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Suis je impudique ?

Quelle serait votre définition de la pudeur ?

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Ma vie était à la fois douloureuse et pleine de joies il y a très peu de temps encore, à mon arrivée sur le net, paradoxe me caractérisant au plus haut point.

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J’avais en moi des tonnes de souffrance à exorciser, des souffrances à mettre en mot. Et la vie réelle ne me le permettait pas. Où je ne me l’autorisais pas. Parce qu’il m’était difficile de dire à une amie en sirotant un café bien chaud « Ma fille m’a dit hier soir qu’elle voulait mourir, et j’ai lu dans ses yeux toute la douleur de ces mots, et elle n’a que neuf ans … »

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Il aurait alors fallu que je me lance dans un long, trop long monologue. Il aurait fallu que je raconte l’impossible l’invraisemblable,  pour expliquer comment une petite fille aussi pleine de vie en était arrivée à de telles pensées malgré tout l’amour dont nous l’entourions. Il aurait fallu que je dévoile ses hontes et ses humiliations, il aurait fallu que je me raconte, que je nous raconte, et ça …. Je ne sais pas faire.

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N’est ce pas incroyable ? Dans la vie, la vrai vie, celle de tous les jours, je ne sais pas me raconter, enfin me raconter vraiment. Beaucoup d’amis me côtoient régulièrement et ne connaissent rien de mon passé, de notre passé. Ils ne voient qu’une quadragénaire un peu exubérante, pas très mature, une perpétuelle adolescente qui a oublié de grandir. Ils ne voient que l’image que je leur donne. Parce que je ne veux donner que cette image. Elle me rassure, elle me protège de leurs questions, d’éventuels jugements, d’incompréhensions. Elle me protège de mon passé.

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Avant de sévir dans la rue des blogs, j’ai longuement pratiqué les groupes de discussion sur Yahoo. D’ailleurs, je suis encore « active » sur quatre d’entre eux.

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Très vite, parce que ça débordait en moi, j’ai parlé de ma fille, de son père, de sa haine, de nos blessures. Et je déversais sur ces groupes intimistes des flots de confessions qui se bousculaient, dans le désordre, et plus je donnais d’informations, plus les questionnements fusaient, plus de nouvelles blessures saignaient, j’en ai percé le pus sans aucune pudeur.

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Sans aucune pudeur.

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Moi qui me considère extrêmement pudique, je me suis entendue dire que mon « manque de pudeur » avait mis beaucoup de personnes mal à l’aise dès mon arrivée.

Ce que je comprends. Même si mon égo a été salement malmené et l’est encore lorsque j’entend ça.

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Impudique moi ? j’ai vraiment du mal à me voir ainsi.  Et en toute sincérité, je ne me suis jamais sentie impudique en parlant de notre histoire. Il fallait que je le fasse, je me l’étais interdit par peur du jugement jusqu’alors. L’anonymat que m’offraient les groupes de discussions m’aidait à me soulager de tout ce qui me devenait trop lourd à porter.

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« Jamais je n’aurais pu parler de ça à des étrangers ». Voilà ce que me disaient certains membres des groupes. Et ce n’était pas un jugement, loin de là. Parfois, il y avait même une forme d’admiration dans ces mots. Mais moi, je ne retenais que le côté négatif de la phrase. Je n’entendais que « comment oses tu ? ». La maltraitance, qu’elle soit physique ou psychologique est elle encore tabou ?

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Aujourd’hui, j’ai avancé sur ce questionnement. Je refuse ce tabou, je me dis que je dois en parler, ne serait ce que pour m’en soulager, ne serait ce que pour aider, si je le peux, d’autres femmes dont le vécu ressemblerait au mien. Simplement pour dire regardez moi ! j’en ai chié ! mais je m’en suis sortie.

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A côté de ça, j’ai longtemps été surprise de me voir considérée comme impudique par ces mêmes personnes qui elles, parlaient facilement de leur vie sexuelle. Ou de leur absence de vie sexuelle dans leur couple. Voilà un sujet sur lequel je me qualifierais volontiers de « coincée ». Il n’y a que depuis cinq ans environ que je peux dire simplement que j’aime faire l’amour. Jamais je ne l’aurais dit avant. Parce que ça, oui pour moi, ça touche à mon intimité. Et sincèrement, si j’avais eu à rencontrer des soucis en la matière, je crois bien qu’il m’aurait été impossible d’en parler.

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Longtemps, j’ai été excessivement mal à l’aise en écoutant les confessions intimes de mes ami(e)s. Aujourd’hui encore, certaines « révélations » me laissent pantoises. Aujourd’hui toujours, je m’imagine mal parler de mon quotidien amoureux avec Jésus. J’ai trouvé mon équilibre avec lui, je m’y sens bien, mais c’est à moi, à moi seule, enfin à nous. Et je ne ressens ni le besoin ni l’envie de m’exprimer sur ce sujet.

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Là où j’ai évolué, c’est que j’ai fini par penser que nous avions chacun notre propre pudeur. Je suis moins « heurtée » lorsque je reçois ou lis certaines confessions purement sexuelles. Je n’envie pas la liberté de ceux et celles qui peuvent s’exprimer ainsi, mais je peux comprendre qu’ils aient cette facilité. Tout comme moi, j’ai aujourd’hui acquis la facilité de parler de mon passé alors que d’autres le tairont pudiquement.

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J’en viens donc à un de mes souvenirs d’enfant qui m’est revenu en mémoire dernièrement en regardant une émission sur l’enfance maltraitée.

Non pas que je me sois considérée comme un enfant maltraitée. Mais mon père nous a malmené en son temps, physiquement puis psychologiquement. Et même si cela ne faisait pas partie de notre quotidien, son extrême sévérité nous a fait grandir mon frère et moi dans la crainte de sa colère.

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Je crois avoir déjà abordé cette histoire sur mon blog. Pardon à ceux qui me lisent régulièrement et connaissent déjà cette histoire.

Mais je ressens aujourd’hui le besoin de raconter encore une fois et tout du moins complètement un des moments qui m’a le plus marquée dans mon enfance.

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En tant que mère, je peux aujourd’hui comprendre l’angoisse qui avait alors englouti mes parents, même si j’estime toujours plus qu’exagérée la violence dont a usé mon père en représailles. Ce qui explique peut être aujourd’hui une partie de ce que je suis, ce qui explique peut être aussi mon incapacité à pardonner.

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Je devais avoir onze ans, et ma sœur cinq ans. C’était un mercredi après midi, et je jouais avec mes copines du quartier juste devant notre appartement, parce que je n’avais pas le droit de m’éloigner. Comme à chaque sortie, mes parents me collaient ma gluante petite sœur, petite peste cafteuse dont le moindre secret me concernant la démangeait tel du poil à gratter.

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J’en avais donc la charge, mais je n’étais pas mon frère. Entendez par là que je ne me sentais aucunement investie d’une mission de grande sœur protectrice. Il était impossible de me faire confiance, j’oubliais ma jeune sœur dans la seconde qui suivait mes retrouvailles avec mes amies, surtout si elle ne prenait pas la peine de se rappeler à mon bon souvenir.

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Nous n’avions pas le droit de nous éloigner, pas plus que nous n’avions le droit d’aller chez les autres. Le message était totalement intégré, mais ma sœur n’avait que cinq ans.

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L’immeuble dans lequel nous vivions permettait l’accès aux caves par les cages d’escaliers, ce même accès aux caves nous permettait de nous rendre d’une entrée de l’immeuble à l’autre.

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C’est ainsi que ce jour là, j’oubliais totalement ma jeune sœur au profit d’une partie de marelle endiablée. Et dans toute l’innocence de ses cinq ans, ma sœur suivit sa petite copine en passant par les caves pour se rendre chez elle et regarder un dessin animé. Sans prévenir qui que ce soit. Ou peut être même qu’elle me l’a dit … mais je l’ai oublié.

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A 18 heures, mes parents s’aperçurent de la disparition de leur chair et leur sang. Les gros titres des journaux en ces temps ci ne parlaient que de l’histoire d’un petit garçon de cinq ans, enlevé à ses parents dans des conditions similaires.

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Pendant deux heures, mes parents ont cherché ma sœur dans toute la cité. L’angoisse montait à le mesure de leurs recherches infructueuses. Je n’ose imaginer ce qu’a ressenti ma mère dans ces moments de doutes, je n’ai quant à moi aucun souvenir de cette longue attente. Et finalement, je ne sais plus comment, ils l’ont retrouvée sagement assise dans le salon de sa petite copine, la maman de ladite copine nullement surprise d’avoir chez elle une enfant de 5 ans à 20 heures passée.

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Lorsque mes parents sont rentrés avec ma sœur, j’ai lu dans le regard haineux de mon père tout le poids de la correction qu’il m’avait préparé.

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Il m’a couchée sur le lit, m’a forcée à me dévêtir de mon pantalon, a sorti son ceinturon et compté les coups. Attendez voir, un tit coup de ventoline pour faire passer le souvenir.

Il m’a obligée à compter les coups avec lui.

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Vlam ! un ! vlam ! deux ! vlam ! ….  Je ne t’entends pas ! Trois !

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Et m’a interdit de hurler. TAIS TOI !!!!!!!  FERME LA ET COMPTE ! Vlam ! Six.

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Au septième coup, le chiffre du diable, je me suis mordu les lèvres au sang pour retenir mes cris. Les larmes brouillaient totalement ma vue. Jamais je n’aurais cru qu’il était possible d’autant souffrir.

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Chaque coup, je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais l’impression qu’il prenait tout son temps, afin de me faire appréhender le sifflement de la ceinture qui fendait l’air avant de s’abattre sur mes cuisses, mes fesses, mon dos….

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Vlam ! huit ! JE T’INTERDIS DE PLEURER ! Vlam ! neuf !

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Au douzième coup, mes yeux brûlants acceptèrent de retenir mes larmes.

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Vlam ! Vingt ! Rhabille toi !

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Je ne sais pas ce qui m’a le plus marquée encore aujourd’hui. L’humiliation de prendre les coups sans broncher, sans bouger, celle d’être dévêtue, l’injustice que j’ai ressenti, la douleur, cette douleur sans fin, ma mère qui pleurait sans rien dire …. La haine que j’ai ressenti pour ma sœur …. Je ne sais pas. Mais aujourd’hui encore, il m’est difficile de me rappeler ces moments sans trembler de rage et d’impuissance, sans laisser couler ces larmes qu’il m’avait interdit.

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Quinze jours plus tard, j’allais à la piscine avec les copines de l’école. Avant de nous y plonger, nous devions tous passer dans les douches collectives, nues. J’avais oublié l’affront.

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Pas mon corps. Ce sont les regards horrifiés de mes camarades qui me l’ont rappelé. Et j’ai répondu à leur questions par des cris, je les ai haïs, toutes. J’ai reporté en elle toute la haine que j’avais eu en moi lorsque les coups pleuvaient.

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Je les ai détesté d’avoir découvert mon secret, d’avoir levé le voile sur ma honte. Parce que j’avais honte. Honte qu’elles puissent voir ce qu’il m’avait fait. Honte qu’elles me rappellent ce que j’avais oublié. Et d’ailleurs, j’ai toujours cette colère en moi. Je leur en veux terriblement d’avoir vu ça. Je me suis rhabillée et ai refusé de suivre le cours de piscine.

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Et mon histoire s’est effacée dans le silence de chacun.

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Mon père ne m’a plus jamais battue …. Ne m’a plus jamais battue avec une ceinture.

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Suis je impudique de raconter ça ?

Commentaires

Je sais pas si on te l'a déjà dit mais là (en ce moment tout de suite) TU ECRITS TROP !!!!
J'ai plus le temps de commenter à mesure !!!
Bon on reprend, déjà si t'es suceptible, mais bon tu as bien travaillé avec trois pommes qui grâce à sa maman s'est beaucoup amélioré !!! (ça va là t'es rassurée comme le dit, le test ??)
Sinon Pour ta note joyeuse, elle m'a fait rire car Vendredi soir je suis sortie aussi (chose exceptionnelle) et j'ai aussi abandonnée Marichéri mourant dans son lit (il a une grosse bronchite, mais bon il a pas de fièvre et pas d'antibiotiques alors il est pas malade !!!! Mais non je déconne, j'ai vu la pub !!!)
Et pareil ils ont survécu, et moi aussi, j'en ai même profité pour faire de la dégustation dans un pub, un "Irish coffee" excellent !!
Et félicitation pour Planeuse, je trouve que tu comprends son problème, tout en lui montrant que t'es pas daccord avec son attitude et en cherchant la solution : BALAISE !!!
Pour cette note-ci, je ne te trouve pas impudique, je comprends que d'exprimer à haute voix ton vécu puisse rendre certaines personnes mal à l'aise, pour des raisons qui leur appartiennent, mais je ne trouve pas que ce soit un manque de pudeur, plutôt une marque de courage, de pouvoir affronter le jugement des autres sur ton vécu, car il doit être difficile de s'ouvrir autant aux commentaires même amis, tu te dévoiles, c'est en quelques sortes montrer sa vulnérabilité, sa fragilité, écarter la carapace qu'on utilise au quotidien et je trouve cette attitude courageuse. Je pense que ceux qui trouvent que tu manques de pudeur devraient se demander qu'est ce qui raisonne chez eux face à ton histoire, qu'est ce qui les dérange, les gêne les rend mal à l'aise!!!
En tous ls cas c'est sain que tu laisses en fin sortir ta colère/rage/frustration/impuissance, elles arrêteront peut-être de te ronger de l'intérieur ...
Bisous !!!!

moi, je ne trouve pas cela impudique....!
C'est ton histoire à toi, pourquoi faudrait il la cacher?
Parce que ça fait mal??? Oui ça fait mal... c'est vrai... en te lisant, je me sens furieuse contre tes parents, je me sens solidaire de cette petite fille battue, contrainte... humiliée....
Et les mots me manquent....
bisous K LI

Pfff non mais t'abuses hein ! (tu sais de quoi je parle) !!!

Pas évident de définir la pudeur en 2 mots, mais je tente le coup en disant : la pudeur c'est peut-être d'abord et avant tout le respect de soi-même. Rien que ça, ce qui est déjà pas mal :)
(et puis même, raconter avec une certaine pudeur quelque chose considéré comme impudique, est-ce encore de l'impudique?)

A partir de là - et pas seulement - je ne vois vraiment rien d'impudique dans la retranscription de ce souvenir douloureux, et même que ce n'est pas du tout en terme de pudeur ou d'impudeur que j'ai "vécu" cette histoire - d'ailleurs fort bien racontée, soit dit en passant ;) - mais d'injustice, la cruauté d'un côté et la souffrance de l'autre.
L'indécence, elle est dans la violence de l'acte, certainement pas dans sa restitution en guise de témoignage...

Tu vois que je t'aime ! J'AI LU !
:-(
A chaque fois que je fais du mal à ma puce (entends par là : à chaque fois que je la fais pleurer - genre je veux pas lui donner un oeuf Kinder), j'ai peur que ses larmes ou sa colère ne se transforment en mauvais souvenir immortel.... Que ce soit de CA qu'elle se rappelle de son enfance...
Alors t'imagines bien que si un oeuf Kinder refusé me fait culpabiliser, je serais bien incapable de "latter" comme ça ! Je ne peux d'ailleurs le comprendre ; on élève ses enfants comme on veut, mais il y a des limites...

ton histoire de piscine me rappelle une autre histoire : à 15/16 ans, je vais chez le coiffeur me faire faire une brosse longue, à la mode à l'époque.
Le coiffeur m'a complètement loupée : brosse ultra courte, avec des trous en plus ! Horrible !
Ma mère me récupère à la sortie du coiffeur et me hurle "Ah bah t'es belle tiens ! Ouh la la tu vas voir ton père ! Ah moi je vais pas lui dire ce que tu as fait, hein, tu y vas toute seule ! Ca t'apprendra !"
On dira qu'elle n'avait pas vu mes larmes ; on ne tire pas sur une ambulance...
(mon père, d'ailleurs, au lieu de me donner la gifle promise par ma mère, m'a dit "Ce n'est pas grave ; ce sont des cheveux, ça repousse"....)
Le lundi, je pars à l'internat. Un foulard noué en bandeau sur la tête, histoire de cacher le massacre.
Et mes "copines" de chambre, le soir, de me dire "Pourquoi t'as un bandeau ?" "Fais voir" "Mais fais voireuh"
Et comme je ne voulais pas, elles m'ont couru après, m'ont plaquée, m'ont retiré le bandeau et se sont moquées...
Et j'ai eu la haine ; comment pouvaient elles être aussi méchantes ?

Sans rire , je suis qq d'hyper pudique ... mais je ne vois rien d'impudique dans ta note au contraire, garder tout cela serait dangereux pour toi, j'ai tu tellement de trucs que j'ai failli devenir dingue (bon j'ai qq séquelles mais je camouffle ;) ) alors parlons, ce sont nos histoires à nous, personne ne peut nous empecher de nous en défaire de qq manière que ce soit ...
bisous ma belle et fière K-Li :)

Je te trouve touchante, locace, marante, exhubérante, franche, fragile, grossière (hein que t'es grossière??) MAIS absolument pas impudique. Je pense avoir la même définition de la pudeur que la tienne...
Parle, ça te fait du bien. Il est des choses très graves que l'on tait par "pudeur"... je n'aime pas cette pudeur là.

Voilà, je venais de pondre un "magnifique" comm et pffffttt disparu!
En fait ça résumait tout ce qui était écrit.
Plus un merci pour ton comm à mon comm qui m'a touchée!
Corne a raison pour moi en tous les cas: "taire des choses graves par pudeur n'est pas bon!" Je l'ai fait et gardé trop longtemps!
Bises automnales de couleurs magnifiques, à l'image de la forêt de laquelle je reviens!
p.s.: je participe ce week-end à une formation permanente sur le thème de:
"comment réagir comme accompagnants aux situations extraordinnaires rencontrées avec des jeunes, maltraitances, violences, etc..."

Et ton bonheur? n'est il pas impudique? Dans un lieu ou chacun vient dire ça souffrance, n'est ce pas impudique de montrer comment tu sais si bien profiter des petits bonheur?
Comme tu l'as dit, nous avons tous une pudeur différente... Personnelement il me semble que si tu "parles" plus à des étranger c'est justement par pudeur...
En tout cas, comme tu l'as écrit, voir par ou tu es passé et ce que tu vis maintenant, ça me fait du bien! Oui, ça rassure. Alors, merci de continuer à être impudique!

Ouaich ! tout le monde (ou presque) me le dit. J’écris trop, c’est trop long… et ben tu sais quoi ??? c’est comme ça. Suis pas encore dans la phase « que pouvez vous améliorer chez vous ? »
Tu as mit le doigt dessus. Qu’est ce qui peut les mettre mal à l’aise dans ce que j’écris de douloureux ou d’heureux ? A quoi ça peut bien les renvoyer ?
Et non, JE NE SUIS PAS SUSCEPTIBLE !

Moi je ne suis pas furieuse contre ma mère. Elle est de cette génération et elle a eu cette éducation où la femme était soumise à son mari seigneur et maitre. Tout l’amour qu’elle nous a porté était notre rempart contre les agressions intérieures… même les familiales. C’est plus une victime dépassée.

Merci pour le compliment soit dit en passant aussi ;-)
Je retiens ta dernière phrase qui me parle particulièrement.
Merci aussi d’avoir fait l’effort de tenter de définir la pudeur … c’est pas facile hein ? Au passage, Y’A QUE NICO QUI SUIT DANS CETTE RUE !

Ben je dirais que la méchante ... enfin bon, j'ai mon idée sur qui c'était. Tes "camarades" étaient cruelles. C'est l'âge aussi ...
Ta fille écrira un bouquin plus tard "comment ma mère m'a traumatisée en me refusant un Kinder" Va faire succès tu vas voir.

En fait, ce qu’il faudrait, c’est apprendre à en parler intelligemment. Pour que justement ça nous aide à nous en défaire… ne pas tomber dans le radotage stérile. Pas facile …

GROSSIERE MOI ????? T'abuses là hein ! Grossière ? pffffffffffff j'aurais tout entendu ! euh lu.
JE NE SUIS PAS GROSSIERE ET JE NE SUIS PAS SUSCEPTIBLE !
Et je ne suis pas menteuse non plus.

Bah dis donc ! tu as intérêt à emporter ton armure anti-sentiments pour suivre ce stage ... ça ne doit pas être simple. tu nous raconteras ?

Et bien étrangement, non je ne trouvais pas ces moments de bonheur impudiques, parce que justement je tentais d’expliquer qu’il est possible de se ragaillardire d’un tout petit rien même au centre de la tempête … je n’avais pas vu cela comme ça.
Alors si ça peut faire du bien, je vais continuer à être impudique ;-)

Chacun a sa propre conception de la pudeur, des choses qui se font ou qui ne se font pas. Certains vont préférer se confier à des proches, d'autres préfereront l'anonymat (relatif) du net et d'autres garderont à jamais en eux, ce qu'ils pensent ne pas devoir dévoiler. Où est le problème là dedans ? Nous sommes tous différents, et c'est bien comme ça. Le problème c'est lorsqu'il y a jugement, où plutôt intolérance à l'autre. Je suis comme toi, me livre facilement ici. J'ai appris à le faire aussi dans la vraie vie. Alors celui qui nous trouve impudique - et il a le droit de ne pas avoir envie de lire ou d'entendre - je pense qu'il peut ici zapper, ailleurs dire "n'en dis pas plus, tes propos me gênent" Si simplement les gens apprenaient à communiquer dans le respect de soi et des autres, tu te poserais peut-être moins ce genre de questions. Moi aussi j'ai déjà entendu ou lu "je ne pourrais pas me livrer comme tu le fais" et j'entends derrière comme un reproche, peut-être de l'envie aussi.
Peu importe, dire, raconter, nous est nécessaire, ça nous permet d'avancer.
Moi plus qu'impudique, je te trouve généreuse, tu ne caches rien de toi. Et comme Lalalère, je vais parler de la pire impudeur qui soit en ce lieu où tout le monde ne va pas forcément bien, ton bonheur. Ca pourrait être vachement impudique ça tu vois. Et bien non, décidément je ne trouve pas, si tu nous le fais partager, tu ne l'étales pas. Et ça c'est vachement fort de témoigner de son bonheur, sans blesser ceux qui ne l'ont pas encore trouvé.
Moi te lire m'a toujours fait du bien. Ton bonheur m'a toujours fait rêver, donner envie de construire pour moi aussi. Voilà, t'es mon modèle de bonheur, la preuve que les épreuves on peut les dépasser et inventer sa vie. Tes douleurs passées ou présentes, petites ou grandes, elles me donnent juste envie d'être là. Et il faut bien les dire pour laisser la place au bonheur, non ?

pudeur : Attitude de réserve, de délicatesse qui empeche de dire ou de faire ce qui peut blesser la décence, spécialement en ce qui concerne les question sexuelles.

pudique : qui manifeste de la pudeur.

Je ne suis pas allée voir pour "impudique", mais j'imagine que j'aurais lu : qui ne manifeste pas de pudeur...

Voilà pour le Larousse.

Pour moi, la pudeur est une notion complètement subjective (comme peuvent l'être l'art ou la beauté). Ce sera toujours différent d'un individu à un autre. Ce qui sera indécent pour moi ne le sera pas pour toi et inversement.

N'empeche que je suis complètement d'accord avec Nico : "L'indécence, elle est dans la violence de l'acte, certainement pas dans sa restitution en guise de témoignage..." Il a très bien résumé ce que j'ai ressenti en te lisant : un gros poids dans la poitrine et une irrépressible envie de pleurer.

Je t'embrasse K_li !

Ben dis donc, me voilà toute rose de confusion !
Merci ma Claudine. De toute façon, je savais qu'il y avait plusieurs points sur lesquels nous étions en accord, plusieurs ressentis en commun.

Mais ça fait toujours du bien de les dire.
Des poms poms.

J'ai été tentée d'en rechercher la définition dans le dico, et puis j'ai cultivé ma fainéantise ;-)

Chouette que tu y ais pensé.
Bon, je ne suis pas quelqu'un de délicat. Donc impudique ;-)

Allez, la prochaine note te fera plus sourire, promis.

Des bises

oups...
je ne voulais aucunement donner l'impression de juger...
Ce que je volais dire.. zut je sais plus..., je pense je me suis représentée la scène mentalement, en me demandant juste comment arrêter ça....
Tu vois? C'est tjs difficile de répondre à des notes aussi personnelle....
Je t'embrasse K LI

Nan nan nan, y'a pas de souci.
Ma soeur en veut à ma mère pour son silence. Pas moi. Par contre, il est des choses que mon frère a vécu tout petit et franchement .... ça me fait mal de savoir que ma mère n'est pas intervenu. Par peur de se confronter à mon père.

Je tente juste d'expliquer que bien que ça puisse sembler étrange, je n'en veux pas à ma mère, parce que j'ai compris qu'elle ne pouvait pas faire autrement.

Impudique ... que non, très humaine par contre ....
Et.. je crois qu'il faut apprécier comme il se doit la confiance dont tu fais preuve en nous racontant tout ça...
Comme 7th.. j'ai d'abord lu en "ressentant" à ta place .... moi, l'enfant qui n'a jamais subi la moindre maltraitance ...
Non, tu n'es pas impudique, tu es "vraie".... et .. reste comme tu es ... stp...
C'est tout ...
Bisous

Je me suis efforcée de ne pas lire les comms pour te donner ma définition de la pudeur, ou plutôt de l'impudeur (difficile de résister à la lecture de 24 comms mais j'ai REUSSI :-p !!!)

Je fais partie de ces personnes qui ne pensent pas que raconter ses frasques sexuelles soit impudique, parce que cela signifie qu'on est en accord avec son corps, sa sexualité... rien de malsain donc, si ce n'est, bien entendu, que cela dépend comment cela est raconté. Les détails croustillants, si ça ressemble à une desription de film porno, beurk, bien sûr. Mais on peut être très pudique dans sa façon de dévoiler sa sexualité.
Hum, délicat, donc...

Ce que je trouve catégotriquement impudique, mais cela n'engage que moi, relève plus des valeurs humaines, de la morale, du relationnel, je n'ai pas d'exemple concret sous la main hélas, disons que je trouve qu'on peut être très impudique sans dire un seul gros mot et sans parler de sexe, bon c'est pas clair mais c'est tout ce que j'ai en magasin

Ta note n'est pas impudique, je pense qu'elle est libératrice, au contraire, et que tu as bien fait de l'écrire, de la ré écrire...
Probable que ceux qui y voient de l'impudeur soient ceux qui ont vécu une expériende similaire qu'ils taisent à grand peine... c'est tout le problème de la réappropriation d'un texte écrit à des fins salvatrices, et qui réveille chez le lecteur des démons endormis. Euh, comment, suis pas claire là non plus ?
Grouphh, aussi t'en pose de ces questions !!! :-)

Allez, je finis avec mon chouchou Alain Rey (bien sûr j'ai choisi le passage qui me parle, il y a plusieurs définitions) : PUDEUR gêne qu'éprouve une personne devant ce que le respect de soi, sa dignité semble lui interdire, retenue empêchant d'exprimer ses émotions"
Mais ça reste fortement lié à la sexualité (arg)
Bises

... et on évite de relever le lapsus sur "catégoriquement", merci !

Je n'ai pas relu ma note, mais si j'ai dit que c'était impudique de raconter ses frasques sexuels et bien ... ce n'est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire que moi,je n'y arrivais pas. D'abord parce que du même coup, je dévoilerais aussi l'intimité de Jésus. Je peux le dévoiler en parlant de lui mais notre intimité la plus intime, je peux pas. Si je dis que je suis trop pudique pour ça, ça reviendrait à dire que je trouve impudique de le faire hum ? Bon, je suis pas dans la merde ... on va dire que je suis coincée alors. C'set plus proche de la réalité.

Je vais essayer de comprendre ta propre définition de l'impudeur. ceux qui étalent leur amour par exemple ? ceux qui viennent crier leur bonheur au centre d'un groupe de personnes qui vont mal ? ceux qui affichent leur amitié devant des personnes qui souffrent de solitude ?

Quand aux personnes qui sont mal à l'aise devant mes récits "impudiques", ça pourrait aussi déranger certains tabous. Aujourd'hui encore il est difficile d'entendre parler de maltraitance dans un couple, de parents à enfants, de viols, d'inceste ... ça remue. Même si on n'a pas connu non ?

Par exemple moi, je n'ai pas connu l'inceste, et pourtant il m'est extrèmement difficile de lire des témoignages sur le sujet. Je pense à l'enfant, je projète sa souffrance sur les miens ...

Enfin bon, c'est bien compliqué tout ça...

Catégotriquement, j'aime bien pourtant ;-)

Bon, tu réagis comme moi alors, tu es une éponge ;-)

C'est parce que nous devons trop ressentir la souffrance de l'autre...

Je reste comme je suis, en plus c'est si joliement dit ..

Tiens, alors, à froid, comme ça .. je vais tenter ..MA définition de la pudeur
La pudeur, c'est ce petit déclic qui fait que.. alors qu'on est en train de SE raconter, tout à coup on s'arrête parce que ces mots là ... si on peut les penser ... ben .. on peut pas les dire .....
Et je crois que, pour chacun, elle est différente en fonction des personnes à qui on s'adresse..
De plus, je crois qu'elle évolue dans le temps ....
Il y a seulement 5 ans je n'aurais pas fait cette note sur mes envies.. automnales .. Pffff

Là, je suis entièrement d'accord avec toi sur l'évolution dans le temps

Cette note me rappelle de trop mauvais souvenirs… Les coups, la terreur et l'humiliation… On est loin d'un Kinder refusé…

Ah oui .. c'est vrai que ce genre de souvenir n'est pas sans douleur pour toi aussi...

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