Phélicie
Le journal d'une jeune cigogne de passage à Paris
Ceci est une archive du journal et non pas le journal lui-même.

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mardi 28 octobre 2003 à 10h09
Compte-rendu d'une nuit d'oiseau
J'ai reçu un sms de lui lundi soir, il regardait le film Le peuple migrateur et m'a dit: imagine que tu es un oiseau et que tu as sa vue.
J'ai imaginé, ça m'a inspiré plus long qu'un sms alors je ne l'ai pas envoyé.

Alors j’ai survolé steppes, neiges éternelles, océans et forêts impénétrées. Marécages et champs de lave. J’ai senti le sifflement de l’air fuseler mon plumage. Ecouté de l’oreille que je n’ai pas la rumeur de la Terre, ses tourments. J’ai vogué sur les cieux, dépassé les nuages. J'ai glissé dans la nuit au gré des étoiles.
J’ai fait un avec le flot des miens. Et notre V a tranché le ciel. Seul mon instinct guide mon cap, et pourtant je suis libre : N’ai-je pour unique maître le vent "
Mes yeux font la taille de l’univers
Je suis l’oiseau migrateur.

Tout ça pour dire que je ne suis pas son pigeon.

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jeudi 30 octobre 2003 à 13h51
Un de moins
Bon bah ca y est j'en ai plus qu'un. Bien fait pour moi je savais que je succombais a la chimere et chaque fois que je le voyais, je fondais un peu plus comme un sorbet au soleil du soir. En fait je suis rassuré et décue en meme temps car c'et bel et bien un connard. Je le savais depuis le debut. Chaque fois que je l'appelais je ressentais une tension extraordinaire, un stress qui me faisait voir tout blanc. Une force d'opposition, je SAVAIS qu'il ne fallait pas que je mette plus de mes billes precieuses dans cette histoire foireuse. Et pourtant. J'aimais delicieusement ces montées de seve, ces etourdissements soudains, ce doute visceral qui me prenait le ventre et me faisait sortir de mes entrailles. Je suis maso, ca n'est pas nouveau. J'essaye de renverser la tendance car j'ai puisé dans mes reserves cette fois ci. J'ai arrete de me nourrir, j'avais le regard tourné vers la mort, et vides de lumiere.C'est que je ne suis plus toute jeune. Je n'ai plus l'âge a refuser de regarder en face l'apprentissage decoulant de mes experiences facheuses. Que j'engendre moi meme comme une grande. Je dois etre responsable. TOUT ce qui m'arrive n'est le produit de rien d'autre que de mes actes.
Et je crois queje ne veux pas grandir. J'aime le reve, l'artifice et la chimere. Et pourtant c'est la mort. Si tout le monde agit ainsi capricieusement, pas étonnant qu'on en soit là où on en est!

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mardi 18 novembre 2003 à 00h00
Quand l'amour universel se heurte à la passion...
Je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas a offrir le plus beau de mon âme à celui qui me porte l'amour le plus pur. Le plus conscient aussi, le moins idéaliste. Le plus concret le moins égoïste.
Tout cela n'est pas sexy pour mon être frivole et stimulable pareil au papillon, à l'éphémère.

Je l'ai dans la peau , celui qui m'ignore, celui qui me maltraite par ses absences d'attention, de témoignages même de vie. Je ne suis rien, alors d'un coup il est tout.
Chaque cellule de mon corps appelle sa présence, son toucher, ses yeux de hyène aux aguets , cette énergie si particulière, toujours plus au devant. Faire fi du passé. Je suis passée, en toi, je suis passée et il me semble avoir un instant, long, trépassé.

A la vie je me suis de nouveau invitée car je la porte la vie, la même et ça n'est pas compatible. L'amour je le porte chaque jour. Envers toi et puis envers les autres. Je fonctionne encore comme du temps, de l'ère, de la planète des tribus, me dit mon homme. Car rien ne peut se faire autrement qu'ensemble pour moi. Ensemble , surtout pas qu'en couple. Ensemble pour de vrai.
Alors l'on place l'affectif au tout premier plan en toute situation et les embrouilles commencent.
Pourquoi lui qui je le sais me considere un minimum, meme s'il a pu me manquer de respect ponctuellement, n'est-il pas habité d'une conscience communautaire comme la mienne? Il serait deja venu a moi pour me rendre les choses plus faciles, plus claires. Moins abruptes et moins abyssales. Il m'aurait pas permis ces dérives narcissiques. peut etre je l'aimerais moins aussi. S'il avait conscience de tout cela.

A présent il occupe mes espaces les plus intérieurs. Je me prends a le haïr, a le maudire, a le plaindre, a le reconforter.
Et puis quand je l'ai chassé apres de maints efforts de mes pensées diurnes, voila que je rêve. Chaque nuit je rêve et mes errances nocturnes me mènent à des scénarios incertains ou bien trop réalistes pour mon petit égo. Je l'ai je le perds. Il est là en face de moi pres a reprendre sa course avant de sechement m'envoyer son regard hagard. Comme s'il avait deja passe trop de temps. Que le chronomètre géant qu'il porte au dessus de sa tête avait achevé son impitoyable compte a rebours et frappé de son gong dans ses entrailles.
Je sens sa peau contre la mienne, je vois ses pieds grands comme des racines et soyeux comme la peau d'un poupon. Il n'a vraiment aucun poil. Moins que moi. Mais il est impitoyable comme le chronometre, il ne se retourne pas. Les aiguilles tournent toujours dans le meme sens.
Je prononce son prénom dans cet univers lyrique et déjà une ribambelle de cocons faits de pétales enroulés craquent sur ma langue. De leur ecrin vegetal se déploient des papillons exotiques aux motifs compliqués. Ils se posent sur mes lèvres et apres une breve succion prennent leur premier envol hors de la cavité buccale qui leur a servi d'etape natale.
Alors je me mets à parler le langage des papillons avec toi et puis de deux trois floppements langoureux d'ailes ces feuilles de velours aux couleurs éclatantes caressent l'air jusqu'à traverser ton coeur.
Jusqu'à ta narguer bouche, jusqu'à effleurer tes mains. Ces mains.

Déja je suis électrique à me les figurer parcourant sans même le toucher le grain de la peau de mon dos, de mon ventre tiède.

Je chauffe, mon coeur gonfle gonfle dans ma poitrine jusqu'a exploser en un rayon de soleil sur mon visage. Peux tu le voir. Je doute qu'il t'eblouisse, je doute qu'il te caresse. Car tu cours, tu cours encore plus vite encore.
Toujours.
Jusqu'a quand.
Au tout debut de notre relation d'amants tu m'avais dit apres deux jours a peine passés a moitié ensemble. "Je ne sais pas m"arrêter. Je ne m'arrête presque jamais de travailler ; le temps que je me suis accordé avec toi, c'est une exception. Ca me fait du bien parfois". mais c'est une conquête supplementaire aussi. Maintenant que le travail est accompli, il est temps de remettre en route la caravane car le désert n'offre pas de limite visuelle au voyageur en mal de foi.

Tu es exactement aux antipodes de ma nature contemplatrice , introspective, pleine de doute au point de paralyser tout élan.

Cet homme est action, il est bonté, mais il craint de s'arrêter, il craint qu'elle soit vulérabilité, alors il n'en use que par instants de grâce furtive, d'autant plus précieux.
Il craint de mourir, de pleurer, de se plonger sur sa peine, celle que l'on partage tous, celle de notre prochain qui à ce moment même comme au suivant oui celui ci , souffre.

Julien, c'est son nom. Un nom d'empereur comme celui de mon homme , mon homme droit qui m'aime d'un amour non passionnel mais d'autant plus unique, d'autant plus cher.
Ce sont mes deux empereurs comment choisir? L'empereur Julien semble avoir choisi que je ne serai pas son impératrice. Ca m'a pprendra a comme toutes les petits filles attardées, femmes non écloses, rêvent à des contes de fées, dans lequel elles tiendraient si candidement le rôle rosé de princesse.

Deux empereurs au temps ds citoyens. Sauf que mon homme , son nom veut aussi dire l'or.

Alors pourquoi m'entête-je à ne vouloir que de la ferraille que je pourrais m'appliquer à désoxyder?

Je ne conçois que tres mal la monogamie.
Je conçois mal aussi la "trahison" d'une tromperie, meme le mot tromper me semble erroné.
Ai-je tenu la promesse de me tenir a tes côtés même si la tempête gagne notre rivage et gâte notre abri d'amour?? Non et pourtant
Qu'il pleut qu'il vente, qu'il neige , je serai la , mon amour ne desemplira pas , pour aucun des êtres que j'aime ou ai aimés. C'est la chose la plus certaine que je porte avec moi à chaque seconde que j'ai conscience d'être la avec tous ceux la justement. C'est ma foi.

Le problème qui subsiste a tout cela est celui du choix.
Est il nécessaire ce choix?
Peut être bien, peut être pas.
Je l'apprendrai en vivant un peu plus ici bas, non?

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mardi 18 novembre 2003 à 15h56
Extase et douleur au concert
sinon le concert de radiohead m'a rendue extatique hier, moi qui ne suis pas même fan.J'ai beaucoup aimé, passé un pur moment. Y'avait tellement tellement de monde, de tetes.
Le champagne surement.
Evidemment ca m'a replongée il y a quatre mois quand avec mon empereur qui ne veut pas de moi on se courtisait.
C'était pour le concert de Björk Elle qui me transcende déjà, sa musique me va droit dans le coeur du coeur.Je me sens en resonnance avec les vibrations de sa musique et donc avec elle car elle y verse tout son être; comment meiux connaître une personne.?
Bref tout ca pour dire que j'ai profité des vibrations du concert d'hier pour me recreer ces moments passés et ca m'a permis d'exorciser un peu la douleur tapie au fond de moi depuis ce mois que j'attends qu'il me revienne un peu. Un mois que sous mon nez il a si irrespectueusement envers ma personne dragué une fille pour l'emmener finalement avec elle à l'issue de la soiree.
Enfin tout cela je le raconterai plus tard, c'est encore sensible. Je ne l'accepte pas alors le relaterais trop subjectivement. Je cherche des explications des excuses pour mieux masquer ce qui heurte.

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