I never travel without my diary.
One should always have something sensational
to read in the train.
Oscar Wilde
Ah! le plaisir de sentir sa plume préférée glisser sur une page vierge... Le pur bonheur de choisir un nouveau cahier et d'hésiter entre différentes couleurs, différents formats, différents papiers... Le délice de voir tous ses précieux cahier soigneusement empilés dans sa bibliothèque... Tenir un journal est aussi un geste presque sensuel. Il faut s'accorder tout le plaisir de toucher et de voir, tout en écrivant notre petite Bible personnelle.
Le diariste accorde à ses plumes et papiers un soin maniaque. Plusieurs font des provisions des années à l'avance, certains ne peuvent se résoudre à terminer un cahier s'il ne leur paraît parfait et le mettent sans remords de côté pour en commencer un autre, qui leur convient davantage. Personnellement, je me fais un point d'honneur à utiliser chaque fois un cahier différent. D'un autre côté, j'en connais qui n'utilisent que des cahier Clairefontaine turquoise, toujours du même format... Pour une belle bibliothèque qui a l'air bien rangée...
Le journal n'est pas que ce qu'on y écrit. Il est plus que des mots, des lignes, des phrases. Le contenu c'est aussi le contenant, notre journal parle pour nous et donne déjà une idée, avant même qu'on y ait écrit le moindre mot, de ce que nous voulons qu'il devienne. D'où l'importance de s'y sentir chez soi.
Je prends un temps fou à choisir un cahier; c'est un rituel. Je le choisis en fonction de ses pages, de sa reliure, de sa couverture, de ses couleurs, de son format. Chacun est différent, c'est ma règle. J'ai ma pile de cahiers bien empilée dans mon bureau, mes 26 cahiers tous différents, tous choisis avec le même soin. Ils sont comme une chambre dans laquelle j'ai habité et laissé ma trace, un lieu nouveau où j'ai chaque fois refait mon chez-moi. Quand vient le temps de changer de cahier, je pense déjà au prochain. Comment sera-t-il? De quoi aura-t-il l'air? Je le choisis seule, car c'est long, et je veux prendre mon temps. L'encre n'est pas moins complexe à choisir; mes couleurs à moi dépendent des saisons.
Maniaque, je vous dis...
Les façons de faire sont illimitées. Vous pouvez écrire sur des cartons, si ça vous chante, avec des Prismacolor, des feutres, une Mont Blanc ou un Bic. Vous pouvez y coller des photos, des billets de spectacle, les dessins de votre petit dernier ou de vieilles lettres d'amour. Vous pouvez y noter des phrases célèbres, faire des résumés, donner un titre à votre journal...
D'ailleurs, de plus en plus de gens pratiquent le scrapbooking. On colle dans son journal des feuilles mortes, des billets de spectacle, des lettres d'amour, des photographies. On utilise la couverture pour réaliser nos propres collages, rendant notre journal plus personnel et plus unique que jamais. Le journal devient alors une épaisse brique de souvenirs...
Choisir le cahier, le papier, le crayon parfait devient vite une douce drogue. Le simple plaisir de les tenir au creux de vos mains sera à lui seul une justification. Ne vous en privez pas! Vous préférerez peut-être les logiciels de rédaction de journal intime pour le plaisir de consigner tous vos états d'âme à coups d'octets. Pratique pour la confidentialité, l'économie d'espace et de papier!
L'essentiel est de se sentir chez soi dans son journal; faites ce qu'il faut pour y arriver!
Parlez-moi de vos manies de diariste. Etes-vous un passionné du matériel? Quel papier, quelle encre, quelle plume vous fait pousser des ailes?