La psychologie du corbeau
« C'est le désert spirituel dans l'homme qui engendre les déserts dans la nature. » (Quelqu'un)

         « On croit chercher, on croit entreprendre,
en fait on résiste. » (Satprem)

Ceci est une archive du journal et non pas le journal lui-même.

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samedi 15 avril 2000 à 07h02
Commémorations
« Dis maman, c'est quoi un pogrom ? »
« Albert, vas chercher le dictionnaire ! »
Larousse a une grosse quéquette
Comme Mickey
Oui je sais !
Souffle dessus et les spermatozoïdes de la culture s'en vont féconder les cerveaux
agiles des gens.
AIME sans éjaculer !
AIME sans intérêt !
J'ai rêvé d'avoir les poings en gelée matinale
J'ai rêvé que je gueulais : « Casse-toi symétrie ! »
Là où il y a amour il y a misère matérielle. Pas de mots, pas de pouvoir, un plus un ?
Rien à foutre ! ... Oui Mickey a une grosse zézette et il encule Mac Donald !
Fil Haut-parleur
100 grammes de beurre
Lila a froid, elle a perdu son duffle-coat sur un rivage de mirage.
Vases communicants d'impressions réalistes
Chasse les images de la répression
Ignore qui tu hais et sois qui tu aimes !
Ici ou ailleurs les étoiles brillent du même éclat.
Zoom arrière. Trop-plein de bonnes volontés
Zoom avant. J'espère que mon nez n'est pas trop près !
Images Zéro ...tiques ... Chien je suis, chien je resterai.
Univers à douze mille dimensions ... eh ! ...
Oreilles, ouvrez-vous ! ... A vos larmes bataillons ... Chants nationaux mouillés de
peurs, commémorations, où sont vos messages ? ...
Nos cerveaux relancent les images des pluies
qui ont fécondé les terres de nos ancêtres.

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samedi 17 juin 2000 à 00h05
Le Pouvoir c'est quoi ?
J'ai été programmé pour me justifier non pour expliquer ce que je ressens ou ce que je pense. C'est ce qu'on appelle la culpabilité. Ce sentiment étouffe, paralyse le jugement, annihile la pensée, morcelle la personnalité et prend entièrement possession de l'être. Il est l'instrument le plus puissant du pouvoir. Le travail entrepris pour débarrasser mon programme de cette merde est de plus en plus facile et je me sens de plus en plus léger.
Pour mettre en route la machine infernale de la « coulpe » il suffit de porter des jugements sur soi ou sur les autres. Tactique insidieuse et putassière avec laquelle il est instantanément possible de prendre possession de l'autre. Dans tout rapport de force, l'emporte, à coup sûr, celui qui juge le plus vite et le plus fort. La manipulation consiste donc en un savant dosage de jugements et de menaces qui mettent continuellement l'autre dans un état de crainte donc d'aliénation. La promesse de récompenses est exactement équivalente. C'est cette philosophie de merde que je suis sensé appliquer dans mon métier de prof. et dans ma vie de tous les jours !
C'est cette philosophie de merde qui sert de base à nos sociétés occidentales.
Décérébrer c'est dominer.
Mais il y a une alternative à ce système. Chaque individu porte en lui le germe de sa propre liberté. Chaque individu entre dans la dialectique du maître et de l'esclave. C'est dans la nature de l'homme de se révolter car ce n'est pas dans sa nature d'être dominé. Le pouvoir est un accident dans l'histoire de l'humanité, comme la violence, l'argent, la connerie. Je suis convaincu que l'évolution tend vers la sortie de la fosse à miasme dans laquelle nous nous enlisons. Comment ? N'oublions surtout pas que nous sommes biodégradables et que nous forgeons les armes de notre propre destruction, je veux dire libération.

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vendredi 15 novembre 2002 à 07h00
Les hirondelles sont des mammifères
Le jardin est partiellement sous la neige
C'est du plus bel effet.
Blanc gris, vert, marron presque noir
Effet soustractif !
Qui a déjà vu un petit d'hirondelle ?
Savez-vous qu'il est Blanc gris, vert, marron presque noir ? et qu'il tète sa mère ... Car les hirondelles sont des mammifères volants.
Au même titre que l'homme ... qui lui ne vole pas tout le temps, bien qu'il en soit capable : Bach, Ali Khan, Nastasia Kinski etc. ...
A contre-jour les êtres vivants qui nagent à contre-courant produisent au toucher un des plus beaux effets que la nature nous ait donné de percevoir.
Mais laissons là toute polémique et revenons à nos mammifères.
Leurs Œufs une fois cassés, s'avèrent être vides, enfin en apparence car le vide n'est qu'illusion. Tout vide qu'il soit, un Œuf d'hirondelle peut être placé sur des épaules et se mettre à raisonner. Pour s'en assurer il faut tapoter tout doucement sur la tête de Bernard Pivot ou d'un autre ... tap, tap ... Doucement tendez l'oreille, il semble mollet ... tap, tap ... cette tête, qui est un oeuf , émet des piaillements trahissant l'angoisse métaphysique de l'oeuf vide. Vide de mémoire ... oeuf qui oublie Janvier 55 quand la très grande démocratie française reçoit Franco, le petit salaud à tête d'oeuf plein de merde ... oeuf qui oublie la faim ... oeuf qui oublie les larmes des enfants déchiquetés par des armes fabriquées par Dasseau ... oeuf qui oublie que d'autres enfants grandissent à l'ombre des comptes en banque qui abritent les profits du même Dasseau ... Pendant ce temps, les hirondelles font semblant de ne pas être des mammifères car elles ont bien trop à faire avec leurs ennemis les corbeaux et autres charognards.

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vendredi 15 novembre 2002 à 07h02
Ayez pitié !
Vertige au bord du gouffre, réalité coupée, morcelée, vide, murs vides et sales, chutes de l'esprit dans le rien, perte du sens, désordre, froid, mort des émotions et des passions ...
Ayez pitié des fous, ils tombent et en passant les branches des arbres arrachent à leur peau des lambeaux qui flottent comme des fanions.
Ayez pitié des fous, ils se consument et rient de vous voir pleurer puis ils vont en zigzag, voûtés, les mains au dos, désordonnés car le vide est en eux ; ils dansent d'un pied sur l'autre sur d'absurdes marelles, le désert a fait place au dérisoire car leur tribu ne les reconnaît plus. Alors ils souffrent et se tordent les mains poussant des cris hideux qui font trembler les ombres, s'arrachent les oreilles avec des boomerangs d'acier coupant comme des rasoirs. Et la nuit ils gémissent sur leurs paillasses humides que leur peur a mouillées. Alors les yeux fermés, leurs membres embrassant de grands oiseaux fantômes qui descendent sur eux leur donner des caresses, ils s'endorment avec, au coin des lèvres, une écume légère comme gouttes de lait.

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vendredi 15 novembre 2002 à 07h06
Extase
Sur le bateau des îles, je regarde Flo, Flo regarde la mer ... Elle a ri aux éclats quand je l'ai emporté sur mes épaules là où la plage s'enfonce ... puis la vague ... l'étreinte de ses jambes ne s'est pas desserrée ... chute ... mes lèvres sur son doux coquillage et l'eau salée ... bercés doucement, doucement ... corps tendus, ruisselants ... appels ... réponses dans le ventre qui inonde ou qui rejoint, grotte humide, passage vers un autre monde ... bouche moussue et salée où je bois le nectar doucement, doucement ... état premier ... lèvres fraîches où nous échangeons le jus exquis et nourricier d'entre tes cuisses ... ta bouche fraîche ... vertige ...sublime gastronomie ... hallucinations dans les bulles d'écumes ... rêve de ce corps bleu, loin de ce monde malade de la répression, Flo je me fonds en toi !

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vendredi 15 novembre 2002 à 07h08
Derrière la porte
Derrière la porte une autre porte sans poignée ni serrure.

         Derrière cette porte quelques éclats de voix remontant de l'enfance, à peine audibles.

         Demi tour, reprendre à zéro ... fermer les yeux ... plus de faux départs ... trouver une autre route, muscles bandés, ouïe bandée, vision maximum ...

         Digitalisation, défenestration ... le monde est fou !

         Trois heures d'attente devant ce guichet : « Nom ? Prénom ? heure du décès ? Justification de domicile ? »

         Regarde ! Tu es dans une file d'attente ...

         ... Les pointes extrêmes de tes seins au-dessus des marabouts élucubrant de couleurs ... je te vois couchée sur le dos en arrière-plan des vapeurs de chaleur ... mon regard perce le rideau de voile léger qui cache l'intimité ordinaire de nos liens ... intimité du dehors ... du dehors bruyant pris dans ses carbures de plomb et ses cancers de béton.

         Où sont tes seins saillants qui sinusoïdent mon horizon ?

         Ma langue transformée en sexe qui refuse de se laisser confire ..

         Ma tête qui refuse de
servir de retraite à la plus petite cellule de
leur Œil droit ou gauche (bien sûr !) Quelle que soit l'odeur infecte des
questions que peut poser un bon père de
famille affilié à la confédération musclée de ceux qui
veulent que
ça marche droit.

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jeudi 2 janvier 2003 à 00h06
Spectagle
Tu vois les marionnettes qui s'agitent, tu ne vois pas ceux qui les manipulent ; tu entends leurs voix, tu n'entends pas la voix des comédiens qui les doublent. Tantôt tu ris, tantôt tu pleures. La vie n'est plus qu'un spectacle, toi une marionnette. La vie n'est qu'un rêve, toi un esprit.
Dans le port immobile, des gens regardent leur groupe s'étirer en une longue file qui veut joindre la mer.
Il fait presque nuit ou presque jour, on ne sait pas. Un mur surmonté d'un grillage prolonge la jetée et plonge dans une mer étrangement calme sous un ciel étrangement gris. Une vieille femme en robe blanche me tient la main. Devant nous le cortège s'étrangle et j'ai peur. Il va falloir longer ce mur ... il va falloir longer ce mur ...
La femme pleure, elle a peur elle aussi, Il va falloir s'agripper au grillage, c'est le seul moyen ... le seul ...
Nous avançons toujours et ni la nuit ni le jour ne viennent. A mes pieds le floc floc de petites vaguelettes commence à sucer mes semelles. Le mur s'enfonce et il faut avancer. mes doigts agrippés au grillage, serres de squelettes, commencent à saigner. Je n'ai pas mal. Devant moi la vieille mariée trébuche, l'eau est glauque, elle gémit. Derrière moi, un souffle un peu rauque me fait tourner la tête : c'est un homme à gueule de chien, il bave et me regarde sans expression. Quelqu'un, loin devant, crie « Les dauphins, les dauphins ! »
Seul sur la route qui ne mène nulle part, un corbeau lisse ses ailes avec son bec. Il vient de terminer son repas ; posé devant lui sur le goudron quelque restes fumant d'une bête quelconque font un absurde petit tas.

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jeudi 2 janvier 2003 à 01h08
Souhait pour l'année 2 003 et suivantes
Puissent les hommes suivre ce sage précepte :

         « Sans parler , sans agir, le Sage réalise de grandes choses !
Parce qu'il ne cherche pas l'impossible
et entreprend avant tout de s'accorder avec le cours naturel de la vie,
il accomplit son destin. »
Lao Tseu

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