Lectrice version silencieuse


Je me positionne en tant que lectrice, puisque mon journal est tout neuf, et qu'en fait les retours que j'en ai ne proviennent "que" d'amis.

Ce que j'attends de mes lectures traditionnelles (livres), c'est bel et bien un plongeon complet dans un monde différent du mien. Une immersion totale, presque un nouveau langage à apprendre, de mots inventés ou utilisés différemment. C'est comme ça que j'aime, et ce n'est pas facile à trouver. Alors quand je découvre la perle rare, je suis... avide ! J'ai tendance à lire très vite et donc, la plupart des livres ne résistent que quelques jours, et c'est très frustrant pour moi. Il y a quelques épopées, qui tiennent la route longtemps, sur plusieurs tomes, et qui me ravissent. Mais bon, ça finit toujours par finir.

Je crois que c'est pour ça que j'aime les journaux on-line : c'est pour ces histoires, qui se déroulent au fil des jours, sans fin prévisible, chacune avec la personnalité de l'auteur comme guide, un peu "fourre-tout" dont la mesure où on ne sait jamais ce que le diariste va écrire, quelle surprise il va nous faire. C'est bel et bien un monde différent pour chaque auteur, avec ses digressions un peu dans tous les sens, une personnalité qui s'exprime et qui peu à peu me fait entrer dans son "jeu" (pas dans son existence, je précise pour les obsédés du voyeurisme et de l'exhibitionnisme). J'aime découvrir comment les gens voient le monde, comment ils l'écrivent ; et là, contrairement au livre "normal", j'ai un livre sans fin sous les yeux, un livre qui, a priori, ne va pouvoir que se développer, m'emmener loin.

Donc ça, c'était "les journaux et une lectrice". Côté "le diariste et ses lecteurs", je suis bien ennuyée parce que les diaristes n'ont aucun moyen de savoir qui je suis. Je passe en silence, je ne sais pas pourquoi. Parfois, lorsqu'une "intimité" se crée entre le journal et moi, je vais jusqu'à lire toutes les archives, mais je ne vais pas jusqu'à écrire.

Pour dire quoi ?     "bravo ce que vous faites est super, je vous aime"   Bien sûr, je n'ose pas écrire une ânerie pareille... donc je m'abstiens ! J'attends un déclic, une entrée qui me rejoindra plus que les autres, qui fera que j'aurai de vraies choses à dire pour franchir le pas.
 
 

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