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Sommaire
Les participants
EditoQuand avec plus de 100 personnes dans une "communauté" on ne peut pas obtenir la participation de quelques uns, alors soit la communauté est un mirage, soit la participation demandée est inappropriée. Puisqu'oser dire que la communauté des diaristes n'existe pas n'attire que les réaction violentes ou les insultes (par mail bien sûr, il ne faudrait pas avoir l'air excessif en public), ça doit être qu'elle existe, ou au moins qu'assez croient en elle pour qu'elle prenne une certaine forme (laquelle restant à débattre). C'est donc que J.mag était inutile, voire non souhaitable. A cette occasion, je me suis aussi rendu compte que gérer J.mag était bien plus de travail que je ne l'avais imaginé en le commençant. J'ai une certaine expérience des magazines (fanzines), mais elle se limite à des magazines où je suis seul et je fais ce que je veux quand je le veux sans contraintes, ou à des magazines où les participants sont des co-fondateurs, donc ont un intérêt à participer. Mais courir avec Tehu après les diaristes pour des interviews (certains refusant de répondre), pousser d'autres diaristes ou lecteurs à écrire des articles, écrire soi-même quelques articles, argumenter de l'utilité de J.mag, mettre le tout en forme et publier fait un peu beaucoup pour une seule personne. Si en plus l'utilité du magazine ne fait pas l'unanimité (en fait même pas une minorité), alors mieux vaut jeter l'éponge. Mais après la parution du dernier numéro, un certain nombre de diaristes et de lecteurs se sont manifestés soit en mail soit dans la mailing list pour dire qu'ils pensaient que J.mag avait son rôle à jouer et qu'il serait dommage de l'arrêter par manque de participation. Certains ont même proposé de participer dans le futur. Il s'est ensuivie une discussion, partiellement par mail, partiellement dans la mailing list, à propos des raisons pour lesquelles J.mag n'a pas pris. Il semblerait que comme pour les oeufs en neige, tout soit dans la perfection de la préparation. On a donc suggéré des changements à la forme actuelle de J.mag qui le rendraient plus attractif et plus proche de ses lecteurs. Voici quelques unes de ces suggestions: Toutes ces suggestions sont très intéressantes, et pourraient être incluses dans un J.mag nouvelle formule. Une chose cependant me dérange un peu. Bien qu'un certain nombre de diaristes et de lecteurs se soient portés volontaires pour participer, aucune décision n'a été prise dans la mailing list quant à la forme future de J.mag. C'est comme si prendre une décision était mal vu. J'ai bien peur de devoir encore une fois prendre une décision, certains ne manqueront pas de faire remarquer, qui est personnelle et autoritaire. Le prochaine numéro de J.mag sortira donc en Janvier 2001. Le
sujet reste encore à décider, mais ce sera fait dans le courant
du mois et annoncé ici. Reste maintenant à trouver de nouveaux
volontaires et espérer que la nouvelle formule attirera plus de
participation.
Interview: Léo par Frannie
Même si beaucoup de diaristes ont des échanges plus ou moins suivis avec leurs lecteurs, il me semblait intéressant de poser quelques questions générales à un lecteur : nous écrivons en partie pour eux, connaître leurs attentes et leur façon de nous lire me paraît primordial. Frannie : Comment as-tu découvert les journaux online ? Léo : Par hasard : en lisant, dans un magazine que d'habitude j'achète jamais, un article sur l'exhibitionnisme sur le web. A la fin de cet article, il y avait, entre autres, l'adresse d'une diariste. Je ne m'étais jamais imaginé que l'on pouvait trouver des journaux intimes sur le web. Cela a été une découverte. C'était en mai 1999. Frannie : Pourrais-tu expliquer pourquoi tu lis des journaux intimes ? Léo : Non ! …bon, j'sais pas ! Par voyeurisme !
Frannie : Combien de journaux lis-tu ? Tu es français ; lis-tu seulement des journaux français, ou aussi des journaux québécois, belges ou suisses ? Pourquoi ? Léo : Quand j'ai découvert les journaux intimes, je suis
allé en voir cinq ou six. J'ai aimé les parcourir ; lire
la première entrée, à la recherche d'informations
sur la motivation de commencer une telle démarche. J'ai lu en entier
un journal, de plusieurs mois d'âge, il s'agissait du premier que
j'avais découvert. Ca me plairait d'y retourner à l'occasion
pour connaître l'évolution. Mais je n'y pense pas ! Parce
que rapidement je me suis retrouvé à lire un seul journal,
français et féminin. Non que ce soit une volonté farouche
de limitation, mais dans les faits ça c'est passé comme ça
!
Frannie : Vas-tu voir tes journaux préférés tous les jours, ou moins régulièrement ? T'arrive-t-il de "picorer" parmi tous les journaux répertoriés dans les cercles, au hasard, ou t'en tiens-tu à ceux que tu connais déjà ? Léo : Je vais assez régulièrement sur Internet,
pour correspondre par mail avec un frère qui est en Angleterre ou
pour visiter certains sites de cinéma. Du coup je me tiens au courant
des nouvelles entrées au moins deux à trois fois par semaine.
Frannie : Y a-t-il des choses qui te déplaisent dans la forme des journaux ? Vois-tu des améliorations techniques à apporter ? Léo : Je ne connais pas assez les journaux online, ni les possibilités des serveurs pour répondre. De plus je ne me donne pas le droit de juger de la qualité des journaux. Pour la forme ou pour le fond. Ceci dit, cette « déclaration » est en opposition totale avec l'avis personnel et le jugement que l'on a automatiquement dès l'accès aux journaux ! J'ai souvenir d'ailleurs que ceci à fait objet de débats dans ces colonnes. Disons que c'est une position qui tient autant d'un a priori théorique que d'une absence de choses à écrire, à brûle-pourpoint, sur ce sujet ! Frannie : Qu'éprouves-tu vis-à-vis des diaristes que tu lis ou as lus (que tu leur aies écrit ou non) ? Te sens-tu proche d'eux, ou restent-ils des êtres abstraits dont tu lis la vie comme tu lirais un roman (bien qu'on puisse évidemment se sentir proche d'un personnage de roman) ? Léo : Je n'éprouve pas grand chose pour ceux dont j'ai
lu seulement quelques pages de journal, ce qui est normal. Par contre,
même si « proche » n'est pas le bon terme, je ressent
un certain lien avec la diariste que je lis. C'est un lien informatif.
Je reçois des informations sur sa vie. En prends connaissance et
attends la suite. C'est à sens unique. Donc assez bizarre. A la
fois j'ai l'impression de la connaître un peu plus à chaque
nouvelle entrée, et en même temps elle reste un être
virtuel « créé » par mon ordinateur. Le fait
que je lui aie écrit, dès le début de ma lecture de
son journal, et qu'une correspondance épisodique se soit établie,
contribue à modifier ce flux à sens unique (à ce propos,
je trouve plus équilibré un échange écrit entre
deux diaristes). Mais je ne sais pas vraiment où je me situe, ni
à qui j'écris vraiment, quand je lui adresse un mail. Le
journal intime est un reflet de la personne. Celui qu'elle (nous) laisse
passer. Je ne sais pas quelle est ma légitimité quand je
m'adresse à elle. Ceci vient du caractère hybride d'un journal
supposé intime et qui est disponible à qui veut se servir.
Journal qui peut affronter alors les barrières de ne pas vouloir
être reconnu ou se livrer librement.
Frannie : Tiens-tu un journal papier ? Léo : Oui. Mais plus un compte rendu obsessionnel de mon emploi du temps qu'autre chose… Frannie : Envisages-tu de commencer un journal online ? Que ce soit le cas ou non, pourquoi ? Léo : J'ai essayé. Pendant un mois, courant juillet, j'ai
écrit régulièrement sur ordinateur. Me disant que
si je m'y tenais je pourrais passer sur Internet (et mettre des archives
dès le premier jour !). Sûrement une mauvaise démarche
pour commencer un journal online (qui se nourrit d'un retour). Parce que,
finalement, je n'écrivais pas en pensant que cela allait être
lu. Du coup : aucune envie de mettre en ligne ces archives. Peut-être
la forme des chroniques où l'on impliquerait moins la vie privée
me conviendrait mieux. Mais je ne l'envisage pas pour le moment. Pour une
question de temps ; mais, du coup, aussi pour question de choix. Parce
que l'on a aussi le temps que l'on se donne…
"Autrui virtuel - autrui réel"Le journal intime traditionnel, celui des bons vieux cahiers d'écolier jalousement cachés au regard des autres - même des personnes les plus familières qui nous entourent - semble, lui, maintenir cette simple et unique familiarité avec soi-même. En effet, dans le journal papier, autrui semblerait par excellence nié. Le diariste n'écrit alors que pour lui-même, ne veut surtout pas que quiconque le lise, à tel point que toute incursion au milieu de ses lignes quotidiennes serait vu par lui comme une trahison, voire un viol. Le journal web romprait avec cette solitude originelle, révélant violemment le plus intime aux regards que l'on chassait de son cahier. Si l'on juge le journal online à partir de cette exigence de secret, de cette volonté revendiquée d'intimité et de clandestinité, alors, oui, le journal sur Internet est profondément exhibitionniste : il dénude, envoyant sur la sphère publique ce qui par définition ne devrait rester qu'en soi-même. Pourtant, la rupture est-elle si brutale ? Ce n'est qu'illusoirement que le diariste n'écrit que pour lui-même. Le journal traditionnel nie autrui et affiche cette négation. Mais cette négation n'est pas pour autant privation. Le diariste s'isole et se met à distance des autres, mais par le fait même de s'éloigner ainsi, autrui est pourtant supposé, si ce n'est présent. Dans le journal traditionnel, autrui est là sous une forme virtuelle. Il n'est là qu'en puissance, de façon cachée, ou du moins inaccomplie. Autrui est la personne que deviendra le diariste dans quelques années : le diariste écrit pour celui qu'il deviendra plus tard, pour laisser une trace, un passage. Il écrit pour, plus tard, être lu - même si c'est simplement par lui-même, ou plutôt par l'autre lui-même qu'il sera devenu et qu'il ne connaît pas encore. En ce sens, nous écrivons alors pour un inconnu - pour l'inconnu en lequel le temps nous aura transformé. Dans le journal web, autrui est là. Il n'est pas virtuellement présent, mais bel et bien réel. Paradoxalement, le journal dit « virtuel » est celui qui accorde à autrui la place la plus actuelle, la plus réelle. En effet, autrui ne se contente pas d'être implicitement présent dans l'esprit de celui qui écrit, mais il est actuellement, sinon activement, existant. Autrui s'affiche : il parle, agit, et réagit sur l'écriture en train de se créer. Il n'est plus une personne virtuelle, mais un lecteur bien réel qui, dans une presque simultanéité, lit ce qui est en train de s'écrire, partageant presque en direct la vie en train de se vivre. Autrui est là concrètement. Ce n'est plus cette entité abstraite car perdue dans un avenir lointain qu'il est dans le journal traditionnel. Dans le journal on line, autrui a sinon un visage (un diariste, la plupart du temps, ne rencontre pas physiquement ses lecteurs), du moins une parole, une histoire. Il a lui-même une vie et parfois la raconte au diariste avec qui il se met à correspondre via le courrier électronique. A peu près tous les journaux publiés sur le net contiennent une place formelle pour ce lecteur : il n'y a pas de page sans un lien renvoyant à un exigeant « écrivez-moi », ou à un pudique « joindre l'auteur ». Autrui est présent dans la personne réelle du lecteur : il est celui qui vient chaque jour visiter la page du diariste pour découvrir les nouveaux événements de sa vie. Autrui est présent aussi dans l'attente de l'écrivant. Celui-ci, même s'il revendique le contraire, écrit tout de même en fonction de ses lecteurs - pour les émouvoir peut-être, pour les faire réfléchir, pour inciter chez eux des réactions (positives ou même négatives), mais toujours aussi et surtout pour les séduire, c'est-à-dire pour attirer leur attention et leur curiosité et peut-être leur désir. Même si le diariste ne connaît pas ses lecteurs et s'ils ne se sont jamais manifestés à lui, leur présence que le diariste sait réelle (beaucoup comptabilisent les passages des lecteurs sur leur site) conditionne ou peut-être seulement guide son écriture et interfère sur elle. Le lecteur, virtuellement manifeste ou activement revendiqué, imprime à l'écriture du diariste une forme déterminée qui appartient aussi bien à celui-ci (l'écrivant) qu'à celui-là (le lecteur), comme si « la parole était aussi bien à celui qui la prend qu'à celui qui l'écoute », comme l'a dit un certain Montaigne en son temps. Tout écrit a une destination. De la même façon que toute vie humaine cherche un sens qui lui assurera une direction et une signification, toute écriture est tournée vers une altérité qui transformera la subjectivité en objectivité, le regard intime et familier en regard public et partagé. Même si les événements racontés dans un journal semblent anodins parce que trop quotidiens, rien n'est pourtant jamais vain. Une écriture journalière n'est jamais inutile. Seulement, ce n'est pas en elle-même qu'elle trouve son utilité, mais toujours grâce à la présence de l'autre qui confère à l'écrit personnel une valeur sinon universelle, du moins universalisable, parce qu'objectivée. Bien entendu, la différence entre journal-papier et journal web
existe bien. Mais elle n'est pas essentielle. C'est, si l'on veut, une
distinction de genre, et non pas d'espèce. Seuls les accidents changent,
l'essence reste identique. Au lieu que le lecteur soit implicite, dans
le journal publié sur Internet, il est explicite. Au lieu d'une
présence virtuelle, autrui se révèle dans une présence
prodigieusement actuelle. En ce sens, un journal web n'est pas foncièrement
plus exhibitionniste qu'un journal traditionnel. Il l'est peut-être
moins parce qu'enfin la présence du lecteur est affirmée
et revendiquée. Voici un beau paradoxe : la prétendue virtualité
d'Internet aura permis à l'écriture diariste de rendre plus
que jamais réel le destinataire de l'écrit.
Recensement des journaux en ligne Novembre 2000Dans « Cher écran... » (Seuil, 2000) j'ai établi un inventaire des journaux en ligne au 4 novembre 1999, et je m'étais engagé à faire le même repérage un an après. Chose promise, chose due. J'ai tenu (pour moi) un nouveau journal du 3 octobre au 7 novembre 2000, et j'en extrait trois passages qui donnent une idée de l'évolution du paysage depuis un an. En gros, tout a doublé ! mercredi 25 octobre, 8 h Statistiques : à la date d'aujourd'hui, les 100 diaristes de
la CEV se répartissent ainsi :
jeudi 2 novembre, 15 h J'ai sous-estimé le travail. Dresser un inventaire au 4 novembre,
et comparer à l'année précédente, ça
paraît simple. Bernique ! D'abord les webrings sont parfois bien
mal tenus, en particulier (désolé !) le Cercle des jours
écrits et imagés. Certains sites n'ont rien à voir
avec le journal (on trouve même un site pornographique !). On présente
comme actifs plusieurs sites explicitement arrêtés par leurs
auteurs, et d'autres de facto abandonnés depuis six mois et plus.
Certains sites sont fantômes, on clique : « Not found »
! D'autres ont changé de nom, ou reprennent sous une nouvelle étiquette
après un an de sommeil. Etc. Mais surtout j'ai un filet à
mailles trop larges. Entre deux « 4 novembre », un journal
a eu le temps de vivre et de mourir. Je bénis alors l'inertie des
webrings, qui conservent la trace de ces étoiles filantes. En fait,
la durée de beaucoup de journaux, c'est quelques mois. Et c'est
normal. C'est comme dans la vie. Le journal est souvent une activité
de crise. C'est un peu en contradiction avec le projet à long terme
de se recruter un public. Votre copine vous quitte, vous bâtissez
un beau site, vous ameutez les lecteurs. Vous trouvez une autre copine
? Pof, vous les laissez tomber comme des vieilles chaussettes. Ils ne manqueront
pas d'autres esseulés à suivre ...
samedi 4 novembre, 10 h J'ai fini mes comptes. Il faut prendre les chiffres que je vais donner
pour une indication, pas plus. Ma méthode n'est pas au point. L'an
dernier j'avais considéré comme « en ligne »
les journaux donnés pour tels par les cercles, même s'ils
étaient en panne depuis longtemps. J'aurais dû éliminer
tout journal inactif depuis un mois. Pour être cohérent (et
par facilité !), j'ai reconduit cette procédure laxiste.
D'autre part, je n'ai pu ouvrir certains sites. Supposons donc que mes
erreurs en plus et en moins s'équilibrent ! Le sondage annuel a
l'avantage d'être assez facile à exécuter (même
si je viens d'y passer plusieurs jours...). La vraie méthode serait
d'observer en continu, de faire une fiche sur chaque journal en ligne,
puis sur chaque nouveau, en notant son extension, son rythme...
Ailleurs: Webrings suédoisIl semble y avoir en Suède deux sites principaux. Le premier est un véritable cercle, comme les cercles francophones,
renvoyant par des liens à des journaux qui ont demandé leur
admission. Son nom : « Dagbok på nätet ! » («
Journal sur la toile ! »). Son adresse : http://www.atiger.pp.se/
J'ai interrogé Annica Tiger, qui a fondé ce webring en 1998, sur ses motivations. A l'époque, me dit-elle, il n'y avait de webrings que pour les jeunes, elle a voulu faire un webring ouvert à tous, et commode (d'où la possibilité de photo et la petite notice). Elle surveille pour que les gens restent corrects. Une fois elle a vidé un diariste qui parlait de son ancienne copine d'une manière qu'elle trouvait inacceptable. Bien sûr elle jette un coup d'śil à chaque site avant de l'accepter. – Pour les mises à jour, elle exige une fois par mois minimum. Deux fois par an, elle fait un contrôle général, et elle supprime les paresseux. – Le nombre maximum de journaux qu'elle a eus est 258. Actuellement il n'y en a que 203 parce qu'elle vient juste de faire le ménage et d'en supprimer 40. Pour l'âge, elle n'a pas fait de statistiques, elle me dit seulement que ça va de 13 à 68 ans. Pratiquement tous les journaux sont tenus en suédois, il y a néanmoins quelques journaux en anglais, et deux en norvégien. Le second site est très différent. Ce n'est pas un webring,
mais un site communautaire qui offre directement un espace pour tenir votre
journal, un peu comme le site anglophone « The Open Diary »
ou le site francophone « Mon journal ». Son nom est «
Dagbok Direkt » (Journal direct). Son adresse : http://dagbok.webhostme.com/
Le webmaster s'appelle Johan Norén. Il m'a expliqué qu'il avait créé ce site il y a un an, simplement pour son journal à lui. Mais à l'épreuve il s'est aperçu qu'il n'était pas doué pour le journal en ligne. C'était dommage d'avoir fait tout ce boulot pour rien, alors il a transformé ça en site communautaire. – Au début, les diaristes doivent écrire au moins une fois par semaine. Après votre trentième entrée, vous avez le droit d'être plus irrégulier. Le contrôle de régularité est géré automatiquement. Il y a en tout seulement 50 places sur le site (c'est limité par le serveur), donc il faut attendre qu'un journal disparaisse pour qu'un nouveau soit admis. Johan cherche des sponsors pour pouvoir élargir le site. Tout est géré automatiquement – sauf le contrôle du contenu : Johan intervient lui-même si un diariste dépasse les bornes. En fait le site, selon lui, est surtout utilisé par des jeunes filles qui cherchent à parler à quelqu'un de leurs problèmes, et à se faire de nouveaux amis. L'identité est souvent à moitié ou entièrement cachée (des prénoms ou des surnoms), un peu comme dans les journaux francophones. Il n'y a que le premier pas qui coûte. Je mets maintenant le cap
sur la Finlande, l'Espagne, l'Italie... À très bientôt
!
Ailleurs: les journaux aux Etats-Unis.Aux Etats-Unis, non seulement tenir un journal n'est pas risible, mais c'est considéré comme une part de la littérature (même amateur). Par exemple, quand on visite des librairies ou des bibliothèques (par exemple la Library of Congress), on trouve des références vers les journaux, et tout le nécessaire pour en avoir un (des cahiers sobres genre cahier d'écoliers, aux cahiers avec des citations sur chaque page pour faire venir l'inspiration ou aux cahiers de luxe tout en cuir et faits main avec papier de qualité très supérieure (ils sont hors de prix, cela dit)). Tout laisse penser que l'activité de tenir un journal est une activité sérieuse, et non un amusement de jeune fille.
Quant aux journaux online, ils sont beaucoup plus organisés que les journaux francophones. Non seulement les diaristes anglophones considèrent leur activité comme sérieuse et par là-même forcent les autres à considérer cette activité comme sérieuse (voir le contenu des articles de la presse anglophone sur les journaux online comparé au contenu de la presse francophone), mais ils font ce qu'ils peuvent pour améliorer leur art. Ceci va de conseils entre diaristes réellement appliqués (ils ne sont pas dans le mode "seul l'auteur d'un journal a le droit de porter un jugement sur son oeuvre") jusqu'à organiser des conférences. Je sais qu'on va encore me dire que je suggère des choses seulement
parce que les anglophones les font et que je propose seulement de les copier,
alors que tout le monde sait qu'ils ne font pas tout parfaitement. Mais
tout ce que j'essaie de dire c'est que l'attitude francophone est l'exception
et non la règle. Seuls les francophones collent "intime" après
journal et ont fait de "intime" une mauvaise chose. Seuls les francophones
s'enferment naïvement dans une boîte dès qu'on parle
de la qualité de leur journal sous le prétexte (infondé
et faux) que c'est un art et qu'une oeuvre d'art ne peut être jugée
que par son auteur. Regardez les journaux américains ou suédois.
Boîte aux lettres
Les participantsFrannie: Frannie: Frannie tient son journal depuis Avril 2000 et peut être lue ici: http://frannie.citeweb.net Philippe Lejeune: Philippe Lejeune s'intéresse de près à l'écriture autobiographique en général et aux journaux en particulier. Ils s'occupe de l'association Autopacte qui répertorie des journaux et les informations qui leur sont rattachées. MöngôlO: MöngôlO est l'auteur
de MöngôlO's
Diary depuis plus de 3 ans.
J.mag est géré par MöngôlO. Les opinions exprimées ici sont celles de leurs auteurs et en aucun cas celles de tous les participants au magazine ou de ses responsables. |
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