Psychotic Lysanxia
Le contour de mon être et l'odeur de ma peau...Paroxysme de la confusion sous une béatitude latente.
Ceci est une archive du journal et non pas le journal lui-même.

Haut de la page

mercredi 19 mars 2003 à 10h20
Besoin Vital
Mon envie première pour ce début n'est même pas de me présenter. Je ne sais même si cela en vaut la peine. Mon angoisse et ma frustration sans trop fortes. Je cherche juste l'exutoire ultime, mais il est hélas toujours ailleurs....

Haut de la page

mercredi 19 mars 2003 à 10h38
Névrose et Mégalomanie
Désabusée....
Encore ce soir, je le vois venir. Je pourrais pourtant tout faire, TOUT, sauf la seule chose dont j'ai réellement envie.
Je me demande souvent pourquoi le bonheur est éphémère et surtout pourquoi il est si souvent absent...Le bonheur nous échappe bien trop souvent, même lorsqu'il est là je ne suis pas sure de le percevoir.
Je ne sais plus quoi faire. J'aimerai crier, hurler, pleurer et m'enfoncer dans une douce descente aux enfers....que je choisis pourtant.
je voudrais me faire oublier pour que l'on voit que je suis vivante.
Et pourtant....
J'aime et je déteste.
Hyper-émotivité, hyper-sensibilité, je ressens tout à fleur de peau jusqu'à me faire moi-même entrer dans une transe psychique...
Reflets et cassures, amour passionnée d'un rien qui est tout pour moi, pénombre hypnotique....
Névrose et mégalomanie !

Haut de la page

mercredi 19 mars 2003 à 10h58
...ou l'angoisse existentielle
Encore fini !
C'est encore ça, qui précipite ma chute.
Mais pourquoi?

J'en ai marre
de prétendre,
de faire semblant,
de sourire...
alors qu'ils me donnent la nausée!
Toujours la solution de facilité. Mais je préfère haïr aujourd'hui plutôt que d'avoir le courage d'aimer malgré tout ! Cela me ferait certainement moins de mal.

Tu sais je te comprends, et j'aimerai te rejoindre, encore une fois.
C'est plutôt dur de se dire qu'on est réellement seul, on ne peut en fait compter sur personne, tout ce qui nous entoure n'est qu'un rideau de pacotille qui m'écoeure...alors comment faire confiance?

Odeur, Amer, Citrique, Sans pouvoir, Sans saveur...je te tue

Plus personne.

Et c'est reparti comme avant, mais comment tous les éviter, même les détester, ne plus les voir, ne plus avoir...invisibles!

Qu'on me laisse enfin tranquille. Pourquoi dois je tous les supporter et les soutenir?

Si seulement j'avais fait un gest, il aurait fallu le faire plus tôt.
Je suis définitivement condamnée. C'est fini, c'est trop dur et j'ai déjà trop donnée de moi...je suis épuisée aujourd'hui.
Pour me rendre compte que tout est toujours vain
et que finalement je serais mieux ailleurs, avec moi.

Je croyais pourtant y arriver, on ne pourra pas me reprocher de n'avoir pas essayé.
Tous ces efforts.
C'est moi.
Je n'attends plus. Oubliez moi un peu. Pas de cette façon, autrement.

Intemporel, fusionel, osmose, synergie, confusion..........dérision.

Le plus dur c'est de réaliser sa propre psychose.
Et pire de se complaire à l'auto-alimenter....
Lucidité.Je crois qu'à force personne ne sais réellement qui je suis, et je n'arrive pas à le donner non plus.

Je recherche cette personne, celle qui pourrait se fondre dans ma paranoïa, insalubre, insatiable, versatile, perfide et malsaine.
Je dois être abjecte au fond, qui pourrai s'effondrer avec moi?
J'attends ce lien unique, cette parfaite osmose qui permet de s'autosuffire...à deux!

Mais je vais encore une fois m'écoeurer et m'enfer mer dans ma bulle, instaurer mon propre malaise solitaire et dépressif, en pleine obscurité.
Et laisser les autres vivre. Et me détacher...

Il faut continuer de sourire...encore.
Automatisme dérisoire et sans substance.

Où es-tu?

Haut de la page

mercredi 19 mars 2003 à 16h53
Mais à qui je m'adresse ou l'exhibitionnisme ambiant
Je suis plutôt prolixe aujourd'hui...et c'est bien évidemment l'émulation des débuts.
Je commence tout de même à me sentir gênée. Je m'adresse à moi-même, je dialogue avec mon propre alter-ego et pourtant...
La simple démarche d'un journal en ligne me paraissait premièrement intéressant mais maintenant je m'interroge.
A qui je m'adresse réellement? Ou plutôt pourquoi laisser des inconnus me percer à jour, alors que je ne peux me livrer à mes proches, alors que je ne sais même pas qui aura la curiosité de lire mes états d'âme.
L'écriture est un processus assez exaltant finalement. Il n'y a aucune limite, aucun tabou car l'anonymat en est bien le garant.
Finalement ici je m'exprime et je me donne, à moi-même en premier car cela me soulage, à celui qui voudra ensuite car cela peut le rassurer (il y a bien plus névrosé que lui).
Et pourtant, ce besoin primal reste un puissant catalyseur d'émotions et d'énergies, et cela semble assez universel.
Je ne me doutais pourtant pas de tant de furieuses introspections au sein de notre chère communauté humaine.

Il est peut être temps de plus de légèreté.

Haut de la page

mercredi 19 mars 2003 à 17h58
L'ivresse des notes
Elles résonnent en moi et me font vibrer. Comment ne pas être touché par tant de grâce?
Cette musique reste le berceau de mes émotions, l'essence de mon existence.
Que serais je sans elle, qui est seule à savoir exprimer tout ce que je ne saurais réaliser.

Haut de la page

jeudi 20 mars 2003 à 12h39
Orgueil et Vanité
Versatile, voilà bien un problème.
Contrariée, par toi, un jour, et pourtant Rassurée le lendemain.
Suspendue, dans le vide, entre deux rivages et je ne sais jamais lequel choisir. Ou plutôt si, mais je n'en serai plus certaine demain et dans tout cela, qu'adviendra t'il après demain?
Torturée de toute part, par toi, par vous et eux, et moi-même avant tout.

Je devrais pourtant être capable de prendre une décision. Je pense qu'elle est peut-être déjà prise au fond de moi. J'ai surement du mal à l'avouer car elle me coûte cher et commence déjà à consumer mon énergie vitale. Ceci me perdra et me déchirera j'en suis déjà consciente, mais je préfère encore l'assumer que de la subir, de ta part, de la votre et de la leur.
Je refuse de les laisser me déchoir, je préfère les culpabiliser de mon absence.
Trop de fierté, peut-être.
J'ai encore le choix d'être victime ou bourreau. Etre victime ne me dérange pas, mais pas par eux, pas comme ça, pas après tout ce que j'ai pu donner.
Je fais le choix de leur imposer un repentir silencieux.

C'est égoïste et orgueilleux, mais aujourd'hui je préfère ma survie à mon sacrifice.
Quant à demain...

Haut de la page

jeudi 20 mars 2003 à 17h23
Neutral
Un des rares moments où je me sens ... neutre.
Je n'ai ni rage, ni colère, ni déprime, ni angoisse. C'est tellement rare et pourtant je ne sais pas si c'est vraiment appréciable.
Cette sensation de vide ou d'apathie interne.
Alors que tout s'entrechoque en moi généralement.
L'hyper-émotivité doit laisser place à la lassitude et à la résignation à ce moment précis.

Juste l'envie de ne plus penser et de me laisser aller. Dormir

Haut de la page

vendredi 21 mars 2003 à 17h31
Le pathétique de la Psychologie Moderne
Trouver des repères, voilà ce qu'il m'a dit !
C'est bien facile je trouve. Psychologue ça ! Mon dieu, je suis bien plus fine psychologue que lui.

Des réponses toutes prêtes, bien bateau. Des listes entières de mots que l'on peut assembler les uns aux autres, et qui forment des phrases tellement dialectiques et conceptualisées qu'on ne peut qu'acquiescer, alors qu'au final, on serait bien incapable de résumer l'idée principale !

Pouvez vous sentir cette brise qui caresse votre nuque les soirs d'été? Certes c'est agréable, mais son discours n'était pas plus consistant et pertinent que cela!

A ce stade, tout devient encore plus tragique. LE psychologue, cet homme fonctionnel à la mode en ce moment, celui dont peu peuvent soi-disant se passer aujourd'hui...INCOMPETENT.
C'est quand même dingue de se faire avoir à ce point.
Alors maintenant que l'on se rend compte que même l'homme communément reconnu de la situation est un incapable (ou tout du moins pas plus capable que vous et moi), on se dit qu'il est vraiment temps d'envoyer tout balader. Et si l'on en est pas capable, alors le mutisme s'impose.

Je ne sais pas ce qui est le mieux. Mais c'est quand même assez déroutant. En fait, ça me fais bien sourire. Pathétique et Ironique.
Je ne me fais plus d'illusions et me rend compte qu'on est vraiment tous dans le même bordel solitaire.

Haut de la page

lundi 24 mars 2003 à 17h35
De l'Art de Camoufler : où la Puissance n'est que Fragilité
Je déteste les compromis...et pourtant, j'en fais tous les jours.
Ceci n'est qu'un ressenti personnel mais tout compromis fait mentir mon coeur et mon âme. Trahison, si je peux le dire. C'est bien une trahison envers moi-même que je m'infliges quotidiennement.

Pourquoi être toujours contraint au superficiel?
Pourquoi est il si dur de se donner entièrement?
Et surtout pourquoi si peu de nous y arrive réellement?

Nous vivons tous d'illusions en contribuant chacun à biaiser la réalité.
Comment se satisfaire de cela?
Pourquoi l'insouciance semble si simple (et même tellement naturelle) aux autres?
Se rendent ils vraiment compte d'une si flagrante supercherie? Ou bien s'y complaisent ils finalement?

J'ai trop de mal à feindre mais je m'y oblige. Si bien que personne ne se rend compte.
Toute image que je renvoie de moi, c'est autant de souffrance que je supporte. Mais c'est également mon choix.

Vendredi soir. Voilà ce qu'il m'a dit : Incassable. C'est comme cela que je suis perçue! Avec toute l'assurance et la sincèrité qu'il pouvait y mettre. Je le crois bien, je m'en rend compte. Mais c'est hélas tout le contraire.
A force de tout camoufler, on vous croit incassable, (r)assuré(e), déterminé(e).
C'est sûrement vrai pour certains.
Pour les orgueilleux, les insouciants, les gâtés ou les idiots.

Finalement cette puissance (qui n'est même pas le mot juste mais qui m'échappe) n'est que l'envers de ma fragilité.

Comme cette pierre que l'on est fier de trouver, ses multiples fêlures invisibles la feront s'effriter entre vos doigts.

Haut de la page

mardi 25 mars 2003 à 13h28
Les fragments de l'insaisissable
J'aimerais revenir au monde et retrouver l'insouciance et la légèreté.

Ma gorge est nouée, mon esprit fatigué et mes yeux retiennent mes larmes. Ils sont tous là, devant moi, alors je dois tout contenir.

Aucune autre alternative

J'ai la simple impression de ne jamais être en phase avec les personnes qui m'entourent, ou alors elles sont si peu nombreuses qu'elles en deviennent illustratives.

Je n'ai qu'à tourner mon regard vers la droite, et je les vois, elles. Je les connais si bien et elles ont pourtant tant de choses à cacher.

Je suis vraiment touchée par leurs attentions discrètes et humbles mais

Je voudrais exprimer 10 sentiments à la fois, tout va trop vite et s'évapore avant que je ne puisse en faire le tour.
Alors je vais continuer de faire un bordel incohérent qui n'aura peut-être de réelle signification que pour moi.

Enchaîner les mots, les phrases, capturer des bouts de pensées, d'émotions, de sentiments, c'est tout ce que je peux faire et mes doigts courent sur le clavier.

Je peux sentir mon coeur s'accélérer car je sens déjà que mon corps et mon esprit sont en train de changer de direction et d'humeur.

Il y a cette musique.
Qui transporte mes sens et qui me donne une force incroyable en ce moment. J'aimerai me fondre en elle autant qu'elle s'approprie ma personne.
Je veux être elle
Qui est capable d'aimer la musique à s'en rendre malade est seul à me comprendre.

Tu es Obsessionnelle pour moi!
Te sentir est un Besoin Vital.
Compulsif.
Tu es seule à vivre en même temps que moi et je te veux plus que jamais aujourd'hui.

M'allonger, et te laisser me pénétrer, et envahir tout mon être.
T'écouter plus que t'entendre, mais surtout, te répondre, et te modifier, pour que toute fréquence soit parfaite à notre sens.

Silence

Vous savez ce que c'est d'être trop pleine de tendresse et de bons sentiments? Ce besoin de donner de soi, pour une cause que l'on pense juste.
Et bien parfois cette énergie est gâchée car rien ou personne n'est prêt à la recevoir.

Ceci est ma dernière échéance. Je donnerai tout ou abandonnerai à jamais, sans même me retourner.

Haut de la page

mardi 1er avril 2003 à 14h52
Nocturnes 2, 24 préludes opus 28– 1810/1849
Lundi soir. Ou mardi matin. 2h43. C’est affiché. Encore une insomnie…
Je voudrais tellement que cette musique puisse vous parler à ma place, me parler ? Elle exprime bien mieux ce que je ressens que n’importe quel mot.
De toutes façons je pense bien que ce que j’écris est assez incompréhensible pour beaucoup, ça l’est déjà assez pour moi-même, mais salvateur tout du moins. Qu’il y ait au moins un avantage.
C’est ces sentiments bruts que je veux saisir. Car même s’ils sont douloureux, je ne veux pas les oublier.
Finalement c’est là, ici, que je me sens vivante car je peux y entrevoir la fin de ma vie.

la musique
Elle est encore là près de moi. Bien la seule à qui je ne peux mentir. Elle m’accompagne.
Nocturne.

A chaque fin, je me dis la même chose, toujours. J’aurais préféré ne pas lui parler.
Je suis un être bien faible car je n’arrive pas à le sortir de ma vie.
Je devrais pourtant.
…ces quelques instants de bien-être, bien cher payés car il m’en coûte toujours le double de souffrances…que je n’ai d’autre choix que de garder silencieuses.
Jamais je ne pourrai vraiment dire tout ce qu’il y a en moi. Et d’ailleurs, personne n’est réellement près à l’entendre et surtout à l’écouter, et encore moins à le comprendre, quant à l’empathie, je n’y songe même pas un instant.

Et quand bien même, je sais que si tout cela était possible, ça serait vain ! Et là j’imagine déjà certains (ou plutôt une certaine), toujours près de moi, qui serait furieuse de m’entendre dire cela, car pour elle tout est toujours possible. Mais jamais elle ne pourra comprendre l’entière complexité de la situation.
Je suis parfaitement lucide. Même si mes divagations nocturnes sont alimentées de confusion.

J’aimerai tant être moi, mais pas celle qui est aux yeux de tous aujourd’hui. L’autre moi.
Celle qui attend de naître et qui n’arrive pas à voir le jour.
Je l’étouffe. Je m’étouffe. Je n’arrive même pas à lui donner sa chance alors que je sais aujourd’hui qu’il n’y a plus qu’elle qui peut me ramener là où je veux être.

Et si je meurs demain, que vais je laisser derrière moi ?
Tristesse et désolation

Il n’y a que Toi. Mon Ange que je chéris plus que tout au monde qui me donne ce courage. Mon petit Amour, mon frère
petit bout de tendresse…
innocent et insouciant…
plus honnête et spontané que quiconque

A qui suis je utile ?
Pour qui je peux me dire que je compte vraiment ? Que j’ai une place primordial dans son cœur ?
Pourquoi n’ai je plus d’estime pour moi ?

Heureusement il ne reste que 3 semaines. Après je pourrai peut-être enfin tout oublier.

Réponds moi ! – même si je ne te le demande pas. Je t’en prie, devine mon silence…

Haut de la page

lundi 7 avril 2003 à 17h01
Eveil à la Sensualité (où il suffit d'un rien pour tout changer)
C’est juste ce qui me vient à l’esprit. On pourrait commencer comme cela :
C’était un dimanche soir, ou un lundi matin, 0h56 ; un éveil à la sensualité, ou un regain oublié, elles ressentaient son emprise enivrante…

L’inné de la sensualité. Ou bien une énergie primale qui se diffuse autour du non-dit, du ressenti pudique et touchant. ?Consensuelles.

C’est ce moment précis et unique. Celui où en quelques fractions de seconde on a déjà compris…Quand la fébrilité s’empare de chaque infime partie du corps et de l’esprit.

J’aimerais pouvoir saisir à tout jamais ces instants volés furtifs…
La sensualité n’est pas vulgaire ni forcée. Elle est précieuse et rare, comme une aura qui vous enveloppe. Sa beauté est émouvante et sa grâce nous rend fragiles.
Je veux juste comprendre comment il est possible de se dévoiler à ce point, de sentir cette petite chose germer au creux de son ventre et se répandre à notre insu.
Et la laisser s’échapper.
Pourquoi est-il parfois si dur de savoir saisir cet instant ? Ne pas en être capable ou même le craindre ?

La spontanéité serait-elle effrayante ? Faut-il toujours se poser tant de questions qui nous font perdre tellement de temps ?

L’évidence est irréfutable et attractive.
Profiter de l’instant présent, sans se poser de questions.
Réagir enfin !

Haut de la page

mercredi 9 avril 2003 à 09h18
Lettre ouverte à ma pire ennemie. Tu es moi…
…et ne doute pas que je sois encore capable de te briser.

Il n’y a rien de plus oppressant pour moi en ce moment que de garder toutes ces émotions et sentiments qui s’entrechoquent au plus profond de moi.
Ces choses. Que l’on ne pourra jamais s’avouer qu’à soi-même, si quand bien même on en est encore capable. Car il est tellement plus simple de se voiler la face et de ne même plus se comprendre soi-même.
Se laisser aller, laisser le mal vous ronger de l’intérieur et presque oublier d’apprendre à s’écouter.

Je commençais pourtant à évacuer toute cette tension et à me sentir mieux. Le problème c’est que personne d’autre que moi ne peut être dans mon corps et mon âme. Alors finalement je me rend compte que ce que je peux bien concéder à dire n’est jamais réellement compris ou ressenti, et tout fout le camp car chaque interprétation est fausse et contribue à ce que je nommerais une montée de psychose générale sur ma personne, (ou ma propre montée ?).
Est-ce moi qui ressentirais également mal ce que je pense entrevoir ?

A vrai dire la situation m’échappe complètement. Je n’y comprend plus grand chose. J’ai cette terrible confrontation en moi : donner ce que je pense le meilleur et le plus factice, rentrer dans ce personnage qui m’est déjà tout acquis ou finalement passer à (d’) autre(s) chose(s). Mais là encore quoi ? Je n’en sais rien. C’est un peu comme me lancer dans l’inconnu et ses méandres qui ne me laissent entrevoir qu’angoisses et incertitudes fatalistes.

Pourtant je dois dire je vais bien.

Je suis en quête du néant. D’une chose qui n’existe pas. Dois je me contenter de ce qui me rend malade pour autant ?

Elle a raison. Si j’accepte d’être un minimum lucide, je dois admettre qu’au final les choses ne s’améliorent pas vraiment. Mais c’est allé trop loin, et maintenant, même quand je suis face à elle, et à lui, je feins.
J’ai peut-être peur de moi. Et peur qu’ils finissent par ressentir ce que je crains en moi. Et je ne le veux surtout pas.

J’agis hélas par automatisme. Et je me cache derrière l’ivresse, quelle qu’elle soit.

Je voudrais être capable de couper tout et de figer le temps. Rester dans un état hypnotique latent. M’endormir pour toujours. Me laisser flotter. M’évanouir dans mon bain. Pleurer en te regardant. Fuir.

Harmonie. Où es-tu ? (pas si loin…)
Suis-je prête ?

oui

Regardes moi et dis moi ce que tu vois. Tu pourrais lire tout en moi car c’est un cadeau rare. Comme je te devines avant même que tu n’en ais conscience.

Existe t’il deux moi que je n’arrive pas à faire coexister ? Sinon pourquoi me parler comme à ma plus familière inconnue ?

Toi que je ne connais plus, reviens emplir le vide que tu as laissé derrière toi.

Et laisse moi être insouciante à nouveau, et profiter de l’autosuggestion euphorique collective.
Je le veux.
Car j’ai encore toute cette énergie positive à canaliser.
Je ne me laisserai pas faire cette fois encore.


Mercredi. 1h13.

Haut de la page

mardi 15 avril 2003 à 13h44
Tripartite
Il fait nuit et la lumière de cette pièce unique me paraît agressive. La fenêtre ouverte, la douceur des premières nuits de printemps envahit l’atmosphère et me donne presque le sentiment d’être ailleurs

Je ne le suis pourtant pas.

Je leur tourne simplement le dos et je peux les observer sans les voir. Les reflets qui me font face sur la vitre, je ne peux leur échapper.
Alors j’observe, en essayant de me faire oublier…

A 1h, l’espace confiné de cet endroit était encore empreint d’une simple dualité. L’autre qui me rassurait d’une simple présence et essayait de me « distraire ». J’aurais presque pu me laisser persuader si en le regardant je n’y voyais pas le spectre d’un être qui est ailleurs.

A 1h20, le fragile équilibre paritaire était déjà rompu. Quand l’élément impair de la tourmente entre en jeu et qu’il ravive la douleur que l’on fuit, l’on se rend compte qu’elle nous laisse peu de chance de lui échapper.

Et pourtant je me sens faible. Ma lucidité devrait contrôler ma volonté…en ai-je seulement ?

La triangulation pourrait représenter une certaine forme de perfection. Mais celle-ci s’impose plus à moi que je ne la désire à ce seul moment précis. Et pourtant je l’avais anticipé.

Je ne sais plus si je dois oublier ma colère et céder la place à ma flagrante inconsistance.
J’interprète, je ressens et je le paies.

Je suis ici insignifiante et sans substance.
Je ne suis pas celle que vous croyez, je ne suis même pas celle que je pensais être.

Toutes ces émotions…j’en suis malade de ne pouvoir les contrôler.

Qui comprendra tout ce que mes yeux veulent dire quand ma bouche est incapable de sortir un son ?

Haut de la page

mardi 22 avril 2003 à 16h54
Si Elle est moi. Alors qui suis-je (pour Vous) ? « Réflexion sous Prazépam confirmée »
La nudité est devenue un concept.

Psychisme matérialisé.
Je vois une jeune femme, perdue dans cette pièce obscure où le vide oppresse. La pièce est grande, et pourtant elle reste prostrée dans un coin, au plus sombre de l’obscurité.
Elle est un simple détail dans ce vide. Elle représente l’unique décor auquel personne ne prête attention.
Car tous sont ailleurs et n’ont pas même conscience de l’existence de ce lieu.
Elle s’y réfugie autant qu’elle le craint. Il est uniquement dans sa tête mais elle pense pourtant le vivre. Elle peut le voir, sentir l’odeur de la nuit, toucher ces murs sans issue, fuir la lumière qui n’y est pourtant que pénombre.
C’est sa vie qu’elle crée de toute pièce mais à laquelle personne n’a accès. Elle a trouvé le moyen de pénétrer son propre univers qui n’était que la réflexion mentale et parfois rétinienne : la matérialisation schizophrène de ce que vit son corps et son âme sans de le palper.

Réalité.
Elle est dans sa chambre. La lumière y est si désagréable qu’elle ne reconnaît pas son corps. Elle regarde ses mains. Ce ne sont pas les siennes, et pourtant elle les contrôle. C’est la réalité communément admise, celle à qui tout le monde peut avoir accès et l’acquiescer. Mais elle ne la vit pas comme telle.
Son esprit est ailleurs. Il s’est immiscé dans l’harmonie qui la submerge et ses notes hypnotiques. Elle ne sait pas si elle doit pleurer ou se laisser aller à la béatitude que cette musique laisse à sa portée. Pour elle, les deux ne sont pas si opposés.
Elle est touchée, la plus infime partie de son corps est émue. Tous ses sens sont en éveil alors qu’elle est déjà loin de ceux qui dorment à quelques mètres d’ici.
Elle pense être seule à ressentir l’intensité incroyable d’une insaisissable émotion. Le détail invisible, quasi-inaudible, presque statique, elle le perçoit ; et c’est dans tout son être qu’il se nourrit et s’amplifie.
Ca la rend dingue d’un côté. C’est épuisant, frustrant, gênant, impudique et révoltant.
Aliénant.

Elle sait qu’elle va changer et qu’elle va renaître. C’est la seule force à laquelle elle contraindra sa volonté.

Les yeux ne savent pas mentir.
Et son regard… ?

Elle regarde toujours ses mains. Elle a besoin de les sentir. Ses seules mains lui permettent de parcourir son corps et de redécouvrir sa peau.
Effleurer cette douceur tendre et chaude, la capter avant qu’elle ne s’échappe ; ou qu’Elle se réveille ?

Elle est unique, elle est malade, elle semble parler beaucoup mais elle ne sait pas dire l’essentiel.
Un seul mouvement de tes cils, de tes yeux, de tes mains, de ta bouche peut la bouleverser.

Elle reste impassible quand elle bouillonne à s’étouffer.

Ce Tu est pourtant parfois un Vous.

Je vois une jeune femme, perdue dans une pièce lumineuse où la foule oppresse.
Une jeune femme dont personne ne semble avoir encore saisi l’essence qui l’anime.

C’est drôle comme les gens pensent vous connaître. Parce qu’ils vous côtoient depuis un certains temps. Parce que vous pouvez parfois vous confier.
Me connaître c’est me ressentir et deviner l’impalpable qui émane de moi, autant que de Vous.
Je reste un mystère pour tous alors que personne n’en a conscience.

Entre Vous et moi.
Entre Toi et moi.
Où nous situons nous par rapport à l’autre ?

Dimanche. 3h01.

Haut de la page

jeudi 24 avril 2003 à 15h07
Chrysalide et Méta-Morphose
J’ai décidé de partir. Ou plutôt non, pas exactement. Je décide juste de me rendre ma liberté.Enfin.Là où l’on se rend compte que l’on crée son propre esclavage. L’étau qui se resserre, je sais aujourd’hui que c’est moi qui le contrôle. En partie.Je veux enfin m’offrir la possibilité de maîtriser la partie de mon être dont je suis responsable.

Il est bien trop facile de se torturer et de s’y complaire. Forcer sa volonté l’est beaucoup moins. Il faut pourtant réaliser l’évidence : se faire violence reste la solution la plus acceptable.
La plus dure, mais la plus bénéfique au final.
Lucidité d’un soir ?



Oubli dans quelques jours ?
Je ne le sais pas encore. Je ne suis jamais certaine que de ce que je pense à l’instant.

Sans que tu puisses t’en rendre compte, saches qu’Elle part aujourd’hui. Il ne reste de moi que ce qui était à l’origine de tout. Elle, je la laisse, je l’oublie.
Elle s’épanouira dans l’ombre. Reculer pour mieux sauter, tu ne sauras pas la reconnaître si tu la croisais.

Ceci est la seule promesse que je me fais. J’en connais le prix, Elle a le pouvoir de changer ma vie et seule Elle forcera ma volonté.

No olvidas que te…(yo)
Quizàs.

Lundi. 1h36.

Haut de la page

mardi 20 mai 2003 à 14h58
La faiblesse de mon humanité
Une insomnie. On fouille dans de vieux cartons. Et on retrouve ce que l’on avait oublié, ou tout simplement ce que l’on ne cherchait pas. Des dizaines de vieilles feuilles griffonnées, d’une écriture juvénile. Combien ? 100, 200, peut-être plus, ou moins. Je ne sais pas. Le cahier s’effrite entre mes doigts et chaque page révèle des secrets que je suis seule à pouvoir saisir pleinement.L’élucubration adolescente. Une effusion de sentiments et ses rites initiatiques.

Six années de ma vie dans ces feuilles.
La rage et le désespoir étaient déjà là ; sous cette écriture fébrile et maladroite.
Tant de changements. Et pourtant la sensibilité primaire reste inchangée.

Je peine à écrire aujourd’hui alors que j’en ai tant besoin. Si tôt écrit, je voudrais effacer chaque mot. Mais je m’en sens également incapable. Dois-je me complaire de ma propre médiocrité ?

Si seulement Tu pouvais entendre ce que je ne prononce ni n’écris. Ce qu’aucun mot n’est capable de retranscrire.
C’est cette musique qui est seule capable d’exprimer ce que je ressens. Ce que je découvre. Ce que je comprends.
Elle me parle comme Tu ne seras jamais capable de me parler. Elle déchire mon cœur, mes sens et mon âme jusqu’à me rendre à cet état nauséeux. Orgasmique. Compulsif ? Une parfaite béatitude de tout mon être.

Je dialogue avec elle comme j’en suis rarement capable. Ou plutôt avec moi. Tant chaque sonorité s’insinue en moi pour s’approprier la totalité de ma personne.

Je me sens vide et débordée. Quand on ne sait plus vraiment ce que l’on ressent.
Ce paradoxe me bloque et m’empêche d’avancer, mais comment le contrer ?

Que penser de Toi ? Partir et oublier.
Faire tant d’efforts que tu ne saisiras jamais.
J’aurais évidemment dû le faire plus tôt.

Te prévoir.

Je peux toujours essayer de me rassurer. Me dire que Toi qui es le moteur de ma volonté, tu n’es qu’un prétexte à l’autre Toi. Celui que je ne connais pas encore.

Illusion présente ou prémisse futur ?
Voilà bien la base de tout ce qui régit mon état psychologique. Choisir l’un ou l’autre peut tout changer. Je crois que je n’arrive décidemment pas à être optimiste avec ma seule personne.

Je sens le danger se rapprocher et je suis en alerte. On dirait que j’aime jouer avec un fil suspendu dans le vide. Et je laisse le piège se refermer sur moi.
Je suis responsable. En partie.
J’ai peur de présumer de mes forces et de ma capacité. Je l’ai laissé venir et s’approcher.
Non. Je mens.

Je le sentais depuis le début et j’ai essayer de canaliser la situation.
Pourquoi est ce que je cherche toujours à me rapprocher du danger, de l’ennemi, de la situation inconfortable ?
Pour mieux la mesurer ? La contrôler ?

Je préfère savoir que d’ignorer. Et il est impossible de reculer aujourd’hui. Il me reste encore quelques mois, quelques semaines avant la confrontation redoutée.

Regarde moi et lis dans mes yeux à quel point je peux te haïr. Parfois.

Je m’en veux pourtant. Je ne suis pas Elle. Je ne tiens pas ce stylo. Je n’écris pas ces mots. Qui suis-je ? Qui est Elle ?

J’ai du mal à réaliser que je sois capable de ressentir tant de sentiments négatifs.

Ferme les yeux et regarde moi. Encore.
Effleure ma peau, juste assez pour sentir la chaleur de ta proximité. Et laisse moi partir.


Perdue.

Lundi. 2h57.

Haut de la page

mardi 27 mai 2003 à 17h15
L’Incompatibilité de nos Perceptions (ou comment ne jamais se comprendre)
Suit son cours.

Comme si j'avais pu être capable de changer.

l'Evolution. Laissez moi rire. (doucement)

Vous vous croyez vraiment capable de changer ce qui vous définit aux yeux des autres ?

(sourire de l'assassinée.)

Rien n'a de grâce à leurs yeux.

Et les tiens ?

Vois la. Radieuse, inconstante, insupportable lunatique, délicieuse impulsive, parfaite emmerdeuse, sensible attentive.

Meurtrie et en plein désarroi. Tu ne le saura pas quand elle te sourira ou t'ignorera.

Tu m'écoeure aujourd'hui. Vous m'écoeurez. Au moins autant que je peux vous porter dans mon estime.

J'aimerais être niaise et idiote parfois.

La lucidité reste le malheur des gens en quête d'ailleurs...

Sans pitié.

(sourire de l'amertume.)

Joie factice quand tout se brise autour de moi.

Des images au ralenti. C'est ce que je vois. Floues et lointaines. La notion de temps est en hibernation dans mon espace. Alors que la même est le reflet des festivités nocturnes qui se déroulent sous nos yeux.

A trop voir. A trop regarder.

La réalité nous noie. Impitoyable.

M'a t'on utilisé ? T'es tu seulement rendu compte de l'instant d'abandon profond qu'une femme comme moi peut ressentir quand son fragile équilibre est rompu, par toi ?

La souffrance sous le voile de l'épanouissement envié.

Et je ne pouvais pas leur échapper.

Alors que j'aurais tant fait pour être seule face à mes tourments.

Il n'y a rien de plus rageant que d'être démasquée. En surface.

Je n'ai plus d'illusions. Mais pour une fois je vais poursuivre.

(sourire de l'insolence.)

Lundi. 2h36.

Haut de la page

mardi 27 mai 2003 à 23h04
10*16cm d’inutilité générale
Une odeur chaude, sucrée et dense. Comme dans les cuisines de nos grand mères.
Si je ferme les yeux, je la sens.
Miel, vanille, chocolat chaud, lait, pain chaud, confiture et pâte qui lève dans le four.

Je suis loin de tout ça.
La pièce est emplie de fumée, la lumière se cache et je trône au milieu de mes affaires éparpillées.
Je règne sur un royaume de désolation. Un bordel innommable qui me rassure autant qu'il peut me faire horreur.
Je me demande parfois s'il n'est pas le reflet tangible de l'impalpable (dés)organisation de mon esprit.

Being Dazed and Confused ?
[elle sourit...]

Je retrouve ce soir une partie de moi qui avait perdu sa place.
Se retrouver, décider de rester seule, de ne pas sortir...on appelle ça cocooner non ?
Je l'apprécie de nouveau. Est ce que je l'apprécie vraiment ?

Pourquoi moi, aujourd'hui ? Et pourquoi pas vous ? On pourrait se connaître.
Parce que chacun se regarde avant de voir les autres. Parce que même si tu parles, personne ne t'écoute vraiment.

Samedi. 1h36

Haut de la page

mardi 27 mai 2003 à 23h19
Désirs et Frustration.
J'aspire à savoir écrire comme mon cœur me le demande.
Toucher la perfection de mes propres normes communément imparfaites.
Hors des dictats modernes.

Besoin irrépressible d'écrire. Répondre à cette petite chose qui vous pousse malgré notre flagrante incompétence.

La libération par l'écriture.
Concept dual et paradoxal.

Une fois écrit, la frustration s'installe.
De n'avoir su réellement toucher la beauté trouble et maladive de ce qui m'anime.

La puissance des mots n'est elle valable que pour ceux qui les écrivent ?
Ils sont seuls à saisir ce qu'aucun dictionnaire ne peut définir.

Impalpable essence de l'écrit.
L'essentiel d'un texte ne réside pas dans ce qui est écrit et figé, mais dans ce qu'il anime en chacun de nous.
Personnel et incontrôlable.

(R)Eveil des Sens.

Des millions d'anonymes poussés par le besoin de matérialiser un ressenti.
Pourquoi ?

C'est drôle comme le processus est communément reconnu comme libérateur.
Galvaudé au rang attractif de la personnalité sensible des artistes.

Y a t'il une personne qui soit réellement satisfaite de ce qu'elle produit ?

Frustration du flagrant décalage.

Je cherche la beauté que je suis incapable de saisir.
Insatisfaction chronique.

Où est l'intérêt de mes écrits : là où je ne vois que dissonance, cavité de la (non) substance, puérilité et médiocrité.

Traduisent-ils seulement la fadeur de mon être.

Suis-je seulement capable ?

Mardi. 20h10.

Haut de la page

vendredi 30 mai 2003 à 14h56
Le sexe et autres tourments
Grisant, pudique, exaltant ou indécent.

Il est incontournable et je l'évince pourtant délibérément depuis une période considérable.
Dois-je parler de sexualité ?

Moment de grâce.

Thématique ravageuse et commercialisée.
Produit. Concept. Outil de marchéage.
Erroné. Vulgarisé. Castrateur.

Je pourrais cracher des infamies.
Je pourrais même écrire des textes dignes de Pauvert ou La Musardine.
Du sexe sans retenue pour aiguiser les fantasmes de vieux trentenaires à la vie bien réglée.
De l'atteinte aux bonnes mœurs pour leurs faire sentir la délicieuse odeur des interdits franchis.

Une débauche suintante.
Débâcle des sens.

Mais Pourquoi ?


Je n'ai pas de tabous. Je ne suis pas agoraphobe ni insensible aux charmes masculins.
Et pourtant le formatage social actuel m'interpelle.
Est-il normal que je sois incapable (ou si peu) de m'intéresser aux inconnus de passage ?

Je n'ai rien à leur dire. Rien à partager.
Je ne les connais pas. (et je ne souhaite même pas en savoir plus pour la plupart)

Sommes-nous si peu à savoir que l'intensité sexuelle se joue principalement dans le mental ?
Faire de la gymnastique. Qui ne sait le faire ?
La différence reste dans l'état de tension chimique l'accompagnant.

Ce que j'instaure avec toi.
Ce que nous créons et partageons au-delà du palpable. (du saisissable)

Nous faisons l'amour avant même de nous toucher.

Mercredi. 1h17.

Haut de la page

jeudi 19 juin 2003 à 15h53
Algorithme de l’ignorance
Elle est là.
Pourquoi toujours Elle ?
Je m'interdis le Il.
Il est absent.
Seul son spectre ne m'abandonne pas. Il laisse un sillage subtil et indélébile dans l'air qui m'entoure.
Ambivalence de ce Il que je fuis délibérément.
Que je laisse se raccrocher épisodiquement à mon absence volontaire.
Et de son aura que je réclame pourtant sans vraiment me dévoiler.

Ignorance heureuse ?
Que de joies et de tourments dans une incertitude nourrie d'imperceptibles détails.
Autant de petites révélations avortées.

Elle est là donc.
Réellement esseulée pour une fois.
Elle l'a choisi contrainte.
Mais elle est bien. Autant que l'incurable peine de son âme le lui permet.

Elle recule. Elle s'efface. Elle se prépare.
Le prochain affront lui ordonnera une promiscuité incontrôlée.
C'est aussi pour cela qu'elle accepte et qu'elle le cherche.
Sa force et son pouvoir se nourrissent du temps qui passe.

Ignorance (mal)heureuse mais toujours contextuelle.
Je t'observe et te calcule pour mieux te prévoir.

Je dénie ton fatalisme comme je refuse de te laisser m'aveugler.

Mercredi. 16h59.

Haut de la page

lundi 23 juin 2003 à 20h08
Information
Simple information concernant mes écrits.
Ceux qui me lisent savent à quel point la musique est primordiale dans ma vie. De ce fait, elle m'inspire et me nourrie des sensations que je tente tant bien que mal d'exprimer et de retranscrire par écrits.
Comme je considère les mots trop limités pour exprimer la totalité d'un ressenti, j'inscrirai dorénavant à chaque fin de texte et entre crochets les musiques qui ont inspirées ma plume, afin que ceux que cela intéresse puisse ressentir ce que je ne sais écrire.

En premier : l'artiste
2 : l'album
s'il y a un 3 : les titres

Merci.

J'essaierai de remettre à jour les anciens textes pour ceux dont je me souviens assez rapidement.

Haut de la page

lundi 23 juin 2003 à 20h08
Les maux d'Icare
Le doute est le présage de ma déception.
Ne plus pouvoir y croire et craindre d'espérer.
Je m'épuise. Je me consume.

Dois-je toujours être celle à qui la réalité du rêve reste interdite ?
Je me contenterais pourtant d'une simple esquisse.
Les tracés imparfaits me sont encore refusés.

Dessiner la vie. Comme l'enfant que je ne serai plus jamais.

Le soleil exalte mes deux jolies ailes. Iridescentes.
Elles pourraient nous porter. Vous et moi. Si chaque fois que vous les fouler du pied elles n'en devenaient pas si frêles.
Courageuses chétives.

Je suis assignée à l'unique réussite sociale.
Pas résignée.
Non pas que je la rejette. Elle reste une considérable consolation du vide ambiant.
Après tout c'est ce que l'on a toujours attendu de moi. Sans aucune contrainte affichée.
C'est ce que l'on peut nommer guider, et non contrôler.

La petite fierté de la famille. Celle qui ira de l'avant.
Oui. Peut-être.
Et le reste ?

On dit qu'on ne peut pas tout avoir.
Suis-je si exigeante de tendre vers l'harmonie et l'épanouissement ?

Je demande la tempérance.
Aplanir l'oscillation de ma vie d'excès et de carences.

(Don't want to be lonely. Just wanna be alone.)

Vendredi. 11h14.

[SILVERCHAIR/ DIORAMA/ 1 ET 3 + DEFTONES/ WHITE PONEY/ 1 + AIR/ BO THE VIRGIN SUICIDES]

Haut de la page

jeudi 26 juin 2003 à 22h08
Avènement de celle que je n'avais pas tuée.
Sophia. Ma Sagesse.
Je t'avais retrouvée après ces égarements aliénés.
Schizophrénie de l'actrice.
Mythomanie féconde de celle qui n'a jamais aussi bien manié le paraître.

Je retrouvais la sérénité (banalité de l'accoutumée ?).
En oubliant que tu restais endormie dans mon ventre.
Je te croyais disparue. Une page trop remplie de ma vie.

Ne m'appelez plus Sophia !
Je suis Janus.
Je t'accueille à nouveau aujourd'hui car j'y suis prête.
Quand je t'ai vu à mes pieds, je suis née.
Une nouvelle fois.
Obsessionnelle.
Tu réveilles la beauté sombre du vice que peu osent s'avouer.

Garde toi de blesser ceux qui ne t'ont pas connu.

Lundi. 16h45.

[ NOISY FATE/ AVOIR L AIR + GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR/ 1 ET 3]

Haut de la page

lundi 30 juin 2003 à 14h34
Mea Culpa.
Je te perds à mesure que je me découvre.
Toi qui m'es si cher, je ne comprend plus ce qui nous unit.

Son intensité, je la perçois ; je l'avive - pas tant malgré moi - ce flottement bipolaire, comme je me ranime.

Notre temps est passé...
(Je l'ai laissé faire ?)

Inavouable.
Je ressens le cruel égoïsme qui m'a attachée à toi.
Mon biais irréversible.

Me pardonnerais tu si tu savais ?
Que tu n'as connu que le meilleur de moi-même et pour de mauvaises raisons.
Affligeante véracité, comment oublier que qui est capable du mieux peut le pire ?

Je t'accuse, aveuglante confiance à l'anesthésiant sensoriel.
Mal nécessaire à l'harmonie candide de notre petite ovoïde.

Je suis peut-être un peu dure avec moi.
Car je la dénonce, oui ; mais je n'oublie pas que nous sommes tous complices.

Jeudi. 1h12.

[ No available music at the moment.]

Haut de la page

mardi 1er juillet 2003 à 14h30
Pauses Estivales
Douce Amère.
Tu jouis de l'irradiant pétillement qui s'empare de toi, dissimulé sous ton impassibilité béate.
Petite espiègle.
Tu ne veux pas le partager.
Plus rien ne compte, sous le soleil qui caresse ta peau nue.
Les autres peuvent bien s'agiter. Tu ne les vois plus.
Seule avec mon bien-être, rien ne peut m'atteindre.
Petit moment d'égoïsme, tu ne te douteras pas un moment de mon plaisir.
Et je t'oublierai...

Pas d'états d'âme. C'est ma vie que je mets en scène en noircissant ces pages.
Une pièce de théâtre grandeur nature.
Une scène pour la volatile matérialisation de mes émotions.
Un huis clos sans frontières.
Monologue interactif.

Plantons le décor.
Pêle-mêle : la précoce chaleur de juin et son soleil estival, une libellule délicatement posée sur mon genou, l'incroyable calme de la campagne de mon enfance, une chaise longue et un maillot de bain, la musique.

Le mot qui ne sera pas utilisé pour cet acte : Abstème. (Joli consonance qui ne saurait remplacer la fraîcheur d'un rosé sous le soleil sud méditerranéen d'août.)

Comment pourrais-je ajouter quoi que ce soit à ce moment précis ?
Souvenirs d'instants volés.
Début de soirée d'été, une belle route au milieu de la nature, dénudée de toute pollution urbaine, une main posée sur le volant chaud, le vent dans les cheveux et le reflet rougeoyant de quelques mèches flottant sur le visage.
Seul, épanouie et jusqu'au bout du monde.

Petits plaisirs anodins qui font le bonheur d'être.

Dimanche. 16h07.

[ THE REGULAR FRIES/ FREE + LOU REED/ TRANSFORMER + MAZZYSTAR/ SO TONIGHT THAT I MIGHT SEE ]

Haut de la page

vendredi 4 juillet 2003 à 09h38
La géométrie de mon espace
Candidate à Sciences-Po., vendeuse en prêt-à-porter, écolos encore convaincus, monteuse en cinéma, chanteurs, commerciaux en informatique, dans des labels, des maisons d'édition, comédiens, élèves aux Beaux-Arts, militants anti-mondialisation, steward, étudiants en perdition, en attente, indécis, musiciens, éternels adolescents irresponsable et sans scrupules, pervers malins et aguerris, mannequin, bénévoles, ingénieurs en devenir, gérant de label indé, journalistes, prof, DJ, acheteur en multinationale, tatoueur, pierceur, barman, roadies, photographe, ingénieur du son, X-gameur, media-planning girl...

...voilà ce que sont devenus ceux qui font que ma vie est celle que je mène à leur côté.
Je trouve le hasard de la vie incroyablement riche de diversité.
Je me fonds au milieu d'une myriade de personnes uniques et généralement cultivées.
Il faut toujours être à la hauteur de ce que l'on aime chez l'autre.

Je ne suis qu'une petite pièce du puzzle.

...

La géométrie dans l'espace, ça te rappelle quelque chose ?

Prends un plan quelconque, par définition indéfini mais bien matérialisé dans ton esprit.
Ajoutes y quelques sphères inégales, chacune remplies d'un nombre d'éléments propres et définies par des attributs spécifiques et non exhaustifs.
Certaines sphères peuvent se chevaucher plus ou moins ; quelques éléments peuvent appartenir à plusieurs d'entre elles, être isolés ou se déplacer ponctuellement.

Toi, tu es partout dans ce plan.
Tu es le pivot de cet univers qui est le tien.
Il n'est pas figé. Il se meut. Laisse le graviter.

D'un angle global, mon univers est harmonieux et privilégié.

Mets toi devant ton ordinateur.
Tu vois ces interférences qui polluent ton écran quand on te téléphone ?
C'est ce que je remarque bien souvent dans le chevauchement des petites sphères de mon espace.

Des enfants face à des adultes.
Des fous avec des sages.
Je suis tout cela à la fois.
Un vrai caméléon.
Je n'arrive pas à me poser, à prendre position.
J'ai besoin de tout et de chaque.
Mais tout et chaque ne peuvent pas toujours se comprendre ; s'accepter.
Alors je reste insaisissable, vaquant incessamment de l'un à l'autre, infatigable.

Je rends hommage à tous ceux qui font la complexité et le paradoxe de mon être.

Jeudi. 22h01.

[K'S CHOICE/ COCOON CRASH + CATPOWER/ MOON PIX + BETH GIBBONS/ OUT OF SEASON]

Haut de la page

mardi 9 septembre 2003 à 13h32
Mémo des Ficelles
Je.
Adaptable sans identité au long cours. Ne jamais avoir la faiblesse de s'y fier. Maladroit et versatile, il vous trompe en toute sa bonne foi.
Innocent. Ignorant. Sincère.
Cherche encore sa cohérence.
Ne pas lui en vouloir, il ne sait bien souvent pas pour quel tiers de l'identité propre il s'exerce.
Perpétuelle quête de sa reconnaissance.

Tu.
Le plus insaisissable de tous. Il est là pour vous leurrer. Il est malin, il est perfide, c'est un maître dans l'art de se faire passer pour un tiers...peut-être vous ?
Machiavélique, il n'en reste pas moins le préféré de tous, sans jamais savoir pourquoi.
Prendre garde. Etre romanesque ne le rend pas inoffensif.

Il.
Prolongement d'un autre, il est moins neutre qu'il n'y paraît. Victime de sa seule existence, il a le pouvoir de trahir tout un système.
Penser à la traiter avec moins de légèreté mais surtout se garder de l'approcher de trop près.
Déduit à un simple objet, le faire pivoter ramène toute la lumière mais Je sombrerait dans le désarroi.

Nous.
Applicable à toutes les fantaisies, sa fragilité en fait le plus sincère.
Est sans conteste le plus désiré mais n'est pas toujours égal à lui-même.
Apprendre à le traiter sans à priori mais surtout ne pas hésiter à se l'approprier.
Y croire le fait vivre.

Vous.
Autrement différent de soi. Peut-être personnel et impersonnel.
Que les singuliers cessent de lui en vouloir, son altruisme ne les détruit pas, enfin comprendre qu'il les sert.

Ils.
Complètement absents, ce sont deux amantes qui prennent leur place.

Mardi. 13h29.

[ BLONDE REDHEAD / IN AN EXPRESSION OF THE INEXPRESSIBLE]

Haut de la page

mardi 9 septembre 2003 à 13h45
Le vert sur les murs
Mon père avait raison...

C'est le genre de conseil paternel bien attentionné auquel on ne prête pas plus d'importance qu'à la banalité quotidienne.
Ce matin, j'aurais pu joué ce que je détiens de plus précieux que je ne me trouverais pas là où je suis en ce moment.

Et j'aurais perdu.

Quelle assurance ! Quelle arrogance !
C'est encore elle qui m'a mené jusqu'ici.
Endroit confiné, anonyme, perdu dans la multitude.

Je pourrais y vivre le pire et mourir de l'absence du meilleur, mon corps pourrait y gire avec patience.
Car personne ne sait où me trouver.

Je t'ai déjà condamné. Mais te sentirais tu un peu responsable ?
Des ombres inquiétantes.
Peur primale de l'endroit sombre et sordide.
La femme redevient toujours une enfant sans défense malgré elle.
Et j'ai encore la faiblesse d'accueillir ton sourire et tes larmes en mon sein.

Le vert sur les murs, je sais maintenant que ça me donne la nausée.

La voilà cette retraite, ermitage anticipé !
Non. Je suis une figurante réelle de ces films de série B américains ici.

Et toi, l'autre échappé sans remords, tu profites bien de l'exotisme suave que nous n'aurons jamais à tes yeux embués ?

Quand on les rencontre, ils nous fascinent, on les aime et, soyons honnêtes, c'est qu'à leur côté notre égo est flatté.
Le temps et son érosion naturelle, l'entrée dans le paysage trop quotidien, la stagnation >
> sublimation en mode échec

Tout devient ridiculement honteux et on s'en veut tellement de s'en rendre compte.

L'Homme ? Perfectible ?

Une femme se fait battre toutes les 4 minutes par un homme.

Mon père n'avait pas raison.

Samedi. 0h04.

[ DEAD CAN DANCE / INTO THE LABYRINTH + LED ZEPPELIN / HOUSES OF THE HOLY]

Haut de la page