est une de tes petites phrases préférées et pas que avec moi…
Je m’étais tu un peu honteuse
« tu mérites une petite punition

____________

quelqu'un a t il eu le courage de lire jusqu'ici????

Haut de la page

mercredi 7 mai 2003 à 14h50
Cher journal hello Kitty, ou les aphorismes de Wilde sont décidement à l'honneur
"Ce n’est pas l’art qui imite la vie c’est la vie qui imite l’art"

Depuis que j’ai commencé ce journal, cette phrase a pris tout son sens. Mon écriture pénètre si bien ce que je suis, ce que je suis s’exprime si intimement dans mon écriture…Ceci est un journal…

Je me suis demandé parfois en appelant Tristan si je le faisais pour le vivre ou pour l’écrire. C’est idiot n’est ce pas ? ou cruel. Mais l’écriture est comme un support, une obligation d’agir, de me nourrir d’ailleurs, de transformer les évènements non pas en les retranscrivant mais en les faisant exister.

Peut être que sans ce journal je n’aurais pas osé me rendre chez Tristan ce premier soir.

Ou est ce le contraire ? Je ne sais plus.

Mais...

Parfois on m’interpelle « Carla, tu es ailleurs ! »

Oui j’écris dans ma tête, une idée est venue, une interrogation, j’écris et seul mon cerveau m’est témoin parce que souvent j’oublie en cours de route. Mais tout est passé sous le crible des mots.(1)

Est ce un mal ?

Journal, mon cher journal…et si nous arrêtions de nous voir tous les deux? si nous faisions une pause pour réflechir?

(1)Il n’y a que la personne que j’aime le plus au monde qui échappe à cette grille lecture, qui reste insaisissable même pour moi même. Avec elle je ne peux que vivre mes émotions, impossible de les retranscrire. Et surtout j’aurais peur de la vampiriser justement.

Haut de la page

mercredi 7 mai 2003 à 16h07
A ces messieurs qui semblent si bien pénétrer les mystères féminins...
Soyons crues, soyons cruelles…

Chers Messieurs,

Peut être que bien que vous avez raison,

que je suis compliquée

et j’irais prié dans le temple de la psychanalyse pour mon âme.

mais peut être bien que ça n’a strictement pas d’importance,

que c’est la vie et que c’est bon,

hum oui bon et délicieux et merveilleux et simplissimo…

Et foutons la paix à l’amour, l’amour est subjectif.

(les hommes sont ils plus doués que les femmes quand il s'agit d'amour? (y a qu’a lire les journaux !)

Il faut lire plus de poésie…
Il faut sortir de son carcan….
Lisez Rimbaud et devenez visionnaire !
C’est toujours mieux que prédicateur

Enfin…Chacun fait fait fait ce qui lui plaît plaît plaît pour citer des sources moins glorieuses mais très très très justes….

Hum….
Bien…
Oh !

Retournons à des sujets plus terre à terre...

Vous voulez tout savoir vraiment vous voulez tout savoir ?

voilà la vérité:

Plus Tristan me fait l’amour, plus j’ai envie de lui. Parce qu’il sait,
ou bien que nos corps sont faits pour s’entendre.

Ou peut être encore qu’il a réveillé mes instincts sexuels les plus bas, si bien que je suis devenue comme lui accro, droguée, shootée au sexe.

N’empêche ca fourmille drôlement depuis que je le connais.

La domination douce et féroce.

Et enfin ma souplesse est mise à profit…
il nous invente des contorsions fabuleuses qui me laissent rêveuse…
il déplace mes membres avec une facilité féline….
il traque dans le miroir mes expressions adaptant son corps au rythme de mes soupirs…
il m’utilise avec délicatesse mais fermeté…
Il me fait femme.

Et chaque fois mon corps s’expriment un peu plus un peu mieux.

La dernière fois vous savez, il a découvert que j’avais des jambes. « hum comme elles sont douces, comme elles sont jolies », il les a dévorées longuement avant de me faire l’amour et tous mes complexes s’oubliaient dans le plaisir de sentir ses dents se planter dans ma peau, ses mains s’accrochaient à mes cuisses comme si ils ne voulaient plus qu’elles s’échappent…

Et si les femmes cherchaient seulement ça, un homme qui ait la patience de leur apprendre la liberté, un homme qui sache ce qu’il veut et nous laisse le choix de céder à ses 4 volontés
sans long discours…

Ou peut être bien que nous sommes simplement tous différents, que nous ne recherchons pas les mêmes choses et qu’il faut laisser aux autres le droit de vivre autrement sans se sentir obligé de chaque fois le commenter, l’expliquer et encore moins donner des recettes qui ne sont pas forcément valables pour la voisine.

Si mes plaisirs, mes bonheurs, mes tristesses vous semblent futiles ou désaxés ou pire qu’il vous faille en faire des généralités sur les femmes, soit mais sachez que ça me bloque, ça m’inhibe et parfois me rend violente dans mes propos.

parce que je manque de confiance en moi et que je dois toujours me défendre de céder aux désirs des autres (1), je suis si malléable….

Parce que j’en ai assez de devoir justifier cette relation avec Tristan alors qu’elle me semble si évidente à moi….

Certes personne ne m’y oblige.

Mais j’ai la sensibilité à fleur de peau et surtout j’aime protéger ce que j’aime. Ce qui m’unit avec Tristan c’est le plaisir, et je trouve ça beau. Si d’aucuns souhaitent vivre une petite histoire bien sage avec une petite amoureuse bien sage et une vie très sage, libre à eux. Je trouve ça beau aussi. Et je me vois mal le reprocher à qui que ce soit.

Seulement voilà, moi je préfère faire l’amour sous les toits en mangeant du chocolat, rieuse et même heureuse.
Sans chercher à institutionnaliser cette relation, en la laissant libre d’elle même. (2)
Le bonheur se débat il ?

Et si demain j’en souffre, je ne veux pas qu’on me plaigne, encore moins qu’on me dise je t’avais prévenu.
Pourquoi ? Parce que dieu que c’était que c’est bon…Et j’ose le dire meilleur que toutes les relations que j’ai pu entretenir avec le sexe opposé quand il s’agissait de désir.

Bien sûr, je pourrais fermer ce forum (3)

Mais ce serait céder à ma fragilité(4) .

Et puis j’ai l’espoir de faire comprendre à la gente masculine ce qu’ils auraient du saisir dans « The Hours ». Que nous sommes des individus, et qu’il faut cesser de nous observer en tant que sexe. Ce que nous racontons ici ou même ailleurs c’est notre vécu, notre sensibilité, et ceci nous appartient en propre, quoique vous puissiez en penser, et même si d’autres l’on vécu avant nous.

Pourquoi ne pas simplement l’accepter ?

Souvenez vous…
Quand Virginia dit à son mari sur le quai de la gare
« c’est ma vie et tu ne pourras pas m’empêcher d’être ce que je suis, et d’en souffrir »

En attendant je suis heureuse.

Et il y a au moins deux hommes sur cette planète qui me comprennent : celui dont je suis amoureuse et celui avec qui je couche.
L’essentiel non ? (5)

Bien à vous messieurs

Carla

_____________________________________

(1)C’est mon problème, c’est tout à fait juste, mais c’est aussi mon journal

(2)Il n’y a pas si longtemps on n’aurait pas dit que c’est parce que j’attendais le grand amour ou que j’avais souffert à cause d’une grande brute, on aurait simplement affirmé que je manquais de vertu. La société occidentale est devenu plus tolérante dans les faits, mais dans la pensée, toujours aussi étriquée, ou sont ce les hommes qui ont du mal à suivre ?

(3)et d’ailleurs peut être bien qu’après tant de véhémence plus personne n’osera laisser de messages.

(4)encore une fois à cause d’un homme. (Pas toi particulièrement, mais c’est un fait, les messages des femmes ne me gênent absolument pas, au contraire, ils me touchent. Ceux des hommes me mettent mal à l’aise, encore un de mes problèmes. Je n’assume pas très bien les regards masculins qu’ils soient flatteurs ou dépréciateurs d’ailleurs)

(5)Mais de quoi se plaint elle ?

Haut de la page

mercredi 7 mai 2003 à 18h27
Discussion via sms, ou comment faire durer le plaisir
Envoi groupé à mes amis d'un sms

"ce soir apéro à la maison vers 20h, qui vient?"

Réponse immédiate de Tristan par sms

"Carla tu envoies ça à tout tes mecs?"

Réponse Carlaesque

"Non seulement à mes meilleures copines, ma chérie"

Réponse Tristanesque

" Bon alors tu es libre après, tu viens?"

Réponse Carlaesque

"non je ne te sens pas assez amoureux"

Réponse Tristanesque

"ok. alors appelle quand toi tu as envie de me voir"

Réponse Carlaesque

"Non, appelle toi quand tu as vraiment envie de me faire l'amour à moi rien qu'à moi"

Réponse Tristanesque

"Ce soir" (1)

Là j'ai du prendre mon téléphone pour expliquer que si monde il y avait chez moi ce soir, ça risquait de se finir tard....très tard....trop tard (2)

(1)Parfois nos dialogues tournent en rond, je le concède.
(2) tout ceci avec interférences des copains qui eux aussi sont assez gentils pour répondre

Haut de la page

mercredi 7 mai 2003 à 19h19
Alors que je devrais préparer les petits fours amoureusement....
Chéri je t'aime chéri je t'adore

A part sa capacité à oublier tout ce que je peux bien lui raconter (1), son narcissisme (2), le fait qu'il se drogue au sexe plutôt qu'à l'amour (3), la difficulté que j'ai à le faire sortir de son lit (4), et ses infidélités présumées (5), je ne trouve aucun défaut à Tristan, c'est vrai...

il est attentionné, (et vous?) (6)

doux (et vous?)

viril quand il le faut (et vous?)

adorable et prévenant (et vous?)

inquiet de mes petits désirs ( et vous?)

drôle (et vous?)

intelligent (et vous?)

passionné (et vous?)

amant extra ( et vous?)

beau et du charme.... (et vous?)

pas susceptible (et vous?)

attentif (et vous?)

respectueux (et vous?)

inventif (et vous?)

en un mot pas emmerdant (et vous???)

et vous pouvez ajouter qu'il sait faire des compliments d'une sincérité désarmante (7)

QUI MAIS ALORS QUI PEUT EN DIRE AUTANT? et encore j'en oublie la moitié dans l'émotion intense de ce moment...

(1) ce qui n'est sans doute pas plus mal

(2) que je trouve touchant et même évident, Narcisse est un être fragile, pourquoi toujours le mépriser?

(3) ce dont je lui suis gré et les lecteurs qui me suivent sûrement aussi sinon ils auraient arrêté de me lire

(4) surtout qu'il adore quand je réussis à le foutre dehors, c'est incroyable "ah oui c'était cool de sortir, tu avais raison". Bah!

(5) il a la délicatesse de ne pas en faire mention. Mais la dernière fois après le coup du superbe black avec qui je suis censée coucher dès qu'il a le dos tourné, il a vaguement évoqué une rousse qui le persecuterait

(6) vous et votre partenaire qu'il soit masculin ou féminin d'ailleurs

(7) et déroutant aussi parfois

Haut de la page

mercredi 7 mai 2003 à 19h57
serait elle une obsédée de...
Je croyais que la libération sexuelle était passé par là, d’ailleurs avant Tristan je croyais plein de choses…

L’avantage d’une relation sexuelle et complice c’est justement la facilité à dire sans avoir peur de blesser l’autre

J’ai envie de ça
Non pas comme ça
Regarde
Laisse moi faire
Je suis fatigué ce soir
Je préfère aller danser mais peut être plus tard ?
J’ai envie de toi
Je n’en peux plus
Comment tu as fait tout à l’heure ?
Non attends tu es trop douce là
Pause, j’ai un peu mal
Le lubrifiant c’est extra, tu sais plein de gynéco le conseille aux femmes
Cadeau : une nouvelle boîte de préservatif, je préfère ceux là
Reste dormir avec moi
Fais moi encore l’amour
Laisse toi faire
Raconte moi comme c’est quand tu aimes
Viens là par là sous les draps
Je dors
Je ne peux pas te voir tous les jours, tu me tiens éveillé toute la nuit !
Promets ce soir on se couche tôt
Tu me fais la cuisine ?
Tu veux m’épouser ?
Tu as une particule ?
Tu es une brute
Je suis ton objet
Poupée ne bouge pas
J’aime quand tu ronronnes
Je ne veux pas te partager
Ça m’est égal tant que tu ne m’en dis rien
Dis moi ton petit nom
Dis moi le tien
Tu es adorable
Rends moi la télécommande
J’aime bien aussi les conneries américaines mais il y a des limites même à la série Z
Les romans me gonflent
Tu aimes Perec ?
C’est l’exception, si j’écrivais je voudrais que cela soit comme lui
C’est une malédiction
Ophélie est une conne, la pire espèce, celle que est persuadée d’avoir raison et qui se complait dans sa stupidité
C’est pas facile pour elle avec ce physique
Tu veux que je fasse ma difficile ?
Non reste comme tu es, les emmerdeuses j’ai donné
Tu voudrais plus de mot d’amour ?
Non surtout pas, fais moi l’amour et tais toi
Tu mérites une petite punition
Je ne t’ai pas assez dévoré
Tu m’intimides

Et si j’allais voir dans ma cuisine si j’y suis ….

Haut de la page

jeudi 8 mai 2003 à 04h10
Des apéritifs qui s'éternisent ou comment je n'ai pas succombé à la tentation grâce au soutien d'amis fidèles (et égoïstes)
23h30 nous débattons modernité et mon portable sonne. C’est la mélodie de Tristan « song of matador » qui retentit. Je m’écris

« c’est Tristan ! »

Silence attentif de l’assemblée…Je réponds

« je te manque trop !
« Carla (il rit) et moi je te manque ?
« oui je ne sais pas attends

(je change de pièce parce que les oreilles sont trop curieuses)

« tu es libre bébé ?
« hum, tu me laisses 5mn je demande à côté si ils sont d’accord pour me laisser partir mais tu as envie de moi, vraiment ?
« ne gâche pas ta soirée
« ok mais toi tu veux quoi ?
« toi !
« 5 mn

Je vais dans le salon. A l’unanimité pour mon plaisir et ma déception on vote contre mon départ.

« Tristan je ne peux pas, mais demain ?
il rit
« tu es très demandée mais… demain je ne sais pas, j’ai des « trucs » à faire

(moui là il tente de me rendre jalouse)

« tu ne me préfères pas moi ?
« ah mais c’est que je ne peux pas décommander comme ça

(pourtant ca ne le gêne pas de me réclamer au dernier moment)

« Tristan je préfère que tu m’inventes des gros bons mensonges
« Carla ! (il rit) tu es trop mignonne
« oh et puis tant pis, décide toi avant midi sinon je me débrouillerais sans toi

Na.
je suis sûre que cet homme de néant-dertal ne rappellera pas avant vendredi ou plus loin encore….
Et le pire, il ne se souviendra même plus que j’avais fixé une limite de consommation.
Certains hommes poussent à l’infidélité.

Alice, amandine et Olga me veulent amoureuses. Elles ont sûrement raison. Dans une mesure toute Carlaesque.

Elles voudraient une fin heureuse. Je crois qu’elles rêvent. Ou peut être qu’elles aussi projettent.

Mon avis : j’ai peur de perdre Tristan parce que je crois que n’importe quelle fille déterminée à l’avoir pourrait l’obtenir. Le problème c’est que je me vois mal dans ce rôle. Mais c’est fatal, la première fille de bonne famille qui voudra se faire épouser y arrivera.

Pour moi ce n’est pas trop important. Mais si elle obtient sa fidélité ?

J’aime notre relation. Elle me protège.

Et je remercie ceux que j’aime de m’avoir demandé de rester avec eux. C’était bon.
D’être avec vous.
De dire non à Tristan sans regret.
Et tant pis pour lui si il me perd.
Non mais.

Ensuite nous avons fatalement discuté de l’infidélité…

Et j'avoue je n’ai rien contre tant que :
1-je ne sais rien
2-c’est ponctuel
3-en tant que menace je la trouve motivante

Oui après tout, se souvenir que l’autre n’est pas une évidence….
Et qu’il nous choisit chaque fois un peu mieux….

Je crois bien que je suis complétement....ivre?

Haut de la page

jeudi 8 mai 2003 à 13h12
Des résidus d'enfance
Je me regarde dans le miroir chaque matin pour tenter de m’y reconnaître. Je ne trouve rien de la petite fille que j’étais, ses longs cheveux noirs, ses yeux rieurs, son corps agile. Je suis autre, autrement…Pourquoi maman ?

Paris, 1989

_______________________________

Ma mère m’a confié la correspondance que j’avais entretenu avec elle depuis que je sais écrire. Parmi les lettres, il y a un texte écrit je suppose quand j’avais une quinzaine d’année, d’une violence inouïe. J’avais oublié combien je me sentais mal aimée de cette femme si parfaite. Papa me manque. Il a oublié l’anniversaire de mon frère.

Quand j’étais enfant mon père m’inventer des histoires, je jouais du piano, il m’accompagnait au saxophone et parfois il coiffait ma chevelure avec un sérieux touchant et maladroit. Plus tard c’était le tennis et le cinéma, nous allions l’après midi à pied dans le quartier latin voir des vieux films de Capra ou Lubitsch, ou faire un tour à Beaubourg ou mon oncle travaillait.

A 3 ans je faisais l’école buissonnière avec lui et il m’endormait avec Robert Wyatt

A 4 ans il m’emmenait avec lui en Italie et m’achetait un piano

A 5 ans mon frère naissait et il m’expliquait que je serais toujours sa fille aînée

A 6 ans j’écrivais mon premier poème pour lui, il me tenait la main avant mon premier examen de piano

A 7 ans il m’accompagnait à mes cours de danses

A 8 ans il me consolait de mes premières incertitudes et il me montrait comment faire marcher sa super 8

A 9 ans il promettait de ne jamais m’abandonner et m’emmener faire de la voile

A 10 ans il m’envoyait des colis en colonie de vacances

A 11 ans il choisissaitt mon collège et m’inscrivait à des cours de tennis

A 12 ans il m’emmenait dans les clubs de jazz et jouait régulièrement du saxo avec moi

A 13 ans il me choisissait un autre collège sur la rive gauche et me trouvait trop jeune pour sortir la nuit

A 14 ans je m'inscrivais au MJS. Je n’avais pas l’âge l’égal. Papa faisait le tour du quartier pour me récupérer en train de coller des affiches en pleine nuit.

A 15 ans il inspectait mes bras pour voir si je ne m’étais pas droguée et me demandait de lui envoyer mes petits camarades éventuels vérifier leur connaissance de la contraception.

A 16 il me prescrivait la pillule.

A 17 il me donnait la brochure du CELSA et me disait qu’il préférait que je le reveille en pleine nuit pour venir me chercher plutôt que je rentre avec des types saoules au volant

A 18 il me souhaitait bonne chance et m’aidait à installer mon studio

A 19 il découvrait mes dons graphiques et interrogeait sévèrement tous les hommes qui pouvaient me fréquenter

A 20 il m’expliquait que l’amour est une alchimie qu’il faut savoir faire vivre ce dont peu de gens sont capables

A 21 mes parents se séparaient et mon frère et ma mère me reprochaient, d’avoir toujours défendu mon père.

Rien n’a jamais été plus pareil depuis.

Un matin en me réveillant, en allant vers le miroir, j’ai cet espoir de me reconnaître à nouveau. De découvrir que je suis simplement là, simplement moi.

Haut de la page

jeudi 8 mai 2003 à 15h20
Cher journal hello Kitty
Cela fait deux semaines que j'ai commencé à te haïr.

Haut de la page

vendredi 9 mai 2003 à 17h33
Où partant d'une histoire de coeur brisé(e), on finit par s'essayer à la reflexion.( buisson ardent et refroidissement)
Félix vient de quitter mon adorable Olga.
Elle a appelé ce matin, et me l’a annoncé entre deux sanglots désespérés (1)

« je ne comprends pas je ne comprends pas Carla
« Olga mais qu’est ce qui t’arrive ? c’est si grave ? (2)
« Félix m’a quittée.

Elle n’avait pas dormi de la nuit, elle semblait épuisée.

« J’arrive ?
« oh merci Carla, oui là je vais dormir un peu mais dis tu veux bien dormir à la maison ? (3)

Elle a raccroché. Elle paraissait un peu soulagée.

Et un moment je suis restée rêveuse, le téléphone à la main.
Est que j’avais déjà pleurer comme ça quand un homme m’a quittée ?
est ce que j’avais déjà ressenti un amour si viscéralement inscrit dans mon corps que la perte était inenvisageable ?

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°)

(1) et là je dois dire je n’ai pas pu m’empêcher de penser « les mecs sont vraiment tous des salauds » Et , après tout, Félix est censé être un poète et on est en droit d’attendre d’un poète qu’il soit plus délicat que le dernier crétin. Erreur erreur ! Comme quoi la profession ne fait rien aux qualités humaines. D’ailleurs les gentils poètes sont ils de vrais poètes ? Ne faut il pas une bonne dose de méchanceté pour faire de l’art et éclater son carcan ? Je dois admettre que rare sont les artistes que j’aime qui me sont sympathiques humainement….
(2) J’ai vraiment cru une seconde que son père s’était fait assassiner par la mafia russe, c’est bien le genre de la famille
(3) Les dernières fois ou nous nous sommes vus, j’ai senti la fragilité d ‘Olga. Ses incertitudes. Elle était si émouvante, son amour la rendait plus touchante que jamais, plus femme, plus fragile, plus réelle aussi….Oui, parce qu’Olga vit dans ses films, ses images, un peu à ma manière elle cesse rarement de se mettre en scène. C’est amusant, déroutant mais parfois on aurait envie de la prendre dans nos bras pour lui dire « je t’aime comme tu es tout ceci n’est pas nécessaire ». Ce serait idiot. Parce que justement, Olga est comme ça

___________________________________

Saute moutons: amie plaquée - chéri love - amour à partager - mariage - enfants

(ou comment j'ai vraiment faillit mal tourner)

J’ai suivi le débat sur le forum de Capucine à propos de la judaïté (1). Il m’a rendue triste (oui ça contredit la note 1 mais je ne suis pas hélas toujours en plein trip), parce que les discours ne changent pas, ils sont juste plus polis, plus lisses…

Mon univers à moi c’est plutôt le métissage sous toutes ses formes.
Et la dilution. (2)
J’en suis plutôt fière. (3) - c'est mon côté pom pom girl -

Cela dit, je suis assez d’accord quand Capucine (4) parle de valeurs à partager, principes, histoire. Je crois qu’elle a raison quand elle dit que c’est essentiel dans un couple. D’autant que je le signale, si on veut des enfants on a plutôt intérêt à partager un certains nombres de valeurs du côté de l’éducation.

Du coup je me suis demandée, mes valeurs à moi ?

Et j’en suis venue à m’avouer que jamais…
Non jamais….
Je ne pourrais vivre avec un homme qui ne se passionne pas pour son prochain, qui n’a pas envie de construire un monde plus juste, qui n’a pas fait des études supérieures, qui lit moins de 3 livres par mois, qui ne fréquente pas les ciné d’arts et d’essai, qui n’aime pas Kandinsky, qui ne vote pas à gauche, qui répond « Rothko ? le type qui fait des grands rectangles ? », qui n’a pas des goûts musicaux que je respecte….

mais qu’est ce que je raconte ? C’EST JUSTEMENT CE QUE JE NE VEUX PAS, rester une petite bourgeoise très sage et bien sous tout rapport (5)

Je blague. La nunuche que je suis rêve d’un bad boy révolutionnaire tout droit sorti de sa cité (6)

N’empêche je tombe toujours sur des fils de bonne famille. (7)
L’époque manque décidément de passion.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

(1) tout ça m’a bien fait rire mais je le signale je suis sous drogue et je n’ai pas la télé
http://mon.journalintime.com/capucine/forum/6576



(2) Oui je me souviens d’un orthodoxe m’expliquant que des types comme mon père était coupable de génocide (en épousant une chrétienne)

(3) les grands discours d’intention, les concepts qui nous transcendent...ça me fait rire droguer, ça me rend triste le reste du temps. J’aime le particulier, la différence, la multitude, les zones d’ombre je préfère papillonner, apprendre, découvrir et finalement ne jamais rien savoir. Et si on m’interroge sur mon passé de militante je répondrais que l’un n’empêche pas l’autre….
(4) Autre débat sur son forum http://mon.journalintime.com/capucine/forum/6711

(5) aucun jugement de valeur, d’ailleurs demain il se pourrait bien que je dise ici même : je veux être une petite bourgeoise très sage et toute lisse et toute parfaite dans son rôle mais c’est syndrome miss dalloway, vous n’avez pas suivi !
(6) ou d’un Corse ?
(7) Le hasard ? Si seulement….

_______________________________________________

Mais en réalité c’est beaucoup plus compliqué que cela. Evidemment. (1)

Adolescente, dans mon lycée catholique, on murmurait que si j’étais brillante c’est parce que j’étais juive, ma grand mère ne désespérait pas qu’avec mon nom un juif m’épouserait, un type une fois m’a affirmé qu’il ne verrait aucun inconvénient à me mettre dans son lit mais que n’étant pas juive notre histoire devait se limiter géographiquement là, on m’a insulté pendant le ramadan parce que je fumais une cigarette en journée et publiquement….
mon père a longtemps été contre le sionisme.

et moi ?

J’évite la communauté juive et elle me le rend bien, mon fils a trois nationalités, porte le nom d’un patriarche, il n’est ni circoncis ni baptisé. Mais son pédiatre porte la kippa pendant les consultations.

Seulement ça c’est un hasard.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

(1)C’est d’ailleurs pour ça que c’est pénible cette tendance à vouloir systématiser. D’un autre côté c’est nécessaire je sais bien. Créer un modèle qui sera forcément imparfait pour après n’avoir de cesse de le perfectionner….

_____________________________________

C’est fou ! je comprends chéri love quand il dit qu’il a du mal à se relire : ça me fait le même effet que je tente d’être posée et réflechie

« Carla ! retournez à vos plumes !

Mea culpa. Je voulais tenter l’exercice



_______________________________________________

Haut de la page

samedi 10 mai 2003 à 03h13
crise amoureuse d'Olga, deuxième version
J’écoutais Olga et intérieurement je bouillais

« Felix est un pervers, c’est dégueulasse de faire ceci , de dire cela, mais je l’aime mais ma mère m’avait prevenue, mais il a tout, alors pourquoi il gâche tout… »
Dure. Un peu méprisante.

« moi je ne ferais jamais ça, moi je ne suis pas comme ça

Alors Olga ma mie, pourquoi être amoureuse d’un type que tu qualifies d’un tas de mots dégradants ?
C’est encore l’amour qui a frappé à tort et à travers ?
Quel crétin !

Elle était la toute droite dans son chagrin. Elle attendait de moi que je trouve ou corrobore des défauts Félixien.

Je n’en avais pas envie. Je me fiche de Felix, complètement. Je pense qu’il ne mérite pas Olga si il ne sait pas la garder.

Mais je sais qu’il est profondément désespéré, plus sûrement qu’elle ne le sera jamais. Et déconnecté de la réalité.

Je sais aussi qu’il lui a déjà fait assez de mal depuis assez longtemps pour que son départ à elle soit logique. Alors que c’est un peu simpliste de les réduire au rôle de victime et bourreau.

Que malgré tout c’était une belle histoire.

Je n’avais pas envie de la détruire pour mettre du baume à l’égo d’une de mes meilleures amies.

Olga avait des crises d’angoisse bien avant de connaître Félix.
Olga ne supportait pas son corps avant de connaître Felix.

Je ne crois pas les hommes coupables de tout.

Haut de la page

samedi 10 mai 2003 à 03h16
où il s'agit de question
Depuis qu’O m’a posé la question, ça cogite.

Pourquoi écrire un journal en ligne ?

Parce que j’aime écrire mais que je ne sais pas finir.

Non, sérieusement !

Oui j’adore ça écrire, j’adore lire aussi et puis le cinéma c’est sensationnel et …. enfin j’adore les histoires. Les histoires des gens, les fils qui se tissent, Spinoza et la psychanalyse et même les thérapies familiales de Maimonide…

Tout de suite les grands noms !

Envie de raconter mon monde ? mon univers ? de le reconstituer ? et donc d’en découvrir les liens ? Redécouvrir ma vie de jeune femme ordinaire ? (1)


Petit flash back : synthèse expéditive du comment au pourquoi une petite fille ordinaire écrit un journal

Depuis que j’écris un journal c’est à dire ma plus tendre enfance (sortez les pâquerettes), j’ai toujours imaginé que ma fille le lirait un jour.
Et lui laisser cette trace de moi c’était ne pas oublier combien certains moments sont étranges, éprouvants, injustes, solitaires…Une manière de lui dire, moi aussi j’ai vécus cela, tu n’es pas si seule toutes les petites filles, toutes les adolescentes ont des hauts, des bas.
Parce que ma mère ne racontait rien de son histoire. Et j’en souffrais.
Parce que parfois je me demandais si Papa se rendait compte que le monde changeait plus vite que lui.
Pour ne pas oublier que j’avais été aussi une enfant.
Pour le plaisir du souvenir. Aussi.

Créer des racines par l’écrit

Quand je relis mes vieux journaux, parfois je ris parce que je me trouve émouvante et ridicule. Parfois je pleure, certaines blessures restent identiques à elles mêmes. Je me ressemble. Et curieusement je me sens plus courageuse.

Au présent et en ligne

Je n’écris pas de la même manière.
De confident le journal est devenu lecteur. (2)

Seulement voilà je rêvais d’autres choses

D’un journal hello kitty tout rose où forcément je ne serais que de passage avec un lectorat essentiellement féminin. Dans le forum on se serait échanger des recettes de cuisine ou d’aphrodisiaque, on se serait confier nos gros chagrins, on aurait pesté contre ce monde trop injuste, on aurait avoué en rougissant qu’on avait eu les félicitations du jury.

Ma vie de célibataire recommençait, ma vie toute courte prenait forme précisément. Un moment d’euphorie(3) L’envie d’écrire, de raconter,

le bonheur tout petit, ne plus le mépriser.

Je n’étais pas amoureuse.
Je remplaçais l’amour par des mots
J’investissais mon écriture de mon besoin d’aimer,
de vivre à travers l’autre,
parce que je me parais trop vacillante

Miroir, mon beau miroir….(4)

(1) Les écrits sont une interprétation du souvenir certes mais ils restent plus sûrement que les mots dits. J’ai eu entre les mains le journal d’Amandine quand elle avait 13 ans et j’ai découvert plein de petits détails sur moi que j’avais oublié : que je ne me couvrais jamais même en hiver, que j’avais été amoureuse d’un garçon brésilien du nom de Carlos, qu’Amandine Olga et moi passions notre temps à nous chamailler et qu’Amandine assume beaucoup mieux que moi toutes ces histoires. Vous me direz quelle importance ! Oui c’est vrai mais c’est ma petite histoire.
(2) Le regard de l’autre à un rôle à partir du moment ou on met un texte en ligne
(3) après une rupture je me sens toujours pousser des ailes
(4) Il y a aussi que profondément je suis paresseuse et dilettante. Mais je n’ai jamais caché que j’avais une multitude de défaut !

Haut de la page

samedi 10 mai 2003 à 22h10
Ou d'un sourire on finit dans le pathos
J’achète dans les friperies des robes de mariées ou de bal, des diadèmes en toc ou des rivières de strass, je ressors la princesse de Clèves ou la pierre angulaire, j’écoute Puccini à plein tube en prenant mon bain ou dominique A en chantant. Et je pense « je suis une imbécile heureuse ».

Haut de la page

samedi 10 mai 2003 à 22h11
Du platonicisme moderne
L’histoire des valeurs et des amours me troublent depuis quelques jours. Je cherche vraiment les qualités qu’un homme devrait avoir pour que je l’aime. Des points d’attache qui me semblent essentiel. Alors je me retourne et tente de me souvenirs des hommes que j’ai aimé. Mais je dois me rendre à l’évidence aucun d’eux ne partageaient mes valeurs. Nous avions plutôt des névroses complémentaires

Haut de la page

lundi 12 mai 2003 à 00h29
Dans la série du goût et des valeurs: l'esthetisme selon moi
Un lecteur m’écrivait au sujet de la photo en exergue de ce journal :

« tiens j'ai vu ta photo..tu as quelquechose de pas mal du tout,
dommage que tu n'es pas vraiment prise photo plus valorisante pour toi. »


Plus valorisante ?

J’aime cette photo. C’est vrai elle ne me ressemble pas. Mais c’est un peu une part secrète de moi même, celle que j’assume le moins d’ailleurs et que pourtant je chéris le plus…la femme que je voudrais être toujours mais que je ne suis que parfois.

« Ce qui me frappe le
plus, est la "gentillesse fragile" (ou la "fragilité
gentille") qui émane de toi. Si tu n'étais pas si
latine, je t'appelerais "mon petit Saxe", mon petit
Céladon. »


C’est O qui écrit. Et je sais que nous nous comprenons.

La photo a été prise par un homme qui m’aimait pour un homme que j’aimais. Ou plutôt tout mon être tendait vers un autre homme, et c’est à cet autre homme que mes yeux rêvait en regardant l’objectif.
C’est moi qui ai développé le film et sciemment accentué les contrastes pour lui donner cette forme qui reste pour moi immatériel, comme un rêve. Cette douceur lumineuse.

Esthétiquement je trouve que c’est un beau portrait : il dégage une atmosphère, une sensation, il raconte une histoire. C’est une photo qui a la fois est picturale ; très lisse et en même temps garde un mystère, dérange un peu par l’imperfection du modèle justement.

Sur les photos de mon enfance il y a un changement radical entre avant 3 ans et après. Avant mes yeux sont très limpides, joyeux, rieurs, parfois boudeurs ou en colère mais toujours…comment dire…intense.

Après trois ans, il y a comme une ombre, un début de repli. Mes yeux deviennent plus graves. On saisit une mélancolie au fond de la pupille qui même dans les instants heureux ne disparaît plus tout à fait.

C’est un ami qui feuilletait un jour les albums familiaux qui me l’a fait remarquer. Tout un coup on sentait une inquiétude qui n’existait pas avant.

Pourtant je ne saurais me souvenir de rien. La vie m’a nuancée peu à peu peut être.

C’est l’harmonie que je désire le plus ardemment.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Il paraît que parfois je retrouve ce regard de l’enfance, ce regard si inflexible qu’il n’échappe à personne.

Et qu’après l’orgasme, je deviens autre, autrement.

Lui me répétait que mon sommeil me rendait dissemblable .

Tantôt j’oublie toutes les blessures, les obstacles, les difficultés, les petites haines cultivées au jour le jour, j’efface le monde et sa douleur permanente et j’ai simplement envie d’être là. Intensément présente.

douce, légère, simple, romantique, enfantine, parfois trop sérieuse, empathique, qui pleure quand elle a mal ou que le monde ne tourne décidément pas rond…
La part maudite par mon éducation.

Haut de la page

lundi 12 mai 2003 à 12h08
Où la mini jupe fait une entrée fracassante dans un jardin d'enfants de moins de 6 ans
C’est amusant quand Zeno était bébé, les types ne se gênaient pas pour me draguer.

« Oh comme il est mignon ! j’adore les bébés ! et il dort comme un ange ! (1)

Ben voyons.

Zeno avait moins d’un an, il ne marchait pas encore et je le portais toujours en bandoulière. Enfin pas exactement plutôt comme un kangourou : sur le ventre (l’invention génial du baby bjorn). De plus je l’allaitais et je crois que bon nombre de grands garçons étaient plutôt attirés par mon aura maternel que par mon semblant de féminité.

Maintenant Zeno a presque 3 ans. Il parle. Et quand il marche dans la rue en me tenant la main, les regards masculins se teintent d’une pudeur ou d’une indifférence qu’ils n’ont pas quand je suis seule. (2)

Je trouve ça plutôt agréable, d’être désexualisée. Et puis je me sens bien en maman.
Après tout, c’est ce que je suis.

Bref, fini les mecs lourds (3) qui insistent pour vous inviter à boire un café (4), les types pénibles qui vous font remarquer qu’une femme ne devrait jamais se balader seule habillée "comme ça" (5), ou les abrutis qui vous harcèlent jusqu'à ce que vous finissiez par lâcher un faux numéro (6)

Sauf au jardin d’enfants.

Là, les pères célibataires (du moins je l’espère) s’en donne à cœur joie et les mères célibataires ne sont pas en reste. Seulement pour une raison que j’ignore, je n’avais jamais du subir ce genre d’attaques dans un jardin destinés au moins de 6 ans. (7)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Quand j’ose m’aventurer en mini jupe dans les jardins d’enfant.

dans un jardin d’enfants sur les buttes avec mon frère et mon fils

Comme de juste Zeno après ¼ d’heure se dispute avec un petit garçon qui veut lui enlever sa voiture des mains.

Super maman dans le genre progressiste, j’explique au petit garçon qu’il devrait commencer par demandait à Zeno de lui prêter sa voiture (mon fils accepte généralement quand on lui demande).

La dessus se pointe le père du gamin, marcel, pantalon de jogging sportif, très bien foutu certes plutôt mignon mais comment être attiré par un homme qui respire la bêtise virile par tous les pores de sa peau ?

Petit dialogue affreux

Lui: Marco, arrête tout de suite, fous lui la paix à ce gamin

Moi : vous savez mon fils fait la même chose, ce n’est pas grave, ils apprennent

Lui : oui je sais ah vous savez une paire de taloche de temps en temps, c’est clair ça les calme un peu, mais ils ne peuvent pas s’empêcher d’aller chercher des noises

Moi : euh oui tiens Zeno tu voudrais laisser ta voiture et aller faire du tobbogan ?

Mon fils a senti la situation de l’urgence je crois et il a accepté.
Mais le type ne s’est pas débiné. Je voyais mon frère assis sur un banc plus loin qui riait comme un petit fou sans penser une minute que son intervention discrète aurait été fort apprécié.

« et vous habitez dans le quartier ?
« et votre mari il est ou ? (oui je porte maintenant les deux alliances de mon grand père autour du cou, ça laisse effectivement planer un doute)
« vous venez souvent ici ?
« ah ils sont marrants les gosses, vous en avez d’autres ?

J’avais pourtant l’air gêné et mal à l’aise, genre très concentrée sur le moindre mouvement de son enfant.

Mon frère m’a expliqué « ça c’est la mini jupe, ça attire toujours les beaufs »

J’ai une seule mini jupe.
Parce que je déteste mes jambes.

Il y a des jours où les hommes me semblent trop stupides pour les laisser en liberté.

________________________________________

Etrangement ce sont les pères qui paraissent le plus lointain qui attirent mon regard. Ceux qui s’amusent vraiment avec leurs enfants, ou qui font les imbéciles pour eux, ceux qui échangent avec moi un sourire timide et gêné, un peu distant. Ceux qui expriment leur indisponibilité. Ceux à qui il ne viendrait jamais l'idée de me proposer quoique ce soit d'autres que de partager un moment avec les enfants...

On ne me changera pas non ?

Je préfère les chimères.

____________________________________________

(1)je me demande ce qu’ils pouvaient bien imaginer : la femme seule avec l’enfant, délaissée par un mari qui travaille pour le grand capital ? un résidu du « on joue au papa et à la maman » ? un regain oedipien ?

(2) cela dit j’ai été surprise. Dans les relations que j’ai pu avoir, j’ai toujours tenu les hommes à l’écart de Zeno. Et c’est d’eux que venait la demande de rencontre, le désir d’intervenir dans la vie de mon enfant. Le syndrome papa ou une manière de tester mon investissement dans la relation de couple.

(3) http://mon.journalintime.com/perceval/4795 très bonne description du phénomène dans le journal de Perceval que je me permets ici d’enrichir

(4)la mesquinerie masculine n'a pas de limite parfois. Celle féminine non plus (mea culpa)

(5)syndrome zz"je tente d'être romantique mais je ne peux pas m'empêcher d'être un gros bourrin ». Le syndrome zz se déclare, soit quand on se croit malin et qu’on prend les filles pour des connes, soit suite à une relation avec une de ces filles de plus de trois mois qui lui fait dire « je sais ce qu’elles veulent »

(6) et vous priez pour que l'enfer ça ne soit pas ça: tous les hommes à qui vous avez donner un faux numéro

(7)cela dit dans un autre genre, depuis que mon frère de 22 ans habite le 16ème arrondissement il se fait entreprendre par des femmes de plus de 45 ans

Haut de la page

mercredi 14 mai 2003 à 17h09
Dans la série "mon univers à moi", je vous présente ma balance
Une jeune femme.
J'aurais voulu pouvoir dire je suis comme une autre. Et d'un certain point de vue, je suis identique à toutes les femmes.
Mais le matin quand j'observe les traces de sommeil qui s'attarde sur mon visage, je ne suis plus sûre de reconnaître cette inconnue du reflet qui me regarde en biais. Je n'arrive pas à soutenir son regard, je me sens étrangère à ce corps qu'elle occuppe.
Alors je monte sur ma balance. Mon poids s'affiche, à peu de chose près toujours le même.
La pesanteur me donne le sentiment d'être réel. D'appartenir au monde.

Je me pèse donc je suis !

Haut de la page

vendredi 16 mai 2003 à 11h12
Le mépris
Avant qu'Alice ne parte à Berlin, nous nous sommes retrouvées une dernière fois. A deux.

Nous avons commencé la soirée dans un resto indien à Jourdain (les serveurs étaient au petit soin) et fini complétement saoules à 6h du matin dans ma cuisine à nous engueuler comme des chiffonières sur l'état français (alors que nous étions d'accord).

C'est à la deuxième bouteille de vin que nous avons commencé à parler de notre rapport aux hommes.

Elle racontait sa souffrance, elle était émouvante, tellement fière, tellement cérébrale, tellement coupable (genre tout est de ma faute c'est moi qui ai un problème, le résultat de notre éducation).

"et toi Carla?

Là je me suis sentie vraiment triste.

"Moi? au fond je crois que je méprise les hommes, c'est sûrement pour cette raison que je n'ai jamais eu de vrai chagrin d'amour.

"Mépriser?

"oui. Jj'ai beau me défendre de ce sentiment, arrive toujours un moment ou je les trouve lâches.

"Lâches?

"Ils manquent cruellement de passion. Lâches et corrompus.

Evidemment , ce n'est pas si simple, si simpliste.

Haut de la page

vendredi 16 mai 2003 à 15h12
Vendredi mélancolie
Je travaillais à l’agence. Je me demandais si j’avais bien fait de réserver un billet de train plutôt que de prendre l’avion. Je me disais que mon mépris pour moi ; pour mon travail, de tout temps venait de la facilité que j’avais à le faire, du sentiment de n’avoir jamais vraiment lutté pour obtenir quelque chose. Je me souvenais de ce jour ou adolescente, un de mes professeurs en rendant nos copies, avait affirmé qu’ils nous avaient sur-notés. Fièrement j’avais ramené ma dissertation à la fin du cours pour exiger d’obtenir ma « vraie note ». Il avait ri, « si je ne vous connaissais pas si bien je dirais que vous êtes arrogante », je m’étais tue, toute roide « l’intransigeance n’est pas une vertu mademoiselle T, c’est un danger. ». Mon travail ne me ressemble plus. Je pensais à tout ça et je vous assure, je travaillais en même temps.

Mon portable a sonné. J’ai hésité à répondre, dans quelques heures je ne serais plus à Paris, tout peut attendre. J’ai regardé le numéro inscrit sur le joli cadran teinté d’une lumière bleu. Numéro inconnu. Je n’étais même pas curieuse tant mes rêveries de femme active m’avaient absorbées. J’ai fait l’effort de décroché. Avec une voix grave un peu tremblante que je ne contrôlais pas, j’ai énoncé machinalement un « allo oui…

Qu’est ce que j’attendais à ce moment précis ? Je ne sais pas, je ne comprends pas très bien. J’étais bouleversée, une vague de tristesse m’a envahie, je pensais à tous mes héros, ces hommes que je ne connaîtrais jamais parce qu’ils sont morts ou n’ont jamais existé. Ma main tremblait un peu.

C’était Tristan. Et j’étais totalement désemparée.

« Carla, c’est Tristan
« oui

Je ne savais pas quoi dire. Ma voix était si triste. J’aurais aimé lui dire salut chéri, come sta, mais…

« qu’est ce que tu veux Tristan ?

La voix est douce, gentille, mais si lointaine. Et la phrase glacée je m’en rends compte à présent

« Carla ! d’abord te remercier pour l’article

ah oui j’avais oublié cette histoire pourtant elle n’a pas une semaine.

« je t’en prie
« et puis prendre de tes nouvelles, savoir comment tu vas, et si tu avais envie qu’on se voit….
« oui ça va mais je ne suis pas en France pour le moment

Pourquoi ai je menti à ce moment précis ? Je pars c’est vrai mais je ne suis pas encore partie. Je crois que je voulais lui dire « c’est pour ça que je n’ai pas donné de nouvelles » alors qu’il s’en fout, sinon il l’aurait simplement demandé « pourquoi tu n’as pas appelé ». Je me sens toujours coupable de délaisser les êtres même si qui n’en ont pas conscience. La culpabilité est mon moteur. Je suis coupable de tout, vous ne saviez pas ?

« je te dérange Carla ?
« oui un peu excuse moi je….
« aucun problème, tu m’appelles quand tu rentres ok ?
« je rentre dimanche
« appelle quand tu rentres.
« oui et toi Tristan ça va ?
« oui oui, t’inquiète
« bon je m’excuse ciao Tristan

J’ai raccroché. Et tout d’un coup je me suis souvenue de la douleur dans mon ventre. Mes règles de nouveau. Depuis hier.

Je n’appellerai pas dimanche.

Je ne méprise pas les hommes en tant que sexe. Mais quand je rencontre un homme, quand je tombe amoureuse de cet homme, il devient immanquablement à mes yeux, un héros, un champion, un être d’exception. A protéger, à chérir, à aimer démesurément.

A qui m’offrir.

Je le prends et je le place la haut, au sommet de ma pyramide. Tous mes gestes, tout ce que j’accomplis, c’est pour lui, pour qu’il soit fière de moi…

J’avance, j’évolue, et un matin je me réveille et mon héros est déchu. J’ai perdu la foi. Les fragilités qui m’émouvaient sont devenus faiblesses, ses blessures me font penser à des mortifications, ses discours m’apparaissent dans toute leur pauvreté. Je me demande, pourquoi lui ?

Et je me trouve impuissante à répondre à cette simple question.

Au fond je sais parfaitement que lui n’y est pour rien. D’ailleurs je ne reproche pas. Je pars simplement. L’erreur d’un homme est simplement de m’aimer, d’aimer mon imperfection. Et soudain tout est trop facile, trop facile pour être acceptable. Trop facile pour ne pas être une compromission.

Avec Tristan c’est différent. Il n’est pas amoureux de moi.
Mais moi j’ai besoin d’être amoureuse ou peut être de tomber.
Ça ne me suffit pas un hidalgo aux yeux verts.
J’aurais pu l’aimer, mais à quoi bon ? Il ne saurait pas quoi faire de cet amour.
Alors ?
Alors je ne sais pas…
Il est temps que je rencontre à nouveau un pygmalion.
Et vous savez quoi ? j’envisage de me remettre à militer
Je dois faire une petite crise dépressionnaire.

Haut de la page

lundi 19 mai 2003 à 17h41
Les premiers rendez vous, une petite introduction à l'univers névrotique
« Finalement, vous ne vous êtes jamais sentie à la hauteur de ce que votre père attendait de vous, c’est ça ?
« oui enfin c’est subjectif, papa n’a jamais eu ce genre de discours, mais oui, c’est vrai : je ne me suis jamais sentie assez bonne pour mon père.
« jamais sentie assez bonne pour votre père !


Oedipus, oedipus ! Je n’avais pas besoin d’un psy pour le pointer, mais le fait est que dès ma première séance de thérapie, nous nagions déjà en plein marasme thébaïque…

Petit flash back
Les psys et moi : une histoire ratée.




A 17 ans j’étais déjà en analyse.
Avec le docteur Jamais, ce qui si vous voulez mon avis est plutôt étrange comme nom pour un psy.
Si en plus vous ajoutez que son cabinet se trouvait boulevard Bourdon, on n’en sort pas des signifiant, signifié.

Toujours est il que devant mon mutisme mes parents avaient cru bon de m’envoyer voir « quelqu’un » comme on dit prudemment dans mon milieu. Je ne sais pas comment le type fut choisi mais un jour je me retrouvais dans un bureau dont les murs semblaient prêts à s’effondrer sous le poids des livres.

Face à mes silences mon analyste entrepris de trouver un terrain d’ « entente » et c’est ainsi que durant un an, je ne parlais avec lui que des livres que je lisais. Un vrai parcours du combattant vue ma boulimie littéraire et l’éclectisme de mes goûts. Je le baladais à travers les époques et les genres, brouillant volontairement toutes les pistes qu’il pouvait envisager trouver dans mes lectures. Cela devint très vite pervers de mon point de vue, et forcément compliqué. Bref un échec.

Un jour, j’eu le « malheur » de lui parler d’un de mes cauchemards. Les interprétations qui en suivirent m’écoeurèrent assez pour que je cesse immédiatement de me rendre à mes rendez vous du mardi après midi.

Depuis la séparation de mes parents et tout ce qui s’en est suivie, l’idée de (re) commencer un travail sur moi même me tarabustait. (1)

L’analyse était hors de question dans la mesure ou je suis intimement persuadée que c’est avant tout une démarche intellectuelle et introspective. Hors ce que je cherche ce sont des solutions pour gérer mon hyper émotivité et mon manque de confiance.

Et puis je voulais une femme. Pas un homme que j’aurais toujours suspecté d’être séduit et donc enclin à l’indulgence.

Alors après 5 ans de tergiversations, la semaine dernière, j’ai passé quelques coups de fil et je suis tombée sur le docteur L.
Psychiatre.
Psychothérapeute.
Analyste.
Le tiercé gagnant non ?

Au téléphone elle m’a parue extrêmement froide. Mais je sais pour en avoir fréquenté quelques uns que les psys sont souvent des brutes au bout du fil. J’ai tout de même pris rendez vous. (2)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Aujourd’hui. Il est 13h40, j’ai 5 mn d’avance, une femme de l’âge de ma mère m’ouvre. Je sais déjà qu’elle me plaît. La salle d’attente, un canapé, une pile de nouvel obs et de l’express. Un peu plus tard, elle me reçoit dans son cabinet. Beaucoup de livres ici aussi. Deux fauteuils face a face séparés par une table basse. Un divan. Un bureau. Une fenêtre. Je commence à parler mais il y a trop de choses à dire à expliquer, je connais trop bien les mécanismes psy, et même les exercices de communication. J’ai le sentiment au début que ce savoir m’empêche de dire correctement mais non au contraire, j’arrive à formuler très simplement, trop simplement peut être. Mon enfance heureuse mais si spéciale, mon adolescence au mutisme tumultueux, mes études pour mon père, le sentiment d’être éloignée de ma mère, X qui a pris le relais de papa. Je ne me sens pas soulagée quand j’ai fini. Au contraire, je me contiens, je suis au bord de la crise de larmes, de la crise d’angoisse mais je retiens, je cloisonne. Pourquoi ? Je suis si fière, c’est atroce. J’ai encore tant à dire. Vendredi ? Oui vendredi.

« vous êtes sévère avec vous même.
« non pas sévère, exigeante.
« si vous voulez, mais j’appelle cela de la sévérité.


On me le répète souvent. Mais l’indulgence, je la garde pour d’autres.

(1) Et puis il y a eu Marie mais Marie c’est Marie.
(2) près tout, la parole retrouvée comme ici, sur ce journal, cela ne suffit pas. J’avais besoin d’un lieu neutre ou m’exprimer au delà des jugements (étroits inévitablement).

Haut de la page

mercredi 21 mai 2003 à 02h55
Eliel
Eliel était mon camarade de jeu enfant. De deux ans mon aîné, caractériel, une sorte de grand frère, perdu de vue avec les années.

C'est sa mère qui m'a appris le dessin. Elle est peintre et sculpteur, une sensibilité à fleur de peau, folle disent certains, ancienne élève de Matisse.

Son père est éditeur, rescapé de 68, militant, progressiste, d'une douceur infini. C'est avec lui en réalité que j'avais rendez vous aujourd'hui. Et Eliel passait par là.

Nous nous sommes croisés dans l'entrée des bureaux de son père.

Il m'a reconnue (1)

"Carla? tu as rendez vous avec mon père non?

"Eliel!

"tu as grandis Carla

"pas tant que cela (j'étais très grande enfant par raport à la moyenne)tu m'as reconnue ça m'a fait stupidement plaisir)

"oui tes yeux, ce sont tes yeux

Mes yeux...

Il a proposé de m'attendre, m'a demandé si j'en avais pour longtemps. Nous nous sommes finalement donné rendez vous au "refuge", rue Lamarck.

Donc je retrouve Eliel en terrasse. Le soleil brille encore, mais un vent frais souffle. Je sais par ragot parental qu'il est passé par la dépendance au shit, à la cocaïne et à l'alcool. Qu'il a vécu à Tokyo, Zagreb (pendant la guerre) et Barcelone (pour l'amour de femmes). Qu'il travaille souvent aussi avec son père mais dans une de ses revues spécialisées.

Il parle lentement et tout doucement. Son père lui aussi est juif. Sa mère non. Comme moi. Comme Tristan. Il me raconte qu'il est en train de terminer son deuxième long métrage. Qu'il est en train de le monter. Nous parlons, je résume des années en quelques minutes.

C'est un sentiment vraiment curieux.

Je me demande ce qu'il pense de moi. Je le sens, entre nous c'est comme...deux félins qui se cherchent, qui n'arrivent pas vraiment à se retrouver mais qui ne peuvent pas s'empêcher de s'accrocher ? (2)

Nous échangeons nos numéros. (3)

Ensuite, "dolls" de Kitano, une petite beauté cinématographique et une soirée fort instructive. Mais là je n'ai plus le courage, je vais dormir.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

(1) C'était amusant. Je n'étais pas du tout habillée comme d'habitude, je ressemblais à...une minette hip hopienne version beau quartier? je ne sais pas mais c'était spécial.
(si cette réflexion vous parait idiote, c'est sûrement que vous êtes un lecteur et non pas une lectrice)
Son père me connaît autrement mais Eliel cela fait plus de 15 ans que nous ne étions pas vus. Et là j'avais l'air de la fille la plus "move" du 18éme arrondissement.
Pourquoi je m'étais habillée comme ça d'ailleurs?
Pour être honnête, à cause de Delarue. Oui parce que hier, avec Amandine, on s'est fait une soirée "abrutissons nous devant une émission sur la chirurgie esthétique". Un reportage ahurissant, entre les bouts de plastique qu'on vous enfourne dans les seins (une vraie boucherie) et ceux qu'on vous implante dans les fesses....Beurk.
Bref ce matin j'ai eu envie, hum...de me réconcilier avec mon corps? Oui c'est un peu ça, de le mettre en exergue, de profiter de lui, et de dire "je suis folle de ma dépouille je ne vous laisserais pas y fourrer vos trucs ni vos machins
(hihi je ris à cause du signifié du signifiant ou le contraire je ne sais plus)
Toujours est il que pour une fois j'étais sexy décontracte (yo man!).
Et que sincèrement, ce n'est pas tout à fait ce que je suis intérieurement. Hors je ne sais pas comment c'est pour vous mais moi, je m'habille comme je me sens, comme je suis. Mes vêtements sont clairement un message et aussi une manière de m'harmoniser du dedans et du dehors.

(2)ce soir métaphorisons gaiement, "deux félins qui se cherchent, qui n'arrivent pas vraiment à se retrouver mais qui ne peuvent pas s'empêcher de s'accrocher"

je sais l'image est ridicule mais pitié un peu d'indulgence, j'aurais pu faire pire
comme "entre nous c'est comme l'huile sur le feu" ou "imaginez deux grands fauves apprivoisés dans la même cage"

(3)Bon je sais, je nai pas la grande forme, niveau prolixité
(tiens est ce que ce mot existe ou est ce un néologisme?),
bah,
j'accuse une petite baisse de régime,
(hyper sensibilité météorologique)

de toute façon quand je serais de nouveau d'attaque,
cela se saura:
il s'agira à nouveau de comment Tristan et Carla pratiquèrent l'amour courtois.

Haut de la page

mercredi 21 mai 2003 à 18h06
Encephalogramme plat
Je suis amoureuse de mon banquier. Oui parce que aujourd’hui en allant prendre de l’argent sur mon compte épargne qui n’épargne rien contrairement à ce que son nom indique, je me suis aperçue qu’il était absolument mignon. Et légèrement insolent avec ça. J’adore. Et quand en plus il me dit « inutile de présenter votre passeport vous savez, je vous connais » alors là je fonds littéralement. Est ce que cela se fait d’entreprendre son banquier ?

Autre hic en dehors de l’éthique , c’est que curieusement quand un homme me fait « fondre » je ressemble d’assez près à un iceberg.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Après le Kitano (cours des grands), le dernier film de Ozon, « Swimming pool » (cours des français qui se regardent le nombril). Sans grand intérêt à part Charlotte Rampling (magnifique), mais l’histoire se déroule bien (la dernière scène n’était pas nécessaire à mon avis), j’ai passé un bon moment. Paisible malgré l’ambiance qui se veut glauquissime. Et pourtant je n’aime pas vraiment Ozon. Sitcom, une vraie nullité, les deux autres, ratés à mon Humble Avis, malgré les performances d’acteurs (discutables aussi cela dit) et des scénarios prometteurs. Celui que j’attends avec impatience, c’est le nouveau Ruiz (même si Ruiz m’exaspère). Et celui d’Haneke (lui je l’aime, un peu comme Fassbinder, attirance-répulsion)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Je reprends la danse aujourd’hui. Je n’ai toujours pas rappelé Tristan. Et ce soir, c’est soirée filles. Vendredi je devrais voir Mathieu. Je repars mardi prochain. Et Balthazar que je n’ai pas vu depuis plus de 15 jours. Et O. à qui je n’écris plus. Je suis une amie infidèle, mais je me soigne : Vendredi je retourne voir ma psy chérie. Alice est à Berlin à présent.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Livres de dérive ratp:

L’homme de la pampa, Supervielle
L’année ou nous n’étions nulle part, co-écrit par PIT 2, 1965, le Che au Congo belge
Psychologie de l’inconscient de Jung

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

B.O du moment :

Le dernier album de Four tet
Le dernier album de Piano Magic
Le dernier album de Benjamin Biolay
Le dernier album de EZ3kiel

Haut de la page

jeudi 22 mai 2003 à 12h25
Où le coeur s'agite un peu à nouveau
<P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« écoute Carla, avec Julien, le lendemain du concert de Delerm on est allé faire un tour sur le site de ton journal. </EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"></SPAN><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« ah oui ?</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« oui c’était amusant, mais bon Carla, redescend sur terre, c’est évident que Tristan a tout lu</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« quoi ?</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« oui</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« non tu ne connais pas Tristan, il n’aime pas lire. Et je lui fais confiance.</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« Carla ! ce type ne peut pas être si indifférent que tu le prétends ! </EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Ben si. Elles sont mignonnes mes copines. Persuadées toujours que l’amour l’emporte à la fin. Incorrigibles romantiques.</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« il est forcément intrigué par une fille comme toi, c’est humain</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Merci, non vraiment les filles c’est sympa (pas par hasard si vous êtes mes meilleures amies), </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">mais pourquoi ne pas simplement admettre que notre histoire ne rentre pas dans les petites cases de l’amour en occident ? </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Hier avant mon cours de danse </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">(qui était génial soit dit en passant voir note 1 mais je vous préviens ça n'a strictement aucun interêt d'ailleurs j'ai de plus en plus de mal à voir un interêt à cet exercice de journal me concernant), </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">je lui ai envoyé un message</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« je suis à Paris, appelle quand tu as envie »</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Réponse du chéri Love ce matin au réveil</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« j’ai envie, mais quand ? tu restes jusque quand ? »</EM> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Réponse de l’amoureuse intérimaire</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« pas de stress, je reste un peu »</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Réponse du chéri Love</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM>« j’en veux jamais »</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Là je me suis dit mais quelle brute ! j’avais oublié le contenu du message que je venais d’envoyer (oui je sais je suis trop réactive). J’en ai conclu « mais il me jette là ce salaud ! »</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Alors j’ai appelé. Parce que tout de même, ça lui va mal d’être salaud à Tristan.</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"> </SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« Tristan petite Brute, tu ne veux pas de moi !</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« Salut Carla, mais non, je ne me stresse jamais chérie, c’est tout. Ne panique pas comme ça <EM>(il rit, ben voyons)</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« oki <EM>(effet grenouille grande bouche)</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« mais c’est compliqué, là j’ai un copain qui est à la maison pendant 2 jours et toi tu n’es jamais libre le week end <EM>(ah bon ?)</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« appelle on s’arrangera</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« tu repars quand ?</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« mardi</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">« je t’ai réveillé hein ? Carla, arrête de faire la folle la nuit ! (<EM>je suis jeune moi monsieur)</EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><EM> </EM></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Il était au boulot. Je l’ai laissé retourner au sérieux de son travail. J’étais heureuse. Pas un mot de reproche parce que je n’ai pas donné de nouvelles. Juste l’envie de me voir. Ça me va. J’ai un regain d’amour pour Tristan quand il est ainsi.</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">(1)L’Harmonic Studio. Il est 20h, je suis toute speed, j’ai un peu bu (très intelligent avant de danser). J’arrive pour prendre une carte et tout le tralala. Je vous assure il me faut beaucoup de courage pour rester : j’ai l’impression d’avoir débarqué dans un épisode de flash dance, tout le monde s’agite, un cours de classique de bon niveau dans le grand studio, une effervescence typique des studios de danse. Je sens que je vais me dégonfler, surtout quand la mamie qui m’accueille me dit <BR>« c’est rare les gens qui s’inscrivent à la fin de l’année, vous savez danser ? » aïe !<BR>« oui oui enfin je ne suis pas super douée attention je….<BR>« bien bien, vous me remplissez les papiers ?</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">C’est parti. J’ai choisi un cours de danse moderne. Les vestiaires sont archi pleins, mais l’ambiance est plutôt plus sympa qu’au café de la gare. Je perds trois fois mes clefs de casier, mon ticket de cours, mon top etc etc etc. Dire que je stresse est un euphémisme. Bon. J’y vais, je fonce, attention me voilà.</SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">Naturellement c’était un plaisir. Nous n’étions qu’une dizaine dans la salle principal. Le prof un noir homo, petit et maigrichon, un peu « folle ». J’aime, il nous corrige une à une, le rythme est soutenu pendant l’échauffement et moi je reprends vie à travers mes muscles. Je suis heureuse, je n’ai pas vraiment perdu ni ma souplesse ni le reste. Je sais bien que tout le monde s’en fout mais moi je suis heureuse. Pendant 2 heures j’observe mon corps se mouvoir avec une sévérité satisfaite. Je suis en sueur. Mes mouvements sont fluides. J’aimerais toujours être ainsi (pas en sueur mais gracieuse).<BR></SPAN></P> <P><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"></SPAN> </P>

Haut de la page

vendredi 23 mai 2003 à 19h46
ATTENTION! Ceci n'est rien d'autre qu'un journal intime
<P>Psy du matin chagrin, après midi à l'harmonic studio, 5h de danse je reprends vie. Croisé une amie marseillaise à la sortie qui était à Paris pour la journée : Elisabeth monte sa propre boutique de fringues à Marseille (1). </P> <P><BR>Constant a appelé, je suis heureuse, nous nous voyons demain soir, incroyable comme la séduction entre nous n'a jamais cessé depuis l'adolescence, depuis notre premier amour (2). Il se moque, je me moque, nous rions, et je me dis tant pis pour Tristan, les amis c'est plus important non ? Et puis ce n'est pas comme si Tristan tenait à moi ou crevait d'envie de me voir ! Le rendez vous avec Mathieu est reporté à lundi, il est heureux de me voir, c'est agréable. Je devrais retrouvais Olga ce soir, et Balthazar dimanche comme de juste. La vie est belle, j'ai longuement marché dans paris, avec ma jupe « libération » (oui c'est une jupe style année 40-50, avec jupon, un peu bouffante, je l'adore).</P> <P>Les portes ouvertes des ateliers de Belleville ont commencé. Si Olga n'est pas trop crevée par son tournage je voudrais l'emmener dans ce squatte de la rue Ménilmontant, ils ont une projection ce soir et....</P> <P><BR>Je me sens d'humeur amoureuse, rêveuse, mélancolique heureuse, aérienne, voire éthérée. Tout est dans la jupe à mon avis, cette manière que le jupon a de la faire légèrement virevolter autour de mes genoux.</P> <P>Après la danse, dans les vestiaires, une choriste des Wailers m'a prise pour une danseuse professionnelle, autant dire que j'étais flattée. Elle était elle même danseuse professionnelle avant d'avoir un enfant et de passer au chant. Sa mère est espagnole (en fait ça a commencé comme ça : elle m'a parlé en espagnol), son père camerounais. Un beau brin de fille, marrante. C'est ce que j'aime dans les vestiaires des studios de danse, les rencontres avec d'autres femmes, le temps de se changer, de prendre une douche ou de se remaquiller. </P> <P>J'ai trouvé un recueil de textes assez extraordinaire dans une collection qui s'appelle « Petite », très belle. Une librairie formidable dans la rue de Belleville. « L'atelier ». Si vous êtes dans le coin, allez les voir.</P> <P> </P> <P>__________________________________________</P> <P> </P> <P>(1) Elisabeth est une amie gardée de l'internat. Famille de catholique intégriste, elle s'est retrouvée enceinte à 20 ans d'un looser total qui s'est évidemment tiré illico presto. Après des temps de galère, elle a rencontré son futur mari, officier dans la marine. Ils vivent maintenant avec Darine (sa fille) à Marseille. <BR>La particularité d'Elizabeth est qu'elle a des bras « raccourcis », une main droite avec 3 doigts et une main gauche avec 4 doigts. Pourquoi ? Pas à cause des gènes non, mais dans les années 70, on s'est rendu compte que certaines pilules contraceptives étaient dangereuses et peu fiables. Les labos européens ont donc écoulé les stocks en Afrique et au moyen orient, plutôt que de les balancer tout simplement. Ce qui n'est pas assez bon pour l'Europe l'est pour le reste du monde. Du coup tout un tas de bébé « mal formés » sont nés accidentellement, comme elle. Bref, Elisabeth, elle, est libanaise, adopté par un couple de français. Et ce qui est extraordinaire, c'est qu'elle peut vraiment tout faire, elle est d'ailleurs très indépendante. Et elle sait coudre merveilleusement bien. Elle a des doigts de fée. </P> <P>(2) Constant était mon meilleur ami quand j'avais 15 ans, puis ma première grande et longue histoire d'amour. Nous sommes toujours restés amis. <BR></P>

Haut de la page

samedi 24 mai 2003 à 14h48
"ceci est un journal intime" suite
<P><EM>« 52. Quelques mots en trompe l'œil sur cet abandon qui devient accomplissement.</EM></P> <P><EM>« 67. Quelques mots en trompe l'œil sur le désir insuffisant pour nous jeter sur les routes.</EM></P> <P><EM>K. Remy</EM> </P> <P> </P> <P>Soirée avec ma petite Olga, et deux amis Israéliens de passage à Paris . Olga va mieux même si elle a du mal à se séparer « effectivement » de Félix (le matin même ils couchaient ensemble). Enfin vendredi elle part pour un mois à Cuba, l'éloignement est sûrement le meilleur remède. </P> <P>Doit on tout pardonner à ceux que l'on aime ? oui, non, je ne sais pas. Je crois surtout qu'il n'y a ni règle ni absolu. Une question de choix personnel. Et de \"force\" des sentiments. </P> <P>Si j'aime un homme je me fiche de ses erreurs, de ses infidélités, de ses bassesses et tergiversations. Tant que notre amour est intact dans sa matière, quelle importance. </P> <P>Nous ne sommes rien moins qu'humain. </P> <P>Je ne sais pas si je souhaite à Olga de se soigner. Je n'arrive pas à voir où est le mal puisqu'ils s'aiment. Bien sûr je comprends qu'elle soit méfiante, qu'elle ne veuille pas céder tout de suite. Mais pas qu'elle en est honte. Pas qu'elle veuille se défaire absolument de ce qu'elle peut ressentir pour Félix.</P> <P>Je dis ça mais dès que j'éprouve un soupçon de sentiment amoureux, je panique et je me « ligote ». Au fond je crois que j'ai peur de perdre pied. Un simple désir m'effraye, alors une nécessité...un besoin viscéral de l'autre...J'envie Olga.</P> <P> </P> <P> <HR> </P> <P> </P> <P>Certains prétendent que l'amour est un échange, une confiance mutuelle, un soutien infaillible. Un idéal si lisse, protégé de toute intempérie, solide comme un roc  disent ils. Et que le reste n'est que passion et que la passion ce n'est pas l'amour, d'ailleurs pas par hasard si il existe deux mots différents.</P> <P>Le repos éternel.</P> <P>J\'évoque l'amour autrement, comme un sentiment qui n'échappe pas à la vie. Et je le toise en épreuves. En doute, en jalousie, en souffrance, en peur. En enchantements, en désir extrême et inusable, en émulation et consolation. En pardon. En séparation en retrouvailles en déchirement en composition, construction, combinaison, surprenantes. En intensité physique des émotions..</P> <P>D'aucuns  me répondront « littérature mademoiselle ! »</P> <P>Peut être, peut être bien que c'est vrai, mais la littérature n'est ce pas cette substance que des écrivains arrachent d'eux mêmes pour la faire vivre ailleurs que dans leur corps ? Si nous avons été capables de dire cet amour, c'est forcément qu'il existe, nous ne savons rien imaginer. <BR>(juste progresser)</P> <P>Je m'emporte simplement pour dire que je serais heureuse si j'aimais assez un homme pour tout lui pardonner. Et le désirer encore après.</P> <P><BR><EM>A gulf of silence separates us from each other.<BR>I stand at one side of the gulf, you at the other.<BR>I cannot see you or hear you, yet know that you are<BR>There.<BR>Often I call you by your childish name<BR>And pretend that the echo to my crying is your<BR>Voice.<BR>How cans we bridge the gulf? Never by speech or<BR>Touch.<BR>Once I though we might fill it quite up with tears.<BR>Now I want to shatter it with our laughter.</EM></P> <P><EM>K. Mansfield.<BR></EM></P>

Haut de la page

mardi 27 mai 2003 à 11h37
pouce!
<P>Alors là, je ne vous raconte même pas comment je suis HYPER SUPER FIERE DE MOI. Ça m'arrive assez rarement pour que je le note ici, que je le pointe pour moi même. J'ai soudain le sentiment de faire un immense bond dans ma vie, de....j'explose, je n'implose plus....enfin presque. </P> <P>Je ne sais pas où tout ceci va mener mais est ce vraiment important ? Ce qui compte c'est que je dépasse les limites de mon carcan personnel, que soudain je m'aperçois que tout est réellement possible même si l'ordre des choses peut sembler curieux. Non seulement je vais passez ce concours mais en plus je vais faire en sorte de l'avoir. </P> <P>Donc ce journal va être mis de côté jusqu'au 14 juin. C'est raisonnable. </P> <P>J'apprends. Demain je serais sereine. Et je continuerai mon épanouissement. Quelle merveille ! Je sais, je sais, tout n'est pas si simple, la vie n'est pas un long fleuve tranquille blablabla, mais je m'en fiche, si, je m'en fiche. J'aimerai toujours le mouvement. </P>

Haut de la page

lundi 2 juin 2003 à 19h30
Séance 5
« je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas amoureuse de lui, ou plus déjà ? Il a tout pour me plaire et pourtant j'annule nos rendez vous, je me fais absente et tout doucement notre histoire se dissout d'elle même. Je voudrais pouvoir ressentir pour lui ce que j'ai pu éprouver lors de nos rencontres mais l'éloignement que j'ai instauré m'en empêche. Son souvenir se fait de plus en plus vague, je ne ressens même plus une pointe d'excitation à l'idée qu'il m'appelle. »

« J'ai le sentiment parfois de répéter une histoire qui n'est pas la mienne, de rejouer des évènements qui appartiennent à d'autres. Ma grand mère, ma mère, c'est comme si je devais solder les comptes, les contentieux qu'elles ont avec le monde »

"j'ai peut être trouver un appartement de rêve...sur la rive gauche. Je suis épuisée.


________________________________

PS: si en ce bas monde il y a des connaisseurs de l'école de Palo Alto, j'aimerais bien qu'ils me contactent Palo Alto <http://www.cric-france.com/activite/manif/pw/textes/paloalto.pdf>

"I'll send an SOS to the world
I hope that someone gets my
message in a bottle"

L'espoir fait vivre. Même les frères Wachowski l'affirment. ça fait recette en tout cas.
______________________________

Je lisais Odon Vallet pour mon concours, j'oublie la littérature en ce moment. Mais justement il parlait de l'écriture, ou comment un auteur qui choisirait de soulever le doute, ou de décrire la réalité toute crue serait forcément condamné à l'anonymat ou à un succès confidentiel. Il ne faut pas trop déranger les petites certitudes paraît il. Mais ça je le savais déjà. Il va plus loin dans sa démonstration, toute publication est formatée pour un public (on écrit pour être lu, du coup s'instaure une dialectique entre le désir des lecteurs et l'écrivain), une communauté de pensée en quelque sorte. Où retrouver la valeur de l'écriture quand on sait que même les plus rebelles rentrent dans le rang de l'édition à un moment ou un autre (si ce n'est de leur vivant du moins à titre posthume, on les réédite dans des collections prestigieuses, bien alignés dans le rang des librairies ou de la fnac, vidés le plus souvent de leur force créatrice). Et je repensais à Ricoeur qui prétend que l'écriture corrompt la parole. J'ai toujours cru le contraire, j'ai toujours penser que l'écriture redonnait son sens, sa force, aux mots, au langage et donc au dialogue, à la langue oral. Mais aujourd'hui je me demande.

La liste des best sellers mondiaux est affligeante dans ce sens. Premier motif de l'écriture : propagande ou divertissement (voire les deux).

Dans l'ordre la Bible et le petit livre rouge de Mao (loin devant), viennent ensuite Staline et Lenine, puis Stanley Gardner, Agatha Christie, Simenon et Cartland.

J'imagine l'écriture autrement. Les écrivains aussi.
Allez savoir pourquoi.

Haut de la page

mardi 3 juin 2003 à 19h28
Désordre et morosité d'un journal, la vie est ailleurs comme dirait Jaromil
Etonnant parfois les coïncidences. Ce matin un message de Tristan
« Je ne t'oublie pas. Kiss sweety Darling »

(ben voyons, il ne sait plus quoi inventer pour m'épater depuis que je lui ai demandé si il appelait toutes ces conquêtes « bébé » pour ne pas se planter dans le prénom)

Bon. Je n'ai pas répondu simplement parce que je me sens désarmé par ce message. Que dire ? Euh oui, moi si un peu ? En réalité je n'oublie pas Tristan, j'oublie sa réalité, j'oublie le plaisir et le désir d'être avec lui, je m'éloigne par dissolution de mémoire, « loin du corps, loin du cœur » ?

Hier j'interrogeais ma psychanalyste à ce sujet, pourquoi pourquoi pourquoi ne suis je pas amoureuse de Tristan ? Pourquoi ne pas l'aimer, me battre pour cette amour, tenter sournoisement ou loyalement de le séduire et d'obtenir une réddition définitive, hein pourquoi ?

Evidemment elle n'a rien répondu. C'est une analyste.

Mais moi je crois que le problème se situe au niveau du désir. Du désir de l'autre. De ma perception du désir de l'autre pour être un peu plus précise. De l'enjeu qu'il represente pour moi.

Je vis essentiellement, de, pour, par ce désir qui ne m'appartient pas. D'un côté il m'est nécessaire et de l'autre il m'étouffe dans ce que j'imagine de ses exigences. Ici je le provoque, je l'appelle, et là je le dévalorise parce qu'il est trop aisé de l'obtenir. Je rêve de monisme et la vie me rappelle sans cesse à mes dualités.

Pour en revenir à Tristan, cela fait près de trois semaines que nous ne nous sommes pas vus. Hors mon désir est corollaire du désir de l'autre, je n'arrive pas à fonctionner seule : il faut entretenir ma flamme. Est ce un bien ? est ce un mal ? et ma nature infidèle s'exprime à nouveau, parce que je ne peux pas vivre sans désirer (qui le peut ?) et si je désire celui qui me désire alors forcément....Situation perverse puisque « je » devrait désirer en premier...

Introspection fumeuse j'en conviens mais comme je ne cite personne on ne devrait pas me reprendre cette fois. Je suis archi trop super hyper mega réactive, et vite exaspérée semble t il. Et exaspérante mais c'est un autre problème.

Un jour mon « patron » (qu'il est moche ce mot patron pater paternalisme) constatait mi affligé mi rieur ce qu'il appelle ma crédulité. Un idéalisme selon lui, qui s'aveugle plus qu'une réelle confiance en l'autre. Et que partir du principe que l'homme est foncièrement bon et qu'il fallait d'abord lui faire confiance, était du même ordre que la politique de l'autruche : un refus d'accepter le monde et ses réalités.

Je n'arrive pas à y voir un défaut mais je prends de plus en plus conscience du message qu'il a voulu me faire passer (Martin, le « patron » en question est quelqu'un de foncièrement gentil) : ma confiance et ma tolérance vis à vis de l'humain serait une manière de pallier mon anxiété et mon manque de confiance en moi.

J'y pense parce que Marie me le faisait remarquer hier soir : plus je prendrais confiance en moi, moins je serais tolérante. C'est un équilibre selon elle. Pourquoi nous en parlions ? Parce que je lui racontais que j'avais envie de faire du bénévolat (une proposition faite par Antoine, mais qui sait qui est Antoine ici à part moi ?) et elle me répondait qu'elle était contre le bénévolat. Que c'était d'une certaine manière trop ambiguë comme notion, comme action. Tout comme le dévouement....le sacrifice....Discussion du soir.

Ça y est, Olga est partie à Cuba pendant mon court séjour en Italie. Avant que je parte nous nous sommes retrouvés une dernière fois (séparation d'un mois). Et pour la première fois depuis dix ans, Amandine était de la partie : toutes les trois, au café de la mairie (que pourtant nous n'aimons pas) à la terrasse avec vue directe sur cette horreur de l'art pompier qu'est l'église saint sulpice. C'était amusant de retrouver une part d'adolescence, de discuter de l'avenir, mon concours, le ratage d'amandine au capes (bah c'est la première fois qu'elle le passe, elle sera meilleure l'année prochaine), le nouveau scénario qu'Olga voulait que je lise. Se moquer du voisin qui sort de sa séance d'uv et lit fmh, se dire que le 6ème arrondissement sera toujours le 6ème arrondissement (on est perspicace nous les filles) et buller au soleil. Apprendre qu'Amandine s'est inscrite à Weight Watcher (ça s'écrit comme ça ?), l'écouter raconter (affolant je veux voir ça au moins une fois dans ma vie), s'assoupir en rêvant des beautés cubaines que nous avons connu, parler de nos dernières acquisitions vestimentaires...Bref la totale.

Plaisir surtout de retrouver mes deux meilleures copines enfin ensemble même si elles sont certainement trop différentes pour s'apprécier pleinement. Le temps d'un après midi, ça fonctionne.

Hier, j'ai enfin eu Irina au téléphone. Heureuse de savoir que je lui manque comme elle me manque. Qu'elle me suit. Qu'elle ne m'oublie pas. J'ai hâte qu'elle vienne me voir à Paris.

J'ai bien conscience d'être vraiment chiante en ce moment dans ce que j'écris.

Haut de la page

jeudi 5 juin 2003 à 23h46
Constance
Je me sens toute creuse. Ni triste, ni heureuse, juste toute creuse. Je n'ai pas réussi à travailler aujourd'hui.

Reveillée par les ouvriers qui ravalent et le côté cours et le côté rue de l'immeuble (1), angoissée légerement par cette examen qui approche (2), incapable de choisir entre mon canapé et mon bureau pour bosser, j'ai finalement fuit mon appartement pour me réfugier place des fêtes, à la terrasse du bar tabac.

Là entre les mamas juives pied noirs et les jeunes du quartier j'ai fait semblant de lire tout un tas de magazines tous aussi abbérants les uns que les autres (Marianne le pompom) en écoutant les ragots du quartier, avant d'engager la conversation avec les types d'à côté qui entre deux "yo" assenaient des propos d'un machisme affligeant (3), en se referant à Badinter, avant de m'expliquer que les homos étaient pire que les nanas et que les lesbiennes, il suffirait de les mettre entre leurs doigts d'expert pour qu'elles reviennent illico dans le "droit chemin", cad celui des hommes. (4)

Voyant que de toute façon ils n'entendaient absolument rien je les ai gentiment abandonnés pour aller au monoprix faire des courses ce qui chez moi est souvent un véritable parcours du combattant: un des vigiles me drague (5) et malgré un non franc et direct (6) se sent toujours obligé d'insister. Je dois avouer que je ne tiens pas à me mettre à mal avec la sécurité de ce supermarché et que le mieux pour moi reste à éviter ce lieu de consommation. Ce que je n'ai aucun mal à faire. Mais parfois, oui parfois, je cède à la facilité d'aller faire mes courses en bas de chez moi.

Evidemment je n'ai pas pu l'éviter. Il était pile au rayon des oeufs. Or je voulais des oeufs. Et dans ma précipitation je n'ai pas penser à jeter un coup d'oeil avant sur le rayon.

J'ai du mettre dix minutes à me dépatouiller d'une conversation absurde ou le monsieur prétendait qu'il avait beaucoup pensé à moi et où j'expliquais qu'ayant un concours dans dix jours je ne pouvais pas me permettre de perdre une minute (7). Génial. Je deteste avoir ce rôle là.

Le reste de l'après midi? passé un moment au téléphone avec cette folle de Florence qui se marie demain avec Alphonse (cool.gif en définitive, dans ma mairie qui plus est. Decidé de me mettre au Dahara (9) sous la pression de Nathalie. Regardé un film de série B avec mon frère qui venait traîner sa désesperance par là (traduisez il n'avait plus un sou).

Je vais finir par devenir toute molle à ce rythme.

___________________________________

(1)vous prenez votre café tranquille dans la cuisine avant de remarquer un ouvrier qui ne peut retenir un sourire devant votre visage d'ahurie du petit matin, vous vous refugiez dans le salon et là un autre ouvrier vous demande si vous pouvez virer vos plantes, fermer vos volets, tout en s'excusant de la gêne occasionnée, et quand vous sortez de la douche enfin fraîche et dispose vous devez vous planquez dans le couloir pour vous habillez au risque de passer pour l'exhibitionniste de service. Et dire qu'il y en a qui rêvent de télé réalité.
Cela dit mes spectateurs involontaires sont plutôt sympas et discrets, ils font comme ils peuvent. On ne peut sûrement pas en dire autant des spectateurs des chaînes de tv privées

(2) Examen que certains préparent depuis un an (moi depuis combien 1 semaine peut être, dont 5 jours au bord de l'eau à rêvasser avec Zeno, great Carla, vraiment félicitation

(3) les femmes devraient se limiter à ce qu'elles savent faire. Exemple: se vernir les ongles.

(4) cela dit ils étaient très gentils et passaient leur temps à se contredire tout seul. Mais bon j'ai compris ce qu'avait voulu me dire Nina à propos de sa relation avec un zingueur, le fossé culturel et tout le tralalala

(5) je n'ai aucun mérite à mon avis, il drague toutes les minettes qui passent ici et là

(6) j'ai même été jusqu'à lui dire que je vivais en couple mais c'est un fait qui me perturbe souvent, la plupart des types ne sont absolument pas découragé par un "non", ni par un "non, et puis j'ai quelqu'un d'important dans ma vie". Ceux qui se croient les plus malins vous annoncent qu'ils respectent à fond mais que ça n'empêche pas de faire connaissance.

(7) une journée suffit

(cool.gif http://www.journalintime.com/carla/3076

(9) Le dahara <http://www.mercoeur.asso.fr/brochure.pdf> , le dahara est un art martial chinois, si vous ne connaissez pas, c'est normal , personne ne connait en france. Il s'inspire du Tao.

Haut de la page

vendredi 6 juin 2003 à 19h15
Publicité mensongère
En fait de fronde en ce moment, je me pose là.

Enfin, seul acte téméraire de la journée: appeler un inconnu (1) pour lui proposer un rendez vous. (2)

Ah si quand même! ma psy ce matin m'a annoncé que dans mon cas, elle ne pouvait pas parler d'angoisse mais plutôt de tension permanente.

"je n'arrive vraiment pas à définir votre état" (3)

Cool! vraiment cool!

Moi je dirais simplement morose.

______________________________

(1) oui bon j'exagère un peu, c'est certes un inconnu pour moi, mais c'est un ami d'une amie, d'un ami.....

(2)Mais j'avais une bonne raison. Il a passé ce concours avant moi.

(3) bon c'est vrai je me sens toujours obligée d'avoir l'air déprimé ou du moins affligé quand je vais la voir. C'est vrai quoi, on ne peut pas se permettre d'être guillerete en allant chez sa psy. D'autant qu'elle est si grave, posée, toujours prête à soupirer devant la folie destructrice de ce monde...Du coup je me demande si je suis si mal en point que je le prétends entre ses quatre murs ou si c'est une pose, une affectation pour justifier de ma présence...Parfois difficile de trouver son naturel enfin de quelqu'un qui vous parait totalement hermétique.

Haut de la page

lundi 9 juin 2003 à 17h15
Syndrome NTM
une petite tranche d'aigreur d'abord.

Il y a des gens que je ne supporte pas dès le premier mot, le premier geste. Parce que je ne peux m'empêcher de mépriser ceux que je soupçonne d'un opportunisme larvé.

Bon j'ai déjà terminé.

Le salon du dimanche sans robert: où comment j'ai faillit planter là mon ami Balthazar

Hier nous fêtions en petit comité l'anniversaire de Nina. J'avais préparé tout l'aprés midi mes fameux gâteaux au chocolat, pendant que Gio et Balthazar lui organisaient une partie de Cluedo grandeur nature mais pas trop longue tout de même.

Bon, je passe l'horreur d'un trajet de métro plutôt moite qu'autre chose. Il est 20h et j'arrive porte d'Orléans, mes plats dans les bras, avec de minuscules mules à talons limite aiguilles (1).

Gio m'accueille et remarque mes cheveux fous avant de me dire que je devrais les lâcher plus souvent, et d'ailleurs "tu es très en beauté ce soir Carla, tout en noir, petite mystérieuse". C'est gentil, Gio a bien remarqué que j\'étais morose et commence déjà à me passer du baume sur le coeur.

\"mouais.

Dans le salon, Robert brille par son absence. Par contre Julien et Eve sont là: le couple le plus P.S de la rive droite. Il y a aussi Justine, qui ressemble à une jeune fille du 16ème qui va à l\'église tout les dimanches. Un peu forte, un peu masculine, l\'air doux. (2) Nina naturellement puisque quand même c\'est son anniversaire, et Balthazar qui tente d\'apprendre un texte de Saint augustin. Il y a aussi Fred qui pour une fois semble bien disposé en ma faveur (peut être parce qu\'il est occuppé à victimiser Nina pour ses 28 ans).

Devinez quoi? Nathanaelle n\'est pas là.
Tant pis, j\'enlève mes mules , histoire de ne pas laisser des marques de talons dans le parquet de Gio.

Je suis toujours morose. D\'autant qu\'il faut l\'admettre, Julien et Eve me gonfle royalement. D\'ailleurs c\'est parti, chacun y va de son petit résumé des dernières expos vues, films etc.

Bien. Je bois. Oui je bois impitoyablement. Je me tais, je gigote, j\'appelle Tristan dans un acte desesperé pour me tirer de là sachant pertinement que je ne partirai pas puisque c\'est....l\'anniversaire de Nina (3)

Nina se moque de moi parce que je m\'obstine à rester assise par terre.

Je change de place pour aller près de Justine, j\'aimerais bien poser ma tête sur sa poitrine. Je pense à Suzanne que je n\'ai pas rappelé depuis longtemps, à Solvej qui me manque. Je pense surtout que Justine n\'a surement pas de penchant homo, encore moins assumé, sinon Gio ou Balthazar me l\'aurait dit.

Je ne peux pas m\'empêcher quelques remarques ironiques quand j\'écoute Eve. Curieusement cela semble attirer ça sympathie.

Les filles echanges des nouvelles de leur psy, les mecs disent qu\'ils ne comprennent pas ce besoin de claquer du fric ainsi

Bien

L\'heure du crime a enfin sonné: Gio s\'effondre après avoir bu un jus de tomate et avant d\'agoniser montre à Nina une plante d\'avocat censer lui reveler qui est le coupable. Nina Marple se lance dans l\'enquête et après des détours ma foi fort compliqué qui nous font bien rire (je commence à être sérieusement pompette) Nina trouve enfin le coupable: c\'est Julien, je vous passe le mobile du crime parce que je n\'ai toujours pas trouvé l\'argument.

Nina vient s\'assoir à côté de moi, je commence à me lâcher à la surprise générale, et nous entamons le chocolat. C\'est ce moment que Nathanaelle choisit pour arriver. J\'aime la manière dont il passe sa main dans ma nuque pour me faire la bise, un peu proprietaire. Il est assis en face de moi. La soirée commence à s\'alleger. Eve nous traite Nina et moi d\'hystérique, je réponds qu\'il y a toujours dans l\'assemblée un obsessionnel pour faire bonne mesure. Et toc. Sur ce Nina remarque vicieuse que Nathanaelle et moi nous cherchons trop pour que notre relation soit honnête. Je réponds que depuis que nous avons couché ensemble je ne suis plus la même femme, nous partons dans un délire mythomane sur le sujet et les autres se demandent si c\'est un jeu ou une vérité.

A 3h du matin Gio et Baltazar nous foutent à la porte et je rentre à pied avec Nina.

Heureusement un de ses ex complétement givré à le coup de génie de l\'appeler alors que je fais claquer mes talons sur port royale. Il est en voiture près de saint michel et propose de nous ramener après un dernier petit joint.

Jolie soirée qui avait pourtant mal commencée.

_______________________

(1) mules qui claquent délicieusement sur le pavé et ne sont absolument pas pratique, d\'où mon mérite extrême à marcher le plus naturellement du monde et même à me balancer sur ces trucs là

(2)Justine, éternelle célibataire....ça peut paraître incroyable mais moi je la trouve excitante. Je crois que c\'est à cause de sa poitrine maternelle

(3) ce qui est débile a bien y reflechir puisqu\'elle le \"re\"fête la semaine prochaine: pique nique sur le canal de l\'ourq

____________________________________

Quant à chéri love, toujours aussi lent, il a rappelé ce matin. Las! j\'avais éteind mon portable (oui je fais une crise de rebellion contre cet engin intrusif)

\"oui ma puce, je crois que tu as appelé (non tu crois? top délire!) et ...hum...oui hier j\'étais busy, désolée j\'ai pas pu répondre, mais je suis free dans les prochaines semaines, et ça fait longtemps que je n\'ai pas vu ta petite bouille....\"

Tout cela avec une voix sensuel bien travaillé. Ne me demandez pas pourquoi ça m\'exaspère, je crois que Tristan n\'y est pour rien au fond.

Evidemment je l\'ai rappelé. Evidemment j\'ai parlé à son répondeur. Les merveilles de la communication.

J\'en ai assez. je veux Nathanaelle. Et je sens que je ne l\'aurais pas. Dommage, je suis sûre qu\'on aurait pu avoir une relation simple et sympa.

Et lui se souvient que je suis maman. Ce qui n\'est pas le cas de Tristan (déjà heureuse qu\'il se souvienne de mon prénom alors celui de mon fils vous pensez bien).

Bon j\'arrête de râler. Mais je ne promets pas de ne pas recommencer un peu plus tard.

Haut de la page

lundi 9 juin 2003 à 20h10
Le retour de chéri love
Devinez quoi?
Chéri love me propose une soirée cosy dans son antre.
et vous savez la meilleure?
je me sens totalement idiote. C'est vrai quoi, près d'un mois qu'on ne s'est pas vu.
Honnêtement je n'ai aucune idée de....est ce que je le désire encore? est ce que lui va me désirer encore? (je le soupçonne d'être moins difficile)

oh putain!

tout ceci est il bien raisonnable?

HELP ME HELP¨ME HELP ME HELP ME ET POUR LES BONNES AMES QUI PASSERONT PAR ICI APRES 22 HEURES JE VOUS EN SUPPLIE LAISSEZ MOI PLEIN DE MESSAGES D'ENCOURAGEMENT SI ÏL VOUS RESTE UN PEU DE CHARITE CHRETIENNE

Haut de la page

mardi 10 juin 2003 à 11h16
Petite catastrophe et une peur soudaine
Quelle est la pire chose qui puisse arriver à une fille qui retrouve son chéri love après 1 mois d'absence ?
D'avoir ses règles au petit matin.
Carla Cata c'est moi et une jolie petite tache rouge très clair sur les draps que sa maman lui a amoureusement cousu.
Pas de commentaire.
La honte.
Pour le coup je n'oserai plus jamais le rappeler.

C'était le drame du jour, auquel on peut ajouter la joie des grèves de transport en petites mules et le bonheur de l'orage.

Mais une nuit douce....Le genre de nuit qui vous fait demander quand enfin l'autre s'est assoupi, quand vous vous laissez bercer par sa respiration régulière et profonde, pourquoi, oui pourquoi vous avez attendu si longtemps pour vous retrouvez là à cet endroit précis du monde, avec cet homme, ce corps étranger qui semble pourtant vous aller si délicieusement.

Tristan me fait du bien. Je ne comprends pas ce qui m'a prise, je ne comprends pas la soudaine méfiance, froideur que j'ai éprouvé pour lui, je ne comprends pas pourquoi je me suis éloignée comme ça.

Paradoxe carlaesque sans queue ni tête.

_______________________________________________

Je crois que j'ai simplement peur, que je me protège, que je suis lâche...(1)

______________________________________

(1) je me fais l'impression d'un vrai petit mec de série tv pour adolescent attardé, le genre à qui les femmes reprochent d'avoir peur d'aimer et tout le tralalala

Haut de la page

mercredi 11 juin 2003 à 00h04
Attention tout ceci est susceptible de n'interesser que moi
Je devrais cesser de tenter d'expliquer ma relation avec Tristan. L'important est que je sache d'une certaine manière ce que j'y trouve, ce que j'y cherche et mêmes mes doutes et mes interrogations, nulle ne peut les résoudre (dit le vieux singe). Tout ceci m'appartient même si je l'expose je devrais apprendre à m'en souvenir.

Ce matin je lui ai envoyé un mail. Je ne l'ai jamais fait jusqu'ici. Mais je me sentais vraiment honteuse comme une petite fille de cette tache rouge laissée sur son drap. Ca me rappelait trop cette scène incroyable du film de Bruni-tedeshi : l'héroïne demande des comptes à sa vieille mère sur des amants qu'elle aurait eu, avant de s'apercevoir qu'elle a ses règles et qu'elle vient de tacher avec ce sang si particulier le fauteuil sur lequel elle est assis. Sa mère s'emporte en la traitant de gamine (Valeria approche de la quarantaine facile...). Bref je me sentais un peu comme ça, prise en faute. D'autant que je taquine souvent Tristan sur ses fameux draps si doux que sa maman lui a confectionné avec amour. (1)

Bref, donc en arrivant à la maison, après une longue hésitation sur la manière de le formuler, j'écris un mail confus à chéri love pour m'excuser de mes débordements imprévu, juste avant d'aller voir ma psy d'ailleurs. Ce geste ne me soulage pas vraiment, mais du moins j'ai verbalisé ma gêne.

En rentrant ce soir, je n'osais pas ouvrir ma messagerie. Tout simplement parce que je n'attendais pas de réponse (2). Mais que d'un autre côté je savais que l'absence de réponse me décevrait. Dilemme cornélien. Après dix minutes de tergiversation, je me suis rendue compte de mon ridicule (heureusement) et surtout du fait que ma boite à mails n'était pas l'apanage de mon chéri. En somme que j'attendais d'autres mails d'ailleurs plus important d'un point de vue « réel ». J'ai lancé l'option « recevoir tous les messages ». Et hop , 2 bonnes nouvelles : une pro et l'autre de Tristan. Un petit mot gentil pour me rassurer. J'étais étonnée, c'est dire que je pars du pire avec lui. Etonnée et heureuse, non pas qu'il n'accorde aucune importance à cette histoire, le contraire au fond m'aurait un peu choqué, mais surtout qu'il entende mes doutes, qu'il ait envie de les faire cesser. Je trouve ça délicat. Et je n'ai pas l'habitude de ce genre de délicatesse venant de lui.

Attention ! Tristan n'est absolument pas une brute. C'est même le type le plus attentionné que je connaisse dans l'intimité. Mais c'est lorsque je suis présente. Il ne lui viendrait pas à l'idée de m'envoyer un petit mot, juste comme ça, et même si parfois il précise qu'il ne m'oublie pas ou fait semblant de prendre de mes nouvelles, ce n'est pas ce que j'appellerais « le petit copain idéal ». Remarquez je ne me plains pas. J'aime cette incertitude, ce mouvement perpétuel. Mais parfois....

Alors voilà Tristan, merci pour ce petit mot

(1)mon dieu la psychanalyse est un gouffre : si tout prête à interprétation...
(2)Tristan est Tristan cad que je pars du principe qu'il ne faut rien attendre

Haut de la page

mercredi 11 juin 2003 à 13h49
the end of my world
Balthazar m'a trahie et donné mon numéro à Nathanelle sans me prevenir. Moi je me demande pourquoi ce dernier ne me l'a tout simplement pas demandé. Enfin. Les acteurs sont compliqués je suppose.

Je le rejoins cet am au lieu de travailler studieusement.

J'en ai assez.

Je crois qu'au fond les hommes préfèrent les emmerdeuses. C'est aberrant.

Haut de la page

mercredi 11 juin 2003 à 19h39
en filigrane
Je fais des choses bizarres quand j'ai mes règles
des mèches blondes par exemple
annuler un rendez vous avec Nathanaelle sans comprendre d'ailleurs pourquoi
le rappeler pour lui dire que j'ai été idiote et que je l'accompagnerai au théâtre pour me faire pardonner
me demander si j'ai bien fait
inviter Tristan à l'anniversaire de Nina alors que je ne suis absolument pas convaincue que j'ai envie qu'il soit là
m'évanouir dans le métro
éclater en sanglot au milieu d'un passage piéton

Seul acte raisonnable de la journée: prendre un verre avec Amandine sur la terrasse du café beaubourg (mais peut on considérer ça comme un acte raisonnable vu le prix que pratiquent les frères Coste?)

Haut de la page

jeudi 12 juin 2003 à 11h34
Et la vie continue imperturbable...
Je ne pensais pas, je n'imaginais pas qu'Armaury me lisait. Encore. J'imagine qum son message sur mon forum avait un fond, un relent de méchanceté mais ça n'a pas d'importance. Il y a une certaine vérité dans les mots de Bossuet. Mais c'est toujours pareil, de l'interprétation des textes que l'on peut faire.

Julien, l'amoureux d'amandine, pense que je suis trop naïve, que Tristan me lit. Je ne crois pas, au fond de moi je suis même certaine.

Comment le pourrait il ? D'un clic.

Mais je t'en supplie, Tristan, si tu me lis, dis le moi, dis le moi ce sera plus simple, et différent.

Sinon. Sinon tant pis pour toi, tant pis pour nous, je dirais n'importe quoi.

Par exemple je dirais à Armaury que Bossuet n'a sûrement pas tord dans une certaine mesure, mais que Bossuet est d'un autre âge. Et que si les passions humaines ne changent pas foncièrement, elles évoluent, se différencient et surtout se vivent autrement. Qu'Emma et moi nous n'avons pas grand chose en commun non plus, et que surtout, par dessus tout, même si cela semble sans rapport, mon fils me manque affreusement. Le quotidien avec mon fils. J'imaginais la liberté que j'aurais sans lui de travailler, de vivre au jour le jour, mais c'est faux, ou bien illusoire. Il me manque, et plus que tout, le quotidien avec lui me manque. Me réveiller près de lui, ou l'entendre m'appeler « Maman », le prendre dans mes bras, faire des calins, ou bien les imbéciles, improviser une boum, raconter des histoires, préparer ensemble à manger. Il est en vacances avec son père et moi censée préparer ce concours. Mais il me manque, il me manque sans cesse.

Ce soir nous avons passé près d'une heure au téléphone, il m'expliquait comment le loup voulait manger les 3 petits cochons et comme il était méchant. Je lui répondais que peut être le loup avait simplement faim et il me répliquait que nous pourrions lui donner des poulets. Je l'aime. Je prends toute la mesure de cet amour dans son absence. Je serais toujours avant tout une mère et ça aucun homme ne peut le changer.

Nous parlions d'enfant avec Tristan, parce que j'avais besoin de lui dire, de lui rappeler de lui raconter mon fils. J'ai été surprise et touchée quand il m'a demandé comment il s'entendait avec les hommes, quand il m' a annoncé un peu gêné « je ne suis pas très doué avec les enfants ». Je n'ai pas pu m'empêcher de lui répondre que ça n'avait pas d'importance. Mais c'est la stricte vérité. Je me verrais mal présenter Tristan a mon fils, d'ailleurs je déteste que des hommes avec qui je partage plus que de l'amitié rencontre mon fils. Après tout, Zéno a un père, qui a certes beaucoup de défauts mais presque autant de qualité mais surtout qui a toujours été présent, qui a toujours assumé son rôle.

J'aimerai avoir d'autres enfants, naturellement. Mais j'attendrai d'être prête à accepter un homme dans ma vie, et surtout que celui ci soit le bon. Evidemment je rêve un peu d'une petite fille, d'ailleurs il n'y a que des filles a part mon frère dans la famille. Mais je serais heureuse aussi d'un autre petit garçon. Au fond c'est égal. Mais si c'est un garçon alors j'adopterai un troisième enfant. Et ce sera une petite fille.

J'ai toujours voulu adopter. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas vraiment. Mais j'ai conscience de la difficulté que cela représente. Alors je me dis que si j'ai deux petits gars, ils seront heureux d'avoir une petite sœur, qu'elle sera sûrement la chouchoute de ses frères et que peut être cela pansera la première blessure, celle de l'abandon. Je ne sais pas. Sans doute que je me trompe mais je me dis que la différence de sexe abolira les rivalités qui peuvent exister entre enfant naturel et enfant adopté.

Je n'en suis pas là. Pas encore.

Depuis que je connais Tristan, je n'ai couché qu'avec un seul autre homme. Et je crois que ma distance est venue de là. Nathan est quelqu'un de vraiment spécial dans ma vie, un amour raté par la force des choses, une étrangeté.

Une étrangeté parce que et je vais en choquer plus d'un je sens, simplement parce que Nathan est noir. Enfin métisse. Sa mère est blanche et son père noir. Nous nous connaissons depuis près de 10 ans. Il est new yorkais. La vie nous a tenu éloigné.

Je n'aime pas en parler parce que notre relation est vraiment spécial. A la fois très belle et condamnée d'avance par la distance réelle. J'ai toujours eu peur de vérifier la force des sentiments qui nous attachaient l'un à l'autre. Nous formons pourtant un beau couple, ou peut être un couple étrange je ne sais pas.

Etrange à cause de nos couleurs de peau. C'est lui qui me l'a fait sentir la première fois que nous avons fait l'amour

« carla c'est amusant comme tu es lumineuse dans l'obscurité
« lumineuse ?
« oui toute blanche, on dirait presque une luciole

Nathan préfère les femmes noires. Je suis l'exception qui confirme la règle.

Etrange surtout pour moi à cause de la différence de culture. Nathan est américain ou plutôt new yorkais. Ca paraît idiot je sais bien, d'autant que ce n'est pas du tout l'américain typique comme se l'imagine les français. Il travaille pour une grande maison d'édition, il est cultivé, il aime l'Europe et son regard sur notre continent est assez amusant et juste. Mais sa vision du monde, sa conception de la vie est radicalement opposée à la mienne. Le racisme notamment est un grand sujet d'incompréhension. Moi je n'ai jamais eu a en souffrir et même si j'ai une tête de métèque, j'ai un air assez vague pour que chacun m'attribue la nationalité qui lui plait du Mexique à la Syrie (c'est la dernière invention de Tristan) ce qui laisse un choix assez large. Et puis peut être que le fait d'être une fille, d'avoir évoluer dans la bourgeoisie plus que moyenne me donne un air indéfinissable qui empêche les réflexions de mauvaises augures. Lui parle de cette manière dont à tout moment un étranger peut lui rappeler sa différence de couleur, des regards polis mais un peu condescendant auquel il doit faire face, de la difficulté d'être avec les « blancs ». Nous nous disputons souvent sur le concept « afro americain » qui m'exaspère. Que lui reste t il de l'Afrique bon sang ?

Ce soir j'ai vu Nathanelle. Nathanaelle lui est juif. Ashkénaze. Nous sommes allés au théâtre et ensuite il m'a gentiment raccompagné. J'ai prétexté mon concours pour ne pas aller prendre un verre, pour aller me coucher. Avec mes règles tout est plus simple. Mais en vérité, en vérité je ne me sentais pas de séduire un homme alors qu'il y a deux jours j'étais dans le lit d'un autre. D'un autre qui me comprend étrangement bien et dont pourtant tout m'éloigne, à commencer par lui.

Tristan ne sait rien de moi. Il prétend qu'il ne serait pas mécontent d'en savoir plus, que je n'ai rien à lui cacher, mais en quoi est ce que ma vie pourrait bien l'intéresser ? En rien, ça n'a pas vraiment d'importance pour lui et je ne l'en blâme pas.

Notre histoire n'a aucun sens et c'est peut être pour cela qu'elle me plaît. Armaury tu ne comprends donc pas et pourtant tu en sais beaucoup plus long que Tristan, tu ne comprends pas que j'ai besoin de sentir que je me donne à l'autre sans qu'il l'exige ? Tu ne comprends pas qu'après tout ce que j'ai vécu j'ai besoin de quelqu'un qui ne demande rien, ne pose pas de questions, ne souhaite pas intégrer ma vie ?

Si Tristan soudain se transformait en petit copain idéal, sûrement que j'aurais peur, sûrement que je le quitterais sur le champ.

Il y a une chanson de Jeanne Moreau dont je ne me souviens plus du titre mais qu'il parle de ce genre d'amour, le genre d'amour que je cherche.

C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui ne se font aucune promesse ; Qui n'attendent rien l'un de l'autre, mais qui se choisissent chaque matin. Et leur amour, contre toute attente dure l'éternité. Un amour sans lien qui ne cesse de se renouveler, parce que c'est un choix, un choix quotidien. Et tous les jours, cet homme, cette femme, qui ne projettent rien, se retrouvent au lit ensemble et sont heureux de se trouver là. Voilà ce que je cherche.

Haut de la page

jeudi 12 juin 2003 à 12h41
Extrait de dialogues inutiles
« toutes les femmes que je connais ont eu une crise à trente ans. Après rien n'était plus pareil. Quelque chose semblait les avoir définitivement blessées et elles apprenaient à se reconstruire avec cette blessure. Elles sont toutes cabossées
« C'est terrible ce que tu dis là Tristan
« je sais mais c'est vrai. Elles décident à tout changer et alors ça passe ou ça casse. Changer de vie de boulot de...
« c'est un peu moi ça, mais je n'ai pas encore 30 ans
« tu es en avance Carla, et toi aussi tu es toute cabossée
« quoi ? j'ai l'impression d'être une voiture bonne pour la casse quand tu dis ça. Je ne me sens pas cabossée, fragile oui
« tu as une histoire...
« oui heureusement, que veux tu je n'ai pas sauté mes 27 premières années pour arriver jusqu'à toi !
« j'aime bien les filles toutes cabossées tu sais et moi aussi je suis comme ça

_______________________________________

« Carla, pourquoi tu es toujours toute tendue quand tu arrives ?
Il dit ça parce que je sautille, je ne me laisse pas embrassée et parce que c'est la plus stricte vérité
« je ne sais pas, c'est toi, c'est avec toi
en réalité ce n'est pas tout à fait juste. Je suis toujours comme ça au début d'une relation. Mais maintenant cela fait près de trois mois, peut être 4 que Tristan et moi nous connaissons. Je devrais avoir dépassé ce stade. Mais avec lui, c'est différent
« Carla, explique moi pourquoi c'est si différent avec moi
Parce que je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne. Il ne s'agit pas d'intensité mais de manière. Maman dit que j'ai changé, que j'ai grandi, que tu n'y es pour rien. Moi je crois que si, tu y es pour quelque chose, mais c'est vrai j'ai changé.
« Parce que toi tu es différent Tristan, tout est différent avec toi. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de relation. Je sais bien que tu pourrais croire que je suis facile au regard de notre histoire, mais c'est faux.
« je sais, je sais bien, mais ça ne me dit pas en quoi je suis différent
« tu ne me demandes rien
alors je te cède tout
« au fond j'ai une place super privilégié !

Il rit, mais il y a un peu d'ironie. Et je sens comme une déception. Peut être que je me trompe, peut être que je projette, mais c'est comme si il regrettait que je ne sois pas amoureuse de lui comme je peux l'être, c'est à dire « normalement »

« oui Tristan tu as une place privilégié. Tu ris mais tu as tout, et je ne te demande rien non plus.
« c'est vrai

_______________________________________

« Carla, quand même, tu es différente après l'amour, plus présente, plus détendue
« oui c'est vrai
« c'est illogique
« non, c'est parfaitement logique. Après l'amour nous avons tout partagé, tu n'es plus ce corps étranger
« je devrais commencer par là alors quand nous nous voyons

_______________________________________

« Carla, je dois admettre que tu es très discrète comme fille, pas le moins du monde envahissante

Encore une fois il dit cela gentiment et pourtant je sens encore comme une légère déception. Je n'arrive pas à définir d'ou me vient ce sentiment idiot.

« Si tu veux Tristan, je peux devenir persécutrice
Il rit, mais il ne dit pas non.

__________________________________________

« Tristan, parfois j'ai le sentiment que je vais te perdre justement parce que je ne suis pas emmerdante
« mais non Bébé tu es nickel, ne change pas
« pourquoi je n'arrive pas vraiment à te croire
« je ne sais pas, mais c'est vrai, je te trouve parfaite comme ça

Je ne voudrais pas te perdre Tristan mais je ne me sens pas capable d'entrer de force dans ta vie. Je t'aime justement comme tu es, je n'ai pas envie de te changer, d'être stratège ou d'occuper le terrain. Pourtant, je ne peux pas supporter l'idée que peut être nous ne nous reverrons plus.

__________________________________

« passe moi la télécommande
« Carla, on peut parler un peu non petite brute !
« oui ok d'accord vas y
« tu veux écouter ma dernière interview
« tu as envie toi ?
« non pas vraiment
« alors tu me la passeras pour m'endormir
« ok, mais tu es sure que tu ne veux pas l'écouter maintenant ?
« Tristan je ne te comprends pas, tu dis que ça te saoule et pourtant tu insistes pour me la passer
« je suis narcissique et j'ai envie de savoir ce que tu en penses, et puis tu apprendras des choses sur moi
« pour m'endormir Tristan, pour m'endormir

_____________________________________

« tu sais Carla, d'un point de vue public, je suis un mec gentil, impeccable et gentil
« d'un point de vue privée je trouve aussi Tristan
« non mais je veux dire le type bien sous tout rapport
« je te trouve bien sous tout rapport, je ne te vis pas comme un salaud, au contraire, comme un type bien.

Il paraît étonné. Pourtant c'est profondément le sentiment que j'ai.

________________________________________

« Carla, je ne veux pas être comme K, ce type est complètement désœuvré, je ne veux pas en arriver là
« mais tu es un peu comme lui Tristan, je me trompe ?
« non c'est vrai, c'est pour ça que je tente de faire attention, de ne pas tomber dans l'absurdité totale. Tu sais Carla, je suis un vrai cas social. En plus d'un solitaire.

Moi aussi à ma manière Tristan.

_________________________________________

« Tristan, je suis un être parfaitement égoïste
« moi aussi bébé, ne t'inquiète pas

________________________________________

Cette fois était pourtant différente des autres. Tu avais l'air épuisé mais ce n'est pas seulement ça. Quand tu m'embrassais c'était un peu comme un naufrage, quand tu me touchais il y avait dans l'air une intensité dramatique que je ne nous connaissais pas. Du moins ensemble. Tout semblait avoir plus de poids ce soir là, nos gestes, nos paroles, la chaleur peut être. Tu es resté longtemps contre moi après l'amour, et c'est peut être parce que je me suis laissée aller à ta présence, ou tout simplement parce que tu n'avais plus la force. Je sentais ta tristesse, pour une fois tu ne l'as dissimulée pas tout à fait. Et ton petit sursaut de bonheur après la jouissance. J'aime te rendre heureux.

C'est amusant cette inquiétude que tu sembles toujours avoir pour mon plaisir, ces instants ou tu t'imagines être plus macho qu'un macho parce que tu ne me demandes pas mon avis quand tu décides de me prendre. Oui amusant parce que j'aime tes manières, je ne les trouve pas brutales. Au contraire. Et même quand avant de te laisser aller au sommeil tu dis d'un air satisfait
« hum, je t'ai bien punis ce soir
« c'est une question ?
« non non, c'est un constat bébé

je te trouve adorable

Haut de la page

jeudi 12 juin 2003 à 18h39
Correspondance de la journée, ou comment on apprend qu'une relation sexuelle peut ne pas se limiter stricto senso à des activités lubriques: préambule
Résumé des épisodes précédents

Nina fête dimanche son anniversaire. Si il fait beau (croisons les doigts) nous pique niquerons en choeur dans un parc, avant d'entamer des parties endiablées de beach volley et autres match de pétanques.

Je n'ai aucune idée de qui se trouvera là, puisque je connais Nina par Gio et que somme toute nous nous voyons presque toujours dans le même cadre, sinon à deux. Pour faire simple, je ne connais qu'une partie de ses copains: ceux que nous avons en commun.

Or sur le mail d'invitation j'ai pu constater qu'il y en avait beaucoup d'autres.

Autant dire que je n'ai aucune idée de ce que cet après midi pourra donner en terme humain.

Voilà pour le préambule.

(j'ai comme la vague impression que le titre est plus long que le post...)

Haut de la page

jeudi 12 juin 2003 à 18h44
Correspondance de la journée, ou comment on apprend qu'une relation sexuelle peut ne pas se limiter stricto senso à des activités lubriques: épisode 1
Episode 1: comment s'inventer des problèmes (1)

Quand Tristan m'a déclaré lundi soir "être un cas social", mais surtout avoir envie de voir un peu plus de monde, je me suis dit pourquoi ne pas le ramener chez gio et balthazar? Je suis certaine que Robert l'aimera (2), que Nina aura envie de le titiller, que Balthazar l'acceptera, que Gio sera curieux... Et que Tristan saura s'en amuser.

Ça m'a traversé l'esprit un quart de seconde mais l'idée ne m'apparaissait pas grandiose.

Pourquoi ? C'est vrai d'habitude dès que je suis un brin amoureuse, je n'ai qu'une envie c'est de faire découvrir à mon bien aimé mon univers, de l'y intégrer d'une manière ou d'une autre.

Avec Tristan, tout est si différent même ça. Ce n'est pas uniquement parce que notre relation repose sur le sexe avant tout (3). Même si en soit ce serait une raison suffisante. Je l'admets.

Mais la vérité est que je ne suis absolument pas certaine d'avoir envie de partager cette part de ma vie avec lui. Ou du moins pas encore.

Non pas que j'ai honte ou quoique ce soit de ce genre.

Ni que je n'assume pas notre relation. Non rien de tout cela.

Non. C'est qu'au fond j'aime qu'elle n'est rien d'officiel cette « relation », qu'elle ne s'ancre pas dans une vie sociale, que nous ne soyons pas en couple, que rien ne nous lie.

Je détesterai rencontré les amis de Tristan par exemple. Je me sentirai mal à l'aise. J'aime qu'il m'en parle. Mais c'est suffisant.

Je me souviens que durant la seule balade que nous ayons faite, sur les quais de la seine, j'avais hésité à lui prendre la main, à le laisser me prendre dans ses bras publiquement. Je me sentais stupidement gênée comme si tout ça était trop neuf, trop brusque, trop tôt. Je ne savais absolument pas quelle attitude avoir, et pourtant nous avions fait l'amour juste avant.

J'ai besoin d'être apprivoisée. (4)

Alors voilà, cruel dilemme encore une fois, imaginez par moi seule et légèrement masochiste en fin de compte: l'inviter à l'anniversaire de Nina. Ou pas (sans que personne évidemment ne me le demande).

Bref

(tu parles Carla, t'appelles ça bref ce genre de tergiversations qui n'en finissent pas de s'auto-alimenter?)

Alors je me suis dis, propose lui ma petite, de toute façon il dira non et comme tu n'es pas sûre de vouloir qu'il vienne ce sera parfait, tu ne seras pas affreusement déçue (5). Tu pourras même jouer un peu les victimes du style "ce type est vraiment un salaud, il ne pense qu'à me sauter".

Le risque me paraissait moindre. Et il l'était forcément vue la difficulté que Tristan a de sortir de chez lui, mais plus encore, de son 6ème arrondissement chéri et adoré.

CQFD (6)

______________________________________

(1)ou « de l'art du soap opéra en 35465 épisodes »

(2) Robert est pire qu'une mère, il "adore" littéralement les fils de bonne famille

(3)ou disons que notre relation est censé être sexuelle avant tout. Mais je dois dire que j'en doute de plus en plus. Non pas qu'il soit amoureux de moi ou ce genre niaiserie. Non ce serait plutôt comme une...je ne sais pas, les mots sont délicats et peu propices à ce genre de description. Une forme d'amitié, une amitié forcément particulière. Je n'aime pas le terme, il est trop connoté encore une fois mais je ne saurais pas le dire autrement. Des liens se forment presque naturellement puisque nous commençons à nous connaître mais....j'adore me poser des questions insolubles, pas vous ?

(4) ou plus simplement j'ai la frousse de le faire entrer dans ma vie. Mais peut être qu'à la vérité je ne suis pas prête, que c'est normal. Pourquoi toujours cette nécessité de me faire violence toute seule ?

(5) je passe le plus clair de mon temps à ériger des défenses qui s'accumulent dangeureusement...je vais finir dans une tour d'ivoire

(6)voilà pourquoi je ne suis pas faite pour les maths. Je ne peux pas prendre la droite qui va d'un point à un autre. Il faut toujours que je fasse des exercices de trapeziste pour arriver d'un point A au point B

_______________________________

Mais bon sang pourquoi avoir l'idée de l'inviter à un anniversaire ou je ne suis pas certaine de vouloir aller avec lui? POURQUOI SUIS JE AUSSI TORTUEUSE?

J'imagine que personne ne comprend rien à ce que je raconte à part moi. Pourtant je vous promets, je fais des efforts pour être clair, et je ne suis pas droguée le moins du monde.

Haut de la page

jeudi 12 juin 2003 à 19h04
Correspondance de la journée, ou comment on apprend qu'une relation sexuelle peut ne pas se limiter stricto senso à des activités lubriques: épisode 2
acte 2: faire durée le plaisir, ou l'art de compliquer les complications

J'ai donc envoyé un mail (1) à chéri love pour l'inviter dimanche. Enfin pas précisement....

Objet: Règle n° 547 du parfait séducteur: ne jamais signifier à une jeune femme qu'elle est trop discrète

ola chéri love,


question idiote number one:
ça te dirait de me voir sans forcément coucher avec moi? (optionnel)

question idiote number two:
et tout ça en pleine journée en plus?

question raisonnable numéro trois:
cela te semble t il réellement inimaginable?

Bref, dimanche vers 13h si tu es libre, si tu as envie, je viens te chercher (ceci n'est pas un piège je ne t'invite pas au déjeuner dominical et familial d'ailleurs ce n'est pas une tradition chez moi)

Si tu ne veux pas, contente toi de me dire non (*) et pitié, évite les
1- j'ai trop de boulot ( pas de pot, je ne peux pas y croire)
2- je suis ultra hyper over booké (vraiment?)
3- je suis moche en plein jour (aucune importance puisque je t'ai dit, on ne couchera sûrement pas ensemble ce jour là, cqfd)

je sais bien que dimanche est à une éternité de toi mais imagine que c'est seulement dans 3 jours...

bisous

Carla

(*)je serais ultra siouper hyper vexée tout de même, sache le. Je suis une fille normale quoi!


oui bon j'avoue, ce mail était volontairement flou. Pas très loyal même je dirais. Mais je n'allais pas lui dire,

salut chéri, j'ai une copine avocate qui fête son anniversaire, il y aura pleins de petits jeunes de bonnes familles et pleins d'ambition qui seront là, sans parler que vue qu'elle a milité au ps et que sa belle mère bosse pour libé, la fête risque d'être noyautée par la jeunesse socialiste (le genre qui ont les dents qui rayent le parquet). Ah oui et j'oubliais mets des baskets et prends une casquette parce qu'il y a aura des tournois de badminton

ça aurait été un peu brusque tout de même vous ne trouvez pas?

Enfin j'ai été si vague que voilà la réponse que Chéri love m'a donnée dans la journée

Hi cutypie,
ya pas de prob pour k'on se voit sans sex
Dimanche je sais pas encore, vu que je risque de voir quelqu'un (2)
Mais prendre un drink avec toi dans un petit café sympa(=pas loin de
chez moi hahaha) ca ne me pose aucun probleme.
Tu peux que dimanche ? Moi je bosse pas la semaine prochaine.
Bise
ta delicate brute (3)


Voilà, vous voyez, je me débrouille pas trop mal. J'ai eu ce que je voulais et sans brutaliser personne.
1-maintenant c'est prouvé Tristan n'est décidément pas un monstre assoiffé de sexe (enfin...)
2-malgré son indélicatesse (« ça ne me pose aucun problème » de te voir au lieu de « ca me ferait plaisir de te voir) qui est la chose la mieux partagée par les hommes (contrairement à ce que prétends Descartes ce n'est pas le bon sens), il fait tout son possible pour être adorable.
3-J'ai obtenu un oui peut être qui fait plaisir à mon ego amoureux vu que je m'attendais à un non-un-point-c'est-tout mais je suis à peu près assuré qu'il ne viendra pas dimanche (au pire des cas si il tente de dire oui je lui assénerai la vérité toute crue sur le pique nique. Si ilpersiste alors là je commencerai à paniquer sévèrement et je me priverai surement de l'anniversaire de Nina pour finir l'après midi au lit avec Tristan. (4)

Quelqu'un me suit dans ma logique sinueuse ?

. ______________________________

(1)oui depuis que j'ai découvert que Tristan répond au mail, chose que je n'aurais jamais imaginé, je ne me gêne plus pour lui écrire. C'est d'ailleurs assez étrange, je suis toujours surprise de trouver ses réponses, comme si c'était impossible.

(2)traduisez une autre fille, oui avec Tristan on se fait ce genre d'aveu débile. Je lui dis quand et de qui je suis amoureuse, parfois je raconte un peu, et en échange il évite de me sortir des excuses bidons. C'est d'ailleurs assez étrange, voire consternant, cette absence de jalousie le concernant, limite inquiétant. Je ne comprends pas. Une fois une seule j'ai eu un pincement et ce n'était pas au sujet d'une autre fille. Je suis pourtant naturellement jalouse.

(3) j'appelle souvent Tristan "petite brute", ne me demandez pas pourquoi je suis sûre que vous vous en doutez

(4) vous avez le sentiment que je suis confuse et ultra compliquée ? Vous ne vous trompez pas. C'est d'ailleurs bien pire que tout ce que vous pouvez imaginer. Et ne croyez pas les machos qui vous diront que c'est une attitude typiquement féminine. Ce genre de syndrome touche toutes les couches de la population indifféremment

____________________________________

Là je dois admettre , j'espère qu'il ne me lit pas. ..

Dire que je suis censée préparer un examen.

Mettez ça sur le compte du stress, de l'angoisse , de la « situation d'exception ».
Merci d'avance

Haut de la page

jeudi 12 juin 2003 à 19h14
Correspondance de la journée, ou comment on apprend qu'une relation sexuelle peut ne pas se limiter stricto senso à des activités lubriques: épisode trois et suspension
Acte 3 : Je veux , je ne veux pas, oui non peut être, je ne sais pas, où comment ne pas encourager un homme à vous voir. (1)

Objet : des exigences féminines qui n'en sont pas

Chéri love,

Sans vouloir te brusquer (puisque tu prétends être une "délicate brute", je te cite dans le texte) je comptais
1- t'emmener loin mais alors très loin de chez toi (dans une limite raisonnable cependant, ne panique pas comme ça!)
2- te libérer pour la soirée puisque j'ai l'intention de récupérer mon petit Lion le plus rapidement possible (traduction mon fils, ouais! je suis maman, si si je te jure, tu te souviens ? et en plus j'adore ça)
3- et comme il me manque affreusement (mon fils ndl) que je veux profiter de lui, le retrouver, j'avais dans l'idée justement de partir avec lui la semaine prochaine en vacances (je ne te propose pas de m'accompagner, je crois que tu friserais la crise d'asthme si je faisais un truc aussi délirant).

Donc je suppose que c'est ce qu'on peut appeler un "rendez vous raté", et tu m'en vois désolée.
Moui moui

Enfin, si tu as envie de voir un peu les fleurs fleurirent (séquence émotion et romantisme) et bouger tes adorables petites fesses hors de ton 6ème quasi natal pour passer un après midi au grand air ( j'ai l'art de me vendre n'est ce pas), préviens moi, ce sera un plaisir.

Prends soin de toi crapouille (tiens c'est pas mal, ca te plait? oki oki je ne recommencerai plus)
bisous

Carla

ndl1: note bien que je ne le prendrais pas mal si tu m'opposes un refus, je suis une fille ultra compréhensive, si si c'est promis
ndl2: pour le café en bas de chez toi, je préfère tout de même qu'on couche ensemble avant, n'y vois aucune obsession sexuelle

°°°°°°°°

kiki la choupette,
J'ai tout bien noté smile.gif dans mon petit cahier.
crapouille j'aime bien moi smile.gif

(2)

kizz ur butt tenderly (3)

_____________________________________________

(1)ce qui est tout à fait illogique d'un certain point de vue. Mais si on se refère au préambule, avouer qu'il y a une certaine rigueur dans la dramaturgie.
(2)Ici j'ai censuré simplement parce que cette partie ne parle pas stricto senso de nous mais impliquent des personnes innocentes.
(3)Oui remarquez Tristan est un incorrigible romantique...mais c'est mignon dans un sens non ? (serais je en train de devenir complétement nunuche ?)

_________________________________________

Bon, désolée, j'ai tout à fait conscience que je suis pénible.
j'arrête.

Haut de la page

jeudi 12 juin 2003 à 20h50
n'importe quoi Carla! on se calme et on ralentit son débit...
Je m'excuse, je viens de me relire et j'avoue que je me fais rire. Si ma psy voyait ça je pense qu'elle serait époustouflé par ma capacité à faire un roman fleuve d'un petit rien...

Je vous demande pardon, moi ça m'amuse, il ne faut pas prendre la vie trop au sérieux certes, mais pourquoi ne pas la romantiser, est ce vraiment un mal?

C'est comme un jeu.
Tous les cinéastes vous le diraient: on peut faire un film de tout et n'importe quoi.

J'ai un don pour compliquer les situations au maximum quand il s'agit du sexe opposé.

Et j'avoue que parfois j'y prends un certain plaisir.

écrire, toujours écrire, même quand on a rien (à) en dire".

Au fond ce n'est pas de Tristan dont je souhaitais parler, c'était d'Ava.

C'est une technique de vieux sioux. Faire beaucoup de fumée ici, pour ne pas se dire l'essentiel.

Haut de la page

vendredi 13 juin 2003 à 18h54
Séance 9
« je ne me suis jamais sentie à la hauteur de ce que l'on attendait de moi. Toujours ce sentiment que les gens se trompaient , qu'ils me surestimaient, que ce n'était pas juste pas ma place. C'est pour ça que j'ai refusé ce prix d'excellence quand j'avais 9 ans. J'avais toujours été première de ma classe mais ex æquo avec Alice. Cette année là Alice était partie en Allemagne et j'étais persuadée que c'était uniquement pour cette raison que j'avais eu le prix d'excellence. Par son absence.

C'est pareil pour mon bac, je n'ai pas fait de seconde première et pourtant j'ai eu une très bonne année de terminale. On voulait m'inscrire en prépa, on voulait que je passe sciences po, et moi j'étais persuadé que je n'aurais pas même mon bac (mais alors qui l'aurait eu ? c'est vrai). Quand je l'ai eu avec cette putain de mention bien, je n'étais même pas fière, et je suis encore persuadée aujourd'hui que c'est grâce à la nullité des autres candidats que je ai obtenu ce diplôme

« je me repète mademoiselle, mais vous êtes sévère avec vous même

« non je n'ai pas le sentiment d'être sévère au contraire, d'être juste et objective

« vous ne voulez pas m'entendre mais vous êtes sévère

« je n'arrive pas à être autrement.

« je sais bien.

« mais je voudrais vous savez, je voudrais vraiment. Je me considère comme une fille moyenne et moyennement intelligente. Alors pour moi c'est terrible quand on me dit vous êtes brillante, terrible et insupportable, je ne peux pas le croire, soit les gens sont idiots, soit ils sont aveuglés par mes facéties. C'est pour ça que je fuis, je fuis vraiment, j'annule tout quand il arrive qu'on me dise des choses de ce genre. Du coup je ne peux pas vérifier si ce que disent les autres est vrai puisque je ne m'y confronte plus. Mais c'est plus fort que moi, je sais, je sens que je ne serais pas à la hauteur
de ce que l'on attend de moi, c'est à dire d'être une fille brillante. Je ne suis pas une fille brillante, je suis une fille normale, et je voudrais qu'on me laisse l'être, ou plutôt je voudrais l'être simplement. Je me fiche d'être médiocre, mais je suis dans un tel logique que je ne suis pas même médiocre. Simplement potentiellement douée, et éternellement en fuite devant cette éventualité. Pourquoi je ne peux pas tout simplement l'affronter, affronter les situations comme tout un chacun. Non il faut que je me plante en beauté. En seconde je n'étais pas médiocre, j'étais littéralement nulle. Je n'allais pas à mes cours sauf pour les contrôles et là je rendais copie blanche immaculée. Zéro de moyenne générale c'est une performance dans un sens.

« vous comprenez mes parents viennent de familles modestes tous les deux. Moi j'ai tout eu, surtout l'accès à la culture et l'environnement intellectuel propice. C'était trop facile, tout a été trop facile. Alors j'ai tout compliqué, j'ai crée de véritables difficultés comme de ne pas aller en cours pendant deux ans au lycée, comme de ne jamais finir mes études pourtant commencée avec succès. Dans le travail, c'était pareil, j'avais le sentiment qu'on me payait pour quelque chose de facile, que je pouvais faire facilement. J'ai le sens des mots qui séduisent, des images accrocheuses, je n'ai pas travaillé pour acquérir cette faculté, elle est quasi innée ou non acquise mais acquise dans un milieu culturel et social ou il était quasiment impossible de ne pas l'acquérir.

« enfin mademoiselle, je commence un peu à vous cerner et il est évident que justement jamais rien n'a été facile pour vous depuis la petite enfance.

« oui c'est vrai, mais c'est moi qui ait crée ces difficultés parce que j'avais ce sentiment d'imposture. C'est pour cette raison sans doute que les examens de piano représentaient un véritable enfer pour moi. J'étais toujours persuadée que le jury allait s'apercevoir que j'étais une vraie nullité, que eux je n'arriverais pas à les convaincre. Parce que mon professeur m'aimait, je ne pouvais pas croire à son objectivité. Je me disais qu'il me trouvait douée parce que j'étais une adorable petite fille et qu'au fond il me surestimait. Pareil pour la danse. Pourtant j'avais là aussi mes examens avec succès. Mais je restais persuadée que je devais tout ça à l'indulgence du jury.

« je ne comprends pas. Mes parents n'ont jamais fait de pression sur moi pourtant de ce point de vue là. Bien sûr pour eux c'était important mais par exemple toute ma petite enfance je n'ai jamais posé de problème à aucun point de vue. Du coup ils m'ont toujours laissée libre tout en étant très présent dans la relation. Mais aussi loin que je remonte il y a toujours ce sentiment de ne pas être à la hauteur, et que tout ce que je faisais était trop facile, que je n'avais aucun mérite.

« vous comprenez mon père vient d'une famille de prolétaires. Ils étaient trois enfants, lui le petit dernier. Ses parents ne se sont jamais intéressé à leur scolarité. Encore moins à celle de mon père parce que les deux premiers enfants avaient toujours été extrêmement brillants et que lui n'était « que » brillant. Il a fait médecine pour ça quasiment, pour prouver qu'il était aussi bien que les deux autres, médecine à l'époque c'était quasi impossible de réussir la première année, surtout pour "un pauvre". Il l'a eu, et il a continué. Aujourd'hui, socialement c'est lui qui a le mieux réussi des trois, très clairement. Il est médecin, il est reconnu professionnellement, d'autant qu'il donne des cours dans sa spécialité et qu'on le sollicite. Il gagne très bien sa vie, écrit des livres, à sa petite notoriété. Mon oncle lui est devenu bibliothécaire au lieu d'écrivain, après avoir été pion pendant des années et s'être arrêté après sa maîtrise qu'il a mis des années à avoir. Ma tante est devenu comptable et vit à Orange. Elle était promise à un brillant avenir. D'une certaine manière il a eu sa revanche.

« Il y a donc une histoire de place dans votre famille, qu'on mérite, qu'on ne mérite pas. Vous ne vous êtes jamais sentie à votre place n'est ce pas ?

« oui c'est exactement ça. J'ai toujours eu le sentiment d'être une place trop haut et que ce n'était pas juste.

« et votre père lui non plus ne s'est jamais senti à sa place, à sa juste place?

« je ne sais pas. Ce que je sais c'est qu'il y a toujours eu une rivalité très forte entre son frère et lui. Et que cette rivalité s'est clairement exprimée à travers mon frère et mon cousin puisqu'ils ont le même âge. Par exemple quand on a proposé à mon frère de sauter une classe, mon frère a d'abord refusé. Mais c'est alors que mon oncle a fait sauté une classe à son fils. Du coup mon frère a voulu aussi en sauter une Insidieusement, les pères comparaient toujours leurs fils l'un à l'autre. Le résultat aujourd'hui c'est que l'un comme l'autre ont abandonné leurs études et d'ailleurs ne les ont jamais vraiment commencées. L'un comme l'autre ont eu leurs bacs au rattrapage. L'un comme l'autre sont complètement paumés. Au moins il n'y a plus de rivalité possible

« bien ça ira pour aujourd'hui. Je suis contente que nous ayons abordé ce thème, celui de votre père. Je pense qu'il y a des choses à creuser dans cette direction, celle de la juste place. Parce que finalement tout ceci ne vous appartient pas et il est temps que vous le rectifiez


_________________________________________

Je croyais pourtant avoir été au fond de moi même. J'imaginais naïve que j'avais mis à jour l'essentiel de mes structures familiales. En réalité je m'aperçois que j'évitais soigneusement certains pans de mon histoire. Je me demande ce que je protège si farouchement. Parfois en séance j'exaspère ma psy, parce que je ne veux pas entendre ce qu'elle me dit. Sur mes parents, sur mes grands parents, sur ma fameuse sévérité envers moi même. C'est étrange, vous pensez vous connaître, et vous découvrirez que votre histoire est une vaste blague, votre liberté une illusion, vos comportements la répétition d'une autre vie.

Sacré bordel à vrai dire.

Haut de la page

dimanche 15 juin 2003 à 00h21
Dialogue en sourdine
Lui

Je t'ai longuement observée, comme tu es belle quand tu es ainsi, calme, détendue, sereine...Tu ressembles à une enfant que tu n'es plus, à une enfant que le reste du temps tu parais avoir perdue. Dans ces moments je retrouve ce regard si clair, non pas clair, lumineux qui me rend si fier. Il scintille d'une telle manière que je comprends soudain pourquoi tu aimes tant la littérature.

Je t'aime, j'ai appris à t'aimer. Tu m'éffraies toujours un peu et je sens au delà de tes silences d'autres silences plus profonds encore, que tu dissimules sous des mots, des tonnes de mots. C'est peut être pour cela que je ne prefère rien dire, que je prefère me taire. Pour que tu m'entendes comme je t'entends, sans un bruit.

J'imagine que je suis obscur, mais je ne peux pas autrement. Tu apprendras aussi à m'aimer


Elle

J'ai le sentiment d'être une anomalie dans ta vie. Je ne sais pas si c'est parce que nous n'aurions jamais du nous rencontrer ou parce que tu ne ressembles à aucun homme qui a traversé ma vie. Tu ne me posèdes pas mais plus étrange encore tu ne souhaites pas me posseder. Ce n'est pas que tous les hommes me désirent, non loin de là. Mais ceux qui sont entrés dans ma vie m'ont tous aimée, ou du moins l'ont cru. Tu ne me parles jamais d'amour et pourtant tu sembles toujours un peu plus avide de ma présence. Et heureux. C'est peut être cela que je prefère, le sentiment de te rendre heureux en étant simplement moi.

Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de croire que ma place n'est pas près de toi. Notre première rencontre était hasard, mais aujourd'hui elle ne peut plus l'être, c'est devenu un choix. Le choix de se revoir, le choix de s'apprendre. Et je ne comprends pas. Pourquoi moi, alors que tu ne parais pas tenir à moi plus qu'à une autre.

Pourquoi me garder.

Je suis heureuse près de toi. Mais quand tu n'es pas là je m'effraie. Et une angoisse indicible: tu me feras souffrir, je m'abîmerai ici. Avec toi. Et tu n'en sauras sûrement jamais rien. Je suis trop fière.


Lui

J'hésite touours à t'appeler. Tu n'as aucune raison de revenir. Je sais que c'est l'amour qui te fait vivre, qui te nourrit et tu ne m'aimes pas, pas autant que d'autres en tout cas. Je m'attends toujours à un non, un refus, simple et concis ou pire des explications confuses comme tu sais en inventer, je t'ai déjà vu le faire. Tu es si secrète et pourtant transparente. Curieuse comme une mécanique dont je n'arrive pas à saisir l'essence. Tu sais pourtant que tu n'as besoin de ne rien me cacher.

Après l'amour tu es différente, plus simple. Comme si l'intimité sexuelle te donner confiance en mon désir. Oui c'est un peu ça, tu ne peux pas croire que je te veux tant que je ne te l'ai pas prouvé. C'est idiot parce que tu devrais avoir la certitude à présent que je te désire


Elle

J'ai peur. Parfois je voudrais ne jamais t'avoir rencontré

Lui

Un jour, tu disparaitras, sans un mot. Je le sais.

Haut de la page

dimanche 15 juin 2003 à 00h56
Un instant hors du temps
Il y a parfois cette jeune femme qui parle à des inconnus avec une telle simplicité que rien ne semble lui résister surtout pas le bonheur.

Il y a souvent cette enfant effrayée d'un rien, qui se méfie de tout surtout d'elle même et qui regarde le monde comme une monstruosité avec laquelle elle ne pourra jamais vivre.

Il y a surtout une mère, pleine de doutes, d'incertitudes qui regarde son enfant grandir , trop vite et qui sans cesse à peur de ne pas pouvoir le protéger ou pas assez, ou pas assez bien.

Il y a ces hommes qui traversent sa vie, mais qu'elle n'accepte pas, qu'elle refuse comme si ils menaçaient de détruire ce qu'il reste d'elle, si peu...

Il y a moi qui me cherche encore et qui me demande si cette quête à un sens si elle est juste si elle aboutira.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

J'ai des rêves simples comme tout le monde. Une vie paisible avec mon fils et peut être bien une petite maison avec plein d'animaux dedans, un travail qui me laisse libre, un travail plutôt solitaire. Je sais c'est idiot dérisoire mais c'est comme ça que j'imagine le bonheur. Dans un jardin. Mes amis et peut être d'autres que je ne connais pas encore, ma famille mais de loin, je les aime mais ils sont trop mouvementés. Des correspondances et des découvertes. Des voyages toujours et des langues étrangères. Des rencontres avortées, d'autres éphémères et quelques unes vraiment belles. J'ai envie de partir à nouveau de Paris. Pourquoi pas un coin perdu en Cornouailles?

Haut de la page

dimanche 15 juin 2003 à 11h56
Un seul être vous manque?
"Carla mais qu'est ce que tu fais?

Nous sommes allongés. Je lui tourne le dos mais il me voit dans la l'immense miroir qui longe son long de mon côté (1)

"tu caresses le coussin!

J'ai un coussin contre mon ventre et c'est vrai je caresse le tissu. C'est doux. Je suis souvent absorbée par les matières que je touche mais je ne m'en rends pas compte.

"ben quoi non j'ai le coussin entre les mains,
"non Carla tu CARESSES LE COUSSIN
"oui le tissu est doux j'aime bien le toucher
"je n'ai jamais vu ça
"mais QUOI TRISTAN A LA FIN
"Carla tu touches ce coussin comme tu ne me touches jamais, on dirait qu'il est vivant, que tu le dorlottes!

Il se moque de moi gentiment.

"mais qu'est ce qu'il y a d'étrange là dedans Tristan?
"Carla, il n'y a vraiment que toi pour demander ce qu'il y a de bizarre à faire des calins à un coussin ,
tu es mignonne."

Ouais...

ça doit être à cause de reflexions comme celle ci que j'ai toujours le sentiment d'être une allumée avec Tristan.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Mon papa est en Sicile, je ne pourrais pas lui souhaiter sa fête. (2)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

(1) C'est amusant parce que là je me rends compte qu'on a déjà nos petites place. Je dors à droite et lui à gauche, toujours. Ce qui a priori est illogique puisque je me lève toujours la première et que le chemin le plus proche vers la salle de bain est de son côté. Mais en vérité j'avoue je préfère les coins, je m'y sens protégée.
(2) Il résiste au portable. Il faut dire qu'il travaille beaucoup chez lui. Et quand il sort, il prend celui de sa femme. ça me fait penser à Carmen, la mère d'Amandine. Si vous avez le malheur de laisser traîner un téléphone et qu'il se mette à sonner, Carmen répond illico presto. Amandine a beau lui expliquer sur tous les tons qu'"un portable c'est privée bon sang maman, il y a des lignes fixes pour tout le monde et les portables pour le privée ou le travail", elle n'intègre pas -ou fait semblant. Carmen n'a strictement aucun de complexe de ce point de vue là

Haut de la page

dimanche 15 juin 2003 à 12h43
Petite nouvelle d'une amie, ou on arrive à la conclusion que l'enfance est bien passé(e)
Cela va bientôt faire un mois que Alice est partie vivre à Berlin. Elle me manque...
Reste la magie des mails...

"Dis donc toi, dis moi comment tu vas là bas dans le grand nord?
raconte un peu...comment sont les Berlinois avec toi, ils sont gentils au moins ces grandes brutes?

tendresse
ta petite Carla"

Réponse de la grande Alice

"Je suis tellement contente d'avoir de tes nouvelles.... tout va bien, les grandes brutes sont des agneaux, et puis je vois pas mal de Français en fait (je bosse au centre marc bloch, centre français de recherches en sc sociales). Par contre, toujours pas de grande brute qui ait accepté de me prendre sauvagement sur une table (!) mais ça va venir i hope. Je prendrai le temps de te raconter mes merveilleuses aventures d'ici peu. Tu viens quand tu veux au fait...
Bises

Alice"

Ah dire qu'on cueillait des cerises ensemble en rêvant au prince charmant, enfants...

Haut de la page

dimanche 15 juin 2003 à 12h50
cherche chéri love
Nina est avocate, ce qui implique qu'elle tout de même un esprit pratique, voire carrément pragmatique. Quand elle me raconte qu'elle cherche le grand amour, moi je réponds je cherche d'autres Tristan ou plutôt un autre pour faire juste mesure. Pourquoi en chercher un autre? Parce que...Je ne sais pas, Tristan m'inquiète, Tristan me fait un peu peur. Je veux un Tristan qui ne parle pas d'amour, mais qui soit un peu plus...héhé suis je chiante? Oui. Définitivement.

"passe une annonce ma puce!"

Bonne idée. Je ne sais pas si j'assume mais pourquoi pas

Avis donc à la population: si vous connaissez un homme
- beau
-grand
-intelligent
-drôle avec de l'humour et une bonne dose d'auto dérision
-passionné
-qui aime sortir de chez lui (très important)
-entre 28 et 35 ans
-qui a dépassé le stade du je t'aime moi non plus (encore plus important)
-qui est disponible mais pas trop et accepte qu'on le soit mais pas trop

et qui cherche une relation simple qui n'en soit pas une une avec une fille simple qui ne l'est pas, donnez lui mon adresse

Haut de la page

mercredi 18 juin 2003 à 21h37
Cette autre
Quand Narcisse admire son reflet,
je tombe amoureuse de cette autre que je voudrais être,
que j imagine détentrice d un secret merveilleux qui m échappe.

Quand Narcisse se noie,
je sombre dans l'intransigeance d un amour absolu qui n'admet aucune défaillance
et je tranche quelques têtes en pensant a Salambo.

J'ai été plus cruelle avec les femmes qu avec les hommes. Parce que je les ai plus aimées ou du moins passionnement

Elles ont ete moins nombreuses dans ma vie.

J'etais leur petite fille capricieuse. J'aurais preferee etre une esclave docile et douce.

Je crois que je cherche un tyran a aimer.

Adolescente j aimais Colette et Leduc.

Haut de la page

jeudi 19 juin 2003 à 10h34
Marc et Lise, part one Lise: ou comment parti d'un rideau de fer, on finit avec une mère alcoolique et un père polonais.
Il faut que je raconte Marc et Lise. Surtout Lise. Mais si je parle de Lise alors je suis quasi obligée de parler de Marc. Parce que Marc sans Lise ou Lise sans Marc ça n'a pas de sens. L'un avec l'autre non plus d'ailleurs...

Mais commençons par le commencement c'est a dire la petite enfance.....

Lise, ou comment parti d'un rideau de fer, on finit avec une mère alcoolique et un père polonais.

Le père de Lise a passé le rideau de fer quand il avait 19 ans. Son père a lui était un universitaire que la guerre avait rendu mélancolique, trop mélancolique visiblement au goût des autorités. Son fils bien que brillant élève fut envoyé une fois l'équivalent du bac obtenu dans une école technique qui ne correspondait en rien a ses compétences ni aspirations. Désespéré par un avenir qui promettait d'être sombre, il tenta le tout pour le tout et c est ainsi que par une belle nuit d'hiver continentale et autant dire glaciale, il passa le fameux rideau de fer qui a l'époque encore séparait notre belle Europe en deux blocs monolithiques. Il arriva en France et alors rencontra la maman de Lise.

La maman de Lise elle venait d'une grande famille bourgeoise et terminait une thèse obscure de géopolitique. Elle entretenait plus ou moins un peintre et s'éprit très vite de ce jeune polonais qu'elle rencontrait le soir dans un bar du quartier latin que le couple fréquentait. A 28 ans elle commençait a avoir des désirs de maternité qui la taraudait et son petit ami de l'époque ne lui semblait pas le choix idéal pour entreprendre ce genre d'aventure humaine. Elle le quitta donc et s'installa avec le pauvre polonais qui entre temps avait demandé l'asile politique et décidé de reprendre ses études (d'histoire). Dans la foulée ils firent un enfant, le frère aîné de Lise. La mère devint chargée de cours, et travailla pendant toute la durée des études du Papa qui lui se revela un homme tout a fait a la hauteur de sa tache : Il accumulait les petits jobs en étudiant et s'occupait du bébé. Son seul défaut mais ostensiblement de taille était une incomparable radinerie. Attention quand je dis radin il ne s'agit pas d'être près de ses sous. Non, bien pire. Il s'agit de ne pas dépenser un cent inutilement, de toujours batailler des qu'il s'agit de sortir son porte monnaie.
Cela devint vite un véritable enfer, lui tenant les fils de la bourse et gérant l'argent au compte goutte.
Seulement voilà, a l'époque ils n'étaient effectivement pas très riche et comme la maman travaillait beaucoup elle déléguait tout ce qui concernait le ménage a son jeune mari. Quand celui ci eut fini ses études et devint a son tour professeur de fac, le couple n'avait plus aucun problème financier d'autant que la grand mère de lise avait décidé de leur léguer une partie de la fortune familiale de son vivant.

Ils firent alors un second enfant, Lise, de 10 ans la cadette. Mais leur train de vie ne changea pas. Ils continuèrent a croupir comme des miséreux. La maman commençait a sérieusement craquer et faisait des dépenses sommaires en cachette. Elle invitait les enfants au resto quand le père s'absentait, leur acheter des habits de luxe en prétendant avoir fait une merveilleuse affaire a la croix rouge etc etc etc.

Quand Lise eut 8 ans et son ferre 18, les parents se séparèrent " enfin " d'un commun accord et curieusement ce fut le début d'un autre enfer.

D'abord son père épousa une polonaise et retourna au pays. La, sa jeune épouse le ruina consciencieusement en lui faisant mener la grande vie, avant de demander le divorce et de l'obtenir largement. Son frère lui quitta le domicile familial pour entamer des études de médecine. Et sa mère sombra dans une dépression dont l'issue fut l'alcoolisme. Or Lise avait a peine 10 ans a cette époque et vivait donc seule avec sa mère. Elle dut prendre soin de la maison, se responsabiliser au maximum si elle ne voulait pas être enlevée par les services sociaux, et s'occuper de sa mère qui était en arrêt maladie et peinait a sortir de son lit sauf pour prendre la voiture en pleine nuit complètement ivre. C'est pourquoi sans doute quand a 16 ans elle rencontra Marc en vacances, elle fut totalement séduite non seulement par ce grand type maigrichon qui semblait si fragile mais aussi par sa famille, une vraie famille d'italien avec Mama dévouée a la clef et promesse de stabilité d'un couple qui durait depuis plus de 20 ans.

Marc était de 10 ans son aîné, il était peintre dilettante et informaticien. Elle quitta sa mère, il quitta Rome et ils s'installèrent ensemble a Paris. Cela fait pres de 10 ans qu'ils sont ensemble et autant d'années qu'ils se déchirent minutieusement.

Haut de la page

jeudi 19 juin 2003 à 15h38
Marc et Lise suite, l'histoire de Marc, ou la dolce vita se revele assez rude
Marc lui est né dans une famille de la petite bourgeoisie italienne. Il a grandit a T, ville moyenne du nord. Son père fonctionnaire, sa mère infirmière, orpheline et élevée chez les bonnes soeurs. s'étaient rencontrés dans un bal, ils se marièrent donc et eurent trois enfants 2 filles et un garçon (1). Sa mère naturellement sacrifia " tout " a ses enfants et quand je dis tout c est a peu près tout et n'importe quoi car plus que du sacrifice c'était un dévouement aveugle et stupide : sa progéniture ? Une merveille pure de tout défaut, toute aspérité, forcement parfaite et excusable a l'avance des pires infamies.(2) bon. Mais plus grave est que cet aveuglement se doublait de cet affreuse manie que j'associe toujours a la province : le souci de la bonne réputation et du quand dira t on .
Imaginez, en Italie qui plus est (3).
Le résultat ?
Des enfants totalement gâtés pourris complètement névrosés.
Et quelques viols a la clef.

Attention je ne dis pas que le viol est une conséquence de l'éducation. Mais la manière dont les parents ont réagi n'a sûrement pas arrangé les choses. Je m'explique. La soeur aînée de Marc, par exemple , Carla (une homonyme) a fait une crise dépressive a 16 ans avec hospitalisation. Evidemment pour éviter le scandale on l'a mise en HP dans une autre ville. Son psy traitant la bas, l'a violée (4). Combien de fois l'histoire ne le dit pas et je dois dire que la perspective est effrayante de toute façon. Quand ses parents l-ont appris, ils l'ont immédiatement retirée de la et envoyée chez une tante dans une autre ville encore. Ils n'ont pas porte plainte. Ils ont expliqué gentiment a Carla qu elle ne devait surtout le dire a personne. Et le sujet a été clos. Carla aujourd-hui a 33 ans elle tente de finir son droit, elle vit chez ses parents et elle est si totalement odieuse qu\elle arrive a se faire haïr partout ou elle va, sauf chez ses parents naturellement.

Elle est vraiment insupportable (je parle en connaissance de cause).
Conséquence de ceci, conséquence de cela....

Quand Marc était enfant, le mari de la voisine a abuse de lui pendant près de deux ans sans que jamais les parents ne s'en rendent compte. Et sa mère demandait souvent a la voisine de la décharger un peu des enfants (la mère de Marc travaillait vraiment comme une possédée et trois enfants, c'est aussi un travail, le père ne supportait pas trop longtemps la presence des enfants justement). Il n'en a parle qu'a la mort du bonhomme je crois et encore je ne suis pas certaine que ses parents soient au courant. Vous imaginez que dans tous les cas on ne sorte pas indemne et que ce n'est pas le dénie parental qui vous aide le mieux a vous reconstruire.

Quant a la troisième soeur c est un sujet tabou.

Voilà grosso modo d'ou venait Marc quand il rencontra Lise. A ce moment la il avait 26 ans, faisait semblant de faire des études d'informatique a Rome dans un appart que lui avait acheté ses parents, avec une rente que ses parents lui payaient. Il menait en réalité une vie dissolue (drogues, alcools) et bisexuelle ( il se prostituait aussi a l'occasion).

____________________________

(1) je tente d'être brève, notez mon effort

(2) Cela étant dit, les mères ont leurs raisons que la raison ne connaît pas et jusqu'ici je suis plutôt encline a pardonnée (Sainte Carla en action qui imagine bien qu'un jour son fils aura aussi quelques reproches a lui faire.)

(3) et je précise pour ceux qui en doute que oui l'Italie c'est l'enfer, que derrière toute la romance qu'on nous présente c'est un pays encore enfoncé dans ses préjugés et ses fantasmes.
ET j'en pense assez de mal pour l'aimer d'ailleurs.
(Parce que par exemple, la Suède symbole quasi exemplaire de l'état providence et de l'égalité homme femme, magnifique pays malgré des hivers rudes, et bien qui aimerait y vivre a part un pêcheur solitaire et romantique en mal de blondes ou une hystérique qui rêverait d un couvent pour calmer ses ardeurs ? )
(je tape fort dans la métaphore la)
et bien ? Personne, non personne. Il n'y a a la limite qu'une folle comme moi pour choisir meme pas la suede non LA FINLANDE pour faire 6 mois d\etudes. Mais c est une autre histoire. Une histoire du nord et la nous sommes au sud.

(4) et non pas " elle a ete violée par son psy ". L-usage du passif dans ce genre de cas ne m-a jamais paru anodine m'a toujours choquee

Haut de la page

vendredi 20 juin 2003 à 16h23
Un homme une femme et des complications
Donc Marc a 26 ans et Lise 16. C'est dans un club de Rome pendant un séjour scolaire de la petite parisienne qu'ils se rencontrent. Lui a le coup de foudre pour cette jeune fille froide et hautaine aux airs de madone. Elle est touchée par sa fragilité insolente. Ils tombent amoureux. Un mois ils s'installent ensemble a Paris.
La mère de Lise se sent coupable de ne pas avoir donner une enfance a sa fille et accepte non sans mal que sa fille la quitte. Elle lui verse une pension pour qu'elle ne soit pas dependante de Marc.
Quant aux parents de Marc, il lui passe tout par principe, même si il n aime pas cette belle fille qu'ils imaginent déjà indigne.
Le couple vivote. Il trouve du travail dans l'informatique, elle continue sa vie de lycéenne, finalement arrête préférant des cours par correspondance. Et ils se recroquevillent doucement l'un sur l'autre.

Seulement voilà, Marc étouffe dans la vie de couple qu' il a pourtant librement choisi. Il n'imaginait pas ca comme ca. D'ailleurs il n'imaginait pas grand chose. Il en avait juste assez de cette existence qui ne menait nulle part. Avec elle il avait tout de suite eut le sentiment qu'il etait un heros, un prince charmant, qu'il la rendrait heureuse cette petite fille. Il s'etait vu la bordant le soir, lui fabriquant une petite vie merveilleuse, en petit mari modele. Seulement voilà, la realite etait un tantinet plus complique et il se sentait deperir dans une prison qui n'etait pas la sienne. Alors ill sort, il boit, pour oublier qu'il a des " responsabilites ", rentre a des heures impossibles, ne previent jamais. Il sait que Lise ne supporte pas d'etre seule, qu'elle s-inquiete d'un retard, fait des crises d'angoisse, de boulimie. Tout ca il le sait parfaitement, combien de fois en ont ils deja parle ? Mais c'est plus fort que lui, il ne supporte pas l'idee de rentrer, de passer la soiree enfermee avec Lise dans leurs deux pieces. Il se sent coupable. Elle lui fait peur d'une certaine maniere. Elle le terrorise. Pourtant c'est elle qui passe des nuits a l'attendre, en larmes.

Et puis tout semble sur le point de changer. A 20 ans Lise decide de reprendre l-universite de se socialiser. Et Marc devient excessivement jaloux, il l'appelle presque toutes les heures, la tient au courant du moindre de ses deplacements. Et c'est elle alors qui manque de le tromper, de le quitter.
Cette expérience lui laisse un goût d'amertume a Lise pour des raisons que je n'ai pas elucidee pour ma part.

Encore une fois ils tentent de recoller les morceaux. 10 ans qu'ils sont ensemble.



J'ai d'abord rencontre Marc. Je l'ai trouve touchant, fragile. Il m'a tout de suite parle d'elle avec une sorte de rage amoureuse avant de me repeter comme une litanie combien il etait malheureux, il ne pouvait pas vivre sans elle, un homme sans SA femme n'etait plus qu'une moitie d'homme autant dire un rate. Il vilipendait ses parents et spécialement sa mère de ne jamais rien lui avoir refusé. Nous étions dans une soirée quelconque chez des amis. Il était seul, moi accompagnée. Nous avons sympathise assez pour nous revoir. Et un jour nous sommes sortis a 4.

J'ai eu le coup de foudre pour lise. Instantanée. Elle était la, intimidée, et je sentais déjà mon compagnon du moment s'impatienter devant son mutisme qui pouvait passer pour du mépris. J'ai aimé sa distance, sa réserve qui pour les autres signifiait du dédain. Pour moi un appel. Je sentais sous la peau que Lise ne désirait qu'une chose : que quelqu un brise ce mur dont elle s'entourait.

Je le sais, je suis parfois comme ca.

Amusant, nous étions comme deux petites amoureuses qui n'arrivent pas a se déclarer.

Je me souviens et je souris. Comme j'avais peur sans cesse de la décevoir, de ne pas lui plaire. J'avais des rêveries loin des hommes ou nous nous retrouvions complices, abandonnées, libres. Ou nous ne disions rien et le silence était léger, plume.

Elle s'inquiétait toujours de mes réactions, de mes moindres changements d'humeur....

Plus tard, nous sommes devenues amies. J'ai quitte quelques hommes, elle n'a toujours pas quitte Marc et curieusement cet état de fait nous sépare aujourd'hui mieux que tout le reste.

Voilà, Lise (et Marc.)

Ne me demandez pas si ils s'aiment je risquerais de répondre que oui, ils s-aiment. Par la force des névroses.
Mais cela fait longtemps qu'ils ne sont plus amoureux.

Pourquoi je parle d'eux ? Parce qu'il s'agit toujours d'amour dans mon forum, et que ça peut aussi être ça l'amour. Une dépendance épuisante.

Et parce que Lise m'a appelée dimanche.

J'allais partir a l'anniversaire de Nina. Je ne me sentais pas particulièrement bien, plutôt prise d'une grosse flemme. Le téléphone sonne et je reconnais Lise au bout du fil

" salut Lise, ça te dit de venir a un pique nique avec moi ?
" Carla, Marc n-est pas rentré de la nuit.

Silence.

" viens avec moi, tu verras Balthazar et les autres comme ça
" Carla, il me trompe, il me l a dit, il n'est pas rentré parce qu'il devait rester avec sa maîtresse....
" Quoi, mais qu'est ce que c'est encore ?

Oui parce que la semaine dernière déjà j'avais appelé lise et elle m'avait annoncé fièrement que Marc déménageait et prenait un nouvel appart. Le jour du déménagement ils s'étaient visiblement réconciliés et avaient décidé de tenter encore une fois de se remettre ensemble. Le lendemain Marc suppliait Lise de le laisser sortir, il avait besoin d'un peu d'air il ne rentrerait pas tard vu que le lendemain c'était l'anniversaire du frère de Lise et que tout le monde devait se retrouver chez la mère. Lise dit oui d'accord mais quand a une heure du matin il ne rentre pas, elle décide de l'appeler.

" Marc, il est une heure, tu as dit que tu ne rentrerais pas tard
" oui mais je ne peux pas rentrer Lise, la c'est impossible

Et il raccroche. Apres un ballet d'appel, il lui avoue qu'il est avec Sacha, une serveuse de leur bar favori.

" tu comprends elle est triste, elle a besoin de quelqu'un a qui parler, Lise
" MARC MAIS MOI AUSSI J'AI BESOIN DE TOI JE NE SUPPORTE PAS DE RESTER SEULE

Finalement il lui annonce que c-est sa maîtresse depuis 6 mois et que ce soir il vient de la larguer puisque lui et lise ont décidé de continuer a vivre ensemble.

" MARC TU RENTRES MAINTENANT, tu ne peux pas m'annoncer ça et me laisser toute seule sans en parler.
" Non mais je serais la demain a 8 heures tapantes c'est promis

Marc a encore raccroché. Et n'a plus répondu sur son portable.

Lise était folle de rage.

Une demi heure plus tard c'est sa mère complètement paniquée qui débarquait dans leur appartement.

" Lise ma chérie Marc m a appelé il paraît que tu es en pleine crise d'hystérie (1)

Lise a foutu sa mère a la porte, pris un somnifère.

Le lendemain quand elle s'est réveillée a 11h Marc n'était toujours pas la. Elle a commence a s'inquiéter et finalement après avoir appelé quelques amis et services d'urgences elle m'a téléphoné.

Je ne pouvais naturellement rien faire a part lui dire de laisser tomber. Ce qu'elle n'a pas fait. Finalement Marc est rentre a 6h du soir complètement bourré et est ressorti deux heures plus tard.

Le lendemain matin même cinéma. Lise appelle a son travail. Il n'est pas la. Or il est très fiable niveau boulot. Elle recommence a s'inquiéter et en désespoir de cause appelle pour une raison obscure ses beaux parents. Qui lui disent que tout ça ce sont de gamineries. Le patron de Marc lui la prend au sérieux et débarque chez eux pour voir si il peut faire quelque chose. La dessus Marc arrive encore saoul et cette fois carrément honteux devant son boss, qui apparemment se montre compréhensif.

En général après ce genre de crise, suit un calme plat. Erreur, le lendemain c'est le père de Marc qui débarque directement d'Italie pour remonter les bretelles a celle qui semble devoir être sa future belle fille puisque ça fait 10 ans que ça dure

" Ma petite maintenant ça suffit, tu devrais t'occuper mieux de ton homme, lui faire des petits plats, laisser tomber tes études et te comporter comme une vraie femme. Et quand est ce que tu nous feras un petit fils ? "

Marc dessaoule dans leur chambre pendant qu'elle se tape le petit discours de phallocrate. Elle se dit mieux vaut que je retourne chez ma mère. Evidemment 3 jours après, ils coulaient a nouveau le parfait amour. Marc allait changer, elle apprendrait a se suffire...

Est ce que c'est ça l'amour ?

____________________________________

(1)La délicatesse masculine. Comme si votre mère était la première personne a qui vous avez envie de raconter que vous etes cocu.

Haut de la page

samedi 21 juin 2003 à 11h27
"bon bon que vas tu faire? moi je vais prendre la mer...."
Je rejoins enfin mon fils et son père en Toscane. Ca peut paraître étrange de passer des vacances avec un ex, mais c'est le père de mon fils et malgré quelques tensions nous sommes restes en bon terme. La maison n'est pas loin de Parme, perdue dans la campagne. Une belle maison, avec piscine et jardin a perte de vue. Elle appartient a un ami de Marc d'ailleurs qui construit des dispensaires en Inde 9 mois sur 12. Nous nous retrouvons la chaque année, plusieurs fois dans l'année d'ailleurs. Il y a aussi Jeroen et Muriel, Marc et Lise qui nous rejoignent après leur mémorable dispute, Michel et Eva avec les deux enfants de Michel, Lisa et Max. Une petite troupe.

J'aime la Toscane, a cause de son paysage, de son ciel changeant, de ses nuages incomparables, de sa douceur de vivre malgré la misère. Parce qu'ici la campagne est pauvre aucun doute. Mais tout est beau, les gens les arbres et même les fiat. Et il faut avouer, on mange délicieusement bien en Italie.

Marc et Lise vous les connaissez déjà. Jeroen lui est photographe, je l'ai connu au boulot, nous avons souvent travaillé ensemble. Il est hollandais mais vit en France depuis plus de 5 ans. Muriel est francaise, et danseuse, elle envisage de faire de la mise en scène. Parce qu'elle veut un bébé et que la danse ne fait pas bon ménage avec les mamans. Le problème est que Jeroen ne veut pas, il ne se sent pas près. Depuis 6 mois leur couple bat de l'aile a cause de ce désir d'enfant. Elle a arrêté la pilule, il ne lui fait plus l'amour. Il la trompe, elle accepte, elle dit qu'elle sera patiente. Je ne la comprends pas, même si je l'aime beaucoup. Je le comprends mieux. Il est effrayé simplement.

Michel et Eva se sont rencontres après la séparation de Michel. Lui est graphiste et elle architecte. Il a eu deux enfants d'un premier mariage : Lisa a 7 ans, Max 5. J'ai vécu 2 ans avec Michel, en colocation. On se connaît sur le bout des doigts. Eux je crois pouvoir dire qu'ils sont heureux ensemble.

Les journées se passent tranquillement. J'ai du travail a finir, je prends le portable et je m'installe a l'ombre pas loin de la piscine ou les enfants s'ébrouent avec Muriel. Eva bronze impassible, Lise lit dans son transat. Les hommes dorment plus longtemps. Sauf Michel qui est parti faire des courses au village. Apres le déjeuner dans le jardin, c'est la sieste. Peut être irons nous a la mer, Lise veut faire du shopping, les enfants veulent rester. Le soir il y a deux services. Un mineur, un adulte. Nous discutons encore, certains vont au lit plus tôt que d'autres, le temps des confidences autour d'un dernier verre ou d'un joint.

Ca pourrait être idyllique. Bien sur quelques tensions éclatent mais somme toute, tout est paisible. Sauf moi. Pour des raisons que je n'ignore pas, des que mon ex est dans mon champ de vision je développe des symptômes ahurissants, je somatise. La dernière fois que nous sommes partis en vacances après qu'il m'est dit qu'il me désirait encore, qu'il y avait d'autres femmes mais qu aucune ne m'arrivait a la cheville, j'ai pris des coups de soleil comme jamais je n 'en ai eu. J'étais écarlate, on ne pouvait pas m'approcher, tout contact etait une douleur (si vous avez vu Martha de Fassbinder...)
" Carla, tu n'a rien trouvé de mieux que de te brûler pour ne pas que je t'approche
A vrai dire, je n'avais pas fait exprès mais il est vrai que la coïncidence était troublante. Je ne rougis jamais au soleil.

Cette fois je fais des crises de boulimie et j'ai d'affreuses brûlures d'estomac qui me tiennent éveillée toute la nuit. Je n'en ai jamais eu non plus.

Le père de Zeno. C'est un chic type mais totalement névrosé, et ultra envahissant. Il refuse de faire le deuil de notre relation tout en admettant que nous n aurions pas pu continuer ensemble. Moi je l'aime bien mais il y a longtemps que je n'ai plus de désir pour lui. Et je ne m'en cache pas. Mais il est persuadé qu'un jour je m'apercevrais que je ne peux pas vivre sans lui. J'ai beau lui répéter sur tous les tons que non non et non plus jamais ça, il ne me croit pas. Alors c'est mon corps qui prend le relais. Je ne devrais pas m'obstiner a le voir mais c'est le père de mon fils et Zeno est toujours heureux quand ses deux parents sont la. Et depuis que nous sommes séparés nous ne nous sommes jamais mieux entendus.

____________________________________

Je n'ai toujours pas raconté l'anniversaire de Nina, et ma rencontre avec Isaac (les deux évènements ne sont pas directement liés d'ailleurs). Je le ferais plus tard ou peut être jamais. J'ai écrit tout ça quelque part, sur les petits bouts de papier qui traînent partout dans ma vie.

Haut de la page

dimanche 22 juin 2003 à 15h11
Des insolations solaires et de leur consequence dramatique
" Carla, tu n'as jamais eu envie de mourir pour quelqu'un ? mais ma petite fille, il serait temps d'arreter d'etre frileuse!

C'est Robert qui me dit ça un jour, totalement atterré quand je lui raconte comment j'attends mon grand chagrin d'amour.

Et oui...Las, quand je repense a mes exs, j'ai le malheur de devoir dire que je n'en regrette aucun. Ils étaient chouettes, si, je vous assure, des types biens quoiqu'ils prétendent le contraire pour certains. Attentionnés, romantiques, intelligents, cultivés etc. Beau non pour la plupart. Mais est ce si important ?

(note a part> Oui je crois que oui dans la mesure ou le désir physique m'effraie. )

Les hommes ne m'ont pas fait souffrir, du moins jamais volontairement. Je n'ai jamais souffert pour eux, parfois des larmes oui souvent mais brèves Je me dis que je suis sans doute trop egoiste pour ce genre d'amour, voire pour l'amour tout court.

Je m'interroge, vraiment je m'interroge. Ca tourne dans ma tete. Pourquoi pas moi ? qu'est ce qui cloche chez moi ? pourquoi tout le monde a l'air de trouver simplissimissime de tomber amoureux je veux dire vraiment amoureux avec tout le tralalala et la panoplie tragique qui va avec?

POURQUOI

Haut de la page

lundi 23 juin 2003 à 00h31
Fumer des drogues nuit gravement a la sante mentale
C'est une histoire de peau d'abord. Une maniere qu'ont les peaux de se rejoindre.

Une histoire
De rythme, de maladresse, de silence, d'hésitation, de repli, d'éclosion.

Une modification des perceptions.

Le toucher devient différent. La notion de temps se distord. Les sons ondulent.

C'est une histoire de mots qu'on ne dit pas, qu'il n'est plus nécessaire d'exprimer, et puis d'autres qui viennent, qui s'animent autrement.

Des bribes de conversations sans importance, des gestes qui s'achèvent doucement, comme mourir dans un souffle.


Haut de la page

lundi 23 juin 2003 à 10h31
Marre
J'en ai assez.

Haut de la page

lundi 23 juin 2003 à 21h04
et puis
Lise me demande insidieuse

" alors et ce type ?
" quel type ?
" Tristan
" ah Tristan

Je n'arrive pas a lui parler de Tristan d'une manière dégagée.

" Tristan c'est comme un vieux copain avec qui on fait l'amour quand on a besoin de se sentir comprise ".

Un vrai slogan des années 80. C'est moi qui dit ça ? oui c'est moi. Pathétique. Je manque a ce point de passion.

La nuit est belle, la nuit est chaude. Nous nous baignons encore un peu. J'ai bu, je bois encore, bientôt je serais mi-saoule.

Ce matin le téléphone a sonné. Ca arrive rarement ici. On entend plutôt les portables des uns et des autres.

Cette nuit Jeroen est venu dans ma chambre. Il a pleuré longtemps sur ma poitrine nue. Curieuse sensation, je pense a Rachilde et sa marquise. Ce n'est pas moi qui le faisait pleurer, je crois que c'était les étoiles, non vraiment, il disait que les étoiles lui faisaient mal. Je sais comment, cela suffit.

Donc ce matin le téléphone sonne et je réponds " Pronto " Les enfants prennent le petit déjeuner, c'est déjà un carnage. Je note un message pour Eva qui dort encore. Les enfants jouent dans le jardin, Muriel est réveillée. Elle ressemble vraiment a la fée clochette. Même si la fée clochette m'a toujours un peu exaspérée. Jeroen est venu dans ta chambre hier ? Oui. Pourquoi va t il toujours chez toi quand il est triste ? Muriel, je ne sais pas, mais parfois on a besoin d'ailleurs. Ailleurs c'est toi ? Non ce n'est pas moi, mais Jeroen n'a rien a me prouver alors c'est forcement plus simple. Carla pourquoi tu crois que l'amour complique tout ? Non je crois juste que l'amour gâche tout, c'est différent. Marc et Lise se sont levés et plus tard ont emmenés les enfants au village, avec Marc et Eva.

Il y a toujours des gens qui ont besoin d'une poste

Haut de la page

mardi 24 juin 2003 à 15h44
Parenthèse et pointillés
L'orage est près d'éclater.
Je le sens. Il électrise tout. En mai fais ce qu'il te plaît

Est ce que c'est Isaac qui lui ressemble ou les souvenirs que je n'arrive plus a contenir sous la peau ?

L'été, un autre été, cet été là.

Je me souviens de Nizan,
je me souviens de la chaleur.
Je me souviens des dunes, quelque chose de gigantesque dans ces dunes.
Je me souviens de lui, de ses yeux, gris clair obscur, les petites rides en patte d'oie déjà,
Je me souviens l'océan, violent, sauvage qui se brise là.
Je me souviens des corps qui encombrent au soleil, pluie, écume, la langue qui claque ;

Je me souviens de ce nom stupide « arcachon », arcachon toi même je réponds en riant et puis lui, toi, qui compte mes tâches de rousseur,
Je me souviens d'histoires ramenées d'ile, avec tout plein de cicatrices,
Je me souviens que j'avais l'âge ou tu partis la bas, « 17 ans » tu disais avec un émerveillement moqueur et nous étions si proches que le souffle coupé.

Haut de la page

mardi 24 juin 2003 à 15h50
Ici.
Le retour, place des fêtes, le marché, « alors mademoiselle on a mis des souliers aujourd'hui » Je suis connue ici parce que Maman, parce que jeune femme, parce qu'une fois pieds nus, un jour d'orage justement je rentrais de chez Tristan, mes mules glissaient a cause de la pluie, je les avais enlevé et je marchais fièrement, va nu pieds, toujours trouvé attendrissante cette expression . Zeno a une conjonctivite, notre pharmacienne sourit. Je suis heureuse d'être ici et pas ailleurs, surtout pas ailleurs. Maison, le téléphone remis en marche, s'obstine à sonner pour annoncer des messages qui n'ont sûrement plus cours. Déjeuner avec maman qui garde mon fils cet après midi, oh comme il est beau, oh comme il a grandit. J'ai rendez vous avec ma psy.

Haut de la page

mercredi 25 juin 2003 à 15h45
Variantes et autres répétitions
Ma dernière discussion avec lui

« Carla ?
« oui ?
« Tu es compliquée.
« Oui.
« C'est la première fois que tu l'admets si simplement.
« C'est vrai. Maintenant je veux que tout soit simple. Et avec toi ce n'est pas simple
« Mais il n'y a pas plus simple comme garçon !
« alors je suppose que c'est moi et je finirais vieille fille. Pourquoi pas ? J'apprendrai le tricot, je broderai de soies chatoyantes, ou bien je serais dévote ?
« Carla qu'est ce qui te prend ?
« Nous ne nous sommes jamais disputés n'est ce pas ?
« Non jamais.

Mon téléphone sonne. Il fait chaud. Je ne supporte plus les corps. Kid Loko s'amuse des plus grandes histoires d'amour. La musique est atrocement sexuée. Il allume son portable. Je ramasse mes affaires

« Carla, tu ne vas pas partir comme ça
« Si. Simplicité oblige.

Il ne dit plus rien, le regard rivé d'abord a moi puis a son satané écran. Je m'habille, je mets du rouge a lèvres. Je ramasse tout ce que j'ai semé ici : barrettes, élastiques, un pull, livres, bout de papiers

« Je veux plus, je ne suis pas faite pour si peu.
« demande
« Non.
« Tu as rencontré quelqu'un ?
« J'ai rencontré quelqu'un.
« C'est bien, je suis heureux pour toi
« je sais. C'est pour ça que je pars. J'ai besoin d'humanité.
« Carla, tu peux toujours passer quand tu en auras envie.
« Merci

Je descends les escaliers au bord de la crise d'angoisse. Qu'est ce qui m'a prise ?
Une envie d'être seule. Vraiment seule. Il est temps que j'apprenne.
Demain je visite avec Zeno sa future école.

Ma dernière conversation avec le père de Zeno

« Carla si tu ne m'aimes vraiment plus je préfère disparaître, tu diras à mon fils que son pere n'avait aucune importance pour toi que...
« Mo j'en ai assez de ce drame permanent, je ne t'aime plus depuis longtemps, je t'ai quitté tu te souviens ? je ne veux pas revivre avec toi. Disparais si tu veux mais Zeno t'aime et Zéno a besoin d'un père
« tu lui en trouveras un autre, c'est ce que tu as dit non ?
« Non j'ai dit que je voulais une belle vie avec mon fils, une vie de famille, une vraie. Avec un type sur qui je peux compter, un type en qui j'ai confiance. Et que j'aime oui. Mais je ne suis visiblement pas prête, alors j'y travaille. Pourquoi crois tu que je me ruine chez ma psy si ce n'était dans l'espoir d'y arriver un jour ?
« pourquoi pas moi ?
« Parce que nous sommes trop différents, parce que tu es formidable mais que vivre avec toi épuise. Parce que je ne supporte plus ton ego ton putain d'ego et ton intolérance constante, parce que je t'ai aimé très fort et que cet amour est passé après maltraitances. Parce que je me suis trompée, parce que c'était plus facile de t'aimer a cette époque....
« Carla
« tu sais que j'ai eu raison de partir
« oui mais...
« Mais c'est fini, vraiment fini
« tu as besoin d'un homme pour s'occuper de toi.
« Non. Je t'appelle pour savoir quand tes sœurs emmènent Zeno en vacances. Bye

Ma dernière séance Psy

« Vous pouvez pointer dans votre histoire les moments d'apaisement, les rapporter a des faits précis ?
« Oui. Ils correspondent tous a mon « entrée » dans une nouvelle structure.
« structure ?
« Oui les seules moments ou je me sens en sécurité, a l'abri, ou tout me paraît simple c'est quand je suis dans une structure. L'internat, les études, le travail, les hommes...Autant de structures rassurantes dans lesquels je me sens si ce n'est sereine du moins en voie de le devenir
« C'est important ce que vous êtes en train de dire.
« Oui ? je ne sais pas, la structure me rassure et pourtant je me débrouille toujours pour me mettre « hors ». A cause de ce foutu leitmotiv
« lequel ?
« Je ne suis pas a la hauteur. De ce que la structure attend de moi, de ce que j'imagine que la structure attend de moi. Alors je fuis ou je me retire jusqu'au point de non retour. Puis je trouve une autre structure et je répète le même schéma. Mais pourquoi ? ça je n'en ai aucune idée
« rien selon vous dans votre histoire ne justifie ça ?
« Non. Il y a eu le retour en France, et peut être que ma naissance a été plus difficile pour ma mère qu'elle ne le laisse croire. Mais est ce suffisant ? Je ne sais pas. Sincèrement je n'arrive pas à accuser mes parents de quoi que ce soit.

Haut de la page

mercredi 25 juin 2003 à 17h19
sieste sur fond blanc
J'observe le plafond, je détaille les moulures. Je tente de fixer la peinture blanche assez longtemps. Etre enssevelie. Aspirée.
De la lumière derrière les volets. Zeno dort a coté de moi. Il rit dans son sommeil. Parfois il gémit aussi. Zeno...Zeno...toi...moi...nous....

Des bribes de conversations me reviennent à la bouche. Je m'entraîne à murmurer je t'aime. Respire, respire. Des détails, partout des détails. Le silence mutilé encore une fois par le téléphone.

Un message.
Un autre.
Un troisième.

Quelle heure est il?
oh dear! it's raining!

Qui est ce?

Personne, tout le monde, des gens, des connections, des souffrances prochaines ou passées, des petits moments de bonheurs foulés très vite, vite. Zeno pose sa main dans la mienne. Je ne me souviens pas de la douleur de l'enfantement. Regarder le plafond cesser de tournoyer, se poser délicatement sur cette surface. Se fixer sur le fond blanc. Ma peau dorée, une main sur mon ventre. Les alliances autour de mon cou trop fines pour signifier l'éternité d'une union.

Dis moi ton secret Carla.

Je n'ai que des silences, des abimes de mémoire, et cette cicatrice sur l'épaule, un grain de beauté sous le sein droit, deux sur le menton. Je vous trahirai de toute façon ou d'une manière différente.

Haut de la page

jeudi 26 juin 2003 à 14h09
La vie palpitante et carrément trépidante de Carla Topakov
Note de la matinée:

Rv à 9h chez le pédiatre (qui doit venir de finir ses études) mignon gentil, n'a pas eu l'air rassuré quand j'ai dit à mon fils que je ne me battrais pas avec le docteur parce qu'il faisait simplement son travail. J'ai du le convaincre ensuite que mon fils n'avait jamais été malade et qu'il allait à la crèche depuis ses 1 an. Bon sang! j'étais fière! "Non monsieur, Jamais malade, une santé de fer mon petit gars!". Ah mon dieu j'ai honte!

Visité un appartement qui me ressemble , rue de Belleville, songe sérieusement à le prendre, un grand couloir, une véritable perte d'espace, avec une fenetre, j'adore, que des chinois comme voisins, calme....

Rencontre d'Horace, 2ans et demi et déjà monstrueusement grand et costaud. Mon fils lui a envoyé son buldozer dans la tête avant qu'Horace ne réplique par un coup de camion de pompier dans le ventre. Après ils étaient forcément les meilleurs potes du monde . Les mamans (Sandra, et moi), qui observent placidement la scène, se persuadaient que les garçons aiment quand même plus la violence que les petites filles, il n'ya pas à dire.

Reçu les résultats de mon concours. J'ai d'abord pleuré avant d'ouvrir l'enveloppe. Oui parce que forcément je ne pouvais pas l'avoir réussi. Mais enfin ce n'était pas très grave, je n'étais pas sûre de vouloir reprendre des études, alors...Finalement c'est Amandine au téléphone qui m'a persuadé de l'ouvrir, ne serait ce que pour connaître mes notes (1). Naturellement, j'étais réçu. Je dis naturellement par parce que je suis très forte, supra intelligente ou quoique ce soit de ce genre, mais c'est typique de moi (2)- le drame en prévision du prochain drame, comme un vaccin. Enfin le problème reste le même, je ne suis pas sûre de vouloir resigner pour un troisième cycle.

Amazing, isn't it?
Je vais m'évanouir.

(1) vue les siennes au capes, je n'avais pas vraiment le courage. Vous savez a combien de moyenne vous etes admissible a l'oral du capes ? Selon les années, cela varie entre 6/20 et 8/20. Non je veux dire c'est quand même inquietant. Soit les correcteurs sont débiles, genre il faut bien leur montrer à ces futurs profs qu'ils sont vraiment nul. Soit....
(2) Pour le bac aussi j'ai beaucoup pleuré avant la résultat. Mes parents et mon petit ami ont fini par se persuader que vue mon état j'avais vraiment tout foiré. C'est un problème dans le sens ou ne pas être capable d'évaluer son travail peut aussi être nuisible. Ah j'adore être morale de temps à autres, marre de toujours laisser aux autres les lieux communs

Haut de la page

samedi 28 juin 2003 à 00h34
Journal intime, ou comment écrire pour vider sa mémoire
Le réveil affreux. Je suis fièvreuse et tout arrive à la fois. Mon frère passe prendre Zéno pour la matinée. Mon nez coule

inéxorablement.

Longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi moche.(1)

En prenant le métro je pense à ce journal d'adolescente dans lequel je me suis plongée cette nuit.Il ressemble parfaitement à

ce que j'imagine du journal d'une adolescente qui passe son bac. Tout y est, c'est presque trop parfaitement exemplaire.Une

normalité splendide réhaussée par la fluidité d'un propos spontané et donc/surtout sincère. (2)

____________________________________

(1) les parisiens sont étranges

(2) J'ai l'idée qu'un journal ne devrait pas être travaillé si il est intime.

_____________________________________

10h30, séance chez ma psy qu'elle résumera en une phrase relativement cinglante mais dite avec un calme olympien
"Permettez moi de vous dire que vos parents sont simplement des emmerdeurs. Ne vous encombrez pas de tant de précautions pour parler d'eux."

Elle me félicite pour mon concours, nous nous donnons rendez vous à nouveau.

Je vais prendre un café au bar du coin, un bouiboui vraiment pourri. Le patron, Ali est un kabyle. J'aime bien m'asseoir au
comptoir, écouter les gens, surtout des hommes, parler, c'est fou ce que l'on entend ici. Je feuillette le parisien, je lis
mon horoscope.

Mais surtout je tente de joindre mon papa. J'ai besoin de sa caution pour l'appart que j'ai trouvé et c'est plutôt très urgent. Il ne répond pas. Répondeur à son bureau, répondeur chez lui, répondeur sur le téléphone de sa femme...répondeur...répondeur...Je trouve curieux qu'il ne m'ait pas rappelé pour me féliciter pour mon concours. C'est peut être un emmerdeur mais c'est un type bien. Et même s'il ne s'inquiète plus depuis longtemps (depuis le bac en fait) pour mes
examens, il n'a pas l'habitude de faire comme ci c'était normal que je réussisse tout ce que j'entreprends (3)

Ali m'engueule parce que je suis malade et que je devrais voir un medecin. Ali est comme ça, une vrai mère poule et pourtant
il me connait à peine. Inspirerais je systematiquement l'instinct maternel aux hommes de plus de 40 ans? Peut être, c'est à
voir. (4)

_______________________________________

(3)normal vous me direz je me plante souvent. En général il me félicite pour mes réussites pro ou étudiantes et déplorent mes
amours "ce type est un crétin Carla tu en as bien conscience j'espère?oui? alors d'accord, de toute façon tu n'en fais qu'à
ta tête.

(4)Réflechir sur cette question d'une importance essentielle

________________________________________

Je décide de passer chez mon père puisque madame soleil m'affirme dans le Parisien que si je persevere je reussirais tout ce
que j'entreprends aujourd'hui. Evidemment papa n'est pas là.
Je me retrouve donc au café rouge rue Paradis (5). Le serveur un italien merveilleux me divertit pendant près de deux heures.

Il joue dans un groupe d'electro, je suis invitée au prochain concert en juillet. Il m'a faite rire, j'en avais besoin. (6)

"Les italiennes sont des emmerdeuses, c'est l'horreur
"A la hauteur des males de ce pays...


Il a la délicatesse d'en rire.

___________________________________

(5) c'est fou comme depuis 5 ans ce coin a changé. Maintenant rue des petites écuries il n'y a plus que le new morning, mais aussi un bar tellement hype qu'il draîne des mannequins jusque dans ce coin perdu (elles se font déposer en taxi et repartent
de même). Dans la rue martel, le bar le plus minable est devenu un petit lieu cosy, rue paradis fleurissent des cafés
branchés et sobres. L'embourgeoisement menace et je crains que la rue Strasbourg saint denis ne finisse comme celle de
montorgueil dans ce décor si figé et artificiel qu'on le dirait directement sorti de l'imaginaire hollywoodien (je pense à un
américain à Paris spécialement)

(6)ce qui cloche chez moi? Je veux dire par exemple, ce type, il est sympa, il est mignon, il ne demande rien ou presque,
pourquoi ne ressens je même pas un soupçon d'attirance pour lui?

______________________________________

Mon frère arrive avec mon fils, nous allons nous ruiner un peu plus à la fnac (7). J'ai rendez vous avec mon banquier mardi pour parler de ça justement. De l'année prochaine. Si je reprends mes études pour deux ans, cela risque d'être difficile
financièrement. Est ce que cela en vaut la peine? J'ai appelé Marie pour en parler. Ma psy pense que ce serait bien un
troisième cycle qui conviennent à ma personnalité (tu parles d'un oracle).
Mon père a rappelé plus tard. Il n'avait pas eu mes messages de la veille, il était désolée de ne pas avoir appelé plus tôt,
ravi pour mon exam et mon nouvel appart. Il est gentil mon papa, et c'est le seul homme que je connaisse sur qui on puisse
vraiment compter. Je sais c'est très oedipien de dire cela mais c'est la stricte vérité. Il a beaucoup de défaut mais c'est
quelqu'un de foncièrement loyal et d'intègre.(cool.gif

________________________________________________

(7) l'altra encore, radiohead, overhead, kid loko, Berlioz, Mahler

(cool.gif Ou est il mon chevalier? brame t elle

Haut de la page

samedi 28 juin 2003 à 00h38
Journal intime ou comment s'enfoncer dans des rêveries d'un autre âge
Pour dire la vérité je n'ai jamais lu Dumas, mais j'ai toujours pensé que j'aimerais. Pas autant que l'amour courtois et fatal c'est certain.
Si j'y pense quel héros m'a vraiment marqué dans la littérature au point d'en tomber amoureuse?

°°°
Pendant longtemps j'ai aimé secretement un portrait de jeune homme aux Louvres. J'ai cherché des visages lui ressemblant, des détails qui me l'évoqueraient...

°°°

Je n'aimerais sûrement jamais personne, je préfère rêver un amour en solitaire plutôt que de le détruire ici. L'amour est
impossible sorti des liens du sang. Improbable dirons nous pour ne pas contrarier les idéalistes. C'est Bataille dans le bleu du ciel qui a cette diatribe terrible

"Les hommes sont des valets de chambre...S'il y en a un qui a l'air d'un maître, il y en a d'autres qui crèvent de vanité...mais ceux qui ne s'inclinent devant rien sont dans les prisons ou sous terre...et la prison ou la mort pour les uns...ça veut dire la servilité pour tous les autres"

L'amour aboutit forcément à l'échec. Pour moi. Parce que je demande trop, j'exige trop, parce que je suis une enfant
capricieuse, une petite princesse égoïste, parce que je ne laisse personne pénétrée dans mon jardin.

Combien de fois ai je entendu cette phrase?

"Carla, tu provoques l'intrusion possessive, tu es si secrète, tu parais limpide , tes réactions sont limpides, mais il y a
toujours ce petit pan de toi que tu caches, que tu refuses de partager"


est ce que tout le monde n'est pas comme ça? est ce que tout le monde n'a pas son univers à soi?
Mes parents aussi s'en affligent parfois

"Carla? de toute façon elle ne dit jamais rien d'elle, de ses rêves, de ses aspirations
ça c'est mon papa

"Carla? Il y a toujours ce mur entre nous invisible mais infranchissable. Elle ne se livre jamais tout à fait
ça c'est ma maman

et mon petit frère?
"J'ai longtemps cru que je savais tout de toi mais je ne sais décidement rien, sinon que tu es une gentille cinglée avec un

sale caractère

Je ne sais pas, je ne sais pas pourquoi...Je m'échappe ailleurs, pour résister à une réalité qui parfois me submerge et menace de me noyer. Je m'assois sur un banc, dans un bar, je marche la nuit très tard, et j'écoute le bruit de la ville en rêvant. A quoi je rêve? Je ne pourrais pas même le dire. J'existe simplement ailleurs.

Enfin malgré cette débauche de mots sans réel contenu, malgré une crève monstrueuse alors que tout le monde agonise sous la
chaleur, malgré la fatigue qui s'accumule et les kilos pris en Toscane, je dois dire que pour la première fois, aujourd'hui,
en sortant de chez ma psy, je me suis sentie une fille normale, anodine, transparente et réelle. Et c'était agréable d'être juste là, dans le monde, sans ce sentiment de décalage, sans ce sentiment de différence. Juste une fille de 27 ans, une maman
comme une autre.

Haut de la page

samedi 28 juin 2003 à 00h41
journal intime, du temps où A(r)maury m'envoyait des textes que d'autres avaient écrits
L'Homme menacé

"C'est l'amour. Je devrai me cacher ou bien fuir.
Les murs de la prison grandissent, comme en un rêve atroce. Le beau masque a changé, mais comme toujours c'est le seul. A quoi peuvent me servir mes talismans : l'exercice des lettres, la vague érudition, l'apprentissage des mots dont l'âpre Nord se servit pour chanter ses mers et ses épées, la sereine amitié, les galeries de la Bibliothèque, les choses courantes, les coutumes, le jeune amour de ma mère, l'ombre militaire de mes morts, la nuit intemporelle, la saveur du sommeil ?
Etre avec toi ou ne pas être avec toi est la mesure de mon temps.
Déjà la cruche se brise sur la fontaine, déjà l'homme se lève à la voix de l'oiseau, déjà s'assombrissent ceux qui regardent aux fenêtres, mais l'ombre n'a pas apporté la paix.
C'est, je le sais bien, l'amour : le désir anxieux et le bienfait d'entendre ta voix, l'attente et la mémoire, l'horreur de vivre dans la succession.
C'est l'amour avec ses mythologies, avec ses petites magies inutiles.
Il est un coin de rue où je n'ose passer.
Déjà les armées m'encerclent, les hordes.
(Cette chambre est irréelle, elle ne l'a pas vue.)
Le nom d'une femme me dénonce.
J'ai mal à une femme dans tout mon corps."

Jorge Luis Borges, in L'Or des tigres, 1972.

Haut de la page

dimanche 29 juin 2003 à 13h53
Bilan des courses pour une fin provisoire
Récapitulatif d'une vie un dimanche

Bilan journalier

-j'ai une crève affreuse, je me demande comment M. a pu supporter mes moucheries toute la soirée et toute la matinée
-mon fils a trouver le moyen de vider la boîte de chocolat en poudre dans le salon pendant que je rangeais la cuisine
- je me suis fais houspiller par Amandine pour délit de silence
-aurais je le courage d'aller voir Balthazar et les autres....

Bilan du mois

- Tristan m'ignore royalement, 2 messages sans réponse, je suis surprise, j'aurais pensé qu'il le dirait simplement si il ne souhaitait plus qu'on se voit. Suis je triste? Vexée un peu mais pourtant je me surprends à plus d'indifférence que je ne l'imaginais. Alors c'est ça de se prendre un vent? Pas le bout du monde, même si j'ai beaucoup de tendresse pour Tristan et que je ne peux m'empêcher de penser que c'est quelqu'un de bien et de bien névrosé (mais dans mon langage c'est loin d'être une insulte).

J'en ai parlé naturellement à ma psy. Réponse de l'intéréssée

"De toute façon ce n'était qu'une passade, vous vous sentez mal vis à vis de cette histoire?
"Non, mais j'aurais aimé qu'on reste bons copains
"pour quoi faire? Bon, je ne crois pas de toute manière que vous soyez disposée à tomber amoureuse et ce n'est pas votre priorité je crois

et vlan Carla

-je pense que je suis décidée à resigner pour le statut d'étudiante. 2 ans. Une galère prometteuse. Mais c'est important. Cela peut paraître triste mais plus important que mes histoires d'amour qui n'en sont pas

- j'adore ce nouvel appart! et je ne pensais pas trouver si vite.

- je suis sereine, les détails pratiques me submergent mais je me sens tout à fait apte à les gérer, c'est incroyable

-je repars le week end du 13 une semaine avec mon fils, puis la famille de son père le prend pendant 10 jours. En aout ma mère prend le relais. Je vais pouvoir emmenager tranquillement, j'ai les clefs de l'appart mardi. Je vire tout sauf mes livres, mes disques et les affaires de Zéno. J'ai deux mois pour m'installer sans stress....

Septembre...Est ce que je vais réussir à gérer tout ça? Le temps pour mon fils, le travail, les études, l'argent...

Haut de la page

lundi 30 juin 2003 à 16h15
Séance 10 (ou je commence à haïr ma psy)
" Pourquoi vous vous accablez toujours autant ?

" que voulez vous dire ?

" ce que j'énonce, vous évitez toujours de parler de l'essentiel : l'exigence intransigeante que vous pratiquez à votre égard.

" ce n'est pas de l'intransigeance, tout est trop facile, je n'ai aucun mérite.

" Je vous rappelle les faits tout de même : vous avez entrepris ce travail thérapeutique avec moi, seule, sans que personne ne vous y force, vous avez decidé de passer cet examen et vous l'avez réussi, vous deviez trouver un appartement et cela a été fait, tout ceci dans un laps de temps très court. Et pourtant le monde extérieur vous effraie. J'en conclus donc une grande détermination qui se donne les moyens de ses ambitions. Or, votre discours, vis à vis de vous même est invariable : vous n'êtes pas à la hauteur, quelque soit le domaine. Les faits pourtant contredisent vos sentiments. Pourquoi ? quelle est l'origine ?

" Je ne sais pas...Peut être mon père, pour lui la vie est une lutte permanente. Il faut se battre, pour ses idées, ses rêves, ses amours, ses enfants, sans cesse...

" donc vous placeriez cela du côté de votre père ?

" Oui, enfin, ma mère aussi...manque de confiance en elle, elle en fait toujours trop, the perfect woman.

(Silence, elle cherche mon regard)

"Vous savez quand j'étais adolescente, j'avais renoncé à avoir des enfants. Non pas que je ne souhaitais pas être mère, au contraire, j'ai toujours rêvé d'une famille nombreuse, mais...
Mais Maman était si parfaite, carrière professionnelle et personnelle sans tâche, mère et femme dévouée. J'imaginais que je ne serais jamais à la hauteur d'un tel modèle.

D'autant qu'elle n'a jamais cherché à m'apprendre ce qu'elle savait: elle ne m'a pas appris à cuisiner, si aujourd'hui je cuisine bien c'est que j'ai appris seule. Ni coudre, pourtant combien de fois lui ai je demandé, mais le temps manquait. Ni me maquillait, ni comment m'habiller, m'épiler, toutes les petites choses qui constituent l'univers féminin. J'ai fait mes découvertes seule, parfois douloureusement. Ce n'est pas qu'elle était froide, non juste efficace dans son statut de mère et effacée dans son statut de femme.

Mon père, dieu sait que mon père a des défauts, a su lui me transmettre sa culture et son savoir. Il m'a ouvert sa bibliothèque par exemple. Quand j'étais adolescente j'étais la seule de mes amies à lire aussi bien des auteurs classiques que contemporains, de la SF que des policiers. Il enregistrait des vieux films Capra, Hitchcock, Lubitsch, en V.O pour nous les montrer, mon amour de la nouvelle vague vient de lui aussi. Il nous parlait politique, société, il racontait son enfance, son adolescence, son passage à l'âge adulte, les histoires de ses patients...Oui il parlait beaucoup.

J'ai beaucoup appris, j'ai developpé mes goûts à partir des siens. Mais un père, ce n'est pas une mère. Et une adolescente à plus que jamais besoin d'une maman pour apprendre à devenir une femme. La transmission a été bloquée de ce côté là. J'ai retrouvé une lettre que je lui avais écrite quand j'avais 13 ans, début de l'âge ingrat, j'écrivais combien je me sentais minable à côté d'elle, qu'elle avait sûrement honte d'avoir une fille comme moi. C'est terrible d'écrire ça à sa mère.

(je pleure)

" Bien. C'est un début vous voyez.

Haut de la page

mardi 1er juillet 2003 à 17h17
De l'art du court circuit, où l'on se souvient à point nommé de certaines de ses lectures adolescentes
Eliel <http://mon.journalintime.com/carla/5185> a appelé. Je dois avouer que cela m'a fait plaisir, comme d'apprendre qu'il m'avait appeler pendant mes vacances en Toscane. Il a laissé un message puisqu'une fois de plus je n'ai pas entendu mon téléphone sonner.

Je ne l'ai pas encore rappelé, j'en avais pourtant le temps. Mais le fait est, que dans ma débandade je néglige tout ceux que j'aime, mes faibles ressources de sourires et autres bonheurs étant consacrées à mon fils. C'est idiot n'est ce pas parce que les amis c'est aussi censé être là quand ça va mal et vous pardonner vos petites crises de larmoiements pitoyables.

Ça devrait. Mais le problème est que je suis si fière, si pudique (je sais ce n'est pas évident au premier abord), si fragile, que je refuse d'imposer mon malaise à mon entourage. C'est crétin puisque d'une manière ou d'une autre on l'impose toujours, je sais, JE SAIS. Mais c'est plus fort que moi, je me barricade, je dis oui ça va, mais je ne suis pas dispo en ce moment, ou je disparais ponctuellement.

Je me replie et ce repli exclut l'autre.

Olga est à Cuba, c'est facile.
Amandine me sait malade, elle n'insiste pas mais ce soir j'ai du promettre de venir la voir
Je n'ai pas vu Balthazar depuis mon retour, j'ai séché le salon du dimanche.
Tristan c'est différent je lui ai envoyé un message, il n'a tout simplement pas répondu. Je n'aurais pas eu plus de courage pour le voir d'autant que je m'imagine mal laisser Zéno chez une copine pour le rejoindre, mais sa présence même lointaine aurait peut être su me redonner un peu d'esprit " chupa chup's "

Je déteste être ainsi. Une vraie loque.
Je méprise mes faiblesses.

Ça me fait penser à ce livre de Watzlawick, faîtes vous même votre malheur.

"Être malheureux est certes à la porté du premier venu. Mais se rendre malheureux, faire soi-même son propre malheur sont des techniques qu'il faut apprendre : à cet apprentissage-là, quelques coups du destin ne suffisent pas. "

Exemplaire.

(1) je n'entends jamais les portables sauf au maximum et je déteste quand un téléphone me hurle dessus. J'ai émis l'hypothèse que la vie parisienne étant saturé de sonneries multiples et barbares j'ai fini par intégré ce son comme faisant parti de mon univers sonore. Du coup, je ne réagis plus au bip (Pavlov version Carla).

Haut de la page

mercredi 2 juillet 2003 à 18h34
L'art de ne pas être riche
Je me souviens vaguement d'un texte de sociologie (trouvé où?à quelle occasion? no lo so) qui grosso modo établissait un modèle "des splendeurs et misères" bourgeoises au fil des générations. Cela donnait quelque chose comme:

Génération 0: les misérables
Génération 1: au moins l'un d'entre eux devient pauvre
Génération 2: au moins l'un d'entre eux s'élève au rang de petit bourgeois.
Génération 3: au moins l'un du groupe précédent accède au statut envié de bourgeois
Génération 4: au moins l'un de ceux du groupe précédent accède à l'ordre bourgeois

Phase d'ascension terminé. La famille bourgeoise est établit. On peut commencer la phase de déclin. Qui est beaucoup plus rapide, les générations suivantes s'occuppant de dilapider les biens et acquis des précédentes. (1)

Pourquoi j'en parle? Non pas parce que j'adhère à cette théorie, et je dois admettre que même la sociologie me paraît parfois douteuse dans ses prétentions. Mais parce qu 'hier soir...

Quand Amandine décide de financer ses vacances sans passer par la case: je bosse pour de l'argent.

Amandine n'aime pas travailler. C'est un fait, les petits boulots ce n'est pas son truc. Elle s'y est collée quelques fois, par nécéssité mais en général elle se débrouille pour y échapper.
Bon elle a surtout les moyens d'y échapper. Encore étudiante (elle resigne pour 1 an après avoir raté son capes), ses parents lui donne "une bourse" pour son loyer (en face du luxembourg mais c'était une bonne affaire), pour "ses frais" et même souvent pour ses découverts. Pourtant les fins de mois restent difficiles et stressante car Amandine n'est pas non plus une égoïste inconsciente, égocentrique. Elle est certes dépensière mais elle s'en veut toujours de l'être, et culpabilise vraiment de l'argent qu'elle prend à ses parents. Résultat: le cercle infernal de la culpabilité.

Enfin il y a quelques jours Amandine m'a appelé pour me prevenir qu'elle organisait chez elle une braderie-apéro avec Elise.

Je suis curieuse et même impatiente parce que je dois dire qu'Amandine a une pile de fringues classiques mais sensass qui ne lui iront sans doute jamais plus. Or elles sont parfaitement à ma taille. Dieu je sais c'est mesquin une pensée pareille mais la vérité est que je suis fauchée, que je ne supporte plus les boutiques ou je vois 456 fois la même chose et qu'en plus ayant un peu arrondi les angles de mon corps depuis 15 jours, je n'ai pas envie d'investir dans des petites robes que je ne pourrais pas porter avant....

Donc hier soir, je me rends là bas. J'ai la crève, je ne suis pas motivée mais je me dis que comme je ne vois pas grand monde ces temps ci...

J'arrive et c'est un peu l'horreur.

D'abord je n'ai vraiment pas envie de chercher des froufrous.

Ensuite toutes les nanas qui sont là se connaissent très bien entre elles: C'est la bande d'Amandine. Et moi je n'en ai jamais fait partie parce que j'ai une amitié plutôt exclusive avec elle.

Donc gros malaise. Il y a aussi deux hommes: Julien (petit ami d'amandine) et Pierre (petit ami d'élise), qui sont tolérés.

Je discute un peu avec Amandine en buvant pour n'anesthésier mais elle me plante là pour aller écouter les dernieres aventures de sa copine Hélène. Ensuite c'est au tour de Julien et je commence à me détendre. Non pas parce que c'est un mec mais parce qu'il me raconte sa journée...

"alors Julien tu as trouvé un boulot?
"Oui je commence à travailler en septembre pour un agence d'urba mais tu sais j'ai des dettes alors je n'ai pas de tunes pour partir en vacances. Donc je vais bosser en aout. J'ai trouvé un boulot d'hôtes.

"Hôtes qu'est ce que tu entends par hôtes?

Il rit

"féminin d'hôtesses, tu sais hôtesses d'accueil, c'est pas mal payé, tu places les gens dans des défilés, tu es barman dans des soirées privées , hôtesse quoi! j'ai fait un entretien aujourd'hui c'était à mourir de rire, les types arrivaient avec des books! moi c'est ma mère qui a pris la photo ce matin!

Je ris. J'aime bien ça chez Julien comme chez Amandine, le naturel sans complexe

" les autres étaient tous mannequins?

"non pas forcément, tu vois il y a 4 catégories de mecs: les mannequins, alors eux quand tu les vois, tu te dis que n'importe quel mec pourrait l'être. 2 les étudiens sup de co et autres petits bourges, les pseudos artistes genre beau brun ténébreux, et moi.

Je ris encore. Je lui demande si c'est bien payé ce genre de job

"pas extraordinaire mais ils ont un nouveau "service de nuit" mieux payé

J'ouvre les yeux ronds

"QUOI????

"non, non Carla ce n'est pas ce que tu crois. En fait il s'agit de faire le mariole dans des boîtes de nuit et soirées privées.

"Gogo dancer?

"Non la nana nous a dit qu'il fallait être "dynamique, jovial" et le costume est petit mais décent
"c.a.d style un cycliste!

La je ris franchement. Il me fait quelques pas de danses et j'ai définitivement retrouvé le sourire.

"tu l'as dit à Amandine
"non pas encore

Moi je suis sûre qu'elle va adoré l'idée Amandine. Elle qui a toujours rêvé d'être danseuse au crazy horse....

__________________________________

(1)Bon, l'étude était beaucoup plus sérieuse que ce que je présente et d'ailleurs j'avoue je brode (ce dont je me souviens en réalité c'est qu'effectivement la phase d'ascension est beaucoup plus longue, et le statut de "bourgeois" beaucoup plus dure à garder)
(2 j'utilise le mot froufrou parce que c'est le mot qui me vint à l'esprit quand je vis les piles d'habits)

Haut de la page

jeudi 3 juillet 2003 à 16h28
Séance suivante...extrait 1
....

" Je me laisse couler
" couler ?

" oui, au moindre obstacle qui se présente, je m'abandonne dans une sorte de torpeur angoissée

" vous pourriez formuler une hypothèse à ce sujet ?

" Non pas vraiment, personne n'est ainsi dans ma famille...enfin si ma mère, quand mes parents se sont séparés, elle a sombré dans la dépression. La première fois j'avais 5 ans. C'est mon père qui m'a raconté qu'il était revenu parce qu'il était inquiet pour nous tant elle paraissait "hors" du monde. La deuxième c'est quand mes parents se sont définitivement séparés. C'est pourtant elle qui a quitté mon père. Mais à la suite de ce départ, elle a fait une sérieuse crise dépressive

" donc vous situeriez le problème du côté de votre mère

" oui et non...c'est difficile...vous savez ma mère....parfois j'ai le sentiment qu'elle est secrètement en guerre contre elle même, contre mon père surtout, dans une sorte de bras de fer dont nous sommes l'enjeu mon frère et moi. Mise à part ses deux épisodes, elle est dans la maîtrise, j'ai presque envie de dire le pouvoir même si je sais que c'est injuste. Elle contrôle. C'est toujours elle qui a pris en charge le côté " vie pratique " dans notre famille. Elle était notre grande gestionnaire, notre secrétaire de choc, au fond la chef de l'entreprise familiale.

" Sauf quand elle faisait une dépression ?

" oui, d'ailleurs ce n'est pas par hasard si mes parents ont eu un contrôle fiscale justement l'année ou ils se sont séparés. Ma mère était un véritable fantôme, incapable de gérer sa boîte, incapable de s'occuper d'elle ou des autres, elle paraissait littéralement sans force et pourant on pouvait sentir une sorte de rage autodestructrice animer chacun de ses actes.

" et vous vous avez endossé cette partie d'elle, puisque la transmission ailleurs était bloquée...

" vous croyez ?

" vous êtes encore psychiquement très liée à elle, c'est certain. Et c'est ce lien que nous devons défaire. C'est vitale pour vous


Bon. Que dire?

Haut de la page

jeudi 3 juillet 2003 à 23h21
Le maux de la fin, où comment j'apprends la dure loi du larguage
La dernière nuit que nous avons passé ensemble, je lui ai dit, ma peur de le perdre, parce que j'étais sûre qu'au fond il recherchait une histoire sérieuse. Il m'a assuré que non. Je lui ai dit que je me fichais de ses histoires mais que j'aimais nos instants hors du temps et que j'étais triste à l'idée qu'ils disparaissent, que je tenais à lui, pas comme petit ami, pas comme amant, ni comme ami mais...nous sommes si sembables, reflet masculin, reflet féminin...nos rires...nos descentes dans la cuisine à 2h du matin...ses silences pour respecter les miens...



Aujourd'hui il m'a envoyé un message, après 15 jours de silence et mes absences prolongées, inexpliquées....

" Je me suis casé. Mais je ne t'oublie pas, je pense à toi,

Tristan "

Plus tard j'ai répondu



"félicitation mon coeur, écris moi pour me faire tes aveux

tendresses

Carla"



Je n'ai jamais su lui dire...

j'aurais du lui demander, qu'est ce que ca veut dire, je ne t'oublie pas? je pense à toi?, que tu m'appeleras quand tu seras lassé d'elle? que nous restons amis? que cela n'a pas d'importance que tu vives cette histoire là?

Il sait. Il sait que je me fiche de ses autres histoires. Il sait que je n'exige rien. Il sait que je ne l'ai jamais invité dans ma vie, mon autre vie, en dehors de lui....alors....

j'aurais du téléphoner, une fille normale aurait téléphoner, criait peut être si elle avait été amoureuse ou par principe, demandait des explications, j'aurais pu....

J'ai toujours su que ce moment arriverait. Une femme lui proposant ce que je ne peux pas lui donner, une femme qui lui aurait donné envie de vivre autrement. Mais...je l'aimais ainsi, sans engagement, sans attente, dans l'instant, de minuscules instants à nous, parfaits, toujours...



Le reste, tout ce que nous vivions ailleurs n'avait pas d'importance. Aucune



Pour moi.

Haut de la page

jeudi 3 juillet 2003 à 23h23
Ce que pense ma psy de toute cette histoire: extrait 2
" vous savez mon " amant ", Tristan, il m'a écrit, il s'est trouvé une vraie amoureuse
" vous êtes triste ?
" je ne sais pas...Il écrit qu'il ne m'oublie pas malgré tout, qu'il pense à moi...c'est ce qu'on apelle un double lien non ?
" oui mais enfin cet histoire est accessoire
" accessoire ?

(je suis un peu interloquée quand même)

" oui, vous vous êtes servi de cette relation pour tenir à distance votre mari et empêcher un autre homme de rentrer dans votre vie. Et depuis le départ vous répétiez que vous étiez convaincue qu'au fond il rêvait d'une relation sérieuse, pas spécialement avec vous mais généralement. Or il me semble que à votre manière vous avez fait obstacle à votre histoire en lui signifiant que vous n'étiez pas prête à accueillir qui que ce soit dans votre vie
" oui...enfin...

(j'ai l'impression de me faire rabrouer)

" donc le sujet est clos ?
" je suppose
" bien. Sincèrement, je parie que d'ici la prochaine séance vous n'y penserez plus


je rêve!

MA PSY PARIE SUR LA DUREE DE MES CRISES AMOUREUSES

Je sais pourtant au fond qu'elle a sûrement raison. C'est vrai tout ce qu'elle dit j'en ai bien conscience. Et je dois avouer que malgré toute la tendresse que j'ai pour lui, je n'aurais pas été prête à lui offrir plus...

Mais....

Haut de la page

jeudi 3 juillet 2003 à 23h27
Soirée Noyade
Je ne sais pas si vous avez déjà eu cela : votre meilleur ami avec qui vous êtes collés 24h/24h vous annonce qu'il a une petite amie. Et là, sans que vous compreniez pourquoi vous avez envie d'éclater en sanglot, d'ailleurs c'est ce que vous faîtes. Ce n'est pas que vous etiez secretement amoureuse de lui, ou peut être que si. Mais honnetement si vous y reflechissez 10 sec vous ne vous seriez jamais vu ensemble. Seulement voilà, une autre femme cela signifie, moins de temps ensemble, surtout les premiers temps lovelove sans compter la jalousie de l'officiel et puis vous en plus vous n'êtes justement pas du tout en etat de vous trouver un amoureux parce que ce n'est ni le lieu ni le moment.

Petit drame. C'est un peu l'effet que me fait l'histoire Tristan. En plus j'ai trois kilos indésirables sur la peau, une crève monstrueuse et une petite déprime passagère qui me colle à la tête....le coup de grâce...
Je pourrais sortir avec les copines mais je me sens trop mal pour entamer la tournée des bars et puis pour Zéno cela est un peu compliqué ce soir. Alors une fois mon petit lion au lit, j'ouvre une bouteille de prosecco et je décide de la vider consciencieusement et seule.

A peine 5 mn après l'ouverture de la bouteille le téléphone sonne.

" Allo chérie c'est ta maman ça va ?

L'instinct maternelle. Non ça ne va pas mais pas à cause de Tristan. A cause de l'histoire d'appartement qui foire (d'ailleurs si quelqu'un passe qui a un plan pour un appartement dans le 19ème...qu'il me fasse signe), à cause de mon banquier qui est vraiment débile, gentil mais débile (j'ai pris l'habitude du professionnalisme des suisses) à cause de ma maladie que je ne me décide pas à soigner (débile clara, vraiment débile, mais c'est promis demain je vais voir ce medecin mi mi comme tout et dont mon fils est fan), parce que mon mari s'obstine à faire comme si demain j'allais rentrer pour le supplier de me reprendre, parce que....Enfin j'abrège en demandant si ses vacances à elles sont chouettes, " oui oui ", parfait, on se rappelle avec que je parte moi.

Bien. Hop un nouveau verre. Je pense à ce sacré instinct que j'ai concernant les relations humaines, et surtout amoureuse, je pense à cette manie que j'ai de me mettre en retrait au lieu de me battre pour ce que je veux, je pense à cette putain de confiance en soi qui me fait défaut.

Téléphone encore. Cette fois c'est ma meilleure amie (la brune) Olga qui vient de rentrer de Cuba
" Carla je peux passer mais tard, oki ? je veux te voir
" Olga...je....
"Carla ! un mois qu'on ne s'est pas vu
" je n'ai pas trop la pêche....
" je m'en fous, j'apporte à boire

Ok. En attendant qu'elle arrive (tard pour Olga c'est vraiment tard....je ne compte pas sur elle avant minuit une heure) je continue le décompte de ma foutue vie....

Téléphone. Ils se sont donnés le mot ?

" Carla , cela fait longtemps qu'on ne t'a pas vu ?
" je suis devenue grosse moche et complètement stupide
" génial ! je veux voir ça !


Je lui résume mes petites cata perso, il rit le monstre

" écoute Carla, la maladie ca se soigne, les banquiers ca s'échangent, les exs c'est toujours pénible et Tristan tu n'as jamais rien fait pour lui montrer qu'il comptait pour toi ne serait ce qu'un chouïa
" ben si quand même
" mais non mais non, il t'a tendu des perches pourtant, et toi tu l'aimais comme ça, lointain, alors forcément...je te connais par coeur Carla...il faudra bien un jour que tu te défasses de tes défenses


Oui je sais. Je sais tout ça. Mais laissez moi juste une soirée nostalgie bordel ! une soirée pour me dire que j'aurais pu tout faire autrement et en conclure que je ne voulais pas....ou que peut être j'ai encore tout fait de travers....

Pourquoi suis si je glacée quand un homme me plaît vraiment?

" dimanche sans faute Carla?
" oui monsieur Balthazar


Après ça j'ai débranché le téléphone et je me suis concentrée sur cette adorable bouteille...J'y suis encore

Haut de la page

vendredi 4 juillet 2003 à 15h09
Où parti d'un chagrin d'amour, on arrive à une étrange félicité
La cafetière italienne, les gestes du matin. Radio FIP, la salle de bain, la balance, l'odeur du café se répand. Je m'installe dans la cuisine. J'allume l'ordinateur, consulte les nouvelles du monde, et le monde va mal comme de juste. Outlook récupère mes mails éparpillés un peu partout et une petite icône s'affiche en bas à gauche pour me prévenir que j'ai de nouveaux messages. J'agrandis la fenêtre de la messagerie. Et mon coeur saute une mesure: il y a dans ma première messagerie tous les mails de Tristan. Mélangés à d'autres.

J'oublie toujours de supprimer ou d'archiver mes correspondances.

Des larmes montent, j'hésite à ouvrir ces petits mots d'un autre temps. D'un temps ou je ne les attendais pas et ou je les recevais. Toujours surprise qu'il pense à moi. Toujours ému par les petits noms stupides qu'il me choisissait...

"bébé","cutypie","choupette","mon kiki"

Personne ne m'a jamais donné des surnoms aussi ridicules. J'aimais ça.

Supprimer ses lettres? Plus tard, je n'ai pas encore le courage. Mais je le ferais. J'efface toujours les traces de mes amours. Pas l'âme d'une nostalgique.

Finalement les larmes ne se décident pas à couler.

J'étais préparé dès le départ à cette rupture et plus encore depuis qu'il n'avait pas donné de ses nouvelles. Olga était outrée quand je lui ai raconté le fin mot de l'histoire

"il aurait pu téléphoner"

Oui, il aurait pu. Mais j'ai toujours mis tant de distance entre nous et je ne l'ai pas appelé non plus quand il n'a pas répondu à mon dernier message. Résignée, un peu indifférente, tournée vers moi même. Ni quand j'ai su que....

je n'arrive pas à l'accuser, je n'arrive pas à lui en vouloir. Je sais trop bien...

Zéno se réveille. Tristan ne le connaissait pas. Tristan ne savait presque rien de moi.

"tu sais Carla, je ne perdrais rien à en savoir d'avantage sur toi...pourquoi es tu toujours si silencieuse sur ta vie? tu es amusante, tu as toujours des histoires à raconter, j'aime t'écouter, mais parfois je voudrais que tu te racontes un peu plus ...."

"pourquoi faire?

Il avait ri

"tu es irrécupérable mon ange

Il semble....



Peut être qu'un jour il aura envie de me retrouver. En attendant je me sens étrangement émue, triste et heureuse à la fois. Comme si tout était à nouveau possible....

Haut de la page

dimanche 6 juillet 2003 à 16h08
Pour bof
J'ai mes règles en plus d'une bronchite gentiment diagnostiquée par mon medecin.
Les kilos que j'ai pris en vacances ne se décident pas à lever le camp
Il fait gris morose sur paris.

Dimanche. Bof. Crise.

Haut de la page

mercredi 9 juillet 2003 à 00h50
coucou toi!
"Vous avez l'air plus serein

"oui, je le suis...je crois que j'apprends, j'apprends à me discipliner, et vous savez quoi? ce n'est pas désagréable...


ah! ma psy! mais comment ai je fait pour vivre si longtemps sans elle? hein?

Il y a des jours comme ça...

Haut de la page

mercredi 9 juillet 2003 à 01h18
Valentine et Lou
Je n'aime pas H ni M. Passons sur le fait qu'ils exploitent des enfants pour nous fabriquer des fringues à des prix défiants toute concurrence. Ce serait un argument plus que valable mais pour dire la vérité mes motifs de désamour sont nettement moins noble: je n'aime pas la multitude que ce soit la foule, ou le nombre d'articles, trop c'est trop et moi je suis tout petite.

Mais , il y a toujours un mais quand on est une consomatrice, j'avoue que quand j'ai le courage d'y mettre les pieds je fais la razzia sur leurs accessoires pour les cheveux (barettes et autres fleurs à se planter sur le crane). De ce point de vue c'est vrai, j'avoue les petits chinois me rendent un fier service vue que je n'ai pas les moyens de perdre des barettes à 10 euros la pièce (je les égare sans cesse d'ailleurs ce cher Tristan doit avoir une sacré collection).

Donc aujourd'hui j'ai bravé mon agoraphobie pour aller m'approvisionner. Aux Halles (et hop un tour par la Fnac juste en face). J'ai trouvé tout ce qu'il me fallait, en dix minutes tout était réglé, rester à affronter le passage à la caisse (j'ai rarement la patience de faire la queue). Je "prends la file" comme tout le monde et là je vois une fille approximativement de mon âge dans la file d'à côté. Quoi de plus normal, nous sommes dans un temple de la consommation féminine! Mais celle ci à dans sa main un grand fourre tout qui pour 10 euros justement m'a l'air fort pratique. Je l'interroge donc

"excuse moi, ton grand sac, tu l'as trouvé ou?
(oui j'allais pas me taper tout le magasin, il y a trois étages, peut être même 4 je n'ai jamais eu le courage d'explorer)

"juste là derrière
(sympa, ouf! pas loin, j'y vais, et je reviens me mettre derrière elle dans la file)

"excuse moi mais tu n'étais pas au parc, l'autre jour avec ton fils?

alors là je suis bluffée. Bon je suis tous les jours aux buttes avec mon fils, même pour une petite balade. Mais là nous sommes chez H et M dans les Halles, troisième sous sol du bunker.

"euh aux buttes?
(on ne sait jamais, le parc, c'est quand même vague!)
"oui, tu as joué avec une petite fille et ton fils

(euh j'anime souvent les jardins d'enfant, c'est encore vague pour moi, j'ai plein de potes de moins de 5 ans)

"vous faisiez la cuisine, moi j'avais un grand chapeau je vous ai pris en photo

Ca y est! je ne l'aurais jamais reconnu, je ne suis décidement pas physionomiste...La petite Lou

Et nous voici a nous faire un petit brin de causette en attendant notre tour. J'apprends que Valentine a 21 ans, qu'elle fait des études de photo, que Lou est la fille de son ami (32 ans), qu'elle a l'âge de mon fils (ça je m'en doutais un peu) et qu'ils habitent place des fêtes (enfin Lou chez sa mère en général).

"tu es belle mère! à 21 ans! pas mal!

Elle rit. Nous échangeons nos numéros pour nous faire un après midi avec les enfants (oui comme son mec bosse hein elle s'occuppe de sa fille): ce sera vendredi

J'adore Paris!

________________________________________________

Dans la série coïncidence Lothard <./2792> s'est manifesté, mais c'est une autre histoire. Ce chéri là à le chic pour réapparaître au moment ou je m'y attends le moins.

________________________________________________

je suis fatiguée mais je suis bravement les conseils de Julie <http://mon.journalintime.com/carla/forum/13296>

Haut de la page

mercredi 9 juillet 2003 à 14h28
Où il est vérifié que les hommes sont des êtres souvent infantiles
C'est la spécialité de Lothard <./2792> de débarquer à nouveau dans ma vie quand je ne m'y attends plus. Et toujours assez lâchement je dois dire: il envoie un mail pour tâter le terrain genre je sais que tu vas encore me jeter mais tu sais que je tiens à toi...Il ne lui viendrait pas à l'idée de simplement téléphoner ou plutôt il n'a pas le courage de simplement téléphoner. Je sais bien que je suis mal placée pour faire cette remarque mais c'est que Lothard a un lourd passif derrière lui: c'est un menteur hors pair qui n'admettra jamais oh grand jamais ses torts (plutôt mourir que d'avouer), doublé d'un monstre de lâcheté (plutôt fuir que mourir pour ne pas avouer).

Enfin pour une raison que j'ignore, il s'est mis dans la tête depuis notre rencontre que j'étais la femme de sa vie, celle qu'il n'aurait jamais (ceci expliquant peut être cela) mais qu'il ferait tout pour avoir (résultat de 4 ans de lavage de cerveau dans une grande école de commerce: l'obstination pour arriver à ses fins).

Mais il est tellement et si bien névrosé....
Ex: il m'envoie un mail de blablabla. Je prends mon téléphone et je l'appelle. Je laisse un message pour lui dire qu'il est toujours aussi lâche mais qu'il peut m'appeler quand il veut. Et que fait il? Il me renvoie un mail pour me dire qu'il ne veut pas que je crois qu'il me harcèle mais qu'il aimerait me revoir. OUI MERCI J AI COMPRIS.

On pourrait pas faire simple pour une fois?

Quant à Mathieu <./3079> , il m'a appelé pour me dire qu'il cherchait une maîtresse! (il a déjà son officielle avec qui il vit, son officieuse dont il est amoureux, l'une sachant cuisiner, l'autre sachant penser, c'est ainsi qu'il résume lui même la situation).
Evidemment je lui ai dit que je n'étais pas interessé et il m'a répondu que non oh grand jamais il ne me proposerait une place aussi indigne mais que si je voulais qu'il me prête une de ses copines il était d'accord. Non c'est vrai? trop cool!
Non merci Mathieu, ça ira. Finalement il souhaitait juste me dire qu'il aimerait bien me revoir, qu'on prenne un pot ou quelque chose comme ça. Pourquoi ne pas commencer par "Carla tu es libre demain soir?" non?

MAIS JE NAGE EN PLEIN DELIRE LA.

Bon. Ce soir je vois Eliel qui doit me montrer son premier long métrage. Mieux vaut un ami d'enfance à deux exs cumulant plus de névroses que moi.

Haut de la page

mercredi 9 juillet 2003 à 14h49
Histoire de Lothard 1
Lothard est parfaitement le type que je n'aurais jamais du rencontrer: il habite Saint Germain, vraiment le parfait petit bourgeois, il sort en boîte le week end, il adore sa voiture, il joue au foot (2ème division je crois ou 3ème?) et il a une bande de joyeux copains qu'il connait depuis le collège.

Bref ce n'est pas mon genre si ce n'est son physique qui est...qui est...Son père est d'origine juive egyptienne et sa mère est d'origine polonaise. Le mélange est...j'en perds mes mots...un superbe mâle brun aux yeux en amande, à la peau halé et un corps de sportif qui s'entretient. Un beau gosse en somme

Oui je sais, il n'y a pas que le physique qui compte. D'ailleurs ce n'est pas cela qui a joué en sa faveur lors de notre rencontre.

C'est son humour complétement stupide.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Il y a un peu plus d'un an....

Amandine m'avait traînée dans une soirée où elle même ne voulait pas aller (1): Sa cousine l' avait supplier de l'accompagner dans une de ses fêtes d'anciens d' HEC (et oui la cousine a fait HEC). Et Amandine avait accepté. Et à son tour m'avait supplié de....bref

Nous voici donc entourés d'horribles types accompagnés d'affreuses minettes, qui s'éclatent gaiement sur une immonde musique. Comme d'habitude je squatte le bar (rien de mieux à faire dans ses cas là que de noyer son désarroi dans l'alcool). Un type m'aborde et se fait violemment jeter, n'étant pas d'humeur à badiner avec la lie du capitalisme triomphant.
Bon.
La dessus un deuxième type débarque: Lothard. A sa décharge il est beau mais cela ne suffit pas à me faire oublier ou je suis (je suis bourrée de préjugés). Je le jette donc tout aussi vertement. Mais Lothard ne se formalise pas, s'obstine et arrive à me faire sourire à force de pitrerie. Qui a dit femme qui rit femme à moitié conquise?

Ce fut le cas. Commença alors une rocambolesque histoire qui je dois l'admettre contrairement à celle de Tristan était une véritable histoire sexuelle: je ne ressentais strictement rien pour Lothard mais physiquement dès que nos deux corps se trouvaient à proximité l'atmosphère devenait non seulement éléctrique mais licencieuse. J'adorais le sexe avec lui.

Mais....et là la liste des mais est longue....

Mais là tout de suite je dois aller voir les guignols aux buttes.

(1)ça sert à ça l'amitié non, se taper ensemble les corvées!

Haut de la page

jeudi 10 juillet 2003 à 14h38
Et ça continue encore et encore, ce n'est que le début, d'accord d'accord?
Lothard a quand même réussi à prendre son téléphone pour m'appeler

"allo Carla, c'est le lâche
"oui je t'avais reconnu

Pareil à lui même. Et toujours passionné par ma petite personne. Sauf que nous ne nous sommes pas vus depuis longtemps. Et que je me demande comment il peut être aussi sûre qu'il va encore "adorer la petite peste que je suis" (dixit).

Je le verrais à mon retour. Je suis curieuse. Mais pas franchement excitée par nos retrouvailles. Enfin...

Dans la foulée j'ai laissé un message à Tristan (en direct oui oui) pour lui dire qu'il aurait pu tout de même m'appeler que je ne l'aurais pas mangé. Tout ça très gentiment. Je n'attends pas de réponse mais ça m'a fait du bien de le faire. Comme de clore un chapitre.

Haut de la page

jeudi 10 juillet 2003 à 15h04
où les souvenirs d'enfance s'estompe pour une autre mémoire
Hier soir, j'ai enfin revu Eliel <./5185> (on s'est beaucoup raté depuis un certain temps). Cela fait un mois qu'il me tanne pour que je vois son premier long et le deuxième qui n'est pas encore monté et que je joue les attachés de presse pour lui. Pourquoi pas, ce serait amusant? Et puis j'aime bien Eliel, c'était mon grand frère quand j'étais gamine. Amusant de se retrouver plus de dix ans après.

Nous nous sommes retrouvés dans son appart mais comme le temps s'y prêtait, une grande balade dans le marais pour prendre un verre en terrasse. Une petite pause dans le jardin de la place des Vosges (1), une autre plus longue dans un bar quelconque et puis nous sommes rentrés chez lui finir la soirée. Je suis bien avec lui mais c'est curieux le sentiment que mon avis compte beaucoup pour lui alors que nous ne nous sommes revus qu'une fois et que somme toute nous sommes devenus des inconnus.

Finalement nous avons passé la nuit ensemble très sagement à parler de nous, nos rêves, espoirs, amours, en buvant du bordeaux et en fumant des joints. Il est completement cinglé je n'avais aucun doute la dessus mais cela se confirme: fou comme j'aime, vraiment étrange. Il me faudrait des heures peut être pour retracer ses confidences, ses histoires délirantes, son chemin tortueux. Sa bibliothèque me plaît et j'ai le sentiment que moi aussi. Est ce de la tendresse que je croise dans ses gestes ou...Je suis nulle pour ce genre de déduction. Mais ce dont je suis certaine c'est qu'Eliel n'est pas un homme avec qui je coucherai par hasard si un jour cela devait arriver (ce dont je doute, coucher avec son enfance me paraît étrange).

___________________________________________

Je suis épuisée. Agréable le manque de sommeil, sentiment de flotter dans une réalité qui n'est pas tout à fait la mienne

(1) y a quand même des types qui arrivent à faire du jogging autour de ce carré minuscule. Dans le genre absurde et ennuyeux....

Haut de la page

jeudi 10 juillet 2003 à 15h30
Eliel (suite)
Il a vécu à Belgrade par amour pendant la guerre, au japon par curiosité, en espagne par passion, en Inde pour se chercher.

Il a ce désir de rejouer l'histoire qui le pousse dans des situations absurdes comme de se mettre en tête de retrouver une fille qu'il avait vaguement connu au collège et qu'il n'avait pas remarqué alors.

Il ettouffe à Paris et désire repartir en espagne parce que dit il les espagnols sont insolents et fiers et qu'il se sent ainsi.

Il connait le tao et la critique de la raison pure, aime la nouvelle vague, les surréalistes et le cinéma asiatique, connaît l'astrologie chinoise et zodiacal et sait en rire sans mépris.

Il a déjà été voir une voyante pour sauver son couple, mais lui a toujours interdit de lui tirer les cartes., puis un psy parce que son nouvel amour était fou, un gourou à Bombay pour trouver l'apaisement, a fonder un groupe de punk à 18 ans, avant de devenir journaliste et de tout lâcher pour le cinéma.

Ex cocaïnoman, ex alcoolique, ex de tout un tas de femmes plus folles les unes que les autres.

Il a seulement vingt neuf ans et pas de tire bouchon chez lui.

Haut de la page

vendredi 11 juillet 2003 à 01h19
Un lecteur.
Je suis un peu saoule. C'est pour ça (oui je cherche des excuses) que je peux vous parler un peu de M., juste un peu, juste assez pour dire que je l'ai obligé à ingurgiter de la nourriture indienne après l'avoir fait boire du sauvignon sur des terrasses ma foi fort agréable. Je lui ai même offert une rose puisque le rustre me reprochait mon manque de féminisme ou peut être de féminité je ne sais plus.

Mais est ce vraiment important?

_____________________________________________

J'ai laissé un message à Eliel pour lui dire que j'avais aimé son film et que si j'avais faillit m'endormir c'est que j'étais simplement claquée (je suis humaine, si je vous assure!).

Martyrisée Lothard qui adore ça, ce qui ne lasse pas de me fasciner (j"écris de plus en plus mal nota bene comme dit l'autre).

______________________________________________

Je pense à mon lecteur le plus sceptique, ce cher Bof et je me dis que si il passe par là ce soir, il en aura pour son grade.

Je pense à Ava qui ne donne plus de nouvelles et je me demande si elle n'a pas émigré (ou immigré) en Pentagonie (pourquoi pas?).

Et surtout à O. et à tout ce que je ne lui dis pas pour une raison mystérieuse que je n'ignore pas,

à l'anniversaire de Robert dimanche,
à cette robe fourreau que j'ai acheté très simple mais que je n'oserai jamais mettre,
à ce lecteur qui me reproche parfois d'être trop brouillon....

Je pense, j'associe, je....

Et je ne vous ai pas encore parlé de C. qui peut être lira ceci. C'est un lecteur, un lecteur du hasard. Cet après midi je lui ai envoyé un mail pour lui dire que je ne parlais jamais de mes lecteurs parce que l'ambiguité générée par ce genre de procédé...blablablabla.

Logique Carlaesque: j'affirme quelque chose de trés sensé et je fais le contraire. Donc me voilà à vous parler de C. C'est idiot d'écrire C., pourquoi ne pas dire simplement Cyril? Oui ce serait plus simple, un peu moins mystérieux mais pourquoi rajouter du mystère là où il est déjà entier...

Je m'embrouille, je m'emmêle , je manque totalement de respect envers mes lecteurs, non mais c'est vrai!

Cyril donc. Il y a quelques jours, (hier? avant hier? lundi?) j'ai reçu un mail émanant d'une structure très officielle.

(Vous savez quelle a été ma première réaction en regardant l'adresse très officielle?

"mon dieu mais qu'est ce que j'ai encore fait!)

Pourtant je vous jure, mon casier est vierge, mais c'est un fait je suis toujours persuadée que je dois être coupable de quelque chose que j'ignore. Curieux non? (marre d'utiliser toujours le même champ lexical mais c'est moi, tout moi, rien que moi)

Bref, je n'ai pas tout de suite ouvert le mail, spécialiste de la politique de l'autruche. Et puis je me suis décidée parce que c'est plus fort que moi, je suis une fille, je suis curieuse.

Et oh surprise! ma seule culpabilité était d'écrire ce journal et d'apparaître sur les moteurs de recherche dans des catégories tout à fait surprenante. et....

Bref

Quelqu'un m'avait trouvé PAR PUR HASARD. Et je dois admettre que c'est fort agréable d'être ainsi le fruit du hasard (je me repète) .

Non, non chers diaristes qui m'avaient lue jusque là, ne vous vexez pas, j'adore que vous me lisiez mais...un inconnu, un total inconnu, c'est amusant. Et intriguant.

On se demande illico presto "mais qui es tu toi étranger?" ce qui donne à la chose une certaine intensité dramatique. Et mes lecteurs même irréguliers savent que l'intensité dramatique c'est mon truc.

Et les inconnus aussi.

"Il vous naît un ami
et voilà qu'il vous cherche..."

Des vers de Supervielle restaient dans ma mémoire.

Je suis confuse. Je sais

Haut de la page

vendredi 11 juillet 2003 à 01h28
comment présenter très officiellement ses excuses
Oui je sais je suis pénible, pardon. C'est que le sauvignon a mis mon esprit en ébulition.

Une sorte de frénésie.

Haut de la page

samedi 12 juillet 2003 à 00h09
un jour.
Le problème quand on tient un journal, enfin non, mon problème vis à vis de ce journal public, c'est cette propension que j'ai à me répéter.

Je voudrais...dire encore, le plaisir de l'inconnu, ce petit sentiment de risquer enfin même un minuscule bout de soi, cette manière dont les évènements ont parfois de se suspendre, avant d'éclater.

Je suis épuisée. Hier un peu saoule, aujourd'hui sans sommeil. Je deviens de plus en plus confuse. Logiquement je ne devrais pas écrire, simplement m'allonger et rêvasser jusqu'à ce que Morphée veuille bien de moi.

Ce soir, ce serait facile de me glisser dans ses bras.
Mais mon cerveau a envie de resister

__________________________________________________

Une journée stressante. Peut être la chaleur. Sûrement la fatigue que je veux ignorer. Ma psy d'abord. Non d'abord plus de café. C'est un détail, mais...

Donc ma psy, une séance calme, presque douce. C'est elle aujourd'hui qui a essentiellement parlé, m'expliquant comme à une enfant que ce que je prenais pour la normalité, n'en était pas (1).

Ensuite?
Ensuite,après une dose de coca cola (2) chez Ali, courir,

courir chez moi chercher mon fils que mon frère gardait pour la matinée,

courir déjeuner chez mon père avec mon oncle, un petit cousin inconnu au bataillon et mon fils.

Me changeait à une vitesse éclair pour me déguiser en vraie fille, mettre Zéno au lit pour la sieste et le laisser avec son grand père pour l'après midi pour encore

courir à un rv professionnel (complétement hallucinant d'ailleurs) (3) dans le quartier de la concorde où je me suis évidemment perdue et qui naturellement à durer un temps infini avec entre autre une femme en face de moi tenant un discours totalement cynique et révoltant.

Courir ensuite pour récupérer mon fils et passer un moment avec lui,

faire un crochet dans une librairie et me ruiner un peu plus (4),

courir à la banque avant qu'elle ne ferme pour déposer des chèques et organiser des virements

remarquer que les banquiers vous respectent beaucoup plus quand vous vous montrez méprisante,

courir à mon rendez vous avec Olga pour lui dire que ce soir je suis trop épuisée pour maintenir l'invitation à dîner et la traîner dans un jardin d'enfant pour profiter un peu de Zéno.

courir chez le chinois parce que je n'aurais pas le courage de faire à manger ce soir

Courir à la maison pour envoyer des documents que j'aurais dû envoyer hier si cela ne m'était pas totalement sorti de la tête ,

courir faire le courses parce qu'il n'y a plus de lait, et que demain matin mon fils risquerait de le prendre très mal,

courir pour éviter de me faire harponner par le vigil du monoprix qui ne me croit pas quand je lui dis que je ne connais pas mon numéro de portable par coeur...et enfin...maison...salle de bain...barbapapas...ouf...

Une journée somme toute très normale si je n'avais pas été si fatiguée. Le sentiment d'avoir gaspillé un temps précieux dans des allers retours stupides et autres problèmes logistiques.(5)

Enfin j'ai tout de même trouvé le temps d'envoyer une vingtaine (peut être plus?) de sms à un inconnu.

Une chance qu'il ne m'ait pas prise pour une érotomane!

__________________________________________

(1) "je vous assure qu'il n'y a rien de simple dans ce que vous me racontez de votre enfance ou de votre présent encore moins de votre famille"

(2) je n'aime pas le coca cola mais face à l'épuisement c'est le meilleur remède selon moi

(3) ça me gêne presque d'appeler cela un rendez vous professionnel tant c'était à la fois très sérieux et absurde

(4) Nounours qui voulait être épicier, l'histoire du clown qui avait perdu son nez, plus des livres avec des gommettes (hein est ce que vous savez encore ce que sont les gommettes?) et puis Pasolini, Klossowski, Paulhan, Schwob, Bousquet, je sais je n'ai pas pris beaucoup de risque.

(5) un avant goût des deux prochaînes années: Maman + étudiante + agent du système capitaliste, est ce que je tiendrais?

Haut de la page

samedi 12 juillet 2003 à 00h46
et le lecteur dans tout ça?
C'est toujours délicat de parler de ses lecteurs. Je me demande comment vous vous faîtes, d'ailleurs sans doute que comme moi (plus ou moins selon les jours), vous n'écrivez pas à ce sujet.

D'abord parce qu'ils vous lisent. Enfin, c'est encore une fois ma problématique, après tout, peut être que je suis la seule concernée par ce genre de problème (1). Donc, c'est difficile parce qu'ils me lisent. Ou pas d'ailleurs, mais le doute plâne de toute façon.

Or je trouve délicat d'enfermer des gens réels dans des mots, des phrases, des structures subjectives. Et de les confronter à ça. Sans leur demander leur avis préalablement. De rendre public des pensées qui nous traversent à leur sujet, au lieu de leur écrire à eux au préalable.

Je m'embrouille.

Mais cela devient encore plus compliqué quand vous flirtez honteusement toute une journée via la technologie avec l'un d'eux.

Si en plus comme moi vous êtes un peu joueuse, on frise le scénario d'une saga.

Comme dirait Bof...

(1) ou la seule à m'inventer ce genre de problème, c'est à voir

Haut de la page

samedi 12 juillet 2003 à 01h03
et Carla continue d'envahir l'espace....
Il y a des nuits où je trouve carrement débile d'écrire ce journal public.

La semaine prochaine je pars pour le travail. Encore des milliers de micro détails à régler. (1)

Le monde tangible.

(1) en réalité, ça ne se voit pas, mais là, depuis presque 4h je tente de bosser.

Haut de la page

samedi 12 juillet 2003 à 22h32
une pensée déjà oubliée
Une histoire de mots, restent une histoire légèrement glacée. Je prefère les rencontres forfuites à celle préparées par de jolies phrases. Je n'ai pas le temps d'y réfléchir, de retourner la question dans ma tête. Les sensations sont là, provoquées par l'autre tout entier et non juste par une vue de l'esprit.

parfois je me dis que je suis tortueuse.

Haut de la page

samedi 12 juillet 2003 à 22h42
Une robe
Aujourd'hui j'ai acheté une robe de patinage artistique complètement idiote mais merveilleuse, importable évidemment mais drôle et malgré tout sexy (enfin c'est un avis féminin et un peu spécial mais elle est vraiment unique). C'est pour l'anniversaire de Robert <./2849> . Balthazar m'avait demandé de venir dans une de mes robes de princesse, Gio dans un fourreau noir alors j'ai opté pour une nouvelle version de Carla: la robe des glaces pour nunuche rigolotte.

Tout moi

Haut de la page

dimanche 13 juillet 2003 à 15h58
Jour J-8
Je ne veux pas d'homme dans ma vie. C'est de plus en plus évident que je ne suis pas prête à me taper les affres de l'amour.

Mais à partir du 21 juillet, je me lâche.

La belle au bois dormant en a marre archi marre d'être sage comme une image.

Bof <http://mon.journalintime.com/carla/forum/14245> tu es prevenu.

Haut de la page

lundi 14 juillet 2003 à 12h43
L'anonymat en danger: une série topakovlienne en 543 épisodes
Rien ne sera plus comme avant. Non c'est fini bien fini archi fini!
(sortez les violons et la larme à l'oeil!)

J'ai dit à Igmar qui l'a dit à Nina qui l'a dit à Balthazar qui l'a dit à Gio qui l'a dit à Robert qui l'a dit à Fred qui l'a dit à Nathanaelle qui l'a dit à...que j'écrivais un journal.

Ajoutez que j'ai échangé des baisers mouillés dans l'aube parisienne avec un lecteur et vous conviendrez que tout ceci devient délicat.

Haut de la page

lundi 14 juillet 2003 à 13h08
D'un journal intimo-public à la saga, il n'y a qu'un pas...
Bien. Je me réveille doucement. Je recommence à me sentir vivante et naturellement à faire des choses insensées

Je ne sais pas si je peux en parler puisqu'elle n'en parle pas mais j'ai envie et oui je sais c'est terriblement égoïste de ma part (1). Hier sur un petit coup de tête vaguement prémédité (l'idée m'avait déjà traversé) j'ai proposé à Malia <http://mon.journalintime.com/malia/> une rencontre (2). Et je dois dire que je suis heureuse de l'avoir fait: effectivement ce n'est pas Monica Belucci <http://mon.journalintime.com/malia/7463> mais ça tombe bien (ne hurlez pas) , je trouve la Belucci plutôt grosse et moche en plus d'avoir l'air assez con (3). Non Malia est une jolie jeune femme ce qui naturellement ne gâche rien mais en plus vraiment sympa et pleine d'humour. Un petit moment de bonheur sur une terrasse de la rue de Belleville.

Bon je voudrais écrire et raconter et détailler tout un tas de petits faits et de grandes passions au sujet de l'anniversaire de Robert, et de...et puis....alors.....ensuite....cependant....Mais le temps manque cruellement aujourd'hui.

(1) quelqu'un doutait encore de mon égocentrisme/nacirssisme/ égoïsme teinté d'égotisme? dénoncez vous!
(2) d'un autre côté si quelqu'un a lu son forum il est forcément au courant donc...ce n'est pas tout à fait un secret
(3) cela dit on pourra toujours m'opposer que ce genre de propos trahi ma jalousie toute féminine mais non. Mon idéal féminin (physiquement) se situerait (dans les actrices vivantes) plutôt du côté de Gwyneth Paltrow (mais à bien y réflechir c'est certain elle n'est pas archi sensuel).

Haut de la page

lundi 14 juillet 2003 à 18h05
Dans les prochains épisodes déjà passés...
Il faudrait que je parle

de l'anniversaire de Robert
(mais je devrais d'abord parler de l'anniversaire de Nina, de la soirée qui s'en est suivi et donc de ma dernière entrevue avec Tristan, de la perte intolérable de mon super portable rétro laser ultra méga moderne et du gendarme qui me paya le taxi pour rentrer sagement à la maison et alors forcément j'en viendrais à monologuer sur mon inconscience)

de Cyril
(mais alors là cela deviendrait un tout petit peu compliqué et puis Outlook <http://mon.journalintime.com/carla/forum/10071> risquerait encore de me traiter de femme fatale et fatalisante, à tort évidemment)

de cette chaleur effroyable et parisienne
(quoique je doute fort que la météo de la capitale interesse qui que ce soit cela dit est ce que le reste de ce journal interesse qui que ce soit à part mon cyprin qui loyal ne rate jamais une seule de mes aventures)

des répliques que j'ai parfois et qui ne me semblent pas du tout adaptées aux situations que j'affronte (mais sincérement je suis épuisée et je devrais préparer mes bagages au lieu de pavaner ici)

Haut de la page

lundi 14 juillet 2003 à 19h04
Question à 1356 roubles autant dire 0,3 yen
Il y a quelques temps une envie est née (1): celle d'avoir ce que j'appelle dans le jargon Carlaesque et qui ferait frémir Perceval <http://mon.journalintime.com/perceval/> , un boy friend. Oui vous savez quelqu'un avec qui partager des moments sympas et simples, sans drame ni complication. C'est qu'il faut le dire l'amour courtois <./6244> a ses limites et passer toutes ses soirées dans un lit limite forcément les échanges (2). Or mon chéri love du moment était, comment dire, harnaché? à son pieu. Enfin grave dilemne résolu par le départ de chéri love <./7233> vers la contrée "marié et heureux" et mon retour à la case "honnête célibataire", ce qui n'est pas forcément un mal ni un bien d'ailleurs.

J'en avais un peu parlé autour de moi (du fantasme boy friend, je suis un peu laborieuse je sais) , et du sondage que j'avais fait auprès de mes semblables dissemblables (3)était ressorti que ce genre de désir était plutôt masculin (pas de prise de tête, juste un bon moment, comme quoi les clichés ont la vie dure).

Si on ajoute que Robert hier me faisait remarqué que pour une fois je ressemblais à une vraie fille et que mon frère n'a de cesse de me répéter que je n'en suis pas une (vraie fille ndlr) puisque la marque de la bagnole d'un mec ne m'interesse pas, alors se pose presque naturellement la question:

Mais bon sang qu'est ce qu'une femme hein?

(1) "sur le sein d'une négresse dénudée" aurait dit....(ceci est un quizz histoire de faire croire à mes lecteurs que ce journal est interactif, un peu le même genre d'artifice que l'option forum

(2) enfin il y a pire: Vincent Delerm a l'air de s'ennuyerplus ferme quand il emmène ses conquêtes au zoo ou dans les cinés de son adolescence ( adolescence qu'il n'a visiblement pas terminer ,déduction faite à partir de ses textes. Cela dit oui c'est vrai je n'ai pas l'air plus avancé que lui)

(3) autant dire monsieur tout le monde <http://monsieurtoutlemonde.blogspot.com/2003_04_01_monsieurtoutlemonde_archive.html> bien que je ne lui ai pas posé directement la question

Haut de la page

mardi 15 juillet 2003 à 11h53
Une table basse
Il vient de partir. Je suis assise dans le salon, en tailleur, sur le sol. J'allume une cigarette. Un moment de solitude pour rêver. Penser à lui. Au jour qui s'annonce.
Mon regard s'arrête pensivement sur la table basse . Il y a là mon ordi, des livres et mon cahier bleu, autant dire toute ma vie intérieure. Je ris parce que je me dis que cela ressemble à un decorum totalement surfait, du style, "j'écris, je pense, je lis ", qui ne me ressemble pourtant pas.

Je vais me coucher sur cette pensée.
amazing, isn't it?

Haut de la page

mardi 15 juillet 2003 à 20h08
Conseil d'ami
Fred m'a conseillé il y a quelques temps de cela maintenant, d'arrêter de me triturer les méninges et d'assumer mes désirs (ah ouais? fastoche!) (1)

Mais lorsque je me retrouve face à eux, c'est plus fort que moi je suis, pardonnez la métaphore, comme un cyprin jeté sur la rive par quelque pêcheur machiavélique: autant dire frétillante et paniquée.

Enfin je fais des efforts, si si je vous jure!

La preuve: je joue à saute mouton avec ma censure

Conséquence: de brusques avancées amoureuses.

Suivies d'un temps de flottement....

Il faut bien que je prenne mon élan...

(1) je précise pour la petite histoire que dimanche soir Fred est parti avec Nina. Je ne tire naturellement pas de conclusion hâtive et me contente de rapporter des faits brut(aux).

Haut de la page

mercredi 16 juillet 2003 à 17h50
Ne jamais...sous aucun prétexte
Ne jamais prendre ce journal au sérieux
ne jamais m'en vanter
ne jamais parler de ce qui pour moi relève de l'intime
ne jamais rencontrer de lecteur du sexe oppose (1)

J'ai lamentablement échoué quant a l'application.
De l'art de violer les principes qu'on énonce

(1) exception faite de Theo <./4537> mais Theo c'est pas pareil

Haut de la page

jeudi 17 juillet 2003 à 14h51
Ou les tables de la loi font une brusque mais non moins remarquée apparition
Il y a quelques jours....

"Allo Carla, c'est Lothard, je me disais que cela faisait longtemps que je n'avais pas éclaté le montant de la facture de la boite en communication internationale
" Lothard, je suis encore a Paris, je pars demain
" ah !
" oui


silence. Il peine et injustement je le laisse se débrouiller tout seul.

" comme je n'avais pas de nouvelles depuis mon dernier coup de fil... <./7435>
" oui Lothard, je t'ai dit que j'appelais quand je rentrais, la je suis débordée, oki ?
" j'adore cette capacité que tu as de me mettre dans le vent Carla


C'est vrai je le sadise un peu mais si vous saviez comme il aime ça vous ne m en voudriez pas

" désolée je bosse, écoute rappelle moi dans une heure d'accord ?
Il éclate de rire
" tu es toujours aussi peste, je te rappelle

1 heure plus tard le même cinéma. Il n'a rien a me dire, je me demande réellement pourquoi il appelle.
Je repense a l'effroyable gâchis qu a été notre histoire.

Histoire de Lothard 2 <./7436>

En réalité quand j'ai rencontré Lothard, il vivait en couple.
Je ne le savais pas ou disons que j ai préfère ne pas savoir pendant un temps: Qu'on n'aille jamais chez lui ne me dérangeait pas outre mesure et mon boulot a ce moment la me laissait peu de disponibilité, idem pour lui pensais je naïvement (enfin encore une fois je pense cela m'arrangeait qu'il ne m'envahisse pas trop).

Seulement voilà, assez rapidement il a développe une jalousie démesurée. Or j'etais fidèle. Donc nous passions notre temps a nous disputer lui traquant le moindre indice, moi me justifiant, m'exaspérant. Le sexe en général venait a bout de nos reproches mais c'était épuisant. Et je n'étais pas amoureuse.
je m'enlisais.

Et puis un jour, téléphone, une femme qui m'annonce que Lothard et elle vivent ensemble depuis 4 ans.

La colère d'abord,
quoi ! il m'avait fait toutes ces scènes affreuses alors que....

Le soulagement d'avoir une bonne raison de partir.

Ensuite la tristesse pour elle,
Caroline,
pour lui et ses mensonges.
La culpabilite.

Elle dit

" j ai besoin de savoir ce qu il y a eu entre vous, j ai vu des lettres qu il t a écrite, inutile de nier

je réponds que ce n'est pas a moi de lui en parler mais a lui, que c'est entre eux.

Elle dit

" Il nie tout en bloque, il refuse de dire quoique ce soit, mais j'en ai assez , je voudrais au moins qu'il admette ses torts, qu'il avoue sa faute

Je me sens mal a l'aise. Si j'étais elle, je voudrais savoir, c'est certain. Et je connais la manière qu'a Lothard de refuser les faits comme s'il n existait pas. Sa lâcheté incommensurable. Je sais aussi combien c est difficile de se retrouver avec un homme qui fait l'autruche alors que vous souffrez.

Elle ajoute

" je te laisse mon numéro de portable si tu changes d'avis

Evidemment des qu'elle raccroche je tente de joindre Lothard qui conformément a sa nature ne répond pas. Imaginant que s'il restait immobile assez de temps, l'histoire passerait d'elle même.

J'étais mal et exaspérée.

Je me disais que j'avais vraiment été nulle de ne pas avoir capté l évidence immédiatement ce qui en plus nous aurait épargné des mois de disputes stériles a Lothard et moi.

Je me répétais que je détesterai qu une autre fille me fasse un coup pareil, que moralement ce n'était absolument pas défendable puisque je n'étais pas vraiment amoureuse de Lothard.

Et qu'il était vraiment un imbécile qui méritait des baffes.

Seulement voilà, je trouve toujours dégueulasse la délation. Donc Motus.

Le lendemain soir Caroline m'a rappelée en larmes, insistant, encore et encore, disant que de toute façon elle savait mais que le fait qu'on lui dise " vraiment " lui permettrait de faire le deuil de cette 'ordure de Lothard "

J'ai craqué quand elle a commencé a dire que cela faisait pas mal de temps qu'elle connaissait mon existence mais que Lothard lui avait dit que j'étais une jeune femme très seule qui s-accrochait a son amitié...

Non mais le culot du type !

et ma petite fierté (dont j'ai plutôt honte)

J'ai annonce
" nous sommes sortis ensemble quelque fois et nous nous sommes embrassés, c'est tout, après il m a expliqué qu il avait une copine et nous ne nous sommes plus revus

Voilà le genre de connerie que je dis parfois. je pensais que cela suffirait a donner une leçon a Lothard et me dédouaner de cette histoire
Evidemment cela ne lui a pas suffit, elle voulait tous les détails. J'ai refusé. Tres digne la fille. Je n'aime pas le sordide, ce genre de sordide.

Mais Caroline ne l'entendait pas ainsi et a bien y reflechir c'etait sans doute logique. Elle continuait de me telephoner, me traitant tour a tour de menteuse, nymphomane, j'en passe, devant chaque jour plus hargneuse. J'avais beau lui expliquer que je me fichais qu'elle me croit ou non et que je ne me battrais pas pour le coeur de son bien aimé, l'histoire ne finissait pas. Et elle commençait a me gonfler sévère.

Et puis au enieme appel, une rage sourde s'est empare de moi. Apres tout Lothard m'avait aussi menti et il n'avait pas même la délicatesse de me téléphoner. Alors quand la demoiselle m'a une fois de plus insultee copieusement, je me suis lancee dans une description detaillee de leur appartement : Lothard. m'y avait emmenée une fois pour passer la nuit. Sa copine devait être parti en week end et il avait pretendu que les affaires feminines qui s'y trouvaient appartenaient a son ex qui venait parfois squatter a la maison. Je l'avais cru parce que n'etant pas amoureuse je n'avais pas d'inquietude sur d'eventuelles autres conquetes. Jamais l'idee qu'il vivait avec une femme ne m'avait traverse l'esprit.

Donc me voici au telephone avec cette inconnue dont j'ai gache la vie d'une certaine maniere. Je me lance...


" alors dans l'entree...salle a manger....salon....cuisine.....CHAMBRE A COUCHER....nom du chien....
Et Caroline me repond
'et alors ? Lothard a très bien pu te raconter ce genre de détails.
Je raccroche elle est trop bornée. Autant que son mec.
5sec apres re téléphone
" et l e radio réveil dans la chambre il était ou
" par terre a cote du mur, a gauche


Elle n'a plus rappele.
Lothard a pris le relais pour me dire que j'etais vraiment une sale conne.
Caroline l'avait quitte.
1 mois plus tard il me proposait que nous remettre ensemble.
Je l'ai evidemment envoye balader. Mais il me relance regulierement.
Il y a un mois Caroline s'est mariee.

Pourquoi revoir Lothard maintenant ?

Parce que la dernière fois que j'ai pris un train couchette seule, j'ai rencontré un homme qui lui ressemblait etrangement. Et quand nos regards se sont croisés, pour une raison que j'ignore, l'atmosphère est tout de suite devenu intensément sexuelle, au point que j'ai du en rougir.

Naturellement faire l'amour dans un train, y compris avec un inconnu ne me déplairait pas, mais en plus d'etre timide, de manquer de confiance, je me suis dit a ce moment la que mon histoire avec Tristan me montait a la tête et que somme toute ce n'était pas mon style de coucher avec le premier venu.

Impression renforcée quand plus tard dans la nuit j'ai fumé un joint avec mon inconnu et que sa conversation s'est avérée assez pénible.

Cela tue le désir vous en conviendrez.

Mais du coup le souvenir de Lothard a resurgit et quand il m'a téléphoné , la coïncidence m'a amusée et je me suis entendue lui dire " pourquoi ne pas te revoir ? mais je te préviens, je ne compte pas coucher avec toi " . Il avait ri en me traitant de peste (ca ne rate jamais) .

Seulement (on n'en finit pas avec les rebondissements) depuis j'ai rencontre quelqu'un qui m'a fait passer l'envie de sadiser Lothard

(je suis tres laborieuse aujourd'hui et m'en excuse d'autant qu'une lectrice dont je respecte l'avis me faisait remarquer que mes textes les plus simples etaient les meilleurs)

Bon. Mais alors pourquoi raconter toute cette histoire a la noix me dirait Bof si il lisait jusqu'ici ?

(a mon avis vous avez tous abandonné cette lecture avant, et je vous comprends mais c'est dommage parce que l'essentiel est ici)

Je pourrais vous donner tout un tas de raison dans la cadre d'un journal intime:

1/ parce que cela m'est arrivé
2/ parce que c'est la seule fois ou j'ai brise un couple et trahi en quelque sorte une personne de mon sexe (et oui messieurs je suis tres a cheval sur cette question)
3/ parce que Tristan <./7233> a rappelé hier sans que personne ne lui ait rien demande.

Haut de la page

vendredi 18 juillet 2003 à 09h44
L'amour courtois n'est pas une facétie
C'est quand même incroyable !

Je veux dire....je suis une fille normale voyez vous et quand je suis un tant soit peu amoureuse ou même encore au stade de la simple attirance, j'attends d'un homme qu'il fasse un minimum attention a moi.

Tristan est le seul à ma connaissance dont je n'ai jamais rien exigé. Ni même attendu.
Jamais demandé plus de temps, de présence, d'affection, de fidélité.

Comme si dès le départ je m'étais résignée à sa disparition. Comme si seul comptait le temps passé ensemble.

Pour moi chaque rencontre était potentiellement la dernière.

C'est pour cela que je n'ai pas été surprise quand il m'a annoncé qu'il avait trouvé une « vraie » amoureuse. J'étais préparée a cette idée. J'avais perdu Tristan, c'était irrémédiable.

J'aurais aime que nous puissions rester amis, parce qu'encore une fois le sexe ne me paraissait pas et ne me paraît pas si important avec lui mais je savais très bien que
1/ Tristan ne partageait/ne partage pas mon avis. Le sexe= seule vérité.
2/ il faudrait être folle pour laisser votre homme se balader avec une ex dont seules les fesses l'intéressent.

Donc adieu Tristan.

C'était il y a 15 jours ? oui a peu près.

D'abord j'ai été plutôt triste parce que Tristan était vraiment un peu comme un camarade de bac a sable. Et que pour moi notre relation était parfaite.
Ensuite, j'ai été vexée qu'il n'ait pas pris la peine de m'appeler pour me le dire.
Et surtout j'avais le sentiment d'avoir été complètement incomprise.

De ma capacité à vivre dans une bulle....

Enfin dans un petit pic de parano ou un instant de lucidité, j'en ai conclu qu'il s'était tout simplement débarrassé de moi avec une excuse bidon.
Amandine elle pensait que c'était un moyen de me faire réagir.
Malia un peu la même chose.

Aucune de nous trois n'avait raison : il a vraiment une amoureuse « sérieuse », il tente de rester fidèle mais...
c'est si difficile vous comprenez !

________________________________________

Exemple de difficulté masculine, mesdemoiselles, compatissez!

Donc mercredi le téléphone sonne. Et sur l'écran s'affiche " Tristan ". J'hésite à répondre. Ce n'est pas que je ne veuille pas lui parler mais je tergiverse : glacée ou affectueuse ?
Finalement je décroche sans m'être décidée.

" Allo !
" Carla, c'est toi ?
" ça t'étonne Tristan, ? c'est mon numéro que tu viens de composer


Il rit

" je te signale Carla qu'en appelant justement ton portable je suis déjà tombée sur des copains et même ta mère

(il exagère un peu : une fois sur un copain, une fois sur ma mère, les deux fois j'avais oublié mon téléphone et les petits curieux avaient décroché)

" Tristan tu aurais pu téléphoner avant, tu es vraiment un sale con
" je t'ai envoyé un sms bébé !


Il se fout de moi là ? ou suis je vraiment intransigeante?

" oui et alors ?
" Carla, ne boude pas comme ça, j'avais peur que tu me demandes en mariage !
" tu aurais pu téléphoner quand même, je n'ai pas les moyens physiques de te forcer au mariage, tu m'énerves
" chérie, si je t'envoies une carte postale tu me pardonnes ?
" tu appelais juste pour vérifier ma non demande en mariage ? tu es rassuré ?


Vous comprenez, j'ai du mal à lui en vouloir mais il y a certains trucs qui ne passent pas, comme ce sms justement.

Pourquoi je ne l'envoie pas simplement sur les roses ?

Parce que quelque part, cette conversation met du baume à mon ego et je suis curieuse de voir où elle ira. Je n'ai pas trop longtemps à attendre, Tristan est foncièrement pragmatique :

" Je te mangerai bien les fesses aussi, mais bon...

Si ce n'est pas un retour de flamme... <./2862>

" je croyais que tu avais signé pour la vie de couple ?
" ben oui, maintenant a chaque fois que je couche, je la trompe !alors je couche peu
" bien
" mais on verra ou ca va
"cool félicitation bel effort Trsitan!
" de 8 femmes à 1 tu m'étonnes ! Carla...


oui enfin là il tente deja de repasser a deux

" mais je suis pas gueri encore

plaignons Tristan, sex addict <./2615> !
(j'ai presque envie de vous donner son mail pour les lettres d'encouragement)

" courage chéri love, sache que je te soutiens, moralement à 100 pour 100

un petit silence.

" Carla...tu me soutiens physiquement aussi ?
" oui promis, je t'opposerai tous mes refus
" Carla....tu boudes encore ? tu ne m'aimes pas sinon tu serais prete a sacrifier ton corps a mes couroux collateraux ?


Les types sont quand même épatants, il faut bien le reconnaître.

"Pfffff! Toi qui disait que tu m'aimais comme j'étais, Carla!

Je ris. C'est idiot n'est ce pas ? Il me fait rire

" Tristan, tu es incroyable
" Je sais Carla, et toi tu racontes ?
" Non, prends soin de toi
" toi aussi, tu sais ma poule part deux mois au ...
" Tristan, j'ai du boulot
" ok a plus Bébé, on se téléphone...

Je retire tout le bien que j'ai pu dire de Tristan.
Ce mec est vraiment un enfoiré, olé !

Haut de la page

vendredi 18 juillet 2003 à 18h14
L'art et la manière d'abuser d'un innocent lecteur
Il <./7521> m'a trouvée par pur hasard, en tapant sur un moteur de recherche Porte de Bagnolet. Il voulait faire ses courses et il est tombé sur un lien à moi. (je suis la reine des situations romantiques tout de même).

Cela m'a fait plaisir, la spontanéité avec laquelle il m'a écrite et allez savoir pourquoi ce lecteur là, l'envie m'a prise de vouloir le rencontrer.

Nous nous sommes retrouvés dimanche soir. Station arts et metiers. Il avait un livre dans la main, qu'il m'a offert. « la musique du hasard » de Paul Auster. J'en avais deux autres dans mon sac. Il a choisi Pasolini. Tout s'est fait simplement. Le verre sur une terrasse de Beaubourg, les confidences, se raconter, ma proposition pour qu'il m'accompagne à l'anniversaire de Robert, son appartement, un joint, sa voiture, chez Gio...

L'anniversaire de Robert. Nous arrivons tout juste pour le gâteau. Dans l'entrée, Nina m'alpague
« Carla, Abel m'a dit que tu écrivais un journal sur le net et j'espère que tu n'as rien dit de....
« non non Nina, non rassure toi
Balthazar la charlotte aux fraises dans les mains
« Tu n'as pas choisi Mirabella comme pseudo ? C'est quoi l'adresse ?
Gio
« Tiens Carla je te présente Paul
« non je m'appelle Guillaume
« Paul ou Guillaume ?
Gio enfonce le couteau
« Paul-Guillaume en entier
Je ris. Je suis heureuse d'être là. Je présente mon Lecteur, et une pluie de questions s'abat sur lui. Je le sauve en prétextant que je dois quand même aller féliciter Robert.

Le salon est plein (oui la nous n'étions que dans l'entrée). Robert est tout au fond. Avant de l'atteindre, Fred m'attrape et me met à la question
« alors le prof de danse Carla ?
« Quoi ?
Nathan enchaîne
« oui la dernière fois qu'on t'a vu tu te faisais embarquer par un métisse qui prétendait être prof de danse et s'extasiait sur tes mollets
je ne m'en souviens pas ! l'horreur !
« euh je vais voir Robert hein je reviens

Robert
« oh Carla mais comme tu es belle ce soir !
« je me suis déguisée en fille pour ton anniversaire !
« tu devrais toujours être en robe les cheveux libres ! c'est une injonction !
Il me présente à un type affreux Gonzague, une petite frappe, et un homo très beau, un peu précieux
« Je vous présente Carla, elle est complètement toquée !
Merci Robert.

Ensuite évidemment mon lecteur est soumis à un interrogatoire en bonne et due forme. Robert est pire qu'une mère je l'ai déjà dit. Comment nous nous sommes connus, ce qu'il fait dans la vie, ses ambitions etc.

Je suis vraiment ravie d'être venue. Ils m'ont manqué ces dimanches. Et Robert à l'air aux anges du haut de ses 79 ans.

Plus tard, mon lecteur s'offre de raccompagner Robert et Pedro qui habite le 16ème ainsi qu'une copine de Balthazar plutôt sympa. Il est près de deux heures quand nous nous retrouvons à nouveau seuls. Je suis un peu inquiète, a t il passé une bonne soirée ? Il affirme que oui et nous constatons que nous avons faim. Un kebbab (est ce que ça s'écrit comme ça ?) sur le canal, au bord d'une écluse, une balade et il est déjà presque 4h. Nous voici devant chez moi enlacés.

Evidemment tout fut nettement plus compliqué. Mais à quoi bon s'appesantir sur mon incapacité à faire les choses simplement.

Haut de la page

vendredi 18 juillet 2003 à 18h28
La Belle et Mystérieuse Ava
J'ai cru d'abord qu'elle me méprisait. Parfois je l'ai soupçonné de me manipuler. D'autres d'être d'une indulgence aveugle envers moi.

Ava <http://mon.journalintime.com/carla/forum/8786>

Ava me fait rêver. Elle est tout ce que je ne suis pas ou peut être tout ce que je ne me permets pas d'être.

Ou encore

est elle simplement différente et peut être que je la veux différente.

C'est un peu honteux de l'écrire, mais parfois j'ai le sentiment d'être un amant maladroit qui tenterait de la séduire.

Je voudrais la voir sourire.

Ava me rend idiote.

La preuve.

Haut de la page

samedi 19 juillet 2003 à 17h51
Le coup de la colonne Vendôme ou comment ne pas vous raconter ma vie sessuelle.
"J'ai une surprise. Attends moi une minute.

Nous sommes place Vendôme, amusant parce que je ne viens que très rarement dans ce quartier. Il entre dans un bâtiment, en ressort quelques secondes plus tard des clés d'un autre âge à la main: il me propose l'ascension de la colonne pour une vue inédite de ma ville. Des escaliers en colimaçon, sans fin , obscurs et minuscules, sans pallier. Je suis un peu claustrophobe mais je prends mon courage à deux mains. 176 marches mais ce n'est pas tant la hauteur que l'espace exigu, sombre et poussiéreux qui m'angoisse. Ouf nous y sommes. Paris est à nos pieds, Paris est toujours si belle avec ces bâtiments hétéroclites et ce sentiment organique pourtant. L'aspect serré du tissu urbain qui étouffe presque sous la chaleur.
Elle est belle ma ville.

Alice <./2540> est amoureuse. Un petit mot reçu ce matin pour me dire que je lui manque, que Damiens est à Berlin avec elle et que ce serait encore plus parfait si j'étais là. Elle rentre bientôt...Les soirées avecAlice et Damiens <./4162> sont absolument délirantes dans le genre crise d'adolescence hype.

M. m'a appelée depuis son bord de plage, légèrement inquisiteur
"Carla mais qu'est ce que c'est que cette histoire de Lecteur?
Je ris, il rentre bientôt à Paris.

J'aime le mois de juillet. Je flotte légère.
Des tas de choses à faire, régler mon inscription, chercher un nouvel appartement surtout. Cela devient urgentissime. Et en l'absence de Zeno, je n'ai aucune raison de ne pas le faire.

Je n'ai pas envie d'écrire. Juste d'être.

Bon seulement voilà le téléphone vient de sonner et je suis attérée. Non vraiment je suis sérieuse. Et c'est idiot. Mais pour que vous compreniez, il faudrait que je vous parle d'Abel, de ma rencontre avec Abel et si je vous parle d'Abel, je suis obligée de raconter Nina aussi et alors forcément cela devient un peu compliqué puisqu'elle m'a plus ou moins formellement interdit de le faire.

Pour faire simple Abel est un copain de Nina. Il cherchait quelqu'un pour reprendre un appart, je cherchais justement un appart alors Nina m'a gentiment donné son numéro. C'est dommage que je ne sois pas plus courageuse (peut être à cause de la chaleur) parce que notre "premier rendez vous" qui n'avait rien d'amoureux, était vraiment amusant. Nous nous sommes tout de suite bien entendu et c'est peut être pour ça que j'ai eu envie de lui parler de ce journal. Ce journal n'est pas un secret mais je trouve très stupide d'en parler si on ne tient pas à ce que les gens proches vous lisent.
Mais Abel ne savait rien de moi et surtout je me sentais bien avec lui. Comme si il me connaissait déjà sur le bout des doigts. C'est curieux non ? Je n'avais pourtant absolument pas le sentiment qu'il était familier.
Enfin j'ai dit que j'allais faire simple. Donc nous avons enfin j'ai passé un bon moment avec lui. J'aimais surtout l'écouter raconter comment il se mettait dans des situations inextricables dont il se sortait quasi miraculeusement. Encore plus compliqué que moi. J'adore.

J'aurais eu envie de le revoir mais il me semblait que la situation ne s'y prêtait pas et puis c'est délicat entre homme et femme. Toujours ce doute est ce qu'il va croire, est ce qu'elle va penser que etc qui rend les débuts d'amitié un peu plus difficile. Surtout quand les rencontres sont forfuites.

Coup de chance, le lendemain anniversaire pique nique de Nina. Nous nous y recroisons et de nouveau j'ai plaisir à l'écouter parler. Mais j'ai aussi le sentiment qu'il me prend pour une hystérique un peu fofolle (ce que je suis peut être mais je vous jure pas à plein temps), une cruche. Et je me dis qu'il doit me trouver légèrement pénible. Mais ça n'a finalement que peu d'importance, puisque j'ai bu et que je finirais la soirée dans les bas fonds de paris en compagnie d'illustres inconnus. Mais c'est encore une autre histoire.

Et puis la semaine suivante, il m' a rappelé pour l'appartement et je me suis décidée : je n'avais pas envie + courage de m'exiler dans le 14ème d'autant que Zéno venait d'être « accepté » (héhé) à l'école maternelle dans ma rue. Mon refus l'énerve un peu puisqu'il comptait sur moi et c'est bien normal mais je me sens coupable. Et me dis que c'est un peu rapé pour se revoir cette fois.

Mais c'était sans compter sur....
Les hasards du destin
(s'il vous plait, un peu d'indulgence je ne sais pas comment introduire cette histoire à micro rebondissement)

Car entre temps, Gio avait adopté Abel et celui ci s'était mis à fréquenter son salon (comme je n'y allais plus depuis l'anniversaire de Nina je ne pouvais justement pas savoir). Donc dimanche, pour l'anniversaire de Robert, il était là. Je lui ai demandé si il m'en voulait, il m'a dit n'importe quoi, je lui ai demandé des nouvelles, il m'en a donné au compte gouttes, je lui ai demandé et tes amours, il m'a répondu que ce n'était ni le lieu ni le moment. Je lui ai dit que j'aurais plaisir à le revoir. Il a ajouté moi aussi.

Mais je n'y croyais pas vraiment. Je savais que je n'oserai pas l'appeler justement à cause de ce sentiment de l'exasperer un peu. Et puis nous pouvions compter sur Nina et nos dimanches pour nous revoir.

(encore une fois pour les yeux indiscrets nous ne flirtons pas oki d'ac ?)

Voilà. Et aujourd'hui après les nouvelles de M, Alice, Tristan, Mathieu, Lothard, c'est lui qui a téléphoné. J'étais réellement étonnée. C'est idiot je sais. Mais on ne me changera pas (sauf à coup de séance de psy certes).

« salut c'est Abel, je te dérange ?
« non je tente d'écrire mais je n'y arrive pas et je pense à shining


je rêve ou je me sens un peu idiote ?
Non non, je me sens idiote.

« tu m'appelais pour un truc précis ?

Oui parce que sincérement là j'ai besoin de concret, je me sens vraiment idiote

« ben je vais à un pique nique ce soir de copains
Il s'empresse d'ajouter
« nina vient aussi

et moi je m'empresse de penser : c'est une idée de Nina, est ce qu'elle ne se serait pas mis dans la tête un programme vacances du style tous mes amis sont les amis de mes amis ?
Mais je suis un peu parano, on est d'accord

« c'est sur le canal, vers stalingrad, ce n'est pas moi qui organise alors je ne sais exactement, je ne sais pas non plus ce qu'il faut ramener mais comme c'est un pique nique alcool et nourriture je suppose
« oui oki
« ok
...
« euh Abel le parcours est fléché, je suis censée vous retrouver au feeling ?
« ben on peut se retrouver à Stalingrad et...
« on peut aussi prendre un verre avant ?


Oui je sais, je suis un peu entreprenante, mais j'avoue qu'arriver comme ça dans un pique nique ou je ne connais personne m'angoisse un peu. Un verre avant ca détend non ?

« oui bonne idée, je suis libre à partir de 19h30

Rendez vous pris.

Mais je panique a little bit.
J'ai réellement l'impression que je l'exaspère et du coup sa proposition me paraît hautement paradoxale.

Et que personne ne s'avise de répliquer que je suis compliquée.

Haut de la page

lundi 21 juillet 2003 à 12h30
Les questions que l'on se pose fatalement quand on écrit un journal en ligne
Il Y A des moments où la vie rattrape l'écriture, la dépasse et cela devient difficile de la réduire à des mots. Figés.

Je pense à tous ces micro évènements que j'aurais voulu détailler.
Mais l'instant était déjà passé.

Une fois, une lectrice de hasard me reprochait vertement l'incohérence de mon journal. J'ai bien conscience que certains de mes textes sont obscurs. Je n'ai jamais eu ce souci d'être parfaitement lisible pour un étranger. Aussi peut être parce que souvent j'oublie que je suis lue.

Depuis qu'Abel a trahi, bien innocemment, le secret de ce journal, depuis que j'ai couché avec un lecteur, depuis que je suis tombée amoureuse de manière inexplicable, tout est différent.

Dois je continuer d'écrire ici ? Oui, naturellement, j'en ai envie. Mais il faudrait alors que je change de perspective.
Or écrire un journal bien sous tout rapport, un journal dont je corrigerais les fautes en tout genre du style à l'orthographe en passant à la syntaxe, un journal dont les textes seraient travaillés, ne m'intéresse foncièrement pas.

Grave dilemme.

Haut de la page

lundi 21 juillet 2003 à 13h02
J'adore Paris Plage
Les parisiens me surprendront toujours,
et Paris l'été.
Il fallait que je l'écrive.
(je ne peux pas tout censurer non plus!)

Haut de la page

lundi 21 juillet 2003 à 18h08
La version longue de mes brèves
LECTRICE, LECTEUR, PASSE TON CHEMIN PENDANT QU'IL EN EST ENCORE TEMPS

Dans la série, "les mémoires d'une nunuche qui s'assume".....

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Journal intime point com et roulement de tambours
(Préface d'une histoire courte dont j'ai fait une saga) (1)

Je voulais la liberté. La liberté d'écrire tout ce que je voulais sans cette inquiétude du regard de l'autre.

Tout en ayant ce sentiment merveilleux que des inconnus vous lisent parfois par hasard, que d'autres sont émus un jour, ou que certains sourient.

Oui,
c'est agréable d'être lu. (2)

C'est en ça que le journal en ligne est merveilleux non?

Exposer son intérieur, ses petites histoires que parfois l'on n'ose pas raconter même à ses meilleures amies.

Et puis l'écriture est pour moi plus facile que la parole.

Je vais vous étonner mais je suis plutôt pudique, plutôt de celle à qui on raconte. J'ai toujours peur d'ennuyer avec mes histoires, je n'ose pas, j'attends qu'on m'interroge et parfois j'ai même besoin qu'on insiste.(3)

Et pourtant j'en crève d'envie, de me raconter.

Je sais que beaucoup d'entre vous vont penser que je suis stupide de ne pas parler simplement à mes amis. Et ils n'auront (naturellement) pas tout à fait tort (4). Mais comme je le répète assez souvent, on ne me changera pas comme ça. (5)

Et puis ici,
je raconte mes petits faits et gestes.
Au jour le jour, parfois à la seconde près!

Comme je les vis.

Bien sûr vous avez l'impression que c'est romancé et même si encore une fois vous n'avez pas tout à fait tort, vous vous trompez quand même.

Je vis vraiment ainsi,

ou plus exactement, les faits m'apparaissent ainsi.

C'était Ava qui m'écrivait « (...)Mais si l'on imagine que la vie est un théâtre (idée brillante et novatrice !!!!) rien de bien déroutant à celà ! Je tiens pour tout aussi réel la "perception de la vie" et sa déformation par le récit que la "vraie vie (...)".

C'est un peu cette idée. Et plus encore, la conviction que la vie est une histoire qui se décline sans cesse. Et que ces déclinaisons sont justement amusantes. (6)

Enfin (je suis de pire en pire hein !) tout ça pour dire que j'avais cette liberté là, celle d'écrire ce que je ne me permettais pas de dire.

Et je me suis débrouillée pour la perdre,
sans que personne ne l'exige.

(sortez vos mouchoirs!)
___________________________________________

(1)Je précise quand même qu'il n'y a rien de super dramatique dans la chose (je suis désolée d'avoir été si maladroite surtout que même en étant une emmerdeuse première classe, je ne suis pas geignarde!

(2) Encore un autre débat dans lequel exceptionnellement aujourd'hui je ne me lance pas.

(3)C'est par exemple quelque chose que j'apprécie beaucoup avec Amandine (même si parfois je m'en sens un peu coupable) : non seulement elle m'écoute mais souvent elle insiste délicatement pour que je me raconte.

(4)Je sais que c'est une de mes expressions favorites et qu'elle est un peu pénible mais on a tous des tics verbaux !

(5)Encore une bonne raison de payer ma psy !

(6) Cela me rappelle cette fois Sélian qui citait Borges.


_____________________________________________

Episode 1 après un long préambule
(ou l'art de mettre le lecteur au bord de la crise de nerf


J'ai d'abord été inconséquente de parler à Abel <./7827> (1) de ce journal.

Parce que c'est un ami de Nina

et que Nina est une amie de Gio .
Et que Gio est l'amoureux de Baltahzar.
Et que je n'ai pas envie que toute la petite bande du dimanche soir me lise.

Parce qu'alors je ne me permettrais plus d'être ridicule.

Par exemple.

Ou mièvre justement.

(mais ça va avec non ?).

Je sais que là aussi beaucoup d'entre vous (2) vont penser que je suis stupide ou superficielle (3). Et une fois de plus je dois bien admettre que vous n'auriez pas tout à fait tort (4).

Mais voyez vous en plus d'être humaine, je suis fragile et je manque cruellement de confiance en moi.

Je ne souhaite pas exposer un peu plus mon frêle ego.

(alors pourquoi tu fais ça Carla ? Question à 856 narco dollars)

__________________________________________

(1)Je crois que je vais ouvrir un nouveau blog que j'intitulerai « les interrogations d'une diariste de base »

Le choix d'un pseudo est il anodin ?
Dans quel mesure peut on l'interpréter ?
Comment être certain de la justesse de son interprétation ?
Doit on coucher pour être lu ???????????????????

Je rigole oki !!!!!

(2)ah ah mais est ce qu'au moins quelqu'un est arrivé jusqu'ici ???? C'est tout de même la question: jusqu'où un être normalement constitué peut supporter les mises en abymes de ce style?

(3) genre bouh ! elle contrôle son image ! elle est superficielle ! elle manque de naturel ! ouais j'avoue

(4)c'est affreux cette manière que j'ai de faire les questions réponses

___________________________________________

De mon aptitude à l'inconséquence
( et dans les moindres petits mots...)


Donc (virgule) je n'ai pas pensé une seule seconde qu'Abel parlerait de cette histoire à Nina (point)

J'ai occulté cette possibilité comme si il était évident que je raconte à un inconnu ce que je taisais à une copine que je voyais presque toutes les semaines. (1)

Je n'ai pas pensé non plus une seule seconde, (en tout cas pas consciemment), que je plaisais à Abel, ou que je l'avais intrigué.

Ce que j'ai écrit samedi était totalement vrai dans le sens ou je croyais vraiment ce que je racontais. Tout était très évident alors.

Or, justement, cette histoire de journal en ligne avait éveillé la curiosité d'Abel (2).

Il a donc demandé très naïvement l'adresse de mon site à Nina.
Persuadé que celle ci la connaissait. Et Nina a été très surprise et aussi amusée d'apprendre cette histoire.

Alors elle a demandé, très naïvement aussi aux autres si ils étaient au courant.
Balthazar aurait du le savoir puisque nous sommes très proches.

Seulement je n'avais pas pipé mot. Même à Balthazar.

Et du coup Balthazar a été très étonné de découvrir l'existence de ce journal
et il a pensé que peut être il ne m'avait pas donné assez d'attention ces derniers temps.

Ce qui fait que quand j'ai repointé mon minois le dimanche soir, tout le monde se demandait ce que c'était finalement que cette histoire et où est ce qu'on pouvait se procurer cette saine lecture.

Normal.

___________________________________________

(1)Parfois je me trouve affolante dans le genre naïve (ou arrangeante selon le point de vue)

(2)maintenant je ne le connais pas tellement mieux mais je peux dire que cela ne m'étonne pas : Abel a une curiosité naturelle. Si un inconnu lui parlait de la pêche à la palombe, cela lui ferait sûrement le même effet. Ce que je tente maladroitement de dire c'est que je ne prétends pas que ce soit moi qui ai pu l'intriguer ok ?

________________________________________________

On complique encore un peu plus les choses ?
(ou comment les chemins de la pensées Topakovlienne peuvent prendre un aspect très tortueux alors qu'ils sont finalement très basics).
(1)

Seulement voilà, (2) même si Abel n'avait rien dit, en emmenant un de mes lecteurs à mes dimanches, je me mettais déjà dans une situation délicate.

Bien sûr je comptais sur l'anniversaire de Robert pour me permettre des réponses très vagues aux questions bien naturelles de mes camarades.

Je me disais que Robert étant tout aux hommages que nous lui rendions, remettrait son interrogatoire au prochain dimanche.

Je me disais que dans l'euphorie festive, on se moquerait bien de savoir qui était le garçon que j'emmenais avec moi (3).

Je me disais que la semaine suivante peut être, en échangeant les cancans, quelqu'un dirait « mais alors et le type avec qui tu es venue Carla? « mais qu'alors je pourrais éluder sans aucun problème.

Mais honnêtement, prendre de tels risques en valait il la peine ? (4)

Et puis je n'allais pas dire à mon lecteur de la fermer.
Ça l'aurait fichu mal.

___________________________________

(1)Par exemple là au lieu de ce sous titre à rallonge j'aurais pu dire simplement : je suis compliquée. Ce que tout le monde sait depuis bien longtemps avant moi

(2) ceux qui me connaissent un peu savent que j'adore les rebondissements.

(3) euh je dois avouer que ce n'est pas la première fois que je ramène un jeune homme et Robert m'a fait une réputation de briseuse de cœur parce qu'une fois j'ai dit que j'en avais étourdiment brisé un

(4) bon s'il vous plait, faîtes moi le plaisir de ne pas prendre ce genre de questions au sérieux.


__________________________________________

Fin du première épisode : où j'arrive enfin à conclure en me demandant combien d'entre vous ont résisté

Donc en réalité, grâce à Abel, ce genre de tergiversations (1) a été réduit à néant.

Je n'ai pas eu à prendre un air gêné pour expliquer qui était mon lecteur, dimanche dernier.

Parce qu'à peine avais je entrouvert la porte que Nina m' interrogeait illico sur le sujet au milieu des 79 bougies de Robert que Gio tentait d'allumer et Balthazar demandait clairement l'adresse du site.

Et alors là, coup de théâtre !

« ben tiens je vous ai amené un lecteur »

Marrant les hasards.
Les circonstances encore.

Et dans la foulée j'ai avoué le titre du journal et mon « nom » ici.
(Leurs pseudos à eux aussi. )

Et...mais justement il y a là tout ce que je ne peux plus écrire.
Dans l'immédiat. (même dans les soaps on cultive le suspens...)

On atteint des sommets, avouez.

_________________________________________________

(1) si vous avez sauté la moitié de l'épisode vous êtes mal.
Et c'est là d'ailleurs que je tiens à rendre hommage aux scénaristes de feuilletons fleuves: il n'y nullement besoin d'avoir vue les 5673 épisodes pour comprendre l'histoire.
Je manque encore de pratique.


________________________

je viens de tenter de me relire.
et si quelqu'un comprend un traître mot de ce que je dis, je le félicite d'avance

Haut de la page

mardi 22 juillet 2003 à 12h19
Do you know this girl? et oui je suis plolylinglotte! (euh)
Plusieurs jours que je voulais vous parler de Miss Kittin, son album radio caroline achetez le! c'est pour les filles chupa chups au rayon éléctro.

Dans le même genre mais plus acidulé, Ellen Allien, la berlinette (j'adore quand elle chante en allemand!)

Les filles qui font de l'éléctro sont définitivement plus rigolottes que les hommes.

Na.

Haut de la page

mardi 22 juillet 2003 à 12h43
"moi vouloir toi.....ah! ah!... de haut en bas....ah!ah!"
(je suis fatiguée je pars un peu dans tous les sens, ne cherchez pas la cohérence vous risqueriez de vous retrouver aux urgences de saint anne à force)

  • Lundi, soirée avec Olga, où parti d'un simple dîner entre filles on se retrouve à balancer ses sacs à main dans une poubelle pour aller se vautrer sur le boulevard montparnasse
  • Ma psy: séance vacances
  • La nouvelle fièvre du samedi soir, ou comment faire semblant d'être des bobos tout en prétendant le contraire
    (cela dit pour celui là, en attendant la version non édulcorée je vous invite à aller voir [Malia
  • >http://mon.journalintime.com/malia/7838]
  • Masculin féminin, où j'en arrive à la conclusion qu'il n'y a rien de plus compliqué qu'un homme ET une femme (discours pour la promotion de l'onanisme en hommage à Bof)
  • Le féminin et son double, où je ne me lasse pas de découvrir le plaisir de séduire une femme malgré mes techniques douteuses et limites masculines)

Haut de la page

mardi 22 juillet 2003 à 13h48
Mais où ai je la tête?
suite de mon sommaire intime
(oh c'est beau!)

Comment trahir une copine et un amant en une seule demi nuit

De l'art subtil du déséquilibre ou comment immanquablement on finit par se planter

Des principes du Hammam à la frustration féminine

C'est incroyable comme on peut faire une histoire de tout.

Haut de la page

mercredi 23 juillet 2003 à 12h03
Olé!
Très frustrant.
J'aurais plein d'horreur à raconter (1) mais j'ai promis de faire motus. (2)

(1) pas sur Aubépine <http://www.journalintime.com> que j'ai rencontré hier et je me ferais un plaisir de tout dire de notre soirée héhé!
(2) J'envisage de lancer une pétition "sauvons Carla"! ou de mettre deux grandes brutes à la mine patibulaire à l'entrée de mon journal

Haut de la page

mercredi 23 juillet 2003 à 19h23
Aubépine, où l'on est définitivement convaincu malgré tout notre amour pour Jaques Demy qu'on préfère la folie des grandeurs des filles d'aujourd'hui au romantisme sage de sœurs jumelles
Donc hier rendez vous pris avec Aubépine <http://www.journalintime.com/aubepine>. Enfin nous allons nous voir !

Je suis hyper excitée de la rencontrer parce qu'elle me fait vraiment rire dans ses écrits. Je dois l'admettre je suis super impressionnée par l'idée de cette rencontre (contrairement à elle) :

Aubépine me dis je ! il faut que j'assure!

Nous devons nous retrouver vers 23h.

En attendant, au lieu de dormir un peu parce que je suis épuisée, je me décide à appeler Malia <http://journalintime.com/malia> et la supplie de lâcher ses études pour prendre un verre avec moi. Coup de chance elle accepte et nous entamons le premier verre de la soirée : un ricard, s'il vous plait !

C'est agréable d'avoir une voisine sympa et puis Malia a tout un tas d'histoires rocambolesques à raconter et moi il se trouve que j'adore ça.

Comme j'aime son coté un peu brut de décoffrage (1).

Quand je la laisse retourner à sa soirée studieuse, il est 21h. Ouf j'ai le temps de prendre une douche froide avant de retrouver Aubépine, histoire d'avoir une tête décente.

C'est le moment que choisit mon frère pour débarquer

" salut soeurette ça va ? tu veux fumer un joint ? tu as des clopes ? je peux me servir de l'ordi ?

" euh....

Pendant que je prends ma douche après le petit joint promis, il me raconte ses dernières aventures amoureuses. Et en l'écoutant j'ai l'impression d'entendre Tristan, pas dans la philosophie mais la manière d'être. Troublant. Nous rions c'est agréable et je sors de ma douche un peu défoncée mais remise en forme par le jet froid.

" soeurette, ton téléphone !

Je réponds. C'est Aubépine. Première fois que je l'entends et je dois dire je suis intimidée, du coup j'ai l'impression d'accumuler les bourdes.

Enfin on réussit à prendre rendez vous à la sortie du métro Belleville dans la demi heure qui suit.

" euh alors moi j'aurais une jupe kaki et un haut marin, euh... et toi tu es blonde c'est ça ?

"ouais à forte poitrine !

(Voilà, c'est exactement pour ce genre de réplique que j'adore lire Aubépine.)


Donc il me reste ¼ d'h pour me préparer avec mon frère au milieu qui a décidé de me passer sa vie en revue.
Tout en stressant pour m'habiller (putain ou est la jupe kaki ? ou est le haut marin ?), me coiffer (c'est pas vrai ou sont mes élastiques ? pinces ? barrettes ? ), je grogne des " humhum, ah oui et alors ? " auquel mon frère ne prête pas grande attention. Il parle sans discontinuer et ne s'aperçoit pas que je ne l'écoute que vaguement. Mais bon.

Tout d'un coup c'est la panique : mais quelle heure est il ? je vais encore être en retard ! et je déteste être en retard avec les filles.

22h30

Mais à quelle heure Aubépine a t elle bien pu appeler ?
Aucune idée.

(Oui parce que c'est sympa de dire rendez vous dans une demi heure si on a pas idée de l'heure de départ !)

J'attrappe mon sac en vitesse, mon discman (2) et me voilà dans la rue. (3)

J'arrive au métro de la place des fêtes, le pas décidé et descends les escaliers quand j'entends la sonnerie de mon métro.

Flûte !
je suis foutue,
c'était ma dernière chance d'arriver à l'heure
(même si je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle nous avons rendez vous je le rappelle).

Bon je prends un pas nonchalant, histoire de faire la fille cool qui se fout d'avoir raté son métro.
Or la sonnerie dure.
Or la conductrice m'attend.
Or tout le monde me mate quand je me décide à monter.
Or je n'ai pas l'air d'une fille cool mais bien plutôt d'une petite prétentieuse qui trouve bien naturel que tout un métro l'attende (10 secondes hein faut pas exagérer).
La honte.
Mais j'aime bien avoir la honte. Après tout, je suis le centre de l'attention !

Bon métro Belleville, j'y suis. Pas de blonde. Une dizaine de mecs sont là à attendre que rien ne se passe. Je suis mal. Parce que une fille seule avec ma tête du sud qui attend au métro Belleville, ça ne va pas rater, disc man ou pas. Je n'ai pas dix secondes à attendre pour qu'un serveur de resto tunisien me drague. Mais c'est imparable, je lui annonce que je suis maman et mariée et qu'en réalité j'habite La rochelle dans la maison de mes parents. Il m'invite à passer le voir dans son resto mais je dois dire qu'il n'est absolument pas lourd.

Je remets mon disc man bien décidé à ignorer la gente masculine et ça marche assez bien, d'autant qu'Aubépine arrive.

C'est facile de savoir que c'est elle, c'est la seule fille blonde du quartier à cette heure !

Je suis super impressionnée. Elle est encore mieux que je ne pensais.

Je m'explique. J'aime beaucoup lire Aubépine, c'est vraiment mon carré de chocolat, mon petit plaisir. Et je me disais que ce n'était pas possible qu'elle soit aussi chouette dans la réalité. Pas parce que c'est impossible mais plutôt parce que je ne voulais pas trop me faire de film genre on va super bien s'entendre.

Aussi parce que je savais que c'était une copine de Capucine et je n'aime pas vraiment Capucine <http://journalintime.com/capucine>, ni son journal. Des choses qui arrivent.

Donc je prévoyais un décalage entre son écriture et elle. Juste pour ne pas être trop déçue.

Or j'ai devant moi exactement la fille que je lis tous les jours : une fille chupa chups, nature drôle, directe, franche. Elle a l'air épuisée et pourtant elle pétille. Je me sens toute maladroite et stupide tout d'un coup mais avec elle impossible de le rester. Elle sait mettre à l'aise, elle sait écouter elle sait aussi raconter même si elle a comme une pudeur à parler d'elle.

" je ne t'imaginais pas comme ça

C'est la phrase archi con que je me retrouve à lui dire quand nous nous installons sur la terrasse du folies.

Mais c'est vrai. D'abord et j'ai honte de l'avouer je n'arrivais pas à la visualiser en blonde. Or définitivement c'est une vraie blonde aux yeux bleus.

Ensuite je l'imaginais beaucoup plus coincée dans la vie que dans son journal. Je me répète mais elle ressemblait vraiment à l'image que je m'étais faite d'elle : une fille avec qui on peut avoir de grands éclats de rire comme des moments un peu plus graves

" moi non plus je ne t'imaginais pas comme ça Carla, j'imaginais la grosse bombasse !

bon elle se rattrape en me disant que je suis jolie (ouf ouf) et moi je suis sur le cul parce que même dans mon écriture je n'ai jamais pensé que c'est ce que je faisais passer.(4) Je vous le dis j'ai une petite poitrine!

Aubépine me complimente sur mes lèvres et je m'aperçois que j'oublie souvent que j'ai de jolies lèvres tant j'ai l'habitude qu'elles soient là. Je suis un peu émue, j'ai toujours du mal à prendre les compliments surtout quand ils viennent d'une fille sincère.

La soirée se passe et je découvre une autre Aubépine. Pas vraiment différente mais mieux que l'originale « virtuelle » !

" mais alors tes histoires Carla?

Oups là, c'était la question à ne pas poser parce que je m'emballe illico

Je me déverse.
Un flot de parole qui n'en finit pas.
Je suis d'autant plus confuse que je n'ai aucune idée de ce qu'elle a lu ou pas. Je veux dire quand je rencontre quelqu'un qui me lit, je ne pars pas du principe qu'il se tape consciencieusement tous mes écrits.
Et puis j'ai un tel débit aussi dans l'écriture....

Donc il s'agit de ne pas se répéter tout en ne partant pas du principe que l'autre va comprendre toutes vos références. Si un plus vous ajoutez que je lui raconte tout ça mais avec les vrais prénoms, vous ne pouvez vous empêcher de vous exclamer admirativement " Aubépine ! championne ! "

Je m'en veux un peu qu'elle ne parle pas plus d'elle et en même temps elle met tellement à l'aise, elle pose des questions tellement justes (5), et c'est tellement agréable !

La soirée tire à sa fin...

Quand soudain surgit une main qui tient une fleur à ma droite et je réponds déjà " non merci ça va ", indifférente.

Pas parce que je pense qu'un inconnu m'offre des fleurs, ça ne me viendrait jamais à l'idée (en général il me propose au mieux un café). Mais parce que je pense qu'il veut me la vendre.

Et déjà au moment ou j'ai dit ça je regrette parce que je me dis

" Carla tu es vraiment une conne ! après tout tu as bien offert une rose à Perceval parce qu'il se plaignait de ne pas en recevoir ! tu pourrais bien payer du jasmin à une fille avec qui tu viens de passer un super moment ! "

Mais l'homme à qui appartient la main qui a surgit à ma droite avec une fleur (ouf !) règle mon dilemme en ¼ de seconde : en réalité c'est lui qui offre du jasmin à Aubépine.

Je deviens cramoisi, bonjour le ridicule.

Si vous voulez une analogie rappelez vous les scènes de base de l'humour à la marx brother version année 80 (référence obscur si il en est pour parler de hot shot) : genre une louloute descend les escaliers en robe de princesse avec un air sexuo_sensuel qui dit je suis la bombe du film et au moment ou elle arrive presque au héros, elle se vautre lamentablement devant lui.

Bon mais après tout c'est bon signe non ? Je peux déjà être ridicule devant elle ! Si ça ce n'est pas de l'intimité !

Bref, on a bien rigolé et c'est la preuve que l'écriture est un formidable moyen de communication.

(elle est cool ma chute non ? super moral et tout, mais je vous l'ai répété 100 fois : JE SUIS UNE NUNUCHE ET J AIME CA !!!!!!!et pire, je pense ce que j'écris.

_____________________________________________

(1)samedi soir, un copain, pas mal du tout d'ailleurs, vient s'asseoir à côté d'elle avec son air de play boy à qui personne ne résiste. A peine installé, on entend la voix de malia qui proteste " non mais attends tu ne vas pas te mettre à me coller comme ca " Et vlan ! c'était tellement spontané que nous avons tous éclaté de rire. Moi j'adore !

(2) Le disc man est une arme anti drague absolument merveilleuse que j'ai découvert récemment : d'abord tous les crétins qui vous alpaguent sans raison dans la rue sont d'avance décourager parce qu'il est clair que vous n'entendrez pas ce qu'ils disent. Mais surtout si comme moi vous écoutez de la musique éléctro peps et que vous ne pouvez pas vous empêchez de gigoter, les gens vous prennent pour une cinglée.

(3) A ce stade de l'histoire il faut que je vous fasse un aveu : J'adore courir pour aller à mes rendez vous. Surtout quand je prends le métro. La musique joue pour moi seul et j'avance à son rythme, je me sens légère et pressée, mon cœur s'accélère un peu et j'écris dans ma tête des phrases que j'aurais oublié la minute suivante.

(4) Bien sûr oui, je sais j'ai beaucoup parler de mes fesses mais justement ! Justement quoi ? Justement c'est grâce à Tristan que j'ai commencé à prendre un peu confiance en moi physiquement. Malgré tous les démentis masculins, j'ai toujours eu la sensation que les hommes m'appréciaient pour mon humour, mon côté un peu fofolle, mon charme en somme. Tristan lui n'en voulait qu'à mon corps, et Tristan est beau. Donc pour la première fois je pouvais croire ses compliments sans penser que son amour l'aveugait. Et dieu que c'était agréable ! Evidemment, ce n'est pas que je pense que je sois moche. Mais si je sais que je suis jolie, c'est qu'on me l'a assez dit pour que je n'ose pas dire le contraire de peur de passer pour une pimbêche. En réalité moi je me trouve banale et je suis toujours surprise qu'un homme veuille passer la nuit avec moi.

(5) Oui c'est rare les gens qui arrivent à vous faire parler de cette manière. Je suis quelqu'un qui se braque un peu facilement et il y a certains sujets sur lesquels je peine carrément. Aubépine m'a fait non seulement donner envie de me raconter mais en plus elle a su respecter mes blancs. Elle n'a par exemple posé aucune question sur le père de Zéno ni même sur Zéno directement, ni sur mes projets. Mais elle a ouvert des portes pour que je puisse en parler si je le souhaitais. Et ça c'est une des plus belles qualités humaines. Respecter la fragilité de l'autre tout en lui donnant la possibilité de la confier si il le souhaite. Bon cette note est longue mais c'est toujours comme ça quand je cherche à exprimer mes sentiments. Pavese, lui, avait résumé tout ça dans son journal en une phrase : " tu seras aimé le jour ou tu pourras dire tes faiblesses à l'autre sans qu'ils s'en servent pour te blesser ". Et si quelqu'un lit et croit piger cette note obscure qu'il me le fasse savoir histoire que nous comparions nos interprétations


Nb : Ah oui j'allais oublié un point important. Sans vouloir paraître un peu lourde, je vous signale que Aubépine écoute aussi Miss Kittin (dont vous pourrez trouver facilement le premier album rien qu'à elle dans n'importe laquelle de vos fnac)

Haut de la page

mercredi 23 juillet 2003 à 20h05
Un peu de culpabilité maternelle dans ce monde de brutes
Que d'émotions dans la même journée c'est incroyable ! Et si je fais le décompte depuis vendredi (1), je frôle la crise cardiaque !

A croire que c'est un art de s'émouvoir. Ou un symptôme.

_______________________________

(1)j'ai vraiment honte de l'écrire mais c'est depuis que mon fils est en vacances que je pars dans tous les sens. Il me manque. Je m'étourdis un peu pour me convaincre que c'est aussi sympa sans lui. Et ça l'est. Mais on se dit que ce serait tout de même chouette si il était dans le coin, si vous saviez que demain c'est sûre il sera là et vous pourrez passé un petit moment ensemble. Alors le mieux c'est de faire des trucs qui sont vraiment compliqués quand il est là : comme de passer la nuit avec un homme. (attention on se calme je n'ai pas dit que mon fils m'empechait d'avoir une vie amoureuse. Je dirais plus qu'avec lui je me sens plus réel,
peut être que j'ai moins besoin d'artifices.
Naturelle.
Proche de ce que je suis.
Parce qu'avec lui je ne peux pas tricher, m'aveugler, faire semblant , faire comme si.
Je ne suis ni plus ni moins que sa mère. Son amour est un instinct de vie. Le mien aussi. Le genre de sentiment qui vous donne envie de tout faire pour construire une vie heureuse et simple.

Haut de la page

mercredi 23 juillet 2003 à 20h17
Monologue destiné à un lecteur imaginaire : où l’on me soupçonne de vouloir prendre des airs d’Ariane (1)
Ma vie émotionnelle en trois mails et 1 sms

....donc ce matin j'ai dormi.

Passionnant me direz vous oui je sais mais je manquais de sommeil depuis quelques temps
donc ça me fait plaisir de le noter
je me sens satisfaite quand je l'écris
j'y repense avec délectation

Mais c'est vrai l'information n'est pas capitale puisque je voulais vous parler de XYWZ (ce qui n'est pas capital aussi j'en conviens)
qui est une sorte de Tristan mais en bien plus rigolo
enfin non ce n'est pas ça
ce serait plutôt en terme de personne l'antithèse de Tristan puisqu'ils s'opposent même sur leur signe astrologique.

Je pourrais presque écrire que leur seul lien, c'est moi (2).

Vous trouvez que j'ai l'air prétentieuse?

Mais c'est un peu vrai puisque c'est le même désir qui me pousse vers eux.

Désir de jeu dirait Ava <http://mon.journalintime.com/carla/forum/15924>. Moi je préfère parler d'un plaisir de funambule.

Oui je sais, j'étais en train de parler de mon réveil, j'y reviens.

Donc je me réveille plutôt heureuse, un peu fébrile mais c'est une sensation que j'aime.

Je mets en route ma berlinette qui dit " I wish it could be true ", mon café,
ma journée.

Un peu plus tard, je regarde mon téléphone qui est en mode silencieux.
Reflexe.
Il est 11h, je me sens délicieusement honteuse.
2 appels en absence numéros inconnus au bataillon.
3 sms (je sais ça fait super star de raconter tout ça)
dont un de Lothard qui manque de me faire lâcher ma tasse sur le carrelage de la cuisine :

" Une envie comme ça : tu es très désirable ».

Quel crétin ! J'étais prête à parier que si je l'appelais pour m'expliquer ça il allait répondre un truc comme

« excuse je me suis trompée en envoyant le sms je voulais l'envoyer à machin mais attends je vais t'expliquer machin est une super bombe qui est folle de moi et tu vois j'en fais ce que je veux mais bon tu sais que je ne suis pas un salaud alors...et blablabla. »

J'ai parié. Avec moi même, un petit sourire sadique aux lèvres parce que vraiment c'est tout ce que je déteste dans les relations humaines, cette nécessité de prouver qu'on a pas besoin de l'autre.

J'appelle donc Lothard.
Evidemment il ne décroche pas.
Evidemment il rappellera 2 h plus tard.
Evidemment tout est codifié.

En attendant je lui laisse un message sur son répondeur

« ben alors Lothard, c'est la chaleur ou tu t'es trompé de numéro ? c'était Carla en fait, j'ai reçu un sms qui j'espère ne m'est pas destiné ».

Et toc. Vous trouvez que c'est peste?

Quand il rappelle effectivement 2h plus tard, il me dit qu'effectivement il sait tromper et il commence effectivement à m'expliquer le pourquoi du comment.

Ce que je trouve d'une muflerie sans nom . (3)


Extrait de conversation avec un masochiste

« tu comprends y a cette fille et elle s'appelle B...et comme toi tu es à C comme Carla sur mon téléphone... »

Ouais C plutôt comme conne. Parce que là il me prend vraiment pour une conne, il faut que j'arrête le massacre d'autant que je n'ai pas encore regarder mes sacro saints mails.

« écoute Lothard, c'est bon ça ne me regarde pas, ok ? pas de problème, tu es nul, tu es nul

« mais attends je vais t'expliquer tu es vraiment une peste !

« bon Lothard, c'est super , tu as une femme ultra désirable dans ta vie mais là j'ai des trucs à faire ok ? on se rappelle

« Carla tu me laisseras t'expliquer alors quand on se verra ?

Pince moi je rêve. Mais c'est typiquement Lothard.

Enfin après tant d'aventure téléphonique, vous savez quoi ?

J'ai repris un café et j'ai allumé mon ordi mollement en me disant que personne n'aurait eu le temps de m'écrire depuis hier soir. (4)

Mais ce matin j'ai eu de la chance.

Il y avait un mail d'Aubépine et un texte d'elle
Un autre d'Ava
Et puis un de Nina.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

J'hésite un peu. Sur l'ordre des plaisirs. Je me décide finalement pour le texte d'Aubépine (5)

Son texte est sympa, très sympa aussi parce qu'il est court, et elliptique. Pourtant il dit tout, très simplement. Ça me fait drôlement plaisir. Et ça me renvoie à ce que j'ai écrit tout à l'heure à son sujet.

Je suis donc passée sur son forum illico pour lui dire à ma manière qu'elle était vraiment une chouette fille.

Puis j'ai ouvert son mail. Comme la veille en rentrant je lui avais envoyer un sms pour la remercier de la soirée, je me doutais qu'elle en avait fait de même.

Et oui un petit mot gentil. Je suis émue, mais bon je suis une fille super sensible. Et puis c'est pas tous les jours que ça arrive de rencontrer quelqu'un avec qui on a vraiment le sentiment/ la conviction qu'on va s'entendre, que c'est une amitié qui commence.

Bien, vous suivez toujours ? Non plus vraiment ! Bah c'est pas grave j'ai l'habitude.

Bon je continuerai après la pause clope.


_____________________________________________

(1) si j'avais été honnête intellectuellement j'aurais titré cette aventure " ou comment j'ai tenté de plagier honteusement le grand Albert Cohen. «
Mais comme je suis bien incapable de vous sortir un texte compréhensible sans ponctuation comme dans les monologues d'Ariane, j'ai du trouver un compromis pour le titre. Voilà le fin fond de l'histoire.

(2) En réalité ils ont un autre point commun : « ce sont des marginaux secants « . C'est Abel qui me l'a expliqué. C'est cool d'écrire ça hein ? Ouais vous savez quoi ? je tente d'entretenir la réputation de fausse normalienne que m'a faite Aubépine.

(3) Je suis très sensible en ce moment !

(4) J'ai l'angoisse de me réveiller un jour et de ne trouver que mon horoscope dans ma boîte avec une prévision du genre « aujourd'hui vous allez être malheureuse, les gens seront méchants avec vous et vous réaliserez que vous êtes absolument SEULE ». Je rigole ! détendez vous ! Mais il y a un peu de ça quand même. J'aime bien recevoir des mails qui ne sont ni des pubs, ni pour le boulot.

(5)Soit Aubépine a écrit sur notre soirée et c'est amusant de voir comment elle se dépatouille elle aussi avec une lectrice qu'elle connaît à présent. En chair et en os. Soit elle a écrit autre chose et sans vouloir l'a aussi en rajouter, ces textes me donnent du plaisir. Je me sens toujours un petit coup de pep's après l'avoir lu, un sentiment d'humanité. oulala aujourd'hui je suis ultra romantique vous ne trouvez pas ? Si ? mais vous avez l'habitude je sais. Malgré toutes mes dénégations, ça crève les yeux que je suis romantique.

Haut de la page

mercredi 23 juillet 2003 à 20h44
Suite de mon monologue: où je tiens à moitié mes promesses
Il reste au choix le mail de Nina ou celui d'Ava.

J'opte pour Ava.

C'est un tout petit mot et je suis déçue même si je sais que je ne mérite pas mieux.

J'avais promis mille explications enflammées à Ava avant de partir hier soir.
Et je n'ai pas eu le temps.

Je me dis que le moment est venu, qu'il faut que j'écrive sur elle dans mon journal pour qu'elle comprenne ce que je ressens pour elle. Je lui écris donc à ce sujet en me disant que je lui laisse quelques heures encore pour mettre son véto.

J'ai déjà un peu parlé d'Ava.
Ou disons que je l'ai évoquée.
Fugitivement.

Si j'étais honnête envers moi même j'écrirais qu'Ava est un " double narcissique ",

le reflet de mon idéal féminin,

de cette femme que j'aurais voulu être et que je ne serais jamais.

J'écrirais que ce que je recherche en elle, c'est ce que m'a mère ne m'a pas transmis.

L'espoir dérisoire qu'au contact de cet idéal en chair, je me transformerai miraculeusement en femme !

C'est ce que j'ai toujours attendu de mes amours féminines ( et masculines mais d'une autre manière).

Découvrir ce qu'est la femme, l'essence de la femme et qui semble si bien m'échapper.

Je n'ai jamais trouvé. D'abord parce que très peu de femme colle à mon " idéal " à moi.

On ne peut pas décrire un idéal et passer commande, vous comprenez !

vous savez que c'est lui quand vous le rencontrez.
C'est tout.

Il y a un déclic et soudain vous êtes très intimidée tant le phénomène est rare.

Et votre cœur s'emballe

J'écrirais aussi que notre relation est trouble et ambiguë et que c'est là tout mon plaisir.

Mais ce serait trop succinct. Trop peu. Trop vague. Seulement voilà, je perds un peu mes moyens quand il s'agit d'écrire sur elle.

Ava...

après tout quelle importance le pourquoi du comment?

J'aime nos échanges.

Elle est unique.

Et je pourrais tomber amoureuse à tout instant.

D'Elle.

Haut de la page

mercredi 23 juillet 2003 à 21h48
Mes premiers pas dans l'encre invisible, où je joue les james bond's girl de 8ème zone
Le mail de Nina maintenant.

La dernière fois nous nous sommes quittés en nous promettant vaguement de nous revoir et je pense qu'elle m'écrit pour ça.
Et ça me fait plaisir parce que j'aime beaucoup Nina.

Même si j\'ai passé 3h dans un hammam avec elle sans raconter ma vie sexuelle qui est d\'ailleurs bien plutôt une absence de vie sexuelle mais ce serait trop long à expliquer.

Normalement je suis prise ce soir et demain soir mais je me vois tout à fait annuler mes rendez vous masculins (héhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhé) pour une copine. J'aime bien faire ça histoire de rappeler aux hommes que la solidarité féminine n'a pas de pris.

Seulement Nina ne m\'écrit pas du tout pour me voir (en fait elle attend un amoureux pour ce soir, j\'avais oublié)

Son mail est encore plus court que celui d'Ava <http://mon.journalintime.com/carla/7980> ( ce qui me permet de vous le restituer dans son intégralité) :

« De la part d'Abel donc.
Bonne journée à toi
Nina


(plus sobre tu meurs)

Suit un petit mot d'Abel à Nina

« Le site du groupe de Doudou. Envoie le à Carla si tu as son mail.

Je t\'embrasse.


Et encore (enfin) un message envoyer en mailing


Objet : Doudou y déchire grave !

http://www.lesdood.net/


Ca vous dit d\'aller les voir à leur prochain concert ?


(doudou est un type que nous avons rencontré samedi soir, notez )

Alors là je ris ! dieu que les hommes sont compliqués et dieu que j'aime qu'il le soit de cette manière.
Je veux dire on voit tout de suite la différence de style avec Lothard.

Je vous explique.

Abel a mon numéro de téléphone oki d'ac ? On s'est plusieurs fois dit, tiens on devrait se passer nos mails mais bon cela nécessite un papier, un stylo et une action concrète. Autant dire une montagne. Ce qui n'est pas très grave puisque comme je viens de l'écrire, il a mon numéro de tél.
Putain ! une fille normale a paris est obligée même en pantalon et gros pull de refuser chaque jour de donner son numéro à des inconnus dans la rue et le métro. Et ce type à mon numéro !!!!!!le numéro d'une parisienne qui ne couche pas avec le premier venu !

Tout ça pour dire qu'il aurait pu s'en servir.

Mais non au lieu de ça, il m'envoie un mail généraliste, via Nina.
Alors même que je ne raconte pas ma vie en ce moment parce que j'ai promis de ne rien dire à Nina sur un trou de quelques heures dans mon emploi du temps !

Vous me trouvez compliquée ? Oui j'avoue que j'ai tendance à pousser très loin les raisonnements absurdes. Mais avouez que c'est un peu de la provocation. Si il ne veut pas que Nina sache qu'une fois il a eu la faiblesse de me désirer, inutile de lui signaler clairement qu'il me trouve assez sympa pour me proposer un concert avec plein de copains en délire.

Bon cela dit, il a de bonnes excuses

1-nous avons rencontré doudou ensemble et il a envoyé un mail similaire à tous ceux qui était là
2-il a parlé de doudou à Nina

Et puis , son mail est d'une neutralité presque effrayante (1)

Non sincèrement qu'est ce que je dois penser ? (1)

Qu'il a envie de me revoir ?
que c'est un garçon bien élevé ?
qu'il a envie de coucher avec moi ?
qu'il ne veut pas avoir l'air de m'éviter ?

Vous voyez, c'est ce que j'aime avec des types comme ça. Je n'en sais rien. Samedi soir j'y serais peut être, et peut être lui aussi et peut être que je finirais ma nuit seule ou avec un autre.

Or avec 99 pour 100 des types que je connais, je sais d'avance ce que va se passer.


(1) je sais vous ne connaissez pas l\'histoire puisque je ne l\'ai pas raconté puisque j\'ai fait motus. Pensez vous que je sois en train de commettre une grave erreur?

(2) si vous voulez connaître ma réponse à ce mail une seule solution: mon forum <http://mon.journalintime.com/carla/forum/16243> (j\'ai l\'impression d\'être dans un bocal parfois)

Haut de la page

jeudi 24 juillet 2003 à 11h44
Lectrices, je vous aime (hommage à une Conversation avec Aubépine)
Je le répète assez souvent je crois mais bon je ne suis plus à ça près....

J'ai commencé ce journal en tant que femme et même si c'est un journal intime j'écris pour les femmes.

Oui. Je me fous pas mal de l'écriture en ce sens que mon but n'est absolument pas littéraire. Non. Etonnant ? Pas vraiment. Je vous assure que je ne serais pas si légère si je voulais faire de la littérature.

Non, j'écris, évidemment parce que j'aime ça, tout comme j'aime être lue. Mais justement, ce que je trouve merveilleux ici c'est l'idée de partage. Le potentiel.

Ecrire sur soi, et toucher les autres.
Dire je et entendre un tu dire moi aussi.

Quand j'ai des messages comme celui de Penélope <http://mon.journalintime.com/carla/forum/16346> ou Lou <http://mon.journalintime.com/carla/forum/6465> sur mon forum, j'ai la chair de poule.

Parce que je me fous de la forme de mon écriture (1) et j'emmerde tous les gros cons qui font de l'acte d'écrire un acte intellectuel (2)

Non écrire, c'est forcément sortir ses tripes. Je sais, l'image est galvaudée, mais quoi de plus juste qu'une image galvaudée ?

Dire, exprimer, transmettre et recevoir. Réduire l'espace avec l'autre, tenter de toucher le cœur, l'essence («3)

J'ai encore du mal à réaliser qu'on me lise. Je trouve étrange qu'on puisse supporter ce que j'écris ce que je dis. Mais je le fais par nécessité, et surtout pour dire tout ce que je voudrais savoir des autres.

« Je suis comme ça. Je ressens ça. Je suis faible, égoïste, changeante, difficile, compliquée, limpide, et vous ?

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Je voulais écrire ce que j'aurais voulu lire.

Une jeune femme. Qui ne se prend pas au sérieux. Qui veut vivre bon sang ! Mais qui ne cesse de se créer des petits problèmes, qui lutte contre sa nature, qui désire tout et son contraire.

Je voulais lire qu'on peut être une fille normale tout en étant foncièrement différente, que la vie est belle à en mourir et que dieu que c'est bon,

Qu'il y a des mauvais jours, et puis des bons et qu'au final les bons sont plus nombreux,
Qu'il est si simple d'être au monde, d'être jolie et séduisante,
Que les femmes sont humaines et désirables

J'avais envie de lire ça.

Bon, ouais je sais, il y a le journal de Bridget et 20 ans.
Mais....
Euh.....ben 20 ans je suis trop vieille et Bridget un peu trop jeune.
Et puis on a beau être nunuche dans l'âme faut pas exagérer non plus !

ON A LE DROIT D ETRE ARCHI ROMANTIQUE ET PAS COMPLETEMENT CONNE

Alors je me suis dit pourquoi ne pas l'écrire. (4)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

L'écriture est né d'un manque.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Le journal c'est parce que je vous l'ai dit aucune imagination. Parler de moi, plus simple et puis j'aime l'exposition, c'est une de mes réalités que je n'assume pas (j'oscille entre la timidité maladive et l'hystérique cool ; en général cela dépend de mon taux d'alcoolémie)

J'ai trouvé ce site. Je me suis inscrite. Et tout a commencé.

Après un moment de flottement, j'ai eu soudain le sentiment que je n'avais que des lecteurs et que les femmes n'accrochaient justement pas à ce que je disais.

J'étais surprise que des hommes puissent s'intéresser à des mémoires de jeune femme normale, même frondeuse.

Et puis honnêtement, j'ai faillit tout arrêter tant le constat me déprimait : j'étais une séductrice, je ne pouvais pas m'empêcher de séduire, même dans les mots. Et pourtant tout ça ne me ressemblait pas tout à fait. Les combat de coqs < http://mon.journalintime.com/carla/forum/5201'> http://mon.journalintime.com/carla/forum/5201> sur mon forum me mettait mal à l'aise. J'étais ici justement pour échapper au regard masculin, à ce désir à la fois merveilleux et intolérable que je lis parfois dans des regards d'inconnus. Je me rendais compte que l'écriture était un moyen par lequel j'espérais revenir à moi même. Et il se trouvait que moi même une fois de plus c'était le rapport à l'homme.

Mais j'ai persévéré. J'ai pensé supprimer mon journal et je me suis dit " encore une fois abandonner à la première difficulté ? ". (c'est ma spécialité)

Et les lectrices ont commencé à se manifester. Mieux encore à être touchée, parfois de très près par mes mots.

Je suis navrée de le dire aussi bêtement mais pour moi c'est le plus beau cadeau. Même si c'est rare, même si cela ne touche que l'une d'entre vous. Cela veut dire la com-passion, avec l'étymologie slave du mot, sentir, ressentir avec, est possible. Et putain parfois je suis capable avec des mots de faire passer mes émotions !

Juste avec des mots désincarnés.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Ce n'est pas parce que j'écris fabuleusement bien. Simplement parce que je vous donne un peu de moi, et que vous êtes capables de le prendre. Et de me le redonner via vos messages.

Lectrice,
merci.


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

(1) même si c'est aussi important que les fringues que je porte

(2) même si forcément c'est aussi un acte intellectuel par la force des choses

(3) j'en reviens toujours à l'essence et pourtant là je pense franchement à la sympathie Bergsonienne mais plus encore à Merleau Ponty qui disait que d'un regard on reconnaît l'autre en tant qu'être à part entière. Je dis cela comme ça parce que l'idée me traverse

(4)Et me débrouiller pour nourrir cette écriture. Oui parce que c'est affreux, je me suis rendue compte que ce que je vivais dans la vraie vie prenait de plus en plus de valeur en terme d'écriture.

Je lis tous les faits en ces termes. Parfois je voudrais rester tranquillement chez moi et je me dis

" tiens une aventure ! je pourrais toujours écrire quelque chose la dessus !

Je ne peux plus me taire. Censurer mon journal devient intolérable.

Tout devient mot. Etrange ?

Haut de la page

jeudi 24 juillet 2003 à 12h36
Le problème des Tristan c'est que jamais rien n'est simple.
J'aurais du voir Lothard hier soir, mais après mon coup de fil <http://mon.journalintime.com/carla/7978> , je crois qu'il était sérieusement refroidi.

J'aurais du l'appeler pour confirmer l'heure et le lieu.

Mais je ne le fais pas.

Au lieu de cela je traîne ici <http://egorum.jexiste.fr/forum/index.php> en me disant que j'en ai ras le bol de me prendre pour le centre du monde.

Je fais aussi quelques actes manqués que Bof <http://mon.journalintime.com/carla/forum/16314> me fait remarquer implaccable.

Je fatigue, je n'en peux plus, je viens de sortir trois ou quatre textes assez éprouvant (ben ouais vous avez peut être du mal à les lire jusqu'au bout mais moi parfois je me perds dans les détails).

Je me dis que je suis une peste inconséquente et souvent inconsciente. C'est à dire ce qu'il y a de pire.

Je me demande pourquoi ce besoin de mettre en ligne tous ce que j'écris.

Vous ne vous en rendez peut être pas toujours compte, mais l'écriture donne parfois une dimension au texte, que les faits n'ont pas forcément.

Je me dis que définitvement, je suis une fille légère.

Je ne veux pas croire que l'amour, les sentiments et tutti quanti soient un phénomène grave.

Sinon dans l'instant ; et l'instant passe.

....je me dis tout ça quand....

Quand fort heureusement pour ma santé mentale, le téléphone sonne.
C'est Aubépine !

Cool, soirée filles <http://journalintime.com/aubepine/7994> ! (2)

__________________________________

(1)une vraie ! comme j'aime ! et dont évidemment je ne dirais rien si ce n'est qu'Aubépine était super bien sapée et que les blondes qui ont des jolies cheveux sont assez rares pour que je le signale (j'espère que je ne vais pas me taper un message du collectif des blondes qui revendiquent leur statut de femme comme les autres, parce que sincètrement je n'ai rien contre les blondes. Je constate juste.)

Haut de la page

vendredi 25 juillet 2003 à 09h55
Où l'on mesure les conséquences désastreuses de la censure
Hier donc, j'avais rendez vous avec le mystérieux H (1). Cela faisait plus d'un mois que nous ne nous étions pas vus. Le rendez vous avez été pris la semaine précédente ce qui n'est carrément pas dans mes habitudes.

21h30 au mécano. C'est toujours comme ça avec H. alors que je préfère les rendez vous tardifs. Du coup je courre pour être à l'heure, je suis déjà en retard. J'arrive, personne. Bon, je m'installe au comptoir, un peu vexée. Et je commence à attendre devant un verre, en me disant qu'au rythme du moment je vais finir par sombrer dans un alcoolisme notoire.

(J'avais appelé Aubépine <http://mon.journalintime.com/aubepine/> un peu avant pour lui proposer de nous retrouver un peu plus tard. Elle dînait avec Antoine et devait rappeler vers 23h.)

En attendant j'enlève le silencieux de mon portable, histoire que mon preux chevalier du soir puisse avoir la chance de me prévenir au cas ou il ne viendrait pas (2). D'ailleurs voilà, le téléphone se met à sonner moins de deux minutes plus tard.

Surprise !

« hello Carla, c'est XYWZ
« XYWZ! j'attends justement un homme dans un bar

il rit.

« mais je suis énervée de son retard, comme quoi....
« tu as des fleurs Carla?
« mais pour qui tu me prends ! je n'offre pas des fleurs pour assurer mes nuits d'amour <http://joueb.com/peste76/>

il rit encore, je suis intimidée

« très belle nuit cela dit

Heureusement nous sommes au téléphone. Je me sens rougir. D'autant qu'en terme de beauté on fait mieux : avec ma bronchite et ma crève je l'ai empêché de dormir pendant plus d'une heure cette nuit là.

« tu as survécu à ma séquence mail <http://mon.journalintime.com/carla/7981>
« oui très bien, pardon de ne pas t'avoir répondu tout de suite, je sais que c'est exaspérant d'attendre des réponses, mais je sors de deux journées infernales

« est ce que j'ai râlé ?
« non c'est vrai, et samedi il n'y a pas de concert <http://mon.journalintime.com/carla/forum/16243> Carla....

Oups ! il n'y avait que deux lignes dans son mail et je n'ai décidément rien capté !

« oki pas grave, tu vas finir par croire que je suis étourdie
« et ce week end je déménage
« hum hum
« mais je te dérange ? tu es dans un bar ?
« non ce n'est pas ça enfin si mais non mais je suis intimidée

Il rit.

« mais c'est vrai !
« Carla, moi, je t'intimide ?
« oui
« il faudra qu'on reparle de cela alors
« oui. Bon alors bonne soirée, tu as mon mail maintenant
« oui, bonne soirée.

Et je me dis que je suis décidement la reine des pommes. Que j'aurais du lui demandé si il était libre là tout de suite, lui proposer je ne sais pas moi, une nuit sauvage et torride ou même de nous rejoindre....

Mais à ce stade du texte très chers lecteurs, normalement vous ne devez rien comprendre de cet obscur dialogue vue que j'ai censuré pratiquement toutes mes pensées et actes licencieux depuis une semaine exactement.

___________________________________________

(1) Avec Aubépine nous nous sommes complétement grillées au sujet de nos journaux. C'est un peu de ma faute.... Il faut dire que ce journal prend une place de plus en plus importante dans ma vie et qu'il devient difficile de le passer sous silence. Surtout que H. est un de mes confidents préférés.

(2) et oui monsieur mène une double vie alors quand en plus il doit me voir cela devient un peu compliqué

Haut de la page

vendredi 25 juillet 2003 à 10h49
Extrait d'une soirée: 2 couples qui font semblant de ne pas l'être mais qui le sont d'une certaine manière même lointaine.
Soirée agréable donc.

Je raconte le journal à H et les multiples aventures qui en découlent (je suis aussi comme ça dans la vie, imaginez comme c'est éprouvant).

Puis je me lance dans mes dernières aventures avec Olga...

"oui on était complétement saoules et à 2h du mat quand on se décide enfin à rentrée Olga me dit "je te montre mon vélo!".
Naturellement je dis oui (j'étais saoule parce que en soi les vélos ne me passionnent pas) et l'idée nous prend d'aller faire un tour, elle au commande du guidon moi à l'arrière en amazone. Ni une ni deux, on balance nos sacs dans la première poubelle venue pour avoir les mains libres et...."

et c'est le moment que choisissent Aubépine et Antoine pour nous rejoindre.

Mais c'était plus fort que moi, il fallait que je raconte à H. comment Olga et moi nous étions vautrés sur le fameux valeux un nombre de fois incalculable entre la tour montparnasse et le select.

Je sais, je manque cruellement de classe parfois.

(dans la foulée j'ai aussi cassé un verre, grillé le journal d'Aubépine, draguée un tout petit peu la serveuse -il parait que je me tortillais devant elle-, laissé Aubépine tout payer, proposer de faire la tournée des boîtes mais à ce stade ils ont jugé préférable de me ramener chez moi)

Haut de la page

vendredi 25 juillet 2003 à 10h58
Je suis une lavette.
je panique un peu.
A choix à prendre.

Redevenir étudiante avec toutes les galères que cela implique?
ou pas?
J'ai trois heures pour me décider.

L'horreur.

Haut de la page

vendredi 25 juillet 2003 à 11h42
Pouce
Je rêve beaucoup en ce moment....

Hier dans un discours devant une assemblée de vieillards compassés, je remerciais ma psy sans qui tout cela (quoi? je n'en sais foutrement rien) n'aurait pas été possible

Cette nuit, j'étais tellement persuadée que XYWZ était dans mon lit que....

Enfin.

Je crois que je vais faire une pause dans mes écrits.

(mais combien de fois ai je promis cela?)

Haut de la page

vendredi 25 juillet 2003 à 20h18
Amoureuse et obscure: un coup pour rien.
Il y a quelques jours Ava <http://www.joueb.com/ava:> m'écrivait

"Tu vois quand tu as écrit que t'étais rapprochée d'un lecteur, je me suis demandé ce qu'il avait pu penser / qui il avait embrassé et j'avais conclu à la pathologie extrème: il avait, selon moi, cru étreindre tes mots, les caresses de tristan, tes ruses féminines, tes minauderies irrésistibles etc. Pire encore, il pouvait s'imaginer avoir une supériorité incontestable sur tous les tristan, abel mais aussi toi carla: la supériorité du lecteur sur le personnage de roman. Ajoutons à cela une perversion supplémentaire, celle de vouloir/craindre lire son histoire sous ta plume"

Je n'ai jamais soupçonné mon lecteur d'un quelconque machiavélisme même si je ne peux pas croire à l'innocence d'une telle relation.

Tout au plus une certaine naïveté.

Et la naïveté ne m'a jamais troublé. Attendrie oui mais je préfère l'innocence....

Je suis amoureuse de cet homme que décrit Ava.

Haut de la page

vendredi 25 juillet 2003 à 23h15
Et tout d'un coup le message précédent s'éclaire ou peut être pas, où l'on s'aperçoit que je suis une proie facile (et infidèle)
Ses premiers mots au réveil

" de quoi as tu rêvé ?

Ma surprise et l'envie de signer ma reddition définitive.
Aucun homme ne m'a jamais posé cette question au premier réveil.
Une histoire de la psychanalyse sur la table basse. Et des tas d'autres livres.
Une bd. Une seconde. Un beau graphisme.
Très peu d'objets mais beaucoup de papiers. Je me sens bien dans cet espace masculin et épuré.

" je ne sais plus et toi ?
" je ne me souviens pas.
« je vais prendre une douche
" on va dehors pour le petit déj ?
" oui


Je l'aime déjà. Je repense à toutes ces fois où je me suis glissée subrepticement hors du lit de Tristan pour retrouver ma liberté du petit matin. Du plaisir de succube comme dirait Ava <http://joueb.com/ava/>

J'ai hésité ce matin à partir furtivement mais il ne m'en a pas laissé le temps.
(en avais je seulement envie ?)

Je suis heureuse d'oser rester. Intimidée aussi, et je décide de ne rien porter sous ma robe.

" tu es ravissante

Je rougis. On me l'a déjà dit mais dans sa bouche...et ce regard un peu déconcerté, un peu interdit...Il ne se rend pas compte qu'à l'intérieur je tremble.
Oh je voudrais me liquéfier....

" on y va ?

Nous dévalons les escaliers en riant, je suis pieds nus et heureuse. Je ne sais rien. Seulement que je dois taire cette histoire. C'est sa seule exigence et elle me paraît un peu monstrueuse.
Je préfère ne pas y penser.

Nous prenons notre petit déjeuner entouré de gens qui me paraissent tous un peu irréel. Je vis au cœur de moi même. J'aime qu'il ne s'installe pas en face de moi, j'aime que son épaule frôle mon épaule sans que nous osions nous embrasser.

Nous finissons nos cafés, jus d'orange, croissants. Il passe sa main autour de mon buste et je voudrais disparaître : la perfection de l'instant me tétanise. Je voudrais briser mes carcans et me blottir contre lui mais c'est impossible. J'ai peur.

« On va se balader ?

Nous aurions du rentrer et faire l'amour. Mais je n'ai pas la force de prononcer des mots dont l'usage me paraît souvent si simple.
Effarouchée.

« oui

A-t-il hésité avant de répondre ? Je sens déjà que le temps lui manque et qu'il m'en sacrifie un peu.

C'est lui qui nous guide. Sur le moment tout ceci paraît d'une justesse incontestable et pourtant maintenant que je l'écris, ce simple fait me tourmente. Combien d'hommes ont su me conduire sans que je n'oppose la moindre résistance, même de forme ?

Il n'y a pas de question, juste une évidence naturelle.
Une décision.

(et je me demande encore une fois pourquoi....)

Je marche lentement comme si nous avions un but que je ne veux pas atteindre. Je suis déjà terrorisée à l'idée de le quitter.
Pourtant une part de moi aspire à la solitude immédiate. De l'écriture. D'un temps à soi.
D'un bain à la fleur d'oranger

A aucun moment nous n'avons évoqué la possibilité d'une suite. Je ne connais pas ses raisons, mais je sais que je ne veux rien savoir. C'est cette absence de certitude qui m'empêche de le quitter présentement. Et le bonheur de l'instant (1).

Il me fait rire, il m'émerveille et nous marchons au soleil. Dans un jardin d'enfants, il tente de m'embrasser contre la grille mais je m'échappe. Je voudrais me donner, c'est toujours la même histoire mais je ne sais plus comment faire.

Il me propose une chevauchée fougueuse sur un petit cheval de bois, monté sur un ressort et je dois refuser

« je n'ai rien sous ma robe

Je me sens déjà stupide, je rougis, je me trouble et je crains de l'avoir choqué : son corps semble se raidir sous mon annonce puis se détendre à nouveau. Quelques secondes.

Nous quittons le jardin, et il déflore quelques rues avec moi. Nos mains parfois se rejoignent mais j'ai la sensation que ce contact le met mal à l'aise. Je n'arrive plus à démêler ce qui émane de lui, ce qui émane de moi.

Confuse. Diffuse.

Dans un cimetière nous cherchons à qui nous allons rendre hommage,
et je sens un peu plus ce corps étranger et étrange,
si près du mien
que j'ai caressé la nuit précedente.

A présent le moindre frôlement me paraît téméraire.

Tout est neuf.

_________________________________________

(1) je sais je suis pénible avec mes instants je sais

Haut de la page

vendredi 25 juillet 2003 à 23h28
Ava
Ava me force d'être plus pressante, Ava me force à passer mes limites, Ava me rend idiote, Ava me rend licencieuse.

Je redeviens cette enfant qui voudrait protéger ceux qu'elle aime, et les éblouir aussi.

Ava est imprudente, Ava est provocante et je me sens si maladroite, mièvre, une vraie guimauve.

Ava m'effraye comme aucun homme ne pourrait le faire, et le doute l'incertitude et le sentiment de n'être qu'un pion, un divertissement, un reflet imparfait.

Et je la presse, et je la bouscule, et je tournoie tout autour de ses mots, qu'elle laisse en pointillés autour de moi et dont je ne sais que faire...

Parce que je ne les mérite pas

Ava <http://joueb.com/ava/> ....

Ava est forcément belle,
intraséquement intelligente,
indubitablement irrésistible,
sûrement folle
mais dans ma bouche est ce une insulte?

Haut de la page

samedi 26 juillet 2003 à 19h36
Je suis
désemparée.

Haut de la page

samedi 26 juillet 2003 à 19h51
Parce que je suis une fille normale.
Jimmy, mon videur dragueur du monoprix ne travaille pas le samedi. J'en profite donc pour aller faire mes courses. Je sais, je sais vous n'allez pas me plaindre, mais quand même quelle galère de devoir faire ses courses comme une voleuse à cause d'un vigile justement.

Avant de pénétrer dans les entrailles de la consommation urbaine, un coup de fil à Gio pour le prévenir que demain j'emmène Aubépine < http://mon.journalintime.com/aubepine/'> http://mon.journalintime.com/aubepine/> avec moi au salon < http://mon.journalintime.com/carla/2849'> http://mon.journalintime.com/carla/2849> et que comme il pleut je me propose de faire mon gâteau au chocolat (toutes les excuses sont bonnes à prendre). Il me répond que je n'ai pas besoin d'autorisation mais c'est comme ça, j'aime bien le prévenir.

Je prends un panier quand je vois un petit garçon d'environ 7 ans qui pleure désespérément devant le regard morne d'un type de la sécurité.

« ben alors qu'est ce qui t'arrive cacahuète ?
(c'est comme ça que ma mère m'appelle)
« j'ai (sanglot) perdu (sanglot) ma (sanglot) maman (sanglot)

Ok, je l'emmène à l'accueil, on passe une annonce et dans les 5 minutes qui suivent on retrouve la maman.

Bien, je suis une héroïne, félicitation.
Maintenant les courses.

Mais devant le rayon des produits laitiers, je ne peux pas m'empêcher de fondre en larmes. Mon fils me manque. Je chiale comme une madeleine et je vous assure que j'ai honte de cet excès de zèle maternelle. Mais c'est plus fort que moi.

Heureusement au rayon alcool une fille me sauve en me demandant quelques conseils sur le rhum. Quelle chance, je suis une pro du p'tit punch.

Ma petite vie en somme.
Parfaitement simple.

Haut de la page

dimanche 27 juillet 2003 à 00h46
les filles sont elles toutes complètement mièvres?
Voilà, je vous le dis, je suis une fille comme une autre qui cherche le grand amour.

Alors voilà mon grand amour à moi il serait comme ça:

il serait drôle, ce serait un amour à aimer pour rire,
Un amour qui se ficherait de tout et surtout de lui même,
sans peur
et sans reproche.

Et je pourrais être ce que je suis et je le laisserai choisir ce qu'il est.

Nunuche, quelqu'un à dit nunuche?

Haut de la page

dimanche 27 juillet 2003 à 16h10
"It's a movie taking place in reality"
Aujourd'hui j'ai envie de faire des bêtises.
J'ai déjà liquidé le chocolat, me suis envoyée un joint et il n'est pas quatre heure que j'envisage d'attaquer la bouteille de Rhum.

Remercier Aubépine <http://www.journalintime.com/aubepine/>.
J'ai rendez vous avec elle à 17h30!

Il y a des jours comme ça on se sent l'âme libertine.

Haut de la page

dimanche 27 juillet 2003 à 16h19
Un truc que je déteste
Les types qui vous appellent en s'excusant de ne pas vous avoir appelé plus tôt

alors que vous n'aviez même pas l'intention de râler tant vous êtes aveuglement amoureuse,

pour vous dire qu'ils vont vous écrire très rapidement c'est promis,
alors que vous n'avez pas même eu l'idée d'une telle exigence .
ou comment créer un besoin pour ne pas l'assouvir


je me demande si c'est clair.
Tiens il parâit selon 20 ans que 60 pour 100 des femmes avouent être violente et quelques 20 pour 100 d'autres admettent carrément battre leur boy friend.

Je devrais essayer.
D'autant que Bof à l'air d'aimer ça.

Haut de la page

dimanche 27 juillet 2003 à 17h02
Aubépine je te demande pardon!
Petite robe noire vraiment mignonne et sexy
dédramatisée par une paire de tong rouge Anna Moi avec de petites perles
réhaussé par une toque en fourrure histoire d'avoir l'air vraiment cinglé

dieu que je suis hype! (ou ridicule mais ce n'est pas forcément différent)

ça m'arrive parfois...
Vous comprendrez que c'est difficile pour un homme d'assumer.

Haut de la page

lundi 28 juillet 2003 à 11h19
Connaissez vous le turbo tiger?
Samedi soir après le coup de fil d'Ava <http://joueb.com/ava/> et celui d'étoile <,http://www.ifrance.com/etoilefromnowhere/> désespérée par ma mollesse du samedi soir (1), je suis allée chouiner dans les bras d'Alexandre.

Je ne vous ai jamais parlé d'Alexandre, je sais, et pourtant....

Alexandre est monsieur sos déprime. On peut toujours débarquer chez lui, surtout au milieu de la nuit, pour se plaindre, râler, pleurnicher, et fumer un joint devant la télé.

Nous nous sommes connus il y a quelques années, nous avons eu une histoire mais force a été de constater que ça ne marchait pas entre nous. J'avais trop de tendresse pour lui et pas assez d'amour et lui préfèrait (et préfère encore) les filles qui lui en font baver.

Donc samedi soir j'ai débarqué chez Alexandre

Quand je découvre les joies de la télé cablée: récit d'un samedi soir ordinaire

« qu'est ce qu'il y a Carla ? tu n'arrives pas à dormir c'est ça ? un petit joint ?

La télé est allumé.

« Alexandre, j'en ai marre
« ok Carla, allonge toi et fume.

Nous sommes dans son lit devant son super méga écran cristaux liquides (euh ?). Il est deux heures du matin et nous regardons télé achat version amerloque.
Le joint aidant nous nous écroulons de rire quand le type nous présente le turbo tiger, un aspirateur de table qu'il veut nous faire passer pour un poids lourd. Je me dis que les mecs qui doublent font forcément du second degré et que c'est le genre de job que j'adorerai faire.

On se bat un peu pour la télécommande, j'ai droit à un câlin parce qu'au fond je suis une fille bien me dit il.

Paris première rediffuse mise monde 2002 et je suis fascinée par le ridicule et le sérieux des filles et du commentateur. C'est le moment que choisit Alexandre pour se déshabiller sans vergogne devant moi et programmer le minuteur de la télé.

C'est chouette de s'endormir dans les bras d'un homme de temps à autres. Avec qui tout est simple.

(1)je n'aime pas le samedi soir je tiens à le préciser, je hais presque autant le samedi que les dimanches sans salon

Haut de la page

lundi 28 juillet 2003 à 12h28
Olé! (quand je me décide à titrer court)
Je me suis réveillée à 7h du matin avec une envie folle de sexe, oui ça arrive parfois. Estimant qu'il ne serait pas correct de violer Alexandre <http://mon.journalintime.com/carla/8174> pendant son sommeil (1) j'ai préféré rentrer chez moi pour terminer ma nuit durant la matinée.

Je vous passe
le vrai faux petit déjeuner avec Perceval et Malia,
le détails de mes talents de cordon bleu,
ma crise vestimentaire,
mes coups de fil aux copines pour annoncer ce qu'elles savent toutes déjà depuis une éternité (2)
la drogue, l'alcool et l'envie frénétique de sexe,
pour en arriver à mon rendez vous avec Aubépine <http://mon.journalintime.com/aubepine/8170>.

Effectivement, Aubépine et moi avons notre « bureau » au Folies (3). J'arrive déjà un peu allumée, je me sens belle, rien ni personne ne peut me résister, je viens déjà de jeter 5 mecs sur mon passage (bon cela dit à Belleville ce n'est pas une performance).

Aubépine m'attend sagement avec son petit air angélique, et m'annonce tout de go (oui vraiment tout de go) qu'elle ne m'accompagnera pas au salon. La claque ! je me sens soudain abandonnée, seule, désespérée avec pour unique compagne mon œuvre culinaire du jour (mes fameux gâteaux au chocolat, ultra fondant dont Robert est fan ce qui n'est pas peu dire mes amis).

Enfin ma belle a quand même le temps de boire un verre avec moi, donc je profite d'elle sans aucun état d'âme. Il est à peine 6h et après avoir demandé au serveur si il était raisonnable pour moi de boire, je commande un kir (sur ses conseils mais la vérité je n'aime pas les kirs).

J'adore cette fille ! ( d'ailleurs imbibée d'alcool un peu plus tard, je lui ferais de grandes déclarations). Je me sens bien, on rit, on se fait des confidences, on est légère et puis grave, on boit et on s'aperçoit qu'on est les seules nanas du bar. Je tente encore une fois de la convaincre de m'accompagner, mais sos chagrin d'amour la réclame, et ça il faut dire que c'est sacré.

Alors que je lui explique combien je suis fan d'elle, un grand type ma foi pas mal du tout surgit une fois de plus <http://mon.journalintime.com/carla/7976> à ma droite. Je le prends pour un pote d'Aubépine et je fais la conne sans aucune pitié avant de m'apercevoir que non c'est le type de l'autre soir (4). Il s'installe à notre table avec un copain à lui et voilà c'est parti, que voulez vous une blonde une brune, des milliers de possibilités !

Et pendant qu'Aubépine assure, je me fiance avec un des serveurs, j'explique à un type que je suis déjà mariée et mère d'une famille très nombreuse, on me prend pour une espagnole et un affreux jobard me coince dans les toilettes pour me demander de le brancher avec Aubépine. Je tente de lui expliquer qu'il est assez grand pour se débrouiller tout seul mais il ne veut rien entendre. Bien je passe le message, signifiant aux deux types assis avec nous que ma copine est une siouper star.

Il est presque 22h et je me souviens qu'un salon m'attend pour le dessert. Il faut partir et nous voilà tous les quatre sur le chemin du métro (5). Aubépine part avec ses deux gardes du corps et me voici en train de discuter avec deux inconnus pour une raison que j'ignore. J'en embarque un JeanNoël <http://mon.journalintime.com/aubepine/forum/17258> (affreux prénom), décorateur, mignonnet, sympa qui revient d'un concert de jazz donné par une copine. En trois stations nous échangeons nos numéros (via sms parce que je ne connais toujours pas mon numéro par cœur)(6). Je me sens bien, je me sens heureuse et je me dis que cet imbécile <http://mon.journalintime.com/carla/8061> ne sait pas ce qu'il rate avec moi.

(1)ce qui aurait été une belle illustration du mot succube <http://www.chez.com/oeilsauvage/poem4.htm>

(2)les mecs sont des enfoirés et je les aime pour ça

(3) un peu tel Fonzie <http://www.sitcomsonline.com/happydays.html> dans les toilettes du banana split (sauf qu'on est vachement mieux coiffée aucun doute)

(4)Je me fais l'effet d'une bonne fée, genre avec moi tout est possible (d'ailleurs il faudrait penser à me commercialiser).

(5)« Euh Carla ou tu vas ? Le métro c'est par là »

(6)C'est la vérité je ne connais pas mon numéro. Bon je ne veux pas disserter sur ce sujet mais cela dit très bon moyen pour prendre les numéros plutôt que de donner le sien, une bonne excuse pour envoyer un message sans paraître lourde. Stratégie quand tu nous tiens !

Haut de la page

lundi 28 juillet 2003 à 12h59
Les lendemains d'abus sont toujours difficile à gérer.
J'arrive enfin chez Gio, évidemment je n'ai pas le code, évidemment il me taquine, évidemment je remets du rouge à lèvres dans l'ascenseur.

« Hello, it's me and my chocolate !

J'ai l'air d'une folle mais après tout on est entre nous. Balthazar a une petite tête et Robert s'exclame

« Carla ! tu es venue en nuisette et qu'est ce que c'est que cette touffe sur tes cheveux ! montre nous tes tongs !

Ah mon Robert ! comme je l'aime !

Pendant que je défile sous les quolibets (1), en répétant que décidément les homos ne sont plus ce qu'ils étaient (2), Gio nous sert une de ses salades dont il a le secret (3). Nina est là accompagnée de son beau libanais, elle rayonne et c'est un plaisir de la voir ainsi.

Balthazar, un peu morose m'annonce qu'il est effectivement aller voir mon journal (je lui ai envoyé l'adresse) et qu'il le trouve sympa, mais honnêtement il manque d'enthousiasme. Bon vous me direz ce n'est pas parce qu'on est ami qu'il doit se taper ma vie en long en large et en travers.

La soirée se passe, délicieuse (si si, délicieuse j'ose le dire), une fois de plus je me sens bien (et saoule peut être un rapport direct d'ailleurs). Robert me complimente sur mon gâteau au chocolat et dit que cela ne l'étonne pas que j'aime bien les filles quand j'évoque Ava. A minuit nous voici tous dans le dernier métro et j'embarque Fred pour un dernier verre dans le marais. Mais il faut voir les choses en face : je suis complètement saoule.

Après une bière (c'est dire si je suis bourrée, je n'aime pas la bière !) au petit fer à cheval, j'opte pour un taxi, lequel tente sa chance en m'expliquant qu'il adore les filles dans mon genre (genre légère ?). Faut dire que le type est épaté que je connaisse l'Erythrée !

(des fois je me demande si je ne suis pas un peu trop elliptique)

En résumé, je n'ai pas fait l'amour depuis une semaine et c'est parti pour 5 jours d'abstinence supplémentaire. (4)

(1)cela dit flatteurs , je suis mauvaise langue. a retenir cette phrase mémorable de cet enfoiré de Nathan : « tu as l'air d'aller bien, d'ailleurs je te trouve assez jolie ce soir »

(2)oui parce que je suis une grande timide qui n'assume pas sa féminité et que je me sens en sécurité avec les homos, ça vous étonne ?

(3)vous pensiez que faire une salade était la chose la plus simple du monde? détrompez vous, ici qui dit salade dit art de vivre

(4)je sais bien que ce genre de détail n'intéresse que moi mais il me paraît essentiel à présent de faire un petit point avec mes lecteurs : depuis que je tiens ce journal sachez que je n'ai pas du coucher avec plus de 3 mecs ce qui n'est pas vraiment exceptionnel. Donc contrairement à la légende, je couche peu. Et oui je suis une fille sage.

Haut de la page

lundi 28 juillet 2003 à 16h55
Que fait Carla quand elle s'ennuie (premier jour de menstruation)
Je suis sortie acheter des clopes.
Puisque je n'arrivais pas à bosser.
J'ai acheté Libé, je me suis installée à une table de café.
Et voilà ti pas que je vois qu'Astiz a été arrêté.
Et allez savoir pourquoi (1) j'ai pensé à chéri love, autant dire Tristan (the real chéri love)

Sachant que j'ai un forfait sms que je n'ai usé qu'une fois avec un lecteur je me suis dit, liquidons ceux qui restent.

A Olga
"Traître!"

A Tristan
" tu es vraiment un enfoiré mais je me demande si je ne suis pas encore plus cynique que toi"

A Abel
"je ne sais pas si les avocats over bookés savent lire les sms, mais tu es vraiment une petite brute - si si-"

Y a un salaud hier qui m'a dit que je manquais de mystère mais putain c'est pas vrai! pourquoi devrais je faire semblant d'être mysterieuse , hein? (je crois que le type prend un peu tout trop au sérieux je crois que c'est le principal problème de la gente masculine, je crois que les mecs manquent singulièrement de fantaisie) (2)

Réponse d'Olga
"non"

Réponse de Tristan
"hihihihihi"
(ce mec à 33 ans, la vache! je couche vraiment avec n'importe qui)

Réponse d'Abel
Aucune.

Il ne sera pas vérifié aujourd'hui que les types qui ont bac plus dix sont plus doués que les autres.

(1) je me sens d'humeur chienne aujourd'hui
(2) sauf les homos

Haut de la page

mardi 29 juillet 2003 à 11h28
«... and to say : I’m happy to be here »
Envie de balade. Jeans, tee shirt des années 80 je décide de prendre la rue Ménilmontant dans toute sa longueur. Cette rue est formidable elle offre une vue extra sur Paris. La sensation de se diriger vers les entrailles de la ville. Je marche seule, et j'aime ça, je m'arrête dans des bars improbables, je prends des verres au comptoir et les gens sont ravis par le décalage que je propose. C'est agréable. Je rejoins Aubépine pour une soirée fille et tranquille.

Jean Noël a appelé, nous nous verrons mercredi.
Ce soir je vois Ava.
Jeudi Malia m'emmène au théâtre.
Vendredi Pénélope Aubépine et moi enflammerons les dance floor parisiens.

Vers minuit
alors que je débarque une fois de plus chez Alexandre légèrement angoissée,
alors qu'il me propose un joint devant un téléfilm improbable,
mon téléphone m'annonce des messages sur ma boîte vocale.

C'est Abel.

« Carla c'est la brute, j'ai eu ton texto (ah alors les avocats savent lire les sms), je suis désolé, mais j'ai eu une semaine de boulot affreuse plus les déménagements et je n'avais vraiment pas le temps, mais écoute il faut qu'on parle, je t'appelle demain (je paris 100 euros qu'il n'appellera pas aujourd'hui mais bon) »

Alexandre me voit sourire et prend un air goguenard.

Je laisse à mon tour un message sur son répondeur

« salut petite brute, tu me fais peur, il ne faut pas me dire des phrases aussi horrible que « il faut qu'on parle » on dirait mon père et....c'est flippant ! et puis je te soupçonne d'être un peu pervers vois tu, genre je crée des besoins qui n'existent pas »

Sur ce, Alexandre me demande comment je suis habillée. Je le regarde surprise et répond « style années 80 »
« ah ouais je me disais bien que tu étais sapée comme un sac à patates aujourd'hui »
Merci Alex.

Un autre message sur mon répondeur (je me demande comment fait Abel pour tomber sur mon répondeur systématiquement)

« Carla c'est la brute perverse, mais non mais je ne voulais pas créer des besoins et j'ai vraiment eu une dure semaine et je ne voulais pas te faire flipper en te disant qu'il fallait qu'on parle, bon je t'appelle demain »

Mouais. Alexandre me fait remarquer que selon lui c'est moi la brute. Je me sens coupable.

J'ai la sensation de devenir une fonctionnaire de l'écriture.

Haut de la page

mercredi 30 juillet 2003 à 13h41
3 versions pour une soirée ou de l’art du recto verso ? Chapitre 1 : la version officielle.
Donc hier soir rendez vous avec Ava <http://joueb.com/ava/>. (1) Je me sentais épuisée, moche, je m'en voulais il fallait l'éblouir et ce n'était décidément pas le jour pour.
Afin d'éviter les tergiversations vestimentaires sans fin, je me décide pour une robe d'un bleu trop clair Agnès b des chaussures de filles que je glisse dans mon sac et mes tongs au pied puisque j'ai décidé de faire comme elle : aller à pied à notre rendez vous.

Je marche dans ma ville et il s'agit de ne pas attirer toute la population masculine de belleville. Mais ce soir je dois avoir l'air méchant car personne n'ose venir m'entreprendre.

Arrivée en haut de la rue Oberkampf, je me décide à changer de standing et j'enfile les chaussures blanches à talon. Un grand noir, ma foi assez beau, me voit faire de l'autre côté de la rue et j'échange un rire avec lui avant de reprendre ma route. Je suis en avance mais ça n'a pas d'importance, Ava est une femme que je suis prête à attendre.
A quelques pas du charbon, le grand noir de tout à l'heure m'accoste gentiment. Pas de chance c'est un antillais et les antillais je connais par cœur leur numéro. Je le fais rire en devançant ses répliques. Il sent déjà que je ne suis pas si simple que je le prétends et il me propose de fumer un joint avec deux copains à lui. J'ai une demi heure devant moi et je me dis pourquoi pas, ça me détendra forcément. Le joint est d'ailleurs instructif je leur raconte que j'écris sur FHM et j'ai droit à d'adorables confidences sur leurs problèmes avec les femmes. Touchants de machisme et d'idées reçues, je leur fais un petit cours sur ce que veulent les femmes et les abandonne pour rejoindre Ava

« tu ne veux pas qu'on t'accompagne ?
« non

Du coup j'arrive avec 10 minutes de retard et réalise que je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemble ma bien aimée. Je m'installe au comptoir entre deux couples histoires de ne pas me taper les dragueurs de service et j'attends. Le temps de commander un verre, je m'approche de la porte quand un grand noir encore, c'est ma soirée, me propose son bras et m'emmène vers le bout du comptoir : voici Ava. (2)

Je ne l'avais pas vu, simplement parce que je n'avais pas même imaginé qu'elle serait là sagement assise à m'attendre. Pas si sagement puisqu'elle a déjà un nouvel ami qui nous offre un verre (3). Ce sera d'ailleurs un peu le leitmotiv de la soirée, on dirait que tout le comptoir veut nous avoir avec lui. J'ai l'habitude de me faire draguer mais pas quand je suis avec des amies. Curieux non ? je veux dire oui il nous arrive de nous faire draguer, la preuve avec Aubépine <http://mon.journalintime.com/aubepine/> mais ce soir c'est comme si nous étions offerte avec le verre : tous les mecs semblent estimer que nous ne pouvons pas rester seules, que ce serait indécent. Pas de chance cependant car je ne les laisse pas faire, je la veux pour moi toute seule et je ne suis pas prête à la partager.

Messieurs je vous souffle la place !(4)

Ava s'éclipse un moment au téléphone et j'en profite pour consulter mes messages : il y a un sms d'Abel qui me fait éclater de rire et je suis définitivement amoureuse de lui dans les 5 secondes qui suivent. (mais ceci aussi appartient à une autre version).

Plus tard, quand elle devra rentrer, je me proposerai de la raccompagner chez elle.

Je n'ai pas envie de la quitter sur le bord d'une banquette à l'arrière d'un taxi. Je le répète je n'ai pas envie de la partager, pas quand elle est là. Je la ramène devant sa porte et sincèrement j'aurais envie de l'embrasser. Je pense à Tristan <http://mon.journalintime.com/carla/2669> et je me dis que non je ne vais pas demander son autorisation, et que si je n'ose pas c'est qu'il n'est pas encore temps.

Je la laisse sagement rentrer chez son homme.

Et je repars, j'ai envie de marcher, d'être seule, de me rappeler tous les petits incidents de cette soirée, tout les mots qu'elle m'a dit, son visage, ses expressions, ses gestes. Je n'ai pas fait cent mètres que 2 juifs tout droit sorti de la vérité si je mens m'interpellent en italien depuis leur appartement (dont je vois les superbes poutres apparentes depuis mon trottoir. Je m'arrête et je ris

« dîtes vous voulez que je sois votre Roméo ?

Ils rient à leur tour et me proposent de monter. Je réponds que ce ne serait pas malin, qu'après ils diraient aux flics que j'étais consentante puisque j'étais monté. Ils sont amusés, c'est certain ma franchise est un peu déroutante. Finalement la copine dont c'est l'appartement descend me chercher et je me retrouve dans un duplex rue saint Antoine au milieu des « Daniel » qui fument des joints et me font leur numéro de gosses beaux. Je suis amusée mais que voulez vous je suis amoureuse d'un type sensas et d'une fille magnifique, ça ne m'impressionne pas. La maîtresse de maison cela dit est rigolote et me raconte les affres de la cocaïne, son retour d'Ibiza, m'invitent en vacances à Deauville (viens on te prendra une chambre au normandy) et l'un des Daniel-> me ramènent dans sa porche jusque dans mon 19ème natale.

Amusant.
Une bonne soirée somme toute.
A développer cependant.

_____________________________________________

(1)Cette simple phrase nécessiterait des pages et des pages d'explications, d'analyse etc mais tant pis, je passe, après tout nous sommes dans la version officielle

(2)Quelle classe !

(3)Le type me tue en commandant deux cocas. « euh attends tu rigoles, je ne bois pas de coca ! « quoi ! « et moi je le prends light. Qui a dit que les femmes étaient compliquées ?

(4)et là il y en a long à dire sur le syndrome de l'hystérie mais ce sera dans une autre version

Haut de la page

mercredi 30 juillet 2003 à 15h07
Ava Traum (ou un titre peut paraître fumeux alors qu'il ne l'est pas et comment l'on retrouve l'usage de ses notes)
Je suis surprise d'abord par sa réalité. Je l'imaginais glacée, je l'imaginais presque détestable. J'ai en face de moi ce que d'aucun appellerait une belle femme (1). Mais Ava <http://mon.journalintime.com/carla/7805> est bien plus qu'une belle image et c'en est forcément d'avantage troublant. (2)

Notre conversation d'abord hésitante se délie et je l'écoute parler avec un plaisir certain qui manque singulièrement d'innocence. Elle insiste pour que nous montions nous percher sur des tabourets, intimidée par ma petite taille. Je pense avec un sourire que dans la famille des dalton <http://membres.lycos.fr/tigrou51/v2/createurs/goscinny/entrevue_goscinny.php> j'ai toujours été plutôt le nabot que le grand tacheron. J'aime qu'elle soit plus grande que moi.

Elle est à la fois insaisissable et tangible.

Déroutant de l'écouter parler des hommes qui ont traversé sa vie. Parce que j'ai ce sentiment extrêmement étrange de comprendre pourquoi ils ont nourri une passion pour elle. (3)

C'est idiot de l'écrire ainsi mais elle a tout d'une muse.

(Difficile et délicat à expliquer. )

Les muses ne sont pas des êtres qui vous inspirent. Enfin si bien sûr, évidemment (4). Mais c'est surtout qu'elles vous donnent de la matière brute. Pour parler crûment.(5) Et ce qu'elles offrent ainsi, c'est elles même.

Et leur imagination à vivre.

Ava est une muse en ce sens et en plein d'autres. Elle s'offre non pas comme une fille facile, il ne s'agit pas même de sexe même si forcément il n'est pas absent. Elle est simplement présente, et vous vous sentez unique comme l'instant. Elle croit que c'est facile de distiller cette sensation. Et ça l'est . Pour elle.

Vous ? vous êtes simplement fascinée par l'aisance avec laquelle elle fait de vous un être désirant.

________________________________________

(1)une belle femme pulpeuse même. Elle ressemble un peu à une pin up des années 50 et par moment son visage prend des expressions qui vous ramènent aux beautés des années 30. Et je ne vous parle pas de ses airs botticelliens sinon elle va finir par croire que je veux la flatter.

(2)Elle respire la sensualité, palpable non seulement à la surface de sa peau mais tout autour d'elle. Je suis intimidée mais un tel aura me rend légèrement téméraire. Les hommes m'aident d'ailleurs ce soir par leurs interventions incessantes qui dans un premier temps nous évite le malaise d'une rencontre attendue.

(3)Là je vous renvoie tous autant que vous êtes à la littérature psychanalytique (un nouveau genre) dont l'auteur phare reste ce cher Freud et à tous les auteurs qui ont pu écrire sur de telles femmes.
Le plus simple serait quand même que vous lisiez Justine de Durell, si à votre âge vous le n'avez pas fait.
Vous comprendrez alors que de mon côté une telle femme ne me laisse indifférente.
(il y a deux niveaux de lecture ici, comme un double tranchant. Elle/ Moi, courage ! un jour je serais limpide.En attendant n'interpretez pas de travers: Ava n'a rien d'une grue hystérique. )

(4) vous n'allez pas me laisser affirmer une connerie pareille sans broncher j'espère !

(5) C'est anti poétique ce que je dis et je suis sûre que Musset vivrait très mal de tel propos. Mais c'est la stricte vérité.

Haut de la page

mercredi 30 juillet 2003 à 15h51
Abel (ou l'ellipse n'est peut être pas aussi importante qu'elle en a l'air)
Résumé des épisodes précédents...

J'ai passé une nuit avec Abel <http://mon.journalintime.com/carla/8061> que je n'avais pas du tout programmée et je suis tombée sous son charme démoniaque (1).

Comme je suis une fille compliquée je n'ai pas eu la brillante idée de le rappeler.
Comme c'est un type archi compliqué il n'a rien trouvé de mieux à faire que de m'envoyer un mail <http://mon.journalintime.com/carla/7981> via une copine commune qui en plus est une de ses exs.
Comme je suis une fille précipitée je lui ai répondu de manière obscure et écrite <http://mon.journalintime.com/carla/forum/16243>.
Comme au fond c'est un type bien ou disons un salaud qui ne s'assume pas, il m'a finalement rappelée <http://mon.journalintime.com/carla/8030> pour me dire qu'il allait lui aussi me faire une obscure réponse écrite.
Comme c'est un homme et moi une femme, j'ai attendu cette fameuse missive qu'il n'a jamais envoyée en réalité.

La suite ?

Je lui ai signalé que c'était une petite brute <http://mon.journalintime.com/carla/8193>,
il m'a répondu que non il travaillait trop,
j'ai ajouté qu'il était un peu pervers,
il s'est empressé de m'assurer qu'il était le contraire.

Et tout ça par répondeur <http://mon.journalintime.com/carla/8216> interposé.

(On n'arrête pas le progrès.)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Donc hier soir, alors qu'Ava <http://mon.journalintime.com/carla/8252> s'était éclipsée pour passer un coup de fil, je consulte mes messages. Il y a un sms d'Abel qu'hélas j'ai effacé dans la précipitation mais qui se résumait à peu de mots (remarquez c'est le principe des textos) :

« Carla, il serait temps d'arrêter le virtuel et de passer au réel. Tu as du temps ce we ? »

J'ai éclaté de rire. (2)
Je l'ai rappelé illico. Rendez vous pris pour ce week end.

____________________________________

Une fois que j'ai raccroché je me trouve ridicule et maintenant que j'écris je me dis qu'il a du me trouver complètement conne. J'en viens même à me demander si il ne me propose pas un second rendez vous parce qu'il ne supporte pas l'idée de s'être envoyé une fille juste pour la nuit.

Tiens je m'en vais de ce pas lui envoyer un mail (3) pour lui poser la question.

« Après avoir lu un article dans jeune jolie et peste, dont le sujet était « les hommes modernes n'assument plus d'être des salauds », je tiens à te préciser que je reste persuadée que tu es une petite brute.
Cela dit ça n'a jamais était une insulte. »

Qu'est ce que vous en pensez ?
Avis aux lecteurs

___________________________

(1)vous ne le saviez pas ? j'ai le syndrome petit chaperon rouge
(2) Abel sait que je rencontre certains de mes lecteurs.
(3)François Reynaert a répondu à mon mail ! Je sais ce n'est rien mais j'avais écrit ne ligne « J'adore ce que vous (me) faites (rire) », avec pour titre « 3 fois rien ». Il a répondu ce matin par « pour vos trois fois rien, trente merci (au moins)
cordialement ». Bon maintenant il faut que je trouve un truc pour le relancer. Vos avis sont une fois de plus sollicités naturellement

Haut de la page

jeudi 31 juillet 2003 à 12h41
Palce Sainte Marthe, une soirée avec Fred, de la masturbation féminine, ou comment l'on ne peut se défaire de l'idée que les hommes manquent d'imagination, un mail à Reynaert, une femme au bord de.
Je ne me sens plus libre d'écrire, je le fais par habitude, le plaisir manque et quand je voudrais enfin aborder des sujets qui me tiennent à corps, je me dis que décidément cela fait trop vendeur.

J'ai une petite crise.
Le mercredi les hommes ont une remontée d'hormones (milieu de semaine?). Les femmes aussi semblent ils.

Place Sainte Marthe, Fred m'explique que si il a été froid au début c'est que je venais d'annoncer que seuls les hommes que je désirais me faisaient peur sous entendant par la même sans le savoir que je n'en désirais aucun dans l'assemblée, pense qu'Abel est peut être un manipulateur, qu'il est encore amoureux de Nina, que la lingerie blanche m'irait mieux que la noire, que je suis compliquée, qu'il drague mieux que moi, que la gauche a eu une politique culturelle de merde, que Lyon est une ville pourrie, que je suis ambigüe sous mes airs de ne pas l'être...

J'ai renvoyé un mail à Reynaert pour lui dire qu'avec 3 fois rien et trente merci on ne pouvait pas encore prétendre à l'équation mais que je le remerciais au moins autant pour la surprise de sa réponse.

suis je une infâme petite séductrice?
Non, j'aime les aventures et don quichotte.

Haut de la page

vendredi 1er août 2003 à 13h34
Hello, I'm a super star!
« Tu vois ça c'est tout Carla : il lui arrive en un soir ce qu'il arrive en 1 an au commun des mortels

C'est Abel qui parle. Nous sommes à la belle hortense. Je viens d'abandonner lâchement Malia et ses copines pour le rejoindre.

Mais reprenons depuis le début.

Hier donc jeudi, j'étais d'humeur massacrante, ou plutôt d'humeur à massacrer mon prochain. Perceval et Bof en ont d'ailleurs subit les conséquences toute l'après midi. Pour une raison qui échappe à toute logique (n'est ce pas merveilleusement contradictoire) je me décide à appeler Abel (1)

« tu es libre ce soir ?
« oui
« ok on s'appelle on se voit

Je peux être très direct parfois. Mais avant je dois aller au théâtre avec Malia <http://www.journalintime.com/malia/> et des amies à elle. Je cours, je suis en retard, j'ai une tête affreuse mais j'ai prevenu Abel.

A la sortie de la pièce, j'ai une montée d'angoisse. Après tout je connais très mal Abel, peut être que nous n'aurons rien à nous dire, peut être que ce sera l'horreur. Or j'aime vraiment ce type, je me fiche pas mal que nous couchions ensemble et tout le tralalala par contre chacune de nos rencontres a été amusante. Je me sens libre quand je suis avec lui, un peu de la même manière qu'avec Tristan. Sauf qu'avec Tristan nous étions dans notre bulle tous les deux et que le sexe était le centre. Et qu'avec Abel nous sommes au milieu du monde et le sexe est absolument secondaire.

J'ai peur, je panique, Malia est d'ailleurs étonnée mais c'est vrai je manque de confiance en moi, je suis une grande timide.

« Carla je suis à la Belle Hortense, tu me rejoins ?

Aïe ! la belle hortense, avant de rencontrer mon mari, j'y connaissais tout le monde. A cette époque avec Olga nous habitions pas loin du peintre rue de charonne, et nous étions tous les soirs ou presque dans le marais.

« je suis la dans deux minutes.

En réalité il est devant la Belle Hortense, en train de téléphoner. Je me moque de lui et je décide d'entrer sans l'attendre. Je suis au bord de l'évanouissement, je m'installe au comptoir.

Je ne suis pas là depuis dix secondes, Abel est encore en train de téléphoner dehors, qu'un vieil autrichien m'entreprend en anglais. Je lui réponds en anglais, nous passons à l'allemand et je lui dis que je dois rejoindre mon mari : j'ai repéré un type de l'autre côté du comptoir l'air sympa et intelligent, de mon âge, qui s'amuse gentiment de mes déboires germanophones. Je vais m'installer à côté de lui. Le vieille autrichien tente de me rappeler mais je lui présente mon nouveau compagnon comme mon mari (2) .

« bonjour moi c'est Carla, je m'excuse
« tu veux parler allemand ?
« surtout pas
« moi c'est Matthieu
« on parle en russe ?
« je fais langues o russe

Nous voilà parti sur une discussion, il travaille pour arte et fait une thèse sur la presse russe à l'époque de la perestroïka. Abel arrive rieur,

« décidement je ne peux pas te laisser 5 minutes toute seule

c'est pour ça qu'il m'aime non ? Moi je l'aime parce qu'il est capable de me supporter. La plupart des hommes sont trop jaloux. Je me rappelle d'un soir avec Armaury ou j'avais commencé à parler à deux couples homosexuelles dans un bar de la rue saint Maur. Armaury était sorti en faisant la gueule, genre tu te fiches de moi au lieu de participer à la conversation.
Abel lui enchaîne, discute.

Bientôt ils se moquent tous les deux de moi, Abel montre à Mathieu les texto traumatisants que je lui envoie, en disant que nous nous connaissons à peine, j'annonce que c'est vrai mais que je n'ai pas faillit coucher avec tous les mecs que je connais à peine. Nous rions encore.

Derrière Mathieu, un euro asiatique magnifique m'observe et je regrette presque d'être accompagné. En réalité non, je me sens bien avec Abel, mais cet homme est magnifique. Il nous écoute amusé et vient naturellement se greffer à notre conversation quand je raconte ma dernière soirée avec Ava. Et là c'est le flop total : le type est certes magnifique mais pitié demandez lui de se taire ! Il est gentil certes mais stupide et en plus il s'imagine irrésistible. Mais ne soyons pas chienne c'est agréable de se faire draguer par une beauté. Seulement voilà, la beauté en soi ne m'excite pas

« dîtes jeune fille, vous êtes majeur maintenant ?

Je me retourne, c'est Jean Marc. 4 ans que je ne l'ai pas vu. Depuis mon exil. Je suis heureuse, il n'a pas changé. C'est un peintre assez génial dans son genre et qui se débrouille plus que bien. Il a toujours aimé jouer les grands frères avec moi.

« Carla tu es toujours aussi adorable

Je l'embrasse, je lui présente Abel, il me présente le sosi de Gregory Peck (ma foi lui il est vraiment pas mal aussi). Je ne me souviens plus que j'avais peur de revoir Abel.

Finalement vers 1h du matin, tout le bar nous connaît et nous décidons d'aller manger un morceau (oui parce que nous devions dîner en tête à tête). (3)

Et c'est à cet instant précis que je vais découvrir que je suis définitivement perdue et que ce type va sûrement briser mon petit cœur à moi aussi.

(1)en réalité, j'ai enfin écouté ses messages en entier sur mon répondeur et je me suis aperçue qu'il disait qu'il était libre cette semaine et que ce serait sympa de nous voir. Or donc nous devions nous retrouver samedi. Or donc samedi je n'aurais plus mes règles. Or donc j'avais envie d'être une peste et de lui proposer de le voir tout en sachant que je ne finirais pas la nuit avec lui de manière certaine.
(2)Je lui explique même que j'ai épousé le type parce qu'il fumait des cigarettes exportées et qu'à l'époque de notre rencontre je trouvais ça super classe
(3) je prends quand même le numéro de mon magnifique euro asiat qui s'appelle Balthazar. Et là vlan ce matin en me reveillant je me souviens de lui, de lui avant, quand j'avais 20 ans. Je crois que c'est le mec d'une amie d'Olga. Je suis mal!!!!!!!Reste Gregory Peck mais je n'ai pas pris son numéro par contre j'ai celui de Jean Marc que j'ai embrassé sur la bouche en partant comme au bon vieux temps....héhéhéhéhé!Abel est un ange non?

Haut de la page

vendredi 1er août 2003 à 14h02
at least: où j'en arrive à la conclusion, bien après mes lecteurs, que je suis totalement folle
« Carla tu comprends, se prendre par la main, ça implique beaucoup
« quoi ? (je vais m'évanouir cette fois) ah ! excuse ! pour moi non
« pour moi si

Abel est définitivement compliqué et je suis perdue.

Extraits de dialogues : une terrasse dans le marais, un homme, une femme, des complications émouvantes.

« ça ne te dérange pas si Nina vient samedi soir (1) ?
« écoute Abel, j'aime Nina (plus que toi même les hommes passent, les copines restent non mais), j'ai du plaisir à la voir et c'est toi qui est compliqué sur ce sujet.
« mais non
« si. Je me fiche de ne rien dire sur ce que nous pouvons faire ou non de sexuel mais je t'étripe si toi tu lui dis
« oui bien sûr mais non
« et si tu es toujours amoureux d'elle, pour moi ce n'est pas un problème, je ne suis pas un obstacle. J'aime les histoires d'amour qui se finissent bien
« non c'est fini entre nous
« c'est ton problème. Je le repète, j'aime Nina, tu m'embrasses pour le dessert ?

j'aurais du me taire. On ne demande pas à un garçon de l'embrasser. Mais flûte, le bel euro asiat de tout à l'heure m'a proposé un baiser tout à l'heure que j'ai refusé à cause d'Abel

« Carla, notre relation enfin, je veux dire
« oui ?
« on n'est pas ensemble n'est ce pas ?
« non, je ne pose pas ça en ces termes, j'aime être avec toi et surtout j'aime que ce soit justement une incertitude que tout ne soit pas jouer d'avance
« je ne veux pas que cela devienne une évidence, qu'à chaque fois que nous nous voyons il soit dit que nous devons nous embrasser
« tu ne veux pas m'embrasser !
« si, nos bouches sont à 10 centimètres l'une de l'autre, bien sûr que j'ai envie, mais je ne veux pas de contrat tacite
« c'est ce qui me plaît chez toi, mais j'ai envie que tu m'embrasses tout simplement
« tu es la première fille qui aime ce côté là, tu es vraiment spéciale. En dehors de notre « relation », si relation il y a
« Abel il y a forcément relation
« oui d'accord mais tu comprends
« oui
« donc en dehors de tout ce qu'il peut y avoir ou pas entre nous, tu es une des plus belles rencontres que j'ai faite
Il veut me faire rougir là ? ce type est un salaud, il faut être un salaud pour dire ça
« merci
« tu es extraordinaire, surprenante....
Je vais m'évanouir pour de bon
« on ne sait jamais ce qui va se passer avec toi
« je peux en dire autant de toi Abel.

Il est deux heures trente, il tombe de fatigue, veut me raccompagner, j'insiste pour marcher, j'ai besoin d'être seule, c'était si....
Il finit par m'embrasser et c'est moi qui me refuse, lequel est le plus compliqué ?

« je suis épuisée Carla, mais je me sens bien avec toi, et j'aimerais , j'aimerais te proposer de venir chez moi. Je suis incapable de faire l'amour dans l'état ou je suis mais je serais heureux de dormir avec toi.

C'est un beau compliment. Je ressens la même chose pour lui. Mais je n'irais pas parce qu'il est encore trop tôt pour moi, parce que j'ai peur qu'à ce rythme je tombe vraiment amoureuse.

Je sais tout le monde va dire que je suis cinglée, mais voici mon homme idéal. Le sexe n'a pas vraiment d'importance dans le sens ou je peux faire du sexe avec tout le monde. Mais partager, être avec quelqu'un, pouvoir faire des rencontres avec lui, pouvoir rire, être complice, c'est si rare. C'est encore une fois pour en revenir à lui, ce que j'aimais avec Tristan, la complicité. (2)

Quand nous étions à la Belle Hortense par exemple pour moi il était évident que je ne laisserai pas Abel pour un autre. Je me sentais rassurée par sa présence, et en même temps libre totalement libre. Lui se montrait juste assez jaloux pour que je sois flattée, parce que j'aime qu'on me marque (mal dit mais je me comprends), mais sa jalousie avait l'assurance d'un homme qui ne se sent pas menacé.

Je ne veux pas d'une relation sérieuse dans le sens où je refuse une relation formatée d'avance. On s'aime, on se découvre, on se rencontre, on décide d'être fidèle, de se voir 3 fois par semaine, une chanson à la Delerm et on s'ennuie. Je suis une amoureuse j'ai besoin d'un homme qui m'invente, mais je veux aussi la légèreté et la liberté qu'elle implique. Je veux pouvoir choisir à chaque instant d'être avec cet homme là, d'être ici ou ailleurs.

Et soudain le doute m'étreint....

(1)oui dans la foulée nous avons décidé de faire une fête samedi soir
(2)l'idéal serait que Tristan se décide à revenir à son ancien mode de vie. Mais j'avoue que j'ai du mal avec l'idée qu'il est une nana et qu'il lui fasse des infidélités avec moi.

Haut de la page

samedi 2 août 2003 à 17h58
Mes infidélités
Hier, la soirée filles tournait court (1), et moi je tombais de sommeil à minuit telle une cendrillon post moderne. (2)

Alors que défaitiste je rentrais chez moi pour m'effondrer au milieu du lit, profitant par la même d'un plaisir rare de célibataire, les appels fusaient sur mon portable

Abel
"je suis avec des amis on arrive vers oberkampf, tu es dans quel bar?
"je regarde Koh lanta à la maison Abel

Ibou
"gibus, viens, ce sera sympa
"ibou à cette heure ci (1h du matin) pigalle c'est le bout du monde pour moi.

Non ce soir, je rentre, je dors, je me calme. Avant de rentrer dans mes appartements, je ne peux m'empêcher tout de même un dernier coup d'éclat (3): j'appelais Eliel.

Répondeur
"Salut je t'appelle pour te dire que tu es vraiment un sale con susceptible"
Fin du message.

Je rentre à la maison. J'allume un joint et là evidemment, impossible de dormir.

Donc je me décide à répondre au mail sulfureux (4) qu'Abel m'a envoyé cet après midi et qui m'enchante (pas d'autre mot).

Quand soudain, 1h30 plus tard, autant dire aux environs de deux heures trente, mon portable se met à vibrer rageusement.

Eliel. Je décroche.

"Carla, tu ne dors pas?
"non j'écris pour la postérité
"ok
"je suis surprise que tu me rappelles
"et bien tu vois Carla, je matais Highlander et j'allais entamer Crash quand j'ai eu ton message
"ok
"plein de tendresse d'ailleurs
"oui ca n'empêche pas tu es sale con mais je t'aime bien
"je passe te chercher?
"ok

Et voilà comment on se retrouve à 2h30 en vadrouille dans paris un vendredi soir alors qu'on était bien décidé à ne plus abuser de quoique ce soit à part de sommeil.

J'ai encore envie de marcher (5) et nous descendons à pied prendre un verre en bas de la rue du faubourg du temple. Il me fait rire, je me moque de lui, il se moque de moi et puis c'est agréable et ambigü. D'autant plus ambigü que nous nous sommes connus enfants. Il avait deux ans de plus que moi (encore maintenant), nous partions le week end avec mes parents dans la maison de ses parents. Des souvenirs magiques de petite princesse. Les images se superposent, Eliel et moi enfants, nous étrangers aujourd'hui, perdus de vue puis retrouvé par hasard.

Je me souviens de cette obsession qu'il a de vouloir changer le cours des choses, de reprendre des chemins oubliés pour refaire une part de sa vie, alors même qu'il sait combien c'est impossible.

Nous sommes l'un près de l'autre et il me raconte

"c'est amusant de te retrouver, tu sais que j'ai un souvenir de toi qui ne m'a jamais tout à fait quitter?
"non, raconte, enfin moi j'en ai plein des souvenirs de nous
"celui ci est différent, c'est un peu compliqué à expliquer
"je t'écoute
"un jour enfant, tu étais sagement assise sur une chaise en train de lire. Je te taquinais comme un sale mome.
"ne me dis pas que cela ressemble à du Bataille?(6)
"Carla, je suis sérieux!
"ok ok continue
"donc tu balancais tes pieds et j'ai attraper tes chevilles avec une idée quelconque mais vindicative. Et là, tout d'un coup, tes chevilles dans mes mains, une émotion quasi érotique qui m'a cloué sur place
"tu te fous de moi?
"non
" je n'ai aucun souvenir d'une scène pareille, et ensuite?
"ensuite tu m'as regardé avec un peu de mépris, comme si tu avais très bien compris ce que je ressentais et que cela te laissait décidement de marbre
"genre, "vous pauvre humain!"?
"oui tout à fait
"mais Eliel je n'ai jamais été comme ça même petite!
"c'est vrai, c'est la seule fois ou tu m'as regardé comme ça.

Je me demande si il a inventé cette histoire de toute pièce pour me faire plaisir ou si il est sincère.

Plus tard, avant de me faire l'amour, il me dira
"ce qui est chouette (7) avec toi Carla, c'est qu'en quelques heures j'ai eu plus d'émotions que ces trois dernières semaines .

Et je penserais que les hommes m'aiment parce que je suis distrayante.

Bouffone du roi. L'idée me plaît.
Ou courtisane (mais c'est nettement moins romantique) (cool.gif

(1) Pénéloppe, pardon!

(2) référence ultra perso que seul Abel pourrait comprendre si seulement il me lisait

(3) c'est si rare que je sois si sage

(4) oui dans l'épisode précédent je reçois un mail sulfureux donc de l'ambigü Abel mais je n'ai pas encore eu le temps de l'écrire

(5) vous aurez remarqué que j'aime les balades nocturnes

(6) penser à l'histoire de l'oeil de georges Bataille auquel justement faisait allusion il y a quelques jours Ava

(7) je sais "chouette" est un peu puéril.

(cool.gif je sais bien que mes aventures peuvent paraître abracadabrantes et pourtant.

Haut de la page

samedi 2 août 2003 à 18h22
Today or maybe tomorrow
Je suis dans un état second.
Pas dormi enfin si à 9h
A 10h Aubépine m'appelle et panique devant mon ton de moribonde
A 10h30 C'est Olga qui s'annonce pour le petit dej (pour 12h)
A 11h, c'est Eliel qui me demande si cela me prend souvent de partir en silence

Bref,
à 16h Abel s'inquiète quand même un peu de savoir ce que je deviens et je lui dis que si il appelle Nina, elle me rapelle
à 16h15 Abel appelle Nina et lui dit que j'ai une voix totalement déprimée, que ca va mal et qu'elle doit me téléphoner
à 16h20 Nina appelle (j'ai toujours l'impression qu'elle m'engueule quand je parle, mais j'avoue j'aime bien
"Carla bon qu'est ce qu'il y a?
"ben rien
"Abel m'a dit que je devais t'appeler que tu étais super triste
"euh non en fait je t'appelais pour ce soir, savoir si tu viens au pique nique
"oui mais tu es sûre ça va? tu as une voix éteinte (1)
"oui ça va même très bien j'ai passé la nuit avec un mec sensas
"raconte!
"ben c'est un copain d'enfance qui n'en est plus un
"quel style?
"genre hidalgo macho, yeux noirs impénétrables et corps de dieu, tout cela livré avec une bonne dose de névroses évidemment
"génial et c'était bien
"oui (émotion intense en y repensant), dominateur mais attentionné, tout ce que j'aime mais je n'allais pas dire à Abel "j'ai fait l'amour comme une folle je suis claquée"
"non oui je comprends, non
"et toi?
"pas de nouvelles du libanais (2)

Bon je dois aller consoler Olga qui vient encore une fois de se faire plaquer (toujours par le même poéte d'ailleurs)

(1) j'ai perdu ma diatonique (référence ultra perso encore une fois)
(2) épisode pas encore écrit, "comment Nina a des aventures 100 fois plus rocambolesques que moi".

Haut de la page

lundi 4 août 2003 à 02h26
Il y a des instants de silence.
Et les mots deviennent effort.

Je vais dormir, je pense que c'est une solution raisonnable

Haut de la page

lundi 4 août 2003 à 13h27
Un week end et trois hommes.
Abel ou Comment transformer une banale histoire de cul en saga

Il y a des hommes avec qui vous savez dès le départ que ce serait une très mauvaise idée de coucher.
D'abord parce que si vous regardez les choses en face, autant dire crûment, vous devez avouer que vous ne les désirez pas particulièrement. Pas particulièrement cela veut dire que vous n'avez rien contre le fait de flirter un peu, mais sans conséquence. Cela implique que le sexe n'est absolument pas essentiel voir absent. .
Ensuite parce que certaines situations se prête moins à la légèreté de l'instant que d'autres.


Nina parle souvent d'Abel, Abel parle souvent de Nina et moi honnêtement je n'ai rien à faire au milieu. Je suis comme une erreur de parcours, et l'idée même si elle paraît monstrueuse, me plaît.
Et puis je vois Abel et juste après Nina, et ensuite Nina et juste après Abel, je mens par omission à l'une, je tais volontairement à d'autres tout ceci.

Parler d'Eliel à Nina, rejoindre Abel et dire à Nina que j'étais avec Eliel sans en parler avec Abel.
Avoir le goût de secret qui ne concerne personne.

Je tombe si facilement amoureuse, Il suffit d'une ambiguïté.

__________________________________

Eliel ou ma censure ne fait pas son travail (samedi matin)

Vraiment étrange de faire l'amour avec un souvenir d' enfance <http://www.journalintime.com/carla/5185>. Un sentiment de confiance absolu en l'autre. Je me sens à l'abri. La sensation est renforcé par le corps d'Eliel <http://www.journalintime.com/carla/8346>, tout en muscle mais racé, un corps sublimement proportionné. Et certains gestes qu'il a : allongé sur le dos, il tend le bras vers moi pour m'inviter à me blottir contre lui, ou m'empêche de m'échapper, il tire mes cheveux juste là en haut du cou, à la base du crâne, il tient mes poignets derrière ma tête, derrière mon dos, il ne dit rien mais son regard est insistant.

________________________________________

L'inconnu du matin (dimanche matin)

Dès que je suis assise à cette terrasse, je sens son regard, légèrement indiscret. Mon voisin de table m'a ostensiblement repéré. Il est avec deux amis, tous les trois la trentaine, plutôt mignons.
Seulement moi je ne suis pas d'humeur badine. Je n'ai pas encore bu mon café, j'ai envie d'être seule au milieu des autres.

Hier soir pour la première fois j'ai eu un échange tendu avec Abel.

Alors maintenant, là tout de suite, je veux mon grand crème et la possibilité de laisser mes yeux dans le vague, de rêvasser doucement, d'abandonner mes pensées au reflux et autres courants (ambiance romantique allemand) . Inventer de nouvelles combinaisons.

Mais l'homme à côté de moi tente désespérément d'attirer mon attention. Il palabre devant ses amis, un vrai coq, et je sens avec malaise que je ne vais pas y couper.

De toute façon il s'ébroue si bruyamment que je ne peux pas swimmer (pardon j'avais envie d'un mot vraiment stupide qui n'en soit pas un) dans mes songeries dominicales. Ses éclats de voix me rappelle sans cesse sur terre.

J'extirpe de mon sac un livre, « Pilgrim », carnet de notes et stylo. Mon voisin achète le parisien et lit à voix haute son horoscope. Et pendant qu'il fait son petit numéro pour moi, je pense à ma conversation avec Abel. Hier soir.

Oui parce qu'hier soir nous nous sommes tous retrouvés pour pique niquer. Inconnus et amis, dans le square vert galant. J'avais retrouvé un peu avant Olga, et nous avions bu quelques verres en l'honneur de ces enfoirés de mecs qui ne savent pas partir proprement. J'aurais préféré rester avec elle à écouter bach sur un grand lit, en discutant de la nouvelle vague mais elle avait besoin de se changer radicalement les idées. Et j'avais dit à Nina et Abel que je venais.

Le pique nique était très sympa, si si je le jure, mais je me suis ennuyée. J'avais envie d'être ailleurs avec un bel inconnu, qui se serait révélé drôle intelligent et sensuel et avec qui j'aurais commencé par faire l'amour avant de lui parler. Au lieu de cela je me retrouvais à faire la femme de l'ambassadeur sur les quais de la seine.
Alors j'avoue je manquais cruellement de motivation et tout le monde l'a remarqué.

Rude vie.

Je n'assume pas mes désirs.

Quand j'ai enfin admis que je n'avais pas envie d'être là, je suis partie. En colère contre moi, contre mon incapacité à dire non, à choisir.
Et j'en voulais à Abel d'être si transparent.
C'est à peu près au moment ou je fustigeais ce gentil garçon pour ses bonnes intentions, et son incapacité à hiérarchiser ses désirs (oui oui comme moi on a compris) qu'il a eu la bonne idée de téléphoner pour dire bonne nuit (1). Et que je me suis montrée glaciale.

Je vous passe une conversation de cet ordre. Mais juste après avoir raccroché, je me suis sentie mal (2)

Je me déteste du ton que j'ai pris, je le déteste de m'avoir irritée. Je veux des relations simples. Pas des échanges acrimonieux.
Je le rappelle depuis mon lit.
Je m'excuse.
L'invite à prendre le thé dimanche après midi.
Et me dis que j'ai tout gâché.

C'est bête à dire mais c'est une innocence perdue.

Voilà à quoi je pense ce matin sur une terrasse de bar, en face du marché, un carnet de note, un livre et un bic posés devant moi.

« Vous écrivez ?
L'inconnu a enfin trouvé une ouverture. Je réponds ironique
« oui
« une lettre d'amour pour qu'il revienne ?
« ai je l'air si désespéré ?
« non fatiguée
« je le suis.

Je tente de conclure mais il insiste « et vous écrivez quoi, pourquoi, sur quoi, vous m'intriguez, il est bien ce livre »

Son ami dit « tu ne vois pas que tu la déranges ?
Il demande « je vous dérange ?
Je réponds « je n'ai pas envie de parler.

(1)un truc marrant c'est toujours quand je pense à lui qu'il appelle. Je sais c'est super con à dire. Mais j'ai remarqué ça. Ce n'est pas que chaque fois que je pense à lui il appelle. Non mais plusieurs fois déjà il a appelé alors que j'avais le téléphone à la main et que j'hésitais à le joindre. Du coup quand il m'a dit en rigolant hier soir qu'il avait répondu au téléphone parce qu'il était sûre que c'était moi, je me suis sentie prise en flagrant délit de pensées nunuches

(2)comme je me suis sentie mal après lui avoir livré mon petit secret : j'ai besoin de me sentir unique avec un homme. Ce qui n'est pas logique je vous l'accorde c'est de prendre des hommes pour qui je suis loin d'être unique. Là ou ca devient compliqué c'est que dès qu'un homme pense que je suis unique en mon genre, je l'aime moins. Parce que je me dis que ce n'est pas moi qu'il aime mais un idéal. Et donc fatalement je les aime moins d'être si facile à aveugler.

Haut de la page

lundi 4 août 2003 à 13h50
Quand les hommes se comportent comme des filles, où l'on s'aperçoit ou peut être pas encore, que ce que je veux c'est un macho. Qui ne le soit pas.
Dimanche j'appelle Abel et je parle à son répondeur (1). Je laisse un message concis et froid. Je ne sais pas pourquoi j'étais certaine de tomber sur son répondeur justement. C'est d'un banal.

Mais je ne vais pas me laisser aller, j'ai envie d'un hammam. J'appelle Nina et je me laisse embarquer sur le canal. Dejeuner entre filles, et puis paris plage, les brumisateurs et les douches, les hommes torses nus qui défilent, les quais de seine, un petit joint, les histoires de marin argentin, une sieste à l'ombre, la lecture de Pilgrim.

Abel a rappelé nous avons rendez vous pour l'apéro. Il complique volontairement ce que je souhaite simple.
Nina croit que je vais voir Eliel, je lui dis à plus tard, puisque nous devons nous retrouver au salon. Et je pars un peu triste de la laisser, j'étais bien avec elle.

Odéon, ô miracle, Abel n'a que quelques minutes de retard. Je suis claquée, le joint m'a un peu achevé, j'aimerais pouvoir me taire.
Une terrasse rue Mazarine, la palette est fermé (hallucinant comme tous les parisiens vont dans les mêmes endroits).

Je ne me sens pas à l'aise. J'ai chaud. Je voudrais être dans l'eau. L'homme assis en face de moi m'effraye curieusement.

Jusqu'à ce qu'il commence une liste de ses défauts rédhibitoires.
Il n'a pas l'air de comprendre que tout ce qu'il dit je le sais déjà, comme je sais les reproches qu'on peut lui faire.
Il m'explique qu'il veut changer, et je m'amuse de savoir que moi je ne voudrais pas qu'il change.
Que ce qui m'exaspère me plaît aussi.
Il se demande ce que je veux.
Et tandis que je m'explique laborieusement je me dis que nous sommes en train de détruire le peu d'innocence qu'il restait à notre relation.
Sous son regard je deviens compliqué et tortueuse.

« Carla je ne te comprends pas bien
« je ne veux pas être comprise.

La légèreté est un mouvement fragile.

(1)il paraît que je suis méchante avec les répondeurs mais comprenez moi cet instrument est exaspérant.

Haut de la page

lundi 4 août 2003 à 14h09
La femme post moderne (1) est une fille simple
Eliel est le genre d'homme à disparaître. Ce matin il a appelé.
Et il a du de nouveau goûter au plaisir sadique que je prends à ne pas faciliter la tâche des hommes.

Cela dit je voudrais quand même me justifier sur ce point. Je pense que des relations simples sont basés sur une certaine limpidité des dialogues. Ce qui implique de formuler clairement ses pensées. Et aussi de ne pas se téléphoner juste pour ne pas avoir l'air salaud.

Donc je n'aime pas aider les hommes quand ils téléphonent.
Je les laisse se débrouiller.

Cela donne des conversations comme ça

« allo Carla c'est Eliel
« oui salut
« tu vas bien ?
« oui
« ok.
(silence)
« tu as passé un bon week end ?
« oui bien parce que j'ai fait des trucs sympas avec des gens sympas. Non parce que je suis compliquée.
« ok tu as fait quoi ?
« et toi
« la tournée des bars
« chouette

Il lutte, il lutte et je me dis qu'il est temps que je mette fin à son calvaire
« bon Eliel j'ai répondu à toutes tes questions ?
« oui enfin aujourd'hui j'ai plein de boulot je suis débordé mais enfin ce soir je ne sais pas
« Eliel c'est quoi le message clairement ?
« on pourrait se voir ce soir ou demain soir ?
« je ne serais plus là, je pars.
« ah
« oui
« je tente de me liberer et je t'appelle mais en même temps cela risque de te bloquer non ?
« Eliel ?
« oui carla ?
« je vis ma vie et toi la tienne et si nos « temps » concordent tant mieux sinon tant pis ?
« oui tu as raison.
« appelle moi quand tu as du temps réel, je n'aime pas le téléphone.
« ok je t'appelle en fin d'après midi.

Voilà. Voilà ce qui m'énerve avec Eliel comme avec Abel. Ils se sentent toujours un peu obligé de se justifier. Sans comprendre qu'à tout expliquer ils embrouillent ma petite cervelle.

(1) oui c'est comme ça que me définit Abel. Je n'ai toujours pas déterminé ce qu'il entend par là. A mon avis les effluves d'alcool l'auront inspiré momentanément.

Haut de la page

lundi 4 août 2003 à 16h15
je fais des bulles
Je relisais des textes au hasard en me demandant si je donnerais l'adresse de mon journal à Abel.

Et je me suis aperçue de mon curieux rapport à l'amour et globalement au monde (ah ah).

J'ai encore pensé à Wittgenstein <http://mon.journalintime.com/carla/3453>.

Et j'ai dérivé de manière incertaine, en m'apercevant que la perfection d'un instant le condamne aussitôt. C'est comme un maximum obtenu et une dégradation nécéssaire.

Après ce dimanche avec Abel, je n'aurais pas du le revoir.
Après ce samedi avec Eliel, je ne devrais pas le revoir.

Fred appelle ça un modus operandi.

J'ai envie d'une relation simple avec un homme simple. On serait amoureux, on ne se poserait pas de questions, et on ferait l'amour souvent.

Haut de la page

vendredi 8 août 2003 à 14h21
et alors?
Je séduis les hommes. Je ne sais faire que ça. Parce que l'amour tue en occident. Parce que je ne veux pas quitter Papa. Ni trahir Maman. Parce qu'avec l'age, je suis devenue plus sophistiquée. Mais c'est toujours la même histoire, je séduis les hommes mais je ne peux pas les aimer.

J'ai un rapport étrange au monde. Peut être.

Ma psy s'exclame

" mais vous n'avez pas eu une enfance normale, votre histoire est lourde a porter visiblement

" mais non je vous assure, pas de drames, pas de trauma, j'ai eu une enfance paisible, oui mes parents se sont séparés, oui ma mère a faillit mourir, mais ce sont des détails, des détails dans un flot de formalités

" formalités ?

" je voulais dire normalité.

" vous trouvez ça normal, puisque vous avez grandit dans cette atmosphère, parce que c'est votre premier repère, l'histoire familiale

" oui peut être mais je n'arrive pas a croire que ce soit une raison suffisante

" que voulez vous dire ?

" que je ne comprends pas pourquoi je suis comme ça, si effrayée du monde, des hommes, de l'autre. Mon enfance a été une partie de plaisir comparée a d'autres. Je devrais être heureuse et épanouie

" mais vous ne l'etes pas.

" oui et je ne vois pas ce qui dans mon histoire justifie un tel malaise

" nous avons déjà exploré quelques pistes

" oui, il y a des choses dont j'ai bien conscience, des situations, des attitudes, des systèmes que je repère très clairement chez moi, que je m'explique très bien

" oui

" Je vais très loin dans l'analyse de mes comportements mais des qu'il s'agit de l'étape supérieure, c'est a dire du fond du problème, je bute, je bute contre une émotion trop forte qui m'empêche d'avancer, un mur d'une solidité effroyable.

" vous pouvez le décrire ?

" Par exemple ce sentiment de ne pas être a la hauteur. Je sais il y a mon père et son histoire, ma mère et son histoire. Tout un tas d'explications valables qui éclairent cette tendance que j'ai, ce manque de confiance en moi. Mais quand je tente d'aller plus loin, de me débarrasser de ce sentiment, de le regarder en face et de lui dire, tu n'es pas a moi, tu ne m' appartiens pas, d'ailleurs tu n'existes pas alors....alors la pression devient extrêmement forte et je me heurte a moi même, a mes propres liens, mes mythes. J'ai la nette sensation que si je passe cette ligne, je vais mourir, ou tuer quelqu'un que j'aime. Comme si ce que j'allais découvrir de mon histoire allait m'anéantir, détruire mon monde, ma raison d'être. J'ai beau me répéter que c'est idiot, que c'est justement pour me libérer de ce lien que je viens vous voir, je n'y arrive pas, je ne peux pas

" bien

" bof

" non vraiment vous le formulez très bien.

" merci

" pourquoi vous me remerciez ?

" parce que vous m'avez dit quelque chose de gentil

" c'était gentil selon vous ?

" oui

" c'était juste un constat

Haut de la page

vendredi 8 août 2003 à 15h00
Ma vie, mon oeuvre, et mes problemes sexuels
" Carla tu vas me rendre fou

C'est Eliel qui dit ça, qui ose formuler cette phrase qui a traverse l'esprit de la majorité de mes amants.

Je voulais prendre le train. J'ai du prendre l'avion

" des que je m'approche, tu t'échappes d'une manière ou d'une autre, tu as toujours réplique a tout, j'abandonne

Je me sens comme une enfant capricieuse. J'ai épuisé le désir de l'autre avec mes mots, mes gestes, mes facéties. C'est toujours ce que je fais. Parce que je suis effrayée mais plutôt mourir que de l'avouer. De toute façon quand je l'avoue, ils ne me croient pas.

" Eliel....

je murmure, je me fais minuscule, un souffle

" Eliel....

Nous sommes allonges dans son lit. Je me roule sur le ventre pour échapper a son silence. Je ferme les yeux et je me laisse aller a mes sensations. Un léger courant d'air. La proximité de son corps. Je le désire et pourtant je suis incapable de l'accepter simplement. J'ai des coups au coeur tant j'ai envie de lui. Mais je n'ose pas le toucher. Il paraît dormir. Je me concentre sur mes sens avec l'espoir que ma peau fasse un appel silencieux et irrésistible a sa peau.

Peu a peu je commence a me laisser dériver dans des fantasmes sans formes. J'oublie ma présence humaine pour n'être qu'un rêve. J'ai du bouger ou mon corps a vraiment parler au sien, parce qu'Eliel se lève a demi. Il vient s'allonger contre moi avec une assurance tranquille, il soupire un peu blase et j'hésite entre le rire et l'insulte. Il tient mes poignets solidement, il m'écrase de tout son poids

" Carla tu m'as dit que c'était la part de macho que tu aimais en moi ?
" oui
" que je ne devais pas contrôler cette tendance avec toi ?
" oui
" tu sais ce que j'aimerais vraiment faire avec toi ?
" ....
" tu risques de te vexer
" vas y dit
" ce n'est pas de t'attacher
" je ne tiens pas spécialement au bondage
" parce que physiquement je suis plus fort que toi
" mais ?
" tu es sure que tu veux savoir ?
" oui mais je ne garantis pas ma réaction
" j'aimerais te bâillonner.

L'infame Eliel !
Le pire est qu'il était sérieux. Et que l'idée m'a plut.

(oh je sens qu'il y a encore des lecteurs qui vont me reprocher de faire du sous catherine M.)

Haut de la page

vendredi 8 août 2003 à 15h49
Amoureuse.
Alors j'ai retrouvé mon fils. La première image que j'ai eu de lui. Son joli minois et ses yeux bleu marine, la masse de cheveux surmontant son visage, et son rire

" maman, maman

L'émotion qui tord le ventre " que tu es beau mon ange, comme tu as grandit, si vite, tu m'as manqué, même étourdie
Il blottit son visage dans mon cou. Mon petit prince.
" Maman, tu étais a Paris ? tu restes un peu avec moi ?
Et déjà si sérieux
" je ne te laisse plus mon ange, nous restons tous les deux

Son père est la. Nous nous embrassons. Chaque fois qu'il me touche j'ai le sentiment d'être envahie. Pourtant je l'aime.
" bonjour, tu vas bien ?
" oui, et toi ? tu as faim ?
" oui un peu
" viens on va chercher quelque chose et après j'ai une surprise pour toi

Zeno est toujours dans mes bras, il m'embrasse, le front, les joues, le nez, la bouche
" je t'aime
" moi aussi je t'aime
Il a un petit accent étranger. Je le serre plus fort dans mes bras et il répond a ma tendresse.

Je regarde son père et je me demande une fois de plus pourquoi je ne suis pas restée avec lui, pourquoi nous n'avons pas pu être heureux. Je me déteste de ne pas avoir été capable de surmonter tout ça, et puis je me souviens des moments de terreur.

Je voudrais être enchantée d'être ici. Il fait doux, on voit le ciel, la lune, les étoiles. Tout est calme est pourtant nous sommes dans une ville. S. Mon cauchemar personnel.

" viens Carla, j'ai préparé le bateau

N'est ce pas attentionné ? Un homme qui vient vous chercher et vous emmène en bateau par une chaude nuit d'été ? Je me souviens quand il me laissait des billets d'avion au comptoir de compagnies aériennes pour des destinations extravagantes. " rejoins moi ici. "

C'est agréable sur le lac, léger, envoûtant. Je me déshabille, je me baigne nue, quel bonheur ! encore une fois je me demande pourquoi je suis partie. Zeno me rejoint dans l'eau avec son gilet de sauvetage. Il s'accroche a mon cou, mes cheveux et nous nageons un peu.

En sortant nous nous payons même le luxe de trouver qu'il fait un peu frais.

" on va prendre un verre ?
" oui

C'est Zeno qui conduit le bateau. Mon fils n'a pas trois ans et il fait demarrer un bateau comme si c'était une évidence. Je ris

" vous êtes infernaux tous les deux

Zeno s'amuse et me demande si on va boire un chocolat chaud. C'est un code entre nous. Un souvenir de l'allaitement.

Maintenant nous accostons devant une ancienne usine reconvertie en centre culturel baba cool. Ici on fume des joints en prenant un verre, on mange bio et pas cher, il y a une vue magnifique sur le lac, un théâtre, deux salles de concert et des ateliers d'artistes. Un peu plus loin encore, nous aurions pu nous arrêter dans ce bar 'le lac rose' endroit pour jeunes beaux riches et stressés, ou un peu avant sur le lac toujours, au Bain, piscine construite sur pilotis, bar la nuit pour dandys riches ou désargentés et femmes fatales. Mais ce soir c'est l'usine.

On prend un verre. on se croirait presque au club.
L'argent rend tout tellement lisse.

Zeno boit son chocolat. Je bois la version coca de san pellegrino. Son père un café.
Nous rentrons et je suis nostalgique. J'ai mon fils dans mes bras et j'ai cette affreuse pensée que je me fous pas mal du reste.

Haut de la page

vendredi 8 août 2003 à 17h03
et bla bla bla et bla bla bla
J'ai toujours compris pourquoi on appelait l'orgasme " la petite mort ". Mais je me suis aussi toujours demandé si pour les autres, c'était la " même chose ". Si madame, mademoiselle, monsieur tout le monde avaient ce sentiment de mourir quand ils jouissaient.

Chaque orgasme est réellement une épreuve pour moi. C'est affreux. Cela me rappelle mes examens de piano, les quelques minuscules secondes pendant lesquelles les mains s'apprêtent a rencontrer l'instrument, le début du morceau et la peur qui disparaît vers le milieu de la partition pour revenir brutalement sur les dernières mesures. Le coeur prêt a exploser. Evidemment merveilleux mais affreux quand même. La sensation de tomber dans le vide, la peur et l'exaltation, le plaisir en contre sens, avant l'impact du sol, se fracasser, pulvérisée.
Une rupture.

Lui, il appelait ça très justement une punition.

Haut de la page

samedi 9 août 2003 à 00h22
Un certain mercredi soir
Alors j'ai eu envie d'une robe blanche. Je suis rentrée dans la première boutique que a eu le bon goût de se trouver la.
J'ai dit
" bonjour
puis
" je voudrais acheter une robe blanche pour la porter tout de suite.
La vendeuse m'a présenté trois modèles. J'ai choisi celui qui correspondait a l'instant.

Ensuite je suis allée retrouver Armelle sur une terrasse au bord de la rivière. Armelle est souvent loin de moi ou moi d'elle mais elle prend soin de regarder mon journal de temps a autre. Elle se moque un peu, dit qu'elle m'envie ma légèreté. Elle vient de quitter son italien cocaïnomane pour un portugais défenseur des droits de l'homme
" je l'appelle Ernesto, il est plus petit que moi mais il est beau et je l'aime.

Béatrice pleure parce que Stéphane l'a quittée cette fois encore. C'est toujours comme ça, Béatrice part en vacances et quand elle revient Stéphane la quitte. Et elle n'arrive a renoncer ni a ses vacances ni a lui. Cruel dilemme qui n'a de cesse de finir dans les larmes.

Betty fait un concert dans un jardin et en un soir je revois tous ceux qui ont appartenu pendant plus de 3 ans a ma vie. Thomas me raconte comment il a fracasse la voiture (c'était " notre " voiture a tous) en Toscane. Il a pris des photos !
" Thomas arrête de mater crash !
" écoute Carla, pour une fois qu'il se passe un truc extra-ordinaire dans ma vie, tu veux les voir ?
Il est toujours aussi mal habillé, il me plait toujours autant.
" alors tu viens a Locarno ?
Tania, sa petite amie, sourit l'air ailleurs. Sa dernière pièce a remporté un certain succès critique, suivi par le public. C'est une ancienne toxicomane et nous nous comprenons.
Nadia s'avance, ventre en avant. Elle a accouché il y a bientôt 6 mois. Elle aussi est chanteuse. Melchior, son copain garde leur fille ce soir. Lui il fait de la bd. Je dois encore avoir quelque part le premier dessin qu'il a fait pour mon fils.
Mathias est la aussi au bar, avec Elisabeth. Mathias a toujours été un peu amoureux de moi parce que nous sommes absolument antinomique. Il était et reste persuadé que les femmes francaises incarnent mieux que quiconque la féminité et ses perversions.
Michel, nous avons vécu ensemble, un très bon ami. Des yeux bleu gris, des cernes toujours, sur son vélo. Ses enfants sont en vacances avec ses parents. Maria, seule, Martin fait la gueule pour changer.
José, c'est lui qui m'a présenté L....
Betty finit son concert, Betty me fait son numéro de charme avec son accent russe
" mais tu es de retour ! j'ai sans cesse pense a toi !
Betty me détestait avant que nous échangions notre premier baiser.

Nevius, expose en ce moment dans une galerie assez chouette, son travail sur la lumière. Et se bat avec son ex pour la garde de leur fils. Muriel est 'chef de plateau tele' et elle déteste son job. Elle est avec Gustave, un polonais polyglotte et éditeur. Nathalie est prof de danse contemporaine, elle a une manière tellement humaine quand elle bouge que c'est toujours émouvant de la voir sur scène. Jerome vient de quitter Elisa pour une petasse blonde de dix ans sa cadette (il a tout juste 30 ans) " si je te jure Carla, elle est cool, c'est une artiste mais pas exhibtionniste". Je ne suis pas convaincue mais il a l'air heureux. Elisa elle doit pleurer dans quelques pub anglais (dirait l'autre).

Quant a Zeno, je le surveille du coin de l'oeil. Il passe de bras en bras, ravi de jouer les super stars.

Son père me regarde et semble me dire, " regarde comme tu nous manques, tu n'etais pas heureuse ici?"

De l'art et la maniere de vivre un roman fleuve.

Haut de la page

dimanche 10 août 2003 à 14h17
reminiscence
Avouer son désir comme on avoue une faiblesse.
Ne pas céder, résister, briser son corps contre une prison de verre. Me violenter.

" il ne faut pas chercher l'émotion dans votre cas
" mais l'émotion est vitale !

Ma psy me regarde avec insistance et j'éclate de rire.

" vous voyez ! je suis infernale !
elle rit aussi
" vous etes capable de vous moquer de vous même
" oui je sais manier l'auto dérision
" un peu trop peut être ?
" je me protége

J'ai toujours attire les hommes au père absent.

Silence

" je mets tant d'énergie a tout consciencieusement gâcher
" oui
" je ne me l'explique pas, ou plutôt je ne m'explique pas ma peur de la simplicité, de la structure
" que vous cherchez d'un autre cote
" oui c'est vrai et souvent je la trouve
" et vous vous débrouillez pour la perdre
" oui

Je me sens poisson rouge. Je tourne en rond.

" j'ai été élevé par un homme dans l'amour de la beauté des femmes et le mépris de ce qu'elles sont.
Ma mère, elle, m'a toujours chuchote que les hommes étaient au fond tous des salauds manipulateurs.
Je lisais de la bd, des romans policiers, érotiques, de la science fiction.
Mon père lavait mes cheveux.
Ma robe préférée était rose a volants.
Quand j'étais adolescente papa m'obligeait a porter des soutiens gorge pour que ma poitrine ne s'abîme pas.
Maman glissait des préservatifs dans ma valise et....
parfois je me dis que j'ai lu Sade trop tôt , trop jeune et que peut être la censure a du bon.
J'ai ce sentiment désagréable d'avoir été élevé comme un objet de désir, un fantasme bien a soi,
la femme que ma mère aurait voulu être,
celle que mon père aurait voulu trouver,
je sais c'est monstrueux de parler ainsi de mon éducation mais....
Papa voulait a la fois que je sois une petite fille modèle, danseuse et musicienne aux longs cheveux noirs, mais il rêvait d'un alter ego et me faisait découvrir son univers ultra masculin. Maman aurait aime être plus insolente, plus sensuelle, plus garce et elle me regardait émerveillée quand je tenais tête a mon père ou a un autre, quand je mettais du rouge a lèvres marron glace ou que je tentais de la persuader de raccourcir ses jupes...

" c'est très littéraire tout ce que vous dites,
" oui n'est ce pas , c'est affreux, et je tente d'exister au milieu de tout ca

Elle sourit
je m'agace

" affligeant même
" vous vous emportez autant quand vous écrivez ?
" oui c'est ce que je recherche dans l'écriture, passer des émotions que je ne sais pas exprimer dans la réalité, les laisser me déborder
" c'est épuisant aussi ?
" oui.

Haut de la page

dimanche 10 août 2003 à 15h29
et la chaleur d'un jeudi soir
Le jeudi c'est a un vernissage très attendu que nous assistons Zeno et moi. Une exposition dans un immense jardin. On se perd dans les bosquets et l'on découvre des trésors. Comme ces lits lumineux suspendus a des branches d'arbre, un mètre du sol, étranges balançoires. Ou ce petit champ de photos retenus par un réseau de fils en nylon. Au verso des gens miment des émotions en noir et blanc, au recto des feuilles d'aluminium qui font scintiller la nuit tombante. Une sculpture de bois fascinante et un peu monstrueuse d'un homme a tête de loup. Bientôt l'obscurité, un type se met a dynamiter des nains de jardin. C'est ce qu'on appelle poliment une " performance ". Cet imbécile ne connaît rien aux explosifs et les nains giclent sur la petite foule agglutinée. Le type ne se démonte pas devant la frayeur de certains et continue allégrement de décapiter les compagnons de blanche neige. Pathétique. Je le regarde de loin, moitie amuse moitie irritée. Zeno me demande si c'est encore une fête nationale

Quelqu'un me présente Romain. Il est beau, c'est lui qui sculpte les hommes loups. Il connaît un peu le travail du père de Zeno. Sa femme n'est pas loin, un nourrisson sur le bras et une petite fille de trois ans assise a cote d'elle.

Haut de la page

dimanche 10 août 2003 à 15h34
Alors je me venge sur le chocolat.
N'importe quel mec vous expliquera avec le plus grand sérieux que les filles accros au chocolat manquent de sexe.

Si une femme a le malheur de réclamer sa dose de cacao, l'homme pensera illico
" je l'ai mal baisée
ou
" c'est une mal baisée.

Dans l'ensemble on peut donc conclure que l'amour du chocolat est associé a une certaine frustration sexuelle dans l'imaginaire masculin et quasi collectif. (1)

Pour ma part, ce genre d'abus correspond effectivement a une crise hormonale. (2)
Je me venge sur le chocolat de mon étrange libido.
J'avoue de bonne grâce.
Bon.

Ce qui est plus inquiétant, c'est quand on s'aperçoit que dans ma famille c'était papa le chef du chocolat. Il distribuait les carres avec une sorte de magnanimité consciencieuse bien que douloureuse. (3)

Mea culpa, il fait chaud et je me laisse aller a mon amour du vice.
_________________________

(1)Une chose est sure cependant, c'est un plaisir solitaire.

(2)C'est terrible cette manière que j'ai de répondre aux clichés (mes règles a 12 ans, mon premier rapport sexuel a 16 ans, ma première fugue une semaine avant mes 18 ans).

(3)Mon père, qui pourtant est un être normal je vous jure, planquait les tablettes de chocolat et autres sucreries dans des endroits extravagants pour etre sur qu'aucun de nous (maman n'aime pas le chocolat) ne le trouve et ne l'entame.
Souvent d'ailleurs il se shootait en solitaire la nuit très tard, devant un film du ciné club.

Haut de la page

dimanche 10 août 2003 à 15h41
Dimanche, je vogue
Le pere de Zeno est un magnifique specimen de la race aryenne. De quoi faire blemir papa.

Mon bel aryen et sa petite juive qui n'en est pas une !

Olga va mal, Olga téléphone a des heures impossibles, Olga a un énorme chagrin d'amour, Olga menace Félix de se suicider, Félix fait l'amour a Olga quand elle pleure et moi je partage leur secret.

Abel abandonne la lutte.

Tout est si lisse ici, j'en creve.

Armelle me raconte qu'elle appelle Ernesto 10 fois par jour et que celui ci lui repond qu'elle est comme une enfant capricieuse qui réclame plus d'attention qu'il n'en faut. Elle dit, il ne m'aime pas.

Alice rentre aujourd'hui de Berlin.

J'aurais du être heureuse ici, un cadre idyllique, un homme qui me traite comme une princesse, un travail amusant, un lieu de vie idéal pour élever mon fils.

Haut de la page

lundi 11 août 2003 à 13h24
A la claire fontaine...
" Hello Carla, ca va ?

Tristan lui même

" bof pas terrible la tout de suite mais dans l'ensemble oui.
" qu'est ce qu'il y a bébé ?
" rien de grave, et toi la vie belle ?
" oui

Silence

" super conversation Tristan

Il rit

" je ne te comprendrais jamais chéri love, sûrement parce que je te prête des pensées que tu n'as pas. Mais j'aime bien ça chez toi
" Carla tu es ou en ce moment ?
" Locarno, je dois rentrer ce soir
" cool
" et toi ?
" Paris, allongé sur mon lit, nu
" avec trois nymphettes autour ?
" non mais tu connais peut être quelqu'un pour le rôle ?
" non tu sais bien que je ne fréquente que des filles sérieuses qui se font briser leur petit coeur par des sales brutes
" nikel
" tu trouves? moi je ne comprends pas les nanas, pas plus que les mecs je vous trouve tous extrêmement compliques
" bien
" dis Tristan si je te gonfle tu peux aussi le dire plutôt que d'aligner les biens chéri love

Il rit ' a nouveau.

" je repense a ton joli petit cul
" la chaleur
" oui
" mon joli petit cul était a ta disposition, il ne demandait rien chou
" ben c'est cool
" fallait pas te sentir oblige de me raconter ta vie sentimentale
" si
" non
" soit. Je dois partir ma belle
" ciao

Parfois tout est si absurde vous ne trouvez pas ?

Haut de la page

mardi 12 août 2003 à 19h52
blague à part
C'est une étrange et banale équation. Je rencontre un homme et je n'y pense plus. J'occulte (1)
Et puis un jour sans raison apparente, je le désire ou peut être bien que c'est lui qui commence. Par inadvertance.
Je confonds toujours cette méprise avec l'amour. Et moins le garçon ne me donne d'attention(s) par la suite, plus je e sens prête à l'aimer (un petit vent me fait presque sursauter c'est incroyable cette chaleur, un oiseau se met à chanter mais je ne sais pas si c'est lié à cette soudaine fraîcheur . En fond sonore un album de blue note, chaleur oblige et Olga qui cuisine un gaspacho).

Tout ça pour dire qu'Abel n'appelle pas après un message pour le moins ambigü ou il pretendait s'être plongé avec délice dans les profondeurs de mes bas de pages, diit lui même. Et qu'Eliel part quelques jours à Barcelone et prend des airs inquiets de grand frère quand il me téléphone....



(1) un êu comme j'avais occulté de mon souvenir toutes les scènes de cul de crash.

Haut de la page

mardi 12 août 2003 à 19h55
projet vacances
Avec Olga on a décidé de filmer nos vacances parisiennes. Nous avons bien conscience que cela n'interesse personne mais sait on jamais un sociologue qui portera un autre nom ou peut être un anthropologue mais de toute façon ils porteront des noms bien plus sérieux, donc peut être bien que un jour ça passionnera quelqu'un en tout cas nous ça nous fait bien rire.

Haut de la page

jeudi 14 août 2003 à 19h43
Exergue
"Avant de partir, j'avais envie de parler. De ce que je pensais. De toi. De ta délicatesse qui se tient sur tes yeux, Toujours, Comme si quelque chose d'extérieur Et d'inconnu Déchargeait un grande quantité électrique Et très subtile Et que toi Seule Pouvait soutenir en pensées, En même temps que tout le corps tombait Dans un profond vertige, Une violente absence, Et un sentiment d'ouverture à quelque chose de beau, Comme si on était contenu dans quelque chose de beau Dont il fallait se déchirer pour En apercevoir l'aspect personnel"

lui

Haut de la page

dimanche 17 août 2003 à 07h43
C'est absolument stupide
Tempo:
Olga du matin
Aubépine pour quatre heure
M. au dîner

et puis la nuit avec Damiens. Chouette nuit à discuter alors que je devais juste passer prendre un manuscrit.

Tiens! j'en ai marre de raconter ma vie et encore plus de lire les inepties des autres (parce que je ne me relis pas tout simplement).

Petit déj. avec mon fiancé.

j'ai beau y réfléchir tout ceci me dépasse.
Mais je continue inlassable, jusqu'à ce point de rupture.

Je veux dormir!

J'ai hâte qu'Eliel rentre.

Haut de la page

mardi 19 août 2003 à 13h57
Petite conne qui n'arrive pas à grandir se demande si il n'est pas temps de prendre des anti dépresseurs
Je fais une crise dépressionnaire. C'est évident.

Quelques signes flagrants :

Je deviens ultra intolérante (tous des cons sauf mes amis ndlr)
Je suis triste le matin au réveil
Je n'arrive plus à prendre aucune décision
Je pleure chaque fois que je pense à mon fils qui est loin
J'angoisse soudainement
Je n'ai pas même le courage de faire l'idiote dans les soirées de parisiens jeunes intellos et homos
Je ne supporte plus mon frère aidez moi je vais le trucider
J'ai faillit éclater en sanglot quand Papa m'a téléphoné (ma vie est foutue, je pars en Inde et je vivrais avec un bol de riz par jour)
Je n'ai envie de voir aucun de mes amoureux (ca tombe bien ils ne sont pas là mais c'est accessoire et puis je ne les aime plus d'ailleurs)
Le sexe m'ennuie de toute façon (1)

J'aurais aimé parler de Damien et de ses tarots jungiens, de comme je me sens bien avec lui, de notre rapport désexualisé, d'Alice, d'Alice et Damien ensemble, de notre soirée à 4 avec Fred dimanche soir.

En me remémorant ces instants pour les écrire je me suis aperçue que depuis toujours il m'avait fallut deux hommes dans ma vie (sans compter mon papa, ni mon fils).

Deux hommes à aimer comme pour me protéger l'un de l'autre, comme pour être sûre et certaine d'être assez aimée et toujours libre.

Vivement que ma psy rentre de vacances.

__________________________________________________

(1) Alice m'a sincérement rassurée. Elle parlait de Guillaume son nouvel amoureux et me racontait comment après son premier grand amour, il accumulait les histoires sans goût réel pour le sexe en lui même mais bien plutôt pour le jeu. « je » est donc normal

Haut de la page

mardi 19 août 2003 à 15h00
Tranche de vie junior
Nous devions nous retrouver, Alice, Damien et moi. C'est amusant comme certaine amitié semble évidente. Nous rions ensemble, nous n'avons pas de petits secrets honteux les uns pour les autres. Avec Damien nous pouvons être telle que nous sommes dans notre splendeur et nos décadences. Surtout nos décadences. Ils nous aiment comme ça, affalés sur le divan en train de boire de la bière, et de mater des conneries à la télé. Il nous préfère mal habillées parce qu'on se fout des autres, idiotes parce que nous préférons rire, un peu pestes mais pleine de tendresses parce qu'au fond nous sommes des filles perdues.

Nous devions nous retrouver Alice Damien et moi, dimanche soir. Un resto entre potes comme ils disent. Et puis Fred a appelé et je lui ai proposé de se joindre à nous. Parce que je savais que ça collerait, qu'il peut être aussi con que nous quand il veut.

Place Sainte Marthe parce que le resto argentin-auvergnat auquel nous voulions nous rendre était fermé et qu'il faisait encore trop chaud pour s'enfermer, parce qu'avec le 15 août on se disait que tous les branchés de la galaxie seraient ailleurs.

L'ambiance est sympa, on rit, on se comprend, je fais l'idiote avec un certain bonheur, Fred me taquine avec un certain plaisir (il sait si prendre pour me gêner), Damien déprime un peu mais notre enthousiasme le réveille lentement de sa torpeur, Alice ne se laisse pas impressionner par Fred, les alliances changent sans cesse. Nous nous amusons. Nous sommes jeunes fauchés et dépressifs mais nous ne manquons pas de passion ni de rire.
Et surtout aucun de nous ne se prend au sérieux.

Le téléphone de Fred sonne il discute et nous annonce que Nathan nous rejoint. Je n'aime pas Nathan (copain aussi de Balthazar), ce n'est pas la haine mais c'est l'archétype du connard de base. Il est acteur, égotiste un peu bête mais persuadé de son intelligence suprême. Il est sympa comme ça, quand je le croise de loin, je suis civilisée mais pitié non il va me gâcher notre soirée retrouvailles. Il n'est pas drôle et en plus il est radin (parents plein de fric) et mesquin.

Il arrive et vlan il se trouve qu'il connaît Alice : ils étaient en prépa ensemble. Moi qui était persuadée qu'Alice ne l'aimerait pas non plus c'est raté. Il connaît aussi l'ex de Damien parce qu'ils étaient dans la même école de théâtre. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire il nous casse l'ambiance et fait de la soirée un endroit ou l'on cause. Mortel. Je m'éteins fatalement et Damien et Fred s'inquiète un peu. Mais je fais ma gentille fille, tout le monde a l'air de bien l'aimer, je ne vais pas en plus tendre l'ambiance.

Nous changeons de bar, dans celui d'à côté un copain de Nathan bosse (il se trouve que c'est aussi un copain de Damien, les acteurs se connaissent tous). Nathan commence à dire qu'il se considère comme un artiste et que cela implique un non engagement. J'annonce que je ne rentre pas dans ce débat sinon je risque d'être méchante, Alice de même et nous commençons une discussion toutes les deux.

A un moment, un type arrive genre jeune cool, il marche dans la rue en lisant dans la poésie avec un air inspiré et jette parfois un coup d'œil pour regarder si quelqu'un l'observe. Alice et moi éclatons de rire

« regardez le crétin là bas !

C'est un copain de Nathan et vlan !

Finalement on s'ennuie et je dis

« allons acheter de la vodka et nous bourrer la gueule à mort

Réponse de mes 3 compagnons
« OUAIS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Nous décidons d'aller sur la terrasse de la mère d'Alice, il fait encore si chaud. Nous laissons heureusement Nathan et j'apprends que tout le monde le trouvait aussi chiant. Ouf ! je ne suis pas si intolérante ou du moins ne suis pas la seule.

Chez Alice il se met à pleuvoir, nous devisons sur l'art, nous nous engueulons et finalement décidons que ce n'est pas marrant.
Nous buvons, Alice me dit que mon pote est vraiment super et qu'elle pense que je lui plais beaucoup. Moi je n'ai rien remarqué, et même je crois le contraire.

« Carla....carla.....

Finalement Alice se couche et nous restons tous les trois jusqu'au petit matin à rire et échanger des confidences. C'est agréable d'être chouchoutée par deux hommes: Damien caresse ma cheville gauche tout doucement avec sa tendresse habituelle. Vers 8h du matin, nous partons tous les trois main dans la main pour un petit déjeuner à ménilmontant.

Fred et Damien recommence à s'engueuler sur l'art et je lis libération. La discussion est passionnante mais ils n'arriveront jamais à se mettre d'accord.

Il est 11h nous rentrons. Avec Damien nous avons envie d'aller nous endormir au buttes chaumont mais il se met à pleuvoir et nous rentrons.

Un dimanche.

Haut de la page

mardi 19 août 2003 à 16h49
Quand Aubépine m'organise un blind date
" Carla il faut que je te présente, vous allez vous entendre
"euh mais il a pas une copine?
"mais c'est pas grave (sous entendu: tu vas pas chipoter bébé!)
"ok (morale variable selon la pression atmosphérique), tu nous organises quelque chose?

J'ai son numéro. J'appelle mon futur ex homme de ma vie qui ne l'est pas.

"allo c'est la copine d'Aubépine
"ah salut, je ne savais pas si elle blaguait ou pas
"ben non, tu vas t'en remettre?
"d'ici une demi journée, oui ne t'inquiète pas
"bon je te rappelle demain alors?
"euh non non c'est bon

j'adore ce genre de dialogue ou j'ai l'air d'une extra terrestre puérile

Finalement rendez vous pris pour ce soir.

J'espère simplement que je ne vais pas griller Aubépine à vie, genre "c'est quoi tes copines Aubépine????"

Mea culpa d'avance

Haut de la page

mardi 19 août 2003 à 17h04
Lundi soir avec Malia
Hier soir, coca café tranquille, Malia et moi en terrasse rue des couronnes. Doux et agréable. Je suis heureuse de l'avoir rencontrée cette fille là. Mon téléphone sonne et c'est Balthazar qui me rappelle qu'aujourd'hui c'est son anniversaire (pourquoi j'oublie toujours les anniversaires- le mien compris ?).

Nous le rejoignons café du pont neuf, champagne et petit comité. Il n'y a que des homos et des filles, c'est agréable. Je ne me sens pas d'attaque mais ceux qui m'entourent ont la délicatesse de s'occuper un peu de moi. Finalement je me retrouve vers minuit seule fille à raconter mon journal à une assemblée gentiment complaisante d'hommes qui ne me désirent pas (la recette du bonheur Malia, c'est ça !).

Haut de la page

mercredi 20 août 2003 à 18h16
Je suis amoureuse, ou comment je fis l'expérience d'un titre explicite
Je suis en train de tomber amoureuse. C'est ultra intime là maintenant de le dire. C'est peut être la première fois que j'avoue une chose aussi intime sur ce journal. Parce que si tout (ou presque mais c'est la forme d'écriture et l'exercice qui veut cela) est vrai, une part de ma vie est occultée ici.

Et que mon intimité se situe ailleurs que dans cette histoire.

C'est à cause du journal, de la manière dont je l'imaginais. Une chronique qui me ressemble mais ne me livre pas.

D'ailleurs cela n'a rien à voir avec l'écriture, ni même l'anonymat. Je suis aussi ainsi dans la vie. Ceux qui m'entourent sont persuadés d'en savoir long sur moi parce que je parle, je parle beaucoup (comme j'écris beaucoup). Je ne cache pas mes défauts, mon hystérie ni mon oedipe, je verbalise, je nomme.

Pourtant si vous saviez j'ai des tas de secrets, des secrets terrifiants, d'autres beaux simplement. Mais je ne sais pas les dire. J'ai peur de l'indifférence qu'ils susciteraient, j'ai peur du ridicule, du mépris. Ils m'appartiennent et ne pas les accepter ce n'est pas m'accepter moi. Et j'ai trop peur du rejet.

C'est idiot parce que ceux qui ont appris à me connaître, ceux qui a force d'amour m'ont fait céder un peu de terrain, ceux en qui j'ai pu faire confiance, ont deviné mes mystères qui n'en sont pas et m'en ont aimée certainement d'autant plus.

Mais j'ai trop peur, c'est terrible, je vous assure, affreux, vraiment affreux. Quand je rencontre quelqu'un que j'aime et qui m'aime j'ai toujours cette désagréable sensation que l'autre se trompe sur moi, qu'il m'aime comme par un mauvais hasard.
Flippant réellement.
On m'attribue toujours des qualités que je ne me connais pas.
Ou bien que je me connais et que soudain quelqu'un les reconnaisse me fait douter d'elles.
J'ai toujours peur de prendre l'autre au piège et de risquer sans cesse de trahir ma véritable nature.

Pourtant je suis comme ça. C'est moi. Et c'est un peu prendre les gens pour des imbéciles que de croire qu'ils ne se doutent de rien.

Ou avoir une haute idée de sa capacité à créer l'illusion.

Merde je ne sais pas

En tout cas cela explique beaucoup de chose. Comme cette tendance à faire l'idiote un peu folle. Comme mes déguisements (dixit Robert au sujet de ma manière de m'habiller parfois). Mes silences sur mes vraies tristesses. Mes angoisses. Mais je fais des efforts pour m'ouvrir. Si si.

D'ailleurs je vous l'écris , je crois que je suis en train de tomber amoureuse. Et justement il ne faut pas car cela se prêterait à un vrai drame shakespearien sans le génie de l'auteur.

Je crois que je suis même déjà amoureuse mais je suis défoncée j'ai passé une nuit de taré encore.
Alors peut être que je délire tout simplement.
Mais ça n'a pas d'importance. Ce qui est important c'est que j'ose l'écrire ici. Et l'admettre. Et le sentir. Et souffrir.

J'ai envie de relire Werther.

Heureusement mon fils rentre enfin. Demain.
J'ai passé une heure à rêvasser aujourd'hui en pensant à lui après son coup de fil. J'ai hâte que nous nous retrouvions. J'ai hâte de retrouver ma vie de maman sage, de l'emmener à l'école aussi dieu que j'ai hâte, de l'écouter me raconter ses journées, de lui faire à manger, lui chanter des chansons pour l'endormir juste après les histoires, lui faire prendre son bain et puis surtout les petits déjeuner, les balades main dans la main et....
Je parle de lui comme si c'était mon amoureux.
Mais c'est différent. Et je sais que j'aurais aussi envie de mes nuits de folie en marge. Mais en marge seulement.

Haut de la page

mercredi 20 août 2003 à 18h38
H et alors?
J'ai eu envie d'écouter Arthur H. ça faisait longtemps que l'envie ne m'était pas venu à cause de cette saloperie d'engouement des parisiens débiles pour lui. Entendons nous bien, je suis contente pour lui, parce qu'il a bien galéré quand même, parce qu'il a du talent surtout et que tant mieux si tous ces connards lui filent du fric et tant mieux si en plus il les aiment.

Moi ça m'énerve. J'avais quel âge pour son premier album ? 13 ans ? 14 ans ? on allait le voir dès qu'il passaut en concert avec Olga, c'était à peu près le seul chanteur que nous aimions toutes les deux (hors musique classique et jazz on a les mêmes goûts). Et vous savez quoi ? ces premiers albums étaient déjà extra.

Alors voilà, aujourd'hui je me suis rebellais contre ces crétins qui n'aiment pas la musique et qui n'y comprenne rien, qui la consomme comme ils consomment le reste. Avec une absence totale de goût et quand je parle de goût c'est de personnalité. Cette putain de personnalité que ces putains de crétins gomment avec plus ou moins de succès pour ressembler à ceux qu'ils croient être à ceux qu'ils veulent être. Et tout le monde finit par se ressembler cad que vous avez une sacrée bande de crétins fiers d'eux en face de vous et qu'en plus c'est eux qui ont le pouvoir de décision.

Ce monde me semble parfois si insipide.

Et moi j'étais dans la cuisine à me faire un café parce que je n'en peux plus mais que j'ai une envie irrésistible d'écrire avant que tout disparaisse de ma mémoire (tiens il faut que j'en parle de cette foutue mémoire) et je me suis mise à reprendre « et sa mère, elle est où sa mèèèèèèèèèère ? qu'est ce que j'ai pu faire avec sa mère ? ».

ça va me passer j'ai des crises parfois où j'ai le sentiment que ce monde est déjà mort

(yo man!)

Ce que je peux être conne et odieuse parfois.

Haut de la page

mercredi 20 août 2003 à 19h12
Soit.
C'est parfois difficile d'écrire parce qu'il y a trop, beaucoup trop qui vient. Que je voudrais tout dire, tout raconter, tout expliquer, tout interpréter, ne rien omettre.

Je n'ai pas raconter la nuit que j'ai passé avec Damien samedi. Pas vraiment alors qu'elle était vraiment spéciale, passionnante et pourtant très calme. Je parle en mon nom, pas le sien. Il faudrait aussi sûrement parler d'Alice, de ma relation à elle quand nous étions enfants, de notre relation maintenant, d'elle et lui surtout, de Guillaume, le nouvel amoureux d'Alice et.. .
Je pourrais sûrement en faire un roman avec ma tendance à tout dramatiser même un arrosoir.

C'était une chouette nuit. Peut être que j'avais envie de la garder pour moi.
Peut être que j'étais à court de mots tout simplement. Ça m'arrive parfois.
Je ne sais pas.
Et puis il y a ce dimanche soir et là aussi j'ai fait beaucoup d'ellipses. Manque de sommeil et puis n'importe quoi, abus divers et variés.

Par exemple je n'ai pas parlé de Fred, d'Alice persuadée que je plaisais beaucoup à Fred. Ça semble idiot, n'est ce pas ? Je passe mon temps à raconter ce genre de connerie, machin me drague, je plais à Bidule mais c'est différent. J'extrapole, je me laisse aller à des intuitions mais surtout la plupart de ces machins et bidules m'ont tous signifié clairement leur désir au moins une fois. Donc c'est un peu facile de le voir.

Bon je ne suis pas clair. Je vous donne un exemple : avec Abel, l'idée qu'il puisse me désirer même une nuit, même saoul(e) (s), même par hasard ne me serait jamais venue à l'esprit. Au fond à part les types qui m'indiffèrent totalement, je suis incapable d'accepter et de voir le désir masculin. Je le nie, parce qu'il m'effraye et parce que l'admettre c'est admettre que je suis désirable aux yeux d'hommes que je respecte et estime.

C'est sans doute pour ça à cause de mon mépris pour moi même, que lorsqu'un homme tombe amoureux de moi je finis toujours par le mépriser de son désir pour moi comme si il était indigne ce désir.

Et quand j'écris cela je pense à la scène qu'Eliel m'a raconté de notre enfance, ou du moins la manière dont je l'ai entendu : son désir soudain pour moi et mon indifférence dédaigneuse.

Bref je m'égare.
Je ne peux plus écrire ici. Et je le fais quand même.

Haut de la page

mardi 26 août 2003 à 13h47
Et je présente officiellement mes excuses
Pour avoir mis mon journal hors ligne
pour n'avoir répondu à aucun mail
pour avoir perdu mes mots.

I will return!

Bon bon, j'arrête de faire l'idiote.

C'est fou quand même, je cesse d'écrire une semaine et je ne sais pas comment reprendre le fil.

Il y a eu curieusement tant d'évenements depuis l'anniversaire de Balthazar

la rencontre de Jérome, organisée par Aubépine (et dont je ne suis pas amoureuse)
Damien surtout, Alice et Fred, nos journées baba et nos nuits vodka,
le come back d'Abel,
les sushis et Malia,
mes amphétamines amoureuses,
mes dîners qui assurent les dimanches soir quand Gio et Loïc sont en vacances,
mes après midi avec lui
et le retour de Zéno.

En réalité tout ceci serait à mettre au singulier puisque seulement une semaine est passée.

Une éternité.

Lecteur mes excuses, la mise à jour risque d'être rude.

Haut de la page

mardi 26 août 2003 à 14h57
Une semaine avec Olga
Il y a 15 jours, à mon retour, Olga <http://mon.journalintime.com/carla/3854> m'a demandé de venir vivre avec elle pour quelques jours ne se sentant pas capable d'être seule, ses parents étant absents, son frère aussi, les amis en vacances.

J'ai dit oui parce que d'abord je l'aime et puis que je ne sais pas ce que c'est un chagrin d'amour
mais .

je suis persuadée qu'un jour aussi quelqu'un devra recoller "mes morceaux".

Le samedi suivant, je l'ai pratiquement mise dans l'avion. Du haut de son mètre 4 x 20 elle m'a prise dans ses bras comme si j'étais un petit objet fragile, un amour en porcelaine.

« oh Carla ! tu penseras à moi, oh je ne veux pas te quitter !

C'est son côté "almodovar".

J'étais un peu soulagée de la voir partir mais c'est archi faux d'écrire un truc pareil parce que ce sentiment est lié à la certitude de la revoir dans 15 jours.

En rentrant, dans le métro, interminable, j'ai dressé une sorte d'emploi-du-temps-liste de notre semaine.

Mardi matin 12 août

"Allo Olga, je suis rentrée à Paris
"alors tu viens vivre à la maison hein dis hein stp je ne peux pas rester seule


12h: Piscine découverte horrible chaleur insoutenable

14h: L'entrepôt, il y a la clim dans le café. 2 clubs en cuir, Libé chacune sa moitié (moi international rebonds et culture elle faits divers économie politique française: elle lit un fait divers horrible je lutte avec la pénurie électrique dont au fond je me fous complètement, et puis Taylor, j'aimerais bien l'interviewer ce type-là tant il est cynique)

16h: L'entrepôt encore mais côté cinéma; l'arche russe de sokhourov, un plan séquence d'une heure et demi sans faute. Au delà de la performance technique une magnifique première partie, une seconde plus inégale. Plaisir d'écouter du russe, un acteur somptueux, une caméra subjective et virtuose.
Seul problème alors que paris succombe sous la canicule nous on crève de froid.

Le soir, un verre, un spleen, mon fils me manque, son amoureux lui manque et nous fondons à nouveau grâce à la chaleur.

Mercredi 13

Réveil mi tardif, petit déj au chien qui fume, les journaux, l'horoscope du parisien, une balade, la chaleur encore, écriture, montage, essayage, café, verre, amour et discussion.

Alice Justine Olga et moi, soirée fille (voir Zurban de la cette semaine, on y est !)

2h du matin une terrasse rue du départ des confidences.

4h Olga s'endort, je réfléchis.

Jeudi 14

Elle dort encore et je me réveille, café « le chien qui fume », journaux, seule , bruit de voitures, chaleur un peu moins intense.

Ava <http://mon.journalintime.com/carla/8063> m'appelle, s'inquiète de ma mauvaise humeur me donne rendez vous deux heures plus tard.

J'apporte les croissants à Olga qui se réveille nous parlons elle est un peu triste je m'écœure (de moi même, « je » me hait), Aliocha appelle pour un pique nique, je ne veux voir personne

Olga décide d'organiser une fête.

Rendez vous avec Ava, seule. Je suis ailleurs. Elle aussi peut être.

Olga m'appelle deux fois pendant mon heure d'absence (peut être 2h). Elle est si fragile que je ne peux pas la laisser un instant. Je la croyais pourtant rassurée.

Nous n'allons pas au cinéma comme prévu, nous rêvassons dans un bar d'un autre temps. Je râle, puis je me tais et j'écris. Elle s'ennuie, fait des listes invraisemblables d'invités (trois colonnes: fille garçon couple), pour ses vacances( "2 pantalons, 3 jupes, tu crois que ça ira?", "Olga là non! tais toi je bosse!"), de courses à faire (jambon, gruyère).

Nous allons acheter le jambon et le gruyère.

Elle m'entraîne au rayon sous vêtements d'inno (monoprix de montparnasse).

"non Olga écoute non je ne peux pas rester ici".

Je n'aime pas les grandes surfaces <http://mon.journalintime.com/carla/3754>. Je les fréquente parce que je suis paresseuse mais je réduis au minimum mon "temps d'achat".
J'accepte de passer quelques coups de fil pour la soirée.

J'envoie un message à Abel <http://mon.journalintime.com/carla/8061>.

Je dois voir Nina. Mais nous manquons toutes les deux d'enthousiasme.
Soirée < http://mon.journalintime.com/carla/8951'> http://mon.journalintime.com/carla/8951> folle comme toujours quand Olga et moi réunissons des amis.
Il est 6h du mat quand les deux dernières partent (Malia et sa meilleure amie)

Nous parlons encore une heure.
Elle dort. Je réfléchis.

Vendredi 15 août.

Je dors. Elle se réveille passe l'aspirateur et cherche les croissants. Me réveille
"coucou c'est l'heure"

Il est deux heures

Alice appelle pour que je passe prendre l'apéro. Damien <http://mon.journalintime.com/carla/8783> sera là
Olga est invitée aussi.

J'écris. Elle prépare sa valise. Pascal son mentor passe pour visionner ses films. Ils me rejoignent ensuite dans la cuisine.
Discussion avec un homme d'âge mur. Cinéaste.
Il donne des cours à l'école internationale de ciné de cuba.
Nous accrochons bien.
Mais nous devons partir.
Affamées.

Une pizza en terrasse, une discussion languissante, mon fils au téléphone.

20ème, rue des cascades, Alice heureuse amoureuse, fatiguée. Elle a ramené un normalien de Berlin

Damien nous rejoint.

Je parle des hommes des femmes de tout ce que j'ai appris en les écoutant ses derniers mois.

Olga raconte son histoire familiale; saga.

Damien donne des nouvelles d'un ami, de Berlin de Guillaume le nouvel amoureux d'Alice.

Alice me demande si j'aime Barthes, relit les fragments d'un discours amoureux
"mutisme".
Nous rentrons vers 2h à pied.
Olga dort. J'écris à Ava.

Samedi 16 août

Olga se réveille, Justine arrive, elles me réveillent.
Petit déjeuner, Olga s'absente, Justine se raconte un peu.
Je les accompagne à l'aéroport flanquée de nos deux gardes du corps: deux géantes serbes qui vivent dans l'appart des parents d'Olga pour l'été.
Je rentre enfin à la maison.

Haut de la page

mardi 26 août 2003 à 15h07
Les histoires d'amour finissent mal, un soir d'août
Et si nous habitions ensemble, quelle fête ce serait!

14 août, ma morosité, le chagrin d'amour d'Olgae, elle décide d'organiser une fête avec les rescapés parisiens du 15 août.

Je n'ai envie de voir personne, mais je fais mes fonds d'agenda et bénis le type qui a inventé le tir groupé de SMS.

Abel <http://mon.journalintime.com/carla/8412> mon amoureux du moment qui n'en est pas un me répond qu'il est à Liège pour le week end.

Et je me demande comment j'ai pu désirer un type comme lui quoique je l'aime bien.

Nous serons amis désormais, c'est plus simple (j'adore énoncé des phrases aussi stupides)

Je pense à Eliel < http://mon.journalintime.com/carla/8516'> http://mon.journalintime.com/carla/8516> mon autre amoureux qui lui est à Barcelone et je me dis que je pourrais peut être l'aimer même si je sais que notre relation est ambigue, névrotique, perverse et donc vouée à l'échec (j'exagère un peu mais à peine).

La journée se passe et malgré toute la bonne volonté d'Olga je me sens au bord de la dépression sans raison.

A 8h nous rions en nous disant que nous n'avons déjà plus de cigarettes et que nous allons finir par dîner aux chandelles toutes les deux.

21h Aliocha, notre analyste financier russe, géant et fou nous prévient de son arrivée imminente.

21h10, Justine qui fait des décors de cinéma débarque avec un type du Fresnois, Eric, qui fait de la production et quelques films catégorie "expérimental". Il aime Stevenson. Je serais prête à tomber amoureuse mais Justine l'aime déjà.

Débarque Aliocha comme promis avec cigarettes et champagne, David, un américain photographe ( c'est affreux les américains sont toujours gentils mais je n'ai vraiment strictement rien à leur dire. Lui s'occuppe en photographiant sa famille nue, le pire étant le portrait de sa grand mère), sa cousine indienne qui a fait la femis en son et connaît Justine (hasard parisien), une hongroise voyageuse, un hongrois très con (ils ne se connaissaient pas), Emma peintre et folle qui me repete que je suis une petite terreur et qu'elle adore ça, plus tard, Malia et son amie Carole, un peu météorites, l'une en médecine, l'autre en dérive (un peu comme moi).

Nous avons bu, nous avons ri, jusqu'à 6h du matin.



Extraits de conversation

Emma, la peintre un peu folle (logique) fume le cigare

moi: "tu ne trouves pas ça écoeurant ces gros trucs?

elle: "j'ai décidé de changer ma vie, j'ai arrêté de fumer. Depuis je me suis mise au cigare

moi: "chagrin d'amour?

elle: "oui

Emma a d'abord fait médecine. le jour ou enfin elle est devenue généraliste elle a rencontré son "maître": un peintre connu dont elle est tombé follement amoureuse. Malgré leur différence d'âge (il avait 65 ans à l'époque et elle 25). Après leur rupture, lui n'assumant pas de coucher avec une fille de l'âge de son dernier enfant, Emma décide de se lancer dans la peinture tout en posant pour des photos de mode histoire de survivre. Elle voyage pour oublier et à son retour son maître la supplie de revenir, "tu es la femme de ma vie". Mais à l'instant même ou elle entend les mots tant attendu puisqu'elle l'aime encore et follement, elle a une vision d'horreur et réalise la "monstruosité " de leur relation ("j'ai cru voir mon père, puis mon grand père et ensuite ma grand mère, je ne pouvais plus faire l'amour avec lui ensuite. Il puait le vieux et la mort"). Pourtant elle l'aime mais son désir à lui la dégoûte ("pourtant quand il est absent j'ai envie de lui, de sexe avec lui, de bébé avec lui"). Ils se voient, se nourrissent l'un de l'autre dans leur créativité, elle prend des amants nettement plus jeunes qu'elle, s'étourdit, voyage à nouveau et continue de rêver au grand amour.



S., l'indienne exilée, vit en huis clos avec son amour

Nous parlons d'amis communs de la femis et pour une raison que j'ignore, la conversation dévie à nouveau sur l'amour

elle: "j'aime un homme. Nous nous sommes quittés en novembre. Mais je l'aime et dans deux ans il reviendra

moi: "comment ça il reviendra?

elle:" il a 55 ans (elle 34 comme E.), c'est un philosophe. Mais il est déjà en couple et il m'a dit qu'il était trop vieux à présent pour tout ça. Il m'a quittée violemment et refuse de me revoir même si je continue de lui écrire et parfois il répond

moi: "mais pourquoi deux ans? dans deux ans il va tout quitter pour toi?

Elle: "non jamais il ne quittera quoique ce soit pour moi, mais dans deux ans j'espère que nous pourrons nous reparler

moi:" donc tu l'attends en sachant qu'il ne pourra rien te donner? sans même de certitude de le revoir?

elle:"il a dit qu'il ne voulait jamais me revoir. Mais je l'aime, j'attendrai.



Aliocha, l'analyste financier, géophysicien de formation, russe de nationalité

lui:" j'ai grandit dans une ville sans nom, inventé par les soviétiques pour les scientifiques. Une sorte de village à la pointe de la technologie, regroupant tout un tas de spécialistes. Mes parents étaient chercheurs et très naturellement je le suis devenu aussi. Je suis parti en 89. Les russes de 89 sont différents des "nouveaux russes". Ce sont essentiellement des intellectuels qui un jour ont décidé de rattraper le temps perdu. Depuis je courre après les jupons en buvant du champagne.

Haut de la page

mercredi 27 août 2003 à 14h16
Ma bande d'intello punks, où l'on explore les lois de la probabilité
Alice <./2540> dit
"Fred est amoureux de toi
Je réponds
"je l'aime bien mais néant, rien, niet pourtant il est beau c'est un chouette type mais
Damien <./4162> répète
"quel cretin le nouvel amoureux d'Alice, Fred tu ne voudrais pas coucher avec elle histoire de virer son normalien?
Fred <./8288> répond
"je n'aurais rien contre
Je dis
"elle croit que tu es amoureux de moi
Damien demande
"et avec Carla, tu coucherais avec Carla?
Je réponds
"je vous ai déjà proposé un plan à trois
Fred suppose
"Damien mettra dix mois à coucher avec Carla
Je m'enerve
"fous nous la paix
Damien affirme
"Alice ne m'excite pas, je n'aime pas les blondes et si j'étais homo je coucherais Fred
Je dis
"Alice, Fred trip sur toi
Alice demande
"Damien, c'est vrai?
Damien dit
"oui enfin il ne dit pas non et puis on ne sait toujours pas si il veut coucher avec Carla ou pas.
Je dis
"Fred tu crois que Damien veut coucher avec moi?
Fred répond
"oui mais avec lui c'est trop compliqué. Il est pire que toi. Que moi. Qu'Alice.

Damien me dit qu'il est amoureux de moi quand il est saoul et il ne peut plus me laisser partir comme si mon départ laisserait un vide terrifiant terrible une tendresse qui manque à et je pense que j'aime bien m'occupper de ces trois là, de ces deux grands hommes à la dérive, de cette jeune femme si peu sûre d'elle ...

depuis que je sais que Damien écrit je n'ai plus pu écrire une ligne parce que
c'est comme ça.

Haut de la page

mercredi 27 août 2003 à 15h41
Big bang: où l'on se demande si j'en veux particulièrement à mes lecteurs pour leur imposer des trucs pareils.
De: Abel
A: Carla
Date : 01/08/2003
Sujet : RE: De la concision


A la diabolique (1)
Diatonique (2)
La postmoderne (3)
Épicurienne (4)
Remerciements
Sincères (5)
De l'innocent (6)
Pervers ? (7)(cool.gif

(1) Référence à ton côté (i) infernal, (ii) d'espiègle diablotine
(2) Cf. (i) ta voix enrouée d'hôtesse de téléphone rose et (ii) la
douce ambiguïté de ton discours
(3) Cf. discussion d'hier soir (ça passe mieux avec le 10ème verre de
vin)
(4) "Qui est adepte de la morale d'Epicure fondée sur la recherche
raisonnée du plaisir" ("S'abstenir pour jouir, c'est l'épicurisme de
la raison" - Rousseau)
(3+4) Recherche stylistique d'une alliance des contraires:
Présocratisme vs. Postmodernité
(5) Ben si... (comme les compliments sur ta robe)
(7) Puisqu'il paraît que c'est ma spécialité (mais, pour Sigmund,
perversion et névrose ne sont-elles pas exclusives l'une de l'autre?)
(6+7) Rebelote dans l'oxymore
(1+7) Tentative d'effet de boucle: référence finale au thème
introductif méphistophélique / démoniaque
(cool.gif Style interrogatif car (i) fausse candeur d'une vraie brute et
(ii) ouverture vers débats du genre: "Le pervers n'est-il pas
forcément innocent" ? (le pervers revendique tjrs sa normalité, non?),
ou "L'épicurisme est-il une perversion ?"

_________________________________________

De : carla
A :Abel
Date : 02/08/2003 16:54
Sujet : exemple de dialogue ou de l'art délicat de la surenchère


(remarque que j'ai tenté de te simplifier la tâche)

A la diabolique (1)*

*Tu dis ça à cause de mes boucles ? de l'incroyable capacité que j'ai à me tortiller avec des tongs au pied ? ou dois je y voir une subtile référence littéraire?

« (1) Référence à ton côté (i) infernal, (ii) d'espiègle diablotine**

**(ciel serait ce une hyperbole? Ou y a t il une ellipse adroitement cachée quelque part ?)

°°°

~Diatonique (2)*

*(plagiat ! à moins que tu ne le penses aussi ? ce qui expliquerait cet hommage - et oui on a beau être postmoderne on n'en est pas moins coquette)

« (2) Cf. (i) ta voix enrouée d'hôtesse de téléphone rose **

**Sans commentaire
(il y a certaines notes contre lesquelles on ne peut pas lutter)


« et (ii) la douce ambiguïté*** de ton discours****

***(ou de l'art de la circonlocution)

****là je confère à quoi ? non parce que c'est bien les petites notes mais je pressens qu'il en manque une. Peut être qu'en ajoutant (1),(4) et (II) obtiendrais je un début de réponse ? Cela dit le 3+4 n'est pas mal non plus.

A mon avis, il faudrait au moins une équation pour résoudre cette étrange réplique.*****

*****(inutile d'insister puisque de toute façon tu connais les filles, elles ne savent plus prendre les compliments (conférer le commentaire de la note 5 qui n'a pas encore été lu mais déjà écrit dans l'épisode précédent))******
******(fausse prétérition)

Note à part : oui je sais toute cette surenchère de notes fait un peu concours de chiots. Je m'amuse pardon


°°°

La postmoderne (3)*

* (néo romantique et transfuge de l'ère industrielle)

"(3) Cf. discussion d'hier soir (ça passe mieux avec le 10ème verre de
vin)**

**j'ai oublié cette partie Herr Doktor, c'est affreux les ravages du refoulement mélangé à l'alcool.

°°°

Épicurienne (4)*

*"Théorie des corps amoureux, Ouverture

Le premier temps négateur de ma démarche suppose une déconstruction de l'idéal ascétique : on tachera, pour ce faire, d'en finir avec les principes de la logique renonçante qui met traditionnellement en perspective le désir et le manque, puis définit le bonheur par la complétude et l'accomplissement de soi dans, par, et pour autrui; on évitera de sacrifier à l'idée que le couple fusionnel propose la formule idéale de cet hypothétique comble ontologique; on cessera d'opposer vivement le corps et l'âme, car ce dualisme devenu une arme de guerre redoutable entre les mains des amateurs de haine de soi organise et légitime la morale moralisatrice articulée sur une positivité spirituelle et une négativité charnelle ; on renoncera à associer jusque dans la confusion l'amour, la procréation, la sexualité, la monogamie, la fidélité et la cohabitation; on récusera l'option judéo-chrétienne qui amalgame le féminin, le péché, la faute, la culpabilité et l'expiation; on stigmatisera la collusion entre le monothéisme, la misogynie et l'ordre phallocratique; on fustigera les techniques du mépris de soi mises en oeuvre par les idéologies pythagoriciennes, platoniciennes et chrétiennes -continence, virginité, renoncement et mariage -dans l'esprit desquelles notre civilisation s'est trouvée dressée ; on sapera la famille, cette cellule de base primitive du politique structurellement appuyé sur elle. Plusieurs siècles de judéo-christianisme se peuvent ainsi saisir, puis mettre à mal. «

c'est un bon programme non? Onfray a aussi un faible pour l'épicurisme.


°°°

(4) "Qui est adepte de la morale d'Epicure fondée sur la recherche
raisonnée du plaisir" **

**C'est dans ce genre de moment que j'ai le net sentiment que tu me prends pour une idiote. Remarque que je n'ai rien contre. Et toi tu serais le néo stoïcien pygmaliesque?

°°°

*("S'abstenir pour jouir, c'est l'épicurisme de
la raison" - Rousseau)**

*(tentative de prosopopée)

**Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus concerné par la sagesse (et l'ambiguïté compte tenu du contexte) de cette phrase


°°°

La postmoderne (3)
Épicurienne (4)

(3+4) Recherche stylistique d'une alliance des contraires:
Présocratisme vs. Postmodernité*

*Et tu ne cherches pas à m'impressionner ? Ou peut être que tu as peur que j'interprète mal

°°°

Remerciements
Sincères (5)

(5) Ben si... (comme les compliments sur ta robe)*

*Je t'adore, si, si, tu me fais rire, mais dire à une fille « hum tu as une tenue...hum...très, comment dire ? très estivale » n'est pas ce que j'appellerais pleinement un « compliment ». A peine un constat. Cela dit tu sembles parfaitement manier l'art de la litote **

**(cf la pléthore de compliments que contient potentiellement ce mail, potentiellement puisque étant une fille - qui plus est de psy - il y a quand même des risques que j'interprète tout de travers conférer le commentaire de la note 2******bonne chance si tu t'en sors)


°°°
Pervers ? (7)(cool.gif

"(7) Puisqu'il paraît que c'est ma spécialité*

*Je croyais que les marginaux sécants étaient à l'abri de la spécialisation

"(mais, pour Sigmund,
perversion et névrose ne sont-elles pas exclusives l'une de l'autre?)**

**m'est avis qu'elles se rejoignent parfois***. Cela dit Sigmund est le papa de la psychanalyse et comme tout les papas, il a fait son temps.

***Tu connais « sur le théâtre des marionnettes » de Kleist ?****

****(peut paraître sans rapport alors que c'est une question qui illustre parfaitement le commentaire de la note 7**)


°°°
De l'innocent (6)
Pervers ? (7)(cool.gif

"(6+7) Rebelote dans l'oxymore*

*le coup de l'oxymoron ça marche bien avec les filles ?
J'aime bien la touche populaire du « rebelote »


°°°

A la diabolique (1)
Pervers? (7) (cool.gif

(1+7) Tentative d'effet de boucle: référence finale au thème
introductif méphistophélique / démoniaque*

*Je préfère les happy end aux effets de boucle (conférer le jour ou j'ai passé mon oral de français et l'amour en occident). Cela étant dit, ce n'est pas forcément incompatible. **

**(un lecteur averti si il est arrivé jusqu'ici, se dirait qu'en fait de dialogue post moderne il ne s'agit là que de marivaudage)


°°°

Pervers? (cool.gif

"(cool.gif Style interrogatif car (i) fausse candeur d'une vraie brute*

*Quand tu écris ça je me sens d'humeur amoureuse. C'est affreusement sexy comme image (cf la difficulté des femmes à séparer l'amour du sexe le sexe de l'amour, ou les ravages du platonicisme sur l'amour en occident justement)

°°°

"et (ii) ouverture vers débats du genre: "Le pervers n'est-il pas
forcément innocent" ? (le pervers revendique tjrs sa normalité, non?),
ou "L'épicurisme est-il une perversion ?"**

**Il faudrait d'abord redéfinir les termes petit maniaque de l'explication. L'innocence quoi c'est donc pour toi ? et la perversion ?***
Après tout tu t'es senti obligé de définir l'épicurisme de manière lapidaire, mais tu t'es abstenu d'en faire autant avec la perversion (« pervers ? » bénéficie pourtant du nombre de notes le plus impressionnant dans ton mail)

***Méditer cette phrase de L. Israël
« j'appelle pervers tout homme qui désire une femme parce qu'elle est désirable » (ça calme non ?)


°°°

Tu te sens prêt pour une longue correspondance ?

Bien à toi,
Moi

_____________________________________

De : carla
A :Abel
Date : 02/08/2003 17:00
Sujet: Où l'on tente laborieusement d'appliquer l es principes de l'école de Palo Alto



Bien,

Cher Abel de mon cœur
(je m'évertue à te plaire comme tu pourras le constater)

Nous avons quelques points à éclaircir tous les deux puisque nous sommes des êtres communicants

1-Arrête de te traumatiser des petits noms dont je t'affuble, j'ai l'impression d'être dans un remake 21ème siècle de « j'ai tout mangé le chocolat ».
(en réalité je te remercie, c'est agréable de se dire, même pour de faux, qu'une minuscule jeune femme puisse ébranler un grand garçon comme toi)

2-tu ne m'as pas dit, tu préfères crapouille ou petite brute ? Non parce que petite brute (1) c'est tout de même plus viril que Crapouille. Mais je suis prête à tout pour toi, même à t'appeler « cacahuète » (c'est comme ça que ma maman m'appelait petite)

3- Je ne veux pas mettre sur ton plexus solaire (2) une pression supplémentaire,
mais ce mail(unique à tout point de vue) m'a archi impressionnée (3)(4)

Appelle moi quand tu veux,
j'aime aussi quand tu écris ( quoique je ne sois pas sûre de pouvoir surenchérir en terme de notes)

Carla

(1)quoique moi je préfère dans l'absolu « petite frappe"
(2)référence au crétin super beau au comptoir de la belle hortense
(3)je suis très premier degré oki d'ac inutile de chercher ici un quelconque sous entendu
(4)Sans parler de la note en bas de page de ton mail

> This email may contain material that is confidential, privileged and/or attorney work product for the sole use of the intended recipient. Any review, reliance or distribution by others or forwarding without express permission is strictly prohibited. If you are not the intended recipient, please contact the sender and delete all copies.
(ça sonne tout de suite de manière plus menaçante en anglais)

___________________________________________

De: Abel
A: Carla
Date: 10/08/2003
Sujet: ...


J'ai enfin atteint les profondeurs de tes bas de pages...un délice!
Je ne suis pas sûr de pouvoir suivre...

_________________________________________

De: Carla
A: Abel
Date: 12/08/2003
Sujet: mouais



Ravie que ma démonstration de force ait fait son petit effet (je n'aurais pas eu le courage d'aller plus avant)
déçue forcement, une pointe, un(e) pique, l'envie d'écrire qu'il ne s'agit pas de pouvoir suivre l'autre (dans une surenchère un peu stupide je l'avoue mais c'était plus fort que moi),
mais d'inventer une relation (c'est beau !)
Emue par ta persévérance et ta délicatesse (une semaine pour atteindre les " profondeurs de mes bas de page ", vu ton emploi du temps, je suis flattée)

Enfin impressionnée une nouvelle fois par la multitude d'interprétations a laquelle se prête un message de 3 lignes quand c'est ton portable qui l'émet.

Et je me dis que tu manies l'ambiguïté avec une grâce que je ne possède pas, sans doute parce que tu es inconscient (ne me dis pas que cette phrase te perturbe !)

ça te dirait d'aller au théâtre avec moi ? (tu peux choisir le jour dans la mesure du possible mais c'est moi qui choisis la pièce)

Enfin si tu peux suivre jusque la.....

C.

PS. Je ne renonce pas aux notes pour autant.

___________________________________________

De: Abel
A: Carla
Date: 25/08/2003
Sujet: RE mouais


De retour de vacances aujourd'hui, je découvre ton message... avec 15
jours de retard. Pas mal à l'heure de la communication instantanée,
non ? Après tout, c'est juste le temps qu'aurait mis une lettre pour
parvenir de l'étranger. Avec en prime un timbre exotique (ou pas:
j'étais un Belgique...) et une écriture manuscrite, hésitante,
laissant transparaître à chaque mot mon émotion mal dissimulée...

Tout de suite: oui pour un théâtre, avec plaisir ! Semaine prochaine ?

Oui aussi à l'invention d'une relation. Reste à définir (ou pas,
justement...) ses modalités. Pour filer la métaphore vacancière, le
plus beau n'est pas la destination mais le voyage (et surtout avec qui
on le fait) !

Enfin, une petite pique de ma part aussi: en général, je crois être
relativement conscient de l'ambiguïté de mes propos... Alors oui ta
phrase me perturbe (un peu) !

Je t'embrasse.

A.

Haut de la page

mercredi 27 août 2003 à 15h47
où je découvre combien j’aime mieux les hommes quand ils ne menacent pas de m’aimer.
J'aurais du voir Aubépine. Mais Aubépine m'a plantée. Je suis passée voir Melody pour lui piquer des amphétamines et nous avons bu gentiment l'apéro sur son balcon en échangeant les dernières nouvelles du front amoureux.

Mon téléphone sonne.
Abel.

« Allo Carla
« Abel tu as l'air moribond
« non pas du tout
« tu m'appelles pour ?
« j'ai eu ton sms (1)
« oui, il t'a traumatisé ?
« non maintenant j'ai l'habitude avec toi. Tu es libre ce soir ?

Rendez vous pris à 22h 30, la belle Hortense <./8307> . Il aime l'endroit, moi cela m'amuse, une éternité que je n'y ai plus mis les pieds. Sauf avec lui.

Il est à l'heure, nous nous installons.

« Alors ces trois dernière semaines demande t il

Je résume, j'ellipse. Il fait de même. Nous buvons du morgon. Erwan derrière son bar me reconnaît malgré les 4 ans d'absence. Abel se moque un peu

« décidément tu connais tout le monde ici »

Oui, le temps où je vivais avec Olga...

Nous discutons, nous racontons, mais il y a comme une pudeur. C'est lui qui la brise
« et tes amours ?
« tu veux vraiment savoir ?
« oui

Je raconte Eliel, Damien, C.

« et toi ?

Il raconte, un imbriglio incroyable. Il veut, il ne veut pas, c'est le double masculin d'Olga : il aime les femmes qui ne sont pas disponibles.

« Abel mais pourquoi me revoir, ta vie n'est pas assez compliquée comme ça ? J'ai vraiment l'impression d'être un météorite dans ta vie
« oui c'est un peu ça. Un météorite.

Maintenant que nous pouvons étaler nos infidélités qui n'en sont pas, nos langues se délient et nos corps se rapprochent.

Je croise encore des gens perdus de vue, retrouver avec plaisir et humour. Je me sens bien avec lui. Ça a toujours été comme ça, dès notre première rencontre. Pour moi du moins. J'aime ces défauts, ils me font rire, ils me touchent. Si j'étais amoureuse, sûrement j'en souffrirais.

Mais c'est mieux, je l'aime comme il est.

C'est simple parfois.

Nous sommes un peu ivre, il tombe de fatigue. Nous traversons un pont, nous nous installons en bord de seine.

Lui. Moi. Lui. Moi.

« rentrons, tu n'en peux plus Abel.

Quelle heure est il ? 2h30, 3h ?

De nouveau le pont. Il m'embrasse. Nos corps se rapprochent un peu plus mais je suis sauvage, mon corps s'arc boute sous le désir de l'autre.

C'est toujours comme cela. Les hommes m'intimident, même si la plupart ne veulent pas le savoir ou le croire.

« tu me raccompagnes ?
« tu viens dormir à la maison ?

Il y a un accord tacite entre nous, ne pas coucher ensemble.
Je lui ai raconté, que le sexe ne me passionnait pas, que j'aimais mes nuits platoniques et lentes avec Damien,
que somme toute je suis compliquée.

Chez lui, nous parlons encore, nous nous répétons combien nous sommes ravis de notre rencontre, je lui demande un tee shirt pour la nuit et de se retourner le temps que je me déshabille

« mais Carla, je t'ai déjà vu nue
« une fois n'est pas coutume
« et deux ?
« c'est déjà une habitude.

Et nous sombrerons doucement dans le sommeil, sa main droite posée sur ma taille.

Nous n'aurons fait que nous effleurer.

__________________________________________________

(1) sms en question, en réponse à son dernier mail « penses tu que tu mérites une lettre manuscrite ? j'aurais presque envie de te citer Barthes citant Freud....suis je infernale pour autant ? »

_________________________________________________

Pour conclure je dirais que l'amour platonique est aussi épuisant que l'amour physique. Je suis claquée. La vérité est que je n'ai plus envie d'écrire. Du moins ainsi.

Haut de la page

jeudi 28 août 2003 à 16h33
De la censure.
Encore passé une nuit avec Damien et Fred à refaire le monde à notre image (1).

Damien m'a formellement interdit d'écrire à son sujet.

(1) anarchiste dilletante cyclothymique

Haut de la page

vendredi 29 août 2003 à 09h11
Amphétamine amoureuse
Palpitation.

Tremblement.

Angoisse lancinante.

Fourmillement dans les pieds, mollets genoux. La même sensation que quand l'orgasme monte.

Pas d'appetit.

Envie de sexe sans sexe.

Fatigue.

Corps et border line.

Haut de la page

vendredi 29 août 2003 à 14h41
Melchior et Isobel (une histoire de grenouille qui se transforme en prince charmant pour une princesse sans diadème)
Il l'écoute et il pense

"elle est décidement trop intelligente et pourtant elle me fait rire.

Elle se sent bien avec lui, elle n'a rien à prouver. Elle lui a déjà tout avouer lors de leur première rencontre.
Et c'est la conviction qu'il ne la désire mais d'abord l'aime, qui lui donne cette aisance quand il est là. Quand il la regarde. L'écoute. La touche. Elle a le sentiment de n'être qu'elle même.

Il aime sa présence, elle le rassure comme une autorité maternelle et fantasmée. Elle est pourtant compliquée et humaine. Autant dire "cinglée". Mais sa folie dénudée touche à la simplicité et c'est cela qui la lui rend si précieuse, spéciale. Elle ressemble à n'importe quelle fille.

Elle est singulière.

"tu es quand même limite une intello! s'écrie-t-il souvent quand elle sombre dans l'analyse.

Et elle aimerait qu'il la trouve moins intelligente. Mais quand elle inspecte sa bibliothèque, elle retrouve les noms qu'elle aime.

Et c'est la certitude qu'ils parlent le même langage.

"tu te tortures!

Elle imagine trouver en lui la souffrance qui lui manque pour aimer réellement les choses, les êtres, les lieux. S'arrêter. S'attacher.

(Une fugitive et un prisonnier)

Ils se sont trouvés de manière étrange et mystérieuse. Imaginez un lien qui aurait toujours tendu secretement de l'un vers l'autre depuis l'enfance sans qu'ils n'en sachent rien.

Parfois elle est troublée quand elle pense aux "circonstances".
Se demande si lui y songe parfois.
Ne croit pas au destin et pense à Spinoza.
Et une panique instantanée la fige.

Mais ce sont des moments infimes.

Elle est simplement bien avec lui.
Bien sans lui (aussi).

Et quand il répète qu'il se lasse facilement des gens mais pas d'elle, elle a bien conscience de l'absurdité d'une telle affirmation. Elle n'est pas différente. Elle ne pourra pas toujours le retenir.

Elle n'a pas peur d'être absente.

Ils se retrouvent souvent.

Haut de la page

vendredi 29 août 2003 à 16h09
Lancelot et Jezabel
Quand on s'appelle Lancelot on est forcément beau (1). On a des yeux bleus, doux et tristes, on est grand et fin, on possède une malice un peu mélancolique mais heureuse,des airs de dandys sans les poses, on conduit une moto de collection avec élégance...

non?

Et à notre époque, on assume son homosexualité. (2)

Mon Lancelot est comme ça en tout cas. Un prince charmant tout droit sorti d'un conte de fée pour petite fille ignorante et rêveuse.

Jezabel, c'est une autre paire de manches (3). Elle évoque une princesse capricieuse et fantasque, avec des airs d'orient qui vous collent le frisson et un sourire intimidée qui vous attendrit stupidement. Une sorte de solipsisme qui vous dit sans un mot qu'il est beaucoup mieux seul dans sa prison de verre lumineuse que dans la boue des passions humaines.

C'était un soir d'aout, peu importe comment. Ils se rencontrèrent.
Dans une conversation multiple à laquelle ils s'étaient mêlés tous les deux par hasard,
il suggéra qu'elle avait tous les attributs d'une artiste.
Elle décréta troublée qu'elle était trop matérialiste pour s'interesser au concept.

Puis par un étrange faisceaux de causes à effets difficile à défaire (4) elle ajouta
"je ne veux pas. Jamais.

Il eût alors la délicatesse de comprendre la somme de peurs contenu dans cette phrase. L'impuissance et la souffrance qu'elle contenait.



(1)mais pas une beauté forcément formelle, d'ailleurs la beauté formelle a t elle un quelconque intérêt esthétique de nos jours?

(2)Oui parce que ne vous y trompez pas toutes ces histoires de chevaliers ne sont qu'un pretexte pour s'aimer, la femme une fois de plus réduite à l'état de vecteur de désirs mal refoulés.

(3) j'ose l'écrire!

(4) l'anniversaire où ils se rencontrèrent, les liens qui les unissaient à un certain M., l'absence de l'homme qu'elle prétendait aimer, la présence de son amant à lui comme un sosie masculin d'elle même, l'évocation d'un mot (marge)....

Haut de la page

lundi 8 septembre 2003 à 09h39
Coton
Vite vite écrire rapidement le plus rapidement possible parce que le temps manque la fatigue menace l'instant s'effrite et je ne peux pas le retenir le recréer tant il est dense nombreux multiples et multipliés.

Ecrire, sur qui sur quoi" C'est une fin, définitive, un arrêt, un suspend qui aurait appris à durer.

Il suffirait que je dorme, cette semaine, je dormirai, cette semaine nous avons décidé qu'il était plus sage de ne pas nous voir.

Nos nuits sont trop longues.

Ce qui le differencie des autres, de tous les autres"

Nous avons le même langage, les mêmes craintes, les mêmes refus, des amours similaires, des excès semblables, des exaspérations rieuses.

Il me touche, il m'émeut, il m'excite, il me fait rire , aux éclats.Il a aussi ses univers.

Je voudrais pouvoir mieux écrire, sur lui, sur moi, nous et bla bla bla bla.

Peut être, plus tard. Pour le moment c'est à vivre

Haut de la page

lundi 8 septembre 2003 à 09h55
Out 1
"A quoi tu penses"
"Je pense qu'il y a une semaine nous ne couchions pas ensemble.
"Tu regrettes"
"non. Mais c'est inimaginable


Et le désir et la parole et la langue et les corps les baisers qui n'en finissent pas et s'éternisent en morsure la satiété absente la necessité d'un contact rompu les rires entrecoupés la drogue et le téléphone les petits mots postés et ceux retrouvés dans une boîté aux lettres de celles qui abritent généralement les factures les fantaisies qui se rejoignent ma robe salopette noire velour cotelé mes grandes chaussettes blanches et son lacoste rose sur un pantalon rouge les livres qui s'échangent des titres évoqués les films les disques et les objets les plus absurdes un porte clef boussole qui n'indique pas le nord des glaïeuls ses mains son éducation catholique la folie des enfances sa mère mon père Alice et Fre(u)d les femmes qui écrivent ma psy ses tarots ses mots images les préservatifs sa couette énorme la voisine qui crie star ac 3 pronostics d'avenir un coin de feu les confidences l'intimité qui ne se partagent pas son sexe le mien les discussions sans fin le saisissement le non vouloir saisir justement l'éternité le temps avance la peur de la détorioration

out 1. Il prétend qu'il est raisonnable.

Alice me dit
"C'est formidable votre relation, ce n'est pas comme Guillaume et moi, vous, c'est absolument non névrotique

et je la regarde subjuguée par tant d'aveuglement

et je lui dis à lui

"tu te rends compte quand même que si nous sommes toujours d'accord sur tout c'est que nous sommes pareils"

Haut de la page

lundi 8 septembre 2003 à 10h30
mouais
"c'est ce que j'aime chez toi, ton cynisme impitoyable, sans complaisance aucune

Les mêmes faiblesses, les mêmes peurs, les mêmes rires, la même volonté d'abolir l'ego, se moquer du reste du monde et vivre à en crever mais pas trop tôt tout de même

Je voudrais raconter ces deux semaines nocturnes, comment nos corps se sont apprivoisés, entrechoqués.
comment j'ai découvert Fred, retrouvé Abel, éloigné Eliel, oublié tous les autres.

Haut de la page

lundi 8 septembre 2003 à 10h47
Les femmes écrivains les psys féminins
J'avoue. Les femmes qui écrivent, qui publient plutôt, les femmes que la presse relaie ou encense selon les jours les modes et le temps qu'il fait, ces femmes là m'ennuient. Au début je me laisse prendre, par leur talent, celui des mots, des phrases bien agencées, des coups qui pleuvent. Et puis toujours la même histoire, une histoire de névrose, une histoire d'hommes, les hommes et moi moi et les hommes à croire qu'il n'existe pas d'autres femmes sauf peut être la mère, la fille, la soeur.

Je me dis dans ces moments là que la psychanalyse a sans doute fait un mal incroyable à la littérature ou du moins au roman.

c'est sans doute faux parce qu'après tout je ne connais pas d'homme capable d'écrire des romans "comme ça", et voilà je te balance mes trips sur la table, mes entrailles, moi toute nue sans la peau, je me livre.

Mais décrire ses névroses dans le menu détail, est ce vraiment de l'ordre du romanesque, hein, d'abord"

J'en ai assez d'être mysogine. Marre, vraiment marre. Mais parfois c'est difficile, ça monte à la gorge.

"mon père m'a éduquée ainsi, dans une mysoginie subtile et élaborée
"votre père a un étrange rapport à la femme
"oui sans doute, c'est égal, moi j'aime être une femme et j'en ai assez de rejeter ce fait comme une part honteuse de moi même. Mes faiblesses toutes féminines: les larmes et les enthousiasmes enfantins, le rose et le blanc, les lettres d'amour grandiloquentes et l'émotion soudaine...
"selon votre père c'est typiquement féminin"
"oui d'ailleurs c'est curieux parce que ma mère n'est absolument pas comme ça.
"bien ça sera tout pour aujourd'hui.


Mon transfert sur ma psy marche drôlement bien. La dernière fois que j'ai parlé d'elle a une amie, un lapsus formidable "ma mère" au lieu de "mon analyste" (lacanienne, qui l'eût cru").

Haut de la page

mercredi 10 septembre 2003 à 10h48
une fille au prise avec son destin (euh???)
Dimanche soir. Une nuit blanche de plus. Je n'en peux plus. Sans drogue je ne tiendrais pas le coup. J'explique à Damien qu'il serait raisonnable que nous ne nous voyions pas pendant quelques jours, le temps de récupérer, de reprendre un semblant de vie normale, de me mettre à jour dans mon travail et mes différentes urgences du moment. Damien est d'accord, lui aussi n'a pas pu travailler la semaine précédente à cause de nos nuits, des moments volés et tout le tralalala qui découle de la rencontre de deux personnes de sexe opposé mais complémentaire.

Nous nous donnons rendez vous le dimanche suivant.

Lundi. Je lui envoie un petit mot via la poste.
Mardi. Il me téléphone trois fois dans la journée: réveil, sortie du boulot, arrivée maison.

Olga organise une fête, je lui propose de venir (j'ai aussi proposé à Abel). Il est fatigué, il dit non, je le rappelle encore une fois avant de partir mais il somnole déjà. Il est à peine 22h30.

Chez Olga, je bois, je discute avec une chanteuse hongroise, un autrichien qui travaille à la cinémathèque à vienne et qui connait miraculeusement les mêmes autrichiens que moi, Justine raconte le Monténégro, Hubert dit qu'il adore le pape parce que c'est quand même meilleur le sexe sans preservatif aucun doute, Olga n'arrête pas de me prendre dans ses bras en clamant que je suis sa petite fille préférée, avec Adrien et Paul nous échangeons des nouvelles des enfants, plus tard nous dansons.

Abel appelle un certain nombre de fois sans réussir à m'avoir et vice versa, c'est notre spécialité. Il dit qu'il aurait aimé me voir mais qu'il avait peur que je ne sois pas là, il dit qu'il est heureux pour moi, que je sois si amoureuse. J'aime notre relation, un chouette début d'amitié (et je suis émue quand il me montre les messages qu'il garde de moi sur son téléphone).

Vers deux heures je regarde si il a encore rappelé et là oh stupeur Damien m'a appelé deux fois. Je le rappelle, il ne dort pas, je lui demande si je lui manque, oui je lui manque bien sûr

"si je suis là dans 1/4 d'h tu m'attends pour dormir
"oui

Et voilà, je largue tout et tout le monde pour rejoindre un homme. Je sais c'est nul, d'ailleurs je le dis à Damien, j'ai un peu honte. Mais après tout...

Je prends un taxi à montparnasse et le trajet jusque dans le 20ème est assez monstrueux, le chauffeur m'expliquant que je ferais une affaire si je couchais avec lui.

Enfin j'y suis, il m'ouvre et je suis heureuse de le retrouver, d'être enfin dans ses bras, de rire contre lui, avec lui, de lui, de moi, de nous. Et le désir.

The perfect boy.

L'amour c'est chiant. Je l'ai toujours dit.

Haut de la page

mercredi 10 septembre 2003 à 11h11
Petit flash back, noeuds divers variés et naturellement tragiques, ou une fois de plus je me débrouille pour compliquer sensiblement ma vie
Damien, c'est le meilleur ami d'Alice.
Alice c'est mon amie d'enfance perdue et retrouvée, ma blonde rivale adorée.
Avant le départ d'Alice à Berlin, Damien et elle étaient inséparables.
Et puis Alice a rencontré Guillaume le normalien et Damien n'a pas aimé le nouveau venu sous pretexte qu'il se prenait définitivement trop au sérieux et qu'il commençait déjà de nous transformer notre Alice.
Alice a alors émis l'idée en riant que ce serait amusant si Damien et moi...

Et puis j'ai commencé effectivement à voir beaucoup Damien. Parce que je me sentais bien avec lui, parce que nous sommes quasi voisins, parce que nous rions ensemble, parce que pendant la fin des vacances nous étions collés toujours tous les 4: Damien Alice, Fred et moi.

Un jour Alice a dit en riant à Damien que j'étais en train de lui piquer son meilleur ami. Damien a répondu que c'était différent avec moi.Quand il m'en a parlé une première fois, j'ai réagi par un retrait: je ne voulais pas me mêler de cela d'autant que tout avait commencé avec Berlin et Guillaume le normalien. Damien m'a dit que cela n'avait pas d'importance. Alice aussi.

Et puis.

Et puis nous avons commencé à nous embrasser un dimanche matin, et le soir nous faisions l'amour. Avec Damien.

Et nous avons récidivé. Allégrement.

Et Alice nous félicitait, sincérement heureuse pour nous.

Et je me repetais qu'il ne fallait pas toujours tout analyser, que les choses après tout pouvait être simple.

Bien.

Donc hier chez Damien, il me raconte qu'Alice a passé la nuit chez lui la veille. C'est une coutume courante dans cette tribu, ça ne me gêne aucunement, je passe bien des nuits platoniques avec Abel.
Mais il ajoute qu'elle l'irrite en ce moment, qu'elle lui parait de plus en plus dure, qu'ils se sont pris la tête au point qu'elle a prétendu le mépriser ajoutant que je le méprisais sûrement autant.

Bien.

Je me dis que toutes ces tensions sont normales, nos relations sont en train de changer, il y a un moment où naturellement il faut se ré-ajuster et ce n'est pas toujours simple. Parfois c'est même un peu douloureux. Un sentiment de perte.

Bien.

Plus tard au lit en pleine pause désir, Damien m'annonce qu'il a couché avec Alice

"ah bon?
"tu ne savais pas, elle ne t'a pas raconté?
"non j'en étais resté à votre tentative ratée de sexualité
"nous avons couché ensemble avant de partir à Berlin mais tu comprends maintenant ça me gonfle de coucher avec elle
"pourquoi vous couchez encore ensemble?
"ben hier par exemple, et elle a mal pris mon manque d'enthousiasme.


Alors là, ne me demandez pas pourquoi, je suis restée ultra zen. Peut être qu'au fond je ne le croyais pas, peut être aussi que j'ai assez évolué pour ne plus avoir envie de ce genre de relation foireuse.

"ok Damien. Tu sais j'aime vraiment beaucoup Alice et je n'ai aucune envie de me mettre en situation de rivalité avec elle. Ni avec aucune autre femme. Je préfère me retirer. D'ailleurs je pars, tout de suite, ce n'est pas contre toi, mais je crois que c'est mieux. Je tiens à elle

Et très calmement je me lève pour partir. Il me retient (encore heureux!), me demande de ne pas partir, m'avoue que tout est absolument faux. Je ne le crois d'abord pas, il s'exaspère un peu à m'expliquer qu'il n'a jamais désirer Alice. C'est notre premier différent. Je lui demande pourquoi il a inventé cette histoire, il ne sait pas ce qui lui a pris, dit qu'il déconnait et que mon sérieux l'a enlisé, je le soupçonne de me tester.

Plus tard il m'avouera qu'il a été étonné de mon calme face à l'annonce, et me dira la tête entre mes cuisses

"Carla si tu couches avec d'autres garçons, je préfère ne pas le savoir

L'idée ne m'a même pas traversé l'esprit.

Haut de la page

vendredi 12 septembre 2003 à 23h14
obscur et pourtant limpide
Je mets toute mon énergie à vivre ailleurs cad ici, ici bas, en moi pour moi avec lui et aussi eux les autres ceux que j'aime qui partagent ma vie ceux qui m'aiment qui savent rire ne pas se prendre au sérieux être simplement là.

C'est étrange comme ce journal lui même semble tracer les contours de cette rencontre de cet instant et ces hommes qui m'ont mené à lui à moi à aujourd'hui.

Tout semble concorder vers ce point précis et soudain cela a un sens, enfin non, toujours l'absurdité de notre condition mais une absurdité heureuse.

Ma vie n'a jamais été plus chaotique mais j'ai enfin le sentiment qu'elle m'appartient.

Haut de la page

mardi 23 septembre 2003 à 17h11
Dimanche ensoleillé: Humanité je te hais!
Il y a des jours où je me réveille et je me prends la bêtise de l'humanité en plein visage. C'est une expérience assez éprouvante, je vous assure ! C'est le genre d'expérience qui vous fait vous demander très sérieusement si Beigbeder n'est pas tout simplement crétin (un peu bêta quoi !) (1), si vous êtes effectivement et définitivement condamnée à un certain cynisme contrarié par une naïveté limite débilitante, si votre relation amoureuse n'est pas l'expression paroxystique de vos névroses les plus variées, ou si un bon écrivain n'est pas un écrivain mort et enterré (2).

Bref ce n'est pas forcément facile à vivre de dégager autant d'ondes négatives dans un si petit corps.

C'est ce que je tentais d'expliquer à Damiens, dimanche, au téléphone (3)

Extrait de conversation, de l'art des circonvolutions absconses bien que banales

(...)
" Tu vois Damiens ce matin je me sentais comme ça, haineuse et désespérée par et pour mon prochain. (4)
" Mais Carla, juste comme ça, moi aussi tu me hais dans ces moment là ?
un quart de seconde d'hésitation avant de répondre
" oui toi aussi mais tu n'y es pour rien
" comment ça pour rien ?
" je veux dire quand je me réveille en colère contre toi parce que tu es allongé dans ton lit tu te rends bien compte que finalement ton comportement n'est pas pour grand chose dans mon humeur
" j'adore ta simplicité
" ma colère intérieure est indépendante des événements, c'est le point que je tente de spécifier.
" oui enfin en même temps Carla, si tu me détestes il vaut peut être mieux qu'on arrête de se voir
" mais non ! puisque je te dis que c'est une question d'humeur ! je n'ai pas toujours envie de massacrer des populations civiles !
" Ah bon ! alors c'est cool.
" ça me fait du bien de pouvoir te le dire
" quoi ? que parfois tu me trouves détestable ?
" oui.
" j'aime bien aussi quand tu es cruelle
" seulement moi, Damiens, je rêverais d'être une vraie nunuche.
" Carla...
" oui ?
" là, tu n'es vraiment pas crédible.


(1)j'encourage d'ailleurs vivement le lecteur qui se perdra ici de se perdre dans la lecture de la biographie de Sir Arthur Conan Doyle dont on voit bien à travers sa carrière comment un écrivain rebelle et sympathique devient un vieux con parfaitement en phase avec son époque officielle
Pour l'interrogation concernant Beigbeder, c'est la conséquence directe du duel Nabe-Beigbeder chez Ardisson.

(2)aucun rapport ni sens mais je ne sais pas cette phrase me plaît. Y en a bien qui répète inlassablement " dieu est mort, Nietzsche est mort, prends ma main camarade ! ")

(3)oui parce qu'avec Damiens on s'appelle 4 fois par jour, la plupart du temps pour ne rien se dire, alors inévitablement arrive toujours un moment où l'on se met à parler sérieusement de notre moi profond.

(4) voir les deux premiers paragraphes.

Haut de la page

mardi 23 septembre 2003 à 17h15
Enième séance : De l'indulgence qu'on a pas pour soi comme moyen puissant d'inhibition
Ce matin, chez ma psy, dans une rue bien connue de la Capitale, du moins par ceux qui la fréquentent....

"Blablabla....blablabla....etc...etc...

" J'ai tout simplement une trouille monstrueuse de me planter.
" Une trouille monstrueuse ?
" Oui, de me planter dans quelque domaine que ce soit. Et toute mon enfance ne justifie pas une peur pareille.
" Cela viendrait apparemment des exigences de votre père, de son histoire à lui avec son frère ?
" De ma mère aussi je pense, de son abandon, oui, de mes deux parents, chacun à leur manière. Mais la question est qu'est ce qui m'empêche de laisser tomber mes parents et leurs foutus rêves ? Qu'est ce qui m'empêche de vivre les choses plus sereinement ?
" hum....Vous ne pensez pas que cela puisse avoir un rapport d'une certaine façon à votre sévérité envers vous même ? Vous possédez la une sorte de surmoi tyrannique, intransigeant pour qui de toute façon vous ne pouvez jamais être assez bien visiblement. C'est lui qui vous paralyse.
" C'est curieux, j'ai toujours penser que mon surmoi comme vous dîtes, mon absence de complaisance selon moi, et bien, j'ai toujours pensé que " cette chose " avait plutôt une fonction d'émulation
" La preuve que non. Un peu avant nous parlions de paralysie ! Votre sévérité vous inhibe. C'est évident.
" Vous avez raison mais je ne peux pas accepter cette idée. Ce serait comme renoncer ce à que je crois...à mon surmoi !
" Nous allons vous laisser le temps d'intégrer cette idée dérangeante. Et nous en reparlerons vendredi.

Haut de la page

vendredi 26 septembre 2003 à 18h02
Où l'on constate avec une pointe d'agacement que l'auteur de ces lignes est une fois de plus victime consentante d'une mode déjà dépassée : " La bohème chic " version névrotique.
Bon, c'est vrai, je l'admets sans souci : je suis un parfait produit de la petite bourgeoisie. Quoique parfait ne soit pas l'adjectif qui convient . Un "produit déficient" serait sans doute nettement plus éloquent et surtout plus juste ( j'aime à me dire déclassée est c'est ainsi que je me sens) . (1)

N'empêche, déclassée ou paradigme, il n'en reste pas moins que je suis une petite bourgeoise et qu'aucune des petites bourgeoises que je connais n'a jamais réussi cette merveille névrotique de se retrouver sans logis alors même qu'elle n'est pas en guerre ouverte avec sa classe sociale justement (2) et que somme toute il n'y a aucune raison pour que ce genre de situation arrive (exemple : guerre civile, crack boursier ruineux, catastrophe naturelle etc).

Bien, donc j'ai réussi la performance de devenir une petite bourgeoise " sans domicile fixe ", ce qui implique un certain don pour le sabotage et une certaine dose d'inconséquence, mea culpa, mais c'est tout à fait moi.

Enfin voilà, tout ça pour en arriver à cette question dont naturellement je connais déjà la réponse mais pas vous (si vous il y a!)

où croyez vous qu'une petite bourgeoise SDF va crécher dans ce genre de cas, hein où ?
Chez des parents ?
des amis ?
des amoureux ?

Non aucun de ceux là. C'eût été trop simple vous vous en doutez bien. Car la bourgeoise sdf est un être torve et quelque peu machiavélique qui a plus d'un tour dans son sac névrotique.


(1)Un lecteur, il n'y a pas si longtemps me rappelait d'ailleurs mon déclassement avec une certaine cruauté que j'appréciais à sa juste valeur, ayant cette faculté merveilleuse de discernée les compliments derrières les insultes et autres insanités. Mais trèves de blabla, le mieux est encore de vous faire partager l'éloge qui me parvint un jour d'aout dans ma boite aux lettres virtuelles et qui résume on ne peut mieux ma personnalité :

"Carla,

Tu m'agaces :
Parce que t'écris comme Bret Easton Ellis et Virginie Despentes ; soit, en
gros comme tout le monde
Parce que tu portes des tongs et que je ne peux pas.
Parce que tu n'as pas besoin de références comme Wittgenstein, Bergson ou
d'expression compliquée autant qu'abstraite comme " post-moderne ".
Parce que tu bois aux Folies et que je ne bois plus et les Folies, c'est
triste; ça pue la mort.

Tu me fascines :
Parce que tu es super superficielle, terriblement 20ème, le sobisme
délicieux des provinciaux.
Parce que la pudibonderie des comme nous me désespère et tu n'es pas encore
pudibonde même si, fatum christianum(1), ça te rattrapera.
Parce que tu ressembles un peu à PJ Harvey(2) en plus jolie mais aussi en
plus banale, peut-être un peu plus Ménilmontant. Genre PJ Harvey mais on
voudrait coucher avec.
Parce que j'ai arrêté de fumer et depuis je n'ai plus peur du rouge à
lèvres."

Je profite de ce courrier d'ailleurs pour rectifier un certain nombre d'information me concernant :

Je suis née à Point à Pitre le 26 avril 1976 sous le prénom de Rachel même si personne ne m'a jamais appelée comme ça. J'ai grandi à Saint Claude pas loin de la soufrière jusqu'à l'âge de trois ans. En 1980 je suis rentrée à Paris avec mes parents et c'est au 67 rue Montorgueil que nous avons posé nos affaires. Mes premiers souvenirs datent de cette époque : les cours de solfège et de piano au conservatoire, la danse classique, l'atelier d'arts plastiques dans le marais, les week end dans notre maison de campagne à Dollot, hameau de l'essone, ma chatte rose-qui-brille que j'avais choisi parce qu'elle paraissait la plus faible de la portée et que je me sentais bien avec elle, nous étions toutes les deux seules face au grand monde, ma meilleure amie Kelling que mes parents m'avaient dénichée en passant une annonce dans libé, Julien mon meilleur ami, fils de cinéaste, ça arrive, la maison de jaques et chantal ou tout un tas d'animaux vivaient en liberté, les déguisements que je m'inventais à partir de bout de tissus, la marchande d'épices avec son petit chariot juste au coin de la rue bachaumont qui me faisait toujours un peu peur, le marché le dimanche, les vendeurs à la criée qui réveillaient toujours mon père, Alice habitait au 65 de la rue, autant dire à deux pas et Aude rue dussoubs autant dire à trois pas, Coralie rue montmartre. Le club des 4, les mathieu, les mathias, les Dylan, les Antoine, le grec du coin et les premiers sushi métropolitains, Laurent Voulzy qu'on croisait au supermarché du coin et qui avait toujours l'air d'être ailleurs très loin, le mélange de la population, un quartier populaire mais tout simple, sans problème, et puis les Halles en construction cette immense trou qu'on voyait prendre forme lentement, le premier mac do et la période des attentats, l'angoisse des adultes, l'accident de ma mère, la séparation, mon frère qui collait toujours à mes baskets, être bourgeois mais ne pas l'être, être intello mais ne pas l'être, mes parents toujours en marge de tout et de n'importe quoi, fusionnels, nous étions si fusionnels, ma famille, mon univers, mes racines, parce que je suis une déracinée que je le serais toujours, ici ou ailleurs quelle importance. Plus tard j'ai dix ans, on déménage rue de Mulhouse en haut de la rue des petits carreaux, le sentier. Fatima notre nouvelle femme de ménage qui peu à peu devient membre actif du gang familial, le grand appartement au troisième étage, mes parents à nouveau ensemble, et toujours le voyage en Grèce chaque année chez des amis, une île perdu au milieu de nulle part, et les coqs qui s'égosillent chaque matin et mon père qui si demande si il est maudit, si un jour il pourra faire une grasse matinée tranquille. L'adolescence qui se profile, désagréable, nauséabonde, devenir une femme quelle idée, non merci, ca va, je suis bien comme ça moi. Le collège, Victor Hugo, d'abord, Montaigne ensuite parce que tout de même la rive gauche c'est mieux et puis le proviseur est un ami de Jospin, on n'aime pas trop Jospin mais il est quand même ministrable alors. J'arrête la danse j'ai 14 ans, je fais de la gymnastique parce que mon professeur d'EPS m'a repérée et puis je me sens mal, mal avec ce corps que je commence à détester, alors j'arrête le sport tout court, sauf le tennis oui je faisais aussi du tennis, papa avait besoin d'un partenaire. A 15 ans j'arrête le piano, je commence la guitare, mais la guitare est un instrument que je trouve fondamentalement laid alors j'abandonne aussi la musique pourtant je refuse de vendre mon piano, il est là mon piano, encore aujourd'hui chez mon père, il trône dans le salon. Le clavier est dur, très dur, c'est difficile d'en jouer, un roumain ce piano là. Moi j'aime que chaque morceau, chaque exercice soit un effort, presque douloureux et puis quand je jouais dans la grande salle d'examen, quelle facilité j'avais sur ce piano à queue tout mou, un chamallow à côté de mon roumain. 16 ans j'abandonne l'école, je vais au cinéma, dans des expos, je bouquine au Luxembourg, mes parents sont inquiets surtout mon père. Pourtant je passe en première, ma prof de français m'aime bien et mon prof d'histoire plus encore, j'ai toujours eu des adultes de mon côté curieusement, l'empathie peut être. Je ne me reconnais pas dans la bourgeoisie de la rive gauche, ni dans celle de la rive droite. Les uns sont trop lisses, les autres trop frustres, moi je ne me sens rien, je voudrais disparaître. 17 ans, l'internat, et puis ensuite les études histoire, urbanisme et des métiers sans rapport ni avec l'une ni avec l'autre, un homme, un enfant, un départ, un retour.

Je n'ai jamais habité dans le 20ème mais j'aimerai j'en suis sûre, mon amoureux habite dans ce coin là, je ne suis pas une vraie parisienne, les vraies parisiennes ne quittent jamais paris, mon seul héritage notable c'est la marge, comme mes parents je suis en marge, ni rebelle, ni intégrée, je ne sais pas m'attacher, ni aux êtres ni aux choses, mais depuis quelques temps j'apprends.

Voili voilo, on appelle ça une longue note.

(2) Nous connaissons tous des cas de rébellion extrême type prostitution, toxicomanie, déchéance totale, juste pour emmerder ces cochons de parents bourgeois. Je tiens à rappeler ici que ce n'est pas mon cas, non moi, mesdames, mesdemoiselles, messieurs je suis juste archi névrosée et si vous ne savez pas ce que cela signifie dans mon langage, je vous invite vivement à lire cet ouvrage grandiose de Watzlawick : " Faîtes vous même votre propre malheur ", c'est tout à fait le genre de méthode que j'emploie pour saboter ma vie

Haut de la page

vendredi 26 septembre 2003 à 18h23
Les amis de mes amis sont mes amis y compris ceux de mes exs : où le lien social s’avère infini
Donc il y a trois semaines, je me retrouve SDF, ce qui n'est pas une mince affaire, à cause notamment d'un sale coup de la princesse Olga, je la retiens d'ailleurs, la garce. Anyway (1), un coup de fil providentiel de mon ex arrive très à propos pour m'apprendre que je dispose d'un appartement vide pour pendant trois semaines.

« donc voilà l'adresse de M. Carla, les clefs sont dans la boîte aux lettres, au nom de MWZ
« Quoi ? m'écriais je MWZ, tu te fous de moi ? MWZ t'as passé les clés de son appart ?
« oui pourquoi ?
« euh non pour rien, c'est un peu un acteur metteur en scène un peu connu quand même et....
« oui je sais Carla
« mais comment est ce que tu l'as rencontré ?
« à cause de toi.
« euh ?
« nous avons pris le train ensemble, nous étions côte à côte et je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu la forte intuition que c'était un de tes exs lui aussi.

Là je vous rassure, à ce stade de la discussion j'éclate de rire tant l'idée me paraît grotesque quoique j'ai toujours eu un faible pour les obsessionnels de première classe.

« donc je lui ai parlé de toi, je lui ai demandé si il te connaissait
(heureusement que je n'éprouve un certain plaisir à la honte)
« et il m'a dit que non
(genre si moi je lui avais dit non il ne m'aurait pas cru)
« mais par contre il a vécu la même chose avec JYZ
(son ex une actrice qui je le confirme est une emmerdeuse hors paire puisque je l'ai rencontrée entre temps mais moi j'aime bien - de loin cela dit)
« du coup on est devenu pote et il m'a proposé en cas de pépin de me passer les clefs de son appart
« évidemment
(que voulez vous répondre ? Mon frère a croisé Guillaume Canet pas plus tard qu'hier et le type ne lui a pas proposé son appart pour moi notez bien)

Et voilà comment je me suis retrouvée dans un appartement du 10ème arrondissement ma foi fort agréable, calme et lumineux, avec vue imprenable sur les toits de paris et même sur la tour eiffel.

Conclusion 1 et incomplète: on a beau être déclassée....

Conclusion 2: on va encore croire que je suis une affreuse frimeuse et on aurait tout à fait raison.

(1) un peu d'anglicisme pour les réactionnaires qui se perdront ici

Haut de la page

jeudi 2 octobre 2003 à 19h11
Toi. Lui. Je.
J'ai tant de difficultés à écrire sur lui. C'est curieux, n'est ce pas ? Non, vous ne trouvez pas ? vous ne savez rien de moi après tout c'est normal. Pourquoi vous demandez votre avis...

J'ai la tête ailleurs, prise par des réalités matérielles que je préférerais oublier. Ce qui explique que j'écris moins, que j'ai moins de goût pour les mots, les émotions, les sentiments. La vie me prend tout entière, m'écrabouille. Je n'ai plus vraiment d'imaginaire, de rêves.

Tiens oui c'est vrai cette nuit il a rêvé de moi. Il ne se souvient jamais de ses rêves. Et ce matin. Son frère a téléphoné. 10h.
« Je rêvais de toi
« c'était agréable ?
« Oui.

Des bribes de souvenirs qu'on n'arrive pas à retenir, qui s'échappe, glisse, retourne d'où ils viennent.

Pour la première fois, il s'est endormi le premier. 3h du matin. Je me sens angoissée près de lui. Nos derniers échanges ambigües.
« tu penses que notre relation, telle qu'elle est, est viable combien de temps ?
« je ne sais pas...3 semaines, plus une pour faire durer le plaisir.
« La semaine supplémentaire est sans doute inutile. Il vaut peut être mieux s'arrêter là.
« il y a des manières plus correct de larguer un mec.
« c'est toi qui nous a donné ce temps de vie.
Je ne pensais pas ce que je disais. Lui non plus. Je suis si frileuse. Orgueilleuse. Il m'a tourné le dos. J'osais à peine l'effleurer dans son sommeil.

Je suis allée dans le salon. J'ai lu. Le promontoire de Thomas, qu'il m'a offert. J'ai eteint la lumière. Je me suis endormie sur le canapé sans m'en apercevoir.

Je rêvais. Une femme hurlait sur son mari. La voisine du dessous. 7h du matin. Il est venu.
« mais qu'est ce que tu fais là, tu m'as abandonnée.
« non pardon je n'arrivais pas à dormir et...
« viens, accroche toi à mon cou, viens dans mes bras.
Dans son lit. La tendresse. Notre tendresse. L'urgence de se toucher. De sentir l'autre. D'éprouver sa chaleur. Le sentiment de s'être perdus. Puis retrouvés. Quelques heures de sommeil sans le corps de l'autre.
« tu m'as dit que c'était fini, hier soir.
Mon démenti. Mon hésitation. L'émotion de le retrouver alors que nous nous sommes à peine quittés.
« je suis quand même un petit peu amoureuse de toi.
Sa panique. Son refus
« mais non c'est juste une vue de l'esprit.
Le je t'aime qui m'échappe alors que je sombre à nouveau dans ma torpeur.
« je t'ai...
« qu'est ce que tu as dit ?
« rien.
Il est encore trop tôt.

Haut de la page

jeudi 2 octobre 2003 à 22h59
Question métapsychique 1
Je me demande, si toutes les femmes entre 20 et 30 ans sont archi phobiques et sujettent à des angoisses multiples ou si c'est juste mes copines et moi?

Haut de la page

jeudi 2 octobre 2003 à 23h00
Deux jeunes femmes, quelques heures
Avec Melody on prend des amphétamines, on boit du thé et on cherche des vengeances machiavéliques pour mettre à terre tous les salauds de la fac de medecine.

Spécialement ce con de Léon.

Haut de la page

jeudi 2 octobre 2003 à 23h01
et bla et bla et bla
Parfois je pense à Huxley avec une pointe de haine. Pourquoi pas ? Je voudrais m'anéantir dans des psychotropes, m'anesthésier à l'aide de petites pilules, roses, vertes, bleues, quelle importance, dès l'instant où j'oublie...La pesanteur de l'être et son incommensurable absurdité, sa propension à souffrir si ce n'est de la faim, de l'amour, d'une blessure, d'un souvenir, ce désir de saisir et posséder et cette intolérance de l'autre si spontanée, si évidente, et l'attirance.

Haut de la page

jeudi 2 octobre 2003 à 23h04
Où il s'agirait de prendre le taureau par les cornes
Image

Haut de la page

vendredi 3 octobre 2003 à 00h38
quand je serais grande
Quand je serais grande j'aurais une vie archi simple

les gens diront que c'est sans doute ennuyeux d'être moi,

tellement ce sera calme.

D'être moi.

Haut de la page

vendredi 3 octobre 2003 à 00h39
De lui à moi
"C'est terrible pour moi de te voir ainsi si triste...tu as envie de pleurer , je sais, je sens, et de te voir ainsi m'émeut, me touche, je tremble et j'ai peur de te perdre, que la mélancolie t'éloigne, que le spleen t'enveloppe dans un ailleurs que je ne pourrais plus atteindre que par secousse...Et je te regarde sans te voir il est si tard, déjà la nuit, et les larmes coulent enfin, il fait sombre, mais je sens leur humidité qui glissent le long de tes joues, en diagonales, jusqu'à mes mains qui encerclent ton visage et je pleure aussi en silence mais tu ne le sais pas...Petite fille, si seulement je pouvais apaiser ton chagrin, d'un souffle...Nous sommes allongés l'un près de l'autre maintenant et tu ne portes plus que ce tee shirt d'un rose presque blanc, en coton élimée et transparent, doux, un tee shirt de danseuse, le froid fait pointer tes tétons tout contre la matière et je pense que je n'aime pas le rose sauf sur toi. Tu sens la pêche, une de mes mains câline tes seins, l'un après l'autre, et c'est toujours l'obscurité. Sous ton sein droit il y a un grain de beauté que ce soir je ne peux pas voir mais qui m'attendrit toujours même en souvenir, parce qu'une nuit alors que je ne te connaissais pas, je l'ai écrit. J'ai écrit cette femme que tu es, que j'ai rencontrée il y a trois mois avant mon départ à Berlin et elle avait le même grain de beauté que toi, au même endroit...Un jour je te lirais ce texte mais pas encore, c'est trop tôt, je veux profiter de toi sans penser à elle...Ton chagrin est palpable, présent, il envahit tout. Si seulement je pouvais l'anéantir d'un geste tendre...Ne sois pas si inquiète, ne te désole pas ainsi, oui c'est vrai, je t'ai aimé pour ton sourire et tes rires, tu étais si drôle, étrange et drôle, si normale en même temps singulière, mais je t'ai aimé tout entière, tes blessures aussi, tu as beau tenter de les cacher je connais tes failles, tes crevasses, tes cicatrices...Tu te souviens, tu répétais que les inconscients se parlent, que l'on sait tout l'un de l'autre à la première rencontre... Tu avais raison, tu as toujours raison. "

Haut de la page

vendredi 3 octobre 2003 à 00h41
Une lettre retrouvée. De moi à l'autre
Mon amour



(je sais c'est stupide de commencer une lettre d'amour comme ça, par des mots aussi vidés que « mon amour » mais justement tu les remplis de sens ces mots là,

« Mon amour, mon amour, combien je t'aime et combien je ne l'oublie pas même quand le doute ravage mon cerveau, et je t'aime et je te désire, et je désire tant d'autres choses que l'amour avec amour, avec toi, et la complicité, notre complicité qui parfois se désagrège parce que j'oublie, j'oublie aussi, mon amour me paraît si évident si naturel, si absolu qu'il ne tolère pas l'idée, n'imagine pas une seconde, par faute de subjectivisme abusif du monde, que tu puisses le soupçonner d'être frivole, seulement étourdi, je t'aime, je t'aime tellement, c'est impossible autrement tu comprends, mon amour, et c'était si beau de regarder le jour se lever et d'entendre ta voix, et même de pleurer comme une sale mioche, et quand tu dis « Carla », même en tapant du pied (« Carla ! »), ta voix, ta voix s'introduit , s'enfonce, se diffuse à l'intérieur, je disparais, je ne suis plus qu'une émotion qui se déploie, s'étend vers toi , et je voudrais me passer de mots, cette nuit était merveilleuse, merci, c'était peut être bien de te perdre pour mesurer encore à quel point je ne peux pas mesurer mon amour pour toi, et je sais pourquoi je t'aime , et je veux être avec toi, bien plus que cette nuit, avec toi, tout près de toi, contre toi, et je briserai mes limites, et même si je le déteste ce corps qui m'attache au sol, avec toute ma cervelle , je ne suis jamais tant heureuse que quand je vis avec lui, par lui à travers lui, sans ma tête, réduite à l'état de sensation, perception, je suis heureuse et c'est pour ça que souvent je me précipite parce que la réflexion me tétanise, m'amoindrit, je pense donc je ne suis plus, c'est si dur d'être loin de toi et il y a cette phrase de Picabia qui résonne douloureusement « je fuis le bonheur pour qu'il ne se sauve pas » et je ne veux pas parce que je ne suis pas lâche, quand je sens/sais ton amour, je n'ai plus peur, et je suis cette jeune femme qui était cette enfant, je t'aime, je sais être heureuse, je le veux et vogue mon amour, Je serais ton pirate ! Comme je t'aime....)

Haut de la page

dimanche 5 octobre 2003 à 00h11
Retour à la distance.
Damiens devient Karl parce que je ne peux décidement pas écrire sur lui en utilisant son vrai prénom .
Ici, c'est ma réalité, celle que je perçois, celle que j'arrange sans cesse, celle qui est déjà passée et que je revis à travers des mots étrangers. Les miens.
Certains prenoms sont vrais dans mon journal. Parce qu'ils sont trop parfaitement adaptés à la situation pour prendre le risque de les changer. Parce que personne n'y penserait. Ou parce que ces personnages sont trop loin de moi pour que cela ait vraiment une importance.

Damiens lui est dangeureusement trop proche. Alors ce sera Karl maintenant. Karl et Carla, c'est assez improbable pour m'assurer une certaine distance avec l'histoire que j'écris et celle que je vis. Aussi improbable qu'un amoureux comme Tristan.

Haut de la page

dimanche 5 octobre 2003 à 00h17
En cercle
Karl prétend que je suis subversive. Je défends que non et c\'est sincère. Il soutient que c\'est mon charme de ne rien savoir de moi.

Ce soir, il présente la pièce de Fassbinder qu\'il a mise en scène et dans laquelle il joue un petit rôle (de principe?). Il me manque. Il a appelé deux fois dans l\'après midi. Pour dire que c\'était le stress. Pour savoir si j\'allais bien. Pour savoir si j\'allais mieux. Une troisième ce soir pour me dire que ça allait commencé et qu\'il me rappelait après. Des coups de fils rapides, volés à sa troupe. Pour moi. J\'ai pensée à lui. Sans lui. Envie de solitude. D\'extrême solitude ce serait possible s\'il vous plaît? Quelques heures suffiront. J\'aime le temps perdu avec Karl.



Mais.

Mais mis à part Melody, je ne vois plus personne. Les messages extérieurs m\'angoissent, et je me recroqueville sous pretexte d\'amour.

Parfois c\'est comme ça. Je préfère vivre ailleurs.

Je ne devrais pas. J\'ai demandé à Fred de me traîner au salon de Balthazar dimanche, j\'ai invité Alexandre pour être sûre de ne pas me faufiler.

Karl vient d\'appeler, demander si je lui donnais mon dimanche après midi.
J\'ai dit oui.
Je n\'y peux rien, je suis amoureuse.

Haut de la page

dimanche 5 octobre 2003 à 00h18
Vendredi minute après minute
Première Partie

a- Résumé de la journée et de quelques précédentes.

Mercredi nuit.

Mercredi matin.

Jeudi nuit.

Jeudi matin.

Vendredi nuit.

Vendredi matin. Ma mauvaise humeur matinale en lien direct avec ma culpabilité (1), Alexandre qui s'impose au réveil, un café en terrasse avec lui, Karl et un marteau piqueur, Melody qui arrive de l'hôpital la bouche pleine de boucherie justement, chez moi mutisme et violence contenus. Karl part sur un au revoir délicat (2) et distant, je suis en colère contre moi même et donc le monde.



(1) (absentéisme analytique voir rubrique Freud et moi datant du vendredi).

(2) En principe on ne s'embrasse pas en public. Alors encore moins devant Alexandre puisque c'est mon frère (et les seules les soeurs uniques comprendront toute la merveille de ce mot)

b- 10 minutes plus tard: estimation des dommages collatéraux dans le conflit qui oppose mon ça et mon surmoi

J'appelle Karl, pleine de remords. Je lui dis presque des mots d'amour. En tous cas je sussure.



c-1 amphetamine et 1 joint plus tard: la politique du cadeau

Je cherche un cadeau à faire à Karl. Je suis toute vide en ce moment. Plus d'imaginaire. Plus de rêves. Plus de cadeau.

Je pense que ça doit être vraiment un cadeau un peu spécial.

Une chanson. Je vais lui chanter une chanson sur son répondeur.

Une chanson de nunuche qui s'assume.

Björk? Carrément sérieux

Tori Amos? Un peu trop chic

Madonna? Non et puis pas d'anglais, déjà que c'est l'horreur pour moi de me permettre de faire un truc pareil pas la peine d'ajouter à la difficulté. Choisir une chanson simple et marrante.

Dominique A? Trop triste

Miossec? Non ça je ne peux pas, je ne peux vraiment pas

Le général par Arthur H.!

Pas assez féminin.

Restons nunuche.

Finalement ce sera Jeanne Mas. Mon premier tube à moi. Mon coeur palpite. J'ai peur et c'est bon d'avoir cette peur là. Mon téléphone sonne. Karl. Pour savoir si on est en froid. Pour savoir si j'ai envie de le voir ce soir. Pour savoir si je vais bien.

"Oui. Je te prépare une surprise.



d-4h plus tard: le moment des certitudes.



Il m'appelle. Il passe me voir chez Melody après le boulot. Il est heureux à l'idée de me voir. Il me manque. Il dit que nous verrons bien ce que nous ferons de notre soirée. Je m'en moque si c'est avec lui.

Je l'appelle chez lui. Je sais qu'il n'y est pas. Après trois vodkas cul sec je me lance. Explication de mon geste à son répondeur impassible. Action chanson. "Si l'on m'avait conseillé...". Melody fait les choeurs et claque des doigts. Je nage en plein délire. 4 messages pour venir à bout de l'exercice.

Je suis traumatisée. Mais soulagée. J'espère que cela le fera rire autant que moi.



e- Quelques heures plus tard sur le balcon de Melody: les mêmes que ce matin prenent l'apéritif.

Melody, Alexandre, Karl, moi,l'herbe, la vodka, le jus de coco, les chips, la tapenade,le rhum, tomates confites, petits pains. Il a beaucoup rit en écoutant mon message.





Deuxème partie

Tous les deux



Un film de Tony Marshall, Enfants de salaud.Yvan est avec nous. 1 joint. 2 joints. 2 bières. Yvan nous laisse et Karl prend des airs coupables

"J'ai déconné Lo.

"tu dois bosser?

"oui. Je ne sais pas encore mon texte. Et des tas de détails à revoir.

Je regarde la télé pendant qu'il relit et annote. J'ai envie de lui proposer de faire la réplique, j'adore ce genre de truc. Je n'ose pas. Je me lance.

"tu veux que je te fasse la réplique?

"Ca ne t'ennuie pas? ça m'aiderait vraiment.

Il travaille. Je m'amuse. Après il réfléchit. Les détails. Je m'endors tout contre lui pendant qu'il pense à autre chose.

Samedi nuit.

Samedi matin.

Haut de la page

dimanche 5 octobre 2003 à 13h47
micro séisme au pays du rose bonbon
C'est la première fois que j'attends un téléphone de Karl et je déteste cela. Où est passé ma fameuse et fumeuse indépendance?

Je dois rire de moi même et toutes mes belles paroles volent en éclat. J'imaginais que notre relation echappait aux angoisses communes. En réalité, Karl ne m'a jamais laissé le temps d'avoir peur de le perdre.

Bien sûr je dramatise, c'est ma nature. Je l'ai eu hier soir au téléphone après la représentation. Il était surexcité, je lui manquais, il avait de me faire l'amour, il allait faire la fête avec ses comédiens, il m'a demandé de passer le dimanche après midi avec lui.

Haut de la page

dimanche 5 octobre 2003 à 14h04
"The Vogue...the Vogue is everywhere..."
Je dois recommencer à vivre.
C'est une nécéssité.
J'en ai marre de ma psy.
De l'amour et des blablas.
De ma frilosité.
Je suis douée pour une seule chose, LE BONHEUR, ouais. Et le drame.
Je suis un être profondément égoïste. Et je compte le rester.
Ne pas me faire manger par des egos cannibales.
Rire parce que ça je sais faire.
Et la tendresse aussi mais ne pas s'attarder.

Haut de la page

dimanche 5 octobre 2003 à 14h19
plouf!
Je ne suis pas faite pour appartenir à un homme, ni d'ailleurs à une femme. Je n'ai aucune prédisposition à la passion monogame. Je devrais apprendre à faire l'amour avec des inconnus. Et pleurer après l'amour si j'en ai envie. Me taire parce qu'il est inutile de parler à un corps étranger. Manger des fruits puisque je n'aime pas la viande. Chanter quand il pleut quel bonheur solitaire. Ecrire si je le souhaite tant pis si c'est vain creux vide. J'ai envie de sexe. Violemment.

Et vlan!

Haut de la page

dimanche 5 octobre 2003 à 16h12
légère brise
Des nouvelles de Tristan. Curieux, le jour où je veux m'affranchir un peu de Karl pour la première fois.

(j'ai presque l'impression de commettre une infidélité en parlant avec Tristan. Pourtant je ne ressens rien, je ne suis même pas émue.)

Haut de la page

lundi 6 octobre 2003 à 16h07
Tableau noir
Sur le tableau noir de la chambre nous inscrivons nos désirs sous forme de jeu, de gages et autres enfantillages.

"j'aime tes caresses
"j'ai un secret, tu veux que je te le dise?
"oui
"se souvenir que l'autre est précieux et unique

Je lui ai raconté Tristan, que si Tristan hier m'avait demandé de passer la nuit avec lui je n'aurais peut être pas su dire non, alors même que je n'ai plus aucun désir, émoi, pour lui. Parce que parfois je ne sais pas dire non. Et de lui avouer tout ceci me rend plus sûr de ce que je souhaite.

J'annule mes faiblesses et mes peurs en les formulant.

Demain je pars chercher Zéno. Et quand nous rentrerons nous aurons enfin un lieu rien qu'à nous pour nous poser. Mon fils me manque et je suis inquiète parce qu'il montre des signes d'anxiété face à mon absence. Son père prend enfin conscience, qu'il ne peut pas garder notre fils près de lui.

C'est étrange comme Karl et moi sommes similaires.

Haut de la page

vendredi 17 octobre 2003 à 16h02
pointillé
Les jours passent et ne se ressemblent pas et je voudrais je voudrais vraiment qu'ils soient identiques, ou du moins routiniers, j'en ai assez de l'exception, de la surprise, du changement, je voudrais une histoire linéaire et non plus chaotique, un train train, une simplicité.

Ma vie est un désastre, sauf amoureux. Je ne me l'explique d'ailleurs pas. Comme je ne m'explique pas d'être à la fois si frileuse et si libre.

Haut de la page

samedi 18 octobre 2003 à 19h01
Locus solus, une lettre, un hasard, une curiosité
Dans la bibliothèque de Stéphane, je prends locus solus de Roussel. Je le feuillette doucement en repensant à Armaury, en me disant que toute cette histoire est loin et que j'aimerais lire ce livre. En tournant les pages, je découvre une lettre adressée à Stéphane, que je ne peux m'empecher de lire. Je la retranscris ici parce qu'elle m'a beaucoup faite rire.

24 mai 1997

"Monsieur F et Mademoiselle sont des voisins bruyants,
Monsieur F et Mademoiselle sont des voisins gênants"

ça c'est le refrain....Cela fait maintenant de nombreux mois que j'endure les multiples impressions de votre vie privée. Pour l'audiovisuel, ça va mieux merci. Mais pour le reste....je parle de vos ébats amoureux à toute heure et sur tous les tons: sensuel, blasé, langoureux, sado maso (..."), moi je commence à en avoir assez! Je me suis même demandée si le problème ne venait pas de moi, serais une mère fouettarde qui s'ignore" Mais non renseignement pris, vous reveillez tout le monde, enfin ceux qui restent puisqu'il y en a même un qui a déménagé à cause de cela.

Alors voilà, les murs sont minces et mademoiselle a de la voix. Merci de vous montrer plus discret.

Votre voisine, 4ème étage, bâtiment B."


Le plaisir d'ouvrir des livres.

Haut de la page

samedi 18 octobre 2003 à 21h13
Karl et moi en résumé
Nous faisons l’amour, nous parlons pendant des heures, nous rions, nous buvons, nous nous droguons, nous sommes sobres, nous nous réveillons l’un dans l’autre, nous allons au ciné, nous avons les mêmes goûts, nous mangeons des sushi, nous nous consolons, nous faisons la fête, nous nous téléphonons 4 fois par jour, nous prenons des petits déjeuners tardifs, nous nous manquons, nous nous endormons emmêlés, nous nous comprenons, nous nous rencontrons, nous nous découvrons, nous nous promenons dans Paris, nous nous réchauffons devant une vidéo, nous échangeons des livres, nous inventons des cadeaux, nous nous moquons du monde, nous nous lisons ,nous nous chantons des chansons.

Et parfois une secousse traverse l’un de nous.
Et aussitôt l’autre avec prudence, délicatesse et douceur efface ce tremblement.

Haut de la page

dimanche 19 octobre 2003 à 18h52
l'autre
Il est là. Nous sommes mi allongés, mi assoupis, devant le feu. La soirée de la veille riche en abus nous a laissé un peu rêveur. C’était la première fois que nous sortions ensemble dans « le monde ». Une sorte d’épreuve. Depuis le début notre relation était restée dans une sorte d’intimité cotonneuse où nous admettions de temps à autre un ami, le temps d’un verre, d’une rencontre, d’un passage, parfois deux, rarement trois.

Il y a quinze jours quand j’ai reçu l’invitation de Camille pour cette fête, j’ai hésité à lui demander de m’accompagner. Mais je savais que si il ne venait pas je risquais de céder à la tentation de rester près de lui. Et de me détester ensuite de préférer un homme à une amie. Alors timidement je lui ai proposé de venir. Il a simplement dit oui.

C’est agréable d’être là, au coin du feu, dans le silence, dans ses bras, contre lui. Hier donc nous sommes allés chez Camille. Nous avons bu, nous avons ri, chacun de nous se baladant au milieu de ses étrangers qui composent toujours une soirée. Parfois nous nous sommes croisés. Il était saoul, sûrement moi aussi mais un peu moins. Plus tard lorsque nous sommes rentrés, nous avons encore fait l’amour longtemps. Puis je me suis effondrée, un vrai petit mec, après la jouissance, le sommeil.

J’écoute le crépitement du feu les yeux fermés. Il se blottit contre ma poitrine et je sais qu’il pleure doucement. Il va parler, il va me dire des mots qu’il voudrait taire et qu’il doit exprimer. Il cache toujours son visage quand l’émotion le prend. Et j’ai toujours un peu peur de ce qu’il va dire.

« Tu sais, j’ai eu envie de pleurer toute la soirée….pas de tristesse, non de bonheur…parce que je suis bien avec toi, parce que nous sommes bien ensemble…je l’ai trouvé belle cette semaine avec toi, comme une série d’épreuve…ma dispute avec Alice…ta tristesse soudaine…le sexe ensemble…et puis cette soirée…les nanas m’ont toujours gonflée en soirée…avec toi c’était drôle…c’est un peu comme si nous pouvions réellement partager des instants…je me déteste de te dire tout cela…
« je sais
« si je m’attache trop à toi dis le moi
« j’aime être avec toi
« tu me le diras si tu en as assez "
« oui

Aujourd’hui je repense à cette soirée, et à d’autres. Mon cœur cogne et j’ai du mal à respirer.

J’ai peur. Parce que fondamentalement, l’autre, l’autre me blesse toujours.

Haut de la page

dimanche 19 octobre 2003 à 19h40
blanc
J’aurais aimé être innocente, ne pas savoir, ne pas comprendre, ne pas voir. Je maudis la transparence des rapports humains, la pauvreté de nos fonctionnements. Et ma sensibilité. Je me méprise de ne pas pouvoir vivre sans amour alors même que cet amour me blesse, alors même que cet amour n’a rien de noble. Alors même que cet amour est périssable. Je méprise ces femmes qui vivent du regard des hommes qui s’y complaisent et même en font des livres Ernaux, Angot, Laurens. Je me hais d’écrire encore et je voudrais tout oublier.

Le moindre courant d’air achève.

Haut de la page

mercredi 5 novembre 2003 à 15h13
Extra lucide et droguée, où l'homme que j'aime me découvre une cruauté certaine
Karl lit des extraits de mon journal que j’ai retrouvé. Il s’agit de Tristan. Nous fumons un joint et je l’entends éclater de rire. Je suis à la fois mal à l’aise et heureuse.

« tu es drôle
« oui, je n’ai pas de prétention littéraire, je veux juste m’amuser
« tu peux être drôle et littéraire
« oui enfin non. Tu comprends, si tu regardes les faits objectivement, Tristan est un homme de cro magnon et moi une idiote qui se fait avoir sur toute la ligne. Mais ce n’est pas ça l’important, l’important c’est que c’est amusant, que la vie est amusante, que de la situation la plus absurde, la plus pathétique, il ressort une sorte de bonheur, celui d’être en vie et d’en profiter.
« pourquoi tu n’écris plus ?
« je ne peux pas écrire sur notre relation, retranscrire nos dialogues. Parce que c’est trop compliqué, trop dense. Il y a toujours deux ou trois niveaux de lecture dans le moindre de nos échanges, sans compter les références que nous avons en commun mais que la majorité ne partage pas avec nous. Avec Tristan c’était facile, on était dans le premier degré absolu, c’est d’ailleurs ce qui me plaisait chez lui
« attends Carla tu es en train de dire…
« oui que notre relation vue de l’extérieur paraîtrait trop intello, voire légèrement perverse. C’est vrai quoi !
« tu vois le problème Carla quand tu es défoncée c’est que tu deviens cruellement violente
« pardon ?
« oui tu penses à voix haute et c’est sans pitié
« mais non je…
« tu es en train de dire que notre relation ressemble à une relation de vieux cons intellos
« oui parfois
« c’est l’horreur !
« mais puisque toi tu ne le vis pas comme ça !
« oui mais putain, c’est trash. Toi tu le penses.
« non.
« si.
« non. Je dis juste que c’est trop compliqué à retranscrire. Et puis je suis sévèrement amoureuse de toi. Je ne peux pas faire de toi un personnage léger.
« et alors ?
« alors si je devais écrire une histoire sur toi et moi, ce serait un roman d’amour tragique, une passion malheureuse dans laquelle je me serais égratignée. Ce ne serait pas drôle. Ce serait terrible.

Haut de la page

mercredi 5 novembre 2003 à 15h40
Quelques jours hors du monde
Nous avions décidé de partir quelques jours pendant les vacances de la toussaint. Quelques jours loin du monde, des autres, de la ville, des contraintes. Quelques jours rien qu’à nous. C’était la Normandie qui avait remportée notre suffrage. Les plages désertes. Le vent. Les falaises abruptes qui ressemblent au bout du monde. Les marées qui dessinent les plages de galets. Celles de sable. De Dieppe à Etretat. Quelques jours.

Nous étions heureux, légers, désirables et désireux. La mer et sa mélancolie, les galets qui crissent et claquètent, ce marin saoule dans un bar qui nous alpague, ces étrangers qui nous prennent pour des amoureux alors que nous prenons soins de ne pas nous toucher. En public. Nos regards sans doute nous trahissent. Ou nos corps qui se frôlent malgré tout.

Le deuxième soir tout a commencé à se détraquer. J’ai eu peur, je me suis affolée. Il a refusé de me rassurer. Dans ce grand lit, dans cet hôtel de Saint Valery, nous nous sommes endormis pour la première fois, étrangers.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, il a eu un regard triste. J’avais souris pour la première fois depuis la veille. A un serveur. A un autre. Alors il a tenté de m’expliquer, qu’il tenait à moi. Qu’il était inutile de me le dire. Que c’était évident.

« Karl, tu ne peux pas me demander de te faire confiance. Ni de te croire. Alors même que tu me répètes dès que tu le peux que peut être demain tout sera fini entre nous.

Il a dit que j’avais raison. Qu’il était un monstre d’égoïsme. Qu’il était effrayé. Que cela le rendait cruel parfois. J’ai proposé que nous allions nous promenés sur le port.

Au bout de la jetée, il m’a embrassée.

« Carla, je ne veux plus que tu sois triste
« je sais
« je devrais sans doute admettre tout simplement que je suis amoureux de toi


Je me suis tue. Moi aussi j’ai peur.

Le lendemain à Etretat, nous avons acheté un cahier, un beau cahier bleu, relié, ligné. Un cahier pour nous, à nous. Pour se souvenir que nous nous sommes aimés. Que c’était drôle. Et tendre. Et doux. Parfois violent. Un cahier à deux voix, un cahier à quatre mains. Un cahier pour se dire.

Haut de la page

jeudi 6 novembre 2003 à 13h46
un instant à saisir
A quel moment une histoire d’amour se détraque-t-elle ? C’est toujours la question que je me pose, saisir le point précis où tout bascule, où un choix en amène irrémédiablement un autre.

Nous étions sur une plage. Seuls. Le soleil se couchait et déjà un minuscule croissant de lune apparaissait. Il y avait le bruit des vagues. Lui répétait « mon petit havresac ». Je le soupçonnais de ne pas savoir ce qu’il disait. Il a pris des photos. De l’horizon. Des falaises. De rigoles d’eau salée qui se formaient sur le sable. Je n’existais pas. J’étais là mais je n’existais pas. J’étais déjà un souvenir qui disparaît. Doucement. Lentement.

Il dit souvent qu’il n’a aucune mémoire, que les gens passent, qu’il se lasse d’eux. Il dit aussi qu’il m’aime parce qu’il va partir. Très loin. Très longtemps. Il me rappelle que je ne compte pas. Ou pour du beurre. Pour de faux. Il parle trop. Il réfléchit sans cesse. Il agit peu. Il ressasse en prétendant être au présent.

Un jour je lui ai fait l’amour et je l’ai terrassé. A peine remis de son émoi solitaire, il m’a dit

« tu vois, j’ai connu une fille avec qui s’était l’alchimie sexuelle parfaite, vraiment parfaite. J’ai pensé voilà, c’est le summum de l’entente des corps. Mais je n’ai jamais connu un plaisir aussi intense qu’aujourd’hui.

Je sais. J’aurais du être heureuse. C’était un compliment. Mais j’avais encore ce sentiment de ne pas être. Je ne sais pas si quelqu’un peut comprendre. C’est sans doute absurde.

Il dit en riant que s’il couche avec moi c’est que je suis la seule qui accepte. Il dit en riant qu’il a fait l’amour la veille avec mon amie d’enfance. Il dit en riant qu’il pourrait m’appeler par le nom de ma meilleure amie quand j’embrasse son sexe. Il dit en riant que c’est à cause de moi qu’il s’est disputé avec une autre. Il dit en riant qu’il finirait volontiers la nuit avec celle-ci. Ou celle là.

Il s’amuse. C’est ce qu’il dit.

Il a écrit un roman. Dont il est le héros. Les personnages sont tous féminins. Il s’agit d’amour. Il s’agit d’elle. Son grand amour. Sa grande déchirure. Et des autres. Celles qu’il n’a pas aimées ensuite. Il prétend qu’il déteste ce qu’il a écrit. Il a travaillé dessus pendant 4 ans. Il me l’a donné à lire.

« ça ne te plaira pas ». Il m’a prévenu.

C’est vrai. C’est tout ce que je déteste. C’est sûrement un écrivain. Les écrivains sont des connards.

Haut de la page

jeudi 6 novembre 2003 à 15h27
une lettre et des mots qu'on oublie
Je couche avec mes idées, non je vis avec mes histoires, elles sont là elles palpitent, elles s’expriment. Tu sais ce que c’est de ne pas pouvoir t’endormir parce que ton esprit crépite comme un imbécile? imagine je peux faire une histoire de tout, de tout et n’importe qui ou presque ou peut être que c’est prétentieux de dire ca peut être que je ne peux juste pas m’en empêcher mais c’est égal, il faut que j’exprime tout cet amas de mots qui m’obstruent le cerveau et tant pis si ce ne sont que des bribes, tant pis si mes débuts sont un éternel retour, tant pis si ce n’est pas vrai pas juste pas correcte, idiot sale moche joli drôle je m’en fous tu comprends pas parce que ce n’est pas important non c’est juste ici dans ce lieu là , dans ce lieu là à moi, ce lieu imaginaire, je n’ai rien à prouver à qui que ce soit, je ne dois pas démontrer justifier, faire preuve de cohérence, d’intelligence, de culture, avoir l’air cool et confiante, non rien de tout ça, je peux me faire plaisir, je peux écrire n’importe quoi et aussi y mettre des textes écrits ailleurs, je peux être cette hystérique, cette femme fatale, cette enfant désarmée, cette crétine puérile, cette prétentieuse hautaine etcetera…Je peux tout être je peux tout dire. Tu te souviens ? un jour tu te demandais, peut on tout écrire, mais bordel, oui bien sûr que oui le problème se situerait plutôt de l’autre côté peut on assumer tout ce qu on écrit, tout ce qu on accepte de lire

Haut de la page

jeudi 6 novembre 2003 à 15h27
une lettre et des mots qu'on oublie
Je couche avec mes idées, non je vis avec mes histoires, elles sont là elles palpitent, elles s’expriment. Tu sais ce que c’est de ne pas pouvoir t’endormir parce que ton esprit crépite comme un imbécile? imagine je peux faire une histoire de tout, de tout et n’importe qui ou presque ou peut être que c’est prétentieux de dire ca peut être que je ne peux juste pas m’en empêcher mais c’est égal, il faut que j’exprime tout cet amas de mots qui m’obstruent le cerveau et tant pis si ce ne sont que des bribes, tant pis si mes débuts sont un éternel retour, tant pis si ce n’est pas vrai pas juste pas correcte, idiot sale moche joli drôle je m’en fous tu comprends pas parce que ce n’est pas important non c’est juste ici dans ce lieu là , dans ce lieu là à moi, ce lieu imaginaire, je n’ai rien à prouver à qui que ce soit, je ne dois pas démontrer justifier, faire preuve de cohérence, d’intelligence, de culture, avoir l’air cool et confiante, non rien de tout ça, je peux me faire plaisir, je peux écrire n’importe quoi et aussi y mettre des textes écrits ailleurs, je peux être cette hystérique, cette femme fatale, cette enfant désarmée, cette crétine puérile, cette prétentieuse hautaine etcetera…Je peux tout être je peux tout dire. Tu te souviens ? un jour tu te demandais, peut on tout écrire, mais bordel, oui bien sûr que oui le problème se situerait plutôt de l’autre côté peut on assumer tout ce qu on écrit, tout ce qu on accepte de lire

Haut de la page