La roue tourne
toujours étonnée de voir les événements se bousculer parfois, aprés des trops longs calmes plats, des hauts, des bas, c'est la vie, la mienne et ca s'enchaine tout ca...
Ceci est une archive du journal et non pas le journal lui-même.

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mercredi 19 février 2003 à 01h49
et voila, la vie du canapé
pas encore le bon doigté sur ces touches du clavier, j'viens déjà d'effacer les quelques premières lignes du début (enfin, début, début, c'est relatif quoi... pour mon journal intime, c'est une vague suite, un xième cahier, mais pas exactement le meme quand meme, je fais beaucoup de bruit en tapant sur les touches, j'arrive pas encore a faire claquer mes doigts ausssi vite que ma pensée... hé, hé, un tit peu d'entrainement, et ça devrait le faire!)
bon, mais d'abord, y faut pas que je fasse trop de bruit, car la maison est toute en sommeil, 5 tetes sont au pays des songes ici (enfin, j'espere pour elles!), et y'a meme le chat qui est toujours scotché sur notre canapé top du confort, y'a juste 2 matelas l'un sur l'autre, avec une couverture roulée derrière et 2 coussins pour pas se casser le dos, quand tu décides brusqument de t'y affaler dessus (dedans en fait, car il te love complètement, c'est le pied)
et y'a ausssi un joli drapdessus, que des couleurs d'arc en ciel, mais un peu fanées, usées, bref, trop géant ce canap
et d'ailleurs, les 3 tetes qui dorment en ce moment et qui habitent la maison à plein temps (mais les 2 autres tetes de passage aussi) partagent beaucoup mon point de vue, d'ailleirs, y'a toujours quelqu'un fourré dedans qunad t'arrives à la maison!
voila, ce canapé, il vient de commencer sa vie ici, c'est une pure création de mon esprit (non, de mes mains, il est trés matériel), de bric et de broc, il y a une part de chacun de nous en lui et ça fait qu'un mois qu'il est là toujours présent pour nous accueillir tous les 4
il va en vivre des aventures, dont je ne connais pas encore la teneur, car elles sont futures, mais que je me ferais plaisir à raconter (tout dépend de l'aventure en question, mais bon...)
mais comme je ne suis pas tout le temps collée à ce canapé, sans blagues (quoiqu'en ce moment, chui plus souvent à la maison que d'habitude, et c'st bien cool...), je ne vais peut etre pas que parler de lui....
la maison peut etre la prochaine fois...

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mercredi 19 février 2003 à 12h58
seule a la maison
c'est drole, j'ai pas encore bien l'habitude d'etre seule ici, c'est la deuxième journée.ils sont tous au boulot, un pote rencontre a l'ucpa pour un stage de ski et sa copine viennent de partir ca matin,retour chez eux.
ce we il y a eu la grande cremaillere d'ici, combien de monde, 50,60, 70, 80, che plus, une peche d'enfer jusqu'a 6 heures du mat, des dodos partout... bref, pour expliquer, on habite à 4 dans une grande maison, dans un tit village, pres d'une grande ville; 2 nanas, 2 gars, equilibre quoi.. ca fait un mois (depuis hier d'ailleurs!) et c'est tellement plus agreable que d'habiter seul, de rentrer a la maison, avec une vie qui est deja en route, de se dire que si ce soir on es tous les 4 presents, et ben, on sort l'apero....une bonne formule, que je recommande a tous ceux qui en ont marre de leur petit appart tout solitaire, qui veulent partager des moments de vie, partager les frais d'une maison (car meme avec un grand jardin, on paye moins de loyer que dans nos p'tit apparts, et py on a l'adsl a domicile et c'est cool!)
bon en attendant, je suis seule dans cette baraque, c'est pour bosser sur le pc, ma future these, pour venir a bout de mes etudes (enfin, à trente piges passées...) et etre libre de partir bosser ou je veux, comme je veux, et de voyager partout, c'est mon trip du moment, y'aura toujours un moment pour se caser, faire des bebes et tout ca...
mais ce n'est pas la priorite du moment
pour tout de suite, y faudrai: que je m'habille plus chaud, et que je mette des chaussettes car j me caille les pieds, que j'm'occupe de mes cheveux qui vont virer paillasse si je ne fais rien (g concocte une super mixture huile d'olive, girofle agrume, qui a bien fait marrer mes colocs, et que je dois essayer), que j'etende le linge qui squatte dans le tambour (ma lessive et celle de C. qui se sont lavees ensemble), que je fasse ce p'tain de tableau excell (trop simple pour tous ceux qui maitrisent, mais pas moi) et que je le maile a VP pour l'avancement de mon chantier d'etudes a finir, que AG m'appelle de la guadeloupe (il est 7 h du mat chez eux la bas, donc faut que j'attende un peu) pour me confirmer si je peux y aller bosser du 17 au 30 mars, et comme ca je reserve le billet dans la foulee! yes yes yes, et c'est a peu pres tout....
action lulu, action, allez hop

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jeudi 20 février 2003 à 11h06
ggrrr, faudrait rester calme
aprés cette journée de loose d'hier, ou a part me mettre l'huile d'olive sur la tete, squatter internet et mater des trucs debiles a la tele en bouffant des cahouètes (j'allais oublier que je me suis caillée toute la journéé car le chauffage marchait pas ), je n'ai rien fait de constructif...
alors quand les coloccs sont arrivés de leur journée de boulot, j'etais bien contente de les voir, et de me changer les idées, de discuter, bref...
le N° 1, c'est L., on partage le meme coin 2chambres, salle de bain, il est cool, plutot calme, conciliant, avec quelques manies quand meme, mais il a un peu le don de m'apaiser (et c'est pas une mince affaire chez moi...)
le N°2, c'est B., qui se trouve dans l'autre aile de la maison avec la N°3, plutot assez lunatique, super gentil et prévenant quand il est de bonne, trés trés chiant et suceptible quand c'est pas le jour, ce qui était le cas hier soir...
je précise que je connais ces deux numéros depuis quelques années, et que ce sont mes amis, meme si des fois, j'en étriperais bien un...
la N°3, c'est C., recrutée sur internet, qui vient du nord (car on habite dans le sssuudddee), sympathique, mignonne, avec un petit caractère bien à elle, et la langue bien pendue, elle aime bien danser le zouk, et on s'est déjà fait une folle soirée toutes les deux!
donc, hier soir, L. arrive en premier, puis je vais prendre un bain, puis, B. et C. arrivent, quand je descends de mon bain, je discute avec elle, des courses, du plan de la ville, de la bouffe qu'on va faire, mais moi, j'ai pas faim (cahouètes oblige...)
puis on sort des assiettes, L. lache l'ordi et arrive et B. descends de sa chambre, et je vois dans ses yeux qu'il est passablement grincheux, mais lui demande si ça vas quand meme....
il est tellement grincheux, qu'il rale coomme un pou car C. lui a dmande de changer ses phares, il avait accepté, et la il veut plus, y fait trop froid, gna, gna, gna... une enorme dose de mauvaise volonté, pour dire finalement, ouais, je vais le faire, mais bien parce que tu m'y obliges, etc, etc...
moi, c'est vrai que je n'ai pas pu m'enpecher de le chambrer sur sa ronchonnerie, en plus, à un moment quand il parlait à C. de la nuit, du froid dehors, j'ai cru qu'il disait qu'il s'était caillé toute la nuit drenière dans son lit, alors je rétorque que c'est normal, qu'y avait plus de chauffage, mais que c'est réparé maintenant (merci L.), bon j'ai du parlé un peu fort, en tout cas il s'est senti agressé, c'est ce qu'il a dit quand il est redescendu de sa chambre aprés etre parti bouder, ils nous a meme demande si on lui voulait personnellement, tout ca pour des conneries....
ca m'a enerve so caca nerveux, j'lui ai dit que sa ronchonnerie m'avait agace, certes, mais que je n'avais rien contre lui, et que si il s'est senti agressé, c'était totalement involontaire de mon part...
puis, il s'est roulé un pet, qu'il s'est fumé tout seul devant nos yeux, alors qu"il sait bien qu'on fume, L. et moi...
aarrgghhh, c'est la vie de la colocs, des fois je me demande si je vais etre capable de mettre de l'eau dans mon vin suffisament... si B. ne vas pas me sortir par les yeux à force... car je suis encore vénère contre lui d'avoir réagi comme un minot, persuadé que tout le monde lui en veut...
m'enfin lulu, c'est pas grave tout ça, et ce soir je vais au karaté, ça vas achever de me défouler, et en plus je vais revoirM. , mon trop mignon karatéka, affaire à suivre, je parlerais de lui plus tard...
sur

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jeudi 20 février 2003 à 17h29
pas si mal
ben oui, pas simal finalement, j'ai quand meme bossée sur mon pc ce jour, donc, une pause méritée ici. et je viens de faire un gateau au chocolat qui cuit, c'est pour M. ce soir au karaté, je lui avais promis, et samedi dernier, il m'a dit qu'il aimait vrzaiment trop mes gateaux... ah, ces hommes que l'on s'attache grace a nos talents de cuisinière... le bo cliché!
la dernière, il y a eu les passages de gradesau karaté, et ça y est, je ne suis plus ceinture blanche, c'est bien cool, meme si cela m'a stréssée comme je sais pas quoi, gorge sèche, le feu aux joues, des tremblements de la tete aux pieds, mon regard s'est fait flou, plus dur, plus vide, surtout ne pas regarder personne, oubliez toute l'assistance de kimonos, assis en tailleur, et toutes ces paires d'yeux qui te regardent avancer en donnant du poing, du pied, du blocage, en criant ce cri qui te vient de l'intérieur, comme si toute ton énergie se rassemble dans le fond de ta gorge, pour sortir en créant milles vibrations sonores.... avancer, oublier la salle et les gens, me retrouver loin, a batticalo, dans mon ile au loin, celle ou j'ai appris le karaté, et tellement d'autres choses encore, revoir ce couloir, ou j'avançais sous le seul regard de Mu., go lulu, again, keep your balance, not so fast... je m'y suis retrouvée dans ce couloir, et c'est passé... no comment
encore un voyage de prévu, il m'a appelé de la guadeloupe, départ prévu dans moins d'un mois, le billet est pris, il fallait que j'y retourne pour une histoire inachevée, meme pas entamée d'ailleurs, ou à peine... j'explique, c'était pendant les fetes, j'y étais pour bosser comme d'hab, la marchande de sommeil artificiel c'est moi. et lui, c'est celui qui fait voyager les gens d'un bout à l'autre de la clinique sur leur chariotte à roulette. Beau comme un dieu, sourire craquant et oeil ravageur... vaste programme, de l'humour et de la gentillesse aussi, d'ailleurs, toutes les personnes qu'il m'amenait avaient le sourire avant de dormir, et moi j'aime ça. Mais, attention demoiselle, c'est un coureur de jupes invétéré, et honnetement , on peut le comprendre... mais, bon, nous avons établi une amicale relation à défaut d'autre chose, et puis dans ces milieus de blouse blanche, je me suis toujours méfiée, toujours entreprendre les histoires à l'extérieur des murs et loin de tous, le mieux étant de fricoter dans d'autres milieux, plus exotiques, ou moins, et ça change les idées, mais bon, on fait ca qu'on peut...
donc, ce cher J., nous nous retrouvons quand meme, le soir de mon dernier soir (tout es possible ces moments là...) chez une fille de la clinique qui fete son anniversaire dignement comme je l'aime, avec tous ses potes et de la musique et du rhum a flot (nous sommes aux antilles, y fe cho, faut pas oublier....) alors, il est là, on finit par danser ensemble, et là, il me pose la question piège, et me demande si il me plait... argh, que répondre, chui prise de court, j'aurais du dire la vérité, mais je suis comme ça , et les questions directes, ça me désarçonne... alors, j'réponds betement: heu.. oui, un peu.... totale débile la fille.... m'enfin, je fais ce que je peux. puis, il me dit qu'il va en boite aprés et me demande si je veux venir, là, je me dis: lulu, déconne pas c'est le dernier soir, et je me fends d'un OUI franc... ah, enfin...
mais, ça se déroule pas trop comme prévu, car pendant que je discutaille avec d'autres (histoire de pas lui rester sur le dos tout le temps...) je me retourne, cet enfoiré est parti... ah bon, me faire ça à moi? ni une, ni deux, je quitte la soirée, qui de toute façon est quasi finie, je prends ma voiture, et me voila à chercher une boite, dont je connais le nom, mais pas la localisation, facile, suffit de demander un peu partout, et j'y arrive.
je repere sa voiture garée devant (pas difficile, c'est celle des caids marseillais, une grosse BMW blanche... quel cliche ma lulu, mais je fonce, m'en fous, et le rhum est de mon coté....)
alors je rentre dans la boite, seule, j'ai laissé mon sac dans la voiture, et comme j'ai une robe sans poche, tout mon matériel essentiel est loge dans mon soutif (un billet, la carte bleue...) et les clopes sur le coyté de ma culotte car, ça me déformait la poitrine sinon.
la boite est pleine a craquer, ça danse le zouk de tous les cotes... et miracle, je tombe sur lui au premier coup d'oeil (destin quand tu nous tiens...) bien sur il danse en charmante compagnie, mais ça je le savais, et puis j'ai pas l'impression d'avoir la priorité, mais bon, ce n'est pas ce que je cherche...
donc, je le vois, lui aussi, et je lui fais juste comprendre des yeux que c'est un sacré phénomène, et comme je vais pas rester plantée là à les regarder danser, je files au bar m'alcooliser. inutile de dire qu'une nana seule au bar dans une boite antillaise n'est jamais seule longtemps, j'ai du y rester trop longtemps à ce bar, car, il y à un spectacle qui commence, je fais 10 fois le tour de la boite, et bon dieu, je le retrouve pas, je suis meme sortie pour voir si sa voiture est toujours là, oui, mais pas de J.... argh.... j'ai cherché longtemps, puis j'ai finie par danser avec d'autres , puis je suis rentrer assez dépitée. si j'avais su, je l'aurais poussée la fille...
m'enfin, m'en fous, j'y repars, et là, et là, je ferais plus la pseudo timide qui cherche à sauver les apparences... asuite au prochain numero.....

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samedi 22 février 2003 à 07h25
départ
trés tot, yeux pleins de sommeil, on vas au ski pour la journée, envie de glisse

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dimanche 23 février 2003 à 17h40
aprés la sieste, reminiscences masculines...
dimanche, début de la fin du jour, ils jouent tous aux cartes à coté, et je viens d'emerger d'une petite cure de sommeil, devant le match de rugby. en les regardant, tous les 5 autours de la table, je réalise que ce sont mes potes, et que j'ai vécu une histoire particulière avec chacun d'eux... mais que ces histoires n'ont jamais entachée nos relations, et que je peux toujours discuter, faire la fete, parler de la vie , des hommes et des filles avec eux, et ça c'est trés cher à mes yeux...
un petit résumé chronologique:
L., breton, hypersensible, faut revenir... 3 ans en arrière (ouais, ça date un peu), nous étions tous réunis dans une grange retapée, sans electricité, mais emplie de chaleur humaine pour finir l'année 99 dignement, et nous nous sommes retrouvés lui et moi, au fond du meme duvet... commencement d'une histoire en pointillée (car il bosse en martinique) et qui a le mérite de ne pas trop nous engager... une bonne transition entre mon état actuel de célibataire sortant d'une histoire de couple de 7 ans, appart commun et tout, et tout..., cette transition, au final durera plusieurs mois (au moins cool.gif, dont un voyage en martinique pour moi, et 2 allers en métropole pour lui.je sentais la fin de l'histoire arriver, mais je n'ai pas pressentie la manière (aucune fille n'a envie de ce qui s'est passé...), son dernier séjour, c'était un peu moins chaud que les autres, mais le minimum s'est quand meme passé, juste suffisant pour que je me retrouve enceinte et que j'avorte... non, rien n'était prévu là, et moi qui était absolument certaine que cela ne m'arriverait jamais... gros choc personnel, remise en cause de ma vie, de certains fondements, finalement, c'était prédestiné en quelque sortes, cela faisait trop longtemps que j'avançais sur des fondations branlantes, mais je me bouchais les yeux.... j'ai donc entrepris un gros chantier de rénovation primitives, ce qui d'ailleurs commence à porter ses fruits aujourd'hui (faut le temps...) mais tout n(est pas rénove, c'est certain... lui, dans l'histoire, il a été plus ou moins là, mais je lui en veux pas, je crois que le plus lourd de l'histoire s'est déroulé entre moi et moi... depuis, il est ici, avec sa copine, une fadade de première mais qui lui correspond bien, et longue vie à eux.... fin de la première histoire, les autres sont beaucoup plus légères...
B., mon àge, charmant, différent de moi, aime autant la techno que moi le reggae, a priori on a peu en commun, si ce n'est qu'il pratique la boxe et que c'est en partie grace à lui que je me suis mise au karaté, et c'est important... l'histoire a plus ou moins commencée alors que je me trouvais à des milliers de kilomètres d'ici, j'étais partie 6 mois au srilanka (l'an dernier à cette meme épque j'y étais....), il m'a écris tout le long, avec des allusions à peine voilée (on avait déjà commencé à se voir tous les deux en sembles un peu avant mon départ, mais sans rien concrétiser...), mo j'hallucinais un peu, mais c'était bien amusant, et puis je suis tombée amoureuse là-bas (histoire tortueuse que je conterais plus tard ou pas ), et je pensais pastrop à lui. retour au bercail, aprés l'euphorie de retour (c'est vrai que ces 6 mois, j'ai vécu des choses vraies, proches de moi, dures aussi, humaines, affectives, solitaires et solidaires.... un engagement humainitaire...), j'ai pris de plein fouet la déprime du retour (je suis toujours en dents de scie, trés haut, trés bas, pas d'alternative au milieu...) et B. l'a trés bien compris tout ça, lui il était en pleine forme, et me remontait le moral, tout en me disant qu'on avait qu'à se mettre ensemble, que ce serait plus efficace pour mon moral... moi, dans ces états, j'ai aucune envie de m'intéresser à un autre et surout je suis emmerdante au possible, c'est pas un cadeua, alors je disais, non, non,.... puis, un dérapage un soir, interrompu par son pote qui arrive chez lui... puis, un soir, départ en boite, alccolisation bien dosée pour moi (comme d'hab), et il me ramène chez lui, on finit la nuit dans le meme lit, mais l'alcool n'aide pas trop les messieurs dans ces circonstances... le lendemain fin de l'épisode et motus pour notre bande de potes.... depuis, il a une autre histoire (j'ai oublie de dire que c'est un coureur ce mec), et je lui sers de confidente, plus tous les bons conseils à la clé ... mais sur cette nouvelle histoire, il a l'air mordu grave, car, samedi quand on est revenu du ski, il s'est arreté sur la route pour lui acheter des roses.... no comment
O., une autre histoire (super récente, elle s'est finie hier...) un autre pote qui habite à la capitale avec S. (dont je parlerais direct aprés), ça fait plusieurs mois qu'on a l'habitude de se retrouver tous les deux dans des bars et de discuter de la vie, des relations hommes femmes, de la famille... bref, c'est pas mon type d'homme physiquement, j'ai un peu honte à l'avouer, il est trop moelleux à mon gout, mais j'aime bien discuter avec lui (je dois etre un peu cérébrale par moment), bref, un soir que je reviens de la guadeloupe (début janvier), on va boire du vin rouge, beaucoup, je parle de mon histoire avec L. (le premier), puis j'apprends qu'il est courant pour B.... aprés on va boire du rhum, puis on va danser et patatras, ça devait arriver, et moi foi, la fin de la nuit chez lui est trés trés chaude... on se dit qu'on garde tout ça pour nous (y'a que S. qui le sait car ils habitent ensembles), et qu'on verra.
entre temps, je rentre chez moi, pour faire mes cartons (l'emménagement dans la grande maison est prévu dans 5 jours...) le vendredi soir, grosse fiesta avec tous les potes, je déménage le lendemain (RV 9H à l'agence), j'ai une peche d'enfer, je danse avec tous, je bois, on rit, on finis dans un autre bar qui ferme à 5 heures du mat, et on se retrouve dehors avec S. tous les deux, dans la soirée ,nous avons beaucoup discuté de lui, de sa relation de couple qui vient de se terminer aprés 4 ans, c'est marrant car c'est bien la première fois qu'on parle comme ça tous les deux de choses sérieuses de la vie... bref, il vient dormir chez moi, au milieu des cartons, ce qui devait arriver arriva, il me répète que O. n'est pas amoureux, et ça me soulage, on s'embrasse trés bien et nous nous le disons... ça se termine qu'à 9 H du mat, je reçois un coup de fil de mon coloc N°1 qui m'informe de l'heure.... je me lève et titube encore fortement, un coup d'eau glacée sur la figure et ça repart, de son coté S. appelle L. (ma première histoire, c'est chez lui qu'il aurait du dormir...) en lui disant qu"il est chez quelqu'un mais il ne sait pas qui , moi mdr à coté, d'aiileurs faut rire trop fort, sinon L. va m'identifier à l"autre bout... lol
bref, le déménagement se passe bien, j'ai encore le speed et une peche d'enfer, je sais pas comment je tiens...
le soir, j'appelle O. et je lui racontes mes conneries de bourrée, comme ils habitent ensembles, qu'ils sont potes, et que ce sont mes potes, et que j'ai embrasse les deux sur une période rapprochée, je ne me sens pas de garder une connerie de secret entre nous.... bon, disons qu'il le prends pas trop mal, il sait que quand j'ai bu, j'embrasse trés facilement les gens.
pour en revenir à O., nous allons garder l'histoire secrète un mois, on se fait un WE à londres bien sympa, puis avant la crémaillère je l'annonce à mes colocs (dont au moins un avait des doutes gros comme ça) tout en disant qu'il n'y a rien de sérieux, pendant la crémaillère je suis avec tout le monde sauf avec lui, ça commence à me peser, mais coome d'hab, je ne sais pas comment le dire, handicapée du language que je suis... ce WE, il est arrivé jeudi soir, on a passé une super soirée, mais encore une fois parce qu'on s'ètait arrosé à coup d'alcool; le lendemain on es sur les pistes avec L., B., S., et O. .... moi, je suis distante comme d'hab, dimanche matin on n'en parle (merci pour ta franchise, pour m'avoir forcée à m'exprimer...) et ça s'arrete là et voilà; il m'a quand meme écrit un texto de sans rancune, et c'est cool, car ce sont mes potes en premier, et c'est eux que je ne veux pas perdre, trouver un mec, c'est pas dans mes priorites du moment (meme si cela l'a été pendant trés longtemps, mais quand je dis que la refection des fondations porte ses fruits, c'est un peu à ça que je le vois...) voili, voila pour mes petites aventures masculines
ah, j'allais oublier le 5ème, c'est coloc N°2, qui un jour lointain m'a fait une proposition toute timide, c'est tout
souvenirs, souvenirs.... fin de la parenthèse.

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mercredi 26 février 2003 à 15h47
studieuse? un peu trop calme, oui.
retour routinier, vais moins bien que d'habitude en ce moment, je retrouves mes larvages improductifs (à part de bonne graisse) que je connais bien. L'euphorie de ses derniers mois retombe doucement comme un soufflé... zut, c'est pas le moment d'entrer dans la phase de dépression printanière, prémices de mon anniversaire... pourtant, mon horoscope du mois de mars est d'un optimisme forcené: entre le mini coup de foudre du 5 mars, les étincelles d'energie, les torrents de volonté au boulot et un dynamisme à toute épreuve pour alimenter le tout... ça vas carburer. Bon, je me dis que nous n'en sommes qu'au mois de février, c'est donc pour ça!
enfin, aujourd'hui, je me suis bougée un quart de poil pour continuer d'écrire ma thèse, j'ai pas allumé la télé (bel effort lulu....) c'est fou cette incroyable machine, je m'en suis passée pendant 3 ans dans mon appart (sans crise de manque aigue d'ailleurs), et maintenant qu'il y en a une à nouveau dans mon bercail, j'ai toujours des moments ou la télécommande se retrouve brutalement scotchée à ma main, mes yeux rivés sur l'écran et mes fesses au fond du canapé... m'enfin, que peux t'on bien y faire... le plus dur à assumer, c'est la culpabilité derrière.
bouaf, rien de bien passionnant tout ça...
ça devrait redémarrer ce WE, car je pars au ski une semaine, pour faire du hors pistes... waouh! grande première, je pense que je vais galérer un peu car je manque un peu de technique, et j'espère que mes cuisses ne vont pas me lacher... pourtant, je les entraine tout de meme sur les positions hyper fléchies du karaté. En tout cas, je compte bien en profiter un max, de la neige, des espaces blanc vertigineux, du silence ouaté de la haute montagne, et puis faire de chouettes rencontres aussi, car je pars toute seule avec plein de gens qui sont tous seuls aussi... donc... j'aurais p't'etre de belles aventures à m'écrire en revenant...
et puis, ça vas enchainer, car quand je reveins, la amison sera à la fete pour T., qui va partir bosser 2 ans à singapour
je n'aurais qu'une semaine à peine à rester ici, puis nouveau départ pour les antilles... je préfère ça, j'aime bien l'action moi, femme au foyer, c'est pas mon truc.

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jeudi 27 février 2003 à 12h43
la définition du futur
Nous, tous les quatre. Notre maison, son tit nom qui chante, c'est là, présent, concret. Une joute verbale, qui continue de nous unir dans le concept que nous créons, jour aprés jour; un petit plus à chaque pas, démarche oscillante qui nous entraine à l'endroit meme ou nous voudrons bien la mener.
le titre, c'est N°1 qui l'a trouvé.

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mercredi 12 mars 2003 à 18h01
une semaine comme en reve...
Quelle aventure ! une semaine de rêve, qui commence le samedi soir a minuit, départ du car, gros dodo… arrivée à Chamonix, revoir cette vallée, ces belles montagnes, Mont-Blanc, Aiguille du Midi, Dome du Goûter, les Drus, l’Aiguille verte, la Mer de Glace… j’en passe et j’en oublie…. J’ai les larmes aux yeux.
Première après midi de ski, un temps épouvantable (neige, brouillard à couper au couteau…) mais peu m’importe, je veux skier, sentir tout mon corps engagé dans la pente, fléchir les genoux, enchaîner les virages, compression, détente, action…. Ces skis sont fabuleux, ils m’emmènent, et je flotte sur la poudreuse comme par effet magique.
Le premier soir au bar, comme d’hab. je commence à connaître des visages, je parle facilement, m’accroche le sourire aux lèvres, mot de passe important des débuts d’échanges…
Sortie sur les escaliers en colimaçons du fond du couloir qui mène à ma chambre, besoin d’un halo de fumée pour moi, brouillard enveloppant, protecteur, ma carapace qui s’ouvre par le rire… connaissance de Ju et de ses acolytes, tous jeunes, sympathiques, ils ont le même besoin du brouillard . cet endroit deviendra notre lieu de rencontre quotidien, une échappée entre nous.
La première nuit, je dors bien, rendez-vous avec le groupe, premier face à face avec les pentes vierges de poudreuse, sous le regard éclatant du soleil… appréhension, non. Envie, nécessité de m’y plonger a fond, réalité, je passe le plus clair de mon temps a me débattre avec elle, la dame blanche, insaisissable, fraîche et douce à la fois… m’en fous, je l’aime, je continues. Sollicitude tendre et gentille du reste du groupe, qui compatie avec mes chutes. Meme S., lui, le moniteur s’inquiète de moi, de mes émotions, de mes sensations. J’ai là, du mal à expliquer, que mes émotions, sont délicieuses, que je suis heureuse et que je n ’ai pas les mots pour le décrire…Nous finissons la journée avec X. à donf dans les petits chemins détournés, aller le plus loin possible en ski. Retour dans le car de Sardine-land, avec son chauffeur rieur… le soir qui suit, j’ai du fumer, boire aussi, rendez vous du groupe, récupération des pelles et des sondes en cas d’avalanche, discussion sur le programma de la semaine.
Deuxième jour, trop beau encore, apprentissage de ce fameux virage suisse, qui selon S. vas nous changer notre vie…. Il a raison, moi qui n’ai jamais compris le flexion-extension, je me surprends à tourner très facilement rien qu’en pliant les genoux….c’est merveilleux, un grand bol de sensation et beaucoup moins de contacts directs avec mon amie la neige !cette après midi, nous partons le long du glacier d’Argentières, comme dans un rêve… couleurs bleutées translucide de la glace, je pleure de bonheur, émue au plus profond de mon être, je peux parler, exprimer, avoir du contact avec les autres. Ca me fait toujours cet effet là, le spectacle grandiose de la nature…. Je ne suis pas faite pour vivre enfermée, j’ai du me tromper de métier, vais je tenir dans une salle d’op, avec les néons comme lumière et le scialytique comme soleil ? en remontant, je m’échappe du groupe, besoin d’être seule, de me dépenser à fond en honneur à la montagne, avaler de la pente, de la poudre, essoufflée, les cuisses en feu, trop plein d’énergie, pas de canalisations. Dernière piste, un petit vallon qui semble s’engager dans un goulet d’arbres, envie impérieuse d’y aller, mais dernier sursaut de conscience… de peur ? pas toute seule, j’attends les volontaires, à qui le vallon parlera, interpellera leur cœur… il y en a 3, des anglais, 2 ski, 1 surf, je me mets à leur coté, et ça tombe bien, ils n’y sont jamais passés, à nous la belle découverte…
.une belle soirée après ça, danse du zouk, du rock. Il y a 2 très bons danseurs, je me laisse aller, mener, j’adore.
La Vallée Blanche….rien à dire, mon cœur vacille. la tête me tourne… c ‘ est S ., il me plait, je sens une réciprocité, il est simple, je ne sais comment dire, mais il a un truc qui me parle. Mais, une petite voix dans ma tête trotte et me dit : « Lulu, attention, pas possible…. Un peu comme avec R ; mon amour de Ceylan… » . mais, j’veux pas écouter… et puis, les faits : 2 fois on se retrouve tous les deux car la benne est pleine, tous les deux serrés l’un contre l’autre au milieu de la foule, mes yeux cherchant les siens… une autre fois, la barrière du télésiège nous garde enfermé tous les deux. Chui un peu midinette moi, ces situations cocasso-romantiques me semblent empreintes des grands signaux du destin…. Ah, là, là, là…
Cruelle déconvenue, le soir. Nouvel an tibétain, nous y sommes avec le groupe, on l’attends lui, et je ne sais plus qui c’est qui lâche innocemment la petite bombe : samedi prochain , il se marie …. Et oui. Comme d’habitude, j’ai encore ciblé sur un homme marié (ce n’est que la deuxième fois, mais je m’en rappelle encore). Je ne veux pas briser les couples qui s’aiment, je sais pas faire, je veux pas apprendre… m’enfin, j’ai du rougir un poil, baisser les yeux, et changer de conversation… il est venu à notre table avec elle, mignonne, je le comprends. Bref, ne plus en parler. Obligé, faut que je sorte m’envelopper de brume. seule, je fume. Un type arrive, prés d’un camion, il l’ouvre, c’est plein à ras bord, il est seul. Je lui demande si je peux aider…. Et si, il doit récupérer des tapis, tout au fond du camion en dessous d’un milliard de trucs. Je le laisse pas tout seul, et en deux deux on vide le camion, puis on le reremplit. J’aime bien l’exercice quand mon cerveau travaille, quand mon cœur est peiné, j’évacue les tensions, je me libère. Fin de la soirée a la crêperie sans lui, au bar aussi, et puis je danse.
Lendemain chagrin, il n’est pas là le matin, nous skions sur les pistes, aucun plaisir, aucune magie, je trouve ça banal et m’en veux un peu…. 20 ans que je skie sur pistes, et maintenant que j’ai goûtée la poudre, je trouve ça misérable…. Toxico.
Heureusement qu’il revient pour nous motiver l’après midi. Nous ferons du « ballet Suisse » dans le brouillard. 10 skieurs en cadence, synchronisés descendant les pistes vertes ! c’est pas mal. Retour au chalet, dans notre vallée.
Petit retour 4 ans en arrière, un autre chalet dans cette même vallée. Des momes partout, moi et I., zig et zag, complicité, amitié… c’est ici que j’ai appris que j’étais reçue au concours des internes… j’y suis retournée pour voir le chalet, des années après. Gloups. Etranglement d’émotion, nostalgie de cette amitié complice avec elle. Que nos chemins se sont éloignés depuis…. Toujours proches quand même, mais c’est plus comme avant. Fin de la parenthèse .
C’est demain le dernier jour. Je ne veux pas y penser, coup de blues au diner… c’est peut être pour ça que je continues de boire au bar, de danser, de fêter, de me coucher tard. Je rencontre les cuistots, je discute, je bois de l’absinthe croyant que c’était de la bière…
Direction, les Grands-Montets, tout en haut pour glisser encore et toujours. Je m’isole dans ma brume quelques instants en bas, bonne idée, bonnes sensations. Ski, jusqu’au petit restau chaleureux, fondue pour tout le monde ou presque (pas moi en tout cas), vin blanc, puis rouge, genépi pour finir.
Départ, dernières pistes…ça chaloupe dans le groupe, les joues rougies d’alcool, une bonne cohésion. Il nous a lâché pour rejoindre sa dulcinée. Pas grave. Nous reprenons ce fameux hors-pistes des anglais. Halte au bas pour enchaîner sur du vin chaud. Rires et sourires…
Le soir arrive, j’mets tout en vrac dans mon sac, pour le faire vite, ne pas y penser. Mon papier, un stylo dans la poche, j’veux les adresses, j’veux pas partir comme ça…
Dernière soirée… pas des moindres. Sur la piste (de danse) le feu y est . dans la cabane vitrée, c’est lui qui mets de la musique, concentré, comme pour tout ce qu’il fait. Je les abreuve de bière, moi.
Une petite fumée partagée avec 2 mecs du chalet, les permanent, ceux qui voient défiler des hardes de skieurs toutes les nouvelles semaines…
Retour à la danse, la soirée se termine, j’ai pas sommeil. Je le retrouve, ils vont dans un bar, bien sur que ça me tente de les accompagner !
Arrivée là-bas, du reggae comme je l’aime, surpopulation. Il est derrière moi, je le sens, il danse contre moi, il me tente, il joue avec ma flamme….. nous nous retrouvons dehors, tous les deux, mon esprit est embrumé d’alcool, je lui parle, lui dis que je l’aime bien, tu sais…
Il le savait, lui aussi, c’est pareil. Je n’aborde pas le tournant futur de sa vie prochaine. C’est pas le moment. Je ne sais plus trop là, ça flotte doucement. Nous rentrons, nous ne nous embrassons pas, j’ose pas. C’est fragile une histoire, je veux pas saccager.
Il faut que je danse encore. Toujours. Mes yeux le cherchent, c’est un autre mono qui me demande ou il est. En me disant qu’il croyait que je surveillais…. Il est parti. Tristesse. Je rentre, pas seule, je sais pas son nom, je dors avec celui là, à défaut de….au 4ème, 2 étages au dessus de chez moi. Sa peau est douce, son corps est ferme… je m’abandonne, j’ai bu. Quelques heures de sommeil. Il se lève, moi de même . Non, ça ne tangue pas trop. Il part surfer, tu m’étonnes, trop dur pour moi qu’il dit ? m’en fous. Je rejoins mes compagnes de chambrée qui ont bien remarquées que je n’ai pas dormi dans mon lit du dessus. Je sais toujours pas son prénom, m’en fiche, pas important. Une histoire pour en oublier une autre, pour ne pas aller taper à sa porte dans la nuit. Pour qu’il conserve sa vertu. Je me suis donnée à un autre pour le protéger, me protéger aussi.
Dernier matin sur les skis, puis départ. Je le recroise, sentiment d’inachevé, une boule dans la gorge…. Je n’ai pas pleuré. Je ne voudrais pas me retourner.
De la neige plein la tête, plein les yeux, je me réfugies sur les hauteurs des montagnes, je les aime.
Mon cœur n’es pas mort, il peut encore s’enflammer, je ne l’ai pas cassé.

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jeudi 13 mars 2003 à 13h42
les reves réels
Le retour dans la maison, drôle, difficile, affectif… étrange de préparer un nouveau départ, au soleil cette fois. Avant de partir, ne pas oublier de me réengager dans les rails que je m’étais fixé. J’ai toujours du mal à reprendre le train… d’ailleurs, dans mes rêves, je suis toujours en train de courir pour attraper le train, le bateau, l’avion… course échevelée, contre mon propre retard. C’est dingue. Cette nuit encore, je dévalais des pentes blanches toutes vierges, à la recherche de…. Peut être que je stopperais ma course quand j’aurais trouvé. Oui, mais quoi ? un Homme ? ma liberté ? ma thèse ? une passion ?
Cette nuit, mes skis se sont engagés dans une crevasse creusée sous le glacier, mais je n’avais pas peur. Je savais que ça pouvais passer, il y avait de la lumière tout au bout…
Après, chose étrange, elle s’est refermée sur elle même, cette crevasse, jusqu’à former comme un goulet étroit, dans lequel, j ‘étais entrée. Pas le choix, je devais aller jusqu’au fond. La première association qui m’es venue à l’esprit quand j’ai ouvert les yeux, c’est le long cheminement du fœtus lors de l’accouchement… j’ai peut être revécu ma venue au monde… mais, ce n’étais pas traumatisant, bizarrement. A la fin du rêve, je me souviens avoir embrassé, ou non, plutôt avoir été embrassée (ce qui est bien différent quand même !) par cet homme qui va se marier, le prince des montagnes….
Que dire, qu’en penser ? je me fais des rêves, ça c’est sur. Depuis que je suis revenue des immensités blanches et verticales, toutes mes nuits ont la même couleur. Une machine à rêves que je suis. Des années que cela se passe comme ça. Il fut un temps, ou je les notais tous les matins, sur un petit carnet à couverture jaune, c’était quand j’étais au Sri Lanka. Je les relisais parfois, étonnée de ma trépidante vie nocturne. Ah, ce n’est pas de tout repos, il y a toujours de multiples visages, reconnus ou pas forcément. Les relations avec tous ces visages ne coulent pas toujours de source limpide. Je suis réveillée par mes propres cris parfois… Il y a des matins, cela épuise dés le réveil.
Mais, je n’aime pas les nuits sans rêves, c’est un peu comme si j’étais morte en dormant ; c’est une sensation un peu angoissante. Heureusement, c’est plutôt rare.
Je ne sais pas si c’est une chance ou non de se rappeler de tous ses rêves chaque matin. Je sais, pour avoir posé la question à plusieurs personnes, que ce n’est pas courant. Je pense que cela doit m’aider à vivre, à réagir de façon intense, impérieuse et brutale. Ma vie nocturne ne me calme pas, elle est le reflet de celle du jour. Un filtre, un bac à décantation, un renouvellement d’énergie….
Je devrais les raconter mes rêves, chaque matin, préludes du jour à venir.

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mercredi 19 mars 2003 à 23h50
monologue
voila, encore plus loin. retour dans un milieu trop rythmé contrastant avec la nonchalence ambiante... je dois etre trop speed, préssée, rapide, impatiente. Et pourtant, je l'ai choisi ce que je fais. En quelque sorte, de mon plein gré à l'envers de ma volonté inconsciente... Je ne sais toujours pas pourquoi, j'ai choisi cette spécialité là, d'endormir les gens, ce jour là. Il falla it faire un choix. Cette année là, ce fut l'année des choix, 98... Juste, un jour avant la fin, j'ai fait un autre choix, j'ai repris une certaine forme de liberté, j' ai enfin ouvert les yeux, pour mettre un terme à 7 ans de relations d'enfer à deux. pas tout le temps certes, mais suffisament pour emplir le vase... de son coté aussi, surement.

Pourquoi, je me mets à penser à tout ça maintenant? Je me demande... Peut etre, parce je suis revenue en guadeloupe, que je retravaille au quotidien?
plus ça vas, plus je me rends compte que j'aime bien me laisser vivre, ne pas avoir de contraintes imposées journalières. Surtout, si ce sont les memes qui se répètent... Ces 6 derniers ont ete entrecoupés de phase ultra speed, professionelles, ou je me suis affirmée alors que j'étais ultra angoissée par la peur de ne pas savoir faire.... et de moments chez moi , mais sans trop de contraintes. Et ça m'a bien convenue.
Je ne sais pas comment je vais organiser toutes mes envies plus tard? Cela sert-il vraiment d'y penser...
Dans mes reves, c'est toujours blanc de neige. Ce week end, alors que j'étais de garde, lors d'une phase de sommeil intense, car j'étais réveillée toutes les é heures environ... Je me suis retrouvée au ski, trop heureuse de partir sur les pistes vierges avec les autres. dans le chalet régnait l'effervescence et l'euphorie... et moi, au dernier moment, qui me rappelle que je suis de garde, et que je peux pas y aller.... que j'avais oublié, avec la culpabilité qui ressort... me suis réveillé, effectivement, j'etais de garde.
Si c'est pas un signal sur mes choix, tout ça... ça me travaille.
C'est le printemps, le mois ou je suis venue dans ce monde...
le mois des fous, ou toutes les passions se déchainent... à l'echelle de la planete aussi.

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samedi 22 mars 2003 à 00h35
du coq à l'ane
de la fatigue plein les yeux, comme s'ils étaient emplis de sable. de la lassitude plein les jambes, come si elles pesaient des tonnes...
bon, je vais arréter là. à quoi, une énumération de tous mes maux, sans fin, car quand on commence comme ça, on peut aller trés loin et toujours trouver quelque chose qui ne va pas...
aujourd'hui, encore courir, mon plateau de seringue à la main, une piqure, un zeste d'oxygène, paroles rassurantes, le bip bip des machines dans mes oreilles...
ah oui, quand, j'ai failli avoir un drole d'accident de travail quand meme (non, je ne me suis pas endormie par erreur!), je me suis juste plantée une aiguille dans le ventre... ben ouais, à l'endroit du foie d'ailleurs. en fait, je préparais une seringue, et c'était pas urgent, urgent pourtant, et d'un coup, j'ai vraiment rien compris, il y a eu une brulure rapide dans mon ventre, et j'ai réalisé que l'aiguille s'était fichée dedans! je l'ai enlevé bien sur... ah ça, elle est rentrée comme dans du beurre! bon, je sais bien que j'en ai une petite couche de beurre sur le bide, mais je ne pensais pas qu' elle se laisserait traverser si facilement! (un détail, l'aiguille elle mesure 5 cm de long, et dans mon vigoureux geste, j'l'ai mise jusqu'à la garde!) bon, j'ai pas crié pour pas déranger le chirurgien qui opérait. persoone n'a rien vu; j'en suis pas trés fière, faut vraiment avoir des mains de paatty pur réussir un truc pareil! en fait, ça fait pas si mal que ça. maintenant, c'est juste un peu sensible.
enfin voilà, je vis dangereusement, va falloir que je songe à une prime de risque!
que dire de mes journées, à part ce genre d'anecdote, pas grand chose...
une des dernieres nuit, j'ai été appellée par la clinique pour une césarienne. j'y suis allée en plein sommeil, mais me suis réveillée sur le trajet.
au retour, 2 heures du mat, plus sommeil, j'allume la télé, et vous savez sur quoi je suis tombée. tout le monde en parle.
pleurs silencieux.
pensées pour les gens qui courent aux abris dés que la sirène retentit... promiscuité, angoisse, attente, incertitude, le bruit des bombes.... et les pleurs des enfants.
y'a pas de mots pour décrire ça.
je me suis revue, un an en arrière, au sri lanka. là bas aussi, y'avait des bruits le soir. pourtant, le couvre feu était de mise. ça fait drole de s'endormir avec des tacatacatacs en fond sonore. dés fois, ça faisait un énorme vacarme, un vrombissement, des vibrations dans le sol, assez loin, mais suffisament proche pour que l'on ressente tout ça... les gens autours, le plus terrible, c'est qu'ils n'avaient pas l'air d'y préter plus d'attention que ça... l'habitude nous tue.
et surtout, ils souriaient encore... le sourire nous fait vivre.

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dimanche 23 mars 2003 à 16h39
Nostalgie, 23 mars 2003
Tristesse, vague à l’ame ;Je sens des sanglots profonds et violents en moi, ils ne remontent pas à la surface. J’y arrive pas. Blocage, couvercle hermétiquement scellé sur toutes ces émotions qui me gouvernent. Faire sauter le bouchon, trouver une ouverture. J’ai peur , je crois du torrent furieux qui pourrait en jaillir… de me laisser entraîner ?Ma vie, elle me travaille en ce moment, réminiscences de vielles douleurs, de mon coté obscur qui refait surface. Impossible de l’oublier. Cela me poursuit, et je ne m’en pas toujours compte.Il me faut retrouver l’élan, la passion, cette petite flamme qui m’éclaire et que je peux parfois sentir briller au fond de moi. J’ ai du l’éteindre, par mégarde, sans y prendre garde. J’ai la tête lourde, mon corps aussi ; comme si ne m’habitais plus. Besoin de sensations, d’ivresse, de la folie des grands espaces.Je n’aime pas me laisser aller , me laisser couler comme ça. Oui, je me sens coupable, mais en même temps, c’est comme si c’étais plus fort que moi. Je le sais que la roue tourne. Phases ascendantes sont toujours suivies, et précédées quand même de phases descendantes. Phase du printemps descendant. Une répétition annuelle, à la même date anniversaire. C’ est normal, mon compteur est resté bloqué l’année précédente à la même date. C’était le même climat d’ailleurs, chaleur tropicale. Mais, cela reste le seul point de comparaison.

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jeudi 27 mars 2003 à 00h09
demain j'aurais grandi...
ben oui, c'est la veille du jour ou je suis née, il y a quelques années... j'ai pas encore eu mon coup de blues habituel. Ca me tombera dessus demain matin au réveil, certainement. Je commence à connaitre ma sensiblerie... ou peut etre qu'avec l'àge, je m'en détache de toutes ces considérations annuelles... Je ne sais.
Mais attention, ce n'es pas parce que je prends de l'àge que je pleure, ce n'est pas le fait de vieillir... enfin, en fait je dis ça, mais au moment ou j'écris ces lignes, je suis en train de me demander, si quelque part, je ne suis pas en train de me mentir à moi-meme, et si je n'ai pas peur de mes propres rides, du tictac de mon horloge biologique....
il est vrai que je vais atteindre un àge canonique, pour une jeune fille (puis je encore dire jeune?) pas encore mariée, ni sur le point d'entrer en maternité!
Et pourtant, d'aprés les dires des autres (je sais qu'on dit qu'il ne faut pas y préter attention) j'ai encore l'air d'une enfant, un visage poupin...
Je les entends encore ces femmes (c'est toujours des femmes d'ailleurs qui me font cette réflexion.... étrange, non?... pas tellement, finalement.), "oh, mais elle a l'air si jeune cette petite!" (et fraiche, elles pourraient dire...) , comment ça tu travailles déjà? C'est pas possible...
C'est sur que je suis pas du genre tailleur, chignon, maquillage... alors forcément, ça peut porter à confusion.
Pourtant, il n'y a pas si longtemps, ou ça m'agaçait franchement, surtout le fait de ne pas trop paraitre crédible dans mon boulot... pas terrible, quand tu vas endormir les gens...
Mais bon, j'ai pas trop envie de m'imposer non plus, et de faire la vieille qui sait tout, qui as tout vu... faut rester modeste, quoi. Et, j'ai encore tellement de choses à apprendre...
m'enfin, voila, ça fera 31 au compteur, elle est pas bridée ma machine, alors elle peut encore pousser plus loin!

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jeudi 27 mars 2003 à 23h59
Sur mes 31...,
Me revoilà, je suis rentrée. Dans mon univers, ma petite chambre, aux tentures colorées qui m’entourent, et me renvoient des milliers d’éclats à travers leurs miroirs…Déphasage, décalage, mon horloge n’est plus en phase, mon rythme s’est laissé vivre ces derniers jours….Le 27 Mars, jour d’une nouvelle naissance, sur mon 31, c’est comme un. Tout recommence.6heures 30, ce matin là, en Guada. Dodo, post fiesta, arrosée, alcoolisée…. 3 nanas, départ boite pour danser, s’amuser, profiter, oublier, voyager…. J. ; ce fameux mec, que je voulais revoir, mais qui ne travaillait plus à l’adresse indiquée….Il est là, merci Sou. De l’avoir appelé. Je suis presque prête pour reprendre notre petit jeu de séduction là ou je l’avais laissé la dernière fois… mais, finalement, déception, c’était trop facile, sans blagues, je ne voudrais pas exagérer. Il a caressé mes cheveux, mon épaule d’une main… la taille de Sou de l’autre main… mais, je me fiche, je ne me sens pas jalouse, mais, ce qui gène, c’est cette absence de jeu de séduction. il me fait lui même la proposition de partir tous les deux, alors que je suis venue avec elles trois. Comment dire : « trop facile ». Je ne réponds pas, ou en riant franchement, et c’est non, de fait. Vexé, Monsieur s’en va, prenant à peine le temps de dire au revoir, (pas à moi, en tout cas). Pas grave, rien de méchant , une histoire dont je ne veux pas, qui ne mène à rien, même pas de pur plaisir. nous continuons à danser, pour nous les filles, en premier. Retour chez Sou. 2h30 du matin, nous finissons le punch coco, en discutant de la vie et de nos amours passées…. 4h30 dodo. A 6h30, mon téléphone sonne. Je me lève d’un bond, cela peut être le boulot, même à n’importe quel heure…. Mais non ; au premier son que j’entends : « hello », je le reconnais, c’est lui, Rangan., mon amour de Ceylan ! Il m’a appelé, il y a pensé, le jour de ma naissance, en souvenir de nous, de cette période, tout juste un an… Nous avions des émois plein nos cœurs, un bonheur fou à être ensemble, tous nous rassemblait…. Mais, il a fallu partir, nous déchirer, pleurer des litres de larmes. Nous nous sommes rencontrés trop tard…. De pas longtemps, mais trop tard quand même… Que faire, c’est la vie. Mais, le plus fort, le plus important et précieux, c’est que notre amour est toujours là ; la preuve ce jour. Je ne sais pas si la vie nous permettra un jour d’être heureux ensemble… je me dis, pourquoi pas ?, quand nous serons vieux, que sa fillette aura grandie et n’aura plus autant besoin de lui… Après ces paroles échangées entre nous, une grande bouffée de chaleur, de bonheur me submerge le cœur, j’en suffoque d’ailleurs. Le soleil brille déjà, et lui seul entendra mes sanglots de joie, teintés de nostalgie.J’ai 31 ans aujourd’hui. Quelque part, ma vie recommence, je marche…. A un an.

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mardi 8 avril 2003 à 01h37
Divaguations.
J'y suis, en plein dans la vie.. questions? La Question? pas encore de réponses, mais tout s'enchaine, s'intermèle...

De retour, encore une fois, chez moi. Toujours déphasée, décalée, ma vie amoureuse, décousue, sans véritable trame, qui revient parfois sur d'anciennes cicatrices.

Comme ce soir, à "la Marche à Suivre", avec L.

Comment dire plus, tout expliquer là, en quelques lignes me parait trop difficile.

Amour fou, je ne sais plus trop, je ne peux pas me le rappeller... Déchirures, blessures, cris et disputes me sont beaucoup plus frais en mémoire... sélective celle ci.

Je suis pas encore revenue du Zion que j'ai connu en Guada. Soirée intemporelle, relation humaine, faite du charnel et du spirituel. Reggae, reggae.

Encore une fois, des rencontres, vraies. Pourquoi moi? Je l'ai ressenti dés le début, cette fraternité, une communion des esprits, une union auréolée de la musique, deux corps en rythme, collés-sérrés.

Enchainements de fètes, de légèreté, d'ivresse, de làcher prise. Avec Sou., une amie.

Quelle délicate sensation, ces rapports à la féminité. Ambiance de femmes, analyse des hommes... Je n'avais plus l'habitude, des années que je ne confies plus à des demoiselles, comme moi d'ailleurs.

Pourquoi? Cela a souvent été comme ça, ou en tout cas, cela ,fait bien longtemps... Pourtant, c'est tellement chaleureux, spontané aussi...

Je ne me suis pas donnée l'habitude, une évolution se prépare.

J'écoute de la musique tamoule, elle m'emplit les oreilles, mon cerveau résonne au milieu. Je suis bien.

Profiter des moments rares.

Je sais que je me ferais plaisir tout à l'heure.

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mardi 8 avril 2003 à 14h17
options sur le futur?
Envie de partir; une fois de plus. Quand je vois certaines images cathodiques, je me demande réellement ce que je fais là. A quoi bon? Qu'est ce que je gère ici? Qu'est ce qui me retient vraiment? Le cocoon de notre maison?

Trés peu de choses finalement. Il y a tellement de personnes qui n'ont méme pas le dixième de ce que l'on a. Elles vivent comme ça quand mème. Je ne peux plus rester ici. Je dois rechercher une mission d'urgence qui pourrait avoir besoin de moi.

Finalement, c'est peut etre de cette manière que je peux me sentir exister autrement qu'aux travers des paradis artificiels, voire superficiels.

Je me cherche toujours, partagée entre deux grands crénaux à vivre, qui s'opposent mutuellement, deux grands courants. La chaleur, l'intimité, la sécurité d'un cocoon familial, le sourire de mes futurs enfants, l'amour de mon prince charmant... Je sais que cela reste une immense utopie, mais dans le fond, je n'y ai pas encore franchement renoncé. pourtant, j'ai bien peur des fois, de me sentir piégée.... alors, je penche plus sur la seconde option, qui me semble plus réalisable, partir, voler de mes propres ailes et continuer de découvrir le monde, en apportant de la chaleur humaine et d'autres choses, pour les donner au monde et aux gens qui nous entourent et qui le nécessitent.

compliqué, embrouillé tout ça, pas bien décrit, écrit.

Comprendra qui voudra...

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vendredi 11 avril 2003 à 00h23
en chantier
je m'occupe de moi.Période ou forcément, je suis du coté clair de moi meme...sensations agréables.
Oui, je suis en phase de transition, je m'assieds petit à petit dans ma vie, je me place, je me découvre.
Ces six derniers mois, j'ai fait une énorme avancée sur le plan professionnel, j'ai pu surmonter mes appréhensions, mes angoisses, mes doutes face à mon choix.
Celui d'endormir les personnes, et de les réveiller bien sur, c'est dans le contrat d'anesthésie; choix intimement lié à celui de réanimer, de mettre tout en œuvre pour garder et faire fructifier un petit souffle de vie.
Choix rude que celui là, qui m'a anéantie par moments; douleur de ce passage, de cette frontière ténue et fragile entre la vie et la mort. Rester humble face à la situation, toujours penser à la personne vivante, souriante, humaine, parler d'elle avec sa famille, parler de la vie, du concret, du matériel… Ne pas se cantonner derrière son diagnostic, SDRA, choc septique, hypertension intra crânienne. C'est trop facile, pour nous. Nous nous murons derrière notre savoir, pour ne pas recevoir leur souffrance en pleine face. Car ça fait mal, très mal. Il faut être armé pour affronter, personne ne l'est . Soignants, on apprends à esquiver, à surmonter, à faire face, mais ceci n'est rien comparé au drame de la famille qui se joue en face.
Je me suis toujours demandée si j'avais le droit de pleurer après avoir annoncé des décès proches. J'ai pleuré, mais tout en me disant que ce n'étais pas à moi de pleurer, que je ne devais pas voler de la souffrance qui ne m'appartient pas.
Je me suis posée des milliers de questions, que fallait il faire? Qu'est ce que le plus important? Etre humain, attentif, sensible; ne jamais oublier la dignité de la personne soignée, même si nous ne voyons qu'un corps, bouffi, boursouflé, suintant, bardé de multiples tuyaux, calfeutré derrière les machines, oscillant au rythme du respirateur….
Ou bien, être scientifique, analyser les données concrètes, ne penser qu'au diagnostic, savoir s'extraire du coté humain et sensible pour faire le bon et pouvoir soigner la personne…
Je me suis toujours sentie en porte à faux, entre ce coté humain qui m'a toujours semblé le plus essentiel, et ce coté scientifique, car comment peut être bon médecin sans faire le bon diagnostic? Celui là même qui nécessite de s'éloigner de ses émotions pour raisonner et réfléchir…
Personne ne peut t'apprendre ou se situe l'équilibre, cela doit se ressentir avec les années, l'expérience qui pense, et l'émotion de chacun.
Cet été, je voulais tout arrêter, persuadée de m'être trompée, de ne pas avoir les capacités pour faire ce métier. C'est vrai qu'en tant qu'interne, je me suis toujours sentie jugée,
par les médecins, mes chefs qui me parlait de diagnostic, d'études, de traitement, qui n'étaient non plus pas toujours d'accord, alors il faut naviguer, louvoyer, se plier , se conformer aux pensées de chaque… qui modifient tes prescriptions sans vergogne, sans même souvent t'expliquer le pourquoi du comment, et sans bien sur se soucier une seconde de ta crédibilité vis à vis de l'équipe soignante.
par mes co-internes, plein d'études, de projets de publications, des dernières études, compétition insidieuse, ou je n'ai jamais voulue entrer, je ne me sens pas l'âme d'une combattante,
par les infirmier(es), qui ont l'expérience du terrain, qui te voient débarquer, l'apprenti docteur, qui cherche à mettre en place sa théorie apprise dans les livres sur le plan pratique, qui te voient tâtonner… me suis toujours sentie en porte à faux entre mon intuition face au malade et leur jugement, auquel j'accordais généralement plus d'intérêt , car pour moi ce sont eux qui savent car ils en ont vu plus que moi. Auxquels, j'ai toujours eu du mal à faire passer mes prescriptions, ne me sentant pas sure de moi du tout.
Par le patient, son entourage, mettant leur santé entre nos mains, méfiants ou trop confiants. J'ai toujours essayée d'être douce, pour effacer un peu la dureté de mes paroles. Ils m'ont souvent dits que j'étais gentille… oui, mais… Ont-ils pensés que je les soignais bien?

Le complexe de l'interne, ou de la schizophrénie hospitalo-universitaire. Microcosme de la société, avec ses règles et codes à ne pas transgresser, et un gros manque de communication, il me semble.
Analyse de ce milieu d'ailleurs bien faite par Pamela qui a une autre vision que la mienne…

J'ai toujours cherché (et je cherche encore, mais moins quand même) à faire tout parfait… impossible de contenter tout le monde. C'est mon rapport avec le juge, l'autorité, le père… ou la mère. C'est à moi de dépatouiller tout ça.
Quoiqu'il en soit, cet été, je voulais tout arrêter, ce métier me bouffait. Après être parti six mois au Sri Lanka, faire mon rêve, de la médecine humanitaire, j'ai eu beaucoup de mal à revenir au sein du microcosme hospitalier. C'est toute mon idée de la médecine qui s'est trouvée remise en cause, avec de sérieux doutes sur mes capacités à soigner. Mauvaise période. Et, je sais que je me suis cachée en anesthésie réanimation, peut être pour avoir le moins de contacts directs avec le patient; et pour cause, celui ci étant la plupart du temps inconscient. J'avais peur, je crois, de mes aptitudes, de leur jugement. Alors, je me suis cachée à leur conscience, mais pour récupérer, la mort, la vie, l'angoisse de ne pas se réveiller en pleine face. Quel paradoxe.
J'ai travaillé là-dessus, j'en ai parlé, j'ai évacue sur le divan, je continus d'ailleurs, après cette pause de six mois dans mon cursus qui se termine.
Donc, en Novembre, j'ai décidé de m'arrêter six mois encore, pour commencer ma thèse que j'ai tellement du mal à aborder (symboliquement, c'est la fin de mes études, cela signifie que j'assume mes choix, et là…). Je devais aussi travailler, car je n'étais plus payé. C'était l'occasion de faire la seule chose que j'ai apprise professionnellement: l'anesthésie. Angoisse double du départ: sui-je capable? Vais-je trouver des remplacements? Bingo, 3 semaines à ma Réunion, 3 semaines, puis 2 en Guadeloupe. Une charge de travail énorme au début, je me suis bougée, je n'ai pas eu le temps de me poser des doutes sur le fait d'endormir seule, sans filet, je n'avais pas le temps. Je sortais le soir, épuisée, tendue, un peu à bout, mais fière de moi au final, car j'y étais arrivée.
Depuis, je peux envisager ma future vie professionnelle. Tout en pointillée, des remplas à droite à gauche, entrecoupés de missions humanitaires… pas de point d'attache, je veux bouger, certainement une petite fuite, mais pour l'instant, elle me semble nécessaire.
Voilà, l'étape la plus importante que j'ai franchie en 6 mois; je recommence un choix d'interne début Mai, le dernier et après…
C'est pour ça que je m'occupe de moi, c'est le moment: en vrac: dentiste, renouvellement de mon contrat sur le divan (je pense que maintenant, je vais aller fouiller du cotés des amours…), soin du visage, épilation du maillot (première fois en 31 ans, une petite révolution…), ophtalmo, lifting de la voiture…je ne touche plus à mes ongles que j'avais recommencé à ronger, je me modère sur le plan alimentaire mais je ne sais combien de temps cela durera, et en plus , je me suis fait des copines…

Le plus fou, c'est la suite qui s'enchaîne, d'une façon inattendue, surprenante….à suivre.

Quand je vous dis que La roue tourne.

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mardi 15 avril 2003 à 16h02
Dolce Vita
Comment ça a commencé? Inconsciemment, à l'insu de mon plein gré. Week-end dernier, restau, pleins d'amis, je me sens bien. La veille, soirée déjantée, chez L. Arrosage, alcoolage, discussions avec V. Promesse de l'accompagner un jour à Vintimille pour faire les magasins, choisir un costume pour témoigner dans un mariage… Futilité apparente. Je ne me rends pas vraiment compte de la symbolique autour. Le lendemain, il est aussi présent, fin du restau, nous allons tous chez lui. Je ne sais pourquoi, je lui demande de m'emmener avec lui sur son vélo. Moi, en amazone sur le cadre, comme au Sri Lanka. Il accepte. Ivresse de vitesse, teintée de peur, incompréhension des autres qui sont entassés dans la voiture de N., mon coloc. Il pédale, je me tiens au guidon, puis ça remonte, nous marchons cote à cote. Il va à Nice, jeudi et vendredi, un congrès, une présentation . C'est un chercheur, un futur thésard, un futur docteur comme moi, lui ne soigne pas les malades mais l'océan.Rendez vous est pris pour vendredi soir, je le rejoins à Nice. Il pleut à verse sur la route, j'avance dans un rideau d'eau, je vais le rejoindre. Je ne pense pas réellement ou nous allons dormir, à l'hôtel? Tous les deux? C'est un copain, je n'imagine rien, tout en sachant que je me suis mise toute seule dans une situation ambiguë, comme j'ai l'habitude.Il m'attends, un bouquet de fleurs à la main, qui résume la situation. A partir de là, tout s'enchaîne, un restau sympa ou il reste juste de la place pour nous deux. Aucune gène, des paroles fluides, des échanges intimes, personnels, concrets… Surprenant. Nous trouvons un hôtel, par hasard, sans chercher, à coté de la voiture. Direction la plage avant, une digue, des gros rouleaux, la musique envoûtante des vagues… Il a fallu qu'il me dise qu'il était bien avec moi. Je le sais, le ressens… Oui, mais moi, je me sens insaisissable, et puis il y a ma relation avec O. qui n'est pas élucidée. O. sait que je ne suis pas amoureuse, mais chaque fois que nous nous voyons, nous buvons, et nous nous retrouvons dans le même lit…Je me demande ce que je suis en train de faire; pourquoi ce besoin de séduire, d'être reconnue en tant que femme. Une vague culpabilité s'empare de moi. J'explique à mots voilés ma situation à V. IL a l'air de comprendre. Nous rentrons, et on se retrouve dans le même lit. C'était prévu, écrit je ne sais ou. Je voudrais dormir, faire abstraction, arrêter toutes ces pensées qui s'agitent dans ma tête. Je ne peux, lui non plus. Insidieusement, insensiblement, nos corps se rapprochent, tendrement, joliment… Une alchimie se crée. Quelque chose de magique, plus fort que nous. C'est dingue. Je me surprends à penser que je peux tomber amoureuse…. Moi? Maintenant? Un an après… Cela semble impossible, pourtant, quelles sont ces émotions qui s'emparent de nous? Quelle en est la raison? Il n'y a plus de raison d'ailleurs.Ses gestes sont doux, timides, nos corps se cherchent, nos lèvres se trouvent. Emois d'adolescence remontent en surface. Cela n'ira pas plus loin. J'ai l'impression qu'il a peur que l'on franchisse le pas. Et puis, ce n'est pas la peine, nous sommes en train de vivre un moment si pur, si intense. Je ne comprends plus, je renonce. Je me laisse juste aller, à goûter ces sensations.Les heures s'enchaînent, elles coulent de source, c'est un rêve, une bulle de bonheur… Incroyable. Et tout est à la hauteur. J'adore parler avec lui, de notre passé, de la vie, du concret, de l'abstrait, de ses délires de chercheur, de la modélisation d'une observation… J'aime me promener avec lui dans Vintimille, le voir essayer des costumes, lui donner mon avis, lui demander le sien sur une robe, une tunique un peu décolletée… Naturellement.Je n'en reviens pas. Je ne me projette pas dans l'avenir, mes émotions n'y résistent pas généralement. Profitons du bonheur qui nous est donné. La vie m'a un peu appris à prendre les choses comme elles viennent, se laisser aller.Retour en pleine nuit chez lui. Nous dormons, puis nos corps se cherchent. C'est fou, nous avons réellement fait l'amour, mais sans risquer de faire un enfant… C'est étrange. Cela lui fait peur je crois encore. Ou bien, je lui fais peur? C'est vrai que j'en avais envie, que je l'ai poussé dans ce sens. Seulement, il s'est dégagé à un moment. J'ai compris, je me suis arrêtée. C'est fou, j'en ai rêvé de relations fraternelles, sensuelles, sur la brèche, sans jamais rencontrer un homme qui les comprenne. Il faut avoir gardé une âme d'enfant pour ça je pense, et celle là, il l'a, c'est sur.J'ai une sensation bizarre, mêlée de respect, d'estime, d'insatisfaction, de culpabilité…Le soir approche, la fin est proche, la transition est là. Pas un instant nous n'avons parlé d'après. Il ne faut pas, ce n'est pas le moment, cela viendrais tout gâcher, et moi je ne veux plus. Et puis, je ne sais pas ce qui arrivera, envie de le revoir, oui, c'est sur…. Envie d'une relation stable, pas si sur… les émotions sont là, je sens que je pourrais tomber amoureuse, mais je ne veux surtout pas y penser, je me connais, je ne veux pas penser à une réalité de notre relation, car l'émotion ressentie pourrait s'envoler d'un coup d'aile pour ne jamais revenir.Forcément, devant ces incertitudes, nous sommes un peu désarçonnés l'un devant l'autre. Je prends les devants, je m'y attendais à ce moment là, il ne me surprends pas, je le lui dis. Je le vois plus décontenancé que moi, je sens mon expérience qui me guide, et cela ne me gène pas ce soir d'avoir grandi, d'avoir su vieillir un peu.J'ai appris que la vie est faite de moments fugaces de bonheur imprévisible et qu'il ne faut pas chercher à les retenir.

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mardi 15 avril 2003 à 19h17
Quotidien
Voilà, ça va faire 3 mois que nous habitons ensemble. Hier soir, la discussion avec Cat. M'a fait prendre conscience de ce que nous vivons ensemble; ou plutôt ne vivons pas. Car il est là le grain de poussière, nous nous contentons juste d'être à coté les uns des autres, de nous croiser, chacun préservant tant bien que mal son petit carré d'intimité. Je viens de réaliser que tout cela me déçoit beaucoup, peut être n'y ai je pas pensé avant pour ne pas le voir justement, parce que ça fait pas plaisir. J'entends encore les paroles de L.: " c'est pas mal votre colocation, mais franchement, ça devrait être plus festif! Si j'étais à votre place, j'en profiterais un maximum…etc.…etc.…" Evidemment, moi aussi, bien sur.
Mais voilà, comment lui expliquer, que les soirs quand tu rentres à la maison (ou plutôt quand ils rentrent, car moi, je reste à la maison la journée, quand je m'en vais, c'est longtemps, et je vais travailler), donc, quand ils arrivent, c'est pas la joie tous les jours. Vous me direz, c'est normal, c'est facile de dire ça pour moi, qui reste tranquille à la casbah, toute la journée. Oui, c'est sur, mais ils ne sont pas tous comme ça. C'est surtout B. qui est difficile à appréhender; un soir de bonne, le lendemain exécrable, revendicateur, cherchant le petite bête sur tout. C'est assez usant. Nous le savions pourtant déjà, avec Nou. Qu'il était difficile à vivre au quotidien, tout en ayant le cœur spontané et sincère sur la main parfois. Mais, là j'avoues que j'ai des fois du mal à le voir, ne serait ce qu'en peinture. Comment faire qu'il se sente bien, assuré qu'on l'aime quand même, qu'on habite pas ensemble pour se marcher les uns sur les autres, qu'il faut prendre les choses moins à cœur parfois, et que si 3 personnes débarquent à l'improviste pour voir l'un d'entre nous, et bien ce n'est pas un drame, au contraire. Je m'en veux un peu de noircir son tableau ainsi, mais plus j'y réfléchis, plus j'en arrive à la conclusion que quand quelqu'un a un problème de relation dans la maison, il est toujours impliqué.
Et puis, c'est vrai qu'il y a cet ordinateur au centre de la maison, que Nou. est accro au chat, aux jeux… Mais bon, c'est sa vie je crois. C'est parce qu'il ne travaille pas en ce moment (enfin, là il a un boulot pendant 2 semaines). C'était pareil quand nous habitions chacun de notre coté, sauf que nous n'étions pas là pour le voir. Et ça dérange surtout B. qui s'inquiète pour lui, sa santé mentale. Est-ce le fétu de paille du voisin qui masque la poutre dans le sien….pas si sur.
Bien sur que ma déception vient du fait que nous sommes amis, à la base. Enfin, Nou., B. et moi nous connaissons depuis longue date. Quand nous avons pris la décision de nous regrouper dans un lieu de vie commun, il était évident à mes yeux de ne pas rester tous les 3. Nou. était d'accord aussi. J'avais peur d'une autarcie, de plus nous supporter. Je vois la colocation comme un moyen d'échange de partage, de rencontres… Nous avons eu du mal à convaincre B. qui a mis très longtemps à donner son accord, sous le vague prétexte que la tierce personne aurait du mal à entrer au sein de notre groupe. Je pense que c'est un faux problème, car il ne tient qu'à nous d'être ouvert et d'avoir envie de se tourner vers les autres. D'ailleurs Cat. n'a pas l'air d'avoir de problème avec ça.
M'enfin voilà, j'avais imaginé des soirées entières de discussions, de jeux entre nous, de découverte… J'ai idéalisé certainement, c'est ma première expérience de colocation. Et puis, je réalise aussi que l'on ne rencontre finalement que les personnes que l'on ne connaît pas. Peut être partons nous du constat que nous sommes des amis et que par là même nous nous connaissons, et qu'il ne sert à rien de faire plus d'effort pour nous découvrir… Argh. ça me déçoit. Comment améliorer tout ça. Comment en faire part sans blesser personne? Suis-je la seule à ressentir ça? Est-ce que c'est normal? Il faut que l'on prenne nos marques dans cette maison, c'est une phase; ça va évoluer. Je l'aime bien cette maison, moi. C'est vrai qu'avec Nou., on a eu le temps de se l'approprier, étant là toute la journée.

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mardi 15 avril 2003 à 23h56
Enchainement
Une soirée de passée, une bonne soirée; j'étais en train de me déchaîner sur notre colocation, quand B. est rentré, j'étais concentrée, j'ai pas trop calculé.Puis nous nous sommes retrouvés, autour d'un verre de bière et d'un tit peu d'herbe…Nous avons parlé, je me suis sentie bien, j'ai exprimé. C'est cool. Je me suis emportée tout à l'heure dans mes écrits, j'ai toujours la capacité de noircir les traits, et de me laisser emporter par mon point de vue.Je crois que ce malaise que je traverse dans notre quotidien, nous le ressentons chacun à notre manière, sans arriver à bien l'exprimer. Recherche de l'équilibre, pas facile, tâtonnements, oscillations, il va se créer.
Demain, je pars pour Clermont. Visite de ma famille, que je délaisse ces temps ci. Cela va me remuer, je le sais. Mon oncle. C'est dur à dire. OH, dans le jargon des blouses blanches, ivrogne pour la concierge, alcoolique, quoi.

Je le lui ai dit, il y a presque 2 ans. En face à face, la nièce et son tonton. Je ne pouvais pas partir sans le lui dire en face. Je crois que je n'aurais jamais pu le regarder en face. Je suis partie de mon coté, vivre ma vie, voyager. Je l'ai laissé seul, après qu'il en ai parlé, qu'il l'ai avoué à quelqu'un pour la première fois. Je revois encore ce départ, lui dans le jardin, je lui avais glissé un mot en partant, dans la poche de sa chemise. Oh, pas grand chose, je ne savais comment partir, juste quelques adresses ou il pourrait trouver de l'aide, à la seule condition qu'il veule bien aller la chercher, ça je lui ai écrit sur le papier, que je l'aimais aussi….
Je suis partie. Je reviens, il a choisi de l'aide. Au bout du rouleau, cirrhose, hémoglobine; presque 2 ans après. il a failli en mourir. Et je n'étais pas là.
Demain, je le regarderais dans les yeux, je peux être fière de lui.
J'ai mal au fond de moi de sentir sa détresse.
La vie va, la vie vient.

Et pourtant, je me sens bien en ce moment, dans le vrai. N'ai je qu'une illusion?

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mercredi 23 avril 2003 à 13h16
Redescente...
C'est plus pareil, je me sens menacée par moi même. Je ne comprends pas ce volte face interne, revirement de situation, cette nonchalance teintée d'angoisse qui me prend en étau.Ouh, que je n'aime pas ces états là.Plusieurs raisons….

La fin de ma dispo, de mon espace de liberté professionnelle, cette fin s'est d'autant plus matérialisée qu'hier j'avais rendez vous à Toulon avec les chefs de service pour voir à quelle sauce on vas être mangé les 6 prochains mois. La pression est remontée de plusieurs crans, avec en fond, la même interrogation: suis-je capable de faire mon métier, de me retrouver confronter aux juges…C'est terrible, cela me glace, me paralyse totalement. Je ne voulais pas me lever ce matin, je n'ai fait que retomber dans mon sommeil reveux ce qui n'a pas amélioré la situation.

Je vais faire 2 vacations à la clinique B., j'ai dis oui, mais j'ai pas envie en fait, et je m'en veux. Jeudi et vendredi.

Je n'arrive vraiment pas à rentrer dans ma thèse, culpabilité, je me sens gamine, moi qui n'arrêtais plus de seriner que la vie m'a appris que… gna, gna, gna, juste pour m'illusionner un peu plus. Le résultat est que je suis incapable de me prendre en main toute seule, et qu'il faudrait toujours que quelqu'un m'engueule pour que je me mettes à faire les choses.
De plus, je n'arrête pas de penser ou j'étais il y a un an tout juste, avec Rangan, mon amour, dans ce petit hôtel, des heures intenses volées au bonheur. Je suis allée voir Devdas au cinéma hier, j'ai pleurée des litres de larmes… Nostalgie, Mélancolie, de cet Amour, de ce soulèvement de tous mes sens.

Alors que je suis bien avec V. (mon Victor de Vintimille), mais j'ai encore peur de moi, de mes réactions dans cette histoire. Il y a des fois ou j'ai vraiment l'impression d'être une autodestructrice, tant je me mets minable, comme si je ne pouvais supporter mes phases de bonheur.

Hier soir, nous avons parlé de nous 4, de notre colocation, je me suis emporté, surtout contre Be., il nous a même dit à un moment qu'il avait l'impression d'assister à son procès… un peu vrai peut être, mais il nous la joue vraiment trop personnel parfois.

Je me sens en mauvaise phase, il est urgent que je retourne en parler sur mon divan, sous peine de m'enfoncer plus loin et de devenir invivable pour moi et les autres…
Je vais essayer de me bouger un peu aujourd'hui, pour aller faire 3 courses pour la maison, et me faire belle, si j'y arrive pour voir mon Victor ce soir.

Lulu vas essayer de ne pas glisser trop bas…

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jeudi 24 avril 2003 à 23h36
stagnation
Tout doucement, j'essaye de maintenir le cap… Pas facile. Une grande course effrénée commence… La thèse, c'est pas nouveau, le stage, les remplas, toutes les lettres que je veux écrire, sortir dans les calanques, prendre le soleil, m'occuper de la maison, du potager, passer de bons moments avec Victor…. J'ai l'humeur mitigée, je dois rester accrochée sur la berge.Il faut commencer par bien dormir pour pouvoir me lever demain… et construire.Ce soir j'ai l'impression que ma vie est un chantier; et je ne me sens pas la reine du bricolage, des gros travaux, je veux dire.

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jeudi 8 mai 2003 à 04h31
Evolution?
de la stagnation à l'action.. il n'y as peut étre qu'un pas.

je ne sais pas , je ne l'avais pas envisagé sous cet angle là.

quoiqu'il en soit, elle bouge, la vie, ma vie...

étonnant surprenant déroutant parfois... il faut trouver la bonne route.

La sentimentale; la professionnelle, elles se mèlent et se croisent, et pas de la façon la plus commune de penser...

à suivre,donc

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samedi 17 mai 2003 à 15h53
de la complexité de la relation
Ouh, la la la! Y'as des choses à dire… des trucs qui se passent. Le temps file à vitesse grand V.Je suis donc interne à T., une heure de route de la maison. J'ai une chambre à l'internat, aménagée avec des cartes postales, pour m'y sentir chez moi. Retour de plein pieds dans le monde médical. Pas trop difficile finalement, j'apprends à commencer à façonner mon image de futur docteur, à l'apprivoiser réellement, à la faire mienne… même si, parfois mes doutes reprennent le dessus quand je réalise toutes les lacunes que je dois combler.Je me sens plus fermement décidée à travailler ma thèse, d'ailleurs, j'ai lu des articles ce matin. Objectif de l'après midi: rédiger ce fameux protocole pour pouvoir l'envoyer à Val. Et débuter enfin sa mise en place. J'espère m'y tenir.

Ce matin, j'ai beaucoup plus de doutes sur ma situation sentimentale, un goût amer en bouche. J'explique: ma relation avec Victor s'est poursuivi, crescendo… Nous nous sommes vus une à deux fois par semaine, chez lui, à T., sur la plage, dans des bars, des restaus, une traversée des calanques, deux jours de randonnées pédestres dans un cadre merveilleux …
Toujours ce petit moment de flottement quand nous nous (re)voyons, un chaste baiser bouche à bouche, sans effusions passionnelles comme celles que je vivais avec Rangan. C'est une histoire cérébrale avec Victor, je crois. Quoiqu'il en soit, passé ce moment là des retrouvailles, ou je ne me sens pas particulièrement à l'aise, car il manque justement une touche torride (peut être le ressent-il lui aussi?); le ton s'anime entre nous (sans animosités aucunes) et nous discutons de choses très importantes, de la vie, de notre vie, des sentiments, de nos interrogations… Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je me sens vraie en face de lui, je lui ai exprimé des pensées qui sont à moi, qu'auparavant j'aurais gardées pour moi dans le cadre d'une relation à deux. Je me sens changer, grandir, évoluer vers une maturité qui me surprends parfois. Il se crée une alchimie exceptionnelle lors de ces échanges de paroles entre nous. Cependant, nous n'abordons pas vraiment le sujet de notre relation, on l'effleure quelque fois… Cela ne m'incommode pas , au contraire. Je ressens d'une manière très forte, l'attirance qu'il éprouve pour moi… c'est un peu prétentieux de le dire, mais c'est la vérité.
De mon coté, j'adore nos discussions, elles m'apportent énormément, j'avance, j'apprends à mieux le connaître, je me dévoile aussi. Et je tiens énormément à ça. C'est une nouveauté pour moi, au goût de miel.
Le week-end dernier, c'était les calanques, un projet qui me tenais à cœur depuis longtemps, que j'ai organisé. C'était bien, à la hauteur de certains de mes rêves.
Tout le long de cette relation qui débute, je refuse de m'imaginer plus loin, il y a quelque chose qui m'en empêche. Cela fait longtemps que je m'étais juré de ne plus jamais dire je t'aime. Il manque toujours quelque chose dans mon idéal. Je n'arrive pas à faire le deuil de cet idéal. Je ne peux dire que j'aime Victor dans sa globalité, dans la globalité de notre relation. J'ai l'impression de devenir un peu cynique ou désabusée… Mon dernier amour était personnifié en Rangan, notre histoire impossible, une passion nous a unis, et je sais qu'elle continue et continuera de nous associer au fil du temps, par delà les distances. C'est à moi tout ça, je ne peux le partager avec Victor. Notre relation est différente, comme je le disais plus haut, elle est cérébrale, et c'est à partir de là que je ne peux m'impliquer entièrement. Je ne sais plus si j'ai déjà parlé de nos rapports physiques, ils m'interrogent depuis le début;
Il faut dire qu'ils n'ont jamais été simples dans ma vie, ou j'ai passé environ sept ans à me refuser à un homme, à essayer d'éviter ses caresses, parce qu'elles insupportaient, je me sentais agressée; le tout dans une intense culpabilité car je ne suis jamais arrivée à le lui dire en face. Des années d'évitement, de torture morale et physique au quotidien… Un énorme poids dans ma vie, une honte de moi, une charge coupable sur mes épaules. Je crois que je commence à peine à pouvoir soulever tout ceci, et cela va faire 5 ans que l'histoire est finie…
Depuis, grâce à d'autres hommes, j'ai appris à aimer les relations physiques, la danse de deux sexes qui se cherchent, leur union… J'ai appris aussi à chercher mon propre plaisir, à me le donner moi, il n'a d'ailleurs jamais été aussi intense qu'avec moi. Ce qui n'est pas sans vouloir dire quelque chose… Mais, je ne vais pas creuser par là, now.
Pour en revenir à Victor, et bien nous n'avons encore jamais fait l'amour… hallucinant quand même. Le premier soir, j'en avais très envie , mais je le sentais tout timide, et comme j'ai du mal à parler de ces choses là, nous en sommes resté là. Puis, le lendemain, chez lui, dans son lit, j'ai essayé de prendre les devants, d'avoir l'initiative, il m'a fait rebrousser chemin avec une de ses réactions, qui m'a fait réagir, j'ai stoppé là mes initiatives, en pensant qu'il était timide, qu'il ne doit pas trop être porté sur le sexe, qu'il a du mal à se laisser aller, qu'il voulait prendre son temps, que je l'avais gêné, qu'il avait peur de pas être capable… bref, je sais pas mais je lui ai trouvé un tas d'excuses. J'étais un peu frustrée, mais bon, d'un autre coté la richesse de notre relation , en dehors du sexe, me comblait déjà suffisamment, pour ne pas trop m'attarder là dessus. Et puis, je ne ressens pas d'attirance passionnelle pour lui, et quand nous ne sommes pas ensemble, je n'y pense pas trop, il y a des moments ou il me manque, c'est vrai; parfois je ne peux m'empêcher d'imaginer que nous ferions un beau couple au sein de la société… Mais j'arrête vite ces idées, car je refuse de me pencher sur l'avenir, et que l'attirance que je ressens pour lui, n'a rien à voir avec ma passion pour mon sri lankais.
Et puis, je pressens très bien que si je me projette dans l'avenir avec lui, si nous annonçons notre relation aux autres, je vais me sentir piégée, et d'un seul coup, plus aucune envie de le voir. Ca, j'en suis persuadée, je crois en fait que je suis amoureuse de nos discussions.
Pour en revenir à nous, il y a 15 jours, nous étions dans le même lit, c'était chaud, mais je le laissais guider, toujours par peur de le choquer… Il me fait part de son envie de moi… tiens donc… manque de bol, j'étais indisposée… Pas grave cela se fera plus tard.
Une pensées me vient, je crois que dans sa sexualité, il est du genre à ne pas mélanger sa femme (l'épouse, la mère de ses enfants…) avec la maîtresse. Je pense qu'il ne peut pas aller très dans la sexualité avec la première, parce qu'il la respecte trop… Je ne sais pas si je suis dans le vrai, mais c'est ce que je ressens. Et cela, me fait bizarre de rencontrer un mec comme ça, après avoir fait moi même tomber mes tabous à ce niveau là. Disons qu'au lit, nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde.
Puis rebelote ce WE, cela devient chaud, il m'en parle, et moi je ne prends pas la pilule, je lui parle de l'amie capote, il me parle de confiance… Or, là, c'est comme ça que je me suis retrouvée enceinte, après un seul rapport, ou le mec avait fait attention (c'était vrai d'ailleurs), mais bon, le résultat c'est que j'ai avorté; et je n'ai pas du tout envie de reprendre le risque.
Enfin bref, nous verrons demain, si la nuit étoilée nous inspire plus. Elle nous a inspirée au début, du moins. Puis, j'ai du me lever pour aller chercher la capote (chui trop con, j'aurais du prévoir avant, je pense fortement à un acte manqué de ma part…), et là, forcément, ça lui coupé tous ces moyens. Double frustration. Nous n'en avons pas reparlé.
Hier soir, nous nous sommes revus, une semaine après. A posteriori, je pense que notre niveau de discussion est allé déjà, si haut et si loin que cela ne pouvait que redescendre…
Nous avions rendez vous, devant l'hosto, pour aller passer la soirée sur une plage après une petite ballade. J'étais crevée, en manque de sommeil. Le début accroche pas trop mal, puis il me propose de fumer un tit peu de beuh; moi dans l'euphorie du vin, de cette belle plage et du fait que j'aime bien fumer, je dis oui. Sauf, qu'on aurait pas du, car ce qui devait arriver arriva, je me suis repliée dans ma coquille, lui qui n'étais pas en super forme mentale, rapport à son boulot, sa thèse et ce qu'il va faire à la rentrée; ce petit joint a du lui raviver ses doutes, et nous sommes allés d'incompréhensions en incompréhensions. Le pire, c'est que nous avions déjà une fois fumé ensemble lors de notre premier week-end ensemble, que cela ne s'était pas très bien passé; que nous en avons discuté un moment après, et que l'on s'était accordé pour dire que cela ne pouvait que nuire à notre relation. J'aurais pu, j'aurais du dire non, mais mon attrait pour l'herbe a été finalement plus fort que mon attrait pour notre relation.. Ouh, la! En écrivant cette phrase, je me rends compte de ce que cela veut dire. Peut être qu'il m'a fait passer un test en me proposant ce joint, et bien, j'l'ai pas réussi….
Donc, Chacun dans sa bulle, se sentant fautif, essayant de faire rentrer l'autre avec lui. C'est lui qui avais choisi l'endroit. J'avais compris à la manière dont il m'en parlait que c'était un lieu important pour lui, surtout chargé de souvenirs intimes, d'amour déçu. Il me l'a avoué pas la suite d'ailleurs.
Bref, à la fin, je voulais rentrer, j'étais fatiguée, il n'arrêtait pas de faire durer le trajet de retour, pour finir par m'avouer qu'il avait ce soir des choses très importantes à me dire, cruciales. J'ai essayé de le faire parler, mais il faut dire que je n'étais pas très à l'écoute. Il a parlé d'un truc qui clochait entre nous (est-ce nos relations intimes? J'en ai eu le doute, mais je ne le lui ai pas dit, j'avais peur que ce ne soit pas ça, de lui faire du mal dans son ego si ce n'était pas ce à quoi il pensait) Nous avions du mal à nous exprimer, fait nouveau et déstabilisant entre nous.
Puis il m'a parlé d'une histoire embrouillée de rivière, de source, de remonter à la source, d'assumer. Je crois que c'est moi la source. Je n'ai pas réussie à comprendre s'il voulait me dire qu'il m'aimait et avait peur, ou bien si il me disait d'une manière détourné qu'il n'arrivait pas à me faire l'amour car je l'impressionnais trop.
J'avais l'impression de revivre un mauvais film, comme dans mon ancienne relation, ou je n'arrivais pas à exprimer ce qui m'oppressait. Je n'étais pas à son écoute, j'étais tourné sur moi même. Je m'en voulais, je nous en voulais de cette relation pathétique, de ces moments de gène, de ce joint qui matérialisait la distance entre nous. Peut être qu'elle serait apparue sans lui. Je n'avais pas envie d'être câline, lui oui.
Je crois que je vis cette histoire de manière très égoïste finalement. Il a fini par me faire part de son attachement à moi, je crois qu'il m'aime. C'est horrible, je ne peux l'entendre, je ne partage son sentiment comme il le vit. J'ai l'impression que je vais lui faire du mal, je m'en veux. Je connais les histoires ou le mec tombe amoureux et ou je prends les jambes à mon coup. C'est dégueulasse de ma part de ne pas vouloir écouter ses sentiments… Il doit être mal à l'heure qu'il est. Je le suis aussi, mais je pense que je souffre moins. Je sais que j'ai une capacité à surmonter les événements . Il ne l'as pas encore, c'est un petit garçon encore accroché à sa maman. Cela fait des années que je lutte pour dépasser ce stade, et cela vient. Je n'ai pas envie d'être sa mère, j'ai l'impression de sentir une demande inconsciente de sa part dans ce sens là. J'ai peur. Ou vas nous mener cette relation? Qu'avons nous cassé hier soir?

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mercredi 4 juin 2003 à 19h23
trilogie...
Un important virage dans ma destinée... en 3 volets, s'il vous plait....
Bref, je me trouve à la charnière de mes implications, c'est une des rares fois, ou tous les domaines se recoupent comme ça... ou du moins, là ou j'en ai la pleine conscience..
Personnel, professionnel, sentimal (sentimentale, voulais je dire, quel beau lapsus, qui m'exprime assez bien mon ressenti, je dois dire !)....

Professionnel : ou j'en étais arrivée, ces derniers temps : à T., mon dernier choix d'interne, mi anesthésie, mi réa. Je commençais à faire ma place doucement, à trouver mes repères, à réfléchir à mon futur de docteur.... J'avais ma thèse à préparer, rien ne pressait, car aucun poste ne m'attendait quelque part. De toute façon, avec le mal que j'ai à la mettre en route ; ce donc je reparlerais plus tard, j'étais en marge de tous mes co internes, comme toujours... Et bien, un vendredi soir, à 17 heures... (non, c'est juste une phrase dans une chanson de Hubert Félix T. pour ceux qui le connaisse) ; donc un Jeudi matin, vers 11 heures, plus exactement, au détour d'une descente dans les bureaux de la réa, j'y apprends que l'on m'y cherche pour me parler.... Aie, Aie, Aie.... Ma nature inquiète se demande ou est le problème. Que nenni, me réponds t'on, il s'agit juste, de me proposer, à moi, un poste d'assistante à la réa en Novembre.... Gloups, m'y attendait pas du tout... C'est que ça fait basculer tous mes schémas : la thèse pépère sans date butoir, la perspective d'une « carrière » débutée en milieu hospitalier public ferait un plus sur mon CV, ce n'est que pour un an, donc pas de remise en cause sur le long terme, mais plutôt une opportunité intéressante pour ma formation, notamment en réa ou elle laisse à désirer. Je n'aime pas trop la réa, cet antichambre de la vie, et le cynisme des médecins qui y travaillent. Cependant, le seul endroit ou j'aurais envie de bosser en réa se trouve à T. Bon, je réponds que c'est intéressant comme proposition, qu'il faut que je vois si ma thèse est faisable en 3 mois. Et puis, j'ai 15 jours pour réfléchir, et aujourd'hui, ça fait 12 jours. Franchement, j'ai beaucoup réfléchi, tout tourné dans ma tête, avantages, inconvénients, je suis décidée à prendre ce poste, tant pis si c'est loin, si ça peut remettre ma coloc en cause, si mon été va être pourri à cause de la thèse, si je ne peux pas partir plusieurs mois en vadrouille dans le monde pour aller voir mon frère à Manille, et me changer les idées, bref, je suis décidée à me ranger, et finalement, ça m'arrange un peu, cela va parfaire ma formation, c'est une bonne opportunité, d'autant que je travaillerais avec des personnes brillantes et sympathiques, que m'ont d'ailleurs toutes conseillées d'accepter. Y'a pas de lézard. (sauf que le lézard, je le porte autour de mon doigt.... Méfies toi, lulu !)
Donc, ce matin, me revoici à T. pour une semaine d 'anesthésie, décidée à donner ma réponse sans trop attendre. Avant toute chose, j'appelle Val. qui me coache pour ma thèse, un peu mal de lui donner des nouvelles si tard, surtout pour lui annoncer que je dois torcher tout ça en 3 mois, après plusieurs mois de loose... Elle le prends bien, ce qui me fait halluciner, moi, je me serais engueulée copieux pour n'avoir rien fait, mais il est vrai que j'ai un parti pris dans l'affaire qui me concerne, en gros elle me dit aussi, de voir tout ça avec le professeur M. qui est mon directeur de thèse. J'appelle donc sa secrétaire pour prendre RV pour en discuter, OK pour Vendredi à 11 heures. Impressionnant ce que j'ai pu faire en une demi-heure pour ce poste, alors que ça faisait des semaines que je repoussais le moment d'appeler Val et tout, et tout. Bon, ensuite, je peux aller voir le chef de T. qui m'a fait demandée au bloc. Je me sens un peu honteuse de ne pas avoir géré ces 2 coups de fil pour ma thèse quelques jours plus tôt, au lieu de faire tout ça à l'arrache comme d'hab. Mais bon, je suis fermement décidée à lui dire OUI ! Bon dieu, c'est presque pire qu'un mariage, nana, jé rigole.
Et là, Patatras, le lézard refait surface : en deux mots, une ancienne interne de son service (que j'apprécie bien par ailleurs, sans trop la connaître, mais qui ne se prends pas la tête) l'a appelé ce week-end ; sa situation n'est pas des plus simples, en gros elle est partie bosser dans une ville beaucoup plus à l'ouest, alors qu'elle est du sud, pour suivre son mec (un chirurgien, sans commentaires), il lui a fait un enfant, puis s'est barré, j'imagine qu'ils doivent bosser dans le même hôpital, chacun d'un coté du champ. Elle veut donc revenir dans le sud, ce qui se comprend, et a appelé le chef pour qu'il lui trouve un poste. Elle l'a appelée ce week-end, j'imagine que ça n'a pas du être facile pour elle d'expliquer la situation, de se retrouver en position de quémander... quoiqu'il en soit, il doit être humain le chef, car il lui a donné mon poste sans conditions, sans même lui dire qu'il attendait ma réponse . C'est marrant, car je me rappelle maintenant que, quand il m'en a parlé, il m'a clairement dit, et devant témoins ; qu'il me donnait 15 jours pour réfléchir, et que durant ce laps de temps, il n'en parlerait à personne d'autre. Il n'a pas précisé : sauf si quelqu'un m'en parle. Je me sens mal pour G., c'est pas cool pour elle, j'en veux un peu au chef de m'avoir dit ça comme ça, sans aucune discussion possible, je m'en veux aussi d'avoir été incapable de lui sortir qu'il était gonflé et que c'était pas très cool pour moi. Le seul truc que j'ai réussi à dire, et c'est pathétique, c'est que notre vie à nous, en tant que Femmes au sein de cette spécialité (ou les célibataires du sexe féminin, carrières brillantes, intelligentes et pleine de sous sont pléthores...) n'est pas facile du tout. qu'est ce qu'il peut en avoir à battre ?
Bref, retour à la case départ, ou vais je me diriger en novembre ? voyages, humanitaires, cliniques privées.... J'ai l'embarras du choix, je le sais, je ne vais pas pleurer non plus, je crois bien avoir été rattrapée par le destin, si je l'avais voulu jusqu'au bout, ce poste, il me fallait dire oui de suite, et j'ai eu peur de me tromper, il m'a fallu du temps, trop certainement. Voilà, mon début du mois de Juin, ou je retombe dans ma problématique professionnelle, mes ambitions et mon statut de futur docteur sont bouleversées. Finalement, je pense que je vais temporiser pour ma thèse jusqu 'en Mai, et qu'entre temps, je vais faire le tour des chefs de service pour voir s'ils peuvent me proposer un poste d'un an, une garantie de formation supplémentaire, mais en Mai, pas en Novembre. Sans aller jusqu 'à me prostituer non plus, je n'ai pas d'ambitions universitaire, d'être reconnue dans le milieu médical n'est pas le plus important. De me reconnaître, moi, en tant que docteur, l'est beaucoup plus, oui.

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mercredi 4 juin 2003 à 19h25
trilogie, la suite
Deuxième volet de ma trilogie personnelle. Alors, de ce coté là, c'est le ouaie comme on dit ici. Je ne sais plus, mais je pense avoir raconté nos dernières incompréhensions avec Victor.... Et bien, j'étais allée le voir une après midi pour en discuter, ce qui n'étais pas trop mal d'ailleurs, après cette soirée à la maison, ou j'ai bu comme une trou, ou il est arrivé tard, ou j'avais pas trop envie de le voir, surtout d'exposer notre relations aux regards des autres, qui sont nos amis communs... Car, je ne suis pas sure de mon engagement et de mes sentiments pour lui, que j'ai envie de garder cette relation trouble et délicieuse qui me lie à B., L., S., O. .... Mes potes, qui me l'ont encore prouver ce week-end. Enfin, nous avons pu en rediscuter quand même. J'ai finalement réussi a lui dire que je ne suis pas tombée amoureuse. Il l'a accepté, et ce week-end, nous devions tous nous retrouver à Giens, toute l'équipe, tous les potes. Je suis arrivée mercredi midi, dans un drôle d'état second déphasée, en post garde ; nous nous sommes retrouvé à trois, avec O. et S., les deus colocs de Paris, mes histoires ambiguës avec tous les deux.... Bizarre, un peu fracas, peu d'échanges, je ne parle pas de Victor, qu'ils connaissent bien sur, puis que c'est un des meilleurs amis de S. Je sais qu'ils sont au courant tous les deux, puisque c'est Victor lui même qui l'a dit à S ; samedi dernier, par téléphone, car S. ne comprenait pas pourquoi Victor ne voulait pas venir chez nous.... Il a fini par lui dire que c'était parce qu'il était avec moi. En plus, la veille au soir, la magie de notre relation ne s ' est pas re matérialisée, et nous étions un peu amers tous les deux. Bref, c'est S. qui me l'a passé au téléphone, tout en me tenant par la main..... Bref, ensuite il est venu, et j'avais bu, trop, je m'étais déjà jetée dans les ronces du fond de notre jardin, 2 ou 3 fois, quelques mètres de dénivelé que j'ai franchie toute souple et imbibée d'alcool, sans me faire aucun mal, du moins sur le moment. Bien sur, je l'ai évité, nous avons finir par dormir ensemble, il est parti le lendemain matin, c'était moyen. Pour moi, impossible d'assumer notre relation face aux gens.
Tout ça pour dire que S ; était au courant et en a parlé à O., qui a super bien réagi, en me traitant de cachottière, et j'ai pas pu lui dire non... je me sens pas très fière quand même !
Donc, nous nous retrouvons tous les trois à Giens, l'apéro démarre le soir après avoir récupéré Fab. A la gare et fait quelques courses épiques. Tout le petit monde de d'habitude commence à débarquer, l'apéro poursuit sa lancée, je ne me rappelle plus quand Victor est arrivé, nous avons peu parlé et démontré devant tout le monde, c'est toujours lui qui venait prés de moi. Enfin ? nous avons quand même dormi ensemble sous la tente que je suis allée monter avec F. (une fille) pour nous deux. Je me suis occupée de notre lit, c'est pas mal. J'étais un peu confite bien sur. Le lendemain matin, je me lève rapide, sans petit câlin du matin, j'étais un peu vaseuse, et surtout, j'en avais pas l'envie. Baignade à la piscine, barbecue à 16 heures, douche, apéro, rebarbecue, puis je repars à T. pour y dormir, car je travaille le lendemain en réa la journée. Victor donne des cours demain à T ;, on se retrouve en fin d'après midi, moi je suis fatiguée et meurs d'envie de retourner à Gien là ou c'est bien. Lui veut me parler de ses projets professionnel. OK, le temps de boire une bière dans un bar.
Retour ! YES ! l'ambiance est formidable, je suis à fond, breuvage, fumage.... Grande discussion avec O . sur moi, Victor, la vie. Il est formidable, j'en pleurerais... départ en boite, tous un peu blindé. Je reste plutôt seule et loin, car Victor me cherche pour des bisous , je le rejette... Je sors faire le tour de la boite pour me rafraîchir les idées, encore un parcours plein de ronces.... Heureusement, je parviens à rentrer dans la boite, j'évite toujours Victor, et le repusse assez brutalement parfois. Du coup, je me cache au fond de la boite, et je danse seule, comme en transe et, je ne le voit plus. S. m'invite à danser, et là c'est parti pour des rocks ou nous n'arrêtons pas de tourner, en rythme, sans tomber, sans fatiguer.... Nous sortons dehors à un moment, nous nous embrassons même, il me fait des grandes déclarations de potes, c'est super agréable à entendre, il me considère comme un amie, mais aussi comme une fille. Une complicité énorme, une fraternité teinté d'érotisme, un vieux rêve quoi !
Terrible, nous revenons de boite, S . et moi nous nous retrouvons tous les deux sur la terrasse, prêts a faire je ne sais quoi, tellement on avait bu. Je précise qu'entre temps, nous nous sommes baignés à poil dans la piscine, avec la bouteille de sky à la main.... J'étais la seule fille déshabillée, mais je ne me suis jamais senti comme un objet ou dégradée . Ce sont mes potes, ils sont merveilleux. Bref, sur cette terrasse, Victor arrive totalement raide, et je ne sais plus, mais nous devions pas être bien loin de nous embrasser avec S. Là, mon sang ne fait qu'un tour, je sors, marche un peu, parle aux étoiles, enfin au jour qui se lève. Je les entends discuter fort, je précise qu'ils sont proches. Je vais me coucher en bas, par terre, y'en a plein qui dorment. 5 heures d'un sommeil plombé. Réveil, hagarde, piscine café, soleil. Je ne voit pas Victor, qui doit dormir, j'imagine. J'apprends qu'il est parti au petit matin en voiture après avoir réveillée D & F qui dormaient sous la tente. Et la veille, il s'était fait viré de la boite, après avoir été malade dans un coin.... Je me sens mal. Personne ne me pose trop de questions..... heureusement ou pas. Il ma laisse un message ou il me parle de blessures, je finis par l 'appeler pour m'excuser des ses blessures justement. Il pense que c'est lui qui me les a faite. Nous convenons de ne plus nous voir pendant un moment, peut être que la magie reviendra.... Honnêtement, cela me semble bien compromis.
A partir de là, je me sens mieux, passe les deux derniers jours à profiter, lever vers midi, un plongeon, un café tartines, des heures de farniente au bord de la piscine à rouler des pétards, bouquiner, s'arroser.... Pour faire le barbec à l'heure du goûter, qui enchaîne rapidement sur l'apéro, et beaucoup plus tard, le barbec du soir...finir les soirées avec Em., Ya et S. C'est cool, vaguement la conscience que je me mettrais à bosser après ce havre de bonheur. .Nous étions entre 15 et 20, comme depuis 2 ou 3 années.
Retour lundi, avec S. dans la voiture, que je ramène à massi pour prendre son train. Je le pose à une terrasse ensoleillée, et je vais un mon rendez vous.

J'aborde là le troisième volet de ma trilogie, ou de mon trépied porteur. Mon rendez vous hebdomadaire, face à face à moi même, allongée sur le divan. Grande avancée, nous abordons le cœur de problème, de mes phobies, dont je n'avais pas conscience. Je ne peux bosser toute seule, j'ai toujours eu énormément de mal à me mettre en face de mes cours, chez moi pour apprendre. Et la thèse, et bien c'est pareil. Il m'a suggéré que c'était une peur d'être seule, une phobie. J'ai reparlé de mon enfance, de la porte qu'il fallait laisser ouverte le soir, avec la lumière au bout du couloir.... Des mes rêves récurrent par moment, impossibilité de parler, de bouger.... Blocage physique à toute communication. J'aborde le fond, c'est très noir Je ne sais pas encore comment je vais démêler le nœud qui m'empêche d'être depuis si longtemps. Mais je commence à m'en approcher doucement, et c'est bien pour ça que j'ai pris un jour la décision de m'allonger.

Donc, c'est la croisée de mes destinées, étrange passage, tout se bouscule, c'est la vie, je suis toujours stupéfaite de phénomène...

Et, là, je me suis réveillée de ma sieste, et j'ai rêvé de S., c'était si agréable...

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